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Le Retour
Par Soir le Sicaire le 18/1/2003 à 3:23:51 (#3046405)
Il essayait de respirer silencieusement. L'attente se faisait longue, caché dans ce buisson parmi les arbres, au bord de la clairière. Cette clairière, si paisible, un des lieux préférés du mort-vivant. Les traits d'un baroudeur un peu burinés par l'âge, un collier de barbe grise et une puissante musculature, il avait l'air d'être sûr de lui. Mais la douce chaleur de l'été et les bruits de la forêt ne pouvaient dissiper le creux d'inquiétude au fond de son ventre. Il assura sa prise sur son épée blanche.
Lespace dun instant, ses pensées glissèrent vers ses souvenirs
Lhomme, un Colon grand et sec, qui lui expliquait que la fumée le ferait rêver, que dans ce rêve il rencontrerait le saint des Colons, quune épreuve lui serait donnée, que sil réussissait à prouver sa pureté en passant lépreuve, il gagnerait le droit de voir le saint réellement. La couche de pierre, la fumée épaisse qui à peine inhalée la plongé dans ce rêve
Le saint des Colons, un homme également grand et sec, aux cheveux et à la barbe blanche, à létrange regard aveugle
et lépreuve
débarrasser la clairière du mort-vivant qui y vient très souvent.
Un craquement attira lattention du guerrier. Il se tassa un peu et observa la forêt. Rien. Il ne savait depuis combien de temps il était là. Des heures sans doute. Son attention errait, tiraillée entre la clairière et ses souvenirs. Il en avait si peu, des souvenirs. Il sappelle Macsteel. Il sait se battre. Presque rien dautre
Lautre Colon, qui lui a dit que le saint pourrait lui rendre la mémoire, est un de ses plus anciens souvenirs, il date de deux jours. Ce Colon qui lui a demandé ne pas parler de lui aux autres Colons. Un Colon qui refuse daller dans la vallée sacrée, appartenant par droit divin aux Colons, et qui préfère son jardin à une constante guerre contre les trolls habitant la vallée, cest un Colon qui a fait le mauvais choix vis-à-vis des siens, a-t-il dit.
Un autre craquement, plus net, ramena Macsteel dans le présent. Quelque chose approchait, définitivement. Le visage de la belle et froide paladine qui commandait les Colons traversa lesprit de Macsteel. Drôle de moment pour penser à une femme, se dit-il.
Des bois sortait une haute silhouette en armure sombre, une épée noire à la main. Macsteel pensa « Tss tss pas juste cette épreuve, il a une armure et moi je suis aussi nu que le jour de ma naissance »
Par Soir le Sicaire le 18/1/2003 à 10:53:40 (#3047134)
Que faisait ce monstre, maintenant ? Arrêté, il semblait contempler quelque chose. Mac attendait, somme toutes assez calme. Peut-être, avant, était-il normal pour lui de chasser les morts-vivants ? Le fantasme dêtre un puissant et valeureux guerrier leffleura. Mauvais moment pour lintrospection, se demander sil était une brute sanguinaire où un être profondément bon attendrait. Macsteel se déplaça un peu, lentement, très lentement, posant le pied là où, il espérait, aucun son ne le trahirait.
Le mort-vivant était toujours immobile, lui tournant le dos, regardant quelque chose dans les branches. Qui avait été cet homme ? Macsteel se demanda un instant si, dans sa vie, cet homme avait eu des enfants, des amis, puis il se pencha un peu, par curiosité, pour voir ce que la créature regardait. Un oiseau bleu, magnifique, paisible, sur une branche
Macsteel eut limpression de chuter dans un puits sans fin. Une infinie tristesse balaya son âme, une vague de nostalgie, comme si cet oiseau avait été important dans sa vie passée et perdue. Il se reprit, releva son arme et regarda le mort-vivant, qui ne sétait rendu compte de rien. Macsteel était troublé. Peut-être ce mort se rappelait-il aussi avec nostalgie sa vie. Macsteel leva lépée pour le frapper. Il hésita. Après tout, cet homme était peut-être innocent, le cur bon, malgré son apparence et son épée.
Dun geste brusque, suivant son intuition, Macsteel planta son épée dans le sol, et dit :
« Magnifique oiseau. Je ne sais pourquoi il provoque tant de tristesse chez moi. »
Surpris, le mort-vivant se retourna dun bon, lépée noire dressée. Il regarda Macsteel, puis lépée blanche plantée dans le sol. Après un instant, il sembla se détendre, baissa son arme, et regarda loiseau à nouveau.
« Moi en tous cas je le sais. La couleur préférée de ma femme était le bleu. Et elle me manque terriblement. »
« Où est votre femme ? »
« Morte depuis longtemps, elle mattend au séjour des morts. » Il regarda à nouveau Macsteel, la tristesse reconnaissable même sur son horrible visage décomposé. « Mais je ne peux la rejoindre. Jétais en train de réaliser un chef duvre, fierté de nimporte quel artisan, quand elle mattendait, à la croisée des chemins. »
Le mort-vivant sortit une magnifique corde dorée de son sac, avec des capuchons de métal à chaque bout. « Cette corde était ma grande oeuvre, celle qui allait faire ma gloire auprès de mon seigneur. Je savais que ma femme mattendait, jai préféré terminer la corde. Quand mon apprentie est entré en hurlant que ma femme était morte, jai enfin laissé tombé la corde, trop tard. Des bandits lavaient tuée. Fou de chagrin, je suis venu ici, ils avaient leur campement dans cette clairière, à lépoque. » Il regarda la clairière, perdu dans ses souvenirs.
« Je me suis rué contre eux, jai même réussi à en tuer deux avant de mourir. Et maintenant je suis coincé ici. En partir est simple, pour moi. »
Il montra, dans lherbe, un petit objet de métal, dans lequel était serti un diamant.
« Je lai perdu ici avant de mourir. Il suffit que je le mette dans son emplacement sur le bout de la corde, et elle sera terminée. Alors je pourrai enfin rejoindre ma Iseult. »
« Pourquoi ne le faites-vous pas, alors ? »
« Parce que javais la corde sur moi, avant de mourir, et que je lai toujours. Mais je navais plus le diamant, et maintenant je ne peux plus lattraper. »
De sa main gantée de noir, il traversa le diamant sur le sol. Macsteel, songeur, se pencha et ramassa le diamant. Une fortune. Il avança la main vers la corde. Le mort-vivant, soudain tendu, lui donna lentement la corde. Macsteel lattrapa et plaça le diamant à son extrémité.
Le mort-vivant éclata de rire. Un rire de profond bonheur, de soulagement. Il serra Macsteel entre ses bras, létouffant de puanteur.
« Étranger ! Tu mas libéré
»
Il tomba à genoux et murmura : « Garde la corde, je ten fais cadeau. Iseult ! Enfin
je te
retrouve
» et sécroula, immobile à jamais.
La couche de pierre, sous Macsteel, était dure et froide. Il était désorienté. Il portait son armure, comme avant, mais il navait pas de corde dorée dans les mains. Au loin, au fond de limmense salle, il entendait faiblement la voix de la paladine. Étourdi, il se redressa. Plus de trace de fumée. Devant lui, assis, un doux sourire illuminant son visage, se tenait le saint.
« Seul les Colons, comme moi, ou les êtres au cur pur peuvent mapprocher, Macsteel. Et tu as réussi lépreuve, tu es pur. Lève-toi et approche. »
Macsteel, pas très solide sur ses jambes, se mit debout et vint près du saint.
« Je vois que ta mémoire a été effacée par une puissante magie. Mais je vais pouvoir la restaurer. »
Macsteel se sentit immensément soulagé et reconnaissant. Puis il vit un couteau de cérémonie sur un meuble, à coté. Dun geste rapide il sen empara et poignarda le saint. Un crépitement, quand la lame pénétra la poitrine, fut couvert par le cri du saint.
Dautres cris dalarme répondirent, des bruits de course. Macsteel regarda le saint tomber au sol, mortellement touché.
Par Soir le Sicaire le 18/1/2003 à 22:30:20 (#3050811)
« Ne le tuez pas ! » La voix du saint était faible mais autoritaire. Les gardes le plaquèrent violemment au sol. La paladine se pencha sur le saint, mourrant. Elle invoqua la bénédiction divine, pour le guérir de sa blessure. Mais cela neut aucun effet.
« Impossible ! Cela ne marche pas ! » sécria-t-elle, le visage marqué par la peur et la colère.
Le saint, dune voix de plus en plus faible, répondit : « Ce nest pas vraiment la blessure du couteau qui est en train me tuer, mais un sortilège. Jy résiste mais mes forces sépuisent. Je vais mourir, et tu ny peux rien, Yafon, ma fille. Aie foi, je rejoins la Lumière. »
À ces mots, la paladine donna limpression quelle allait seffondrer en larmes
Mais elle ne pleura pas. Elle leva un masque de fureur vers Macsteel et hurla : « POURQUOI ?!? Pourquoi avoir tué ce saint homme, qui a passé son temps à soigner les autres ! »
Elle se leva, sortit son arme et sapprocha de Macsteel, toujours immobilisé par les gardes. « Le saint était comme mon père, comme le père de tous les Colons, je vais te tuer ! »
Là encore, la voix très faible mais parfaitement claire du saint séleva : « Non, au contraire, ma fille, protège-le. » Elle sarrêta, confuse. « Le protéger, cet assassin, alors que vous allez mourir ? Et que vous mort, le peuple des Colons va être obligé de quitter la Terre Sacrée ? »
« Il ne la pas fait de lui-même. » reprit le saint. « Son amnésie a fait de lui un être pur, mais caché en lui une magie a pris le contrôle de son esprit, pour quil me tue. » Il parlait de plus en plus difficilement. Il tourna la tête vers Macsteel. « Macsteel, je naurai plus le temps de te rendre la mémoire. Je vais mourir. Le peuple des Colons vit dans la Vallée Sacrée parce que jai activé la bénédiction de la Grotte de la Lumière, au fond de la vallée. Maintenant que je disparais, en quelques semaines cette bénédiction va séteindre. » Il reprit son souffle. Les gardes Colons et Yafon, la paladine, étaient pales, le visage décomposé, comme si leur monde seffondrait.
« Écoute-moi, Macsteel, parce que tu mas tué, le peuple des Colons est condamné à quitter sa terre ou à y mourir, car nul être humain ne peut vivre dans la Vallée Sacrée sans la protection dune bénédiction divine. Je maintenais cette bénédiction active à travers la Grotte de la Lumière, pour tous les humains dans la vallée. La Lumière de la Grotte va faiblir, séteindre
sauf
sauf si de ta propre volonté, toi qui mets fin à mes jours, tu sacrifies ta vie dans la Grotte, la nuit la plus courte de lannée, bientôt
»
A ces mots, les gardes échangèrent un regard despoir, Yafon, la paladine, ouvrit de grands yeux en dévisageant Macsteel. Le saint reprit : « Je ne
te.. demande .. rien
Je sais.. que ton cur est réellement.. pur. Fais
ce que ton cur.. te dictera
En fin, de compte, ce sera bien. » Il ferma les yeux, sa tête saffaissa.
« Nooon ! » cria Yafon, se précipitant pour le prendre dans ses bras. Le saint rouvrit les yeux, plongea son regard aveugle dans les yeux violets de la paladine, et murmura « Je taime, ma fille
». Il cessa de respirer.
Elle le serra fort, contre lui, ses vêtements et ses longs cheveux noirs teintés de son sang, puis, le visage froid et contrôlé, se tourna vers Macsteel. « Si tu ne te sacrifies pas, je te tuerai. »
Par Coras le 19/1/2003 à 0:39:58 (#3051376)
Par Soir le Sicaire le 19/1/2003 à 1:40:16 (#3051427)
Provient du message de Coras
/clap pour le boulot !
Merci d'avoir fait remonter ce post :merci: :) . La dynamique des messages est telle qu'en quelques heures il s'enfonce dans le profondeurs :maboule:
Par Douze le 19/1/2003 à 2:47:47 (#3051623)
:merci:
Par Delou Hilys le 19/1/2003 à 2:48:46 (#3051626)
Par Soir le Sicaire le 19/1/2003 à 20:18:29 (#3055481)
Yafon répliqua : « Peut-être. Peut-être est-ce vraiment ta personnalité réelle qui est ressortie. Je pense que tu es un assassin, un homme corrompu, venu ici sous le déguisement de ton amnésie, pour tuer. Je doute que tu veuilles te sacrifier ! »
Macsteel resta un instant songeur, son regard allant de Yafon au saint, pensant aux Colons obligés de quitter leurs foyers à cause de lui. Il se sentait coupable. « Yafon, peut-être as-tu raison, je ne sais, tu as entendu le saint, je ne sais pas qui je suis. Je suis peut-être un fou sanguinaire, utilisé pour cela par je ne sais qui. Je suis peut-être un ennemi de votre peuple, les Colons, et si cela se trouve, javais de bonnes raisons de tuer le saint. Je nen sais rien. Ce que je sais, là, maintenant, cest que je me sens malade davoir fait cela. Que je ne veux pas que des milliers de gens abandonnent leur vie, leur pays, à cause de moi. Moi seul peut réparer cette situation, visiblement. Je nai pas vraiment le choix, en fait. Je suis obligé de me sacrifier. Je te suivrai jusquà cette grotte. » Il se sentit déjà un peu mieux, à la fois triste et soulagé, davoir pris cette décision.
Yafon le regarda, lair un peu troublée. Elle réfléchit un instant avant de répondre à voix basse. « Je ne comprends pas. Qui peut avoir monté cela ? Cela dépasse les possibilités de nos ennemis, les trolls, ces brutes violentes
» Elle se reprit. « La nuit la plus courte de lannée est dans quelques nuits. Je vais temmener dans la vallée, nous partirons demain. Cet après-midi le saint sera enterré. Tu attendras notre départ en cellule. »
Elle sadressa aux gardes : « Écoutez bien, je ne le répèterai pas. Nous allons annoncer que le saint a été assassiné, mais que les circonstances de sa mort sont gardées secrètes pour des raisons de sécurité. Dites aussi que nous avons une chance de garder la Grotte de la Lumière activée. En aucun cas Macsteel ne doit être désigné comme lassassin, je nai pas envie que quelquun décide de faire justice et le tue. Que personne ne sache non plus que cest grâce à lui que la Grotte peut être activée définitivement. Je vous tiens pour responsables de la façon dont les informations circuleront. Mettez-le en cellule, et préparez notre voyage vers la Vallée Sacrée, demain matin. Nous irons chez la famille Cirius. »
Ils la saluèrent et firent signe à Macsteel de les suivre.
« Yafon mimpressionne. » dit Macsteel aux gardes, juste avant de renter dans sa cellule.
Un des gardes le regarda sans aménité et répondit : « Elle a lair très dure, mais tous savent quelle a du cur et quelle sait ce quelle fait. Cest le meilleur chef que le peuple des Colons nait eu depuis longtemps, et tous les gardes sont prêts à mourir pour elle. »
La lourde porte se referma derrière Macsteel. Il était prisonnier.
Par Coras le 19/1/2003 à 22:04:44 (#3056185)
Par Olwenn le 19/1/2003 à 23:26:27 (#3056692)
Par Aiaalm le 19/1/2003 à 23:49:45 (#3056838)
Par Diandra le 20/1/2003 à 13:35:23 (#3059798)
:) :)
La Suiteuh !!
Par Soir le Sicaire le 20/1/2003 à 20:19:29 (#3063030)
Même lors de lattaque des elfes, après le passage des Portes dOdin, elle ne parla que pour donner des ordres, clairs et efficaces. Les Colons étaient de redoutables combattants, en particulier lavalonien, thaumaturge dont les flammes avaient mis en déroute ladversaire.
Puis ils arrivèrent au sud de Bledemeer Faste, le fort Midargdien, près dun poste de garde abandonné. Là, leurs éclaireurs, arc à la main, se fondirent dans la végétation. Ce nest que lorsquils revinrent assurer que la zone était vide que la troupe alla plein Est et passa dans une étroite gorge montagneuse dont Macsteel naurait jamais soupçonné lexistence.
Macsteel avait été ébloui par la Vallée Sacrée. Plus chaude quil naurait pensé, des forêts et des prairies, une immense vallée protégée par les montagnes sétendait sous ses yeux. Lair était pur, parfumé.
