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Le passé de Kain...(compilation et suite de la suite de la suite...)
Par Kain Heinlein le 4/12/2001 à 2:28:42 (#500217)
Lair était chargé dune douceur estivale, une de ces douceurs aériennes qui font oublier la lourdeur des plus gros soucis, emportés de le flot harmonieux dun bien être sans mots. Le ciel se marbrait de temps à autre de nuages aux formes éparses, déchirant le magnifique azur de leur blanc grumeleux.
Profitant de la luminosité exceptionnelle de cette fin daprès midi, le jeune enfant était assis dans la cour et laissait son regard voguer doucement sur les gerbes fleuries qui se déversaient en vastes tapis bleutés tout le long de lallée.
Le maître darme, un homme fort bellement moustachu dune quarantaine sûre, simpatienta en voyant que le jeune maître naccordait plus dattention à sa leçon. Il cogna la hampe de sa lance près de lui, pour le tirer un peu malgré lui dune rêverie qui faisait plaisir à voir. Le jeune Kain lui lança un regard éberlué pendant le court laps de temps ou il se pensait encore dans les bras cette beauté végétale, mais il se reprit rapidement.
« Oui, mssire ? »
Le quadragénaire regarda son jeune élève au visage poupon, soupirant de ne pouvoir être plus dur vis à vis dun être aussi tendre
Décidément, ce jeune être aux yeux dun gris clair innocent était à part
Peut être était ce parce quil était noble et quil avait réussi à vivre cloîtré de la haine dautrui, bien sagement à labri dans le domaine de la Seigneurie
mais toujours est il que sa pureté ne le laissait pas indifférent. Surmontant son affection instinctive, le maître darme reprit parole, sefforçant de rester aussi bourru que le nécessitera cette première leçon.
« Et bien !Je tai demandé de choisir la première arme que tu voudras maîtriser !Un jeune seigneur se doit, en plus dêtre vertueux, dêtre fort au combat ! »
« Je naime pas mbattre, moi, messire !Je suis zobligé ? »
« Bien sûr » renchérit le maître darme « Sinon tu ne pourras pas protéger tes parents lorsquils seront plus vieux, et si jamais il se font attaquer, tu ne pourras rien faire pour les sauver. Est ce que tu veux ? »
Lhomme se surprit lui même davoir été aussi pédagogue, et sen voulait un peu dailleurs, il ne devait pas faire dans le sentiment, surtout pas face à ce petit être qui avait grand besoin dêtre rudoyé. Mais il neut plus à faire defforts contre-nature, le jeune bambin semblait amplement satisfait par ce prétexte.
« Je comprend bien, mssire ! » dit il , secouant la tête avec enthousiasme.
« Je récapitule donc
ici, tu as lépée
la hache, larc, le fléau, la lance et la dague. » Il joignit le geste à la parole, montrant chaque arme et profitant dun petit moment de battement dans son énumération pour effectuer quelques passes impressionnantes dans lair, le coupant de large moulinets destinés à faire envie au jeune apprenti.
« Je veux larc !Je veux larc ! » Depuis le moment ou il avait vu le maître toucher dune flèche un pilier situé lautre bout de la cour, lenfant ne cessa de le presser de lui en apprendre le maniement, perturbant son maître de ses quémandes incessantes pendant quil démontrait lusage des autres instruments de son arsenal meurtrier.
Le vieil homme paru un peu déçu, rengainant un glaive rutilant dans son fourreau finement ouvragés de ravissantes arabesques. Mais puisque le jeune maître en avait décidé, il dut lui apprendre le maniement de larc.
« Pourquoi veux tu maîtriser cet arme ci en particulier ? » Demanda le tuteur à son disciple.
« Ben si je veux protéger mes parents, jdois savoir les protéger de loin ! »
Lattendrissante assurance de son petit protégé fit rapidement oublier à linstructeur sa récente déception. Il prit la hampe dun arc court et la tendit vers Kain qui le prit avec hâte pour en caresser la corde.
Non loin de là, camouflé dans lombre dune arcade menant à la cour, épiait le Seigneur des lieux, grisé dun plaisir impatient qui lui vrillait doucement les viscères, tel le mauvais trac dune extase tant attendue.
« Relève toi. »
Le maître darme frappa son bâton taillé dans la paume de sa main rugueuse, toisant son jeune apprenti qui était en train de se relever péniblement, larc à la main. Lentraînement avait déjà commencé depuis une semaine et déjà sa sévérité était exemplaire. Linstructeur martial était maintenant dans son élément, et, dans le feu des exercices quil imposait à son apprenti, il
navait pas le temps de faire dans le sentiment
et encore moins dans la pédagogie.
« Relève toi ! » simpatienta til, ulcéré de voir les maigres capacités physique de Kain dont le temps de récupération ne laissait que beaucoup trop à désirer.
Le jeune enfant sexécuta docilement, grimaçant de douleur et de fatigue, serrant avec une persistance frustrée larc que son maître lui avait donné quelques lunaisons plus tôt.
« Maître Guren , je
je croyais quavant de mexercer ainsi
je, japprendrai à mieux tirer. » geint le bambin, cherchant une nouvelle flèche dans son carquois.
« Ne mets pas en doute mes méthodes, jeune impertinent ! Un bon chasseur, outre sa capacité à viser, doit briller par sa mobilité et ses talents desquive. Si tu viens à manquer ta cible et quelle nest pas blessée mortellement, tu en pâtiras, et si tu ne toctroie même pas le temps à toi même de lui décocher une seconde flèche, lanimal ou le guerrier sera déjà arrivé au contact pour te réduire en pièces. Cest pour cela que avant dapprendre à tuer ton adversaire, tu dois apprendre à survivre en cas déchec. » Le maître parlait avec un mépris évident à son apprenti, dune voix altérée qui insistait avec une douloureuse disharmonie sur les « c ». Ce dernier était fort contrarié de voir que son disciple était déjà fort au courant des méthodes habituelles dentraînement.
« Encore ces saletés dpaperasseries » maugréa til à lui même en qualifiant les livres dans lequel le jeune homme tirait sa culture, notamment celles qui lui permettait de remettre peu révérencieusement ses enseignements en doute.
« Peu importe que tu me touches ou non, si tu arrives à décocher ta flèche avant que mon bâton ne te caresse les côtes, je stopperai mon geste ! » sécria til, bourru.
« Je te laisse cinq secondes pour te mettre à distance, ensuite lexercice reprend ! » continua til dun ton qui ne laisse aucune équivoque.
Kain reprit doucement ses esprits et, se faisant, son visage séclaircit dune curieuse expression, une expression de réveil.
« 1 »
Il fit un pas en direction de lautre bout de la cour, la démarche décidée.
« 2 »
Il couru sur la longueur dun petit mètre et sarrêta.
« 3 »
Il se retourna et lança un regard de défi vers son maître, apparemment fort peu enclin à le laisser le frapper cette fois ci.
« 4 »
Le maître continua à compter, impitoyable, serrant sa main sur son bâton et esquissant déjà le premier pas dune rapide course. Kain, quand à lui, tremblait dexcitation, il cherchait non seulement à se dispenser de la correction qui allait suivre, mais également de remettre à sa place ce maître si suffisant dexpérience, ce rustre qui méprise la lecture quil affectionne tant. Il mit la main au carquois, prêt à prendre sa flèche, adressant à son maître un regard bestial et agressif, le mordant de lintensité claire de ses prunelles grises.
« 5 »
Lhomme fut un très court instant décontenancé par la haine évidente du jeune élève. Malgré son habitude de se faire haïr, le brusque changement qui sétait effectué chez le jeune garçon lavait laissé une fraction de seconde dans une étrange surprise, et il se laissa surprendre par ce changement inattendu. Ce bambin innocent lui adressait un regard de défi quil navait que trop rarement aperçu dans le regard de ses anciens adversaires. Cela donna suffisamment de temps à Kain de prendre une flèche et de lencocher maladroitement.
