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La dernière guerre
Par Wiz le 9/1/2003 Ã 1:43:15 (#2977910)
Bonne lecture.
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Chapitre 1 - L'éveil
Il s'éveilla en sursaut. Il pensait, sur le coup, avoir fait un terrible cauchemar, mais les minutes s'écoulant, il se demandait si ce n'était pas l'inverse qui était en train de se produire. L'inverse...
Il regarda autour de lui. Il faisait noir, mais les rayons de la Lune traversait la fenêtre et se posait à différent endroit pour dessiner les contours de ce qui l'entourait. Il attendit que ses yeux s'habituent à l'obscurité pour analyser son environnement. Mais la vision n'était pas nette, pas claire, comme floue, nimbée de brume, indistincte. Il se frotta les yeux, attendit de nouveau, mais rien de notable se produisit. Ce qui l'entourait demeurait étrange et brumeux.
Sans essayer d'en savoir davantage, il se concentra sur ses derniers souvenirs, ses dernières pensées. Sa première constatation le surpris. Au terme d'un second effort plus intense, il jura, effrayé par sa découverte. Tentant de ne pas céder à la panique, il s'efforça de se calmer en employant instinctivement des enseignements lointains. Il ignorait de qui il tenait ce savoir, mais il parvint à maîtriser sa peur, ses craintes, par le biais de la respiration et de la raison. Toutefois, même au plus serein de son état, il ne put s'empêcher de laisser échapper, à voix haute, la question qui lui brûlait l'esprit :
- Qui... Qui suis-je ?
Il se souvenait d'un nom, mais il savait que ce n'était pas son nom, mais le nom du monde sur lequel il était sensé se trouver : Althéa. Le terme de Goldmoon, également présent dans sa tête, semblait désigner l'état ou le pays dans lequel il était sensé être. Mais c'est bien cela qui l'effrayait, il n'avait là aucun moyen de le vérifier, tout comme ses souvenirs se dérobaient à lui, l'empêchant de se souvenir de l'endroit même où il se trouvait, de l'endroit même où il s'était endormi.
Résolu à ne pas en rester là , il fouilla à tâtons autour de lui à la recherche d'une source d'éclairage. Il n'en trouva pas. Il se trouvait dans un lit confortable et en descendit pour explorer toute la pièce. Il tâtonna sur tous les meubles alentours sans succès avant de découvrir une porte, à l'opposé du lit. Il en utilisa la poignée pour l'ouvrir, mais l'espoir de découvrir une lumière de l'autre côté s'évanouit rapidement devant son observation. L'autre pièce, qu'il jugeait plus grande du fait de la différence de température et de la résonance des sons, était encore plus sombre que sa chambre.
C'est alors que, son esprit révolté par cette situation, alluma en lui quelques souvenirs. Ils étaient tous intuitifs, sortis tout droit de ses habitudes, de son entraînement, des gestes, un état d'esprit, une pensées tordues, étrange, nourrie de symboles compliqués, une construction mentale et matérielle qui donnait naissance à une source d'énergie. Et la lumière fut. S'accompagnant d'un éclair, puis d'une détonation, il fut à ce moment auréolé de lumière. Une lumière suffisamment forte pour éclairer pratiquement toute la pièce comme en plein jour. Mais cette impression de flou demeurait. Il avait beau se dire que, victime d'amnésie, il pouvait tout aussi bien trouver cet environnement normal, il n'en demeurait pas moins persuadé que ce qu'il voyait ne l'était pas. C'était une impression viscérale.
Il visita hâtivement cette maison. Seule deux pièces la composait. Une salle commune en "L" dont la cloison intérieure la séparait de la chambre. Table, chaises, placards. Une seule fenêtre donnant dans la salle commune et une porte donnant probablement sur l'extérieur. Il avait le sentiment qu'il connaissait cette maison, chaque détail semblant se superposer à ses propres souvenirs. Mais ce puzzle lui semblait sans fin. Quand bien même aurait-il reconstitué et admis cette maison comme la sienne, il n'avait pas progresser sur le chemin de son identité. Retournant dans la chambre, il vit l'une des choses qu'il cherchait : une psyché. Il se présenta devant pour voir à quoi il ressemblait.
Immédiatement, son visage ne lui rappela rien. Il avait peine à admettre que c'était le sien. Il était jeune et se donnait une trentaine d'année tout au plus. Un visage d'ordinaire glabre, toutefois envahi d'une barbe de plusieurs jours, le regardait d'un regard qui attira son attention. Ses yeux étaient noir. Entièrement noir, ni iris, ni pupille. Cela ne semblait pas correspondre à sa propre définition de la normalité. Ceci étant, il lui semblait que sa vue devait être normale et que ces yeux étranges n'étaient pas responsable de ce flou. Il était brun. Il lui semblait ne pas être très grand, estimant sa taille à un mètre soixante quinze tout au plus. Il était revêtu d'une robe noire brodée de runes et fait d'une matière qu'il ne parvenait pas à identifier. Il ne se sentait pas très fort physiquement et la maigreur de son corps en attestait, bien que sa robe le masqua efficacement. Tout cela semblait faire de lui un mage. Mais il n'avait que des déductions en guise de souvenirs.
Tout à sa contemplation, tentant de tirer de ce qu'il voyait un maximum d'information, il sursauta quand il entendit frapper à la porte. Au moins n'était-il pas seul en ce monde...
(Ã suivre)
Wiz.
Par Krynn's Corp le 9/1/2003 Ã 1:57:31 (#2977956)
Par Yodavid le 9/1/2003 Ã 10:06:37 (#2978898)
Par Wiz le 9/1/2003 Ã 14:37:53 (#2980929)
Merci et bonne lecture.
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Il alla ouvrir la porte. Il vit une jeune femme sur le palier. Il en profita également pour jeter un regard curieux à la rue qu'il lui semblait voir pour la première fois. La jeune femme lui sourit :
- Bonjour, lui dit-elle.
Il la regarda à nouveau. Au plus profond de lui-même, cette femme ne lui était pas étrangère. A la façon dont elle le regardait, elle devait même le connaître. Mais lui ne la connaissait pas. Instinctivement, il se méfia. Il préféra ne pas révéler sa condition avant d'en avoir appris davantage.
- Bonjour, répondit-il.
- Tu as l'air étrange Jon, tu es sûr que ça va ?
Jon. Voilà l'indice qu'il attendait. Ce pouvait être son nom même si cela ne lui disait rien. Il ne savait pourquoi ces idées retorses lui envahissaient l'esprit, mais il imaginait que cette femme pouvait connaître son état et l'avoir appelé ainsi comme un test. N'étant de sûr de rien, il conserva une attitude prudente.
- Devrais-je ne pas l'être de te voir surgir en pleine nuit ? Rétorqua-t-il.
Il avait décidé de la tutoyer car elle en faisait autant avec lui. Il pensait qu'elle ne pouvait pas être assez intime avec lui malgré tout pour ne pas être rentrée d'elle-même sans frapper.
- Oh, fit-elle. Aurais-tu oublié que nous devions sortir ce soir ?
Jon ignorait à quoi elle faisait allusion. Mais s'il avait un sentiment à son égard, il ignorait lequel. De plus, l'attitude de cette femme n'était pas celle qu'il pouvait en attendre pour une relation amoureuse. A moins qu'il ne fut en passe de tenter de la séduire, mais cela ne lui disait rien. Il décida de conserver son attitude prudente.
- Non, pas du tout. C'est que... j'ai mal dormi et...
- Tu as été attaqué ? le coupa-t-elle.
