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Cicatrices dissimulées - l'histoire d'une magicienne de l'Ordre
Par ::[ thomxxx ]:: le 5/2/2003 Ã 14:15:34 (#3175560)
A l'abri dans son cocon de souvenirs, elle était bien, affichant une bonne humeur que quelques rares situations pouvaient ébranler.
Alors pourquoi ces images revenaient sans cesse ? Etait-ce depuis son premier combat contre l'ennemi ?
La cruauté et la fourberie des Drudges faisaient naître en elle les plus noires de ses pensées. La haine qu'elle avait ressentie il y a des années ressurgissait tout à coup et pouvait enfin s'exprimer à chaque coup de bâton, chaque flamme qu'elle lançait pour les brûler vifs.
Et après chaque bataille, la même question qui se posait : "suis-je digne d'appartenir à l'Ordre ?".
Seule dans la petite mansarde abandonnée qu'elle avait choisi pour y dormir, elle se rappelait les abris, ...et l'horreur.
Ses parents nourrissaient dans la mémoire d'Asheron un respect et une gratitude absolus. N'était-ce pas grâce à ses abris qu'ils avaient pu donner naissance à leur seule fille, Kisaragi Kuon, et l'éduquer dès son plus jeune âge sur les principes de l'Ordre ?
A cinq ans, elle s'amusait déjà avec le feu, changeant la forme des flammes sur la surface pour qu'elles lui ressemblent (avec plus ou moins de réussite). Oui, cette petite serait magicienne, le destin lui avait apparemment déjà tracer la route à suivre.
Les cours de magie étaient longs et comme tous les enfants en avance sur leur classe, nombreuses étaient les leçons où elle s'ennuyait. Au bout de quelques semaines, elle avait trouvé un passage menant à la salle d'entraînement des futurs défenseurs de Dereth.
C'est là qu'elle fit la connaissance d'Ayato, qui du haut de ses dix ans voulait affronter tous les Drudges pour venger sa famille qui faisait partie de leur innombrables victimes. "Jamais je ne serai comme lui" pensait-elle, car même si elle admirait son courage et sa détermination elle ne pouvait comprendre qu'on puisse entretenir une haine si farouche envers un peuple, une race, un individu quel qu'il soit.
Les deux années qui suivirent furent les plus belles de son existence. Toujours fourrés ensemble, les deux gamins montraient l'un à l'autre leurs progrès l'une dans la magie et l'autre dans le maniement de l'épée. Il y avait quelque chose d'autre pourtant, son coeur ne pouvait se tromper. Au bout d'un an ils s'étaient déjà promis au mariage, ce qui faisait un peu sourire les parents de Kuon (mais il ne fallait pas dire du mal de son 'chéri' sous peine qu'elle fît la moue aussitôt).
Le jour arriva où l'on réclamait d'autres volontaires pour aller explorer la surface.
Sachant la tâche périlleuse, les époux Kisaragi ont néanmoins tenu à faire partie de l'expédition. Kuon savait que ce jour allait venir, et bien qu'elle y ait été préparée depuis des années, la fierté qu'elle consacrait à ses parents fut bientôt voilée par la tristesse de leur départ.
Le jour de ses treize ans, ils partirent, la confiant au Temple de l'Ordre pour parfaire son éducation.
Deux ans passèrent sans une nouvelle des explorateurs.
A nouveau, une équipe allait être formée pour rendre compte de la Devastation. Le cycle d'études de Kuon ne se finirait que pour ses vingt ans, elle devait donc attendre encore de longues années avant de savoir ce qu'il était advenu de ses parents.
Ayato était volontaire. Il était resté tout ce temps auprès de Kuon, en lui jurant qu'un jour il irait retrouver ses parents. Avant même qu'elle puisse le retenir, sa décision était prise. Elle s'y résigna, et l'encouragea de tout son coeur. Elle l'accompagna sur le chemin du départ.
"Tous les grands chevaliers donnent un nom à leur épée, quel sera le sien ?" demanda-t-elle en lui désignant sa lame.
"Ma foi je l'ignore, je ne suis pas très doué pour ce genre de choses.. Attends, je crois que j'ai une idée ! Oui ! Je l'appellerai KuonCalibur pour toujours te garder avec moi !"