Il tendit la corde de son arc, le Maître sélança vers lenfant.
Une goutte de sang, arrachée par le bois peu pointu de la flèche dentraînement, échoua sur les dalles claires de la cour du castel. Le maître toisa son disciple dune défiance semblable, le reconnaissant non seulement comme un élève digne, mais également comme un noble adversaire. Il sétait laissé impressionner par le jeune garçon, qui en profita pour leffleurer de sa flèche. Il avait tenté de lesquiver, mais le jeune homme lavait fixé dune intensité telle quil avait lui même eu envie de le laisser le toucher. Mais cela ne fit que renforcer la détermination de lhomme de faire de lui son meilleur archer et, les jours suivants, il nallait pas hésiter à le rudoyer plus encore.
Mais pour linstant, il regardait son apprenti avec un contentement illégitime. Ce nétait pas lui qui avait appris à son disciple une telle férocité, mais cétait lui qui lavait réveillée. Il se sentait curieusement excité par le déchaînement soudain quil avait provoqué. Sans doute la grisance davoir déchaîné une fureur qui sommeillait, davoir laissé libre bride une force longtemps endormie
Une fausse impression de pouvoir.
La pluie, comme témoin de la scène, en profita pour abattre sa douce tiédeur sur eux, semblant avoir attendu linstant propice pour calmer ces deux animaux en sursis, qui haletaient jusqualors sous la violente pulsion de poursuivre ce qui était pour eux le début dun combat.
Leau et le sang sentremêlèrent sur le dallage, pour ne finalement laisser aucune trace de sang.
Il lescorta jusque dans la bibliothèque, alors que Kain essayait avec amusement de calquer sa démarche sur sa martiale homologue, celle du maître darme, qui ne se relâchait à aucun moment. Ils traversèrent de longs couloirs agrémentés de tapisseries ocres et pourpres, réchauffant de leur belle couleur le froid de lallée de pierre. Ils arrivèrent finalement à la bibliothèque, ou les attendait la jeune mère Heinlein.
Elle était affalée négligemment dans un lourd fauteuil de sommeil-lecture, triturant nerveusement le livre qui trônait sur ses genoux. Elle était vêtue dune robe noire, parsemés ci et là de fines dentelles, en terminant esthétiquement les larges courbes. Son visage, où sy affichait une tension extrême, était fin, quoique sensuellement charnu, tandis que son regard émeraude trahissait plus encore linquiétude dont elle était victime.
« Ooooh ! Kain ! Mais tu es trempé ! » sexclama telle en se jetant sur lui, lui frottant les épaules pour le réchauffer. Kain se retint comme il peut, mais laissa un léger « ouille » séchapper de sa gorge, succombant à la douleur que lui criaient ses divers bleus et meurtrissures, résultat du dur entraînement daujourdhui.
Elle leva les yeux vers le maître darme, qui pestait intérieurement contre le gémissement du petit Kain.
« Ne soyez plus si dur avec lui, je vous en prie ! Ne voyez vous pas quil est encore un enfant !? » sécria telle, après sêtre rendue compte de létat du gamin.
« Votre mari ma demandé de ne lui accorder aucun traitement de faveur, et cest bien ce dont javais lintention. Votre fils doit être fort, et pour cela il doit souffrir un petit peu. »
Il était catégorique, et semblait navoir aucun doute quand à cette réponse, mais au fond de lui se cachait, dans un repli de doute, lintense désir de révéler la nature guerrière de Kain. Il ny avait seulement quune raison qui lui empêcha de le dire : la peur dêtre incompris de cette femme. Pour lui, peu lui importait dêtre prit pour cruel ou insensible
mais il lui importait dêtre prit pour un insensé. Il se tut, lui même peu satisfait de sa propre réponse.
La femme soupira, ressassa son amertume vis à vis de limpatience masculine de faire des enfants des hommes, et finit par se laisser conquérir par la douceur qui la submergeait peu à peu lorsque son regard se posait sur sa tendre engeance.
« Cest pas grave, maman ! » répondit il simplement. « Et puis ça ne fait pas si mal que ça ! » conclut il avec un sourire angélique.
Elle ferma les yeux et le serra avec précaution contre lui, retenant à grand-peine un sanglot, tandis que le maître darme, bringuebalant sa lourde et bruyante armure, sefforça de quitter la salle le plus discrètement du monde, adressant au passage un regard attendri sur les retrouvailles maternelles.
Mais
Aujourdhui était le jour de repos pour le jeune Kain. Cela faisait déjà deux rudes semaines que son entraînement avait commencé et déjà il commençait à se renforcer physiquement et mentalement. Mais ce dernier nen avait pas pour autant abandonné sa passion pour les écrits et, en ce saint jour de repos sanctifié par une tradition pantouflarde de la lignée Heinlein, Kain sadonnait à son activité favorite. Il était tranquillement installé dans son fauteuil favori, qui dégoulinait pelucheusement dun confort indiscutable, reposant ses jeunes os dont quelques rares exemplaires avaient étés douloureusement fêlés par lentraînement intensif. Il avait sur ses maigres genoux bleuis un des exemplaires des pratiques druidiques du pays de Goldmoon. Au travers des pages fort bien conservées de ce sympathique ouvrage, Kain trouvait un intérêt exemplaire à voyager parmi les merveilles naturelles quoffraient lessor pantagruéliquement descriptif du recueil. Par le biais des mots, Kain apprit à faire agréablement la connaissance des cercles druidiques, des présences Lughiennes et Titanesques, de lharmonie entre les hommes et les bêtes, de lunion entre la nature et le savoir. Il était quelque part fasciné de voir que malgré tout ce que les humains pouvaient faire, ils étaient encore capable de rester proche du téton nourricier de leur terrienne matriarche. Lauteur du livre décrivait avec amour le mode de vie druidique, ainsi quune affection sans égal vis à vis de son environnement forestier
Et ce à un point tel que Kain passa de longs moments à se demander pourquoi en première page de luvre il pouvait y lire que le druide en question avait été banni. Il ne comprit tout cela que bien plus tard en réalisant que pour le réaliser, le druide en question avait dû user moult parchemins et quuser autant de parchemins nétait peut être pas dun respect exemplaire vis à vis de son culte.
Soudain, surgirent de derrière lui deux bras qui enlacèrent tendrement le torse du jeune héritier, alors que les douces lèvres de sa mère frôlèrent sa joue dun baiser affectueux. Il y avait trop longtemps que Kain ne sétait plus laissé bercer ainsi, alors il ferma les yeux, ne remarquant pas que les joues de sa mère étaient devenues le théâtre dun ballet de larmes qui se succédaient dans un rythme douloureusement effréné, finissant leur mélancolique course dans la chevelure blondinette de la juvénile progéniture.
Elle le serra avec force, avec lune de ces forces fusionnelles qui font désirer à chaque être de ne faire quun avec lautre. Elle le serrait damour, mais elle le serrait également de peur. Elle savait que pour Kain sonnait le glas de son destin, perçant silencieusement le cur de cette mère dévastée de violents à-coups, senfonçant dans son âme meurtrie et mutilant son esprit de reproches dimpuissance. Car si elle avait pu, elle se serait sacrifiée pour le sauver et ce mille fois si cela avait été possible.
Mais le marmot restait tranquillement assis dans le siège, profitant de cette si douce chaleur maternelle, un sourire béat de douceur aux lèvres.