L'espace d'un instant la suprise apparut sur le visage de l'homme. Mais il se reprit aussitôt. Le fait d'ignorer le nom et les intentions de sa visiteuse nocturne l'ennuyait au plus haut point, mais il ne pouvait lui faire totalement confiance pour une raison inconnue. A la lumière qui émanait de lui, il détaillait cette jeune femme. Ce détail ne l'avait pas immédiatement frappé, mais elle avait les mêmes yeux noirs que lui. Son visage était beau et de long cheveux noirs cascadaient sur ses épaules. Elle portait une robe noire et moulante de facture similaire à la sienne et une cape rouge la recouvrait. Ses formes étaient agréables et il trouvait qu'elle lui ressemblait par bien des aspects. Revenant sur son visage, il crut observer comme une sorte d'infantilisme, comme si cette femme n'en était pas vraiment une. Une forme de jeunesse bien au-delà de son apparence, mais c'est une sensation qu'il n'arrivait pas à préciser. Toutefois, son air grave le ramena à la conversation.
- Non, non. Tout va bien. J'ai juste... Enfin, je n'aurais pas du dormir, finit-il par dire.
Il se demanda un moment quoi faire, puis il décida qu'il n'était pas très louable de laisser une jeune femme sur le pas de la porte. La nuit semblait assez fraîche pour justifier quelques civilités.
- Mais entre donc, que je termine de me préparer.
Il lui céda le passage et elle entra en esquissant un sourire.
- Tu as vraiment l'air bizarre, affirma-t-elle sans lui porter un regard.
Elle entra et pris place sur l'une des chaises de la salle commune. Son regard s'appesantit un instant sur le décors avant de revenir sur Jon.
- Moire n'est pas ici ? demanda le jeune femme de but en blanc.
Jon avait fermé la porte et se dirigeait vers le buffet quand il entendit la question. Ce nom ne lui disait rien. S'agissait-il d'une personne ou d'un animal de compagnie ? Mais comme il n'y avait personne d'autre dans la maison, ni aucun signe d'une éventuelle autre présence, il pouvait acquiescer à la question de son hôte. Ne connaissant pas le genre de l'individu répondant à cette appelation, il ne risqua qu'une réponse laconique :
- Non.
- Je pensais que j'aurai pu la saluer.
Jon en déduisit le sexe et la nature de cette personne. Probablement une femme qui vivait avec lui. Sa femme peut-être. Pour ne pas paraître plus étrange encore dans son comportement, il décida de prendre quelques risques.
- Elle avait une affaire ce soir. Elle est sortie.
- Et tu sais où elle est allée ? Insista la jeune femme.
Jon sentait que ce questionnaire n'était pas naturel. Il pensait que la femme commençait à se douter de quelque chose. Ou bien elle savait déjà tout et le manoeuvrait pour qu'il révèle sa condition. Plusieurs hypothèses se présentait à lui, mais il se demandait comment il pourrait les vérifier avant de commettre une erreur. Il préféra renverser la situation :
- Non. Une affaire à elle. Je ne lui pose pas plus de question à ce sujet qu'elle n'en pose sur les nôtres.
La jeune femme soupira :
- C'est dommage. Elle aurait pu nous être utile.
Supposant que cela pouvait être le cas et voyant l'acceptation de son explication comme une forte probabilité, il surenchérit :
- Tu sais comme elle est ? Difficile de la convaincre.
- Oui, confirma la jeune femme, je sais combien elle déteste ta pratique du Revatam.
Ce mot lui fit l'effet d'un fer rouge posé sur sa tête. Il serra les dents mais tenta de ne rien en montrer. Des souvenirs affluaient en lui et un mot lui venait directement en association avec Revatam. Un mot qui avait soudain empli toutes ses pensées : Khuméra.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 9/1/2003 Ã 17:12:12 (#2982159)
- J'ai dit quelque chose de mal ? S'inquiéta-t-elle.
Jon réfléchit quelques instants, faisant mine de ranger des affaires alors qu'il cherchait plutôt à savoir s'il devait emporter quelque chose de particulier.
- Non, pas du tout. Mais je finis de me préparer, nous devons nous hâter, répondit-il encore plus précipitament qu'il ne l'aurait voulu.
Il mit la main sur une lourde cape, qu'il finit par juger trop lourde pour ses épaules. Fouilla deux ou trois autres tiroirs sans rien trouver d'intéressant. Il entendit, dans la pièce à côté, une détonation semblable à celle qui s'était produit lorsqu'il avait fait appel à la lumière. Un bref coup d'oeil par l'embrasure de la porte lui assura que sa visiteuse était elle aussi capable du même prodige, la lumière éclairant la salle commune de manière égale à la sienne. Mais un second bruit attira son attention, celui d'un porte qu'on ouvre avec violence. Un courant d'air froid lui confirma que c'était bien la porte de sa maison et il se précipita dans l'autre pièce.
Dans l'embrasure de la porte il vit un homme plutôt grand et relativement costaud pointer un doigt approximativement en direction de la jeune femme. Le regard de l'homme semblait perdu, son air comme sa tenue indiquait rien moins que ce que la bouteille quasiment vide qu'il tenait dans l'autre main signifiait : cet homme était soûl.
- Cy... Cyloâne, articula-t-il difficilement.
Jon traduisit cette appelation comme un nom. Probablement celui de la jeune femme. Bien qu'inopportune à ses yeux, l'intervention de cet homme ivre allait peut-être lui fournir les informations qui lui manquait.
La jeune femme croisa un instant le regard de Jon. Il put y lire une forme de tristesse et de dépit.
- Oh.. mon z'Enthy, dit-elle doucement à l'attention de l'homme.
- Qu'es... Qu'es... Qu'est-ce tu fais là ? Demanda l'homme rougeaud qui lâcha un rot bruyant.
Cyloâne se leva brusquement et visiblement en colère :
- Enthymion ! Tu n'es qu'une outre pleine de vins !
Jon nota mentalement ce nom. Il ne lui disait rien, mais au moins connaissait-il maintenant ses interlocuteurs. L'interpellé ouvrit de grands yeux sous l'effet de l'insulte, mais ne parvint pas à les fixer sur la jeune femme. Il paraissait avoir cinquante ans, mais son lamentable état pouvait bien lui en donner dix de trop. L'odeur agressive d'alcool qui émanait de lui révoltait Jon. Il se demandait quel pouvait être la relation de ces deux personnes. La familiarité de Cyloâne semblait signifier qu'il pouvait s'agir de son mari ou son amant, mais la différence d'age apparente la positionnait davantage comme sa fille.
Enthymion voulu répondre à l'insulte de la femme mais ne parvint qu'à marmoner des paroles incompréhensibles. Cyloâne s'approcha de lui, ne cachant pas sa moue d'insatisfaction en sentant les effluves d'alcool.
- T'as pas répondu ! Hurla alors Enthymion.
Mais la giffle que lui administra la jeune femme sembla lui faire l'effet d'une douche froide. Elle tourna la tête en direction de Jon :
- Je le ramène à la maison. Attend moi à l'entrée.
Enthymion semblait assez costaud pour broyer la jeune femme dans ses bras, mais Jon n'arrivait pas à s'inquiéter pour l'un ou pour l'autre, devenu, non pas l'acteur mais le spectateur d'un monde qu'il ne comprenait pas. Cyloâne se contenta de se placer sous un bras de l'homme pour le soutenir et l'entraîna au dehors dans la rue. Jon ignorait où elle se rendait, et n'ayant pas davantage de préparation à mettre en oeuvre avant de partir, il attendit quelques secondes avant de franchir le seuil. N'ayant pas trouver de clé, il se contenta de fermer la porte et mis à profit l'instant où il faisait mine de la vérouiller pour surveiller la progression de Cyloâne supportant Enthymion. Mais ils n'allèrent pas bien loin s'arrêtant sur le seuil de la maison voisine. Cyloâne ouvrit la porte et s'y introduisit avec son fardeau. Jon rejoignit le seuil de la maison voisine tout en observant les alentours. Il devait reconnaître les lieux pour pouvoir y revenir.
