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La légende du Vibrevent.

Par Abzalon le 23/11/2001 Ă  18:33:00 (#208633)

La nuit commence à tomber sur Althéa. Cest le moment où Samsagace sactive. Il sort de CielArgent, marche jusquà son gros chêne fétiche et sy adosse en grinçant :
« - Humph La terre pourrait venir à lencontre dun derrière de vieillard tout de même, il aurait moins à se baisser »
Il sourit de sa bêtise, tire de sa poche sa pipe et la porte à sa bouche. Il lallume et en profite pour enchanter une bougie de la chaleureuse présence dune flammèche.
Il sort de sa besace un livre finement ouvragé et une plume. Il regarde la plume mais sabstient à temps pour ne pas radoter.
Levant les yeux au ciel, il aperçoit la Lune qui séveille et perce doucement au dessus dun moutonnement de nuages bas. Il rebaisse les yeux sur son livre, un loup est venu sallonger en silence à ses pieds.
« - Sois le bienvenue mon frère » dit-il en lui donnant respectueusement quelques bouts dantilope fraîchement tuée. « je risque dêtre long ce soir tu sais, jai à coucher à lécrit une légende pour la mémoire de mes fils. Si tu veux partir te promener avant, je ne te retiens pas. » Le vieux loup le regarda et dû se demander si Samsagace navait pas oublié que lâge commençait à déteindre sur lui aussi Ils se promenaient ensemble depuis trop longtemps pour que lun soit victime de rhumatisme et que lautre galope à côté Mais Samsagace navait pas lil assez acéré pour voir chez son vieil ami les prémisses, qui ressemblaient plus à la confirmation de prémisses engagés 20 ans auparavant, de la vieillesse.
Celui- ci prit une profonde inspiration, tira quelques lattes sur sa pipe et se lança.



Le Vibrevent.

Nombreux sont ceux ayant entendu le nom de cet arc mythique sans jamais savoir à quoi il renvoyait exactement. Larc Vibrevent nest pas, contrairement au Zéphyr Bleuté, un arc ayant nécessité la Main de Sélène pour aider à sa confection . Elle est plutôt dorigine humaine et tragique, le respect que vous devrez donc vouer à cet arc ne sera pas de même nature que celui qui est dû au Zéphyr. Enfin je mégard, tout sera plus clair après vous avoir exposé les faits.

Fût un temps, alors que le nom de Théodore nétait que le troisième à résonner, une femme, dune beauté infinie, dispensait sur Goldmoon sa bonté et surtout la grâce de sa divine musique. Lon murmurait alors quArtherk en personne lui avait allouée le don de jouer si parfaitement de la harpe. Cette femme se nommait Edelweiss [Je ne métendrai pas plus sur lorigine de ce nom puisquil est lui aussi le fruit dune légende-fleuve].
Edelweiss enchantait le peuple de lagilité de ses doigts courant sur les fines cordes de la harpe et on arrivait alors à un paradoxe étonnant : le Roi, Théodore III, avait en sa cour moults bardes et bouffons, moults belles et sensuelles jeunes femmes mais aucune de celles-ci ni aucun de ces gens de grands chemins ne rivalisaient avec Edelweiss qui pourtant était à la disposition des plus démunis.
Jaloux, et surtout pas insensible aux charmes dEdelweiss, le Roi la fit mener au château sous bonne escorte Enfin nous dirons plutôt que lescorte était là, non point pour la protéger du peuple qui laimait tant, mais bien pour être sûr quelle arriverait à bon port.
Le Roi fut ravi de la voir apparaître en son superbe salon et fit de suite congédier la Cour qui piaillait autour de lui.
Il se leva et fit dun ton hautain :
« - Ainsi donc voilà la femme dont les charmes sont chantés mais dont nul chant narrive à la cheville de son doigté. Joue pour ton bon Roi, car ainsi est sa volonté. »
Edelweiss fut choquée par le ton cavalier de ce Roi si haït du peuple mais elle nétait point bête, et plutôt que de voir sa tête rouler, elle préfera se plier au bon-vouloir du Roi.
Elle joua. Mais son cur ny étant pas, pour la première fois de sa vie, elle fut dans lincapacité la plus totale daligner 3 justes notes.
Le Roi cependant navait en aucune façon loreille musicale et applaudit à tout rompre, suivit poliment de son chambellan, lorsqu Edelweiss cessa de jouer.
Cette dernière remarqua bien quil applaudissait plus pour sa robe échancrée que pour le morceau quelle venait de lui interpréter. Le Roi sapprocha delle et regarda avec envie jusquoù pouvait aller la profondeur de son décolleté. Il renvoya ses proches, gardes et chambellan etla suite est trop indigne pour être couché sur un papier aussi blanc et immaculé que celui que je tiens entre mes mains. Je me contenterai donc de vous le laisser deviner.