Sa mère cessa soudainement cette effusion, et partit rapidement de la pièce, laissant le petit lecteur seul et un peu étonné de cette brusque fin. Il sauta hors du fauteuil dun bond vigoureux et alla replacer le livre dans la bibliothèque, à lendroit exact ou il était placé, et ce avec un soin maniaque
mais comment pouvait il faire autrement ? Les étagères étaient tellement soignées, et tellement remarquablement agencées que les coloris et volumes de chaque ouvrages semblaient fait pour concorder exactement avec ceux de leurs voisins, ce qui facilitait grandement la tâche du rangement. Il arpenta la salle de lecture un long moment, tenté entre la recherche dune lecture plus passionnante encore, et le plaisir de savourer la chaleur de cette après-midi de printemps. Mais il avait été trop alléché par sa lecture pour rester enfermé plus longtemps et il sortit bien vite de son confortable cloître.
Arrivé dans la cour intérieure, il remarqua le vieux majordome, qui penchait son dos chenu pour abreuver la terre reposant aux pieds dun ravissant tapis de bleuets.
« Vous voilà, jeune maître ! » Sécria avec ravissement le vieil homme, ragaillardi par une présence si juvénile à ses vieux côtés.
Lenfant lui sourit en tout réponse, sétirant félinement en offrant sa face au rayons bienveillants du soleil solitaire, qui trônait avec un radieux isolement au sein de ce beau bleu saisonnier. Après ses ébats désengourdissant, Kain focalisa son attention sur la tâche arrosière du vieux serviteur, le regardant faire avec grand intérêt, soudainement passionné par les plantes. Il resta un long moment à lobserver en train dhumidifier le terreau de cette eau limpide, semblant compter la moindre goutte deau nécessaire au bon entretien de ces ornements végétaux. Au bout dun moment, Kain pointa son doigt vers le rosier bleu, qui occupait la place la plus importante de cet écueil coloré.
« Et celles là ? Comment vous faites pour quelles soient si jolies ? »
Le vieil homme le regarda dune prunelle ravie, tandis que ses oreilles en feuille de chou semblaient remuer du plaisir davoir été flattée dune question si agréable. Ni une ni deux, il prit la main de lhéritier, lâcha son seau deau qui en profita dailleurs pour éclabousser joyeusement le dallage qui le jouxtait, et trottina vers les rosiers bleus.
« Vois tu, mon jeune ami, ces roses sont la fierté de ta famille, et il est de mon devoir de te passer le savoir de ta famille, ton père étant trop occupé pour le faire. »
Kain nen avait cure de son père, il ne le voyait que trop rarement, et lorsquil le voyait, il navait droit quà un vague regard vide, sans affection , sans agression. Le simple regard torve de celui qui voit pour la énième fois le même couloir le menant à sa chambre, qui voit sans remarquer. Non, décidément ces roses étaient beaucoup plus intéressantes que son père !
« Vois tu, mon petit, ces roses
»
...
Par Kain Heinlein le 4/12/2001 à 2:30:39 (#500224)
La leçon se poursuivit des heures durant, le jeune comme le vieux étant sous le joug dune ferveur respectivement tutélaire et avide de connaissance. Mais à un moment, le jeune garçon posa une question qui plongea lancêtre dans une hésitation malaisée.
« Vous ne leur donnez pas deau, Messire le jardinier ? »
Le vieil homme se gratte la gorge, comme la gêne commande de faire dans ce genre de situations, posa sa main prunelée sous son menton qui ne létait pas moins, balbutia quelques esquisses de phrases de sa voix enrouée puis conclut par un « Elles nont pas besoin deau. », frustré de navoir pu dire que cette demi-vérité.
Kain se perplexifia un court moment, un peu déçu dune réponse quil suspectait à raison dêtre sibylline, mais il navait pas lhabitude de douter dautrui alors il oublia rapidement le peu de satisfaction que lui apportait cette réponse, laissant sa curiosité langue pendante.
Il avait horreur de douter dautrui, à un point tel quil excluait toujours cette éventualité. A une seule exception près : il avait longtemps douté de son père, de son intérêt pour lui, mais au fil de ses nombreuses lectures, Kain avait appris à se détacher et avait finit par se dire un beau jour que si son père le négligeait, cétait pour mieux soccuper du peuple. Cette raison suffisait à Kain, qui, malgré son curieux détachement, pardonnait de tout cur à son père ces inattentions. Mais il se trompait. Son père était tout ce quil y a de plus intéressé par son fils, malheureusement pour le petit.
Les jours sensuivirent, alors que lenfant se prélassait de plus en plus souvent aux pieds du tapis de fleurs, entre son entraînement et ses lectures en se tarabustant de la sempiternelle question du « Que boivent elles ? », sans pour autant sempêcher de magnifier du regard les corolles bleutées qui soffraient à lui.
Un beau jour, Kain dut relever le nez des rosiers : de brusques éclats de voix suivis de pleurs, vraisemblablement ceux de sa mère, trouvèrent échos dans les froids couloirs du castel pour échouer froidement aux oreilles du jeune garçon. Kain était choqué. Même si il était quotidiennement rudoyé et malmené par son maître darmes, jamais il navait entendu de voix aussi déchirantes, jamais il navait entendu des éclats de voix aussi brusques. Il resta coi, nerveusement assis sur le sol de la cour, jusquà ce que finalement la voix de sa mère séteigne en pleurs incessants. Kain restait là, apeuré. Il était tenté daller voir ce qui se passait dans les chambres, mais la peur suggestive de linconnu le cloua au dallage. Cette peur se changea peu à peu en terreur, au fur et à mesure que le bruit des pas de la démarche de son père gagnaient en sonorité, signifiant son approche.
Kain le regarda longuement, interdit, alors que sa silhouette se détachait lentement des arcades pierreuses taillées en arabesques. Le visage du père de Kain était creusé, émacié, au point quil semblait avoir été taillé dans le granit, alors quen émanait un charme cruel, principalement octroyé par la finesse de ses lèvres. Il était élancé et fin, mais sous son sombre pourpoint, on pouvait deviner une anatomie musclée et noueuse. Il était dune corpulence forte, sans pour autant sombrer dans le bovin barbaresque. Il avança dune démarche froidement décidée, alors que dans ses yeux bleus brillait une intensité que Kain navait jamais vue. Kain était subjugué par cette lueur gourmande qui le vrillait dune tension incroyable, le seul geste quil parvint à faire fut de glisser sa main sur un centimètre du sol, pour sassurer de la paume quil nallait pas tomber au sol, sous laffreuse pression qui sexerçait impitoyablement sur son esprit.
Le père arriva à sa hauteur et ne perdit pas un seul instant et prit brutalement son fils par le bras, refermant ses doigts sur son bras de brindille, pour ensuite le soulever dun geste brusque, ce qui ne manqua pas de déformer de douleur le visage du jeune héritier. Le père était exalté rien quà lidée de cette possession, à tel point que son visage se fendait dun sourire déformé par lextase. Kain voulait se débattre, mais ses viscères étaient soudées lune à lautre par la souffrance et la terreur, tant et si bien quil finit par se laisser traîner par son géniteur dans un coin sombre du château.
Et, au détour dune porte dérobée, dissimulée dans cette bibliothèque quil adorait tant, Kain fut lancé sans ménagement sur un sol froid, grossièrement agencé de pierres mal taillées et couvert de taches de sang, auxquels allait peut être bientôt sajouter le sien.
« Crache ton sang ! »
Lenfant voletait, nu, aux travers dune étrange brume qui semblait faite de larmes, de millers de larmes déchiquetées et éparpillées tout autour de lui, qui le prenaient de leurs bras innombrables. Il se laissait dériver, presque inconscient, au travers de vents inexistants, flottant dans cette mélancolie aérienne, le bras écartés, la tête en arrière et le ventre offert.