Il n'attendit guère que cinq minutes, le temps pour lui de faire quelques pas de plus. Il se trouvait dans une ville. Derrière sa maison et celle de Cyloâne et d'Enthymion, se trouvait une haute muraille. La ville semblait assez grande, mais la seule lumière de la Lune ne suffisait pas à lui en indiquer l'étendue. De plus, cela ne l'aidait nullement à s'en rappeler le nom.
Cyloâne reparut à l'entrée de sa maison et ferma la porte. Elle regarda Jon d'un air peu équivoque :
- Je suis désolée Jon. Mon mari n'arrête pas de boire... je n'arrive plus à le convaincre de se battre.
Jon se demanda de quel combat il pouvait s'agir. Mais n'ayant rien à ajouter il se contenta d'acquiescer d'un signe de tête. Au moins avait-il maintenant la certitude étonnante que la jeune Cyloâne et le vieux Enthymion étaient bien mariés.
- Je ne sais pas comment tu as su convaincre ta femme, Jon, mais j'aimerai bien pouvoir en faire autant un jour, ajouta la jeune femme.
Jon en déduisit qu'elle parlait de Moire et supposa donc avoir vécu les mêmes affres que Cyloâne. Mais il ne pouvait que compatir sans aucune possibilité de lui donner la moindre indication. Il se força à adopter une mine triste et tenta de justifier son attitude comme il le put :
- Lorsque nous en aurons fini, tu pourras t'y consacrer pleinement, et je t'y aiderai.
- Merci Jon, lui dit-elle pleine de confiance.
- Allons-y maintenant, dit Jon pour donner le change et lui laisser l'initiative.
Cyloâne commença à avancer dans la rue et Jon lui emboita le pas.
- Oui, allons au combat, lança Cyloâne tout en marchant d'un pas ferme.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Krynn's Corp le 9/1/2003 Ã 18:12:25 (#2982716)
Se doutait d'une histoire de ce genre, Ã la lecture du premier jet.
Par Orion Ystralia le 9/1/2003 Ã 19:43:31 (#2983408)
Par Jack de Nosgoth-CD le 9/1/2003 Ã 20:18:36 (#2983684)
Par Wiz le 10/1/2003 Ã 14:30:48 (#2988884)
Jon trouvait tout cela relativement normal n'eut été cette impression de flou persistante et cette étrange brume qui recouvrait le sol quelle que soit l'altitude. Mais il ne pouvait pas encore poser ouvertement de question à ce sujet et se contenta de suivre son guide. Cyloâne parvenait maintenant au bord de la falaise. Elle n'était pas très haute et une lande de roche sinueuse en partait s'enfonçant dans la nuit au milieu de la mer. Résolue et sans la moindre hésitation, elle s'engagea sur ce passage. Jon la suivit s'efforçant de garder le pas sûr.
Après avoir parcouru plusieurs centaines de mètres, il parvinrent à un lieu étrange. C'était une sorte de plate-forme circulaire juchée sur un pilier de roche. Il y avait une épaisseur de terre et l'herbe y poussait. Au milieu de cette place suspendue entre ciel et mer se dressait un cercle de monolithe. Il se composait de six arches de pierre gigantesques. Ces pierres semblaient sans âge. Une arche faisait face au point d'accès de leur chemin et Cyloâne s'engagea dessous. Elle s'arrêta à ce moment et prononça doucement une parole rituelle dans une langue inconnue. Jon mémorisa le rituel et lorsque Cyloâne poursuivit sa route pour entrer dans le cercle de pierre, il le reproduisit.
La jeune femme se retourna à ce moment. Elle avait l'air surprise :
- Jon ! S'exclama-t-elle. Tu ne le faisais jamais.
Il était un peu décontenancé par cette réaction car il avait supposé bien faire. Il fabriqua une excuse :
- J'avais tort. Je pense, aujourd'hui, que c'est important.
Cyloâne haussa les épaules avant de répondre :
- Ma mère était très respectueuse de ces coutumes. C'est plus par habitude que je le faisais car elle n'eut pas le temps de m'enseigner le pourquoi.
Jon ne savait pas de qui elle parlait, mais il y avait visiblement une teneur religieuse dans les usages de Cyloâne. Cela lui fit d'ailleurs de demander s'il existait des cultes en ce monde, mais il ne parvenait pas à s'en souvenir. Il préféra tout de même justifier ce point de vue autant qu'il le pouvait :
- Toute culture à ses us et coutumes. Elles ne sont pas dénuées de sens même si on ne s'en rappelle pas toujours le fondement.
- Hihihi. A moi, cela m'a toujours conforté dans l'usage que je faisais de mon pouvoir, mais tu es tellement plus fort que moi que je me demande si je n'ai pas tort.
Jon ne savait quoi répondre. Il préféra changer de sujet :
- Et maintenant ?
- Eh bien maintenant, répondit Cyloâne, nous devons faire ce pour quoi nous sommes venu ici. Il est probable que les Khuméras nous surveillent. Je pense que nous sommes d'accord sur les rôles que nous nous sommes donnés ?
- Nous le sommes, mentit Jon qui ignorait de quoi il s'agissait.
- Très bien. Je vais commencer la cérémonie. Prépare tes défenses.
Jon sentait qu'il y avait une grande confiance émanant de la jeune femme à son égard. Le nom de Khuméra avait de nouveau exacerbé certains souvenirs, mais des images indistinctes fusaient sans pouvoir se fixer dans son esprit. Toutefois, ce terme semblait désigner un groupe d'ennemi dont il risquait de subir l'assaut et Jon était bien en peine de dresser la moindre défense, ignorant du pouvoir dont parlait Cyloâne et de la nature de l'ennemi. Si la jeune femme lui faisait confiance pour la défendre, et étant incapable de le faire il devait mettre fin immédiatement à cette mascarade.
- Non ! Déclara-t-il.
Cyloâne se tourna vers lui étonnée :
- Mais... Pourquoi ?
- Depuis l'instant où je t'ai ouvert la porte et jusqu'à cet instant, je n'ai pas le moindre souvenir de qui je suis, de qui tu es et de ce que nous sommes sensé faire !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Moiriotte le 10/1/2003 Ã 18:05:10 (#2990482)
*sourit*
*ziboute au passage*
Par Kristen Lyr le 10/1/2003 Ã 19:42:07 (#2991253)
*ziboute Wiz au passage*
Destin le Passeur
Par Abricot a bouclettes le 10/1/2003 Ã 20:14:40 (#2991541)
Par Wiz le 10/1/2003 Ã 21:53:21 (#2992344)
Il existait un lieu où la multitude existait et ou rien ne vivait vraiment. Certains l'aurait appelé Enfer, mais d'autre le nommait Chaos Primordial. Le coeur vivant d'Ogrimar, le chant de la destruction et de la douleur, le séjour des démons, la source ultime de toute vie. Qu'importe les croyances et la Vérité. Peu nombreux étaient ceux qui pouvaient s'y rendre et encore moins nombreux ceux qui pouvaient en revenir intact. Mais celui qui avait hérité du sang des démons, du sang du Chaos, une infinitésimale portion de la puissance d'Ogrimar, celui-là en était capable, et il s'appelait Hoesh Lorkos.
