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Orbe des Mondes Chap 1 + 2 + 3...

Par Gabrielle Knight le 26/9/2000 à 13:44:00 (#192284)

Voici les chapitres 1 et 2 retapés et j'attaque le 3.

Cependant, il me faut absolument
1. une description de votre personnage (faîtes par vous même évidemmment mais que je peut retoucher) pour l'insérer dans le texte

2. une liste complète à jour des membres de la guilde SVP pour vérifier que le conseil est bien au complet (il manque déjà Rodriguès ce qui est inquiétant...).

3. attention, le conseil va devoir prendre des décisions... si possible arrêter une position commune des particpants pour l'action de la guilde dans les chapitres suivants. C'est Nalfein qui va diriger la réunion du conseil. Je vous ferais le récit prochainement. Tenez vous prêt pour répondre à Nalfein ce que vous inspirera ma description de la réunion du conseil... d'ici 2 ou 3 jours quand je basculerais le texte. il sera alors temps pour vous de donner votre avis sur la conduite à tenir...

Merci à tous et angello dont je suis en train de retaper le texte pour l'insérer dans la fin du chapitre 3.


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› Vix adhuc certa est fides vitalis aurae… 

…/ C’est pourquoi je me rendais auprès du prêtre Rodriguès Hermanius Vespasi pour tenter d'en apprendre plus au sujet de ma mission et du mystérieux "Chien de guerre, chevalier de métal" dont avait parlé le Duc d'Amn. J’étais censé récupérer une missive écrite de la main même du Duc et qui était destinée à ce guerrier dont le nom évocateur me semblait bien peu engageant. Le pire avait-été de jurer à contre-cœur, dans le silence sépulcral de la chambre du Duc, de servir de messager et de remettre la lettre en main propre au « Chien de guerre ». Mais pourquoi donc avait-il fallu que ce soit moi, MOI et AUJOURD’HUI, qui soit de corvée de tisane et de lecture auprès de notre Guide ! Pardonnez mon égoïsme révéré Torm et accordez votre miséricorde à votre humble serviteur : vous ne connaissez que trop bien les limites de mon courage, votre Omniscience pour laquelle je prie chaque jour, et mon incapacité à remplir une mission téméraire !

Ces pensées impures que j’avais eues dans les appartements du Duc me semblaient à présent indignes d'un novice et encore moins d'un futur prêtre mais je n’avais pu m’empêcher de ressentir une sorte d’injustice face à la tâche et l’honneur qui m’incombaient. J’avais souhaité intensément pouvoir me réfugier derrière ma vocation sans même me demander si notre Maître, Torm, m’infligeait cette épreuve par l’intermédiaire du Duc mourrant dans l’ombre feutrée de ses appartements.

Par dévotion et par attention pour le Duc, dans l’espoir de lui être agréable, j’avais alors accepté tous ses désirs allant même jusqu’à promettre sur les saints sacrements de ne parler de ces manigances qu’à Frère Rodriguès et à lui seul. La maladie de notre Duc progressait, le privant jour à près jour de sa mémoire. Elle s'était récemment aggravée faisant dangereusement chanceler sa raison après l’assassinat de son fils unique l’année dernière. A cet état de fait, bien connu de nos concitoyens et de la garnison qui recherchait toujours le mystérieux assassin, s’ajoutait les nouvelles alarmantes en provenance du front réduisant à néant le moral des troupes déjà bien bas. Toute la nation attendait que son Guide et le Conseil, reprennent les choses en main et mènent notre peuple à la victoire. Je dois avouer que les discussions allaient bon train dans notre chambrée de novice sur ces sujets d’ordinaire tabous au réfectoire. Nos conciliabules se tenaient après les vêpres alors que les torches éteintes auraient dû nous réduire au silence depuis longtemps. Aussi, par égard pour notre cause et la Sagesse du Duc, pour servir ses dessins avec le secret désir de l’aider à porter son lourd fardeau, je me rendis complice de ce que ma raison prenait pour un inquiétant indice d’une sénilité avancée.