Le brouillard sanimait de temps en temps de pulsations irrégulières, hoquetant parfois de sanglots violents. Le crachin se renforçait en même temps quil sempourprait, alors que ses spasmes se faisaient plus intenses. Limpalpable étreinte saffermissait à chaque sursaut, et se changeait peu à peu une coercitive empoignade, écartelant finalement les membres du petit être. Il aurait bien hurlé de terreur face à cette torture grandissante si la bruine rougie ne sétait pas infiltrée dans sa gorge pour aller fouiller les entrailles du poupon, enserrant de ses doigts crochus les viscères qui sy trouvaient.
« Crache ton sang ! »
Les mains avaient finalement quittés pour laisser à lenfant loccasion dexpulser le jus de ses éponges organiques, à quatre pattes, tel un animal vaincu. Kain vomissait sang sans tripes, recouvrant le dallage dun cercle grandissant de liquide rouge sombre. Il se vidait peu à peu jusquà sombrer inconscient, livré à la brume et aux visages grimaçant, déformant lombre opaque de rictus indiscernables.
« Crache ton sang ! »
Au troisième coup que lui administra son père, Kain se réveilla de son cauchemars, blême, terrorisé, déchiré par la douleur et le traumatisme. Il était enchaîné sur le dos dun autel, torse presque nu, encore vêtu de son pantalon et de quelques tâches de sang, apparemment encore trop vives pour les exigences sadiques du père Heinlein. Les murs de la pièce étaient remplis dinstruments de tortures dont le simple suggestif provoquait déjà le plus terrible effroi. Et, au milieu de la pièce, sy trouvaient lautel, le sang et la victime. Le père de Kain semblait jubiler dexcitation autant que trépigner dune pulsion inassouvie : le bassinet qui saccolait aux lèvres de Kain nétait rempli que dune maigre flaque de sang. Il pestait intérieurement car lentraînement quavait subi le jeune garçon lavait trop endurcit. Peut être que malgré ses maigres capacités, le bambin avait le corps naissant dun guerrier. Il le frappa à nouveau au ventre, abattant son poing de toutes ses forces.
« Crache ton sang ! »
Kain crachota encore un peu plus de sang cette fois, et ce sang terni de ses viscères meurtries emplit avec viscosité le bassinet, pour atteindre à présent un volume plus consistant. Mais le seigneur des lieux était loin de sen satisfaire et recommença à frapper le ventre durci de son engeance.
« Crache ton sang ! »
Cétaient les seuls mots quil répétait, fasciné par cette insanité dont il était lauteur, se délectant des larmes et du sang qui se déversaient de son fils.
« Crache ton sang ! »
Le bassinet se remplit.
« Crache ton sang ! »
Kain sétouffait avec son propre sang.
« Crache ton sang ! »
Kain perdit connaissance
Le lendemain, Kain se leva, déjeuna et sentraîna comme à laccoutumée, mettant la douleur de son estomac sur le compte de ses exercices rigoureux.
Mais à partir de ce jour, le maître darmes ne vit plus jamais la moindre lueur guerrière dans les yeux de lenfant.
A partir de ce jour, la mère de Kain senferma dans un mutisme trop rarement interrompu.
A partir de ce jour, les rosiers ne passèrent pas deux semaines sans être arrosés.
« Flac !Flac
Flac !Flac
»
Larc à la main, Kain titubait à travers la forêt. Ce dernier était indifférent au dialogue quentretenaient ses bottes avec la boue, un mince filet de sang sécoulant de ses lèvres entrouvertes, qui happaient lair de veules efforts. Son regard était vide, sa silhouette efflanquée. Le jour précédent, son père lavait battu et torturé dun sadisme rare, et la peau de Kain du goûter aux aciers les plus tordus en même temps quaux sadismes les plus pervers. Et, même si il ne se souvenait de rien comme à lhabitude, il ne sen trouvait pas moins en état de choc : ses lèvres en tremblaient encore, alors que ses chairs étaient à peine cicatrisées par la magie curative de son insane géniteur .
« A
Agh
»
Il perdit léquilibre, le temps de retrouver appui sur un arbre mort, et régurgita le sang qui lui montait à la bouche dans lespoir de venir abreuver le sol. Kain ne savait pas ce qui lui arrivait. Normalement pendant les séances dentraînement que son maître lui infligeait en même temps que quelques bourrades bien placées, ce dernier le frappait toujours avec suffisamment de dextérité pour épargner sa santé.
Ladolescent passa sa langue sur ses lèvres, léchant son sang sans sen rendre compte. Rapidement, sensuit une grimace gustative, rictus indissociable des saveurs vineuses les plus extatiques. Mais au lieu de sen sentir ragaillardi de concert, Kain glissa au sol, se prit dans ses bras et se mit à gémir, le désespoir à la gorge. Kain tenta de sen débarrasser, la mort au corps, en poussant un hurlement que les loups lui envièrent longtemps.
« Mère !Ne mabandonne pas !Protège moi !Je ten prie ! »
Son cri se prolongea, mais le silence fut le seul à y répondre, caressant lâme de Kain dune terreur que le son ne verra jamais naître. Il était seul, mais il voulait rester là, tout à lécher de son corps la dureté de larbre décharné. Son maître arriva quelques instants plus tard, le bâton à la main. Il était sur le point de punir un élève quil jugeait trop paresseux, jusquau moment ou il se rendit compte que sang et sanglots étaient les seules chose qui sortaient de la bouche de son apprenti. Le quinquagénaire entreprit de lausculter, tentant denlever oripeaux à une terreur incarnée qui se débattait au moindre toucher. Peu enclin au raffinement et rassuré de lendurance de son patient, il lassomma dun coup de bâton rapide et bien placé, maugréant sur la délicatesse des nobliaux. Néanmoins, ce qui nétait pas coutume, la surprise lui fit regretter son geste, car Guren voulait maintenant à tout prix savoir comment Kain sétait fait des marques si horribles et si
si
Il déglutit, impressionné par de tels ravages dans une peau aussi fraîche, se découvrit de sa cape, en drapa le corps de linconscient et se dirigea vers le castel.
Aucun des deux hommes ne savait, jusqualors, que ce jour allait figurer comme le pire de leurs existences.
Mais
Sans même avoir entre-entendu limpleure de son fils, la mère de Kain sapprêtait à lexaucer
(La suite en question)
Par Kain Heinlein le 4/12/2001 à 2:31:51 (#500230)
La mère de Kain prit le pied de son époux dans le ventre, premier coup dune longue série assénée avec une cruauté grandissante. Les coups sintensifièrent, de même que les gémissement que poussaient la jeune femme sous ce simulacre pervers. Cette fausse gigue continua longtemps, jusqu'à ce quil ne puisse plus en tirer que des pleurs. La laissant finalement toute à son agonie, son bourreau sen éloigna, non sans remarquer avec contentement que sa botte était couverte dun sang fraîchement vomi. Il attendait le retour de son fils de cette nervosité qui fait claquer chausses au sol, saffolant en interminables cents pas.
La cause de sa soudaine impatience était vraisemblablement ce grimoire quil navait pas quitté dune main depuis la veille. Sans autre marque-page que son doigt, Heinlein ouvrait et refermait, scrutait et relisait sans répit la même page, encore
et encore et encore. Il ne se lassait pas de plonger son nez dans les entrailles parchemineuses de cet ouvrage, captivé par les promesses quil y lisait. Il interrompait parfois sa lecture de rires exaltés, en proie à la fièvre de lenvie.
« Souffrance et plaisir
Miens !Pouvoir et Savoir
Miens ! Je serai enfin rassasié
enfin
»
Sa voix se perdait en murmure, pour finalement se muer en pleurs de joie.