Elle trouva ce nom tellement ridicule qu'elle ne put s'empêcher d'éclater de rire.
Ils partagèrent ainsi leurs derniers moments heureux.
Car trois mois plus tard, trois des cinquante membres de l'expédition revinrent.
Les Drudges. Encore.
Selon leurs dires ils avaient établi une Citadelle dans l'Osteth.
En guise de provocation et de dissuasion, la vallée menant à l'édifice avait été couverte de cadavres, ceux de toutes les victimes des Drudges ces dernières années. Des corps les uns sur les autres, des ateliers de torture, des pics, des croix... Les rescapés racontent même qu'on peut encore y entendre le cri sourd de leurs âmes torturées.
Kuon tremblait en écoutant ce récit. Puis un des survivants s'approcha d'elle, posa sa main sur son épaule, et ferma les yeux dans un profond soupir.
"Il s'est battu vaillamment, jamais je n'ai vu une telle fougue chez un combattant si jeune. Je suis fier de l'avoir connu et nous lui rendrons tous hommage à la prochaine veillée."
Kuon arrêta de respirer. Ses tremblements se firent plus forts, elle ne contrôlait plus aucun muscle de son corps. Ses yeux plongés dans le vide reflétaient maintenant le feu des torches de l'abri.
"NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!" hurla-t-elle, et dans son cri de désespoir, elle ne s'aperçut que trop tard que de la magie s'y était mêlée. Elle perdit connaissance en constatant la vingtaine de corps calcinés tout autour d'elle.
Elle passa les dernières années de son apprentissage d'abord enfermée, ensuite isolée des autres aspirants magiciens, surveillée en permanence par des gardes.
Les Grands Maîtres magiciens voyaient encore en elle un fort potentiel, si elle arrivait à se débarrasser de toute la haine qui habitait son âme depuis ces jours sombres.
Heureusement, leurs espoirs se concrétisèrent, et en consacrant son esprit sur une seule tâche, reconstruire Dereth au nom d'Asheron, elle devint apte à arpenter la surface avec la prochaine vague d'exploration.
"Suis-je digne de l'Ordre ?" se demanda-t-elle encore une fois dans son sommeil. Comment pourra-t-elle un jour se racheter de son acte inconsidéré ?
Elle se réveillera demain en se disant, comme chaque matin, que vivre pour le bonheur d'autrui restera sa priorité, que reconstruire Dereth et Cragstone en premier lieu sera une tâche ardue mais noble, et que par des lunes et des lunes à servir l'Ordre elle pourra peut-être, un jour, recevoir le pardon d'Asheron.
"Laissons ces souvenirs de côté et attenons-nous à notre tâche, il faut que je sois prête si on a besoin de moi".
Jurant une dernière fois que pour le bien de ses amis ainsi que du sien elle ne raconterait à quiconque son récit, elle s'endormit.
Par Kenavo le 6/2/2003 Ã 11:49:26 (#3182408)
Par ::[ thomxxx ]:: le 6/2/2003 Ã 12:31:30 (#3182692)
En fait, j'ai jamais su faire une histoire vraiment cohérente avec tous les persos que j'ai joué depuis mes premiers JDR sur table :D
Mais quand je commence à bien aimer un perso, à vraiment prendre plaisir à le jouer, ...bin ça vient tout seul, et pouf en 10min le perso a vraiment gagné en profondeur ;) !
Et je prends encore plus de plaisir à le jouer :amour:
Par Napoldée Linwelin le 6/2/2003 à 20:30:56 (#3185505)
Je l'ai lu trois fois :)
Je n'ai pas répondu de suite car je voulais mettre rp...
Enfin j'aimerais bien la recontrer cette dame avec ses" doutes" ...:D
Par ::[ thomxxx ]:: le 7/2/2003 Ã 13:49:50 (#3189823)
Sinon, ravi que ça te plaise ^^
Par Keush le 7/2/2003 Ã 18:15:59 (#3191950)
J'ai beaucoup apprécie, merci pour ce bon moment.
Par Sablor le 8/2/2003 Ã 12:12:53 (#3195848)
Merci pour ce pur moment de bonheur :merci:
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