Je pressais le pas, courbé, la tête enfoncée sous la capuche de ma soutane. Je me dirigeais donc en cette fin d’après-midi, vers l'herboristerie de notre abbaye. J'empruntais les jardins du palais pour parvenir sur l’arrière des bâtiments abritant notre communauté.

L’herboristerie, une petite maisonnée accolée aux dortoirs, surplombait le potager et les quelques arpents cultivés en escaliers pour alimenter en légumes notre confrérie. Rodriguès Hermanius Vespasi occupait le poste d’herboriste et de jardinier depuis de nombreuses années. Il entretenait son jardin médicinal le mieux du monde et son expérience des plantes rares et bienfaisantes était sans égale dans tout l’Amn poussant chercheurs et connaisseurs à lui rendre visite pour échanger des graines ou des boutures de telle ou telle variété. Il faisait face aux responsabilités et aux tâches qui lui incombaient dans la communauté malgré un bras en moins et la moitié du visage recouverte d'un large bandeau de cuir épais l’empêchant d’utiliser son œil gauche dont personne, d’ailleurs, ne savait s’il était encore valide. Nombre de novices redoutaient de croiser son imposante silhouette car frère Rodriguès mesurait plus de 7 pieds de haut pour un poids de 200 livres au bas mot ! Sa voix caverneuse, éraillée et son ton acerbe ainsi que son unique main calleuse aussi large qu’un battoir, intimaient immédiatement le respect… surtout aux plus facétieux d’entre nous dont l’imagination d’ordinaire sans limite, se figeait comme par enchantement à l’approche de la corpulente silhouette. Beaucoup aimaient à rappeler que ce prêtre pourtant âgé d'une cinquantaine d'année, était capable de tirer à lui seul la charrette de fumier qu’une demi-douzaine des nôtres peinaient à déplacer chaque semaine pour amener les fumures de l’étable jusqu’au potager. C’était une veille de carême où Mathieu et Abelard, rouges comme des pivoines, tout soufflant, nous avaient rapporté le prodige tel qu’ils prétendaient l’avoir vu, quelques minutes plus tôt dans la cour principale à l’autre bout de l’abbaye : frères Rodriguès tirant seul la male odorante cargaison jusqu’à l’arboretum…

Je m’engageais sous le couvert des grandes allées de charmes et de chênes entourant la périphérie des jardins ducaux avec une angoisse latente au creux de l’estomac. Je cherchais dans l'enceinte, la petite poterne qui permettait l’accès direct à nos quartiers religieux depuis la noble propriété. Le jour tombant, l’idée de devoir frapper seul à la porte de Frère Rodriguès m'apparaissait de plus en plus sinistre et je me demandais bien comment le Duc pouvait avoir eu quelque rapport avec un clerc aussi fruste, solitaire et associable que pouvait l’être l’herboriste.

› Alid ex alio clarescet 

Le bois de la porte de l'herboristerie avait besoin d'être de nouveau poncé puis enduit car il commençait à se gonfler d'humidité. Les coups vigoureux que je portais pour la quatrième fois au battant n'eurent pas plus de réponse que les précédents. Redoutant de devoir discuter avec le clerc et trop content de pouvoir échapper à cette corvée, je m'apprêtais à faire demi-tour en direction du réfectoire quand un bruit de pas se fit entendre dans mon dos en provenance des gravillons de l'allée.

« Tiens donc. Un jeune novice écoutant à ma porte ! Quel événement bien curieux ou qu’elle mission sacrée aurait pu décider un jeune apprenti à roder autour de ma tanière alors que vous l’évitez tous consciencieusement à longueur d’année ? »


Je me retournais lentement, la respiration courte et les genoux cotonneux.

« Eh bien parle donc, je ne pense pas que tu sois venu me déclarer une soudaine vocation pour la chose végétale ! Personne ne se présente aux cours du vendredi après-midi depuis l’année de la grande peste… »

Je me trouvais dominé par la stature imposante de frère Rodriguès penché au-dessus de moi. Il posa sa lourde pogne sur mon épaule gauche et me secoua doucement. Mais cela n’eu pas l’effet escompté. Aucune syllabe ne parvenait à franchir le seuil de mes lèvres pétrifiées et ma respiration sifflante était la seule réponse lancinante que j’opposais au regard interrogateur de mon vis à vis.

