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BG: Aelfborn (4/4)

Par Evildeus le 24/11/2001 à 19:24:00 (#190931)

Les Aelfborn: Leur Savoir

«Réveille-toi! Ouais, toi! Debout! Arrête de baver, c’est dégoûtant!»

«Je crois qu’il nous entend. Pas besoin de crier comme ça. Te voilà. A présent ouvre les yeux, et regarde-toi. Non? Très bien. Contente-toi d’écouter, alors. Tu ne te souviens de rien, pas vrai? Sais-tu seulement qui tu es? Ne t’agite pas. La Malédiction t’a finalement frappé. La mémoire te reviendra, avec le temps. Ce n’est pas à moi de te dire qui tu es, mais je peux te dire ce que tu es.»

«T’es un SANG-MÊLÉ! Un stupide et damné bâtard! C’est ça que tu es!»

«La ferme! N’écoute pas mon grossier de frère. Tu es un Alfborn, comme nous. Si lui est un damné bâtard, très cher frère, alors il ne l’est pas plus que toi!»

«C’est possible. Nous sommes tous maudits, tous les trois. Où sont ses os? Où sont les ossements de mon père, espèce de traînée!»

«Je ne jouerai pas à ce petit jeu avec toi, imbécile. Essaie de bien te tenir. ‘Le Sang Inférieur est apathique, dit le Sang Noble,»

«Alors que le Noble Sang apporte la folie, répond l’Inférieur,’ Je connais toutes tes énigmes, paon fanfaron. Me fais pas perdre mon temps avec. Je sais tout de Rydall Dompte-Rimes, le Barde métis qui fut condamné à ne jamais oublier le moindre des mots qu’il entendait, ou la moindre des choses qu’il ait vues. Le savoir a empli son cerveau jusqu’à le faire exploser – tous ses souvenirs, rimes et chansons étaient piégés à l’intérieur de son crâne. Ca l’a rendu fou, et ils l’ont brûlé pour ça. Mais de toute façon, nous sombrerons tous dans la folie, nous autres Aelfborn, pas vrai?»

«Je crains qu’il ne dise la vérité. Nous sommes tous les trois des Aelfborn, des hybrides des pâles Elfes et des Humains bornés, condamnés à être des parias où que nous allions. Notre race n’en est pas une, car jamais un Aelfborn n’engendrera ou ne portera d’enfant. Nos parents, qu’ils soient Fey ou Hommes, se souviennent de leurs longues histoires avec fierté, écrivant de longues chroniques et narrant des légendes de jours meilleurs et de hauts faits. Mais nous non. Nous n’avons pas d’histoire. L’héritage de nos deux parents nous est refusé.

Il y a bien eu quelques chanceux, c’est vrai, qui ont réussi à marquer le flot de l’histoire alors que nos parents la retenaient, mais ils sont l’exception, pas la règle. Tels des restes sur les tables de leurs grands festins, les Hommes ou les Elfes autorisent parfois leurs petits bâtards à avoir une petite note de bas de page dans leurs grandes histoires. Plus souvent que jamais, on ne se souvient du nom d’un Aelfborn que pour mieux le mépriser. Comme Sesherin, le Champion de Cambruin qui sombra dans la trahison. Personne ne saura jamais si c’est bien sa main qui a planté Shadowbane dans le dos de Cambruin, car les hauts Confesseurs qui le retiennent dans leurs chaînes lui coupent la langue chaque jour à l’aube. Je me demande, combien de fois Sesherin sera-t-il flagellé vivant avant qu’ils ne décident que justice a été faite?

Nous n’avons pas de passé, rien de plus que les histoires lugubres ou sordides de nos conceptions et de nos naissances. Peux-tu te souvenir de la tienne? Ta mère était-elle quelque Princesse Humaine, séduite par un lumineux fey au milieu d’une clairière? Ou était-elle une enfant Elfe de Haut-Sang, prise par l’épée et violée par un soldat éclaboussé de sang? Es-tu né d’un amour tragique ou des horreurs de la guerre? Tu ne sais même pas, pas vrai? Comme c’est typique. La plupart des Aelfborn mènent des vies d’orphelins, abandonnés par leurs deux parents, traités comme des animaux par quiconque assez compatissant pour ne pas nous tuer tout de suite.»

«Tu ferais mieux d’cesser de lui poser ces questions-là. C’est clair comme de l’eau, la Malédiction a eu sa langue. Qu’est-ce que? Oh, mais tu parles! C’est un miracle, loués soient les Archons! Qu’est-ce que la Malédiction, tu dis? Quoi, c’est la raison pour laquelle tu peux pas te souvenir de ton propre nom, et c’est pour ça aussi que t’as peur d’ouvrir les yeux. La Malédiction est ce qui nous rend tous fous, nous les bâtards. Elle touche certains plus tôt que d’autres, et ne frappe jamais deux fois vraiment de la même manière.»

