Chapeau bas !

Par Neo Elfy le 8/12/2001 à 15:37:13 (#514875)

Bon, assez long de vue mais ca se lit vachement vite et j'adore la maniere comment est ecrite cette histoire ..
Aller petite dedicace a Dodgee:

Dodgee et la porte des morts

L'homme se tenait dans l'ombre, adossé contre le mur.
Un crépitement de torche, un bruit et il se raidit.
Puis rien ne vint...
- Sans doute encore ces satanés rats...
Il fit quelques pas en jetant des coups d'oeil pour s'assurer que rien n'avait changer dans cette salle qui lui semblait maintenant si familière.
Seuls les ossements qui jonchaient le sol semblaient témoigner de ce qui avait pu se dérouler ici.
Un soupir...
Un souvenir qui remonte: là l'auberge, et cette folle histoire, cette légende...
La crypte, gardée par ses quatres chevaliers tous plus terribles les uns que les autres.
Les quatres chevaliers de la mort, chargés de protéger le secret enfoui sous ces tonnes de pierres, chargés de repousser les vivants loin de ces halls silencieux.
Skrull d'abord, puis Bend Hayjes le pourri dont la seule vue du le corps décrépi suffirait à faire fuir les plus vaillants guerriers.
Arrivé à l'escalier sans fin il faudrait combattre le chevalier Cranenfeu, guerrier mage de son vivant, maintenant plus puissant que jamais et gardien de l'escalier.
Enfin Thadoss le ronchonneur, plus formidable adversaire encore, gardien des secrets de la crypte.

Tous ces adversaires, il les avait vaincus.
L'un après l'autre, les chevaliers de la crypte avaient du avouer leur défaite face à cet adversaire qu'ils sous estimaient de trop.
Aucun n'avait réussi à voir sa véritable nature.
Même Cranenfeu, maniant pourtant le feu comme aucun de son vivant, n'avait pu résisté au souffle de flammes qu'il avait déchainé.
Peut être a t il compris, avant de succomber aux flammes, quelle était la nature de son adversaire?
Et maintenant il était là, enfin, devant le plus grand secret de la crypte: la Porte des morts.
Nul ne croyait aux paroles du vieux sage ce soir là, quand il la décrivait, noire, haute comme trois hommes, cette porte qui était un véritable passage vers le monde des morts.
Nul ne semblait plus croire à cette légende, qui veut que la porte, scellée depuis des millénaires, ne doivent bientôt s'ouvrir à nouveau.
Et surtout, combien des habitués du Kulgan's pouvaient se douter de ce que signifierait son ouverture, des hordes de morts vivants qui pourraient déferler sur le royaume, et surtout du formidable regain de puissance qu'auraient ces derniers une fois la porte grande ouverte.

Déjà les sceaux faiblissaient, et des morts vivants erraient à nouveaux sur les terres du royaume.
Là, plus loin, partout, quelques nécromants contribuent à affaiblir les défenses qui gardaient la Porte fermée.
Il est peut être déjà trop tard à présent.

Encore un bruit...
Cette fois c'est plus sérieux.
Le temps semble se déchirer comme l'espace noir de la Porte, et tandis que dizaines de morts vivants sortent de la porte.
L'homme se redresse vite, trop lentement pourtant, tandis que les premiers sortileges fusent et que sa vie est aspirée.
Sa riposte est terrible, il pulvérise les premiers sorciers sans efforts, puis les seconds...
Mais bien vite il plie sous le nombre.
Inexorablement, des morts vivants franchissent le seuil.
Il croit même voir des silhouettes noires plus hautes que toutes les autres tenter de franchir le portail.
Heureusement une fois de plus la porte se referme.
Il se débarasse enfin des derniers morts qui l'assaillaient et tente de reprendre son souffle.
Quelle folie d'avoir cru pouvoir fermer seul cette porte, affronter ces légions de morts vivants sans aide.
Quelle vanité surtout...

Peut être combat il encore...
Peut être d'autres aventuriers viendront l'épauler avant qu'il ne succombe aux hordes de la Porte...
Peut être même est il déjà tombé, victime de sa propre arrogance...


