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Huit dans la balance
Par Eluel le 30/1/2003 à 11:30:16 (#3132506)
vu par la Monde
vu par le Figaro
Le procédé me semble surprenant.
Soutenir quoi ? Il me semblait que, pour le moment, la guerre navait pas éclaté, que Georges Bush devait
fournir des preuves accablantes la semaine prochaine ?
Alors comment soutenir une action qui na pas encore eu lieu et pour laquelle les preuves nont pas encore été apportées ? Ces dirigeants européens auraient-ils des preuves que nous naurons que la semaine prochaine ? Est-ce uniquement un coup médiatique pour intimer lordre de se taire à Chirac et Schröder ? Le but est-il de faire pencher la balance en vue dun soutien futur de lUnion Européenne ? Est-ce ainsi que l'on agit pour décider l'ONU ? Ou bien s'agit-il juste de jeter l'anathème sur l'Irak en nous rappelant que Saddam est méchant et que l'Amérique nous a sauvés des nazis ?
Je suis perplexe.
Par Yeuse Azurée le 30/1/2003 à 12:21:35 (#3132812)
Par Saturnin le 30/1/2003 à 12:26:27 (#3132856)
Provient du message de Yeuse Azurée
Pas déclarée, mais les Etats-Unis ont reconnus avoir d'ores et déjà des forces en IRAK dans le Nord alors ne nous leurrons pas c'est bel et bien commencé. De toute manière ils ont décidé que alors ... je ne vois pas bien comment les en empêcher
je crois que c'est clair de toute façon ils leur faut leur petite guerre que ça plaise ou non :rasta:
Par Ufki le 30/1/2003 à 12:35:43 (#3132926)
Par Brianos-Idole le 30/1/2003 à 12:56:44 (#3133094)
Et surtout, vive l'Europe unie...:rolleyes:
Par Kaal le 30/1/2003 à 14:51:38 (#3133876)
Apparemment, il n'y a qu'une seule bonne option possible et c'est celle de ces deux pays. Ceux qui sont d'un avis différent ont forcément des motivations suspectes. Ils espèrent un retour des USA, ils sont en phase de développement, etc. La France et l'Allemagne, elles, adoptent toujours des positions inspirées par de hautes considérations morales :) Comme lorsque ces deux pays se sont abstenus pour l'élection de Lybie à la présidence de la commission des droits de l'homme de l'ONU :) (Les Américains votant contre, par vil calcul opportuniste, une fois de plus)
Il y a une explication plus simple : ces huit gouvernements estiment que les USA ont raison sur le fond, même s'ils ne sont pas forcément d'accord sur la forme.
Quant à l'unité européenne, la France avec son embargo unilatéral sur le boeuf britannique et l'Allemagne avec son annonce unilatérale qu'elle votera contre une résolution ONU quoi que fassent ses partenaires européens, et bien ces deux pays ne sont pas vraiment bien placés pour donner des leçons.
L'Europe n'est pas une union politique. Elle pourrait le devenir, mais elle ne l'est pas encore. Il est normal que chaque pays suive sa voie dans ses conditions. C'est ce qu'a toujours fait la France et elle a raison. Mais elle doit accepter que d'autres pays fassent leur propre analyse.
Par LooSHA le 30/1/2003 à 15:39:43 (#3134185)
Provient du message de Kaal
La France et l'Allemagne, elles, adoptent toujours des positions inspirées par de hautes considérations morales :) Comme lorsque ces deux pays se sont abstenus pour l'élection de Lybie à la présidence de la commission des droits de l'homme de l'ONU :) (Les Américains votant contre, par vil calcul opportuniste, une fois de plus)
L'abstention a été le fait de tous les pays de l'UE faisant partie de cette commission, soit sept :
Autriche, Belgique, France, Allemagne, Irlande, Suède, Royaume-Uni.
Sources : AFP via Yahoo! et Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
Par Eluel le 30/1/2003 à 15:48:07 (#3134236)
Tu me dis qu'ils sont d'accord sur "le fond" mais pas sur la "forme".
Cela peut décrire également assez bien le positionnement français (j'oublie volontairement Shröder puisque j'avais mis le lien afin de souligner que sa position est due au programme électoral sur lequel il a été élu).
Alors de quel fond parle-t-on ? En quoi, sauf si preuve est faite de "mensonges irakiens", la situation irakienne a-t-elle soudain changé ?
J'ai l'impression que, justement, la forme a une sacrée importance dans toute cette histoire.
Et je continue donc de m'interroger sur le sens que peut avoir ce positionnement soudain de huit pays européens à une semaine des preuves américaines annoncées.
J'ai d'ailleurs trouvé le texte original de ce texte publié par le Times :
http://www.timesonline.co.uk/article/0,,482-559907,00.html
et là où cela frise un peu le grotesque c'est dans le côté "réhabilitons les Etats-Unis" :
"Thanks in large part to American bravery, generosity and far-sightedness, Europe was set free from the two forms of tyranny that devastated our continent in the 20th century: Nazism and Communism."