Kain ne goûtait, lui, rien dautre que la saveur douce-sucrée des feuilles roses que lui avait fait avaler son maître, qui pestait dailleurs de gâcher daussi précieux remèdes au profit dun élève quil jugeait beaucoup trop fragile. Le jeune protégé reprenait lentement connaissance, rétabli par les soins expérimentés dun connaisseur. Sans doute nétait ce pas pour rien que la devise de ce dernier était « Plus quune peine, la mort dun disciple est synonyme de perte de temps. ».
Kain était encore en proie à la fièvre mais il reprenait peu à peu du poil de la bête, tant et si bien quil trouva la force de se lever et arpenter la chambre, cherchant une réponse à la question que venait de lui poser son maître.
« Alors ?Ou as tu tiré daussi stupides blessures ? »
Ladolescent lignorait et nen parcourait la pièce quavec plus de fébrilité, laissant sa main se crisper sur son front brûlant. Il caressait ses pansements, en essayant vainement de se remémorer lorigine de ses mutilations, mais en vain.
En vain jusquau moment ou la réponse se présenta delle même : la porte de la chambre claqua en même temps que la langue du fol paternel, qui se soulageait de voir son fils déjà retourné dans sa chambrée. Il naccorda pas la moindre once dattention au maître darme et empoigna le bras de Kain, le plus meurtri des deux, sans doute dans un accès instinctif de sadisme gratuit. Le jeune garçon serra les dents et retint ses larmes à grand-peine, comprenant bien mal cette peur viscérale qui lavait saisi dès le moment ou son géniteur fit irruption dans la pièce. Guren, le maître du jeune garçon fut quelque peu troublé par le comportement plus que cavalier du noble, et se surprit à hausser la voix.
« Votre fils est blessé et ses blessures ne proviennent pas de son entraînement
aurait il subi une attaque de quelque félon ces derniers jours ? Un brigand se serait il introduit dans le castel, récemment ? »
Heinlein se retourna et, les sourcils froncés, décocha un regard des plus sombres à son employé, avec cette hargne manifeste de ceux qui ont horreur de se justifier à inférieur à eux. Il resta muet, et envoya valdinguer son fils contre une pile de livres qui seffondrèrent avec lui. Le Seigneur prononça avec rapidité un sortilège de flammes, ce qui laissa à peine le temps au maître de dégainer son épée pour sen faire une garde de fortune. Son équilibre était trop précaire et la boule de feu sécrasa sur la lame de son épée avec une telle violence quil en fut projeté au sol, inconscient et la moustache roussie. Il avait laissé distraitement sa garde dévoilée et il avait payé cher cette erreur de débutant.
Satisfait de sa démonstration de puissance, le noble reprit son fils par le bras et le traîna au sol, malgré les tortillements fébriles de sa progéniture affolée. Il sarrêtait de temps en temps dans son trajet vers la salle de torture pour donner quelques coups à un enfant trop indiscipliné à son goût, sans pour autant se priver de vriller du talon certaines blessures de sa victime, tout engrivoisé quil était par le concert de souffrance qui venait lui picoter les tympans. Au fur et à mesure quil se laissait traînailler au sol, Kain se souvenait peu à peu des tortures quotidiennes qui avaient ponctuées sa vie jusque là, le faisant définitivement sombrer dans des abîmes de panique.
Il se retrouva comme à laccoutumée, à quatre pattes sur les pierres poisseuse de cette salle maudite, le nez dans la poussière de sang. Ses yeux prirent un moment avant de saccoutumer à la pénombre
mais Kain se figea lorsquil reconnu sa mère, prostrée et enveloppée dans son manteau pourpre en train de hoqueter pour tenter de reprendre son souffle.
« M
mère ! Quavez vous fait à Mère !? »
Kain paniqua et tenta de se relever pour se précipiter aux côtés de sa moitié utérine, mais sans aucun succès : il fut rapidement cloué au sol par une impitoyable botte de cuir.
« Laisse donc cet outil là ou il est, fils. Elle ne me sert plus à rien. »
Il posa son genou sur le dos du jouvenceau et prit son visage entre ses deux mains.
« Tu sais, fils
Si je vais te tuer aujourdhui, cest bien à cause de cette créature indigne
Si elle avait été plus pure, je ne serais pas sur le point de textraire jusquà ta dernière goutte de sang. »
La colonne vertébrale de Kain menaçait de se disloquer, jusquau moment ou il relâcha son emprise.
« Tu nas quà lui en vouloir
Cest de sa faute après tout ! » Conclut-il avec un amusement pervers tout en soccupant les mains dune serpe runique.
« Mais maintenant de toute façon, ça na plus dimportance, chair de ma chair
»
La serpe
Par Reis Tahlen le 4/12/2001 à 6:34:58 (#500636)
Ce serait un peu comme dire que l'eau mouille, non? ;)
C'est top !
Par Gozmoth le 4/12/2001 à 10:05:25 (#501244)
Ben ouai, excellent
Par GruikMan le 6/12/2001 à 12:14:46 (#504453)
Kain, tu n'es plus dans le jeu? Je ne t'y voix plus, bouiiiin :(
ljd Ya
Par Kain Heinlein le 6/12/2001 à 16:44:04 (#505503)
...C..comment ça j'en profite pour remonter mon post?
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http://www.rpgicons.com/images/icons/suik2/faces/sid.gif
Le joueur derrière Kain Heinlein,
Génie, et triomphe vivant de que la modestie peut offrir de mieux.
Tellement égocentrique quil floode ses propres posts
Maintenant vous pouvez le dire...
Par Kain Heinlein le 8/12/2001 à 1:24:05 (#512830)
(En attendant la suite prochaine...)
Si une lady me le demande...
Par Kain Heinlein le 8/12/2001 à 1:46:33 (#512891)
*va se faire du café, fait chauffer son Word*
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http://www.rpgicons.com/images/icons/suik2/faces/sid.gif
Le joueur derrière Kain Heinlein.
Génie au sourire ravag(é?)eur.
Egocentrique, et ne le dira jamais assez...(du moins pour lui...)
héhé
Par Feoline le 8/12/2001 à 1:53:16 (#512908)
Allez, gogogogo !!
*poutoux vampire Cain et courage*
(Fatiguéé!Dodooo!Suite plus tard!)
Par Kain Heinlein le 8/12/2001 à 3:00:35 (#513053)
« Cest bien, mon fils, laisse toi faire
Tu me feras plaisir
»
Le père jubilait, contrôlant à mal les picotements divresse qui agrémentaient les boyaux, poussant et tiraillant son fils, samusant à le voir rouler et se débattre au sol, trifouillant de sa serpe les chairs maculées.
Il finit par cesser ce vain petit jeu et se pencha avec malveillance sur sa possession, pour enfoncer deux doigts dans une longue blessure et louvrir de ses longs ongles, malgré les gargouillements de douleur de son enfant qui terrait son âme dans le dernier bastion de la raison. La plaie mise à nue, il plaqua ses deux mains sur le corps de Kain pour calmer ses tremblements et approcha ses lèvres avec une lenteur délicieuse
Il en huma le parfum ferreux, se lécha les babines et y planta ses dents avec appétit, au dépit des débattements de son fils.
« Aaaah
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!! »
Heinlein eut toutes les difficultés à extraire le morceau de substance du corps de son fils, et se démena pour garder la bouche pleine malgré tout ses efforts, et malgré les soubresauts qui secouaient le corps de son repas improvisé. Ses joues se contractaient alors quil aspirait le sang qui venait laboucher avec abondance, griffant la dépouille en sursis de Kain dune frénésie orgasmique, confinant par là même ce dernier à une raison en ballottage. Inexorable, il arracha la bouchée et la garda longtemps entre lèvres, immobile et tout à son phantasme. Il naccordait maintenant plus aucune attention à son engeance, qui se tordait au sol et qui tentait dempêcher son essence de couvrir le sol.