«Pourquoi sommes-nous maudits à ce point? C’est une vieille histoire, et tragique. Les Mages et les Erudits les plus sages désignent la Malédiction de son vrai nom, la Malédiction de la Mère, car ce fut l’Elfe-Reine Silesteree Allvolanar, la fille de Gilliandor lui-même, qui prononça notre Damnation dans l’Age du Crépuscule. Après que le Dragon fut vaincu, le Père de Toute Chose s’attarda longtemps parmi les ruines brisées de la plus grande cité du Royaume du Crépuscule. Là, Il récupéra de ses profondes blessures, et Silesteree elle-même prit soin de Lui. En retour pour toute son attention, le Père de Toute Chose reprit simplement ses errances, non sans avoir d’abord séduit la reine, la laissant avec un enfant. Quand Silesteree apprit ensuite que c’était la main du Père de Toute Chose qui avait d’abord réveillé le Dragon, elle sombra dans la colère, et maudit de la démence et de la ruine tout être né des Elfes sans être de pur Sang Elfique, même son propre fils. Saedron la Tisseuse du Destin entendit le cri de la reine, et tissa ses mots dans la tapisserie de la destinée. Draethen, son fils, est révéré par beaucoup de notre race comme étant le premier des Aelfborn. Et alors que le Vrai Fils fut troublé par la Malédiction toute sa vie durant, il apprit à la maîtriser au travers d’une discipline d’acier. Est-ce donc une coïncidence de voir beaucoup d’Aelfborn suivre la voie disciplinée du jen’e’tai? Peut-être qu’un jour, la stricte concentration naissant de la maîtrise de la lame calmera les fièvres de nos âmes.»

«Peuh! J’ai entendu cette histoire moi-aussi, et je n’y ai pas cru. Et toi non plus tu devrais pas. Quiconque avec une once de bon sens sait que Draethen n’était en aucune manière un Aelfborn: parce que tous les Aelfborn naissent du sang Humain! Aucun autre mélange ne prendra. Le Père de Toute Chose (béni et loué soit Son nom) peut bien être le créateur des Hommes, mais cela ne fait pas de Lui un Homme. C’est un Dieu. Et avant de me ressortir l’exacte formulation des mots prononcés par cette sorcière Elfe, explique-moi alors pourquoi les bébés nés avec le sang Elfe de mères Humaines sombrent eux aussi à la Malédiction! Pas de réponse, hein? Ton éloquence te fait défaut? Garde pour toi tes jolis contes de fée, parce que moi je connais la véritable cause de la Malédiction. Elle vient du sang lui-même, le sang mélangé qui fait de nous tous des frères et des sœurs. Haldogrim de Nordanwick, le meilleur Alchimiste ayant jamais vécu (qui, laisse-moi vite l’ajouter, était lui-même un sang-mêlé) distilla le sang des Aelfborn jusqu’à sa plus pure essence, et y trouva la cause de notre folie. Le sang Elfe, dit-il, contient trop de Bile (d’où le caractère maussade et mélancolique du tempérament Elfique), et il n’y a rien dans le sang Humain pouvant compenser ça. Le sang Elfe empoisonne donc la chair de semi-Humain, et brise son esprit. Ce n’est pas une légende qui nous a rendu fous, c’est notre propre nature.»

«L’Alchimie est une imposture, un refuge pour les charlatans et les escrocs qui se font passer pour de vrais Mages. Non pas que je croie un seul instant à l’explication ridicule d’Haldogrim, mais même si je le croyais, il est évident que s’il y a quelqu’un qui a de la bile dans ses veines, ce sont bien les Humains, et non les Elfes. Tiens, il y a même une preuve qui peut être trouvée dans l’histoire ancienne. Comme il est chanté parmi les –»

«Pas encore un conte de fée!»

«Tais-toi! Appelle ça un conte de fée devant les Skalds Invorri qui le chantent, si tu l’oses. Parmi les Nordiques, on raconte toujours comment le Père de Toute Chose fut mordu par le grand Serpent, payant par l’agonie et la démence le prix de la sagesse. Le venin du Serpent est resté dans le sang du Père de Toute Chose, et est-ce là une pure coïncidence si le Père de Toute Chose a animé les Titans avec du sang tiré de sa main gauche, cette même main qui fut mordue par le Serpent? C’est là ta bile, frère Alchimiste.»

