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L'histoire de Reis, ou génèse d'une folie

Par Kolat le 25/10/2001 Ă  20:54:00 (#339283)

Comme à l'accoutumée, Reis retournait dans son vieux repaire dans la forêt, après une dure journée à avoir poussé ses compétences magiques à leurs limites. Comme à l'accoutumée, depuis quelques temps, Kage n'était pas là. Ce dernier avait disparût depuis que Reis a été atteind de cette maladie grave qui avait ravagé Lighthaven, et bien que le sorcier dément ne voulait pas l'admettre, la présence de son garde du corps commencait à lui manquer. Il s'installa sur un rocher plat, et, au lieu de commencer à méditer, laissa voguer ses souvenirs...

- Bouhhhh t'es tout maig'!
- Ouais,t'es pas ben costaud l'Reis! J'suis sûr qu'j'peux t'fout' une tripotée sans problèmes!
Reis était allongé dans la boue, haletant comme une petite souris malingre. Quatre garçons de forte stature et une jeune fille se moquait de lui avec le courage que donne le nombre. Il tenta de se relever, mais un des garçons lui flanqua un coup de pied dans le bras, pas très fort, mais suffisant pour casser l'ossature fragile du jeune Reis, qui s'effondra dans un hurlement à peine audible.
- HA HA HA! L'es pas ben solide non plus! r'gardez donc son bras!
Le garçon qui venait de frapper prit sans ménagement le bras de Reis, qui pendouillait lamentablement telle une chiffe molle, ce qui fit encore plus rire la bande de voyous.
Aaahh....j'ai mal...
- Je vous conseille de le laisser tranquille, dit une voix de jeune homme, calme et posée.
Skorp?
Les quatre brutes se retournèrent comme un seul homme, et regardèrent Skorp comme des hyènes.
- Cass' ta l'frangin, si tu veux pas qu'on t'fasse la mêm' chose qu'à ton p'tit frère chéri!
Skorp pencha la tête sur le côté, un sourire flottant sur ses lèvres, et il ramassa un bâton par terre, qu'il fit jongler avec une dextérité surprenante. Après cette petite scéance d'intimidation, il commenca lentement à compter les forces en présence, ce qui fit ricaner l'une des brutes.
- T'as la trouille, Tahlen? On est trop nombreux?
Le sourire de Skorp s'Ă©largit.
- Hon hon...Je me disais que si j'étais vous, je ramènerais vite fait mes potes, avant d'avoir mes dents en dessert!
Les quatres loubards poussèrent un cri et se jettèrent sur Skorp...

Par Kolat le 26/10/2001 Ă  7:33:00 (#339284)

Sans l'arrivée d'Ewan,le prêtre du village, Skorp se serait retrouvé dans le même état que Reis. Les quatre garçons, au départ dominés par la vitesse et la dextérité de Skorp, ont tôt fait de le submerger et de commencer à le rouer de coups. Mais Skorp était fait d'un autre bois que Reis,et chaque coup qu'il recevait se payait très cher.
C'est Ă  ce moment qu'Ewan arriva, propulsant son Ă©norme masse Ă  grande vitesse Ă  travers la place, et attrapa une brute dans chacune de ses paluches de la taille de battoirs.
- Bande de petit jocrisses!! Et ça vient faire les yeux doux au temple, et on oublie tout mes sermons sitôt en dehors hein? Je vais vous apprendre moi; je sens que quelques lectures vous feraient le plus grand bien!
Les deux autres voyous n'osaient pas s'enfuir, ça n'aurait pas servi à grand chose, tandis que Skorp se levait dignement, toujours souriant. Il s'approcha de Reis pour l'aider à ce relever; ce dernier était vraiment pitoyable à voir.
- Ca va Reis?, demanda l'aîné des Tahlen.
Reis se contenta de répondre par un mouvement de tête, bien qu'il fut impossible de savoir s'il avait dit oui ou non. Il gargouilla:
- Pourquoi tu viens toujours m'aider Skorp? Tu te prends autant de coup que moi...
- Parce que t'es mon p'tit frère,et que j'aime pas ces types, répondit Skorp en tapotant les cheveux de son jeune frère.
- Tu ne devrais plus m'aider...Je te fais plus souffrir qu'autre chose. Je suis un boulet pour toi.
Ewan, qui s'éloignait, entendi cette dernière phrase, et soupira.
On ne devrait pas tenir ce genre de propos quand on Ă  9 ans...Le destin est parfois Ă©trange dans ses voies...