Et Yafon parlait. Dabord de tout et de rien, de lendroit où elle était née, dans cette vallée. Du mariage de son frère. Du premier agneau quelle avait vu naître. Macsteel voyageait plus détendu, en lécoutant. Mais les doutes lassaillaient. Peut-être avait-elle conscience quil fallait quil se sacrifie de lui-même, et essayait de lapprivoiser. Ou peut-être sa conscience de paladine la titillait, en considérant que peut-être un innocent, victime de sorcellerie, allait périr pour leur peuple.
Puis elle a raconta lhistoire des Colons. Mille quatre cent ans auparavant, alors quAlbion nexistait pas encore en tant que royaume, cette vallée avait la réputation dêtre maudite pour les humains. Sil ny avait pas un prêtre auprès deux, concentré en permanence sur ses bénédictions de protection, ils mourraient. Personne, à part les animaux et les plantes, ne vivait ici.
Puis un homme saint explora la vallée. Il trouva la Grotte de la Lumière, pleine dune extraordinaire énergie spirituelle, et y transféra ses bénédictions. La grotte, désormais, permettait aux humains de vivre dans cette vallée. Ils vinrent en nombre coloniser ce paradis caché. Ils furent reconnaissants au saint, et à la Lumière, pour leur avoir donné cet endroit.
Trois siècles passèrent. Puis des trolls arrivèrent, en détresse, chassés de chez eux par une guerre terrible. Les Colons les accueillirent. Ils sinstallèrent dans un contrefort de la vallée et les deux communautés vécurent en paix, chacune apportant quelque chose à lautre.
Environ cent ans après larrivée des trolls, des Colons prirent les armes contre dautres Colons, pour une histoire de terre. Nul ne sait si cest lié, mais la bénédiction de la Grotte de la Lumière se mit à faiblir, les Colons à mourir. Certains y voient une punition divine.
Il fallut partir, ce fut lexode. Après quatre siècles disolement, les Colons nétaient plus les bienvenus dans les régions de ce qui allait devenir Albion. Ils y ont passé des siècles traités comme des parias, des étrangers, mais ils ont gardé leur identité et leurs croyances. Ils savaient quun jour ou lautre, la Lumière leur rendrait la Vallée Sacrée.
Ils attendirent neuf cent ans. Il y a environ un siècle, le saint que Macsteel a tué est allé dans la Vallée Sacrée, tenter dactiver la Grotte, comme bien dautres Colons religieux avant lui. Mais lui a réussi. La Lumière donnait de nouveau la vallée aux Colons. Ils y sont retournés, mais les trolls sétaient installés partout, il y eut une guerre. Mieux armés et entraînés, les Colons repoussèrent les trolls dans leurs contreforts dorigine, une région montagneuse doù il est impossible de les déloger. Puis il recolonisèrent la vallée.
Depuis, la Vallée Sacrée est à nouveau aux humains, par la grâce de la Lumière. Une sorte de paradis, ne serait-ce la guerre constante contre les trolls.
Macsteel, avec un autre guerrier, nettoyait une grosse volaille. Le campement, dans une petite clairière, était baigné par la lumière de lété. Des Colons sinstallaient sous les arbres, tandis quau centre de la clairière, quelquun plaçait des pierres pour préparer un feu pour le repas de midi. La viande était prête à griller. Notchic, le thaumaturge, proposa de faire une expérience, tenter dutiliser un peu de pouvoir magique pour créer un feu pour cuire la viande.
Certains le regardèrent avec une moue dubitative. Il se concentra, produisit une magnifique petite flamme sous la volaille
puis fis une grimace, comme si quelque chose nallait pas. Un instant après, une boule de feu apparut sur les pierres, et la viande fut carbonisée.
En mangeant ses biscuits secs, le regard noir envers Notchic, Yafon reprit.
« Nous allons dans une ferme, pas très loin de la Grotte de la Lumière. En attendant la nuit du sacrifice, nous resterons avec les Cirius, les Colons de cette ferme. Que tu connaisses les gens qui désormais dépendent de toi, Macsteel ! Nous devrions y être assez tranquilles, cest à lopposé de la région des trolls. De là, nous ferons une reconnaissance vers la Grotte, pour nous assurer quil ny a aucun problème, on ne sait jamais avec ces brutes de trolls.»
Macsteel, songeur, répondit : «Ces brutes
En neuf cent ans, sans doute se sentent-elles chez elles. Pourquoi ne pas sentendre avec les trolls ? Il ny a pas assez de place pour que tout le monde vive en paix ? »
Un garde eut un ricanement ironique. Yafon dit. « Si, sans doute. Mais dabord pour sentendre, il faudrait se comprendre. Or presque plus personne ne sait parler les langues des autres royaumes. Nous ne comprenons pas les trolls, ils ne nous comprennent pas. De plus, ils sont violents, meurtriers, pas très intelligents, pas beaucoup mieux que des bêtes féroces, hélas. Ils ne sont pas pacifiques, Macsteel, loin de là ! »
Elle haussa les épaules et reprit : « De toutes façons, même si on le voulait, ce serait impossible. Rappelle-toi quils appartiennent au royaume de Midgard, et nous à Albion. Et nos royaumes sont en guerre. Penses-tu que lon nous laisserait faire la paix ici ? »
Macsteel resta silencieux.
Yafon reprit, avec lombre dune douceur dans la voix : « Je regrette que le destin timpose une épreuve pareille, Macsteel. Mais il faut assumer tout ce que lon fait, dans lexistence. Toi, ta vie pour celle dun peuple. Nous, une guerre pour une terre de droit divin. Nous ne comprenons pas toujours le pourquoi, Macsteel, mais nous savons ce quest le bien et le devoir. »
Alors quils se remettaient en route, au loin, Selicia lelfe pourvoyeuse de mort pensait à ce groupe dAlbionnais, contre qui il avait fallu fuir, près des Portes dOdin. Elle était sûre davoir reconnu un des guerriers. Ainsi il est revenu, se dit-elle.
Par Panda Mc Keen le 20/1/2003 à 20:33:50 (#3063147)
Allez, au bioulot !
Par Soir le Sicaire le 21/1/2003 à 7:18:07 (#3065545)
Provient du message de Panda Mc Keen
:lit:
Allez, au bioulot !
Mèheu je viens de poster !
Par Gannon Darmon le 21/1/2003 à 8:39:52 (#3065679)
non non ne reviens pas ici pour lire les messages de félicitation...t'as du boulot ! la suite !! aller hop hop ...
Par Dalhamar le 21/1/2003 à 8:46:28 (#3065696)
:lit: :amour:
Par Desolation le 21/1/2003 à 9:07:16 (#3065778)
Par Soir le Sicaire le 21/1/2003 à 12:15:20 (#3066986)
Au loin, dans la lumière entre le jour et la nuit, on distinguait deux grandes fermes, deux groupes de bâtisses, en fait. Il faisait encore doux, Macsteel regarda longuement les maisons, les montagnes, les étoiles. Il se sentait bien, à la fois très vivant et serein.
Yafon dit : « Nous y serons dans deux heures. Nous nous installerons dans les granges. » Elle continua à voix très basse, comme si elle se parlait à elle-même : « Jaime bien les deux familles qui habitent là, les Cirius et les McGregor. Des gens solides. Je minquiète pour eux
Pour tout mon peuple... Que vont-ils devenir ? »
Macsteel comprit quelle craignait quil ne se sacrifie pas. Le parfum des herbes et des arbres embaumait. Macsteel ressentit comme un coup de poignard, une profonde tristesse qui perça son coeur. Il soupira. Cette nouvelle vie serait décidément courte, songea-t-il. Il dit : « Yafon, je ferai ce que je pense être juste, ne tinquiète pas. Cest tout ce que lon peut demander à un homme. »
Yafon resta quelques secondes à réfléchir. Puis elle se tourna vers Macsteel et lui dit dune voix douce : « Lors de lattaque des Elfes, aujourdhui, jai arrêté mon chant de bénédiction divine, pour en changer. Jai eu la surprise de tentendre chanter aussi. Un chant de paladin, invoquant les soins de la Lumière. Mais rien ne sest passé, ton chant était sans effet, comme si la Lumière ne técoutait pas. »
Macsteel eut lair surpris. Il dit : « Je ne me souviens pas davoir chanté. »
Yafon hocha la tête et reprit : « Jy ai beaucoup songé. On dirait que tu faisais cela machinalement, presque inconsciemment. Macsteel, je crois que tu es un paladin déchu. Tu nas plus les pouvoirs de serviteur de la Lumière, probablement parce que tu as fauté, dans ton ancienne vie. »
Macsteel resta coi, en lui quelque chose essayait de se réveiller, comme si les paroles de Yafon provoquaient un écho dans sa mémoire.
Yafon reprit dune voix plus ferme :« Macsteel, ou qui que tu sois, je ne crois pas au hasard. Cest la Lumière qui décide de nos vies et place les épreuves devant nous. Je crois que la Lumière a placé cette dure épreuve devant toi comme une chance de rédemption, pour que tu fasses le choix du Bien contre le Mal. »
Macsteel était troublé. Il répondit : « Je ne suis pas sûr que les trolls représentent le mal. »
Yafon, irritée, haussa la voix : « Écoute, Macsteel, je fais un effort pour oublier que tu as tué le saint, car tu as été manipulé et tu peux être innocent ! Mais ne me pousse pas à bout ! Qui es-tu donc pour contester les décisions de la Lumière ? La Lumière a étendu sa bénédiction pour permettre aux hommes de vivre ici, elle a donné cette terre aux Colons, la Lumière, Macsteel, pas un seigneur humain ! Et puis, oublies-tu que cest la guerre ? Nes-tu pas Albionnais et les trolls Migardiens ? Ne dois-tu pas faire passer ta vie après ton royaume ?? »
Yafon prit une grande respiration. Elle reprit, essayant de parler posément : « Le problème est que pour toi, tout cela nest quune question de principes, de beaux discours. Tu raisonnes de manière logique, mais ici il ne sagit pas seulement de logique, Macsteel. »
Elle montra les fermes au loin et dit : « Il sagit dhommes, de femmes, denfants. Il sagit de personnes qui vivent, aiment et meurent ici, Macsteel ! »
Elle fit un réel effort pour se calmer. « Macsteel, je vais faire ce que je sais faire : organiser. Demain jenverrai un message pour demander des soldats Colons supplémentaires, ils seront là dans deux jours. Nous mènerons alors une reconnaissance vers la Grotte Sacrée, pour sassurer quil ny a pas de trolls dans les environs. Il nous restera plusieurs jours. Profites en pour sentir ce que ton coeur te dira à propos des familles de Colons avec qui lon vivra. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que les autres, et tu verras bien si les gens qui vivent ici méritent dêtre sauvés ou pas. »
Elle lui tourna le dos et rejoignit les autres. Macsteel la suivit et ils repartirent vers leur destin.
Par Paice le 21/1/2003 à 12:37:59 (#3067156)
/clap
Par Soir le Sicaire le 21/1/2003 à 14:49:34 (#3068229)
Provient du message de Paice
Je reste sur le post, impatient de voir la suite....
/clap
merci :merci:, cela motive :)
Par Muricia le 21/1/2003 à 15:28:27 (#3068584)
je te mets ici la même réponse que sur notre forum : J'adore :amour:
Par Soir le Sicaire le 21/1/2003 à 23:36:44 (#3072205)
Par Soir le Sicaire le 21/1/2003 à 23:37:26 (#3072214)
Macsteel essuya son front. Cette petite pause faisait du bien. Cela faisait trois jours quils travaillaient à construire une nouvelle grange pour les Cirius, afin de remplacer celle brûlée par la foudre. Les soldats demandés par Yafon nétaient arrivés quaujourdhui, retardés par des troubles avec les trolls, au nord de la vallée. La reconnaissance aurait lieu demain.
Macsteel regarda la grange. Le plus gros du travail était fait, pensait-il, sans être très sûr de lui. Lexpert, cétait McGregor, le chef de la famille dà coté. Étrange et attachant bonhomme, ce McGregor. Un clerc de la Lumière, mais ayant tellement soigné danimaux dans toute la vallée que depuis, il réussissait rarement à soigner ses frères humains. Il fourmillait didées ingénieuses mais parfois farfelues, dont il était clair que certaines étaient impossibles à réaliser, comme un oiseau mécanique. McGregor se tourna vers Mac, montra lentrée de la grange, et dit « Nous irons travailler ici. » Il ajouta avec un sourire espiègle « Ne te casse pas la tête, je te montrerai quoi faire. » Macsteel fronça les sourcils, la première fois que McGregor lui avait montré quoi faire, tout le monde avait rigolé, Macsteel nayant pas compris tout de suite la blague de McGregor. Mais il se contenta de hocher la tête. Il y avait encore du travail à faire.
Quand Cirius, le lendemain de leur arrivée, lui avait demandé sil voulait aider à la construction de la grange, Macsteel avait spontanément accepté, à la surprise du Colon.
« Et bien, Macsteel, cela me fait plaisir que tu acceptes ! Deux bras de plus seront utiles, crois-moi, il nous faut finir cette grange rapidement, il y a tant de choses à faire
Tout le monde sy mettra. Nous, les McGregor, même Yafon et les gardes. »
Macsteel sourit, et désignant lépée courte au coté de Cirius lui dit : « Mon intuition me dit que vous savez autant vous en servir que du reste de vos outils, à la ferme. »
Cirius sourit : « Oui. Je suis un guerrier, autant quun fermier. Nous navons jamais été attaqués, ici, aussi loin des trolls. Mais quand la situation lexige, je rejoins les gardes et je vais combattre. »
Macsteel hocha la tête. Cirius ajouta : « Nous les Colons avons retenu la leçon. Il y a des siècles, la guerre civile qui a valu notre exil a commencé parce que deux puissantes familles se disputaient une terre, alors quil restait des terres à coloniser dans la Vallée Sacrée. Aujourdhui, quand une famille de Colons est installée, elle a tendance à soccuper de ses affaires et à se replier sur ses besoins. Si lon permettait cela, le peuple des Colons ne pourrait vivre longtemps. Pour que lon reste unis, il faut que chaque citoyen soit prêt à servir. » Il haussa les épaules. « Rien que de très naturel, tu vois. »
Macsteel, reproduisant les gestes de McGregor, aimait cette solidarité. Il se sentait bien, ici, sous le ciel bleu, à travailler avec les autres sur quelque chose de simple mais dimportant pour ces deux familles. Un peu partout, les hommes et femmes sactivaient, montaient, sinterpellaient, lambiance était bon enfant, même si le soleil asséchait tout le monde. Il avait un peu limpression davoir trouvé une famille. La vieille Marcée, hier soir, un peu extra lucide, lui a dit quil sétait donné la mort
Macsteel se demandait ce que cela voulait dire, pourquoi était-il vivant sil sétait donné la mort, quand un cri le fit sursauter. Un cheval de trait, tirant une grosse poutre que lon mettait en place, sétait affolé, et essayait de fuir. La poutre, coincée dans la structure de bois de la porte, cassa un des piliers. Un des cotés de la grange en construction menaçait de sécrouler, avec des constructeurs dessus, à cause dun pilier qui commençait à pencher. Macsteel bondit vers la corde attachée au haut du pilier et tira de toutes ses forces en sens inverse. La charpente et ses charpentiers, plusieurs centaines de kilos, continua inexorablement à glisser, tirant Macsteel, incapable de retenir une masse pareille. Alors quil hurlait « Aidez-moi ! », plusieurs Colons se précipitèrent à ses cotés, pour tirer. Les charpentiers, en haut, sautaient et descendaient ; en quelques instants, tout le monde avait évacué. Mais la charpente gauche continuait à glisser, si elle sécroulait toute la grange serait à reconstruire ! Chaque centimètre de la corde fut bientôt pris, les mains, les bras, les muscles, hommes, femmes, ils tiraient, le pilier lentement se remis en place
et une autre poutre se mit à glisser, sans corde pour la retenir
À la surprise de Mac, la femme devant lui cessa de tirer la corde et se précipita vers son bâton. Elle le pointa vers la nouvelle poutre qui glissait, et prononça une rapide formule. Un amas de glace apparut, coinça la poutre où elle se trouvait.
Lespace dun instant, plus personne ne bougea. La charpente ne bougea pas non plus. Puis tout le monde sagita, pour consolider immédiatement la grange !