«Oh, alors maintenant c’est le Père de Toute Chose qui nous a maudits? Cet air n’a rien de nouveau à mes oreilles, lui non plus. Malorn et ses porte-torches le crient sur les toits depuis la fondation même du Temple. Pour eux, la Malédiction est un châtiment divin, le prix douloureux du métissage. Des enveloppes vides, c’est ce que nous sommes, qu’ils disent, emplies d’Esprit, mais vulnérables au Chaos et à la possession par des démons sans corps. Stupidités! Z’ont vite oublié qu’y avait déjà des Aelfborn depuis bien avant les Confesseurs et les Templiers, et qu’y avait déjà des érudits pour entendre la voix du Père de Toute Chose il y a cinq mille ans. Si nous les Aelfborn sommes tous des abominations aux yeux du Père de Toute Chose, alors pourquoi l’Eglise a toujours été aussi gentille avec nous? Les prières et la foi peuvent aussi calmer une âme tourmentée, et la routine de la vie monastique peut aider à refroidir le sang enfiévré. En effet, est-ce que Kellast n’était pas un Aelfborn, Saint Kellast le Conciliateur, celui qui a convaincu les évêques de l’Eglise Elfique et les cardinaux de l’Eglise Humaine de se rassembler pour donner naissance à la Sainte Eglise telle que nous la connaissons? Dans le Testament de St. Kellast, il présente une longue parabole qui lie les conflits entre Hommes et Elfes à la Malédiction qui tourmente chaque Aelfborn. De même que la prière avait pu le sauver, de même la dévotion envers le Père de Toute Chose devait promouvoir la paix. Un autre conte de fée, sans doute, mais celui-là j’aime bien mieux.»

«Alors que nombre d’entre nous ont trouvé la paix en vivant comme des Druides, la Malédiction de la Mère a été tempérée par la main de la Verte Mère, la Mère de Toute Chose. Certains disent même que les marques fonctionnent. Quelles marques? Là, ouvre les yeux. Tu vois ton visage dans la glace? Ces marques. Non, pas le sang – ce qu’il y a en dessous. Les tatouages. Almeus le Jeune fut chargé autrefois par Paolus, le premier roi de Brethilde, de soigner son fils, un Aelfborn né de sa relation avec sa concubine Elfique. Le sorcier tatoua le garçon de la tête aux pieds de signes écarlates, imprégnés de sortilèges pour calmer l’esprit de l’enfant. Selon la légende, le sortilège fonctionna. Et voilà pourquoi les parents Elfes et Humains tatouent leurs enfants hurlants, les protégeant de la possession par des démons ou la Malédiction d’une ancêtre en colère. Beaucoup d’Aelfborn succombent quand même malgré les tatouages, mais nos parents continuent quand même de nous tatouer.»

«Ouais, le truc c’est la souffrance, j’te le garantis. Là, regarde mes bras – tu vois ces cicatrices? Quand les voix se font trop bruyantes et trop nombreuses, je me transperce la peau d’une lame. La souffrance et le sang nous recentrent sur le Monde. Pour certains bâtards, le frisson de la bataille est le seul calme qu’il leur reste, le seul moment où ils peuvent vraiment être eux-mêmes. Mais avec tous ces discours de soin et de guérison, ma chère sœur, il y a une question que tu as oubliée de te poser. Qui a dit que la Malédiction en est bien une? Nos estimés parents, ceux-là même qui ont honte de nous regarder? Ils n’aiment pas la façon dont nous nous plaignons et bredouillons, alors ils nous disent maudits. Comme ça leur ressemble de dire ça. Dans les jours qui ont suivi la Guerre des Larmes, il y en a eu parmi les Aelfborn qui ont tourné le dos aux Elfes comme aux Hommes, et sont partis dans les terres sauvages pour y vivre. Ils ont alors laissé la folie s’emparer complètement d’eux, vivant comme des bêtes sauvages, peints de la tête aux pieds et armés d’arcs mortels. Les Sauvageons, c’est comme ça que la plupart des gens les appellent, et quiconque traverse leurs forêts se retrouvera pendu à un arbre, scalpé et hérissé de flèches. Bon débarras, moi je dis.»

«Sauvage! Ne l’écoute pas, mon enfant – tu es un Enfant d’Aerynth, pas un animal. Le traitement brutal que nous ont infligé nos parents ne doit pas susciter la même brutalité chez nous. De tous les peuples prisonniers sur les fragments du Monde, nous seuls, les Aelfborn, avons trouvé un espoir dans le Tournant. Autrefois, nous qui avions le sang mêlé mourions jeune – rares en effet étaient les Aelfborn à atteindre quarante ans, la plupart mourant avant la moitié de cet âge. Certains disent que la Malédiction nous tue avec l’âge, mais plus encore blâment la cruauté et les conflits du Monde. Mais, depuis le Tournant, aucun Aelfborn n’a trouvé la mort.»