« Bon. On va rentrer rallumer le feu dans la cheminée et se réchauffer un instant. Tu pourras tout me raconter à loisir. Enfin, si tu n’as pas perdu ta langue ! »

Les murs de la petite pièce que je découvrais pour la première fois étaient couverts de bocaux, de boîtes métalliques et de fioles. Du plafond, pendaient des brassées de plantes en train de sécher. Une table immense occupait la quasi-totalité de l’espace sur laquelle trônait pêle-mêle manuscrits, instruments de chauffe, cagettes de légume, sacs à pomme de terre, fioles vides, bassines d’étain, vaisselle et ustensiles de jardinage ainsi qu’un jambon sec à moitié découpé et dont l’os jaune, bien visible dans cet amoncellement, fournissait une part d’explication aux odeurs imprégnant l’atmosphère.

Je déglutis douloureusement. Le géant referma la porte à double tours après m’avoir poussé gentiment plus avant dans son logis en direction d’un tabouret fatigué aux pieds de guingois. S’approchant du feu, Rodriguès ramassa le tison et commença à remuer la cendre pour dégager quelques braises rougeoyantes. Faisant volte face vers le novice, il se mit à le dévisager, tentant de se remémorer son nom. Jehan. Il sortit deux verres et y versa de l’eau du puits pour inviter le jeune garçon à se dessécher le gosier et à ouvrir la bouche. Drôle de petit bonhomme, âgé de 12 ans à peine. Précipité dans une affaire dont il ignorait les tenants et les aboutissants. Rodriguès avait toujours considéré que son apparence était un trop grand obstacle à une amitié ou une relation normale avec les autres frères. Après avoir terminé sa carrière d’aventurier là-bas, quelque part dans les tombes de la Vallée des Rois, grièvement blessé, il s’était retiré dans cette abbaye et appréciait sa solitude. Son métier lui permettait de recevoir des visites de l’extérieur, professionnelles bien sûr mais aussi des anciennes connaissances rencontrées au soir de batailles légendaires. Membre actif d’un réseau de surveillance des forces maléfiques dans la région d’Amn, il lui plaisait d’héberger pour une nuit, un rôdeur, un messager, un magicien ou un ménestrel que la Guilde faisait transiter par Amn. Parfois, il retrouvait Jarak Elerion, un rôdeur avec qui il avait partagé de nombreuses quêtes et surtout la dernière… Son regard noyé par la nostalgie d’un temps révolu, il ne vit pas passer l’heure. Au bout d’une demi-heure d’immobilité, le novice commença à s’agiter sur son tabouret, il avait terminé son verre. Le feu brûlait avec force crépitement dans l’âtre. Une douce chaleur envahissait la petite pièce.

« Mon père, j’étais cet après-midi en compagnie du Duc d’Amn pour la lecture des livres bénis. Les guérisseurs s’étaient retirés et il m’a fait signe de m’approcher au plus près afin qu’il puisse me parler sans élever la voix. Il m’a recommandé à vous. Il souhaite que vous me confiiez la lettre qu’il vous avait remise il y a peu. Je dois me rendre en personne auprès du Chien de guerre, le Chevalier de métal… »

« Nijel ? »

« Pardon, mon père ? »

« Nijel. »

Je le regardais, gêné de ne pas comprendre. Visiblement, il était sorti de sa torpeur au moment où j’avais prononcé les mots de Chien de guerre et de Chevalier de métal. Qu’est-ce que son air renfrogné pouvait bien cacher ? Nijel. Cela ressemblait à un nom propre. J’attendis qu’il veuille bien m’interroger ou s’expliquer car je lisais dans son œil qu’il semblait intéressé par mon discours.

« Mon fils, qu’est-ce que le Duc t’a raconté exactement sur ma personne et celle du Chien de guerre ? » laissa-t-il tomber avec une moue désapprobatrice.