Oui, Skorp venait toujours m'aider. Feeby aussi, à sa manière très particulière. Les humains n'aiment pas ce qui est différent d'eux, brimades et vexations étaient mon lot quotidien. Mais ça n'était encore rien, à ce moment...le plus terrible fut quand Skorp et Feeby partirent vivre leur vie. Je dut rester auprès d'un père qui avait honte de moi, et d'une mère qui ne cherchait qu'à m'éviter.

- Plus ferme le bâton, Reis!
Dorian Tahlen était désespéré; la famille Tahlen était une lignée composée de puissants guerriers, et le petit Reis était...tout sauf un guerrier. Il le savait dès la naissance du benjamin des Tahlen; un corps maigre, des os fragile, un système immunitaire faible.
Au départ, quand son frère et sa soeur étaient là, Reis tentait de faire de son mieux, mais maintenant, il commencait à en avoir marre. Marre de ces entraînements inutiles, marre du village, marre de ses parents...en fait, il commencait sérieusement à en avoir marre des humains tout court!
Dorian soupira, et arracha le bâton des mains de Reis, et le jetta au loin avec un grognement.
- Pourquoi c'est lui qui est mort, et pas toi, hein? Fils faible et inutile!
- Je...
- Quoi?!
- Je pourrai apprendre la magie...je suis sûr que là, vous seriez fier de moi.
Dorian partit dans un grand Ă©clat de rire.
- Parce que tu crois que je vais gaspiller mon argent à t'envoyer, toi, dans une école de magie? Tu resteras à la maison aider ta mère à t'occuper du ménage! Là au moins, je suis presque sûr que tu ne me feras pas honte!, dit-il en s'éloignant, laissant Reis seul au milieu de la cour de la maison Tahlen.
Qu'est ce que j'ai fais pour qu'ils me détestent ainsi? Les gens du village, mes parents, tout le monde me hait...Pourquoi? POURQUOI?!
Skorp, Feeby...oĂą ĂŞtes vous?

Par olgir le 26/10/2001 Ă  8:55:00 (#339285)

En sachant cela, j'en viendrais presque Ă  te plaindre Reis.

---- hrp ----
très joli texte ;)

Par Feoline le 26/10/2001 Ă  14:10:00 (#339286)

DĂ©cidement, le monde est cruel envers tous les ĂŞtres naissants...

*pense à la petite Irya, ou a Mya, condamnée à vivre dans les ténèbres*

*soupir*

*mais tu n'en restes pas moins un haruspicien... mon cher Reis...*

Par Kolat le 26/10/2001 Ă  17:24:00 (#339287)

Jusqu'à mes 16 ans, ma vie fut un cercle d'humiliations parentales, de brimades et de corvées ménagères trop lourdes pour moi. La seule chose qui me'empêchait de mettre fin à mes jours était que je SAVAIS qu'ils voulaient me détruire, physiquement et mentalement. Cette pensée en tête me permettait de tenir le coup, rien que par défiance, bien qu'en ce qui concerne le mental, ils ont eut raison de moi...