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Les ténèbres...
Qu'il serait facile de s'abandonner à ces ténèbres, de laisser la sourde souffrance nous emporter quand le corps est meurtri, quand l'esprit n'est plus que douleur.
J'ai échoué.
La porte des morts est toujours debout, comme une insulte à la vie.
Inlassablement elle déverse son flot de morts vivants, qui semblent toujours plus nombreux à s'engouffrer dans la brèche.
Peut on se battre contre le fleuve en furie?
Encore une fois l'orbe du soleil part, réduisant en cendres les momies dressées devant moi.
Encore une fois d'autres prennent leur place, sans émotion, sans état d'âme.
Mes défenses faiblissent et ma vie s'échappent sous les puissants sortilèges.
Je pose un genou à terre, à bout de force.
J'ai présumé de mes forces, oubliant cette enveloppe qui bride ma puissance.
Que ne puis je laisser échapper mon feu et réduire au néant ces morts vivants!
Ils sont sur moi à présent, profitant de ces quelques instants de faiblesse...
J'aimerais avoir un fier guerrier pour m'épauler, un fier bréhanite n'aurait aucun mal pour se défaire de ces squelettes qui m'aggrippent maintenant, lacérant mon armure.
J'ai beau me débattre, rien n'y fait, les doigts squelettiques ne lachent pas leur prise, et je commence à plier sous les drains de vies des sorciers...

J'apercois une silhouette qui entre dans la pièce, une aura singulière trop rare en ces lieux, un homme de foi.
Ebranlé par cette apparition, les morts vivants ont relaché quelque peu leur emprise, quelques instants, le temps d'un soupir.
Visiblement le nouveau venu les derange, ils hesitent, un rien, juste assez pour que je puisse lancer une vague de flammes salvatrice et me degager.
J'ai fort à faire pour me sauver, et n'ai que le temps d'apercevoir mon sauveur providentiel avancer, en priant, vers la porte.
Là, autour de lui les morts s'écroulent, reculent.
Parvenu devant la porte, il semble hésiter un instant.
Il se retourne vers moi, et je crois voir un sourire, un geste d'adieu, avant qu'il ne franchisse le seuil maudit.
Puis plus rien.
Si les sorciers squelettes pouvaient pousser un rale d'agonie, ils le feraient sans doute.
Les derniers succombent aux flammes, tandis que je m'élance vers la porte...
Froide, inerte à présent.
Je ne sais combien de temps je suis resté alors.
A me poser mille et une questions, sur l'identité de celui qui a franchi ce seuil, sur ses motivations, sur ce dernier regard qu'il m'a adressé...
Je crois surtout que j'espérais le voir resurgir de la porte, comme un espoir auquel on s'accroche sans vraiment y croire.
Le vide...
Je trouve enfin la force de me relever.
Un dernier regard vers la porte, close à présent.
Adieu humain, et merci.


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La nuit est tombée depuis longtemps, laissant tomber un voile de silence sur les halls poussiéreux.
Même les aventuriers et autres pilleurs de tombes n'osent s'aventurer aussi profondément dans la crypte, à la nuit tombée.
Seules se mouvent encore les ombres silencieuses qui gardent la crypte, inlassablement.
Nul n'est donc là pour entendre ce faible bourdonnement, cette vibration infime qui trouble l'atmosphèrede la crypte.
Tout est calme à SilverSky, seuls quelques passants circulent encore, hativement, dans les rues de la capitale.
Ca et là quelques gardes patrouillent, là bas une ombre sort discrètement d'une demeure, plus loin résonnent les échos de la taverne.
Dans les baraquements de la garde royale, Dodgee s'agite.
Depuis quelques soirs lui reviennent ces images, ces visions comme autant de messages.
Un être vétu d'un samir blanc, tenant entre ses mains un cierge et auréolé d'une aura de pureté.
Inconsciemment il sait qu'il l'a déjà rencontré.
L'être est en train de prier, il prie pour la lumière au milieu des ténèbres qui l'entourent.
Sans être là, Dodgee ressent combien ces ténèbres l'étouffent, l'assaillent, et que seules les prières incessantes les tiennent encore en garde.
Au dessus plane une ombre qui n'est que trop familière à présent, Makrsh P'tangh.

C'est un appel à l'aide, un avertissement.
Le séraphe se réveille en sueur, il sait à présent.
Au plus profond de la crypte, la pierre elle même pleure.
Alors que l'aube se pointe, des larmes de sang ruissellent le long de la Porte des Morts...