D'origine mortelle, ce don l'avait transcendé. Oublié de tous, il s'était imprégné, en ces lieux, de la toute puissance du Très Haut. Libéré par les fidèles du Dieu de la Douleur et des Mensonges pour leur servir de guide, Hoesh était revenu sur Althéa. S'il avait su montrer régulièrement habileté et force au service de son père adoptif, il avait aussi été contré. Mais la philosophie du Chaos est parfaite. Rien n'est totalement un échec ni définitivement une réussite, sans quoi tout sombrerait dans la fixité, l'immuabilité, l'immobilisme, un pâle reflet de la mort. Lorsque se manifestèrent ses puissances venues d'un autre plans, les Khuméras, Hoesh accomplit là sa plus grande réussite et son plus grand échec. Il libéra des forces qu'il était incapable de contrôler, mais il acquit un pouvoir hors du commun. Mélange parfait des sensations les plus exacerbées des mortels, porteur du sang du Chaos et maître du Revatam.
Mais il le savait. Autant il dresserait la puissance du Chaos, autant son opposée se dresserait également. Toutefois, les Khuméras avaient transformé le monde. Celui-ci était devenu une partie d'eux. Le réel et le rêve fusionné. Là où les mortels rêvaient de choses qui n'existaient pas, les Khuméras qui s'en échappaient rêvaient les choses qui existaient. La fusion devenue parfaite était aussi devenue la malédiction de tous. Dans ce lieu de démence, protégé par un bouclier indestructible, Hoesh Lorkos ressassaient tout cela. Ici, dans le Chaos Primordial dont il usait et abusait, il n'était pas à l'abri. Les Khuméras ne cherchaient pas à l'abattre, mais il savait qu'un jour, ils auraient peur qu'il ne mette fin à leur règne. Ce jour, la guerre serait inévitable. Mais cela aussi servait le Très Haut. Même s'il ne devait pas y survivre, le Seigneur aurait acquis encore plus de pouvoir. Tant qu'il y aurait une force pour le représenter, alors il y aurait des conflits et plus il serait puissant. Mais alors que le cours de ses pensées s'envolait vers cette extase, des remous d'énergie le ballottait dans le courant du Chaos pur. Ne comprenant pas pourquoi le Chaos le rejetait ainsi, Hoesh ne prit aucun risque. Il déploya son incommensurable énergie pour ouvrir une brèche dans l'espace et le temps. Dans le même temps il magnifia son sang de démon et entama sa métamorphose. Ses ailes de plumes noires se recouvrirent d'une membrane rouge et son corps s'enfla et prit l'aspect d'un cuir vieilli. Ayant triplé sa taille, il exhala un souffle brûlant et alors que s'ouvrait devant lui la brèche, il s'élança.
Comme éjecté de la déchirure, il apparut dans le ciel d'Althéa et employa ses dernières forces à refermer la brèche du Chaos. Battant des ailes pour se maintenir en l'air, il regarda les fourmis qui peuplent ce monde. Même en pleine nuit, le phénomène n'était pas passé inaperçu. Déjà les sylphes, les messagers du monde, portait à ses oreilles de nombreuses paroles et insultes, mais il n'en avait cure. Il sélectionna l'un de ces élémentaires du vent pour envoyer un message :
- Buzar, Orion, Thor, Thunor, je vous ordonne de me retrouver au temple du Très Haut, dit-il à la sylphe qui s'envola aussitôt pour délivrer son message.
L'air saturé de ces créatures magiques eut tôt fait de toucher les destinataires. Hoesh, avisant les contours de Stoneheim, se dirigea vers cette île usant de ses puissantes ailes. Croisant non loin de Windhowl, il reconnut deux silhouettes familières dans le cercle de pierre. Arrachant une sylphe à sa contemplation, il lui chuchota un message sans équivoque :
- Talona, envoie ton meilleur espion au cercle de Windhowl. Je dois savoir ce que Jon Abishaï et Cyloâne d'Hirs préparent !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Cian l'Enthy le 10/1/2003 Ã 22:14:56 (#2992530)
Par Wiz le 11/1/2003 Ã 16:39:27 (#2997105)
- Bonsoir Buzar.
- Bonsoir Primus, salua la personne en retour.
Hoesh se redressa et fit face au nouveau venu. C'était bien Buzar Noir, Haut Prêtre de l'Eglise du Chaos. Au fond de son heaume à l'aspect grimaçant, les yeux d'Hoesh brillèrent d'une lueur inquiétante. Mais Buzar était accoutumé aux effets émotionnels que suggérait la prestance de son supérieur et ne changea pas le moins du monde sa ligne de conduite. Il s'avança presque à la hauteur du Primus Chaosium et s'agenouilla devant l'autel sous son regard inquisiteur.
Ici comme partout sur Goldmoon et probablement Althéa toute entière, une brume étrange recouvrait le sol, et les contours des bâtisses, de la nature elle-même restaient flous et indistincts. Dans cette atmosphère onirique régnaient les Khuméras. Ils avaient, grâce à Hoesh, réussis à fusionner leur monde et la réalité. Un fait que beaucoup ne parvenaient pas à croire mais qui ne manquait pas de serrer le coeur des mortels face à cette invisible et imprévisible menace. Hoesh vit trois silhouettes se détacher dans l'embrasure de la porte. Il les reconnut aussitôt : Orion Ystralia, archer invincible et Grand Maître de la caste des Ombres, Thor d'Urborg, mage et Grand Inquisiteur du Chaos, et Thunor, guerrier invincible et Général des Armées de la Douleur. Ils s'avancèrent vers l'autel et saluèrent, chacun à leur manière, les Trés Haut Seigneur et Maître du Chaos, Ogrimar. Si chacun obéissait à la volonté du Très Haut, chacun conservait son individualité et ses propres rites. L'union de la diversité était plus forte que le conformisme, ainsi que se plaisait à l'enseigner l'Elu du Très Haut.
- Pourquoi nous avoir convoqué en pleine nuit, Primus ? Demanda Buzar.
Il était son second. Hoesh ne connaissait pas plus fidèle serviteur que Buzar. Toujours prompt à trahir et détourner les instructions qu'on lui confia pour y apporter sa propre volonté et ses propres ambitions. Celui qui se nommait Primus Chaosium ne concevait pas plus fidèle comportement que celui-ci. Il l'encourageait même par ses propres projets. Mais il se devait de ne jamais se laisser déborder. Il devait rester le plus fort et le plus ferme pour que le mouvement ait un nom et une cohérence, il devait être le maître. D'aucun aurait pu penser à une certaines forme de laxisme, mais personne n'était capable de raisonner comme Hoesh Lorkos, de le comprendre ou même d'apprécier en lui ce que signifiait une réussite ou un échec. Celui qui héritait du sang des démons héritait aussi de leur irrationalité apparente. Mais si beaucoup pouvait remettre en cause ou discuter les propos de Primus, nul ne le sous-estimait pour autant. Il pouvait tuer d'un seul geste. Qu'il ait appris à le faire par son nouveau pouvoir sur le Revatam, ou qu'il ait toujours su le faire ne faisait aucune différence car nul ne pouvait embrasser la subtile complexité de ce personnage. Sauf peut-être...
Hoesh Lorkos ôta son heaume et le posa sur l'autel non loin derrière lui. Vargus qui observait la scène sans mot dire eut un regard désapprobateur, mais les yeux du demi-démon brillait d'une telle intensité démoniaque qu'il n'insista pas dans sa demande silencieuse.
- Il est possible que vous ne vous soyez rendu compte de rien, mais je peux vous affirmer que les Khuméras viennent de frapper un grand coup, affirma Hoesh.
- Que voulez-vous dire ? Demanda Thor.
- Je suis certain qu'ils viennent d'accomplir quelques modifications majeures dans notre univers, mais j'ignore lesquelles. Ces transformations sont si subtiles que je ne suis pas encore en mesure de les découvrir.
