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Un extrait pour passer le temps

Par Taylor le 10/12/2001 à 13:27:14 (#524047)

Or, ayant fait peu de chemin encore
au-delà du sommeil, je vis un feu
qui vainquait l'hémisphère des ténèbres.

Nous en étions encore assez distants,
mais déjà en partie je discernais
que ce lieu contenait de nobles âmes.

"Toi qui honores la science et l'art,
qui sont ceux-là, jouissant de l'honneur
d'être ainsi dinstingués du sort des autres ?"

"L'honneur", répondit-il, "de leur renom,
qui dans ta vie là-haut résonne encore,
leur gagne au ciel cette grâce spéciale."

Cependant une voix se fit entendre :
"Honorez tous le très digne poête ;
son ombre est de retour, qui nous manquait."

Quand la voix s'apaisa et s'éteignit,
je vis venir quatre grandes figures
qui ne semblaient ni tristes ni joyeuses.

Et le bon maître commença : "Regardes
celui qui tient une épée à la main
et vient devant les autres comme un prince :

tu vois le souverain poète Homère ;
après lui vient Horace, satiriste,
puis Ovide en troisième, enfin Lucain.

Puisque avec moi chacun porte ce nom
qu'a prononcé d'abord la voix unique,
ils m'honorent aussi, et à bon droit."

[...]

Nous allâmes ainsi vers la lueur,
parlant de choses qu'il est beau de taire
comme il était alors beau d'en parler.

Près d'un noble château nous arrivâmes,
sept fois enceint par de hautes murailles
et que gardait autour un beau ruisseau.

Nous le passâmes comme un sol bien ferme ;
par sept portes j'entrais avec ces sages
jusqu'en un pré à la fraîche verdure.

J'y vis des gens aux regards lents et graves,
avec un air de grande autorité ;
ils parlaient peu, et leurs voix étaient douces.

[...]

Je vis Electre en compagnie nombreuse :
je pus y reconnaître Enée, Hector,
César, armé, au regard de vautour,

[...]

Quand j'eus levé un peu plus haut les cils,
je vis le maître de tous ceux qui savent,
assis dans dans l'assemblée philosophique :

tous le regardent, tous lui font honneur ;
et je vis là Socrate, avec Platon
siégeant plus près de lui, devant les autres

[...]

De six à deux, la troupe diminue ;
mon guide me conduit par d'autres voies,
loin de ce calme, à travers l'air qui tremble,

et je viens en un lieu où rien ne luit.



Dante
La Divine Comédie
Enfer, IV.

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