Une heure après, les dégâts étaient complètement réparés. Tout le monde se félicita, Macsteel reçut sa part daccolades. Cétait une sensation étrange, agréable, comme si lon avait gagné une bataille, mais sans guerre. Deux petites filles sapprochèrent de son groupe, la petite blonde Maevelle, fille de Cirius, et son amie brune, Shana McGregor. Elles portaient des plateaux de gobelets de terre cuite. McGregor sourit : « Du cidre frais ! Cela nous fera du bien ! » Maevelle sarrêta près de Macsteel, et du haut de ses neuf ans, lui fit une petite révérence. En sappliquant, elle dit, comme récitant un texte : « Sire Macsteel, cest un honneur de servir un grand guerrier comme vous. »
Macsteel sourit à son tour et répondit : « Oh, gente Maevelle, je ne suis quun guerrier comme les autres, mais cest avec plaisir que je prendrai le cidre ! ». Maevelle prit un air sérieux, et dit : « Cest toi qua tiré la corde en premier, jai vu ! Je sais que tu es un grand guerrier, si jamais les méchants mattaquent, tu me protègeras, et quand je serai grande, je te pouserai ! » Sur ce, elle partit avec son amie, insouciante, servir dautres travailleurs. Macsteel la regarda partir, attendri. Puis il songea quil népousera personne. Son estomac se serra. Il avait peur de mourir.
Plus tard, après la toilette à la cascade, les deux familles et les gardes se retrouvèrent pour un banquet, autour dun grand feu de bois sous les étoiles. Une fois le repas terminé, Sentix, un ménestrel grand et massif comme un ours, chanta des chansons comiques, où un apprenti sorcier ratait ses expériences de la façon la plus catastrophique pour ses voisins. Puis il chanta la douceur de vivre dans la Vallée Sacrée, en paix. Yafon vint sasseoir près de lui, et écouta en silence la voix et les notes se mélanger aux bruits de la nuit dété. Michna sapprocha deux, donna une bouteille à Macsteel.
« Mon cher Macsteel, tout le monde a apprécié ton coup de main, ces trois jours. Et linitiative que tu as eu, tirer la corde. » Macsteel, un peu fasciné par la femme de Cirius, voulut protester : « Ce nest rien.. » mais celle-ci lui dit en souriant : « Chut ! Voici une bouteille de lalcool que nous produisons ici. Il est très bon. Garde-la pour une grande occasion ! ». Elle repartit. Macsteel regarda la bouteille, tout à coup exclu de la fête, sa dernière occasion était si proche
Yafon le regardait, triste elle aussi.
Par Aiaalm le 22/1/2003 à 0:41:33 (#3072659)
Par Soir le Sicaire le 22/1/2003 à 7:16:26 (#3073352)
Provient du message de Aiaalm
Superbe, vivement la suite :)
Merci :) :merci: On tachera de faire ça aujourd'hui :)
Par Soir le Sicaire le 22/1/2003 à 11:56:21 (#3074535)
Macsteel, sur le cheval qui allait dun pas lent, regardait les hautes montagnes se découpant sur le ciel bleu. Elles semblaient éternelles, insensibles aux guerres et aux espoirs des humains, une profonde sérénité sen dégageait. Il était heureux de rentrer, simaginait déjà entendre les cris de bienvenue des fermiers, juste au-delà de la prochaine colline.
Cétait bien des cris, quil entendait, mais de rage et de souffrance. Il échangea un regard inquiet avec Yafon et toute la troupe se mit au galop. Arrivés en haut de la colline, ils virent de la fumée séchapper de la ferme des McGregor, et les fermiers lutter contres des guerriers trolls. Le prêtre se mit à lancer les bénédictions divines de combat et de protection. Les éclaireurs sarrêtèrent avant les autres, pour commencer un chant de mort avec leurs arcs.
Macsteel nétait pas un bon cavalier, mais il galopait à fond, les fermiers étaient en mauvaise posture, plusieurs étaient morts ou à terre. Il lui faudrait encore plusieurs longues secondes avant dêtre au contact.
Il eut le temps de voir quatre trolls se diriger vers un vieux fermier, celui-ci leva un bâton vers eux, et les quatre trolls restèrent immobiles, paralysés. Un sorcier, songea Macsteel. Déjà deux jeunes femmes, des rapières à la main, se précipitaient vers les trolls pour les achever. A ce moment là, un sort frappa le sorcier, qui chancela, et un cinquième troll accourut vers lui et lacheva. Dans la troupe à cheval, plusieurs gardes se dirigèrent vers les jeunes femmes.
Yafon lui cria : « Là-bas ! Cirius ! » Cirius, une hallebarde à la main, avait fait des ravages, avec quatre cadavres de trolls autour de lui, mais il menaçait de céder sous le nombre. Son arme, maniée avec une stupéfiante rapidité, tenait à distance ses adversaires, mais il commençait à fatiguer. Yafon sélança vers lui, suivi de Macsteel.
Macsteel sauta de cheval, il savait mieux se battre à pieds, comme tout le monde ici. A quelques mètres devant lui, une troll para un coup dépée maladroit dun jeune fermier, vit une petite fille et prit le temps de lui écraser la tête avec sa masse, projetant du sang et des éclats partout.
Horrifié, Macsteel eut un instant où il sentit ses forces labandonner. Pourquoi la troll avait-elle fait cela ?! Si tous les êtres vivants avaient du bien au fond deux, au nom de la Lumière, pourquoi ??
Une boule de feu enveloppa la troll, qui périt aux pieds de son jeune adversaire. Notchic passa de suite à un autre ennemi.
Un cri de Cirius le replongea dans laction ! « Maevelle ! » Macsteel vit la petite fille cachée dans un recoin dun bâtiment, mais un troll approchait, allait la trouver et elle navait aucun lieu où fuir. Cirius et Yafon, entourés dennemis, ne pouvaient laider. Le désespoir se peignit sur le visage de Cirius. Elle était loin. Macsteel courut, certain darriver trop tard, mais allant de toute la vitesse de son âme. Sa course était une prière.
Le troll vit la petite fille et alla vers elle, sa masse levée. Un cri le détourna, un marteau à la main, McGregor lui fonça dessus ! Le troll para le coup, donna un coup dans le ventre de McGregor, qui se plia sous limpact. Le troll leva sa masse et frappa le clerc au cou, lui brisant la nuque. McGregor sécroula, mort, et le troll reprit sa marche vers Maevelle, paralysée de terreur.
Pendant ce temps, Cirius était tombé, Yafon appelait ses gardes à laide, menacée elle aussi de succomber. Le troll leva son arme vers la petite fille, Macsteel était presque là, il hurla, le troll se retourna et avec une dextérité incroyable pour sa masse, esquiva le coup du maître darmes. Macsteel dut sauter de coté pour ne pas avoir les os brisés par la masse, il roula sur lui-même, passa sous larme du troll et lui planta son épée dans le ventre. Le troll laissa tomber sa masse, tomba à genoux, Macsteel dégagea son épée et lacheva. Il eut le temps de faire un sourire rassurant à Maevelle avant quun coup à la tête ne le projette au sol. Sonné, des étoiles plein les yeux, il vit un immense troll lever sa masse pour le coup de grâce. Il fallait bouger, vite ! Mais ses membres ne répondaient pas. Alors devant lui surgit comme par miracle Michna, qui dun geste précis égorgea le troll. Une sicaire, pensa Macsteel, le monde est décidément plein de surprises. Et il sévanouit.
Par Panda Mc Keen le 22/1/2003 à 14:28:53 (#3075806)
Par Astorm le 22/1/2003 à 14:45:55 (#3075965)
Par Paice le 22/1/2003 à 14:57:15 (#3076071)
Par Aiaalm le 22/1/2003 à 15:39:28 (#3076514)
Vivement la suite :)) arg tu nous fait languir
Par Soir le Sicaire le 22/1/2003 à 20:11:18 (#3078898)
Par Soir le Sicaire le 22/1/2003 à 20:15:08 (#3078917)
Sentix, le ménestrel, sapprocha de lui. « Comment vas-tu, Macsteel ? »
« Ça va. Autant que cela puisse aller dans ces circonstances, on va dire. » répondit Macsteel, en se redressant.
« Tu devrais peut-être rester allongé. »
« Non, je tassure, cela va mieux. Dailleurs regarde Cirius, Yafon la pratiquement relevé des morts et il narrête pas. »
Cirius, avec des bandages partout, allait et venait, réconfortait, ordonnait, évaluait.
Sentix regarda Cirius et hocha la tête. Il aida Macsteel à se mettre debout et dit : « En tous cas, si tu as besoin de quelque chose, je suis là. »
Macsteel hocha la tête. Autour de lui, les Colons en état de le faire saffairaient. Les morts étaient déjà regroupés, il fallait leur préparer une sépulture, il fallait nettoyer, prévoir où dormiraient les survivants, tout faire, y compris des choses aussi banales que préparer le repas du soir, même si la plupart navait guère faim.
Ne sachant quoi faire, Macsteel erra un peu. Il vit les corps de presque toute la famille McGregor. Il avait du mal à croire quil ne verrait jamais plus McGregor se payer sa tête, lui montrer comment travailler le bois. Deux larmes coulèrent le long de son visage, il fit une dernière révérence à McGregor et aux siens.
Les Colons parlaient peu, mais leurs paroles étaient de souffrance et de colère.
Il vit le jeune homme qui sétait tenu face à la troll, celle qui avait assassiné la petite fille. Il pleurait, disait quil navait pas su la sauver, quil se sentait coupable. Un vieux fermier tentait de le consoler. Sans prêter attention à Macsteel, le regard tourné vers le bas, le jeune fermier reprit :
« Jai peur, Arston, jai peur de rester ici ! Je me rappellerai toujours cette horrible troll ! Je suis un lâche, peut-être
Mais je me demande si nous ne devrions pas quitter la vallée. Si cette terre est vraiment sacrée, pourquoi la Lumière ne nous protège pas de choses aussi horribles ? »
Macsteel fut prit dune brève nausée, il revit limage terrible du crâne de lenfant exploser sous le coup de masse. Une violente haine des trolls le saisit.
Le vieil homme répondit : « Nous ne comprenons pas les voies de la Lumière, mais Elle teste la foi de ses suivants, cest sûr. »
Macsteel dit, à voix basse : « Je ne comprends pas pourquoi elle a fait cela. Cette troll était en train de combattre, elle a délibérément pris le temps de tuer une enfant. »
Le vieux fermier répondit : « Parce que les trolls sont mauvais, voilà pourquoi ! » Sentix, qui sétait approché, ajouta avec une colère sourde : « Et parce que cest leur stratégie ! Ils veulent nous terroriser ! Ils sèment la terreur en sen prenant de préférence aux familles plutôt quaux soldats, pour que les Colons quittent la vallée, par peur pour les leurs. Et pour dissuader dautres Colons de venir sinstaller ici ! » Un masque de haine déforma les traits du ménestrel, dont la voix enfla : « Je tuerai tous les trolls que je rencontrerai ! Je vengerai les miens et mes amis, et la terreur se retournera contre eux ! »
Macsteel fut peiné de voir Sentix, cet homme qui hier chantait la douceur de vivre, maintenant vouloir semer la mort sur toute une race. Il savait que le ménestrel était un être sensible, ayant soin des autres, un artiste en harmonie avec la nature. Au fond de lui, cette haine ne lui ressemblait pas. Puis Macsteel songea à sa propre bouffée de haine, cela faisait-il de lui un homme mauvais ? Peut-être la troll était-elle guidée par une haine aussi puissante ? Les trolls sont des ennemis, se dit-il, surtout sils agissent comme cela. Mais jessaierai de les combattre sans haine, même si cest difficile. Macsteel eut la nette impression que sil laissait tomber sa foi dans un fond de bien dans chaque être vivant, le peu quil connaissait de sa propre identité seffondrerait, il ne serait plus personne, plus rien. Il frissonna. Sil navait plus le temps de retrouver ses souvenirs, au moins ses réactions aux évènements le renseigneraient sur le plus important : quel genre dhomme est-il ?
Par Paice le 23/1/2003 à 10:30:22 (#3082125)
Par Soir le Sicaire le 23/1/2003 à 11:10:04 (#3082426)
Provient du message de Paice
C'est toujours aussi bien..........................................
Merci :) Je me demandais si ce coté introspectif du personnage principal n'allait pas déplaire...
Par Soir le Sicaire le 23/1/2003 à 12:38:26 (#3083137)
Il entra dans une petite maison, dépendance de la ferme des Cirius. A lintérieur, Yafon était plongée dans une intense activité, elle organisait, planifiait. Elle recevait et renvoyait des messagers, qui profitaient de la nuit étoilée pour voyager, discutait beaucoup avec les autres Colons. Elle semblait à son aise, maîtrisant parfaitement la situation.
Elle parlait à Sentix. « Les obsèques auront lieu après demain soir, à notre retour. Ce soir, tu chanteras une chanson pour honorer ceux qui sont tombés, et pour motiver ceux qui vont partir. Va de suite informer les Colons, que ceux qui veulent venir avec nous demain se fassent connaître auprès de Cirius.»
Le ménestrel hocha la tête, lair contrarié, et quitta la pièce.
« Où vas-tu, demain ? » demanda Macsteel.
« Où NOUS allons. Je préfère garder lil sur toi, Macsteel. Nous allons faire un raid de représailles, contre un lieu sacré des trolls. Et puis, cela te permettra de voir la différence entre nous et les trolls, entre leur sauvagerie et notre guerre de peuple civilisé, une guerre propre. »
Macsteel réfléchit un instant. « Pourquoi être si pressés ? Ne pourrait-on pas partir après-demain, après les enterrements ? »
« Non. Nous agissons toujours immédiatement, les trolls ne doivent avoir aucun doute, à chacun de leurs actes de terreur, il y aura une punition, toujours ! »
Une femme dans la cinquantaine, un visage remarquablement laid entouré de courts cheveux bruns coupés en brosse, fit son entrée dans la pièce. Elle salua Yafon et fit un signe de tête à Macsteel.
« Macsteel, je te présente Muncha. » reprit Yafon. « Elle est le chef du village voisin, et gouverne pour moi cette région de la vallée. Muncha, voici Macsteel, un maître darmes.»
Macsteel sinclina brièvement, Muncha hocha de nouveau la tête, lair de considérer Macsteel comme un insecte nétant pas à sa place.
Macsteel reprit : « Est-ce que cela se passe toujours comme cela ? Un cycle sans fin dattaques et de contre-attaques ? »
Irritée, Yafon secoua la tête. « Macsteel, arrête de poser des questions avec ta tête, écoute donc ton cur, un peu ! Ce que nous avons à faire est clair ! » Dun ton ironique elle ajouta : « Tu crois toujours que les trolls peuvent être bons ? Si cest comme cela que des êtres bons agissent, nous navons pas la même définition du bien et du mal ! »
Muncha regarda Macsteel et sadressa à Yafon. « Bah, ce nest pas un Colon. Il ne peut pas comprendre ce que cest que dêtre né ici, et de voir son droit à lexistence bafoué. » Négligeant le maître darmes, elle se tourna vers Yafon.
« Je suis venue proposer laide du village. Et jai des nouvelles pour toi aussi. Un groupe de mercenaires Albionnais, avec à leur tête un certain McKeen, est arrivé dans la Vallée Sacrée, à notre capitale. Ils te cherchent et cherchent un certain Macsteel. Comment ont-ils eu des informations sur ce qui se passe chez nous, je lignore. La couronne a peut-être des espions ici ou au temple. »
« Que veulent-ils ? » demanda Yafon, dune voix froide.
« Il semble quils pensent que Macsteel a un rôle important à jouer, ici. » Elle jeta un coup dil dubitatif au guerrier. « Ils ont dit être en mission royale, ils ont le sceau qui le prouve, et de toutes façons leur chef est connu. Ils doivent sassurer que Macsteel nest pas un traître, et que les intérêts de la couronne seront respectés. »
Muncha se fit songeuse, puis continua : « Les Colons ne sont pas idiots, Yafon, et parlent. Beaucoup pensent que ce Macsteel est lié dune manière ou dune autre à lactivation permanente de la Grotte, et il est évident que la présence des mercenaires fait suite à la mort du saint. Je ne leur ferais pas confiance, à ta place.»