Cela faisait une semaine désormais quEdelweiss restait cloîtrée dans le château du Roi à CielArgent. Puisque le Roi la désirait pour autre chose que ses talents dharpiste, il lui avait interdit de jouer, cela, paraît-il, dérangeant les maîtres fauconniers du château pour une obscure raison. Vous laurez compris, Théodore III ne cherchait en fait quà briser les quelques résistances dEdelweiss à ses avances odieuses.

Edelweiss nen pouvait plus. Elle se sentait souillée, humiliée et surtout orpheline de sa musique. Sa vie nétait plus quun vaste cauchemar. Elle tenta de se défenestrer mais un chevalier, qui navait point vêtu son armure eut le malheur, pour notre plus grand bonheur, de passer, sur le dos de sa monture à ce moment là.
Le Roi, sentant quil allait la perdre à la tant brimer, lui promit quil ferait donner un somptueux dîner, un formidable tournoi et quà la fin de celui-ci, elle aurait le droit de jouer devant le peuple. Edelweiss sentit une profonde chaleur sépandre en elle aux derniers mots que le Roi prononça mais elle nen fit rien paraître, jugeant que ce monstre navait point le droit de contempler son magnifique sourire quelle allouait pourtant aux miséreux quelle croisait antant.
Elle retourna à sa chambre, pleura et pria pendant une semaine jusquà larrivée des festivités.

Elle vécu les festivités dans la plus grande indifférence et son immense tristesse se lisait sur son visage. La Cour du Roi, trop occupée à piailler et tenter dobtenir une quelconque faveur nen vit rien, mais tous les esclaves du château, de la cave au clocher, pleuraient en silence à la vue de ce quun tel monstre avait pu faire à lElue.

Le tournoi sacheva sur la prévisible victoire du Roi. Il vint au pied de lestrade, y monta en deux enjambées, fit enlever son gantelet de plaque et claque des doigts.
La rumeur sépandit et les Héraults clamèrent :
« - Que lon apporte la harpe de Dame Edelweiss car ainsi est la volonté du Roi ! »
Les secondes passèrent.
Tout tremblant, un jeune homme sagenouilla devant Edelweiss et monta au-dessus de son front un coussin sur lequel était soigneusement posé une harpe de toute beauté.

A la vue de cette harpe, Edelweiss pensa à tous les instants de bonheur quelle avait vécu en compagnie des miséreux et des amoureux de ses talents. Des larmes perlèrent sur ses joues. Inconsciemment elle se saisit de la harpe et joua.