- A quelle sorte de transformation devons-nous nous attendre ? Interrogea Buzar.
- Je suis prêt à parier qu'ils ont transformé une partie de l'histoire pour asseoir davantage le résultat de la fusion.
- De quelle manière ont-ils pu faire cela ? Intervint Orion.
- Le flux du temps, notre réalité et les rêves ont de tout temps été étroitement lié. Ceux qui font les prémonitions ne sont rien d'autres que des pratiquant de Revatam qui s'ignorent. Ils plongent leur esprit dans le monde des rêves ou le voyage temporel est aussi aisé que d'additionner deux et deux, et se rendent, depuis ce point, aux limites du réel pour faire leurs observations. Depuis que le flux du temps et celui des rêves ont été mêlé, l'histoire elle-même est à la merci de ceux qui sont capable d'explorer la trame des rêves. Maintenant, j'imagine qu'une séquence d'évènement a provoqué cette fusion. Je le sais pour en être en parti responsable, mais je sais que cette fusion n'est pas optimale. A mon avis, les Khuméras sont intervenus sur les évènements du passé pour améliorer le résultat de la fusion. Ils ont réécrit l'histoire, non seulement pour renforcer leur contrôle mais aussi pour nous faire perdre le notre.
Les membres du Conseil Supérieur du Chaos se regardèrent les uns les autres après cette longue explication. Tous n'étaient pas certain de comprendre la situation.
- Primus, commença Buzar. Comment cela pourrait-il se traduire dans ce que nous vivons et voyons ?
- Je n'en suis pas certain, mais j'imagine que certains d'entre vous pourraient ne pas être à la bonne place, doté d'un rang et d'un rôle qu'ils ne devraient pas avoir. Je n'ai pas été affecté directement par le changement, mais mes véritables souvenirs m'ont été ravis. Rien de tout ceci n'est conforme à ce que nous sommes sensés connaître.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 12/1/2003 Ã 12:39:16 (#3002341)
- Quand bien même je ne suis pas à ma place, déclara Thunor, je n'en connais pas de plus fier de servir le Très Haut à ce poste.
Buzar doutait de la véracité des propos d'Hoesh qui masquait très souvent la vérité des faits, même à ses fidèles, pour leur faire admettre ses décisions, même les plus folles. La manipulation était la principale qualité d'Hoesh Lorkos, un jeu auquel il était très doué. Pour autant, il savait que les propos du Primus, même s'ils manquaient presque toujours de sincérité, ne s'en appuyaient pas moins sur des faits. Il se contenta, comme toujours, de conserver une attitude feinte de soumission mêlée de méfiance.
- Que pouvons-nous y faire, Primus ? Demanda-t-il.
- Pour le moment, j'ai dans l'idée que les Maîtres du Revatam inclus dans cette transformation, autrement dit, moi-même, Cyloâne, Abishaï et même Cellégaric, sommes les prochaines cibles. Une fois les Maîtres disparus, il n'y aura plus aucune chance que les deux flux soient séparés. Aussi infâme que me paraissent cette nécessité, nous devons parvenir à unir nos efforts. Je ne vous cacherais pas que je commence à imaginer un plan d'action qui me permettrait de manipuler les efforts de nos amis afin d'en tirer un profit certain au nom du Très Haut.
Les sourcils se haussèrent et les yeux s'arrondirent. Thor prit la parole :
- Quel est ce projet, Primus ?
- Prendre le contrôle de la réalité des Khuméras.
Les Haut Seigneurs du Chaos en restèrent interloqués. Ils savaient, depuis qu'ils connaissaient Hoesh, que rien ne lui semblait impossible. Mais cette ivresse de pouvoir apparaissait comme l'une des ambitions majeure de leur maître, et leur inquiétude croissait à chaque fois que ce dernier montait un échelon dans sa conquête. Briguer le statut de divinité était une tentative qui les révoltait et les séduisait, mais ils se demandaient tous à quoi ils serviraient le jour où Hoesh y parviendrait. Mais presque comme un soulagement, ils accueillirent les paroles d'une voix venues de nulle part :
- Misérable mortel ! Convoiterais-tu le secret des véritables dieux ?
- Ils... Ils ont brisé mon bouclier ! dit Hoesh sans chercher à répondre à la voix.
- Bien sûr, mortel, renchérit-elle. Pour qui te prends-tu ?! Rien n'échappe à notre perception. Tous vos minables projets, aussi ambitieux soient-ils, sont voués l'échec !
- Tu es Sheitan n'est-ce pas ?
- Je suis le véritable pouvoir de la Foi. Tout ceux qui croient et vénèrent, quelles que soient leurs divinités, me donnent forcent et pouvoir. Je suis l'ultime dieu. Je suis Sheitan, Dieu des Khuméras.
- Les Maîtres du Revatam déjoueront vos projets, Khuméras. Il n'est pas utile que nous nous cachions pour cela, car nous sommes puissants !
- Quelle présomption, rétorqua Sheitan.
Au même moment, une sphère de lumière intense traversa la voûte du temple sans lui faire de dommage et se précipita vers le Primus Chaosium. Il n'eut que le temps de se couvrir le visage de sa main au moment de l'impact. Ce dernier provoqua une déflagration silencieuse qui repoussa les Seigneurs du Chaos les éparpillant dans la nef avec une très grande violence. Une forte chaleur y succéda, chaleur véritablement intense au coeur de l'explosion.
La pierre elle-même avait fondu, dégageant une intense fumée toxique qui avait envahi le temple. La plupart des bancs étaient en morceaux et dans les débris se débattaient les Seigneurs du Chaos pour se remettre sur pied. Dès que la fumée fut suffisamment dissipée, leurs regards convergèrent sur l'emplacement de l'impact, là où se tenait Hoesh. A leur grande surprise, ce dernier était toujours debout. Ses vêtements n'avaient pas résistés à la chaleur et son corps étaient recouvert de brûlures profondes. Ses pieds étaient enfoncé dans le sol encore légèrement liquide et rougeoyant. Il en sortit avec difficulté, posant un pied devant l'autre avec beaucoup de mal. Son visage était méconnaissable et ses yeux brûlés ne pouvaient voir. Mais il parvint sur un sol ferme. Sous les yeux de ses suivants, son corps se régénérait. Aucun de ceux présents ne doutait de la douleur que devait ressentir leur maître. Quand bien même son sang de démon lui avait permis de survivre, Hoesh devait souffrir, une souffrance d'une telle intensité qu'elle pouvait rendre fou n'importe qui. Buzar ne put s'empêcher de sourire à cette idée. Seul le Très Haut pouvait lui infliger une telle épreuve après la déclaration que venait de leur faire le Primus.
Tout en se remettant eux-même du choc qu'ils avaient subit, balayé comme des fétus de paille et projeté contre les murs du temple, les Seigneurs du Chaos regardaient la lente résurrection de leur supérieur. Celle-ci n'était pas terminée qu'Hoesh s'auréola soudainement de lumière, comme le faisait les Maîtres du Revatam usant de leur pouvoir, et restaura l'intégralité de son corps et de ses vêtements instantanément. Il regarda autour de lui, pour mesurer l'étendue des dégâts, puis d'une pensée, il enfla son aura pour englober tout le temple et lui redonner en quelques secondes, son aspects d'origine. Buzar ne souriait plus.
Hoesh se dirigea vers l'autel où se trouvait son heaume, le récupéra et le plaça sur sa tête. Puis, il fit de nouveau face au Conseil :
- Nous poursuivrons cette conversation plus tard. En attendant je vous donne l'ordre de surveiller les faits et geste de toutes les autres factions.