Heinlein extirpa le lambeau de peau de sa bouche de ses deux doigts tremblants et entreprit de dessiner un pentacle au sol à laide de cette éponge fraîche. Bientôt il pourrait exaucer son vu le plus cher, et quimportait les sacrifices demandés
et quimportait, finalement, son plaisir...
Il avait beau encore trembler deuphorie, il pleurait. Le sel de ses larmes venait épouser la douceur du sang de son fils, qui sépandait selon le tracé capricieux dun pentacle cerclé. Il dessinait, fébrile, râpait le morceau de chair à la pierre pour en finir le cabale magique. Pour lui ne comptait plus que le pentacle, le pentacle et aussi pervers que cela puisse paraître, son fils, quil mourrait déjà denvie de soigner. Il se tortillait au sol, la main crispé sur le vide qui béait à son bras, alors que sa raison tentait de coaguler la folie qui lui vrillait la conscience.
« Mère ?Mèèèèère ! » Son cri de douleur sétait mué par les mots en cri dinquiétude panique. Sa souffrance ne faisait quaccentuer sa peur enfiévrée. Son géniteur succomba à sa faiblesse et revint au côté de la folie de sa folie.
« Fils. » Murmura til en appliquant sa main sur sa plaie. « Merci
et
» Sa main se referma sur celle qui comblait avec spasmes la blessure, et sencycla dune lueur nacrée, pulsant et jaillissant de ses doigt pour aller soigner le bras meurtri. Le saignement stoppa, et les chairs sélargirent rapidement pour aller couvrir la plaie. « Sil te plait, maintenant, reste tranquille. » Il parlait avec douceur et mélancolie, avec un timbre qui donnait tout le poids de ses larmes. Il souleva son enfant et le coucha près de sa mère inanimée.
« Dis lui que tu laimes : elle a voulu te sauver. Tu peux lui en être reconnaisant.. » Il saggravait peu à peu alors que la flamme de la folie se ré intensifiait dans ses yeux. Il sécarta rapidement de sa famille avant de replonger dans les méandres de ses envies vicieuses. Kain était à son désespoir et enserrait fébrilement la dépouille en sursis de sa mère, qui respirait encore faiblement. « Mère, ne me laisse pas
Je ten prie
je ten prie ! » Gémit il en enfouissant son visage dans sa robe.
Le père ouvrit le grimoire quil avait tenu en main tout le long, et entama les psalmodies avec ferveur, au fur et à mesure que sa libido recouvrait sa peine. Son chant était funeste, tellement grave que les murs eux mêmes résonnèrent de concert pour venir lappuyer dun chur silencieux. Alors que lincantation attendait un crescendo, le sol sous le sang devint incandescent, évaporant le liquide en volutes rougeaudes.
« Ah !Aaaaaaah ! » Glapit le noble, en voyant le succès de son rituel. « Enfin !ENFIN ! »
Les volutes entamèrent un ballet lancinant, sappliquant dun consciencieux factice pour former des cercles concentriques.
« Ogrimar !Envoie moi ton serviteur ! » Il était maintenant à genou, baisant le pentacle à sen brûler les lèvres, sabandonnant à sa frénésie.
La fumée finit par se concentrer en une forme solide, vraisemblablement humaine quoique ailée, pour finalement sincarner en démon. Il était largement plus anthropomorphique que ses congénères, mais rien ne pouvait en aucun cas permettre aux spectateurs de douter de son origine démoniaque. Il piaffa dimpatience, soufflant de ses narines un air vicié et fumailleux dune irascibilité difficilement contenue.
« Que me voulez vous, humain ? » éructa til à lintention dHeinlein, qui se contorsionnait au sol dallégresse. Le démon, rapidement à bout lempoigna et le tint à bout de bras pour le sommer dun ultimatum rapide. « Pourquoi mas tu appelé, créature ? ».
Kain était toujours à prier sa mère de rester avec lui. Il se fichait de son père, de lincube et de sa frayeur, il ne voulait que sa mère
que cette femme. Il la vit lentement reprendre conscience et essayer de se relever, mais il ne reconnu pas la détermination qui se lisait sur son tendre visage.
Le père de Kain avait entre-temps réussi à suffisamment reprendre ses esprits pour forumler sa quémande. « J
je veux que tu mettes fin à la malédiction de notre famille !Je
je veux que
Que tu
tu ». Le démon semblait déjà fort au courant de la nature de la demande, et nen attenda pas moins : il aboucha la gorge de sa victime, y planta ses crocs effilés et la déchira dun rapide mouvement du bras. Il navait même pas eu le temps dhurler sa souffrance, il était déjà mort, négligemment décapité
et à voir le regard de la créature, Kain allait être le suivant. Il savança avec hâte, dans la ferme intention den finir avec une tâche quil savait nécessaire quoique dégradante.
La mère,qui sétait relevée, tituba pour se jeter sur le démon, dans lespoir de donner à Kain loccasion de senfuir.
« Je taime, Kain
tu
dois
vivre, même si tu es
maudit ! Ne devient pas
» Elle neut le temps de finir sa phrase que le main du démon était déjà dans ses entrailles, enserrant ses organes de sa main griffue. Elle mourut aussi rapidement que son époux : sans avoir le temps de se rendre compte quelle souffrait.
« Quel gâchis » cracha til en suçotant sa main. « Petit, tu nas vraiment pas de chance davoir été le fils de ce déchet. » ricana til en désignant dun mouvement dépaule la dépouille de son paternel. Il leva sa main griffue pour se débarrasser du jeune homme tétanisé, mais ne put terminer son mouvement : une dague en argent sy était plantée avec force, faisant jaillir le sang noirci de sa plaie récente.
Guren se tenait à lentrée de la salle, la mine résolue. Il nattendit pas que le démon réalisa quil était blessé pour décocher une volée de carreaux dans son torse. Il attendit encore moins pour laisser tomber son arbalète au sol et dégainer son épée ornée de runes étincelantes.
« On est habitué à combattre mes frères, à ce que je vois, petit guerrier. » sourit le démon en arrachant calmement la dague de son poignet.
« Maître dArme, jeune impoli.» Corrigea til avec un léger sourire. « Et plus habitué à les combattre que tu nle souhaiterait. ».
Le quinquagénaire regardait les carreaux fichés dans la poitrine de la monstruosité avec amusement. Cette plaie apparemment bénigne était son Joker : sans le savoir, le démon simprégnait de démonicide, poison extrêmement rare que Guren avait appris à bénir au long de ses dangereuses pérégrinations. Après quelques coups dépées rapidement détournées par la patte de son adversaire, le guerrier vit bien tôt quil avait devant lui un adversaire de premier ordre, peut être son meilleur opposant. Mais le poison fit rapidement son office et vint tarir la force et la fluidité de lêtre. Lancien chevalier samusa quelques temps à entailler le démon ci et là. Oscillant entre la prudence et le jeu, sous le regard vide dun Kain parcouru de spasmes.
Le démon courba un instant léchine, laissant là à son ennemi la possibilité dune victoire nette sur sa nuque découverte. Mais jamais jusquà maintenant Guren navait laissé loccasion à son ennemi dêtre rusé
et il se laissa prendre au piège. Armant ses bras et levant son épée au plus haut, il fut frappé de plein fouet au torse par un démon revigoré. Il avait été certes atteint par le poison mais il avait feint rapidement la paralysie avant que le plus gros des dommages naient été fait, et, cest la barbe gorgée de sang que lhomme se rendit compte de sa stupide erreur. Le coup lavait désarmé et propulsé contre le mur. Sans son armure maintenant disloquée, il aurait été tué sur le coup.