J’avais du mal à garder mon sang froid en regardant ce visage dont la moitié en cuir restait inexpressive. Je baissais la tête pour éviter d’afficher un malaise qu’il pourrait prendre pour de l’aversion. Je m’efforçais de répondre sans que ma voix ne faiblisse en essayant de garder un timbre respectueux et d’user du ton de la conversion. Mais c’est un horrible coassement suivi d’une voix blanche qui m’échappèrent à mon plus grand désarroi.

« Rien. Hum. Absolument rien, mon Père. Hum. Je ne connais même pas ce Nijel dont vous venez de me révéler le nom. D’ailleurs, si vous souhaiter remettre le billet qui lui est destiné vous m… »

« Ah, malheureux. C’est impossible ! Tu me vois clouer à cette bâtisse comme une chouette sur quelque grange de fermier superstitieux. Non, non. Et puis il temps que nous reprenions l’avantage… » marmonna-t-il comme pour lui-même.« J’ai un conseil important à tenir dans la mâtinée. Non, le Duc a raison. Comme toujours. Mais je ne m’explique pas pourquoi il m’impose de m’en remettre à toi. Un enfant. Enfin, l’avenir, seul nous dira s’il a vu juste une fois de plus. Vois-tu, j’ai servi le Duc dans ma jeunesse ainsi que le Chevalier de Métal et que beaucoup d’autres d’ailleurs. Nous étions sa colonne secrète, son groupe de choc, chargés des missions de confiance particulièrement délicates. C’était il y a une dizaine d’années. J’étais le plus vieux de ces preux et Nijel ; et Jarak ; tout les autres étaient si jeunes ! »

Il souriait et seul le bruit des flammes léchant le bois humide vinrent troubler ses réminiscences.

« Bien. » poursuivit-il.
« Les novices chargés de la lecture et des ablutions du Duc en journées sont dispensés de réfectoire au cas où ils seraient retenus au palais. Tu peux donc facilement t’absenter des offices jusqu’à demain matin avant que l’on ne s’inquiète de ta disparition. Reste cette nuit avec moi car je dois te donner quelques explications et des éléments d’histoire. La vraie, celle qui s’écrit avec la sueur et le sang de personnes méconnues et dont les plus grandes gloires passent inaperçues. Celle que la populace ne connais pas et qui s’entasse sur les rayons du Compendium Institute d’Amn. Ensuite, il te faudra attendre le passage d’un bon ami à moi, après demain. Il pourra te conduire là où tu dois rencontrer le Chevalier. »

Sans attendre ma réponse, il se leva et suspendit à la crémaillère par l’anse sa marmite en fonte. Il jeta deux bûches supplémentaires dans l’âtre puis s’approcha d’un coffre dans le fond de la pièce. Il y déplaça une cotte de maille trouée, terne et rouillée pour se saisir d’une grande louche, de deux larges cuillères en bois et de deux assiettes métalliques gondolées. Parlant rarement avec des invités, il reprit de lui-même la parole sans que je n’ais à donner mon avis sur ma nuit à l’herboristerie. J’aurais préféré décliner courtoisement mais de toute évidence, il se fichait éperdument de ce je pouvais penser.

« Nous n’avons que peu de temps. Je ne sais pas par où commencer. Je n’étais pas un homme de dossier passant sa vie courbé sur des parchemins, usant ses yeux sur les enluminures à la lumière tremblotante des bougies jusqu’à en pleurer et porter les verres polis de nos vieux ecclésiastiques. Mais peut-être as-tu des questions ? »

Devant mon mutisme sidéré, il crut que son repas me contrariait. Je devais faire une tête de cent pieds de long. Comment lui dire que je voulais absolument tout oublier de cette affreuse journée pour aller me coucher au dortoir au milieu de mes camarades !

« Ce sera de la soupe. Je n’ai que cela car je vais au réfectoire le plus souvent… enfin, peut-être pourront nous nous régaler de jambon sec s’il m’en reste encore un peu. Ne me regarde pas comme cela ! C’est interdit normalement de dîner en dehors du réfectoire, tu le sais parfaitement. Il faudra t’en contenter ! »

A mon corps défendant, je restais toute cette nuit là, à écouter les élucubrations de ce vieux clerc sentant confusément que mon univers basculait et que rien ne serait plus comme avant. J’aurais mille fois préféré ne pas savoir ! Rester un novice préparant ses vœux et travaillant à sa prêtrise. Il me parlait d’un temps révolu dont je ne comprenais rien. Je l’écoutais par intermittence.