Ils acquiescèrent. Hoersh dirigea son regard vers Orion :
- Orion, je t'informe que j'ai placé Talona sur la piste d'Abishaï et de Cyloâne. Fait en sorte que cela reste pour elle une mission prioritaire. Mais... Pas de contact !
- C'est entendu Primus, répondit Orion.
- Buzar, reprit Hoesh en orientant son regard vers son interlocuteur. J'ai une mission pour toi. Je veux que tu fasses des recherches sur l'histoire. Tout ce qui te paraît anormal doit m'être rapporté. Thor t'aidera.
Il regarda alors Thor :
- Thors, je souhaite plus particulièrement que tu essaies de mettre la main sur Cellégaric. Le moindre indice permettant de l'atteindre me sera utile.
Buzar et Thor firent un signe de tête. Alors qu'Hoesh semblait sur le point de partir, se concentrant, comme il le faisait parfois, pour invoquer la puissance du Chaos Primordial, Thunor éleva la voix :
- Et moi, Primus ? Je fais quoi ?
Hoesh Lorkos lui jeta un bref coup d'oeil.
- Toi, tu tiens tes troupes. Evites de déclencher une guerre ! Je me retire.
Les Seigneurs s'agenouillèrent devant Primus, tous sauf Thunor qui proféra silencieusement quelques insultes. Il y eut des détonations et des pentacles de feu apparurent autour d'Hoesh au moment où la puissance du Chaos se libérait. Puis un éclair violent émana de lui et il disparut, laissant le temple dans le silence où il l'avait trouvé.
A des lieues de là , dans une maison de Lighthaven, une jeune femme s'affairait à la cuisine. Elle tourna la tête au moment ou un éclair attira son attention. L'arrivée avait été discrète, mais le personnage qui venait d'apparaître d'en était pas moins impressionnant. Hoesh ôta son heaume et le posa sur la table proche de lui. La jeune femme, vêtue d'une robe blanche, la chevelure auburn tombant sur ses épaules, se précipita vers lui avec un sourire. Hoesh, plus grand qu'elle de plus d'une tête, l'accueillit dans ses bras.
- Bonjour Evelys, mon amour, lui dit-il.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Frost de Bryl le 12/1/2003 Ã 20:38:00 (#3005670)
Par Orion Elentáris le 13/1/2003 à 1:00:37 (#3007250)
*se souvient d'une discussion avec Cyloâne, et la négociation qu'il avait du effectuer pour obtenir des informations*
Par Wiz le 13/1/2003 Ã 14:29:53 (#3010077)
Le jour se levait. Encore une fois, il avait dormi à la belle étoile. Il n'avait guère le choix. Ce qu'il était, celui qu'il servait, et ce qu'il avait fait avait transformé son existence depuis des années déjà . Comme chaque matin, il nourrissait une certaine appréhension. Le paysage n'avait pas changé. Toujours aussi morne et sinistre dans cette étrange brume et ce flou indistinct. Le temps était au beau fixe, parfaitement dégagé, mais le frais soleil matinal ne lui apportait aucun réconfort. Voilà des années qu'il n'avait pas connu le réconfort. Même dans sa famille. Sa soeur Ashley et son beau frère Ombre Blanche avaient été tué par LEM quelques années plus tôt. Comme bon nombre de personne de son entourrage et de sa connaissance. Le poids de la solitude était en lui. Depuis qu'il servait le Maître, sa propre férocité avait petit à petit été noyée par la disparition de ses proches. Demonics s'était vu privé de toute attache pour pouvoir mieux servir les desseins de l'inexorable destinée humaine, l'Haruspice, mais cette privation l'avait blessé plus qu'il ne l'aurait cru. Il n'était que regrets et remords, et ne voyait aucune consolation dans le devenir qui se profilait.
Il se leva et s'étira pour désengourdir ses muscles. Quelque chose ne collait pas. Il observa longuement les alentours pour tenter de déterminer quoi, mais ne put émettre aucune conclusion. Cette sensation était viscérale. Il était certain qu'il s'était passé quelque chose cette nuit. Mais si lui ne savait pas quoi, d'autre pourrait peut-être le lui dire. Sans qu'il sache vraiment comment, il restait persuadé qu'il ne serait pas le seul à ressentir ce malaise. Il avisa quelques esprits des vents à sa portée pour leur chuchoter un message puis regarda partir les invisibles présences. Si tout se passait comme il le souhaitait, il trouverait les siens à un endroit précis, et s'y rendit sur le champ.
Après une bonne heure de marche, entrecoupée de quelques combats pour se débarasser des créatures qui génaient son passage, Demonics parvint aux ruines de la cité oubliée, et se rendit au nord de celle-ci, au pied des falaises qui bordent la vallée perdue. Il n'était pas le premier. Un homme masqué s'y trouvait. Démonics en reconnut la silhouette. Ainsi s'était toujours déplacé cet homme lorsqu'il se rendait aux réunions secrêtes des Enfants de l'Haruspice.
- Bonjour à toi Démonics, fit l'homme en s'inclinant légèrement.
- Bonjour, répondit laconiquement Démonics.
Démonics ne pouvait s'empêcher de trouver superflu une telle mascarade, depuis que l'homme masqué, espion introduit au coeur de l'état de Goldmoon, avait été découvert et chassé. Ce dernier avait prétendu qu'il voulait continuer à nier les accusations portées contre lui pour conserver un maximum de contact de confiance. Mais l'assassinat du colonel Vuilard et son remplacement par Travis Gadorn avait métamorphosé le visage de la royauté. Ce dernier maître d'arme était incompétent. Mais il faisait parti de la famille royale. Il s'agissait d'un batard de Théodore. Un potentiel héritier du trône que Théodore lui-même avait catégoriquement refusé de reconnaître. L'incompétent qui, en plus de l'être, n'en avait pas moins quelques ambitions, était parvenu à négocier son entrée comme Maître d'Arme. Théodore avait été contraint d'accepter ce jeune fât comme tel. Depuis, c'est le tyranique et violent capitaine Abelorn qui détenait virtuellement la puissance militaire de Goldmoon. Bien des personnes étaient au courant de cette histoire mais tout le monde préférait l'ignorer adoptant une forme d'hypocrisie collective qui les mettait à l'abri des problèmes. On chuchotait volontier, en coulisse, qu'Abelorn avait suggérer au jeune Travis de faire valoir ses droits. D'ailleurs, qui ne les avait pas vu, tout deux, comploter dans un secret tout relatif, quelques mois avant la nomination du Maître d'Arme ? Dans ce contexte politique, bien des choses avait changé. De lui-même, ou, sous certaines influences, il avait poussé le Roy et les hautes instances du pouvoir à faire le ménage dans les administrations. Sous le couvert de purifier le système, les éléments les plus nuisibles avait été remerciés, le plus souvent sur des présomptions et rarement sur des faits avérés quand ceux-ci n'étaient pas faux.
Ce changement n'était pas le seul à avoir modifié la structure du royaume, de nombreux autres s'étaient produit dans les différentes religions. Chacune avait fortement appuyé certaines figures pour les installer sur les sièges de la noblesse. Mais dans le même temps, chacune avait subit d'énormes dissenssions. Toutes les religions étaient divisées, chacune prétendant au service de sa divinité d'un manière qui lui convenait, parfois le bien, parfois le mal. Mais Démonics était triste. Ni lui, ni aucun Haruspicien n'était responsable de ce chaos. Le cours des évènements l'avait créé. Il doutait même que les Ogrimariens y fussent pour quoi que ce soit. Cela faisait parti du sentiment étrange qui le génait depuis son réveil. Toute cette vaste conspiration apportant pas à pas la dissolution de l'ordre n'était pas son fait, ni celui de son Maître.