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Sans perdre de temps le séraphe se lève.
Il n'est pas question de perdre du temps.
Peut être est il déjà trop tard. Surement...
Ne pas y penser, juste se concentrer et agir.
Méthodiquement, l'armure est enfilée, une simple armure usée par les coups sur laquelle il ajuste une longue robe ornée de rune.
D'une main il attrape son fléau d'armes, et l'attache à sa ceinture.
Enfin, il prend une pierre de mana cristallisé, et la brise.
Instantanément, l'énergie magique contenue se libère et l'envahit.
Puisant dans cette énergie soudaine, le séraphe traça dans les airs le cercle qui le mènerait au cercle de pierre du val des enchanteurs...
Les halls froids résonnaient des bruits de pas.
Les longs soupirs des morts vivants, les plaintes des âmes perdues semblaient bien silencieux face au choc des bottes sur la pierre.
De temps à autre, un crépitement de flammes, suivi d'un grognement, alors qu'un mort vivant s'écroulait en cendres.
La main encore incandescente du fait de l'orbe du soleil, Dodgee s'enfonca toujours plus profondément dans les couloirs sinueux de la crypte.
Etrangement, les quatres gardiens de la crypte n'étaient nulle par en vue, et même le chevalier Crânenfeu ne gardait pas l'escalier sans fin.
Loin de rassurer, cette absence ne rendait le silence des salles que plus pesant.

Enfin le séraphe s'arrêta devant un mur.
Une illusion.
Un habile enchantement masquant l'accès à la Porte des Morts.
Il hésita un instant, avant de franchir le mur illusoire.
Sitot le mur passé, il se raidit devant le spectacle s'offrant à lui.
La pièce en elle même n'avait guère changé, les colonnades de pierres, les murs gravés d'anciennes inscriptions, les quelques marches permettant d'atteindre la Porte...
Cette dernière était sans vie, comme si ce mur de pierre, ces arches sombres n'étaient que des sculptures comme tant d'autres.
Le sang.
Le sang avait coulé le long de la porte, formant deux rivières rouges sur la pierre noire.

Alors qu'il s'approchait de la Porte, un crépitement se fit sentir, comme si les flux des courants magiques se tordaient devant la porte.
Ce signe, il l'avait vu de nombreuses fois, alors qu'il bataillait pour empêcher la non vie de franchir ce seuil maudit.
Immédiatement, il se prépara au combat, psalmodiant les paroles de protection et empoignant son fléau d'armes.
Encore une fois le temps et l'espace semblèrent se déchirer, un instant.
Le séraphe serra son arme, s'attendant déjà à livrer bataille encore une fois contre une légion de morts vivants.

Mais rien ne vint.
La Porte était ouverte, découvrant une immensité obscure par son ouverture.
Et si les ombres à l'intérieur semblaient mouvantes, aucune ne semblait se diriger vers la Porte.
La Porte s'était ouverte devant lui, à son approche, comme une invitation.
Un appel peut être?
Un piège?
Qu'importe après tout.
Dodgee avanca lentement vers l'ouverture, et franchit le seuil.
Ce faisant, il ne remarqua pas la faible lueur que dégageait maintenant sa pierre de destinée.
Alors qu'il s'enfoncait dans les ténèbres, la porte se referma sur lui.
Et le silence retomba dans la crypte...


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Rien ne saurait décrire le spectacle qui s'étend de l'autre coté de la Porte.
C'est un éther, le monde des ténèbres, le monde des morts.
Ici la vie n'est qu'une intruse, un souffle éphémère qui se consume vite, trop vite pour exister.
Ici tout est sombre, et même le fléau d'armes du soleil ne luit plus de son éclat.
Ici tout est froid, et le moindre souffle d'air vous glace le sang.
Dans la pénombre pourtant, il y a cette lueur, cette boule de lumière qui scintille au loin, comme une flamme qui lutte contre le vent.
Avant même de la rejoindre, Dodgee sait.
C'est un être vétu d'un samit blanc, un prêtre, celui la même qu'il avait vu dans ses derniers rêves...
Celui qui l'avait sauvé autrefois, en franchissant le seuil de la porte pour la sceller.
Et la lumière vacille, les ombres se font plus proches, faisant reculer encore le cercle de prières.
Tout en continuant de prier, le prêtre relève la tête et sourit.
C'est un sourire fatigué, une simple esquisse, ce sourire que l'on a quand on n'a plus la force, quand on a épuisé sa volonté, son esprit, quand on n'aspire plus qu'au repos.
Et les sentinelles morts vivantes se rapprochent, elles attendent leur heure, inlassablement.