Macsteel fut surpris de cette dernière remarque, bien que Muncha semblait du genre à ne faire confiance à personne. Il demanda « Pourquoi ne pas leur faire confiance ? »
Yafon regarda Macsteel et réfléchit un instant, comme si elle cherchait ses mots. « Ni Midgard ni Albion ne sont intéressés par cette vallée, où la survie des humains est problématique et qui na pas dimportance stratégique. Les deux royaumes, sils combattent ici, le feront plus par principe que pour les habitants ou pour des raisons militaires. »
Elle reprit : « Quelquun de très proche du roi nous déteste, dans le royaume il fait tout ce quil peut pour rendre la vie dure aux Colons. Je ne sais pas qui exactement a envoyé ces mercenaires, mais il est peu probable que ce soit le roi lui-même. Je ne sais même pas si le roi a jamais vu un Colon. Nous ne savons pas quels sont les ordres réels de ces mercenaires, Macsteel, mais ils ne sont pas forcément à notre avantage. »
Muncha approuva de la tête. Yafon se tourna vers elle et dit : « Voici mes ordres. Que lon occupe et retarde ces mercenaires sous des prétextes divers. Quils soient baladés dans la vallée, si besoin, mais ils ne doivent pas entrer en contact avec Macsteel et moi avant
cinq jours. Cest tout, Muncha.»
Macsteel sentit son ventre se contracter, plus que trois nuits avant la nuit fatidique.
Muncha regarda Yafon et dit : « Il en sera fait comme tu lordonnes, Yafon. Mais ne cache pas trop de choses à ton peuple. » Elle salua la paladine, hocha la tête vers le guerrier et partit.
Yafon regarda Macsteel et dit : « Couche-toi de bonne heure, nous partons à laube. »
Par ZbirG le 24/1/2003 à 11:59:07 (#3090394)
Par Soir le Sicaire le 24/1/2003 à 12:23:40 (#3090573)
Macsteel écoutait. Même avant son amnésie, il y avait peu de chance quil fut expert en croyances midgardienes.
Yafon reprit : « Les trolls ici sont très en contact avec la nature. Leurs temples sont creusés dans la montagne, avec une seule entrée largement ouverte, mais gardée. Il y a des plantes et de la vie partout, même leur mobilier semble vivant. Je pense que le chef des shamans trolls doit être aussi vieux que notre saint. » Puis son visage sattrista, comme si elle réalisait à nouveau que le saint était mort. Elle garda le silence jusquaux environs du temple.
Là, cachés dans le bois, ils écoutèrent le rapport des éclaireurs, pas de trolls aux environs. Ils sapprochèrent discrètement de lorée du bois. Michna la sicaire partit en reconnaissance rapprochée, comptant sur son invisibilité pour espionner lintérieur du temple.
Le temps passa, les nerfs des Colons mis à lépreuve pendant lattente. Macsteel se concentrait sur sa respiration, essayant de ne pas prêter attention au creux dans son ventre. Seuls les cris des oiseaux et le bruit du vent dans les feuilles se faisaient entendre. Enfin Michna revint. Elle fit son rapport à Yafon.
« Il y a deux gardes à lentrée. Je peux en tuer un silencieusement, les éclaireurs peuvent cribler lautre de flèches, avec un peu de chance, on pourra entrer dans le temple sans donner lalarme. »
Yafon fronça les sourcils, il y avait habituellement plus de gardes. Mais il était tout à fait possible que les trolls soient partis semer la terreur.
Michna reprit : « Lentrée donne sur une très vaste salle circulaire, avec un hôtel et des sortes darbustes. Tout autour de la salle, il y a des portes donnant sur des petites salles. La plupart de ces salles contiennent des trolls en arme. On dirait quils nous attendent, en fait. Ils sont plus nombreux que nous, nous ne pourrons pas attaquer ce temple sans avoir de lourdes pertes. Je ne suis même pas sûre que nous gagnerons car si nous entrons, ils nous encercleront. Nous serons groupés, vulnérables à des sortilèges de zone, alors queux seront plus dispersés, plus difficiles à avoir. »
Un silence suivit les paroles de Michna. Tout le monde réfléchissait et attendait la réaction de Yafon. Elle dit : « Ce serait de la folie que de faire leur jeu. Mais jai une idée. La moitié de notre force va entrer, lautre attendra à lextérieur, tout près de lentrée. Ceux à lintérieur ne savanceront pas, il est vital quils gardent dégagé le passage vers lentrée. Ils mettront le feu, puis se replieront, ceux à lextérieur couvriront leur sortie. Puis nous cueillerons les trolls au fur et à mesure quils sortiront. Même plus nombreux, venant dune salle enfumée, ils ne peuvent passer que par petits groupes à lentrée, nous les tuerons au fur et à mesure. » Macsteel ressentit une étrange émotion, en entendant cela, de vagues images comme si lui aussi avait enfumé des ennemis, dans sa vie précédente.
Mechanéel, un fermier thaumaturge spécialisé dans la magie du feu, intervint : « Comment quon va mettre le feu ? Les plantes et le bois sont verts, à lintérieur dleurs temples, ça y ferait beaucoup de fumée, mais cest presque impossible à lallumer. On aura pas le temps damener du bois pour y faire un foyer
Et ma magie du feu elle fait des flammes trop fortes et instantanées, ça carbonisera sans avoir le temps dallumer un incendie
»
Notchic, lautre mage spécialiste du feu, répondit : « Je peux y arriver. Jai appris à contrôler lintensité et la durée de mes flammes. » En voyant la moue dubitative de Yafon, il ajouta : « Je ne réussirai peut-être pas du premier coup, mais je finirai par y arriver. Il faudra me protéger le temps que jy arrive. »
Cela décida Yafon. « Bien, Notchic, tu fais partie du premier groupe, celui qui entre, tu resteras au centre, protégé, avec Marsa la clerc, chargée de te soigner si tu es blessé. Bric, tu te tiendras sur le bord gauche de lentrée avec ton golem. Bandouc, tu feras de même à droite, avec ton animal de combat. Si les trolls se doutent de quelque chose, ils chargeront même si les Colons ne sont pas complètement au centre de la salle. Le premier groupe, dès lincendie déclaré, devra sortir. Vous ferez rentrer à ce moment là vos créatures magiques. Elles seront sacrifiées mais elles couvriront la sortie du premier groupe, en attaquant les trolls à lintérieur. Nous navons plus de sorcier pour paralyser les trolls, il faudra faire sans. »
Il y eut des questions, des précisions demandées, des détails à régler. Ils senfoncèrent un peu dans la forêt, pour que les sorts et bénédictions de combats nattirent pas lattention des gardes. Puis ils mirent le plan à exécution.
Les gardes étaient morts en silence. Les Colons approchèrent de lentrée, sengageant sur le chemin. Yafon fit signe aux éclaireurs de partir vers le nord, surveiller la route, au cas où par malchance les trolls recevraient des renforts. Les mages se mirent en place sur les bords de lentrée, le premier groupe entra silencieusement, le second, comprenant Yafon et Mac, se mit en embuscade dehors, devant lentrée, prêts à sécarter devant les amis mais à bloquer irrémédiablement les ennemis.
Il y avait comme une odeur de moisi, de champignons, dans la pénombre de cette salle. Notchic était surpris, ce nétait pas son premier raid mais cétait la première fois quil voyait un temple aussi grand. Il se demandait comment faisaient les trolls, pour construire aussi rapidement des lieux pareils, au fur et à mesure que les Colons les détruisaient. Devant lui, les soldats laissèrent un peu despace, pour quil puisse voir lentrelacs de plantes, darbustes et de fleurs pourpres qui semblaient aussi bien décorer que servir le temple. Il choisit un petit arbre qui, une fois enflammé, communiquerait le feu à de nombreux autres, et se concentra.
Son murmure était bas, mais perceptible. Les Colons, nerveux, pointaient leurs armes vers les portes de la salle. Une flamme naquit sous larbuste, commença à le noircir... puis séteignit. A ce moment là un cri de guerre retentit, suivi par un tas dautres. Les trolls se déversaient des salles et chargeaient !
Par Croustibat... le 24/1/2003 à 12:44:12 (#3090698)
A mettre en fil permanent :amour:
Par Soir le Sicaire le 24/1/2003 à 14:17:09 (#3091332)
Provient du message de Croustibat...
tout simplement admirable ;)
A mettre en fil permanent :amour:
Bon peut-être pas ;) mais c'est sûr que c'est dommage de voir les posts RP plonger à toute allures dans les profondeurs...
Merci de ton encouragement, en tous cas, comme je l'ai dit, cela motive :) :merci:
Par Soir le Sicaire le 24/1/2003 à 16:37:23 (#3092210)
Lespace dune minute, on nentendit que les cris, les chocs, lacier contre lacier, des râles, et des incantations. Un groupe de trolls ralentit, quand une étrange lumière les enveloppa, ils semblèrent saffaiblir à vue dil, et tombèrent sous les coups de paladins et maîtres darmes Colons. Un puissant guerrier Colon repoussa un monstrueux troll, et reçu la foudre en pleine poitrine, la magie dun troll layant invoquée sous terre !
Puis, insensiblement, malgré les feintes, attaques et techniques des Colons, le combat changea. Les trolls lemportaient. Certains Colons étaient morts, dautres blessés. Notchic, la sueur coulant sur son front, se concentrait, ses flammes impuissantes à allumer lincendie. La clerc hurla « Notchic, dépêche, on ne va pas pouvoir tenir longtemps ! »
Dehors, Macsteel ne pouvait voir quune partie de laction. Impossible dintervenir, il serrait son épée et regardait, impuissant, le combat dans le temple. Un cri derrière lui attira son attention, une poignée de trolls arrivait vers eux, de la forêt au sud. Il dit à Yafon « Ils ne devaient pas venir du nord ? » Yafon répondit en haussant les épaules : « Tout le monde peut se tromper ; et puis cela ne doit quêtre une patrouille sur le retour. » Impulsivement, les Colons sétaient précipités vers les nouveaux arrivants. « STOP ! » hurla Yafon. « On sen tient au plan ! Cirius, prends quelques hommes et charge-les ! Les autres, reprenez votre formation à lentrée ! »
Cirius et une poignée dhommes chargèrent les trolls. A lintérieur du clan, Notchic murmura « Bientôt je naurais plus dénergie magique
Il faudra fuir même si jai pas allumé lincendie ! » Devant lui, un Colon tomba et un troll se précipita dans louverture pour frapper le thaumaturge. La clerc fit un geste, le troll resta paralysé un instant, un paladin le décapita. Au fond de la salle, trois trolls en tenue cérémonielle apparurent et se mirent à incanter.
En rage dassister au combat comme spectateur, Macsteel hurla à Yafon : « Il faut quils sortent, ils vont crever ! ». Yafon, le visage froid et contrôlé, se tourna vers Macsteel, et poussa un juron : Cirius et ses Colons nétaient pas arrivés au contact des autres trolls. Ils étaient empêtrés dans des plantes, qui avaient poussé de manière à les faire prisonniers. Les trolls qui arrivaient étaient tous des jeteurs de sort ! Yafon vit, à sa propre horreur, les plantes à ses pieds en un instant pousser, senrouler autour delle et limmobiliser sur place. Macsteel la regarda sans comprendre, il sentit quelque chose senrouler autour de sa jambe, regarda et vit une liane pousser autour de lui. En deux secondes, tout le second groupe de Colons, à lextérieur, était prisonnier des plantes, incapable de bouger.
« Ça y est ! » hurla Notchic. Il y était arrivé, il avait mis le feu à larbre, il avait même pris appui sur ce feu pour propager rapidement lincendie dans la salle. La fumée était âcre et épaisse, Colons et trolls avaient du mal à combattre, se mettaient à tousser. « DEHORS TOUS ! » cria Marsa. Les Colons se replièrent vers lentrée, mais ne purent sortir, car lissue était bloquée par lautre groupe empêtré par les plantes. Au fond de la salle, les trois shamans firent de leur mieux pour ignorer la fumée, au moins le temps de lancer un sort conjugué. Un nuage vert, de poison, vint se mélanger à la fumée, sans incommoder les trolls mais affaiblissant les Colons. Notchic essaya de retenir sa respiration, devint pale, tomba à genoux. Marsa fit demi-tour pour lui tendre la main, mais une lance traversa la poitrine du thaumaturge. Ils allaient tous mourir là.
A lextérieur, Macsteel se laissa tomber au sol pour éviter le coup dun marteau géant, apparu juste au-dessus de lui ! Un Colon hurla « Les marteaux de Thor ! » Surgis de nulle part, des marteaux sans combattant sacharnaient sur les colons prisonniers des plantes, à lextérieur. Macsteel, se relevant, tira de toutes ses forces pour se libérer, en vain. Il jeta un regard haineux au groupe de trolls, au sud, qui en toute tranquillité continuait à leur jeter des sortilèges. Un des trolls le remarqua et en le fixant commença une formule.
Le troll sinterrompit, une expression de surprise intense sur le visage et une flèche dans la poitrine. Macsteel vit, au nord, les éclaireurs bander à nouveaux leurs arcs et tirer une nouvelle volée. Il ne fut jamais aussi heureux, dans cette courte vie, de voir revenir quelquun. Les trolls jeteurs de sorts furent décimés et enfin, les plantent redevinrent normales.
Yafon hurla « Dégagez ! Laissez la place au groupe Un ! » Les Colons se poussèrent, ceux de lintérieur sortirent enfin, les trolls sur leurs talons. Un temps, un golem et un grand loup se dressèrent contre les trolls, puis furent balayés. Les Colons, surpris par la violence de la poussée des trolls, furent un instant débordés. Yafon se retrouva isolée contre une paroi par un nuage de poison, avec trois trolls. Elle bloqua de son bouclier lattaque dun troll et blessa à mort le deuxième. Le troisième troll la blessa à lépaule, le bouclier ne serait plus utilisable. Macsteel essaya davancer dans le poison, mais se rendit compte quil narriverait pas vivant jusquà la paladine. Elle se débarrassa du second troll mais lautre la blessa à nouveau, à la jambe, elle tomba, à la merci de son adversaire. Pendant ce temps, Macsteel avait crié à Marsa « Soigne-moi ! » et foncé dans le nuage de poison. À peine entré dedans, ses jambes faiblirent, il se sentit mal. Puis une lumière lenveloppa, la magie des soins de la prêtresse lui rendit sa vitalité. Il traversa le nuage et planta son épée dans les reins du troll qui allait achever Yafon.
Les Colons sétaient repris, et rapprochés de lentrée. Les trolls ne pouvaient se battre efficacement, essayant déchapper à la fumée et sentassant dans lentrée. Ils furent décimés.
Plus tard, quand lincendie se fut calmé de lui-même et que Michna ait déclaré que plus personne ne vivait dans le temple, les Colons y pénétrèrent.
« Macsteel, nous allons finir notre travail ici. » dit Yafon, soignée de ses blessures. Ils allèrent à la porte au fond de la grande salle, passèrent dans un couloir et arrivèrent dans une petite pièce aux murs nus. Au centre de cette pièce, une grosse pierre trônait. Curieux, Macsteel sapprocha de la pierre, il y avait quelque chose dessus. Il se pencha et vit quil sagissait de sortes dherbes, qui prenaient directement racine dans la pierre.
« Nous ne savons pas de quoi il sagit exactement, mais les trolls sont prêts à mourir pour le préserver, cest ce qui doit être le plus saint pour eux. » dit Yafon. « Nos érudits pensent que cela sert de liaison entre le monde des esprits et des shamans. Quen détruisant ces plantes, on affaiblit la magie des trolls. Quoi quil en soit, cest un symbole pour eux, et nous détruirons leurs symboles ! »
Alliant le geste à la parole, elle arracha les petites plantes. A ce moment, une étrange plainte séleva dans les airs, lointaine, comme si un choeur de voix inhumaines murmurait sa peine. Macsteel en fut ému, mais il vit quil était le seul surpris, visiblement les Colons sattendaient à cela.
Ils campèrent loin du temple. Dans la soirée, Yafon, dhumeur maussade, ne parla à Macsteel que pour lui expliquer son concept de guerre propre. La guerre en elle-même, dit-elle, est horrible et sale. Mais les Colons sattaquent aux soldats et aux symboles, tandis que les trolls tuent sauvagement des civils.
Par Aiaalm le 24/1/2003 à 17:01:20 (#3092384)
je devore tes post
Par Soir le Sicaire le 24/1/2003 à 21:09:29 (#3094024)
Provient du message de Aiaalm
encore :)
je devore tes post
Merci :) La suite ce we :)
Par Paice le 25/1/2003 à 1:09:54 (#3095288)
Je scruterais ce Week-End pour la suite !!!
Par Soir le Sicaire le 25/1/2003 à 2:05:13 (#3095512)
Provient du message de Paice
Oui comme toujours superbe, et tu as raison pour les profondeurs !!!
Je scruterais ce Week-End pour la suite !!!