- Bonjour, fit une voix glaciale et féminine qu'un heaume déformait.
Démonics sortit de ses pensées et regarda la nouvelle venue. Il était l'un des rares privilégiés à connaître son véritable visage. Elle s'appelait Mortitia, et elle ne quittait jamais son heaume intégral. Démonics ressentit comme un pincement au coeur. Il avait aimé cette femme, et elle le lui avait rendu. Mais elle n'avait pas connu qu'un homme et sa froideur avait fini par lui faire peur. Autant il s'était aimé, autant ils pouvaient se haïr à présent. Leur rupture avait été tragique. Même si l'attachement de Mortitia à son fils, Physalis, avait toujours été ténu, le meurtre de cet enfant par Démonics avait achevé de rompre ce qui les avait uni. Le seul lien qu'ils se reconnaissaient aujourd'hui était la fidélité à la cause du Maître. Mais dès lors que leur mission serait terminée, ils s'étaient chacun juré de s'entretuer.
- Bonjour, finit par répondre Démonics.
Ne tardèrent pas à arriver Varth, Esus et Mashad, réunissant ainsi les Chevaliers de l'Haruspice, les dirigeants des Enfants de l'Haruspice. Ils se saluèrent les uns, les autres. Cinq des six personnes présentes se placèrent en cerle, mettant à l'écart l'homme masqué. Démonics, Grand Maître des Chevaliers, prit la parole sans préliminaires :
- Je ressens depuis mon réveil, ce matin, d'étranges sentiments. J'ai la vague impression qu'un certain nombre d'éléments de ce monde ne sont pas... à leur place.
- Ah ouais, coupa Varth tout en donnant libre court à se détestable habitude de machouiller une feuille d'arbre démoniaque.
Démonics continua comme si rien n'avait été dit :
- Je me figure que la place qu'occupe certains d'entre vous, et même ma connaissance du monde et de l'histoire, sont erronées ou anormales. N'avez-vous rien senti de tel ?
Des regard se croisèrent. Mais tous se demandaient sincèrement ou Démonics voulait en venir. C'est alors que l'homme masqué s'avança et leva la main, depuis le au bord du cercle. Démonics lui adressa un signe de tête.
- Je ne saurais l'affirmer, commença l'homme, mais il me semble que les prophéties du Maître se sont toujours révélées justes. Or nous savons tous que tous les Devils ont été détruit alors qu'ils devaient être les derniers temoins de la fin de l'humanité. Pouvons-nous émettre un doute sur la véracité de notre univers à partir d'éléments que nous avons du mal à admettre ?
- C'est une piste à creuser, admit Démonics. Personne d'autre ?
Les autres membres secouèrent la tête négativement. Démonics ne réfléchit qu'un instant.
- Nous devons interroger le Maître à ce sujet.
Les yeux s'arrondirent. Généralement, personne ne demandait à voir le dragon, préférant le cotoyer que si cela s'avérait absolument indispensable, en l'occurence lorsqu'il convoquait ses serviteurs sur son île maudite. Chacun pensa alors que les sensations de leur supérieur devaient être impérieuse pour nécessiter une telle rencontre. Mais personne ne pouvait discuter ses ordres et tous savaient ce qu'ils avaient à faire. Démonics sortit de son sac un miroir qu'il posa sur le sol et tira de son fourreau une grande épée noire. Depuis le retour du Maître de son combat acharné contre son ennemi de toujours, il avait suggéré à ses fidèles serviteurs un rituel de transport particulier, qui, à partir de ce lieu précis, permettait d'ouvrir un portail magique jadis conçu par Phanir de Lucantor. Portail qui les mènerait sur l'Ile Maudite, sanctuaire de leur Maître.
Chacun se concentra sur la vision de l'Ile Maudite, imaginant le déluge de sang qu'il avait fallu pour tracer l'immense pentacle qui la marquait à jamais. L'homme masqué avait pris la place de Démonics dans le cercle, et ce dernier, en son centre, pointait l'épée noire sur le miroir. Il s'entaya le poignet pour faire couler son sang sur la garde et la lame de l'épée. Des volutes de fumée s'échapèrent du miroir et quelques instants plus tard se dressait une arche de lumière à l'endroit où se trouvait le miroir. Démonics s'écarta du portails magique en compressant sa plaie et en invoquant la magie lui permettant de la soigner. Tandis que les Chevaliers de l'Haruspice s'engageaient dans le passage, il nettoya rapidement la lame pour la remettre dans son fourreau. Dernier homme présent devant le seuil magique, il jeta un regard alentour pour s'assurer qu'il n'y avait personne, ramassa le miroir sur lequel s'appuyait le passage surnaturel et s'y engagea presque aussitôt. S'il y avait eu un témoin, il n'aurait pu que voir le portail s'estomper jusqu'à disparaître.
Les Chevaliers se retrouvèrent sur cette vaste île rocailleuse marquée d'un sceau indélébile. Leur Maître allait bientôt sentir leur présence et viendrait, mais aucun n'était vraiment confiant quant à la réaction du dragon. Ils pouvaient volontier admettre que ce dernier n'avait pas toute sa tête, mais la folie d'un dragon n'avait rien de commun avec celle d'un homme. Ils n'attendirent pas longtemps. Des grondements et des tremblements accompagnèrent la venue de la bête. Même ses plus hauts serviteurs ne savaient pas exactement où se situait sa tanière, mais très vite une ombre gigantesque les survola. Après avoir fait plusieurs tours au-dessus d'eux, il plongea vers le sol. Il n'était pas rare que la créature écrasa volontairement l'un d'eux, mais cette fois-ci il les évita. La violence de l'impact fit trembler le sol rocheux. Tous les Chevaliers s'étaient respectueusement agenouillés, tête baissée, attendant que leur supérieur prenne la parole. Il se passa plusieurs minutes durant lesquelles ils n'entendirent que les respirations, à la fois rauque et sifflante, de la créature, puis sa voix de stantor se fit entendre :
- Que venez-vous faire ici, pitoyables serviteurs du Maître ?
Un choeur lui répondit à l'unisson.
- Nous te saluons, Diom Niort, Général de l'Haruspice.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Katrina le 13/1/2003 Ã 15:35:47 (#3010654)
Oh, mon cher Wiz ! Encore encore encore !
comment cela, je en suis pas la première à vous dire ça ? Hi hi hi !
Allons, je suis dans le contexte de la suite du récit... pour le moment... *Fait ses beaux yeux* :amour:
Et je m'inquiète pour mon Buzar :(
En tout cas, ceci expliquerait énormément de chose... Quant à la fin rp de Caern, notament ;)
Saleté de Khuméras ! :enerve: ;)
Par Evelys le 13/1/2003 Ã 18:34:38 (#3011951)
Provient du message de Wiz
A des lieues de là , dans une maison de Lighthaven, une jeune femme s'affairait à la cuisine. Elle tourna la tête au moment ou un éclair attira son attention. L'arrivée avait été discrète, mais le personnage qui venait d'apparaître d'en était pas moins impressionnant. Hoesh ôta son heaume et le posa sur la table proche de lui. La jeune femme, vêtue d'une robe blanche, la chevelure auburn tombant sur ses épaules, se précipita vers lui avec un sourire. Hoesh, plus grand qu'elle de plus d'une tête, l'accueillit dans ses bras.
- Bonjour Evelys, mon amour, lui dit-il.
(Ã suivre...)
Wiz.
:sanglote: :sanglote: pourquoi moi ?? :sanglote: :sanglote:
bon sinon ben trés trés bien Wiz, attend la suite :lit:
Par Wiz le 14/1/2003 Ã 12:36:55 (#3017565)
- Général, commença Démonics, je suis à l'initiative de cette rencontre.
