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C'est l'hiver.
Par Bardiel Wyld le 9/1/2003 à 22:44:03 (#2984817)
Un flocon tombe, insolent, sur le bout de son appendice nasal déjà engourdi par le froid. Il lève la tête, assistant passivement à la lente chute des flocons qui ne tarderaient sûrement pas à recouvrir l'intégralité des champs alentours, et de la route déjà bien dangereuse.
Qu'importe, ils l'auraient bien cherché ces fous du volant, bientôt ils ne verraient plus le verglas sous la couche de neige qui s'accumulera, et ils auront tout le reste de la saison pour se remettre de leur accident.
Ouais c'est sûr, ils l'auront bien cherché.
Il se lève, mal assuré sur ses jambes engourdies, puis se dirige lentement vers la ville, traînant des pieds, silencieux comme la mort. La neige ne tarde pas à tomber avec plus d'intensité, et rapidement il en vient à se demander où il est, ne distinguant plus le paysage. C'est comme un blizzard irréel qui l'entoure à présent, et malgré son intention première, il n'arrive plus à faire un pas et s'écroule dans la neige.
Mais ce n'est pas la première fois que ça lui arrive. Il s'en est toujours relevé, la tempête enflant puis partant comme elle est venue, laissant place à une accalmie passagère. Mais c'est de pire en pire, et chaque fois il a la sensation qu'il n'arrivera plus à se relever.
La morsure du froid le prend aux entrailles, s'insinuant profondément en lui. Ses membres qui n'étaient que partiellement engourdis auparavant son maintenant totalement inertes, seul son esprit parvient à végéter dans l'enfer glacé qui le maintient au sol, impérial.
Il en vient à se demander, dans l'obscurité gelée, s'il ne ferait pas mieux de cesser d'exister. Pourquoi toujours affronter les mêmes intempéries, plus fortes chaque fois, pour se relever toujours plus péniblement?
Il aimerait tant pouvoir se laisser aller au néant, arrêter de combattre des épreuves qui le faisaient inévitablement aboutir au bord du gouffre, duquel il échappait in extremis.
Le maelström continuera de le tourmenter longtemps, avant qu'il ne puisse à nouveau se relever.
*******
Loin de là, un homme sent son coeur pris en étau par une énième déception. Il le sent pris comme dans une bourrasque glaciale qui ne saurait le quitter de sitôt.
Ce n'était pas la première fois que son organe vital expérimentait de tels tourments.
A chaque fois, il s'en remettait toujours. Mais à chaque fois, ça mettait plus de temps...
C'est l'hiver en son coeur...
Il y a l'amour [...] Et puis il y a la vie, son ennemie. (Jean Anouilh)
Par Corielle le 9/1/2003 à 22:55:54 (#2984892)
:confus:
:doute:
Par Claudia/Chloé le 9/1/2003 à 23:11:43 (#2985008)
:lit: :amour:
Par Azulynn Tvar le 9/1/2003 à 23:14:28 (#2985027)
Par Lorme Valion le 10/1/2003 à 0:23:56 (#2985527)
Par Glaenwenn le 10/1/2003 à 0:25:23 (#2985538)
Provient du message de Lorme Valion
j'adore la citation moi,en gros:vivre ou aimer il faut choisir,c tout de suite vu chez moi )
vivre? :doute:
:lit: Mon ptit Bardy, pers po espwar. La vie finit toujours par nous sourire en amour...
zoux ^^
Demi.
Par Karen Franz le 10/1/2003 à 1:14:09 (#2985794)
*gros bisou à son modo préféré* J'espère qu'il n'y a pas une dose de déprime en plus, sinon je devrai trouver un temps sans travail pour te dérider. ^^ Parlant d'hiver et de verglas, tu as envie de passer l'hiver ici? ^^
Par Kyriane Feals le 10/1/2003 à 3:03:02 (#2986242)
Il y a l'amour [...] Et puis il y a la vie, son ennemie. (Jean Anouilh)
La vie n'a qu'un seul prix: la mort. L'amour en a plusieurs et c'est ce qui le rend désuet...
Par Walzer Karakh le 10/1/2003 à 3:41:19 (#2986323)
Allez faut pas deprimer sa donne rien *s'y connait* :sanglote:
Par Bardiel Wyld le 10/1/2003 à 12:22:41 (#2987937)
Lui se serait bien passé de ce sacre de glace, et plutôt qu'un roi déchu de ses privilèges, il aurait plutôt aimé naître roturier dans le domaine des amours perdues.
Finalement, à bien y réfléchir, ce n'était peut-être pas si mal d'avoir un accident en roulant à tombeau ouvert. Au moins on aurait vécu l'instant ardemment, faisant fi de l'aura gelée des douleurs. La rééducation serait tout de même difficile, bien plus que se relever simplement de son cercueil enneigé.
Mais alors que choisir? Vivre sans se soucier des conséquences, quitte à souffrir davantage et plus longtemps, ou bien s'approcher doucement de la route en prenant garde à chaque instant de ne pas se faire écraser?
La troisième solution serait bien sûr de ne rien faire, de rester chez soi à s'enfermer dans un isolement muet. Mais cela reviendrait à ne pas prendre de risques. Et surtout à ne pas expérimenter la douceur du printemps, simplement réchauffé par un chauffage artisanal dont on règle la température manuellement.
Non, non, c'était hors de question.
Le plus simple pour le moment serait d'attendre l'accalmie printanière, le réchauffement climatique aidant. Là il pourra se relever, et s'occuper ensuite de savoir s'il préfère marcher à reculons ou bien se déchaîner sans avoir peur de ce qui peut arriver.
Mais pour le moment, c'est toujours l'hiver. Les engelures restent vivaces, et la pureté de la neige apparaît toujours comme un tombeau étincelant.
Il faut attendre le printemps, et ce n'est pas pour tout de suite...
Par Floloa Terrae OD le 13/1/2003 à 12:06:06 (#3009053)
Une première chose bardi : bisous!
la deuxième : et après tu ose dire que tu ne sait pas écrire....:rolleyes: j'aime beaucoup.
la troisième: Up ;)
Par Titplume dChou le 13/1/2003 à 13:06:17 (#3009446)
J'aime beaucoup, bravo et merci. :lit: :amour: :merci:
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