« Et le Duc, vois-tu avait besoin de renflouer les caisses pour payer la soldatesque. Il fût décidé de monter une expédition jusqu’à la Vallée des Rois pour ouvrir quelques tombes en particulier celle de Sakhar. Elles contenaient des joyaux et des pièces d’or en abondance, plusieurs millions selon certains notaires spécialistes de la gestion de bien nobiliaires dans la région… Et comme nous venions de réussir brillamment la mission dont je viens de te parler, nos exploits circulaient dans toutes les tavernes d’Amn, il y a dix ans ! Le Duc nous fît mander à la cour. Oh, bien sûr, nous y fûmes reçus en soirée et par la petite porte. Mais il nous tint un discours plein de force et de chaleur. Il souhaitait que nous conduisions l’expédition car aucun de ses officiers de l’armée régulière ne pouvait être distrait du front. Je me rappelle ces paroles comme si c’était hier :

Il en est des destinées comme des étoiles, certaines montent comme d’autres s’éteignent et toujours les prophéties s’accomplissent. Amis de l’Amn, vos succès récents sur la ligne de front m’ont été rapportés et nous recherchons des hommes de votre trempe. Nos ennemis s’enhardissent à nos frontières, j’entends la peste qui décime à nouveau et les hordes triomphantes, hurlant sur nos morts abandonnés au champ d’honneur. La famine qui accable nos populations… Les fortins d’Asgarth et de d’Uruba ne sont plus malgré notre vaillance. Nos espions laissent entendre qu’une offensive de grande ampleur se prépare pour jeter à bas les dernières lignes de défense qui protègent notre cité. Ce bien aimé royaume d’Amn, ce duché aux vertes vallées, aux forêts profondes et aux rivières majestueuses se meurt. Ne subsiste que les six baronnies entourant la ville d’Amn. Et encore… les seigneurs qui se partagent ce territoire, s’entre-déchirent sous mon autorité et ne semble arrêter la discorde.

Un royaume en guerre pèse sur mes frêles épaules et ces tristes constats m’accablent d’autant plus que je m’en sens une certaine responsabilité. L’orage gronde dans le lointain. Nous n’avons plus les forces armées pour reprendre Asgarth et Uruba tandis que leurs habitants sont réduits en esclavage ou jetés en pâture aux forces démoniaques qui croissent et se multiplient sur les ruines de notre splendeur.

Un faible espoir me fait aujourd’hui relever le chef et m’incite, sur avis du Conseil, à vous mander à la cour. L’armée ennemie, dans son avancée tentaculaire et irrésistible sur notre territoire, ne surveille plus le sien propre. Or le bas plateau qu’elle occupait à l’origine de son expansion est trop infertile et froid pour permettre une agriculture suffisante à l’approvisionnement des troupes. Nous pratiquons une politique de terre brûlée qui, loin de freiner l’avancée de l’ennemi, l’affaiblira tôt ou tard. Cela nous coûte cher en vies humaines et la famine apporte son lot de misère à notre royaume. Cependant, l’ennemi ne s’attend pas à un coup porté en son sein par une petite équipe puissante et bien organisée qui détruirait ses convois d’approvisionnements juste avant l’hiver. J’espère que vous accepterez d’en prendre le commandement. Elle se compose d’une dizaine de combattants d’élite tous dévoués à notre cause et bien sûr, de tout compagnon en qui vous placez votre estime.

