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L'enfant des neiges
Par MortifeR le 10/12/2001 à 17:27:32 (#524986)
Il senfonçait dans la neige, perdant léquilibre à intervalles réguliers alors que ses membres gelés ne le soutenaient presque plus.
Déflorant le linceul jusqualors immaculé de lhiver, il se pressait pour échapper à la mort blanche, désormais seule reine de lîle maudite
Les loups le suivaient de près, attendant quil chute pour ne plus se relever, et saluant de leurs grognements affamés chaque hésitation de ses jambes faiblissantes.
Sa perception se faisait confuse, engourdie par létreinte de la mort omniprésente.
Alors, à travers lépais rideau des lourds flocons mortifères, il commença à distinguer une forme mouvante, un infime signe de vie au milieu de limmensité glacée.
Sur une souche recouverte par la neige, enroulé dans un linge taché de sang, sagitait un minuscule enfant, un nouveau né.
Des traces encore nettes dans le matelas blême de la neige indiquaient quon lavait déposé ici à peine quelques instants auparavant.
Mortifer rassembla ses dernières forces pour tirer son épée de son fourreau, prêt à repousser les loups, rendus fous par lodeur de lenfant. La lame parut chanter sa satisfaction, devant la promesse du sang versé.
Une bête plus féroce que le reste de la meute savança
un loup géant, à la gueule démesurée et écumante
le monstre chargea, et le combat sengagea, alors quhomme et bête saffrontaient dans une danse disgracieuse et sanglante, sous lil réjouit de dame hiver
Puis le chef de la meute finit par sécrouler, la tête transpercée par la lame de lalbinos.
Les autres loups, jusqualors en retrait, hésitèrent un instant face à la défaite du mâle dominant, puis se jetèrent sur son cadavre pour le dévorer.
Mortifer se saisit du petit corps drapé de lin et lenveloppa dans sa large cape à demi déchiquetée lors du combat. Il lui fallait faire vite, si lenfant était encore en vie quand il lavait découvert, cétait simplement parce quil nétait pas resté longtemps exposé à la rigueur hivernale, mais désormais, il sentait son petit corps se refroidir contre sa poitrine.
Lenfant sombrait dans un sommeil dont il ne se réveillerait pas.
Aussi, grimaçant sous la douleur que lui imposaient ses derniers efforts, lalbinos se mit à suivre les traces de ceux qui avaient abandonné la petite créature. Plus que ses pieds quil ne sentait plus, sa colère lentraîna à forcer le pas, alors quil pouvait percevoir une chaumière non loin de là.
A bout de force, il frappa à la porte de bois où sarrêtaient les traces. Sans attendre de réponse, il se jeta de tout son poids lépaule en avant, seffondrant avec la porte à lintérieur du logis crasseux. Un homme sale et à lair stupide lobservait, une hache de bûcheron à la main. Lenfant toujours au creux de ses bras, lalbinos se releva lentement face à lhomme, pour constater que sa femme se tenait en arrière de lui, une expression horrifiée sur son visage disgracieux. Elle eut un regard furtif vers lombre du château en ruine qui se profilait par la fenêtre, et poussa un cri grotesque deffroi pusillanime.
Lhomme nétait pas plus rassuré
quand il vit lenfant dans les bras de lalbinos, son propre enfant qu il avait abandonné, il sut pourquoi Mortifer était venu
Ce dernier savança, et le frappa de sa main gantée de fer, avant quil ne sécroule inanimé sur le plancher poisseux. Puis lalbinos se tourna vers la femme à lallure si misérable, empoigna ses cheveux et la jeta dehors, la livrant aux caprices de la reine pâle
Elle ne voulut pas partir, et elle tenta même de revenir, mais elle préféra finalement sessayer auprès de la campagne glacée et des loups plutôt que face à la lame de lalbinos.
Mortifer savança alors près du foyer, pour se réchauffer lui et la jeune enfant. Il écarta les linges pour contempler son minuscule visage grelottant, et son expression disgracieuse, si typique des nouveau-nés.
Cest donc pour ça quils tont livrée à la mort
par peur.. murmura Mortifer, alors quil passait sa main sur les mèches encore éparses de cheveux blancs de la petite fille. Elle le regarda de ses petits yeux rouges, alors que la vie la quittait lentement. Le feu ne suffirait pas à effacer le traumatisme quelle avait subit, pas plus que le lait quil put récolter dans la chaumière.