Le miracle eut lieu. Ses doigts volèrent sur les cordes qui semblèrent voler à leur encontre. La tristesse, le désespoir et la honte de lhumiliation vinrent se mélanger dans le morceau improvisé par Edelweiss et les curs des milliers de sujets du Roi se pressèrent au plus profond deux-même. La tristesse dEdelweiss se propageait en eux, emportant tout sur son passage. Les badeaux ne pensaient plus à rien, ils pleuraient, tous.
Edelweiss aligna les dernières notes de musique. Elle sécroula, son visage souriait dans sa mort de chagrin.
Un silence de plomb pesa sur lassemblée. Une rumeur séleva. Le Roi, qui navait pas lair affecté, toisa son peuple du regard. Mais le grondement ne samenuisait pas.
Doucement, le Roi reculait, un cordon de gardes lentoura. Il commençait à se replier en son château. Le peuple ne bougeait plus, il venait de perdre la personne quil aimait le plus au monde.
Déjà, des femmes surplombaient le corps de la martyr et des flots de pleurs coulaient sur Edelweiss qui navait jamais aussi bien porté son nom.
Un mendiant baissa les yeux au sol. Son seul réconfort venait de disparaître. Sa vie ne valait plus le coup. En baissant la tête, il vit, derrière une armada de larmes prêtes à déferler sur son visage, la harpe dEdelweiss, gisant à terre.

Il sen saisit et alors, tout devint clair.

Priant tous les dieux quil connaissait pour excuser son geste, il arracha, pleurant, les cordes de la harpe, une à une. Mais il sarrêta à la dernière quil laissa en place.
Les mains tremblantes, redoublant dexcuses, il sapprocha du corps dEdelweiss. Le peuple, qui avait compris, se recula et le laissa faire.
Le mendiant saisit dans les cheveux de la défunte le stylet qui retenait jadis ses splendides cheveux.
Pleurant Ă  chaudes larmes, il embrassa le front dEdelweiss.
Il posa le stylet sur la dernière corde qui restait de la harpe, et comme si les dieux avaient rendus le bois de la harpe plus souple, il tendit la corde. La lacha. Le Roi tomba, foudroyé par le mortel trait. Une note unique retentit. Le corps dEdelweiss fut menée en silence au cimetière et les gardes restèrent pantois.

Celui qui se servira du vibrevent entendra désormais toujours cette note unique qui, comme son nom lindique, fait vibrer lair environnant mais surtout, fait vibrer au plus profond deux-même les hommes et les femmes qui lentendent.
Nul doute, que celui qui sen servira trop longtemps ne sourira plus jamais de sa vie à force douïr cette funèbre et unique note

Samsagace regarda son vieil ami le loup qui sétait assoupi à ses pieds
« - Jai trop pleuré pour cette histoire, je nen ai plus le cur. Pour une fois je retiendrai mes larmes »
Le loup, qui ne dormait que d'un oeil, le regarda amusé. Il semblait lui dire quil le connaissait.
Et en effet, une perle salée roula.


[ 23 novembre 2001: Message édité par : Abzalon ]

Par Seleno le Vrai le 23/11/2001 Ă  19:35:00 (#208634)

*sort de son miroir* arf il est partout lui :)
*pouf pouf* *souflle*
Encore une fois tres belle histoire mon ami :) mais si triste :(

Par Eliza_Pendragon le 23/11/2001 Ă  19:36:00 (#208635)

Une fois de plus Eliza, telle une Ombre, surgit dans le dos de Samsagace... Profitant de la vieillesse du vieillard, discrètement elle lui prend la feuille sur laquelle il avait écrit.
Lis les lignes que la main encore ferme de Samsagace venait d'Ă©crire...

Elle pleura en pensant au destin de cette malheureuse Edelweiss, une goutte tomba sur le parchemin qu'elle remit en place. Une légère caresse sur le vieux loup.

Eliza retourna silencieusement dans l'Ombre préférant ne pas repenser à cette légende.



EHLP

Par Eliza_Pendragon le 23/11/2001 Ă  19:44:00 (#208636)

Sam oublie pas tes fans sur Harn

Par Abzalon le 23/11/2001 Ă  19:47:00 (#208637)

hihi c'est eux qui viennent Ă  moi et non pas le contraire ;)
Non plus sérieusement je ne leur post rien pour pas me faire censurer pour spamming.

Par Abzalon le 24/11/2001 Ă  18:28:00 (#208638)

et hop

Par Etoile le 30/12/2001 Ă  15:20:15 (#633042)

EHLP

*a finit de remonter les légendes de Samsagace*

*part dans les ombres*

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