Si cette même équipe pouvait en plus assassiner le commandant de la prise d’Asgarth et d’Uruba, voilà qui démobiliserait pour un temps l’irrésistible déploiement de l’ombre. Par ailleurs, vous connaissez aussi bien que moi le manque cruel de devise qui mine notre autorité. Il devient de plus en plus difficile de rémunérer nos soldats et de soutenir l’effort de guerre. Vous n’êtes pas non plus sans vous douter qu’un Duc connaisse tout de ses serviteurs. Il m’est parvenu des bruits étranges de mes bibliothécaires. Ceux-ci m’informent de vos recherches effrénées au Compendium Institute d’Amn qui s’orientent particulièrement sur les traces d’une société secrète baptisée l’Orbe des Mondes. Un sage a été récemment assassiné dans la bibliothèque et un manuscrit concernant cette période et cette société secrète, a été dérobé. Nous pensons que le sage qui réunissait des informations pour votre compte a été tué par son jeune apprenti. En tout état de cause nous sommes au courant que vous montez une expédition au tombeau de Sakhar, un Maître des Arcanes membre de la secte de l’Orbe des Mondes il y a plusieurs siècles. Le souvenir et l’emplacement de l’immense trésor enfoui avec lui se sont perdus dans les limbes. Si par hasard un tel secret venait à être percé, le Duché saurait, dans son immense générosité, vous en être grée. J’espère que vous réussirez à pénétrer dans ce tombeau pour ramener ce qui vous intéresse et mais vous devrez confier les richesses découvertes à notre trésorerie. Des renseignements de la plus haute importance concernant ce lieu vous seront donnés par frère Martin, Script Bibliothécaire au Compendium. Il est au courant de notre entrevue.

Pour avoir étudié toute mon enfance les exploits de nos ancêtres légendaires, je pense qu’aujourd’hui un nouvel age des héros débute. Quels sont ces magiciens qui influencent les rois sacrés ? Un étrange personnage rouge versé dans le pouvoir des arcanes parcours cette terre pour en chasser le malin tandis qu’ici, j’invite à ma table Nijel et ses hommes sans condition. Quels sont ces guerriers pour qui la fatalité s’efface ? J’espère que vos sages paroles sauront à nouveau trouver le chemin de la raison, votre courage relever les ruines et votre clairvoyance nous apporter la lumière en ces heures sombres. Vous, parias, chevaliers errants, fussiez vous bandits ou voleurs que la nation aujourd’hui vous réclame ! Sauvez-nous, sauvez-nous ne serait-ce que pour qu’un jour, quelqu’un se souvienne de vos exploits dans notre langue. Pour que l’ombre reflux au delà des montagnes. »

J’étais particulièrement fatigué. Rodriguès avait parlé toute la nuit, parfois exalté et toujours sans soucis de linéarité ce qui rendait pénible l’écoute de ses récits. L’aube pointait certainement et les mâtines seraient sonnées d’un moment à l’autre.

« Mon père, la tombe de Sakhar, c’est bien l’endroit où fût construit le palais d’été après la guerre ? »

« Oui, c’est cela. Mais tu tombes de fatigue. Va rejoindre tes camarades pour la messe. Je dois partir de mon côté. Passe à l’herboristerie demain matin, j’aurais laissé des consignes à Jarak Elerion qui t’attendra. N’hésite pas à le questionner sur la suite de l’histoire car vous aurez le temps en chemin pendant les dix jours de voyage. »

Dix jours de voyage… j’étais désarçonné ! Moi qui avait toujours cru que le Chevalier de Métal Nijel devait habiter à Amn et que je pourrais m’acquitter de ma promesse en une demi-journée ! Mais comment obtenir un congé auprès du prieur ! Pourquoi aujourd’hui ces évènements vieux d’une dizaine d’année conduisaient-ils le Duc à reprendre contact avec ces aventuriers ?

› Libri cum aliorum  (les ouvrages des anciens...)


La journée passa en un éclair. J’étais éreinté et j’annonais sans conviction pendant les offices. En ressassant le monologue nocturne de frère Rodriguès, trois questions s’imposaient à mon esprit fatigué. Qui était Nijel ce Chien de Guerre, Chevalier de métal dont le frère herboriste parlait avec déférence ? Qu’elle pouvait être cette organisation secrète nommée Orbe des Mondes et son rapport avec la tombe de Sakhar ? Quels liens ces événement vieux d’une décennie pouvaient-ils avoir avec la situation actuelle et surtout pourquoi devais-je prendre part à cette affaire ?