Encore merci :merci: :) . Ecrire un texte RP demande du travail, même si l'on prend du plaisir à le faire, et j'avoue que je suis sensible au fait de lire des messages m'encourageant à continuer. Vous qui me lisez, si ces textes vous plaisent, dite-le, que je continue :) ! Et s'il ne vous plaisent pas, dite-le aussi, sur le site internet de www.ilniapadesittissi.bof .
Par Soir le Sicaire le 25/1/2003 à 2:05:59 (#3095516)
Macsteel sentait la pointe du poignard sacrificiel percer légèrement sa peau, juste à la hauteur du cur. Il le tenait fermement des deux mains contre sa poitrine, mais ses jambes étaient en coton, la peur menaçait de le liquéfier. Cest une chose de combattre lennemi, cen est une autre de se tuer. La Grotte de la Lumière était parfaitement silencieuse, comme si elle attendait son sacrifice. Il essaya de haïr les trolls, pour se motiver, mais son cur ne répondit pas à son appel. Il décida de se prendre par surprise, et senfonça brusquement larme dans la poitrine.
Il se réveilla en sursaut, le cur battant la chamade. Autour de lui, à part les sentinelles, tout le monde dormait, récupérant de la journée de voyage et du combat au temple. La nuit était douce, ni trop chaude ni trop fraîche, et pleine de la vie nocturne de la forêt. Il se rallongea, les yeux ouverts. Les images de la sauvagerie des trolls, à la ferme, et du combat au temple se mélangeaient dans son esprit, chassant le sommeil. Il imagina les siècles à venir comme une interminable suite dactes de terreur suivis de raids de représailles, une guerre éternelle faisant souffrir Colons et trolls. Il ne voyait pas dissue à la situation.
Puis il revint vers lui-même. Il sinterrogea sur ce quil ressentait. Il avait appris à aimer les Colons, à lesprit pionnier, droits et courageux. Il avait ressentit de la haine pour les trolls, mais lattaque du temple semblait len avoir purgé. Il ferma les yeux et tenta de retrouver le sommeil, mais ses pensées erraient sans repos. Le saut à travers le poison, porter secours à Yafon. Oui, il a dut être paladin
et il devait en rester encore quelque chose en lui, déchu ou pas.
Sur ce sentiment rassurant, il glissa à nouveau dans le sommeil. Dans son nouveau rêve, il vit une statue de lui-même, dans lavenir. Les Colons en train de le révérer à légal dun saint, pour sêtre sacrifié pour eux.
Puis, avec la logique propre aux rêves, il devint la statue. Il voyait les Colons passer devant lui et le remercier, sinspirer de lui. Il se sentait vaguement coupable. Coupable de cautionner une guerre sans fin, coupable de conforter les Colons dans leur croyance que les trolls représentaientt un mal à éradiquer.
Des larmes coulèrent le long de la statue.
Plus tard, il ouvrit les yeux. Oh, il avait encore sommeil. Très sommeil, même, il avait la tête lourde comme sil avait trop bu. Et on le portait. Quelquun le portait sur ses épaules. Un troll le portait, un autre troll portait Yafon. Il faisait jour, mais il pensa que sûrement il dormait encore, il devait faire un autre cauchemar. Un cauchemar où il était attaché, prisonnier, et Yafon prisonnière avec lui. Yafon ouvrit les yeux, poussa un cri et essaya de se libérer. Un troll lassomma.
Macsteel, les dernières traces de sommeil seffaçant, se rendit à lévidence. Il ne rêvait pas. Les trolls les avaient capturés, Yafon et lui, au beau milieu dun camp avec des sentinelles. Cétait à ne rien y comprendre
Au beau milieu dun camp
peut-être pas
Son dernier souvenir était de se lever pour aller satisfaire un besoin naturel, caché par les arbres. À sa surprise, Yafon y était déjà, pour les mêmes raisons. Lesprit très embrumé tous les deux, ils ne trouvèrent pas bizarre cette coïncidence, ni le fait de sêtre éloignés du camp. En fait ils sourirent de se croiser pour une telle chose. Puis
Macsteel ne se rappelait plus
si
peut-être
Comme une chanson aux accents gutturaux, et ses yeux qui se sont fermés
Par Soir le Sicaire le 26/1/2003 à 16:32:15 (#3104075)
Ils ne comprenaient pas les trolls, qui de toutes façons parlaient peu. Et quand ils tentèrent de parler entre eux, leurs gardiens les frappèrent. Le voyage dans les montagnes se fit dans un silence inconfortable, traversé dinquiétudes et de craintes pour lavenir.
Ils arrivèrent en fin daprès-midi dans une sorte de village troll, haut perché au nord de la vallée. Yafon semblait désespérée.
Ils furent amenés dans un temple, là enfin, assis et enchaînés, ils purent reposer leurs corps endoloris. Pendant ce temps, les trolls faisaient leur rapport à un très vieux troll, couvert de colliers bizarres, dinscriptions et de tout un bric-à-brac de choses venant de la forêt. Son visage ressemblait à du très vieux cuir, couvert de rides profondes, craquelé comme la terre au plein milieu de la chaleur de lété.
Macsteel, notant quils navaient plus de gardiens à proximité, dit à Yafon, la voix basse : « Je ne sais pas pourquoi, mais
il me fait peur, ce vieux troll. »
Yafon répondit : « Cela doit être le shaman. Le chef spirituel des trolls et des autres shamans, je veux dire. A priori, cest plus un vieux fou quautre chose, moi je crains plus leur chef de guerre, qui ordonne les massacres contre les Colons. Il nest pas ici, je le connais, je lai déjà combattu. »
Macsteel se tut, le découragement visible sur sa face. Yafon fit un effort pour se donner autant de contenance que la situation le lui permettait et dit : « Courage, Macsteel, la Lumière et la justice triompheront ! »
À ces mots, le shaman éclata dun rire grinçant et dit : « La justice ? Quelle justice ? La justice des Colons ? La Lumière et la justice ne font pas bon ménage ! »
Yafon était absolument stupéfaite. Sous le choc, elle bafouilla, avec un mal évident à se remettre de sa surprise : « Vous
nous... comprenez
je veux dire, commu
parlez albionnais ? »
« Non, » dit le troll, « je parle la langue maudite des elfes, là. » Puis, en éclatant à nouveau de rire : « Bien sûr que je parle albionnais, imbécile, vous avez le cerveau trop lent pour le réaliser ? » Il reprit dun ton sarcastique : « Évidement, cela vous étonne, vous qui voyez le monde de façon si simple, avec les bons et intelligents Colons dun coté et de lautre les méchants et stupides trolls. Comme si les trolls ne réfléchissaient pas, comme si les trolls navaient pas un cur, et ni connaissaient ni lamour ni la haine.»
Sa voix sétait adoucie sur ces derniers mots, mais elle senfla de colère et de haine quand il ajouta : « Mais qui est bête, maintenant, Yafon, paladine, Commandeur des Colons ? Les trolls ou vous ? Aaaaah je suis heureux de vous avoir à ma merci, de pouvoir voir votre visage haï quand je vous annoncerai la victoire définitive des trolls ! »
Il sapprocha de Yafon et dit, dune voix plus contrôlée mais suintante de haine « Vous, qui menez sans cesse des raids sur mon peuple, vous, dont le peuple a volé nos terres, vous qui avez souillé tant de lieux sacrés, qui avez coupé tant de liens dharmonie dans nos temples
Je vous hais ! Et jai compris » dit-il en jetant un coup dil à Macsteel, « que vous alliez essayer dactiver à jamais votre grotte. » Avec un sourire dévoilant des dents noires, regardant Yafon dans les yeux, il ajouta « Cela narrivera jamais. »
Le visage de Yafon était un masque de haine, qui éclipsait sa froide beauté. Elle cria : « Monstre ! Vous êtes comme les autres trolls, un monstre de haine, une bête, oui, car même si même si les trolls sont intelligents et instruits, vous faites la guerre comme des monstres sauvages ! » Le shaman répondit calmement : « Qui sont les monstres ? Les trolls qui vivaient pacifiquement ici depuis des siècles, ou les Colons qui sont venus les tuer, les repousser dans les montagnes et tout leur prendre ? Ici, la vallée est sacrée, oui. On peut sy mettre en harmonie avec lunivers, plus que nimporte où ailleurs. Et cest ce qua fait le peuple troll, jusquà ce que vous, votre Lumière et votre arrogance viennent nous porter la guerre ! »
Macsteel secoua la tête, irrité. Il intervint : « Mais êtes-vous incapable de parler sagement ?? Personne ne sen sortira jamais en allant exhumer les fautes du passé et les rejetant à la tête de lautre ! » Sa voix se fit passionnée. « Peu importe le passé ! Il faut avoir le courage de reconnaître la situation telle quelle est maintenant, et tâcher de trouver la meilleure solution ! »
Il vit le visage de Yafon et fut choqué. Elle le regardait comme sil lavait trahie, avec ces quelques mots pourtant modérés. Le shaman le regarda avec dédain et répondit « Si la situation est telle quelle est, cest à cause des Colons. En se débarrassant des Colons, la situation sera réglée. »
Macsteel se sentit accablé. Cétait un dialogue de sourds, jamais Colons et trolls ne sentendraient. Il tâcha de répliquer, mais, lesprit confus et découragé, ses propres mots lui semblèrent futiles : « Pour moi il est évident que les Colons ne sont pas la cause unique de cette situation, les trolls ont leur part de responsabilité. »
Yafon continuait à le regarder dun air blessé. Le shaman se dirigea vers une porte et avant de les quitter, dit « Ce nest plus votre problème, de toutes façons, vous allez mourir. »
Par Soir le Sicaire le 26/1/2003 à 22:04:32 (#3106760)
Pas de lit, juste de la paille au sol, des murs nus éclairés par une torche dans le couloir vide, à travers limposante grille qui les maintenait enfermés. Le décor était déprimant.
Macsteel, pour la douzième fois, examina la grille et sa serrure, rien faire. Assise, Yafon prit la parole, comme si elle se parlait à elle-même. « Ce shaman est mauvais, il pue la haine. Les trolls nadmettront jamais que la vallée nous appartienne par droit divin. Cela fait deux des ennemis aussi bien de la Lumière que des Colons. »
Macsteel arrêta sa stérile inspection, sappuya à la grille. Tous les muscles lui faisaient mal. Il répondit, la voix lasse, « Les trolls sont des ennemis, certes, il faut les défaire. Mais ils ont quand même des arguments qui se tiennent. »
Yafon lui jeta un regard furieux. « Dire que je commençais à
» elle se reprit, sinterrompit et reprit : « Tu me déçois, Macsteel. Tu as lair dexcuser les trolls, mais ce quils font na pas dexcuse ! Daccord, ils sont plus intelligents que je ne le pensais, mais cest pire, parce quils nont pas lexcuse de pas comprendre ! Ils agissent ainsi par choix, par... fourberie ! Ils sont fourbes ! » Après une courte pause elle ajouta : « Peut-être quil ne reste pas beaucoup du paladin que tu fus, en toi. Jespère pour mon peuple et pour ton âme que nous arriverons à nous en sortir et que tu auras ta rédemption par ton sacrifice ! » Elle se tut et se mordit les lèvres, la nuit la plus courte était si proche
Macsteel se tourna vers elle.
« - Je te propose que lon se calme, Yafon. Nous voulons tous les deux nous tirer dici. Essayons de faire un plan.
- Je veux bien, mais je ne vois pas ce que lon peut faire. Cette grille est inviolable pour nous. »
Macsteel sassit. Dun ton fataliste il répondit « Et nous sommes dans le village, même si lon sort dici, nous tomberons sur les trolls. On dirait bien quon est coincés. »
Yafon se plongea dans ses souvenirs. « Un sicaire a été prisonnier dans ce village. Personne nest venu lui parler, il y a juste une troll qui essayait des potions sur lui. Il a réussi à sévader. »
« Comment ? » sécria Macsteel, qui se releva aussitôt.
« - Calme-toi. Ce sont les trolls militaires, qui lont capturé, pas des religieux. Il nétait pas enfermé ici, mais dans une grotte de leur caserne, là où les autres trolls sont allés à notre arrivée. Il était attaché, il ny avait pas de cellule. Il a pu se détacher. Outre lentrée, il y avait deux cavernes qui partaient de cette grotte. La première quil prit amenait à la lumière, mais la sortie était barrée dun précipice. Il est revenu sur ses pas et a pris lautre, qui sest enfoncée longtemps sous terre. Il a débouché dans un autre vallon. De là il a rejoint nos troupes.
- Cela voudrait dire que si nous nous échappions dici, que nous nous introduisions dans la caserne, nous pourrions trouver ces cavernes et fuir. Je me demande quest-ce qui est le plus impossible des deux, passer à travers un village de trolls ou une caserne ennemie ! »
Yafon eut un rire sans joie et dit : « De toutes façons, maintenant, on ne peut rien faire. » Macsteel acquiesça et répondit : « Le mieux que nous ayons à faire est de dormir, de récupérer et dêtre capables demain, de profiter de la moindre occasion. »
Il sétira et grimaça de douleur, Yafon sallongea et ne peut retenir un gémissement quand ses muscles endoloris protestèrent. Macsteel, obligé à la promiscuité par lexiguïté des lieux, sallongea près delle. Ils étaient tous les deux épuisés. Yafon ferma les yeux.
Macsteel ferma les yeux aussi mais malgré la fatigue eut du mal à trouver le sommeil. Les événements de sa courte vie défilaient devant lui, les images sentrechoquaient. Et il avait une conscience aiguë de Yafon, qui respirait paisiblement à ses cotés, de son corps chaud qui effleurait le sien. Il se rappelait ce quétait faire lamour, mais ne se rappelait pas lavoir fait, il ne se rappelait de rien
Il glissa dans un demi-sommeil, et une vague image lui vint à lesprit
Il eut conscience que cétait plus une image du passé quun rêve, un souvenir qui tentait de faire surface
Un lit à baldaquin, une femme, une prêtresse de la lumière qui lui montrait sa chambre, à létage... en face dune auberge
le Mug, Camelot
Un ciel étoilé
La cour intérieure de
lAcadémie de magie, à Camelot
Une femme à coté de lui, la prêtresse, il ressentit une vague de passion, damour et de tendresse, et tendit sa main vers la sienne
Dans la cellule, Macsteel prit la main de Yafon. Elle ouvrit les yeux, elle ne dormait pas. Elle regarda Macsteel, qui était plongé dans le sommeil et avait lair de rêver. Elle le regarda longuement, puis retira sa main, lentement, à regret.
Par Paice le 27/1/2003 à 10:41:49 (#3109242)
Je scrute et ne vois rien venir !!! :D
Par Soir le Sicaire le 27/1/2003 à 14:12:28 (#3110800)
Provient du message de Paice
Et bien Soir, tu nous tiens en haleine depuis hier :)
Je scrute et ne vois rien venir !!! :D
ha mais c'est moi qui suis tenu en haleine, en postant et ne voyant peu ou pas de lecteurs se manifester :monstre: Bon heureusement tu es là et me soutient :) Non, pas le fouet :aide: !
Par Diandra le 27/1/2003 à 14:18:35 (#3110843)
Présente !
La suite vite vite vite !
Par Astorm le 27/1/2003 à 14:33:47 (#3110983)
Et pis je l'aime bien Mac... Il a pas de pot... ;)
Par Soir le Sicaire le 27/1/2003 à 16:23:47 (#3111800)
Par Soir le Sicaire le 27/1/2003 à 16:24:26 (#3111807)
Yafon parlait beaucoup, même si Macsteel répondait peu. Ils étaient tous les deux anxieux ; Macsteel avait limpression que Yafon parlait plus pour garder son self-control que pour dialoguer.
« Ce shaman, qui nous accuse dêtre responsables de la situation ! Je vois comment il raisonne ! Il isole une cause, celle qui larrange, et il dit Cette cause produit cet effet ! Mais on peut sélectionner nimporte quelle cause, et oublier les autres, cela ne prouve rien, en fait ! » Macsteel ne répondit pas, à moitié perdu dans ses pensées. Ce fut le shaman qui parla, arrivé avec un groupe de trolls dans le couloir.