Mortifer lui-même était trop faible pour accomplir le rituel qui les enverrait tous deux en lieu sûr. Dehors, le vent soufflait de plus belle
Ssahors tourna son regard vers la silhouette sinistre du palais, sa seule chance de salut. Il était proche désormais, mais encore trop loin pour risquer de retourner dans le froid avec lenfant. La seule chance
il devrait y parvenir, ou lenfant des neiges mourrait. Il rassembla toutes les couvertures quil put trouver, sy enroula avec lenfant, et ressortit à la morsure du vent
La marche parut durer des jours, il courrait tantôt, tantôt il marchait en trébuchant, à bout de souffle. Son visage était devenu insensible, et il avait le sentiment que ses doigts casseraient comme du verre sil les desserrait à nouveau. Pourtant, il finit par franchir les portes majestueuses du palais. A son arrivée, tous les chandeliers sallumèrent sans quon y eût présenté une flamme, et un feu puissant se mit à rugir dans la grande cheminée aux fresques décrépites.
Lalbinos seffondra devant le foyer, au bord de linconscience, et secoué de constants tremblements.
Mais alors quil écartait les couvertures, il découvrit le petit corps inanimé contre son cur, et les petits poings serrés dans létreinte du dernier souffle
Il posa la petite fille à terre, près du feu, et se couvrit le visage des deux mains, comme pour cacher au monde les émotions quon pouvait y lire. Puis, sans un soupir, sans quun sentiment ne séchappe de son cur pour venir ternir lapparente sérénité de son expression, il se mit à arpenter la salle de banquet, cherchant par tous les moyens à se distraire de sa frustration.
Cest alors quil éclata finalement, fendant la grande table en marbre dun large coup dépée, avec un cri sauvage et désarticulé. Lénorme table de banquet sabattit sur le sol pavé dans un fracas assourdissant, auquel répondirent quelques murmures, à peine plus que des chuchotements au travers du château. Dans les volutes de poussières, on eût dit que des visages moqueurs se dessinaient, dinnombrables visages déformés par la haine et une jubilation mesquine nourrie par le malheur ambiant.
Les spectres furieux savaient ce qui allaient se passer, dès que le lourd grimoire s était abattu sur le sol poussiéreux en même temps que la table de marbre. Ils comprirent, impuissants, ce dont ils allaient être les témoins lorsque lalbinos se pencha pour ramasser lépais ouvrage aux symboles macabres
cest ce qui les rendaient furieux plus que tout
que quelque chose ou quelquun échappe à ce que, eux, enduraient.
Alors que Mortifer accomplissait le rituel, la fureur des morts fit trembler les murs du palais des murmures et le ciel de coton se fit sombre et menaçant.
Finalement, alors que lenfant morte reprenait vie, une vie impie insufflée par les arts sombres, tous les vitraux encore entiers de la grande pièce volèrent en éclats, parsemant la scène de milliers de débris tranchants
Plus tard, à Lighthaven
Quelquun tambourinait à la porte. Franjik lécuyer ouvrit un il contrarié, échangea un regard inquiet avec sa compagne, puis entreprit de se rendormir. On frappa de plus belle. Cette fois, lécuyer se leva, se saisit dune des épées de son maître, et se dirigea vers la porte en arborant lexpression furieuse que seul un réveil inopiné pouvait conférer à cet homme calme et bon.
Il entrouvrît la porte, laissant percevoir au visiteur nocturne et inattendu le reflet de la lourde lame. Puis, son visage se transforma quand il découvrit qui lavait éveillé. Cétait le maître ! Il paraissait épuisé, et tenait dans ses bras une petite forme mouvante, vagissante
une enfant ! Une albinos toute jeune
Il la lui tendit, dans un murmure
Veille sur elle comme sur ta vie, je reviendrai la voir dans quelques années
Des milliers de questions assaillaient lesprit encore engourdit de Franjik, mais il ne put en articuler quune :
La
la votre
est ce votre fille ?..
Lalbinos hésita un instant, puis conclut en se retirant dans la nuit blanche.
Non, ses parents sont morts... noublie pas, élève-la comme ta propre fille
Franjik, lenfant dans les bras, sen retourna dans sa demeure
elle avait visiblement très faim
Lenfant des neiges allait vivre, quand bien même les dieux en auraient décidé autrement
Par Azulynn le 10/12/2001 à 17:56:44 (#525141)
Par Crazy le 10/12/2001 à 18:23:59 (#525248)
Et encore un... d'habitude c'est au printemps les naissances de lapins non ? :p
Lapins oui, mais albinos !
Par MortifeR le 10/12/2001 à 18:43:01 (#525356)
Heûp honteux
Par MortifeR le 10/12/2001 à 23:26:31 (#526649)
Par Darksoul Zenox le 10/12/2001 à 23:35:00 (#526708)
Par MortifeR le 10/12/2001 à 23:40:54 (#526745)
Mais par contre Dark, pour la bataille, on se fait ça quand tu veux, mais tu me files un coup de main :)
Grosse brute, va :D
Par SirWish Hills le 11/12/2001 à 0:54:09 (#527147)
J'aime beaucoup :)
Par Alanis Delyn le 11/12/2001 à 3:23:18 (#527497)
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