Mon manque d’attention pendant les cours ou mon apathie pendant le déroulement de travaux collectifs me valurent des remontrances tout au long de la journée. Je fus tancé à maintes reprises et mes supérieurs s’inquiétèrent de ma mine défaite. Ainsi, je pu retourner dormir après le souper et m’arrangeais avec mes camarades de chambre pour être déclarer alité afin de rester couché pendant les vêpres.

Je pensais pouvoir m’expliquer avec ce monsieur Jarak Elerion et le convaincre qu’il porte le courrier Ducal à l’attention du Chien de Guerre à ma place. Je n’avais d’ailleurs pas récupéré ladite missive et Rodriguès devait avoir oublié de me la confier tout simplement. Tout s’arrangeait, je ne pouvais pas remplir ma mission et Rodriguès s’entendrait avec Jarak ultérieurement. « Jehan, mon brave garçon » me dis-je « point n’est besoin d’alerter le Prieur d’une affaire qui trouve un si agréable dénouement ! ». Je me laissais alors sombrer dans un sommeil serein.

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Rodriguès ne se présenta pas aux mâtines. Il apaisait sa gorge pâteuse d’avoir tant parlé avec du thé tiède réchauffé sur les braises mourantes. Deux enveloppes, l’une à l’attention de Jarak, l’autre à l’attention jehan pour Nijel étaient posées en évidence sur la table centrale. Il ne s’était tout simplement pas couché après cette délicieuse nuit qui lui avait fait revivre un temps désormais révolu. Une époque où avec ses deux bras valides, il assénait des coups de bouclier et de masse à faire trembler les Dieux sur leurs nuages et fissurer les murs des neufs enfers. Il était bel homme à l’époque et avait quelques succès auprès des filles. Il se rappelait parfaitement les petits seins fermes d’Aurore, sa peau douce de l’entrejambe, ses hanches rondes et soyeuses, la chaleur câline de ses abandons, paupières mi-closes. C’était la fille de la poissonnerie de l’Estocade qu’il courtisait à l’occasion. Il faut dire qu’elle n’était pas farouche avec ses grands yeux langoureux, sa peau de miel et ses long cheveux qu’elle faisait onduler dans ces reins en rejetant sa tête en arrière… Rodriguès marchait tout en rêvant dans les rue d’Amn endormie. La populace commencerait à s’agiter dans une heure. D’abord les marchants de rue, les porteurs d’eau aux fontaines et les vendeurs de journaux de la cité puis les premières boutiques ouvriraient leur porte… Pour l’instant, les soupiraux des boulangeries laissaient filtrer une bonne odeur de pain en train de cuire. Rodriguès était heureux. Il se dirigeait vers le port fluviale et l’auberge de la Licorne Marine. La confrérie de l’Orbe des Mondes allait bientôt se réveiller après un long sommeil d’une dizaine d’année. Depuis cette expédition dans la tombe de Sakhar où il avait mené son dernier combat contre des démons au sang acide et aux crochets paralysants. Il se souvenait du coup formidable qu’une bête infernale lui avait donné sur l’épaule gauche emportant son bras et labourant sa cotte de maille. Elle avait surgi du plafond, il en était certain, tombant sur lui et le rouant de coup avec des griffes longues d’un pied et des crocs infectes fouillant sous la jugulaire de son casque. Il avait bien senti une piqûre sur son épaule à nue couverte de sang mais n’en avait pas compris les conséquences immédiatement. Le Chevalier de Métal était intervenu, tout en puissance, tranchant l’horreur d’un revers de son épée à deux main. C’était un guerrier d’une force et d’une adresse extraordinaires. Le seul guerrier qu’il connaissait capable de se relever d’un bond sur ses pieds avec une armures de plaques alors qu’il était à terre les deux épaules collées au sol l’instant d’avant ! Du sang de la bête immonde s’était répandu sur mon casque et un acide virulent coula sur ma peau par la nasale me défigurant à jamais. Je ne pouvais ni bouger ni prévenir, j’étais paralysé, adossé au mur que j’avais percuté de plein fouet sous l’impact. J’avais glissé au sol en position assise. Mes compagnons ne pouvant guérir mon état, Nijel posa ses mains pour cautériser mon épaule et arrêter l’hémorragie. Le temps pressait. Ils m’abandonnèrent là dans l’espoir d’attirer les démons à leur suite. C’est bien ce qui se passa. Malgré l’acide qui rongeait ma face à l’abri de mon casque je vis, impuissant, mes camarades disparaître dans les profondeurs et une dizaine de démon leur emboîter le pas deux minutes après. Nous devions ramener un artefact d’une puissance énorme pour lequel les gardiens juraient siècles après siècles de le tenir hors d’atteinte des forces maléfiques qui pourraient le briser. Car cet artefact contenait un démon majeur dont on évitait de prononcer le nom de peur qu’une oreille démoniaque ne vienne rôder autour de la personne qui l’avait murmuré, espérant en apprendre davantage. Car les ténèbres recherchaient cet objet depuis la nuit des temps et l’éternité n’avait fait qu’en renforcer l’immense désir de possession. Une obsédante envie, presque maladive, de libérer l’esprit prisonnier et de conquérir à nouveau, ici comme au loin, les méandres de l’âme humaine.