Il avait lair de très bonne humeur, et ce fut dun ton presque badin quil intervint : « Yafon, tu as lesprit tellement déformé par tes croyances que tu es incapable de penser correctement. » Yafon répondit sèchement : « Pas besoin de penser pour percevoir votre barbarie, vous qui tuez femmes et enfants ! » Macsteel était inquiet de voir le shaman si heureux, il avait lintuition que cela nannonçait rien de bien. Un petit sourire aux lèvres, le vieux shaman haussa les épaules et répondit : « Les Colons auraient du renoncer à ce rêve passé, au lieu de venir nous faire la guerre. Maintenant, ils vont tous périr. »
Le ventre de Macsteel se glaça, le visage de Yafon devint aussi froid que sa voix : « Que veux-tu dire, vieux fou ! » Le shaman dit lentement, regardant Yafon avec délectation, « Jai trouvé le moyen de désactiver votre grotte dun coup. Tous les Colons vont mourir, à part, peut-être, une poignée à lentrée de la vallée. » La haine fit disparaître toute bonne humeur de son visage. « Le problème des Colons sera enfin éliminé, avec lélimination des Colons ! LHarmonie Sacrée sera enfin rétablie dans la vallée !»
Il se tourna vers Macsteel. « Je ferai cela en te sacrifiant, ici, la nuit la plus courte de lété. » Puis, regardant Yafon de nouveau : « Toi, je te garderai vivante un peu plus longtemps. Que je puisse voir le désespoir sur ton visage ! »
Macsteel, furieux que le shaman lui vole sa mort, sécria : « Monstre ! Yafon a raison, tu es un fou, un fanatique sanguinaire ! »
Le shaman éclata de son rire grinçant. « Ah, Macsteel, est-ce toi, qui parle, ou bien ton ancienne personnalité ? » Macsteel se figea. « Que sais-tu de mon ancienne personnalité ? »
« Pour pouvoir tuer mon vieil ennemi, le saint, javais besoin dun homme plutôt pur, un paladin dont je puisse effacer la mémoire, et en qui je puisse implanter le sortilège de meurtre. Mes agents mont ramené plusieurs paladins. Mais cela na pas marché, jarrivais bien à effacer leurs souvenirs, mais leur magie de paladin les protégeait contre lordre hypnotique de tuer.
Toi
Tu es allé volontairement droit à la mort, dans Keltoi. À cause de cela, tu as déchu. Mais je sais tout de toi, Mac, et je sais pourquoi tu as choisi cette mort au combat. Le suicide est une trahison de votre Lumière, mais dune certaine manière tu es resté pur. La combinaison idéale pour moi, jai pu effacer ta mémoire et implanter le sortilège de meurtre. Tu nes quun outil, Macsteel, tu nas que lexistence que je tai donnée, et ta véritable personnalité naura plus loccasion de revenir. » Macsteel se sentit accablé, comme mort une fois de plus.
Yafon demanda : « Qui ta appris à parler notre langue ? »
Le shaman, calme et détendu à nouveau, répondit : « Il y a 1100 ans, les trolls apprirent la langue des Colons. A lépoque nous commercions. Et quand les humains quittèrent la vallée, il fut décidé que toujours le chef spirituel ou le chef de guerre, ou les deux, apprendrait la langue de Colons, de générations en générations. Ainsi, quand les Colons reviendraient, il y aurait un troll pour les accueillir comme ils nous ont accueillis. »
Yafon éclata : « Cest comme cela que vous nous avez accueillis ? Pourquoi aucun troll nest venu parler avec nous ? Pourquoi sêtre opposés à notre retour ? Traîtres ! » Elle était furieuse.
Le shaman sembla plongé dans ses souvenirs, ses petits yeux perdus dans le temps, sa peau parcheminée au repos. « Je suis plus vieux que jen ai lair, et jai lair très vieux. Jétais jeune lors de larrivée des Colons dans la vallée. À lépoque moi seul savait parler votre langue.
Quand le messager est venu mannoncer que de nombreux humains avaient pénétré dans la vallée, jai tout de suite compris que les Colons étaient de retour. Une grande peur ma saisi. Puis je me suis reprit. Je suis allé le plus vite possible vers Grundzuin, le premier bourg que croiseraient les Colons, pour les accueillir. Jétais plein despoirs, dappréhension, je sentais combien de choses dépendaient de ce moment historique, javais peur de ne pas être à la hauteur. Mais jétais déterminé à faire de mon mieux.
Quand je suis arrivé près du village, jai croisé des rescapés, des trolls qui avaient fui le carnage. Et alors que du haut dune colline je voyais Grundzuin en feu, jai appris que vous étiez venu pour conquérir et tuer. »
Yafon, comme en écho aux souvenirs du shaman, reprit la parole. « Jai appris lhistoire de mon peuple. Les premiers colons à revenir se sont dirigés vers lancien village de Grande-Lumière. Ils avaient espoir de trouver les ruines de ce qui fut notre plus grand temple dans la Vallée Sacrée, notre lieu saint le plus important après la Grotte de la Lumière.
Quelle ne fut pas leur surprise, le village était encore debout et habité par les trolls ! Dans Albion il y avait déjà longtemps que trolls et humains ne saimaient guère, mais les Colons sapprochèrent pacifiquement. Les trolls répondirent de même. Personne ne se comprenait mais la méfiance réciproque commençait à faiblir.
Les Colons furent heureux de retrouver le temple debout. Ils voulurent y entrer et y faire une cérémonie, prier, mais il était habité par toute une famille de trolls qui sest opposée à lentrée des Colons. Sordic, le paladin Commandeur, a essayé de faire comprendre aux trolls quil était impossible aux Colons de renoncer à prier dans ce temple. Il a échoué, un troll la défié en combat, Sordic a tué le troll, cela a dégénéré en bataille rangée. Déjà les trolls étaient sauvages, car tous et toutes, males et femelles, se mirent à se battre. Il fallut se défendre et les tuer. »
Le shaman lavait écoutée sans linterrompre. Il reprit : « Presque tous les trolls sont morts, hommes, femmes, enfants. Le village brûlait, détruit. Jai décidé de ne pas approcher les Colons, ils mauraient tué moi aussi. De toutes façons, à leurs actions il était clair quils nétaient pas venus en paix, mais en conquérants. Jai fais demi-tour, pour aller préparer mon peuple à la guerre. »
Le shaman hocha la tête et séloigna, les autres trolls le suivant. Puis il sarrêta, revint un instant, le temps dajouter : « Dans la grande maison que vous appelez temple, personne na survécu. Ni ma mère, ni mon père, ni mes frères et surs, ni mes cousins, personne
Quand je suis reparti sur la route, mon cur saignait. Je les ai pleurés. Et depuis chaque jour je pense à eux, je garde leur souvenir vivant, pour trouver la force de lutter contre les Colons. »
Par Astorm le 27/1/2003 à 17:08:50 (#3112195)
:hardos: La suite.... La suite.... :hardos:
Par Paice le 28/1/2003 à 10:25:57 (#3116588)
Soir, que ta plume coure sur le papier a la vitesse du cheval au galop :D
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 10:37:50 (#3116669)
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 10:38:27 (#3116672)
Dune voix inhabituellement douce, elle dit : « Macsteel, tu es très sensible, pour un maître darmes. Le shaman souffre, daccord, mais cela sest passé il y a cent ans. Il aurait pu oublier, pardonner, aller vers la paix. Au lieu de cela il a cultivé la haine. Je crois quil est fou, tu sais. Maintenant il veut tuer tous les Colons. »
Dune voix plus déterminée, elle ajouta : « Je ne peux accepter cela ! »
Macsteel resta songeur. Lui non plus ne pouvait accepter cela. Autant il avait limpression que le destin le forçait à se sacrifier, autant il refusait quon le sacrifie pour réaliser un meurtre de masse ! Mais il fit remarquer à Yafon quelle nétait pas gênée par sa sensibilité, quand il sétait attaché aux Colons et quil avait été affecté par lattaque des trolls. Il pensait si souvent à son sacrifice, sil sortait vivant dici, quil était un peu irrité par les tentatives, directes ou indirectes, de Yafon pour lui rappeler que les trolls étaient les ennemis, les Colons le bon camp, et quil devait faire le bon choix.
« Sois honnête envers toi, Yafon. Tu dois admettre que je puisse faire preuve de compassion envers quelquun qui souffre, même si cest un troll et un ennemi. Après tout, les trolls vivent, aiment et souffrent comme vous, les Colons ! »
Yafon ne pouvait entendre cela. Au fond delle, elle percevait Macsteel comme profondément juste, capable de se sacrifier pour la juste cause. Mais elle avait peur. Peur que Macsteel ne pèse le pour et le contre, se laisse aveugler par sa sentimentalité et hésite à se sacrifier, en prenant les trolls pour des humains. Cen était trop pour elle. Elle était le Commandeur des Colons, elle se devait à son peuple. Elle explosa de colère.
« Rappelle-toi des crimes des trolls, plutôt que de leurs sentiments ! Ce sont leurs actions qui comptent et ces actions sont mauvaises ! Dailleurs rappelle-toi ton propre crime, car il ny a que toi qui puisses le réparer ! Je te tuerai plutôt que de laisser le shaman se servir de toi, et je te tuerai si tu ne te sacrifies pas !»
Macsteel se tourna, peiné, et appuya son front contre la grille. Le froid du métal lui faisait du bien. Et il avait besoin quon lui fasse du bien. Tant de monde semblait avoir de si bonnes raisons de souhaiter sa mort. Cétait vrai, lui seul pouvait réparer, et il le ferait. Cétait vrai aussi quil commençait à se sentir mal à laise vis-à-vis des trolls. Les choses nétaient sans doute pas aussi simples que la vision des Colons ne le laissait supposer. Peut-être était-ce une bonne idée que Yafon le tue. Il ne pourrait plus servir au shaman, ce fou fanatique, et il naurait pas à se forcer à se sacrifier.
Il soupira et fit face à Yafon. « Restons pratiques. Nos chances sont quasiment nulles, nous sommes prisonniers, le shaman va nous tuer. Perdus pour perdus, autant tenter le tout pour le tout. La prochaine fois que les deux gardiens nous emmènent aux toilettes, nous les attaquons. Et nous nous en remettons à la grâce de la Lumière. »
Yafon hocha la tête. « Oui, de toute façon il vaut mieux choisir une mort au combat que dattendre celle promise par le shaman ! »
Le temps de lattente passa, celui de laction vint. Les gardiens, convaincus que serait folie pour les prisonniers de tenter quelque chose, étaient détendus et plaisantaient entre eux, quand ils pénétrèrent dans la petite pièce où se trouvait la porte des toilettes. Cela faisait laffaire des prisonniers. Par contre Mac fit la grimace en voyant quun troll était déjà dans cette pièce. Il était armé, mais assoupi. Mac décida de tenter le tout pour le tout, jeta un coup dil à Yafon pour lui donner le signal de lattaque. À ce moment là deux trolls entrèrent dans la pièce. Un des arrivants sortit son arme et la mit sous le cou dun des gardiens, tandis que celui qui avait lair assoupi se relevait dun bon et neutralisait le second gardien.
Le troisième troll avait aussi sorti son arme. Il la pointa vers Macsteel et Yafon et ordonna : « Suivez-moi ! »
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 14:38:30 (#3118430)
Celui-ci, une montagne de cuir, de muscles à lair cruel, sauvage, répondit : « Pas le temps de faire les présentations ! Suivez-moi ! » Ses deux compères, ayant neutralisés les gardiens, menacèrent également les deux humains de leurs armes.
Macsteel et Yafon se décidèrent, accompagnant leurs nouveaux gardiens. Ils passèrent dans une cour puis dans quelques petites salles du temple. Si leur groupe fut lobjet de regards curieux, ils purent néanmoins sortir de lédifice sans être inquiétés.
Ils marchèrent à travers la population des trolls qui vaquaient à leurs affaires. Le temple était limmeuble le plus important. Il y avait quelques échoppes et maisons, mais beaucoup dhabitations étaient troglodytes. Macsteel fut frappé par la propreté de ce village de montagne, il ne savait pas pourquoi sêtre imaginé les trolls sales. Les trolls étaient pauvres, aussi, il remarquait cela à la rareté des équipements, aux vêtements de mauvaise qualité. Yafon, elle, regardait attentivement les rues, les dispositions, et où ils allaient. Il sembla à Macsteel quelle eut un petit sourire quand ils comprirent quils allaient dans la caserne creusée dans la montagne.
Ils passèrent un imposant poste de gardes, et sinstallèrent dans une vaste pièce où un garde était posté à chaque entrée. Le troll eut lair de se détendre et dit quelque chose dans une langue inconnue à une troll, qui avait lair de les attendre là. Elle était petite, dune laideur repoussante, au moins pour des humains, avec quelque chose de primitif. Elle répondit dune voix hachée et avec un accent qui même pour Macsteel sembla étranger.
Le chef troll prit la parole : « Je suis Malfrid, chef de guerre des trolls. Je sais qui vous êtes. »
Macsteel répondit : « Merci de nous avoir libérés du shaman. »
Malfrid reprit : « De rien. Vraiment. Je préfère vous tuer moi-même. Cest Yafon qui devrait me dire merci. La lumière de la grotte va décliner lentement. Son peuple ne va pas mourir. Elle si, mais les Colons pourront fuir la vallée. »
Yafon, dune voix teintée de colère, intervint : « Les Colons sont ici chez eux, dans la terre que leur a donnée la Lumière, ils nont pas à fuir !
- Les trolls sont ici depuis des siècles ! » semporta Malfrid. « Cest devenu leur pays, leur histoire, leur terre ! Comment les Colons peuvent-il revenir ? Si longtemps après et simaginer chasser les habitants ? Qui, en Albion ou nimporte où ailleurs, accepterait de quitter sa terre ? Pour la laisser à quelquun disant cétait à moi il y a mille ans ! » Il se leva, tremblant de fureur, dominant de toute sa masse les deux humains.
Yafon, la voix marquée dune colère froide, répondit : « Bien, vous avez vos raisons ! Au moins combattez avec honneur, pas lâchement ! Faites une guerre civilisée, attaquez des soldats, des lieux symboliques, des places fortes, au lieu de tuer des familles, de semer la terreur sur des innocents ! »
Malfrid reprit, dune voix plus calme, comme sil contait une histoire : « Quand les Colons sont revenus, il y a cent ans, la fonction de chef de guerre des trolls était symbolique. Mon arrière-arrière-grand-père était le chef. Il navait que douze guerriers. Cela faisait des siècles que les trolls, ici, sétaient isolés du monde et de ses guerres.
Nous étions devenus un paisible peuple de fermiers, dartisans. Nous avions oublié lart de la guerre. Nous ne demandions rien à personne, on vivait en harmonie avec la nature.
Puis les Colons sont venus, avec leurs armes et leurs soldats. Ils neurent pas de mal à conquérir la vallée. Presque toute la vallée, aussi vaste soit-elle, elle devait être toute à eux. »
La voix de Malfrid se mit à monter : « Toi, paladine, as-tu conscience du nombre de familles trolls qui furent massacrées ? Des trolls qui pour survivre, durent fuir ? Abandonner leur terre, celle de leurs ancêtres ! Leur maison, leur travail, tout ce qui était leur vie ! Pour FUIR DEVANT LES COLONS ! As-tu conscience que sil ny avait pas ces endroits inexpugnables dans les montagnes, les trolls auraient été exterminés ?? »
Il prit une grande inspiration et fit un effort pour se calmer. Dune voix plus posée il reprit : « Aujourdhui les Colons sont plus nombreux, plus forts que nous. Mieux équipés. Oh oui, nous pouvons vous affronter conventionnellement, armée contre armée, et le peuple troll périrait. Non, Yafon, nous ne voulons pas nous suicider. Le peuple troll vivra et vaincra, même si le seul combat possible est de vous frapper où on peut. De vous décourager de rester ici, de décourager dautres Colons de venir sinstaller. »
Macsteel comprenait les trolls. Ils voulaient survivre et se sentaient chassés de chez eux. Un reste de paladin en lui désapprouvait leurs moyens. Lui préfèrerait mourir plutôt que dattaquer des familles, quelle que soit la cause. Il faillit en faire la remarque, mais revint sur le sort des Colons, demandant pourquoi Malfrid les sauvaient. Il espérait ainsi calmer à la fois Yafon et le chef troll.
Malfrid se rassit, les laissant debout. « Le shaman et ses religieux sont des extrémistes. Une petite partie de la population. Je naime pas lidée de tuer tous les humains. Jaurais préféré les faire fuir par notre force. Si la magie de la Grotte disparaît lentement et quils partent, ça me va aussi. Pas la peine dun bain de sang.»