Il resta quelques temps abasourdi et médusé, voyant lincube sapprocher, jusquà ce que, résigné, il prit une dague à sa ceinture pour lappliquer sur sa gorge. « Mieux vaut le suicide que le déshonneur, vieil homme ? » Ricana le démon. Il était maintenant à quelques centimètres de lui et lui soufflait lair chaud de sa colère au visage, le toisant de toute sa majesté.
« Non, mieux vaut le legs. » Sourit il en lançant la dague au pieds de Kain, qui avait eu suffisamment le temps de reprendre une ébauche desprit. Le démon regarda la lame choir aux pieds de ladolescent en se retenant à grand-peine de rire. Il nen fallut pas plus à Guren pour lui donner loccasion de planter un couteau de lancer également imprégné dans la jambe de lêtre, au prix dun dernier effort qui lui fit malheureusement baisser sa garde. Le démon lui broya le crâne avec irritation, sous le coup de la surprise, avant même davoir eu lenvie de le faire souffrir un peu.
Pendant tout ce temps, Kain sétait accroché aux derniers mots de sa mère, et à limage de la mort de son père qui venait de concert revigorer son âme. Telle une sentence de mort, le jeune homme se dressa, la dague à la main. Le temps de se redresser, son regard était devenu lhôte de la détermination, et il serrait à présent la dague magique de son maître avec force, au point den risquer la crampe.
« Je dois vivre
Je dois vivre
« répéta til pour ne pas seffondrer sous la pression.
Le démon riait moins alors que leffet du poison sétait décuplé suite à la nouvelle blessure, mais il ne faisait toujours pas de doute quand à une victoire facile sur sa prochaine victime.
« Tu as de la chance que je DOIS te tuer, vermine, sinon je taurais appris le vrai sens du mot souffrance
» Grogna til en chancelant vers le jeune homme.
Le sang maudit de Kain se mit à bouillir, malheureusement pour le démon
Le combat ou plutôt la tuerie- fut rapide. Kain était vivace, il navait plus suffisamment de lucidité pour douter ou avoir peur. Il sétait élancé avec célérité sur le démon et, profitant desquiver un direct griffu, lui sauta au visage pour lui planter la dague au front. Kain était fort ou fou : son intensité était telle que, à la comparaison, les sentiments semblaient perdre leur personnalité. Quoiquil en soit, sa frénésie meurtrière avait surpris lincube.
Sa dernière irritation fut de loin la plus frustrée, et cest pétrifié de honte et de douleur que linvoqué rendit son dernier râle enfumé. La dague avait plongé sa nudité au sein du cerveau démoniaque avec une facilité déconcertante ; lenchantement qui habitait la lame avait fait son office et la rage de Kain, le reste.
Il resta longtemps à califourchon sur le démon maintenant effondré, les deux mains crispées sur le pommeau à reprendre souffle et pensée, mais en vain. Il nétait plus choqué, il nétait plus apeuré, il nétait plus rien. Il se pencha sur la plaie fraîche et lenlaça de ses lèvres pour en sucer la chaleur suintante. Kain nétait pas fort, il était fou. Il priait sa mère tout en dévorant la substance de son meurtrier. Et, narrivant plus à aspirer que sa propre salive rosie, il se laissa aller en sendormit sur la dépouille du monstre, se réfugiant contre sa tiédeur, pour rêver de bien être. Ainsi va la vie.
« Vit »
Kain allait vivre, oh oui.
Pendant ces quelques années, il navait fait que naître, connaître. On ne vit pas en se rêvant en train de vivre, comme on ne mange pas en écrivant les meilleurs poèmes culinaires. Kain avait fini, il allait maintenant se réveiller. Mais, comme tous, il avait encore en lui le sang, cet instinct fort, cette malédiction chargée de destin. Il allait se battre contre lui même, face à face à lavenir, se battre contre ce frère qui nattend rien dautre que la promesse entrouverte dun pardon. Kain allait apprendre
et la première chose quil apprit, cest quil était seul.
Aussitôt sa raison recouvrée, sa folie recouverte, il se mit à haïr. Abhorrer cette mère impuissante, honnir ce démon débile et exécrer son père. Sa fureur fut telle quil mutila ce dernier de sa dague, le dépassant de loin en plaisir destructif. Heinlein avait signé sa descendance, lavait scellé des germes de la même folie, comme le put en témoigner ses lambeaux de cadavre. Kain sétait tellement déformé à leffort et à la colère que si il lavait su, Guren ne lui aurait pas légué sa dague. Ce faux père, plus bienveillant que loriginal malgré ses brimades faussement détachées, lavait également signé. Il lavait signé en le sauvant, et plus que tout, et le rendant apte à supporter le poids de sa hargne.
Comme tous les solitaires naissant, Kain nétait que destruction.
Il erra dans le castel, démolit plusieurs pièces de mobilier en maudissant sa vie, en niant lexistence. Le château était vide déjà depuis quelques jours : le seigneur des lieux lavait fait évacuer en prévision du rituel. Curieusement, il naurait pas voulu la mort dautrui, tout comme il naurait pas voulu de témoins
Kain allait se rendre compte un beau jour que la raison de ce rituel nétait pas une simple déraison
Mais pour linstant, rien ne comptait, du moins, cest ce quil essayait de le faire comprendre de coups de dagues rageurs, aux flots fleuris qui trônaient avec leur même arrogance dans la cour de sa demeure.
Il ne voulait décidément plus rien dans sa maison.
youpiiiiiiiiiie
Par Feoline le 8/12/2001 à 3:14:31 (#513063)
:lit: :lit: :lit: :merci: :merci: :merci: :amour: :amour: :amour:
*le remonte et l'update*
Par Kain Heinlein le 17/12/2001 à 16:59:17 (#573972)
rraaahhh trop cool ! la suite !
Par Gozmoth MdA le 17/12/2001 à 17:26:56 (#574154)
Par Reis Tahlen le 17/12/2001 à 17:41:57 (#574270)
Bientôt, Kain ne nous fera plus des posts RP, mais des "maxis", avec des inédits, interviews de la star, T-Shirt et tout le bataclan!
Je vais te dire un bon truc, mon p'tit gars: t'as du bol, mais un bol phénoménal, que ce que tu écris soit aussi génial, sinon je te casserais comme une allumette fragile dans mes doigts musclés et virils! :D
...
Par Kain Heinlein le 17/12/2001 à 21:27:35 (#575623)
Ce quil fit dailleurs, avec le plus de simplicité du monde. La dague à la main, larc à lépaule et les vêtements déchirés, il se mit en route, ne daignant même pas se retourner pour cracher sur lenceinte de lédifice qui lavait engrossé jusque là. Mortemère.
Il senfonça dans forêt dans lespoir animal dy trouver quelques bestiau à égorger. Il avait beau navoir tué quune fois et sêtre rapidement remis de la surprise, il voulait déjà redécouvrir le frisson de sentir un vivant se désanimer sous sa poigne. Grisant son impatience du seul souvenir quil saccabla de garder, Kain savoura à nouveau la mort du démon. Ca lui apprendra, à cet imbécile arrogant : on tue peut être ma mère, mon père, mon maître
mais pas moi ! Kain sarrêta en chemin pour hurler sa fierté à la face du monde, à tel point quil sen éteint sa voix fluette. Entre ses folies destructrices, sa haine de ce quil était et son arrogance de survivant, Kain préservait toutefois un îlot de raison.
Il était en route pour le village le plus proche. Il y avait été que de rares fois, enjoint par sa mère de senquérir de ce quétait le monde extérieur. Ca ne lui avait pas vraiment plu : les livres étaient plus drôle que la réalité et Kain préférait de beaucoup leur mensonge bariolé à la boue des fermiers. Soit !Il nétait plus temps de faire la fine bouche, il allait devoir affronter les Autres.