«Pas même le pauvre Sesherin, aussi fort ont-ils essayé!»

«Oui, mon frère, pas même lui. Pour la première fois, les Aelfborn peuvent atteindre un âge vénérable, et certains ont trouvé la sagesse qui les attendait. Il y a à présent des Aelfborn qui arpentent les fragments et qui ont vécu plus d’un siècle à présent, et certains parmi eux disent que la Malédiction est une tempête à endurer, mais qui finit par passer avec le temps. Nous n’avions pas les moyens d’y survivre avant, mais maintenant nous n’avons pas d’alternative. Avec la disparition de notre folie, disent nos anciens, vient une nouvelle perception du Monde, et une nouvelle appréciation du Présent. Certains d’entre eux ont lancé un appel à notre race éparpillée, et, pour la première fois de l’histoire, des milliers d’Aelfborn se sont rassemblés pour fonder de nouveaux royaumes, nos propres royaumes. Le plus grand d’entre eux est dirigé par un Rôdeur dont le nom est soigneusement caché. Les gens l’appellent le Roi Bruyère, et certains disent que même les Sauvageons répondent à sa volonté. Les histoires disent que tous ceux qui viennent dans les terres du Roi Bruyère participent à un tirage au sort, et que les jetons tirés leur accordent le statut de membre au sein d’une famille, un groupe d’Aelfborn ayant tiré un jeton de la même couleur. Les anciens servent alors de mentors aux jeunes, et les plus sages aident chacun à supporter la Malédiction. Pour la première fois dans l’histoire, les Aelfborn se bâtissent un foyer, et forgent des liens familiaux. Avec le temps, nous, les orphelins nés de la guerre, ferons trembler nos parents, et nous leur ferons regretter tout le mal que l’Elfe et l’Homme nous ont fait. Ils nous ont renié dans le passé, mais nous, nous aurons notre futur!»

«Arrête avec tes contes de fée! Nous sommes des sang-mêlés – ni plus, ni moins, et nous le serons toujours. Comme si j’allais faire confiance à un autre Aelfborn. Même le Roi Bruyère et ses chers sujets ne pourront échapper à la malédiction. Tout ce que le Tournant a fait fut de rendre notre tourment éternel.»

«C’est ce que nous verrons, cher frère. C’est ce que nous verrons.»

«Où sont les os, les ossements de mon père?»

«Tu devrais le savoir, sot! Ce sont tes mains qui les ont enterrés!»

«C’est faux!»

«Oui, fouille dans ta faible mémoire. Et ton poing, enfoncé dans son crâne épais!»

«Je n’ai jamais fait ça! C’était toi, tout le temps! C’est toi la meurtrière!»

«As-tu oublié, mon cher frère? Nous ne faisons qu’un, toi, moi – et ce bon à rien là! Tu ne te souviens pas?»

«Non! Jamais! Je te tuerai! Je le jure!»

«Pour ça tu aurais besoin de mains, mon garçon. Je me souviens de l’odeur de la chair se détachant des os de père alors que nous le brûlions. Comme il grésillait! La chair, en train de se flétrir et mourir, révélant les os noircis en dessous…»

«Non! Démone, sorcière, sors de ma tête! »

«C’est ma tête aussi, cher frère. Tu ne te souviens pas?»

A partir de là le prisonnier Aelfborn cessa de parler avec l’une des deux voix, et ne fit plus que gémir et pleurer. Après un certain temps, le prisonnier se releva, et tenta d’étrangler l’Inquisiteur Heveron au travers des barreaux de sa cellule. Heureusement, le Templier intendant intervint rapidement, et le prisonnier fut tué.

Je vous ai envoyé cette transcription parce que les révélations qui y sont faites concernant les dénommés Sauvageons et le mystérieux Roi Bruyère corroborent les rumeurs qui ont envahi mon diocèse l’été passé. Je vous demande respectueusement, honoré Licteur, de communiquer ces informations au commandement du Temple dans son entier, car il est certain que l’idée d’une nation organisée d’Aelfborn pourra constituer une grande menace pour nos justes ouailles, comme pour la rédemption de tout Aerynth des Ombres non-nées. Le conseil des Justicars doit prendre connaissance de cette menace en suspens. Je ne vois aucun autre recours sinon de lancer une croisade contre les Forêts Vénérables, dès qu’un nombre suffisant de Templiers aura été réuni.

Humblement écrit le quatre-vingt-dixièmejour de la quatre-vingt-dix-septième année de l’Ascension de Malorn le Juste, le Saint Vivant, Embraseur et Gardien de la Flamme Purificatrice.

Korwin de Mangarth, Confesseur
Tribune de l’Ordre de la Cage de Fer,
Monastère de saint Eldarn le trois fois martyr.


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