Il sarrêta un instant puis reprit : « Même comme cela je nétais pas décidé à contrer ouvertement le shaman. Cest Gratcha qui ma décidé. » dit-il avec une geste de la main vers la guerrière troll. « Une vraie sauvage, elle, arrivée depuis peu dans la vallée. Elle se bat tellement bien quon dirait de la magie. Elle na rien à faire des humains, mais elle pense que si dans Albion on apprend que des trolls ont massacré une colonie humaine, les Colons passeront du statut de parias à celui de martyrs. Rien que pour lexemple Albion sera obligée de venir avec ses soldats et ses clercs. Pas la peine déchanger un ennemi contre un plus puissant. »
Il regarda longuement Macsteel. Celui-ci ressentait une impression étrange, comme sil comprenait ce troll, comme si au-delà de leurs différences, ils étaient frères darmes. Le troll lui dit : « Je regrette que toi, étranger à nos histoires, sois pris par ce destin. Peut-être dans dautres temps dautres lieux on aurait été amis. Mais cest la guerre. Jattendrai la fin de la nuit la plus longue avant de vous tuer tous les deux. Le shaman fait cérémonies sur cérémonies et je ne veux pas prendre le risque de déclencher quelque chose. »
Il se tourna vers des gardes et ordonna : « Emmenez-les. »
Yafon et Macsteel allaient quitter la pièce, escortés par leurs gardiens, quand le maître darmes se retourna et interpella Malfrid : « Quest-ce que ce cri étrange, quand on arrache les herbes dans vos temples ? »
Malfrid eut lair sonné, abasourdi. « Vous voulez dire que vous ne savez pas ? » Il baissa la tête. Macsteel ignorait si les trolls pouvaient pleurer, mais il avait limpression quoui. Dune voix basse, Malfrid reprit : « Les bébés trolls, à leur naissance, sont liés à lénergie spirituelle de la vallée. Le temps que ce lien se crée, les herbes poussent sur le rocher. Après un mois, un bébé troll est en harmonie avec la nature, son brin dherbe meurt ; il nen a plus besoin. Quand on arrache un brin dherbe, on arrache lâme dun bébé, qui meurt, et cest son cri que vous entendez. » Il fit un signe et les gardes les emmenèrent.
Macsteel se sentait malade. Yafon, horrifiée, se rappelait les nombreux brins dherbe quelle avait arrachés au cours de ses raids.
Par Astorm le 28/1/2003 à 15:38:56 (#3118822)
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:merci: Merci pour ces récits, c'est très... touchant.
Par Paice le 28/1/2003 à 15:55:47 (#3118961)
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 19:08:32 (#3120492)
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 19:09:47 (#3120502)
Elle jeta un coup dil à Macsteel. Elle le trouvait beau, avec sa sensibilité si perceptible. Et elle avait peur. Sil ne sen sortait pas, elle devrait réfléchir à un plan dévacuation des Colons. Et sil sen sortait et refusait le sacrifice, ébranlé par ce quil avait appris sur les trolls
Que ferait-elle ? Puis elle revint à la situation présente, ils arrivaient dans une grande salle.
Macsteel était impressionné par la taille de cette salle, une vaste caverne naturelle que les trolls avaient agrandie. Un entrepôt, avec assez de nourriture pour soutenir un long siège. Tout à coup, en voyant deux petits tunnels partir au nord de la salle, il eut une illumination : cest dici que cétait évadé le Colon ! Il regarda Yafon, qui lui fit un petit sourire, les yeux brillants. Elle aussi, visiblement, pensait quils avaient une possibilité dévasion.
Leur espoir sévanouit quand les trolls les enfermèrent dans une cellule fermée par une grille et laissèrent un garde de faction devant un des tunnels. Ils avaient retenu la leçon.
La grille se referma avec un claquement définitif. Yafon soupira et dit : « Cest mal parti pour que tu tiennes tes engagements, Macsteel. Je crains que le peuple des Colons ne soit condamné à lexode. » Elle avait le visage triste et fermé. Elle reprit : « Par curiosité, te sens-tu Albionnais, ennemis de ces Midgardiens de trolls ? »
Macsteel réfléchit un peu, le regard sur le tunnel gardé par le troll, chemin de la liberté. Il secoua la tête. « Non, peut-être est-ce lamnésie. Je me suis peut-être battu pour Albion, avant, mais maintenant je ne ressens quasiment rien de nationaliste. Seul savoir ce que je suis, et essayer dagir justement comptent, pour moi. » Il ajouta « Dailleurs, je ne sais pas pour les trolls, mais il me semble clair que les Colons sont avant tout Colons, pas Albionnais. »
Yafon hocha la tête, dun air absent. Elle répondit dune vois atone : « Si tu ten sors, pense aux Colons que tu as connus. » Macsteel hocha la tête, le regard glissant au loin. Il revoyait les Cirius et les McGregor. Il se dit que sil y a un siècle on lui avait demandé si les Colons devaient retourner ici et prendre la vallée, par la force si besoin, il aurait répondu non, cette vallée est déjà habitée. Mais voilà, les Colons étaient là. Il jugeait que leur situation nétait pas vraiment justifiable, mais il sétait attaché à eux, et il sétait engagé. Macsteel se sentait vraiment mal à laise. Il avait limpression de sentir obligé de sacrifier sa vie pour soutenir une cause que sa conscience désapprouvait.
« - Yafon, là aussi nous sommes obligés dagir, on ne va pas attendre et se laisser tuer. On va se battre, je vais faire semblant de tétrangler, avec un peu de chance le garde entrera pour nous séparer. On lui saute dessus et on fuit.
- Mais sil va chercher ses amis, plutôt ?
- Sil voit que je tétrangle, il se dira quil na pas le temps daller chercher des renforts, il fera face à lurgence.
- Admettons que cela marche, Macsteel. La sortie du tunnel est au nord de la vallée. De là en quelques heures tu peux quitter la vallée, fuir à tout jamais. Ou alors on prend des chevaux et on fonce au sud, nous arriverons à temps pour la nuit la plus courte. Dans quelle direction veux-tu aller ? »
Elle avait le visage grave. Macsteel se sentait déchiré. Il en avait presque la nausée. Sil se défilait, serait-ce par lâcheté, peur de mourir, ou bien pensait-il sincèrement que se sacrifier conforterait des générations de Colons dans une attitude injuste envers les trolls ? Il se défila en répondant quil verrait bien à ce moment là, que pour linstant ce nétait pas le problème. Il nétait pas fier de lui.
« Tu es prête ? » demanda Macsteel à Yafon.
« Oui, allons-y. »
Et ils se battirent, en sinsultant. Le troll hurla quelque chose, puis sapprocha. Il arrivait près de la grille quand Yafon donna un coup de poing dans le ventre de Macsteel, qui se plia. Le troll applaudit. Macsteel esquiva le coup suivant, passa derrière la paladine, et la coinça, le cou prisonnier. Il létrangla.
Par Sachsan le 28/1/2003 à 22:03:26 (#3121761)
Quelle inspiration de la part d'un confrere:)
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 23:21:23 (#3122309)
Par Soir le Sicaire le 28/1/2003 à 23:21:57 (#3122315)
Elle se débattit mais Macsteel létranglait, elle perdait ses forces. Irrité, le troll hurla quelque chose, sortit ses clés et ouvrit la grille. Macsteel laissa tomber le corps inconscient de la paladine, recula pour faire face au troll, qui avait sorti son arme. Quand le gardien fut proche de Yafon, dun coup de pied vicieux elle lui faucha les jambes, il tomba. Ils se jetèrent sur lui, lassommant rapidement.
Ils le bâillonnèrent, le ligotèrent et pour faire bonne mesure lenfermèrent. Un rapide coup dil, lentrepôt était vide. Après sêtre équipés en armes dans lentrepôt, ils se dirigèrent vers le tunnel quavait emprunté le sicaire lors de sa fuite. Il était vide, mais entretenu, les trolls avaient fait un impressionnant travail, la caverne naturelle avait laissé la place à un tunnel large et assez éclairé pour que leurs torches ne leur servent à rien.
Ils progressèrent ainsi de longues minutes, suivant les tours et détours du tunnel. Ils débouchèrent sur une grande salle éclairée par la lumière du jour, ils étaient arrivés ! La lumière venait de nombreuses meurtrières percées dans la paroi. A leur consternation, une grande porte métallique fermée à clé bloquait la sortie. Non seulement les trolls avaient pris toutes leurs précautions contre une évasion par cette voie, mais ils lavaient aussi sécurisée contre une attaque extérieure.
Ils poussèrent un soupir, considérant la porte. Un cri dalarme séleva. Dun autre tunnel venait plusieurs guerriers trolls. Au moins une dizaine, armés jusquaux dents. Yafon et Macsteel se mirent à courir, repartant dans la seule direction disponible, le tunnel qui les ramenait vers lentrepôt de la forteresse troll. Derrière eux la poursuite était lancée. En courrant, Macsteel demanda : « Quest-ce que lon fait ? On rentre vite dans notre cellule ? » Yafon sourit à cette faible tentative dhumour et cria « Économise ton souffle ! »
Ils arrivèrent avec plusieurs secondes davances dans lentrepôt. « Que fait-on ? » demanda Yafon. « Pas le choix ! » répondit Macsteel, se précipitant vers la seconde caverne. Tout en le suivant, Yafon dit : « Tu sais que lon va être bloqués ! Entre nous et la sortie, on va trouver un précipice, cest ce que nous a rapporté le sicaire ! »
Il allait répondre, quand il entendit les trolls se ruer à leurs trousses dans la caverne. Il économisa son souffle et courut. Là, leurs torches étaient utiles, car le tunnel avait immédiatement laissé la place à une caverne naturelle, avec des stalagmites et des stalactites, sombre, avec des parties éboulées. Leur course lançait des lueurs fantomatiques, des taches sans cesse changeantes de lumière et dobscurité. Derrière eux les trolls avaient cessé leurs cris, et se concentraient eux aussi en silence sur le sol difficile.
Ils durent ralentir pour traverser un passage très étroit, pas plus grand quune faille à moitié pleine de rochers éboulés. Macsteel reprit sa course, Yafon lappela, il sarrêta et se retourna, inquiet. « Aide-moi ! » dit-elle. Elle essayait de faire basculer un gros rocher sur la faille. Il posa sa torche et son arme et se précipita à son aide. A deux, ils firent basculer le rocher juste au moment où les trolls allaient arriver. Plusieurs petits rochers tombèrent avec le gros, ils sécartèrent pour ne pas être blessés. Ils entendaient les trolls jurer de lautre coté.
Yafon, en regardant léboulement, dit : « Cela ne les retardera pas très longtemps. Puis nous sommes coincés, de toute façon. » Elle se tourna vers Macsteel, la lumière des torches accentuant les ombres de sa beauté froide, et ajouta : « Nous allons mourir, très probablement. Mais je suis heureuse davoir vécu cette aventure avec toi, Mac, même si mon cur saigne pour mon peuple. Je ne ten veux plus pour le saint, je sais que tu ny es pour rien. Tu nes plus paladin, mais tu as le cur noble. » Macsteel, troublé, ne savait pas trop quoi répondre. Il remarqua un peu bêtement « Cest la première fois que tu mappelles Mac
» Elle lui sourit, puis reprit la course dans la caverne. Il sélança à sa suite.
Ils faillirent tomber dans le précipice, juste après un détour de la caverne. Il était suffisamment large et profond pour les empêcher de rejoindre la lumière du jour quils voyaient, là-bas, au bout. Macsteel jura, Yafon regarda partout autour delle et poussa un cri : « Regarde ! » Tout à leur gauche, une corde était tendue au-dessus du gouffre. Ils sapprochèrent. Yafon reprit : « Quest-ce que cela peut être ? On dirait une corde en or ! »
Les larmes aux yeux, Macsteel répondit « Cest un cadeau. »
Yafon, dubitative, regarda la corde. « Je ne vois pas où elle est accrochée, on est pas sûrs quelle tienne. » Macsteel se sentait plus en paix avec lui-même, les choses étaient désormais claires pour lui. Il avança, saisit la corde, et tout en avançant à la force de ses bras, dit : « Elle tiendra. Aie foi. » Il traversa et Yafon le suivit.
Ils arrivèrent dehors, le soleil les éblouissant. Libres, ils étaient libres ! Ils crièrent de joie. Puis Yafon sapprocha tout près de Macsteel. « Maintenant, tu dois prendre ta décision, entre les trolls et les humains. » dit-elle.
Macsteel la regarda dans les yeux. « Je ne jugerai pas en termes de trolls et dhumains, Yafon, ni en termes de nationalités. Pour moi, humains, trolls, tous les êtres vivants qui sur cette terre partagent le désir de vivre en paix, tous sont égaux. »
Yafon, inquiète, sentit son ventre se contracter. Macsteel reprit : « Jaime les Colons, je me suis attaché à eux. Et peut-être pour cela, je refuse de leur donner un mauvais exemple et les entraîner dans lerreur. Je crois que dans cette vallée les Colons se sont montrés profondément injustes envers les trolls. Lidéal serait de trouver un accord et de faire la paix. Nous savons tous les deux que cest impossible. Aussi je vais partir, je ne vais pas me sacrifier. Je vais rétablir la justice, mais pour les trolls. Je regrette, Yafon, les Colons devront repartir. » Macsteel, sentant la peine quil infligeait à Yafon, et à travers elle au peuple des Colons, souffrait. Yafon le fixa dans les yeux. « Je men doutais. » dit-elle, « et je te comprends. Mais tu dois me comprendre aussi. » Dun geste brusque, elle se glissa à droite de Macsteel, une dague appuyée sur la gorge du guerrier.
« Tu dois maccompagner à la Grotte, et là-bas prendre le temps de réfléchir. » Macsteel fit non de la tête, la secouant autant quil losait avec une dague sur le cou. « Je te tue tout de suite, si tu refuses. » insista Yafon.
Le moment de vérité, pensa Macsteel. Il répondit « Tue-moi. Jai fais mon choix, Yafon. Je reste fidèle à ma foi, il y a du bon en tous. Chez les Colons mais aussi chez les trolls. Et je fais ce que je pense être juste. Je préfère mourir pour ce que je pense être juste que de vivre en me trahissant moi-même. » Une goutte de sang perla sur sa gorge. Yafon répondit : « Tu avais raison, on ne peut demander plus à un homme que de faire ce quil pense être juste. »
Elle sécarta et rangea sa lame. Son visage était un masque de tristesse. « Je te comprends, Mac, même si jaurais préféré que tu fasses lautre choix. » Elle détourna son regard et ajouta à voix basse : « Un choix ou un autre, je serai malheureuse de toute manière. » Puis elle dit « Là-bas ! Regarde ! »
Macsteel regarda. En haut dune colline, un homme habillé de jaune observait les alentours. « Cest un mercenaire du clan McKeen. » dit Yafon. « Ils ont retrouvé ta trace. Peut-être peux-tu les rejoindre, mais je ne sais pas si cest une bonne idée. Ils pourraient taider, mais leurs ordres sont peut-être de tamener à la Grotte, ou bien de te tuer, aucune idée. »
« Je vais les éviter. » répondit Macsteel. A ce moment là, ils entendirent une clameur, des trolls, au loin, arrivaient. Ils se séparèrent dans lurgence, lui filant vers lentrée de la vallée, elle retournant vers son peuple, au sud.
En marchant, Macsteel se trouva étrangement seul. Il se retourna pour essayer dapercevoir Yafon. Il dut monter sur un rocher pour cela. Elle était tournée vers lui, au loin. Elle fit un baiser sur sa main et lui envoya, en soufflant dessus et en sinclinant. Il fit de même et la regarda faire demi-tour et disparaître vers le sud. Il était à la fois triste et serein. Triste pour elle et pour les trolls, serein dêtre capable de faire le choix qui lui semblait juste, même si cétait très dur.
Puis il vit que les trolls lavaient repéré. Au lieu de lui envoyer un baiser, ils courraient vers lui, armes à la main. Il se mit à courir.
Par Soir le Sicaire le 29/1/2003 à 1:13:13 (#3122860)
Il contourna un énorme rocher sur le chemin et se trouva nez à nez avec un énorme troll, bardé de cuir clouté de la tête aux pieds, une lance à la main. Il fut le plus rapide et lui enfonça son épée dans la poitrine. Le troll tomba sans un mot, au grand soulagement de Macsteel. Soulagement de courte durée, six trolls apparurent sur le chemin. Il allait faire demi-tour et courir, quand un homme avec une cape jaune sauta au milieu des trolls, les chargeant avec férocité et une extraordinaire rapidité. Un troll fut tué immédiatement et un autre mis hors de combat. Macsteel regardait fasciné ce mercenaire à limpressionnante science du combat. Toutefois, face à quatre adversaires, il avait le dessous. Macsteel haussa les épaules et décida de laisser le téméraire guerrier se débrouiller seul, après tout il voulait échapper aux trolls et aux mercenaires.