Le petit fou nétait pas lourdement chargé, et le voyage ne lui prit quune petite journée de marche hâtive, à sarrêter de temps en temps lorsquil sentait la proximité de quelconque frère à quatre pattes. Sa seule tentative réelle pour approcher un repas potentiel sétait soldée par un échec stupide : au lieu de tuer le cerf à laide de son arc, Kain sétait rué dessus en brandissant sa dague comme un fanatique, alléché par lidée de se nourrir dune nouvelle chaleur. Il réalisa à son grand dam quil ne pouvait pas facilement rivaliser avec la rapidité des bêtes et que la prochaine fois, il devra user de son arc ainsi que de sa parcimonie. Cétait stupide, mais il en fit la moue pendant tout le trajet, comme pour bouder les règles dun jeu quil trouvait injuste.
Cest alors que le soir commençait à empourprer le tapis céleste que Kain arriva en vue du village. Il se réveilla une bonne fois pour toute et rangea sa lame dans sa ceinture, avec une répugnance toute belliciste. Il rêvassait. Peut être allait il connaître des gens intéressant, là bas. Peut être quil allait trouver de nouveaux livres
peut être allait il se réfugier contre de nouvelles chaleurs
?
« Hé ?Hé !Mais cest vous, Jeune Maître ! »
Kain se retourna à la volée, irascible de rêverie brisée, prêt à saigner comme prêt à sourire
Par Kain Heinlein le 19/12/2001 à 22:52:55 (#587370)
Un « Si je mattendais à vous voir ici, jeune maître ! » bondit avec jovialité de sa gorge fripée. Il avait lair heureux, quoique fortement étonné, mais cela nimportait pas à Kain qui avait maintenant quelquun avec qui passer un peu de temps, faiblement immunisé quil était à la bonne humeur.
-Ah !Ca me fait plaisir de vous voir, mon bon sire ! » sourit il angéliquement.
-Moi tout autant, jeune maître !Mais que faites vous donc ici à pareille heure ? »
-Ah, mes parents mont renié, mon bon. Je ne suis plus leur héritier. » répondit il tranquillement, renforçant son calme blasé par un haussement dépaule presque provocateur.
-Renié ?Comment ?Renié ?Vous voulez dire que
? » Les yeux du vieil homme étaient grands comme des roues de carrosse, alors quil théâtrait sa surprise en gestes larges, manquant de laisser tomber sa fourche.
-Hélas, milles fois hélas, mais cest le cas, messire. Je nétais pas assez fort en armes pour succéder à père. Et au vu de la grossesse de mère, la question fut vite résolue. » Il mentait avec aisance, contrairement à son inventivité qui laissait à désirer. Il avait recraché lagueusique histoire dune famille noble sur le déclin quil avait entrelue pour se distraire, un soir ou il avait eu une de ces envies de médiocre. Curieusement, le jardinier nen fut pas plus convaincu que cela, mais ça ne lempêcha pas dinviter Kain à aller se rincer le gosier à la taverne, à grand renfort daccolades camarades et de tapes dans le dos, ce quil ne semblait pas priser. A vrai dire, il aurait souhaité que les bourrades soient vraiment plus violentes et douloureuses : ça lui aurait donné une bonne raison de lui évincer la pomme dAdam. Mais bon, il lui fallait un peu apprendre ce quétait la vie hors du château, et cet ancien employé pouvait se montrer fort utile.
En si peu de temps, Kain était devenu cynique. Peut être méprisait il la vie après avoir vu la maigreur du filin qui la suspendait ou peut être voulait il se protéger dune sensibilité abusée qui laurait sans conteste guidé dans les galeries de la déraison. Toujours est il quà présent, que ce soit celui dhomme, bête ou dieu, Kain voulait voir du sang se libérer. Toujours aussi improbable, serait ce déjà à cause du couperet fataliste son propre fluide maudit quil désirait tant cette excarcération. Art ?Symbolique ?Plaisir ? Il sen contrefoutait, et même la curiosité de lextérieur ne le distrayait pas assez pour quil sy attarde.
-Hola, Faux-druide, que nous amène tu donc ? » Beugla le tavernier au protecteur de Kain, de lavenant traditionnel de sa profession.
-Le jeune Heinlein, qui na pour linstant plus de toit ou loger. A ce propos, yaurait il pas une chambrée pour lui, ce soir ? » Héla til en retour.
-Pour sûr, après tout, cest lfils dnot salopiaud dseigneur » ria-til à demi, dans son innocence toute crétine.
Kain grinça des dents de férocité, sous cette double allusion que lui seul semblait saisir et sassit avec irritation, révulsé par lodeur ambiante, même si il savait quil avait à sy faire.
-Que boiras tu, mon jeune ami ? » Lui lança courtoisement son vieux compagnon, forçant sur létiquette lorsquil lui adressait mot.
-Du vin, même si je ne mattend hélas pas à grand-chose de qualité, de par ici. » maussada Kain.
Le regard du vieil homme sattarda sur celui du jeune homme, avec le désapprobateur dun lettré et passa commande par les injonctions de rigueur. Il ne semblait pas étonné de voir son humeur massacrante car cétait bel et bien le cas !
-Jai faim, aussi. » murmura til une fois servi. Liruce, le vieil homme, commanda repas en conséquence, soupirant à la tâche. Rebelote, recommande, et voici Kain attablé devant une fort généreuse portion de râgout au fumet quelque peu précaire, mais au moins maintenant, il avait de quoi calmer le vide frustrant qui nimbait ses canines. Il mangeait avec un appétit dogre, ce qui attira la sympathie de ceux de la taverne qui le trouvait trop maniéré, a tel point quils détournèrent finalement leurs regards de lui.
-Kain
pourquoi es tu encore en vie ? » se risqua finalement Liruce.
-Vieil homme
pourquoi es tu encore en vie ? » retorqua Kain avec agressivité, sans relever le nez de son plat.
Bonne idée!
Par Kain Heinlein le 19/12/2001 à 23:01:52 (#587404)
Tu sais bien de un que je ne suis pas génie à me laisser vendre le portrait sur étoffe, même ces ticheurtes venaient à orner les plus généreux bustes féminins.
Ca s'corrompt pas, un LJDKH!
Par contre l'interview, j'dirais plus qu'il y a de l'idée...
(Enfin, pour ceux qui aiment, pas d'applaudissement, quelques billets suffiront...)
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Une chevelure ravissante, masquant avec une pudeur modeste le ravissement quoffre son visage.
Un regard trahissant un génie incontestable. Oui ! il est beau dans son humilité !
Un sourire dun charme ravageur, lui ayant par le passé valu maints repas gratuits.
Un cou solide, robuste, suffisant pour porter le poids conséquent dun cerveau si lourd.
Une plus-que-perfection sur pattes, un génie, une ode vivante à ce quil y a de mieux dans lunivers (connu ou inconnu).
*a fait un gros effort de modestie*
Bon...
Par Reis Tahlen le 22/12/2001 à 11:16:04 (#597445)
Accessoirement, je me demande comment il pourrait redevenir sauvage; ça fait toujours bien un archer de plus dans une équipe :D
...
Par Le Cartomancien le 22/12/2001 à 13:55:28 (#597830)
Et comment le doux va redevenir fou? (Si ca va arriver...:rolleyes: )
Ca c'est MON boulot.
:)
(Mais j'ai un autre plan pour un membre de l'équipe Tahlen...*sifflote*)
Un plan pour un membre de mon équipe?! Et pis quoi encore!
Par Reis Tahlen le 22/12/2001 à 14:19:19 (#597903)
...
Par Kain Heinlein le 22/12/2001 à 21:24:40 (#599478)
Mais pour le reste, je penses que tu verras (dit le cochon.^^)
JOL Archives 1.0.1
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