Rodriguès marchait d’un pas vif. Les rues étaient silencieuses et vides. Heureusement, car c’eut été coquasse de voir un prêtre lourdaud, la démarche sautillante d’allégresse, se dépêcher sur les pavés mal ajustés au beau milieu d’une foule de mégères et de bambins se rendant au marché. Il s’engagea dans un ruelle étroite dont le centre était occupé, par une rigole croupissante aux relents désagréables. Ce petit passage devait déboucher sur un court escalier lui faisant gagner un temps précieux pour rejoindre la Licorne Marine. Ce n’est pas qu’il en avait besoin. Il était largement en avance. A peine 7 heures. Mais il souhaitait discuter avec Nalfein des événements des dernières vingt-quatre heures, de Jehan et de sa mission. Il releva sa soutane afin qu’elle ne traîna pas dans la boue.

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Dans l’arrière salle de la Licorne Marine, Aérie, Aryl, Braxus, Angello, Zax et Nalfein se tenaient autour d’une grande table ovale. Il était neuf heures passées. Il manquait Rodriguès et la réunion prenait du retard.




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Par Nijel le 26/9/2000 à 19:56:00 (#192285)

Je passe toujours pour un crétin demeuré... Pffff....

Par Baerauble le 26/9/2000 à 21:51:00 (#192286)

c'est pas aryl mais Alyr

Par Gabrielle Knight le 26/9/2000 à 22:48:00 (#192287)

JArak et Nijel je vous ai pas encore décrit. Nijel, tu passes pas pour un demeuré, tu est encore flou pour le moment parce que le protagoniste ne t'a pas rencontré... tu es le Chevalier de Métal... on s'est pas où tu es pour le moment (sauf moi) et tu porte le Cristal des Mondes... Tu a pris une grande part à la découverte du tombeau de Sakhar il y a dix ans... voilà ce que l'on peut dire et tu es un guerrier extraordinaire c'est out ce que j'ai dit alors merci de ne pas te focaliser sur une fausse impression et attend un peu de te voir en action... tu es pas le porteur du Cristal pour rien...

Gabrielle qui fais son possible mais lis bien mes textes svp...

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Par Nijel le 27/9/2000 à 19:08:00 (#192288)

Je m'excuse, mais bon j'ai lu vite fait : au moment ou que
Donc soit le mec qui dit Nijel c'est un nom propre c'est moi et je suis un demeuré, soit c'est quelqu'un d'autre et je m'excuse.

Qu’est-ce que son air renfrogné pouvait bien cacher ? Nijel. Cela ressemble à un nom propre

Par Jarak Elerion le 27/9/2000 à 21:42:00 (#192289)

Hé Nijel tu le fais expret ou koi ? celui qui dit "Nijel?" c'est Rodriguez quand ol entend le garçon parler du chevalier de métal (toi, donc!!) Voila c'est tout à aucun moment tu passe pour un demeuré!!

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Jarak le rôdeur de l'arbre d'argent

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