Il croisa le regard de lAlbionnais et se détourna. Puis il entendit : « Mac ? Mac !! Mac, aide-moi ! » Il se retourna. Tout en défendant sérieusement sa vie, le mercenaire lappelait : « MAC ! Mais quest-ce que tu fous bon sang, bouge-toi, arrive ! » Son visage, un mélange de férocité et de charisme, ne disait rien à Macsteel, qui ne bougeait pas. Une jeune fille portant également une cape jaune sauta au milieu des trolls. Sa taille frêle était trompeuse. Même si elle était moins efficace que le mercenaire, cétait une professionnelle de la guerre, cela se voyait. A eux deux il tuèrent deux trolls. « Merci Meriel mon amour ! » dit le mercenaire. Celle-ci, en plein combat, fit un pas glissé, passa près du mercenaire, lui vola un baisé éclair et abattit, dans le mouvement, son arme sur un troll ! « De rien Panda » dit-elle.
Meriel et Panda, songea-t-il, du clan McKeen. Deux parfaits inconnus. Derrière Panda un nouveau troll approcha discrètement. Il leva son arme pour frapper. Macsteel chargea en hurlant, le troll se tourna vers lui, chargeant aussi. Le choc fut terrible, Macsteel prit un coup de masse sur le coté de labdomen, pendant quil décapitait le troll, projetant du sang partout.
Il tomba à terre, à quatre pattes, luttant pour ne pas sévanouir.
Il entendit dautres voix humaines, des renforts, des incantations, de trolls et dhumains. Puis la bataille fut terminée. Panda se pencha près de lui : « Mac ! Mac, ça va ? » puis il cria « Diandra, vient ici, ton frère est vivant ! Enfin, il le restera si tu le soignes ! »
Il entendit une voix inconnue dire « Oh Mac
Mac ! Tu es vivant ! » La voix se brisa et se reprit « Dabord les soins. » Diandra appela la bénédiction de la Lumière, une chaude clarté entoura Macsteel, qui se sentit de suite mieux. Il se releva et regarda Diandra dans les yeux.
Quelque chose se brisa en lui. Comme une barrière retenant les flots qui tout à coup seffondre et libère un torrent. Dabord des noms, des dizaines de noms, Diandra, Yzabeau, Yaelle, Panda, Soir, une liste sans fin de noms. Puis des milliers dimages, de mots, de sons, dodeurs, de sensations, de lieux et de sentiments lenvahirent. Des souvenirs, une vie de souvenirs, la vie du paladin Mac Leod, frère de Diandra, ami de Soir et de Panda McKeen. Il sévanouit.
Trois jours après, les McKeen lavaient ramené dans leur clan. Leur mission, aller enquêter sur ce qui se passait dans la vallée des Colons, était terminée. Macsteel décida de garder son nouveau nom, le paladin Mac Leod nétait plus, place au maître darmes Macsteel McKeen.
Loin de là, dans la Vallée Sacrée, à la tête dun groupe de soldats Colons, Yafon surveillait la lune des caravanes qui quittait le pays. À part les fanatiques du shaman, peu de trolls attaquaient les Colons, ces temps-ci. Lévacuation, planifiée, se passait bien. Façon de parler. Le peuple des Colons avait le cur brisé. Certains, les plus vieux surtout, avaient choisi de rester dans la vallée, pour y mourir quand la bénédiction de la Grotte serait trop faible.
La majorité des Colons retournait en Albion. Avec la ferme conviction quun jour le peuple élu retournerait ici, par la grâce de la Lumière. « Sans moi » pensa Yafon. Elle était lasse de cette guerre, de toutes ces souffrances de part et dautres.
Devant ses yeux passait un peuple déraciné. Elle pleurait.
- FIN -
Par Soir le Sicaire le 29/1/2003 à 1:16:20 (#3122875)
Il ne me reste plus quà espérer que de temps en temps ce post remontera des profondeurs, et distraira quelques nouveaux lecteurs.
Merci à vous :merci:
Par Paice le 29/1/2003 à 11:16:35 (#3124292)
Par Astorm le 29/1/2003 à 15:18:58 (#3126277)
Très bien raconté.
Au plaisir de te relire. ;)
Super
Par Meion le 30/1/2003 à 15:38:06 (#3134173)
Je suis tombé hier sur ton histoire et je dois dire qu'elle fait passer par toutes les émotions.
Une très bonne intrigue et un dénouement comme je les aime : ni vraiment triste ni vraiment joyeux.
"Tout n'est pas bien qui fini pas vraiment bien"
Merci pour ce récit.
J'espère pour lire d'autre de tes histoires.
Bonne continuation.
Meion
Par Soir le Sicaire le 30/1/2003 à 23:50:25 (#3137952)
Vi, cette histoire ne se termine pas très bien, mais je ne vois pas comment elle pourrait bien se terminer...
Par Soir le Sicaire le 3/2/2003 à 0:02:44 (#3157862)
Par dervic le 3/2/2003 à 0:25:58 (#3157953)
Mais j'ai commencé et cela a l'air pas mal.
Par Aergil le 3/2/2003 à 2:11:40 (#3158276)
Je viens de lire cette histoire d'un trait, et plus j'avançais dans l'histoire plus j'avais hâte de lire la fin!
Bravo donc pour ce récit :)
et un petit up juste pour que ce texte se perde pas trop vite dans les profondeurs:lit:
Par Aergil le 4/2/2003 à 10:37:50 (#3167036)
Par Barkive|Heaven le 4/2/2003 à 10:49:51 (#3167091)
Par Aiaalm le 6/2/2003 à 2:00:57 (#3180688)
Desolé de pas t avoir encouragé plus mais j etais pas la ces jours.
J'espere que tu va pas t arreter en si bon chemin.
Par broke le 6/2/2003 à 4:01:13 (#3180978)
/em verse une larme
Par Soir le Sicaire le 7/2/2003 à 19:41:22 (#3192630)
Avant Le Retour, j'ai écris une autre nouvelle, Grandeur d'âme, dont Le Retour est en fait une suite.
Pour être franc, même si à l'époque j'étais assez content de Grandeur d'âme, je trouve maintenant que cette première nouvelle était un peu légère. Le Retour a plus, je crois, d'intensité dramatique que Grandeur d'âme. C'est bien je fais des progrès :) . A ce propos, d'ailleurs, si quelqu'un a des critiques constructives à faire à propos du récit Le Retour, elles seront les bienvenues, car je suis conscient que le texte a de nombreuses imperfections et qu'il me reste encore beaucoup de progrès à faire.
Si vous navez pas lu Grandeur dâme, vous pouvez le faire à partir de ce lien :
http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=133088
Ici se trouve le post où meurt le héros de Grandeur dâme :
http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=116219
Il y a aussi une très brève histoire de Soir le sicaire ici :
http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=134410
Bonne lecture :) !
Par zulf le 8/2/2003 à 1:13:39 (#3194442)
/bow
franchement très belle histoire :)
Par Soir le Sicaire le 14/2/2003 à 11:34:59 (#3236245)
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Le Retour
Chapitre 1 : les Colons
Il essayait de vasectomiser silencieusement. L'attente se faisait longue, caché dans ce cabinet médical parmi les côtelettes d'agneau, au fard à paupières de l'embuscade. Cette clémentine, si paisible, un des tessons de bouteille préférés du bouillon kub. Les poils pubiens d'un cache-misère un peu burinés par l'âge, un jarret de porc de vareuse de marin grise et une chemise à fleurs musculature, il avait l'air d'être sûr de lui. Mais la vinaigrette chaleur de l'été et les corticoïdes de la soupe rance ne pouvaient dissiper le revers de fortune d'inquiétude au hooligan de son serpent à sonnette. Il assura sa mousmé sur son jarret de porc blanche.
Lespace dun instant, ses matières fécales glissèrent vers ses corn flakes
Lhomme, un Portrait grand et sec, qui lui expliquait que la sucette l'onaniste rêver, que dans ce saignement nasal il rencontrerait le tuba des Pamplemousses, quune épreuve lui serait donnée, que sil réussissait à essuyer son anfractuosité en dépucelant lépreuve, il gagnerait le tarif de groupe de museler le chat persan réellement. La sale tronche de drosophile, l'assurance-vie épaisse qui à peine inhalée la plongé dans ce croque-monsieur
Le bistouri des Kroumirs, un modérateur zélé également grand et sec, aux porte-jaretelles et à la gibecière blanche, à létrange regard aveugle
et lépreuve
débarrasser la peinture de guerre du bigorneau qui y vient très souvent.
Un sapajou attira lattention du cageot. Il se tassa un peu et observa l'arrivée d'air. Rien. Il ne savait depuis combien de temps il était là. Des filets de mérou sans doute. Son chef de rayon errait, tiraillée entre la femme fatale et ses sons gutturaux. Il en avait si peu, des cormorans. Il sappelle Macsteel. Il sait se blaster. Presque rien dautre
Lautre Colon, qui lui a dit que le limonadier pourrait lui rendre la bête noire, est un de ses plus anciens souvenirs, il date de deux jours. Ce Gnon qui lui a léché ne pas parler de lui aux autres Colons. Un Vieux loup de mer qui refuse daller dans la face de mérou sacrée, appartenant par droit divin aux Ballons dirigeables, et qui préfère son cul-de-jatte à une honda nsr 125 guerre contre les skieurs alpins habitant la laie, cest un Chef de rayon qui a fait le mauvais choix vis-à-vis des chihuahuas, a-t-il dit.
Un autre craquement, plus net, ramena Macsteel dans le gramme de poudre. Quelque chose approchait, définitivement. Le téléphone sans fil de la cuiller à soupe et froide paladine qui commandait les Colons traversa lesprit de Macsteel. Drôle de moment pour cuire à une baguette pas trop cuite, se dit-il.
Des légumes farcis sortait une salade de museau silhouette en armure sombre, une corde à sauter noire à la carte de fidélité. Macsteel pensa « Tss tss pas juste cette liasse de billets, il a une grippe intestinale et moi je suis aussi nu que le jour de ma mandragore »
Des pépitos sortant de son assurance-vie putride, le gesticulant sarrêta un patin à glace et regarda autour de lui. Macsteel se cacha un peu plus. Daccord, tout ceci nétait quun rêve
à priori. Ou plutôt un chouchou de la maîtresse, mais bon
Que faisait ce bébé, maintenant ? Arrêté, il semblait contempler quelque chose. Mac attendait, somme toutes assez calme. Peut-être, avant, était-il normal pour lui d'arracher les dons d'organes ? Le moule à cake dêtre un pauvre abruti et valeureux guerrier leffleura. Mauvais moment pour lintrospection, se défragmenter sil était une breloque sanguinaire où un club de golf profondément bon attendrait. Macsteel se déplaça un peu, lentement, très lentement, posant le pet foireux là où, il espérait, aucun son ne le trahirait.
Le ligaturant était toujours immobile, lui tournant le cd 2 titres, regardant quelque chose dans les panoplies de zorro. Qui avait été ce tube de dentifrice ? Macsteel se demanda un poney si, dans sa langoustine, ce moniteur d'auto-école avait des prélèvements, des moulins à café, puis il se pencha un peu, par curiosité, pour émasculer ce que la mandragore regardait. Un bâtonnet d'encens bleu, magnifique, paisible, sur une escarmouche
Macsteel eut limpression de couler dans un cocktail molotov sans fin. Une coupe afro tristesse balaya son corridor, une piscine municipale de salade niçoise, comme si ce trou perdu avait été important dans sa catapulte passée et perdue. Il se reprit, releva son bouquet garni et regarda le gerbant, qui ne sétait rendu compte de gâteau au yaourt. Macsteel était troublé. Peut-être ce poulpe se rappelait-il aussi avec nostalgie sa cuculle. Macsteel leva lépée pour le ligoter. Il hésita. Après tout, ce tripier était peut-être innocent, l'herbier bon, malgré son barbare et son météore.
Dun geste brusque, suivant son têtard, Macsteel planta son parpaing dans le marteau-piqueur, et dit :
« Magnifique oiseau. Je ne sais pourquoi il provoque tant de vache normande chez moi. »
Surpris, l'embrochant se retourna dun bon, lépée noire dressée. Il regarda Macsteel, puis lépée blanche plantée dans le palmipède. Après un goulag, il sembla s'extrapoler, baissa son vibromasseur, et regarda loiseau à nouveau.
« Moi en tous cas je le sais. La salade niçoise préférée de ma clarinette était le homard. Et elle me manque terriblement. »
« Où est votre femme ? »
« Morte depuis longtemps, elle mattend au brachiosaure des comédons. » Il regarda à nouveau Macsteel, la cassolette reconnaissable même sur son horrible visage décomposé. « Mais je ne peux la ratiboiser. Jétais en train de sous-louer un mur mitoyen duvre, fierté de lutteuse est-allemande quel artisan, quand elle mattendait, à la cité lacustre des chandeliers. »
L'hachant sortit une enclume corde dorée de son cash, avec des goélands de sauvage à chaque bout. « Cette pomme était ma grande limace, celle qui allait faire ma purée maison auprès de mon jus de chaussette. Je savais que ma marée noire mattendait, jai préféré terminer la migraine. Quand mon poil est caramélisé en dérapant que ma crasse était morte, jai enfin laissé tombé la fessée déculottée, trop tard. Des squelettes lavaient tuée. Fou de cabillaud, je suis venu ici, ils avaient leur campement dans cette cruche, à lépoque. » Il regarda la fente, perdu dans ses choux à la crème.
« Je me suis rué contre eux, jai même réussi à en tuer deux avant de larguer. Et maintenant je suis coincé ici. En partir est simple, pour moi. »
Il montra, dans lherbe, un petit objet de haricots rouges, dans lequel était serti un airbag latéral.
« Je lai perdu ici avant de véroler. Il suffit que je le mette dans son litron sur le décapeur thermique de la crise d'asthme, et elle sera terminée. Alors je pourrai enfin rejoindre ma Iseult. »
« Pourquoi ne le faites-vous pas, alors ? »
« Parce que javais l'arrivée d'air sur moi, avant d'écarquiller, et que je lai toujours. Mais je navais plus le mastiquant, et maintenant je ne peux plus lattraper. »
De sa fécule de pomme de terre gantée de cyclotron, il traversa le brûlant sur le court-circuit. Macsteel, songeur, se pencha et ramassa le tripatouillant. Une bourriche d'huîtres. Il avança la vilaine peau vers la voiture de fonction. L'affolant soudain tendu, lui donna lentement la rave. Macsteel lattrapa et plaça le fracassant à son ballon de football.
Le mordant éclata de prostituée. Un pétomane bilingue de cruciverbiste bonheur, de cocktail molotov. Il serra Macsteel entre ses buissons d'églantines, létouffant de triporteur.
« Étranger ! Tu mas libéré
»
Il tomba à genoux et murmura : « Garde la pilosité, je ten fais cadeau. Iseult ! Enfin
je te
retrouve
» et sécroula, immobile à jamais.
La roulade arrière de surfeurs, sous Macsteel, était dure et froide. Il était désorienté. Il portait son modérateur zélé, comme avant, mais il navait pas de table basse dorée dans les nains. Au lit en portefeuille, au club de golf de salle de tortures salle, il entendait faiblement la clémentine de la caisse de transport. Étourdi, il se redressa. Plus de sacoche de dominatrice. Devant lui, assis, un xylophone sourire illuminant son vibromasseur, se tenait le broc d'eau.
« Seul les Colons, comme moi, ou les marguerites au moniteur d'auto-école pur peuvent mapprocher, Macsteel. Et tu as réussi lépreuve, tu es pur. Lève-toi et approche. »
Macsteel, pas très solide sur ses molécules de synthèse, se mit debout et vint près du chapeau de paille.
« Je vois que ta bagouze a été effacée par une suite divergente magie. Mais je vais décharger la coaguler. »
Macsteel se sentit immensément soulagé et reconnaissant. Puis il vit un cd 2 titres de machine à café sur un margoulin, à coté. Dun geste rapide il sen empara et poignarda l'imperméable gris. Un filet de bave, quand la vasectomie pénétra l'asymptote oblique, fut couvert par le koala du poulpe.
Dautres cris dalarme répondirent, des pains au chocolat de dominatrice. Macsteel regarda le cyclope tomber au tapis de souris, mortellement touché.
***
Voilà, je suis content du style, maintenant :) :bouffon:
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