(qui doit se traduire à peu près par : "Grâce en grande partie au courage, à la générosité et à la perspicacité des américains, l'Europe a été libérée des deux tyrannies qui ont dévasté notre continent au 20ème siècle : le nazisme et le communisme" )
et là où c'est bien fait, c'est que le "We in Europe" (cf. le reste du texte) semble à son tour évoquer l'ensemble des européens...
En somme j'ai plus l'impression d'avoir affaire à un texte de propagande qu'à un simple positionnement politique.
Par Brianos-Idole le 30/1/2003 à 17:02:15 (#3134772)
Provient du message de Eluel
Justement Kaal, que les positions divergent est une chose. Qu'elles soient exprimées dans un texte commun à un moment précis me paraît avoir un tout autre sens.
Tu me dis qu'ils sont d'accord sur "le fond" mais pas sur la "forme".
Cela peut décrire également assez bien le positionnement français (j'oublie volontairement Shröder puisque j'avais mis le lien afin de souligner que sa position est due au programme électoral sur lequel il a été élu).
Alors de quel fond parle-t-on ? En quoi, sauf si preuve est faite de "mensonges irakiens", la situation irakienne a-t-elle soudain changé ?
J'ai l'impression que, justement, la forme a une sacrée importance dans toute cette histoire.
Et je continue donc de m'interroger sur le sens que peut avoir ce positionnement soudain de huit pays européens à une semaine des preuves américaines annoncées.
J'ai d'ailleurs trouvé le texte original de ce texte publié par le Times :
http://www.timesonline.co.uk/article/0,,482-559907,00.html
et là où cela frise un peu le grotesque c'est dans le côté "réhabilitons les Etats-Unis" :
"Thanks in large part to American bravery, generosity and far-sightedness, Europe was set free from the two forms of tyranny that devastated our continent in the 20th century: Nazism and Communism."
(qui doit se traduire à peu près par : "Grâce en grande partie au courage, à la générosité et à la perspicacité des américains, l'Europe a été libérée des deux tyrannies qui ont dévasté notre continent au 20ème siècle : le nazisme et le communisme" )
et là, où c'est bien fait, c'est que le "We in Europe" (cf. le reste du texte) semble à son tour évoquer l'ensemble des européens...
En somme j'ai plus l'impression d'avoir affaire à un texte de propagande qu'à un simple positionnement politique.
Je pense tout pareil, bien dit! ;)
L'auberge espagnole
Par Maharal le 31/1/2003 à 14:46:38 (#3141671)
Provient du message de Kaal
L'Europe n'est pas une union politique. Elle pourrait le devenir, mais elle ne l'est pas encore. Il est normal que chaque pays suive sa voie dans ses conditions. C'est ce qu'a toujours fait la France et elle a raison. Mais elle doit accepter que d'autres pays fassent leur propre analyse.
Apparement, ce n'est pas aussi innocent que ça en a l'air.
C'est même une sorte de plaie béante qui vient de s'ouvrir au sein de l'Union, et qui laissera des traces. Désormais, il y a deux camps : un camp Blair-Berlusconni-Aznar "atlantiste" qui prône un attachement fort de l'Europe pour les USA, et le camp Chirac-Schrôder qui opte pour une Europe plus indépendante et critique sur la politique américaine.
C'est quelque chose qu'il faudra bientôt trancher, et vite avant que ça ne s'envenime.vendredi 31 janvier 2003, 13h56
BRUXELLES (AFP) - Les Européens vont avoir du mal à recoller les morceaux après la lettre des huit dirigeants pro-Américains qui a mis en lumière leurs divisions sur l'Irak, certains diplomates évoquant même le risque d'une crise ouverte au sein de l'UE.
Les journaux européens ne cachaient pas vendredi leur profond pessimisme et leur colère sur l'avenir de l'Union européenne, au lendemain de la publication de la lettre.
Alors que le Premier ministre britannique Tony Blair s'apprêtait à rencontrer le président américain George W. Bush dans sa résidence de Camp David, le texte sur l'Irak dont il est un des principaux artisans continuait à provoquer des dégâts de l'autre côté de l'Atlantique.
Sans doute moins tenu à la réserve que les dirigeants de grands pays comme l'Allemagne et la France, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a laissé filtrer sa colère dans un entretien paru vendredi dans le journal allemand Die Welt.
Parlant d'un comportement "hautement regrettable, scandaleux et non solidaire", M. Juncker a estimé que l'initiative discréditait les signataires pour "remplir une fonction au sommet de l'UE". Une charge clairement dirigée contre Tony Blair et son homologue espagnol Jose Maria Aznar, qui ont fait connaître dans le passé leur intérêt pour un éventuel poste de président de l'UE.