Et le feu jaillit, comme une trainée sans lumière dans ce monde sans vie.
Les squelettes reculent, laissant un répit au prêtre, ouvrant un chemin au séraphe.
Il est déjà trop tard...
Dans un souffle, la silhouette du prêtre commence à s'affaisser.
Il tend la main vers le séraphe, et murmure quelques phrases, quelques paroles, avant de commencer à disparaitre, les ténèbres reprenant leurs droits.

- Je suis heureux que tu aies entendu mon appel.
Je suis heureux de ne pas mourrir seul, au milieu des ténèbres.
Fais que mon combat n'aie pas été vain, gagne cette bataille pour moi noble séraphe.
Va, avec ma bénédiction, va chercher ta destinée.
Et ce sont mille étincelles qui jaillissent, une lueur éblouissante, alors que tombe la robe blanche du prêtre.
Certaines se perdent déjà, absorbées par les ténèbres, d'autres se rassemblent, formant un halo de lumière, comme un habit, une aura autour du séraphe.
Le prêtre n'est plus.
C'est sa vie qui l'accompagne à présent, sa mémoire qui le suit.

Un rire retentit, un nouvel adversaire a été vaincu.
Ce rire dément, le séraphe ne le connait que trop, ce rictus qui résonne dans les halls vides millénaires, ce ricanement qui glace le sang.
Il n'a pas besoin de se retourner pour savoir que Makrsh P'tangh est la, derrière, pour savoir que ce combat sera le dernier.
Adressant une prière silencieuse pour l'âme du prêtre, Dodgee se retourne pour faire face à la liche.
Le halo lumineux qui l'entoure se fait plus intense à présent, comme s'il savait qu'il lui fallait tout donner, tout mettre dans ce combat.
Sans plus de préambule, les deux adversaires engagent le combat, sans porter attention à cette pierre de destinée qui luit faiblement, et à ce feu intérieur qui se réveille...


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Le séraphe manie l'Orbe du Soleil, une incantation oubliée, interdite depuis des siècles tant elle risque de consumer le lanceur.
De l'autre main il fait tournoyer son fléau d'armes du Soleil, et combine magie et frappe dans ses assauts.
Il ne prête pas attention aux blessures, aux maléfices de la Liche, alors qu'il se jette au combat.
Il n'est plus temps de reculer, plus temps de craindre.
Un feu ancestral le consume, brule dans sa poitrine.
Une flamme oubliée, comme éteinte, que le combat vient de raviver encore une fois...
Et pourtant rien n'y fait, la liche subit les assauts l'un après l'autre, ripostant par des incantations plus puissantes les unes que les autres, lacérant l'armure, réduisant la robe de mage en lambeaux.
Le séraphe n'a aucune chance, si grande soit sa puissance, si pure soit la bénédiction qui l'accompagne il subit les attaques de la liche bien plus qu'elle ne subit les siens.
Enfin Makrsh P'tangh saisit une ouverture dans la garde du séraphe, et assène un formidable coup qui propulse le séraphe au loin, traversant ses barrières, brisant son armure.
Encore sonné par le coup, il ne peut voir la liche incanter, il apercoit trop tard, les météores qui déferlent sur lui à présent.
La pluie de météores s'abat...

Un cri!
Une explosion.
Un cri, un torrent de feu et l'incroyable qui se produit.
Ce n'est pas un séraphe qui se relève dans les éclats des météores.
C'est un long cri qui résonne enfin, comme une délivrance.
Si la liche éprouve un quelconque étonnement elle n'en laisse rien paraitre.
Au milieu de la pluie de roches qui s'abat maintenant, se dresse une large silhouette, qui semble encore gagner en taille...
De larges ailes s'étendent à présent, alors que le dragon tourne la tête pour faire face à la liche.
Blessé par les météores, le dragon rugit de rage, avant de fondre sur son adversaire, laissant exploser sa colère dans un souffle de feu...

Le calme est retombé.
Dans la crypte silencieuse, la Porte des Morts est muette.
Les longs halls sont inhabituellement calmes.
Plus loin, ailleurs, le Sombre reprend ses forces dans son sanctuaire.
Son rire ne résonne plus dans son palais.
La bas, une pierre de destinée git, brisée en un millier d'éclats.
Nulle part, ne voit on des traces du séraphe qui partit franchir la Porte, et affronter la liche...


Par Dodgee

Par Crazy le 8/12/2001 à 18:48:03 (#515667)

:lit:

Par Kyriane Feals le 8/12/2001 à 19:13:32 (#515811)

:lit: :)