Dorian gisait sur la route, baignant dans un sang épais et poisseux qui, malheureusement pour lui, était le sien. Les brigands qui l'avaient embuscés avaient fini par avoir raison de lui, et, lentement, il agonisait...
Il entendi des petits bruits de pas, et, tournant la tête, il vit Reis, le visage dénué d'expression, mais avec une lueure étrange dans le regard.
- R...Reis?
Le petit garçon malingre se pencha aux côtés de son père, et un sourire trop large envahit le bas de son visage.
- Vous m'avez l'air en bien mauvaise position, père...Un coup de main?
Dorian toussa et gémit. Reis pencha la tête sur le côté, pensif, son sourire toujours présent, ses yeux écarquillés et brillant de folie. Les yeux de Dorian se plissèrent alors qu'il comprenait ce que son fils préparait, et il trouva la force d'articuler:
- Sois...maudit...Reis!
Reis approcha son visage de celui de son père, et souffla:
- C'est VOUS qui m'avez créé, père!
Ramassant une pierre, il commenca à frapper son père au visage, encore, encore, encore, et encore, hurlant comme une bête hystérique, de plus en plus fort alors que les coups se multipliaient. Il ne s'arrêta que quand plus rien du visage de Dorian Tahlen ne resta intact. Reis émit un petit rire, stoppa, mit un doigt sur sa bouche en sourire comme un mauvais élève, puis reparti dans un rire dément. Il se releva, et s'enfonca dans la nuit en titubant...

C'est plus ou moins à ce moment que j'entendis parler de l'Haruspice. Une voix intérieure me disait que c'est là que je trouverai mon salut et ma rédemption...enfin, ma rédemption, je me comprend. Après des années d'errance, de semi-conscience et de réflexion philosopique, j'arrivais à Lighthaven, où, enfin, je put accomplir mon destin en apprenant mes premiers sorts...
Et puis, la suite...il y a tellement de choses qui se sont passées...Mon emprisonnement, ma rencontre avec Kage, mes retrouvailles avec Skorp et Feeby...

Un bruit sur la gauche de Reis le fit se retourner, et il put voir quatre individus à l'équipement hétéroclite qui se dirigeait vers lui d'un air moqueur et menacant.
- HĂ©, t'as pas l'air ben costaud toi! File nous ton pognon, et ptĂŞt qu'on t'laissera la vie sauve!

Il est temps maintenant d'Ă©radiquer le fantĂ´me du jeune Reis

Reis se leva lentement, mit son heaume, et prit son bâton, faisant face au quatres personnes. Il commenca à les compter, ce qui fit ricanner un des brigands:
- Alors, p'tit mage, on commence Ă  avoir peur, on est trop nombreux?
- Hon hon...je pensais que vous feriez mieux d'apeller vos camarades, si vous ne voulez pas brûler en Enfer!
Les quatres brigands se jettèrent en hurlant sur Reis, qui fit apparaître des flammes dans ses mains.

Maintenant, je prend ma destinée en main!
Je ne suis pas mauvais...je suis juste ce que vous avez fait de moi
Sans vous, jamais je n'aurais put devenir ce que je suis aujourd'hui
Et bientôt, très bientôt, je viendrai vous remercier...personellement!

Par Kain Heinlein le 27/10/2001 Ă  22:31:00 (#339288)

Reis...Keis...Kein...Kain...
Il y a bien une raison qui pousse chaque ĂŞtre Ă  ne pas vouloir se voir nu dans un miroir, il y a bien une raison...non, il y a toujours une raison...

Par Kolat le 27/10/2001 Ă  22:59:00 (#339289)

Effectivement, il y a une raison...
Et elle est fort simple:
Les gens refusent de se regarder vraiment dans un miroir parce qu'ils savent tous, consciemment ou non, qu'ils verront le monstre tapis en eux.
Ils refusent cette monstruosité et la mettent en cage, comme un souvenir amer qu'on voudrait oublier.
Mais la BĂŞte est lĂ , en chacun de nous.
A ceci près que pour certains elle est plus visible que chez d'autre...

Par Kain Heinlein le 27/10/2001 Ă  23:48:00 (#339290)

A ceci près que certains ne s'en voilent pas la face et en font leur force...

Par Kolat le 27/10/2001 Ă  23:52:00 (#339291)

Comme moi *grand sourire*
Jamais je ne laisserai une quelconque morale Ă©touffer ce que je suis.
*rit doucement*
Finalement, je ne suis qu'un être épris de liberté.

[ 27 octobre 2001: Message édité par : Reis Tahlen ]

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