La Commission européenne a tenté publiquement de minimiser la portée de la lettre, mais un commissaire en poste à Bruxelles tient en privé un autre langage.
"C'est une grande déception. L'opinion publique aura raison de se demander à quoi il sert de réunir tous les ministres des Affaires étrangères si les divisions repartent de plus belle dès qu'ils repartent chez eux", dit-il.
Bien plus que la teneur de la lettre, c'est la forme qui a choqué et le caractère secret de l'initiative trois jours seulement après une rencontre des chefs de la diplomatie de l'UE, qui avait permis à la présidence grecque de se féliciter de la "position unifiée" des Européens sur le dossier irakien.
"Et maintenant on fait quoi?", s'interroge un diplomate d'un pays non signataire, selon lequel il est "inutile de s'humilier davantage en réunissant les ministres des Affaires étrangères" pour tenter d'arranger les choses.
Il est très sceptique sur les chances de succès d'un sommet européen extraordinaire sur l'Irak que la présidence grecque aurait le pouvoir de convoquer. "Dans l'état actuel des choses, il paraît difficile de continuer à faire semblant et on n'a rien à gagner à se déchirer davantage", assure-t-il.
Mais, pour un de ses confrères, "s'il s'avère impossible de réunir nos dirigeants sur un sujet pareil, alors les Grecs devraient le dire publiquement pour que les responsabilités de chacun éclatent au grand jour".
Il estime que la crise irakienne sert de révélateur à un autre combat, interne à l'Europe celui-là: "c'est le signe que les hostilités sont déclenchées pour le pouvoir au sein de l'UE élargie. Britanniques, Espagnols et Italiens veulent signifier au couple franco-allemand qu'il a en face de lui une coalition puissante et ne peut pas faire ce qu'il veut".
Dans cette optique, il analyse la "lettre des Huit" comme "un formidable piège pour les Allemands et surtout les Français".
Contrairement aux Allemands, ces derniers n'ont pas exclu le recours à la force contre l'Irak et s'ils finissent par donner leur feu vert "Tony Blair pourra dire à ses amis américains que c'est en grande partie grâce à lui".
En Allemagne et en France, les deux pays de la "vieille Europe", le ton de la presse est particulièrement sombre.
"L'UE ne parle pas d'une seule voix dans la question irakienne. C'est une vérité amère, à laquelle se heurtent tous les projets de +grande puissance+ européenne avec une constitution propre", relève le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ, conservateur).
"Bush et ses huit mercenaires", titre en Une le quotidien français "Libération" (centre gauche), estimant que les dirigeants américains "font pression pour façonner l'Europe en une +communauté euro-atlantique+ à travers son élargissement".
Par |3aR°n le 31/1/2003 à 14:51:26 (#3141711)
Par LoneCat le 31/1/2003 à 15:31:42 (#3141950)
Or les inspecteurs de l'ONU sont comme des couillons, et n'ont strictement rien trouvés. De fait, les Irakiens n'ont certainement pas non plus indiqué comment ils avaient détruit ce qu'ils auraient pu conserver après la guerre du Golfe (pas de coopération active).
Néanmoins, si les US ou autres états (membres de l'ONU) ont des preuves de l'existence de telles armes, ils devaient l'indiquer aux inspecteurs de l'ONU. S'ils se sont abstenus, on peut se demander pour quelles raisons, ou quelle est la véracité de leurs affirmations.
Ici, l'existence de ces armes semble acquise, ça ne fait pas très sérieux.
On peut également se demander quelle est la représentativité de cette déclaration, qui semble plus avoir été faite par des individu que par des états. A ma connaissance aucun parlement national n'a été consulté pour valider un point aussi important. Que je sache on entre pas en guerre sur la base de la simple analyse d'un chef de gouvernement. Il me semble qu'une telle décision doit être ratifiée.
Or il semble que dans tous les pays dont des dirigeants sont signé cette déclaration de soutient à Bush, l'opinion est très largement d'un avis contraire. La position de Chirac et de Schroedder a au moins le mérite d'être en accord avec celle partagée par la majorité de leurs concitoyens. (Voir cette niouze de Reuters relative aux opinions pour les pays concernés).
Si l'on accorde du poids à cette déclaration, on peut également en accorder à celle (d'un avis contraire), faite par des maires de capitales d'Europe (dont Londres et Rome).
Bref: je trouve également cette déclaration surprenante en elle-même. Néanmoins, si l'on considère la prise de position du "couple" franco-allemand, qui n'a manifestement pas consulté les autres membres de l'union européenne et tenté de faire le forcing pour imposer son point de vue; alors on peut considérer cette déclaration comme un coup de gueule et une volonté d'afficher qu'il n'y a pas d'unanimité en Europe.
Ciao,
LoneCat
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