- Expliques-toi, siffla Diom Niort.
Démonics, comme la plupart de ses frères d'armes, détestait Diom Niort. Il eut sans doute eu plus de respect pour Caern-Sidhe. Mais ce dernier avait été vaincu par Niort lors d'un affrontement qui les opposait. Cet affrontement s'était achevé dans un plan ou les deux dragons, ennemis de longue date, avaient été bannis pour éviter que leur combat de provoque la destruction de Goldmoon. C'est LEM qui avait libéré Niort, et les choses auraient été bien autrement si cet évènement n'avait jamais eu lieu et si Niort n'avait pas vaincu son ainé. Mais le traitre Phanir de Lucantor, souhaitant évincer Caern-Sidhe pour prendre le contrôle des armées de l'Haruspice sur Althéa, avait fait en sorte d'entraîner les Enfants de l'Haruspice sur la voie de la trahison. Les Devils s'étaient rebellé contre cette idée et ne l'avait pas suivi. Mais le mal était fait. Un avantage substanciel avait été donné à Niort lors d'un assaut sur le plan où les deux bêtes s'affrontaient. Phanir avait ensuite provoqué la perte des Devils ce qui acheva de convaincre les autres Enfant de l'Haruspice des ambitions de Phanir. Pensant aider Caern-Sidhe, dirigé par Démonics, ils avaient réouvert le seuil menant sur le plan du banissement, mais ne firent que libérer Diom Niort, vainqueur du combat. Ce dernier élimina alors Phanir et se proclama Général du Maître, ce que nul ne contesta. Les intentions de Niort semblait correspondre à ce que Caern-Sidhe lui-même aurait souhaité. A ceci prêt que Niort paraissait beaucoup plus instable que son prédécesseur.
Depuis l'arrivée des Khuméras, les choses avaient changé. Certains Haruspiciens avaient disparus et les visions de certains d'entre eux les avaient poussé à croire que l'Haruspice lui-même se manifestait à eux. Et Diom Niort restait indifférent à ces évènements, n'écoutant que d'un oreille les témoignages de ses chevaliers. Dans ce contexte, Démonics rechignait à évoquer ce qui le dérangeait depuis ce matin et ce qui avait provoqué cette entrevue. Mais il ne pouvait pas refuser de parler maintenant.
- Général, j'ai, depuis mon réveil, une étrange sensation. Mes perceptions sont très loin de valoir les vôtres, et je peux sûrement me tromper, mais je crois que... que l'histoire telle que je la connais n'est pas normale.
Démonics pensait avoir, là , résumé l'essentiel de ce qu'il fallait dire pour susciter une réaction de la part du Général, mais le dragon resta impassible. Il était impossible de déterminer s'il attendait encore autre chose, s'il réflechissait ou s'il était indifférent à ce qu'avait dit son serviteur.
Au bout d'un long silence, les paupières du dragon se fermèrent à demi. Son long cou se redressa et il toisa ses chevaliers de cette hauteur.
- C'est possible, dit-il. Mais cette situation me convient.
Si la plupart des Enfants de l'Haruspice présent commençaient à peine à croire à cette histoire, Démonics, quant à lui, se demandait ce qu'avait bien pu apprendre Niort. Il se demandait si seulement le dragon disait vrai. Mais la description de son observation et la remarque du dragon prenait dans son esprit un sens tout à fait nouveau. Bien qu'il ne sache comment cela aurait pu être possible, si l'histoire avait vraiment été modifiée, il était possible que Diom Niort n'eut jamais été le Général de l'Haruspice. Cette idée lui donnait le vertige. Cela pouvait tout aussi bien signifier que sa propre histoire avait été changée. Mais à qui profitait réellement cette situation ? Pourquoi personne n'avait la même sensation que lui ? Diom Niort était-il lié à cette situation ?
- Disparaissez maintenant ! Ordonna le dragon.
Le portail prévu pour être emprunté dans les deux sens était encore visible sur l'île. Après un bref salut, les Chevaliers se retirèrent sous le regard inquisiteur du Général. Ils se retrouvèrent tous dans la vallée perdue à quelques distance de la vieille cité en ruine. tout débriefing semblait inutile et beaucoup regardait Démonics de travers. Ils avaient d'autres ordres plus prioritaire, Niort leur ayant confié quelques tâches de recherche importantes. Chacun avait ressenti cette volonté de mettre bientôt un terme à l'humanité, tel que le prévoyait la quatrième prophétie et rien ne devait plus les distraire de cette tâche. Démonics jeta un oeil au couple formé par Mashad et Mortitia. L'ancien druide les avait maintenant rejoins depuis longtemps. Sans y être contraint, bien que feu Draskor l'ait ardemment désiré sans succès, l'âme de Mashad appartenait maintenant au Maître. Démonics avait peine à croire que l'amour ait pu le conduire à cette extrémité. Il avait toujours eu du respect pour l'ancien Soldat d'Ecorce, mais ce respect avait disparu le jour où il avait appris l'existence de Physalis. Son regard se perdit dans le vide et ses pensées dérivèrent dans ses souvenirs. Il avait connu l'amour, avant Mortitia, et il avait eu un enfant avec cette femme. Elle avait voulu lui cacher, mais il le savait. Mais ce n'est ni le désir de voir cet enfant, ni davantage le plaisir de retrouver cet amour passé qui s'emparaît de lui. Il se disait en cet instant que cette femme pouvait l'aider à découvrir ce qui n'allait pas dans ce monde. Elle avait des amis puissants et connaissait bien le fils d'Ombre Blanche, ce Cauldriane Blanche, lequel pouvait peut-être l'aider.
- Que chacun reprenne ses activités, ordonna-t-il à ceux qui n'étaient pas encore parti.
- Où vas-tu ? Demanda l'homme masqué.
Démonics regarda les autres Chevaliers. Personne ne l'écoutait.
- Je me rend à Lighthaven. Je dois rencontrer quelqu'un.
- Tu continues à chercher la réponse n'est-ce pas ?
- Oui. Mais n'en dit rien aux autres.
- Ne t'inquiète pas. En fait, je crois bien que je n'aime pas être commandé par Diom Niort. Je ne sais pas si Caern-Sidhe aurait décidé d'agir autrement, mais sa réponse ne m'a pas satisfait.
- Se peut-il qu'il y ait d'autres personnes qui pensent comme nous ?
- Je l'espère. J'ai ma petite idée sur les responsables, mais nous devons en apprendre davantage. Je vais faire mon enquête dans la noblesse.
- Fait attention à toi, Nad, termina Demonics.
Chacun d'eux déroula un parchemin magique de transport et une brève détonation accompagna leur disparition respective.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 15/1/2003 Ã 16:27:10 (#3028616)
La journée était bien avancée. Depuis que les Khuméras avait envahi Althéa, les journées se ressemblaient toutes. Mornes et sinistres. Le brouillard constant, ce flou indistinct, contribuaient beaucoup à cette perception, mais le monde lui-même avait sombré dans une sorte de folie collective. Alhéa s'était divisé. Les dieux eux-même n'étaient plus servi par des groupes soudés mais des factions opposées. Les uns après les autres, les grands héros de la guerre contre LEM et Az'Rag avaient disparus. Le messie des Khuméras, Ombre Fourbe, était parvenu à ses fins. Rares étaient ceux qui comprenaient la véritable nature de leurs ennemis, et beaucoup trop nombreux ceux qui avaient accepté de vivre ainsi, sous le joug de ces créatures oniriques, rêves vivants et maître de la réalité, tout cela rendant plus futile, jour après jour, la menace de la disparition des humains. Mais l'humanité n'était pas encore désespérée. Si beaucoup n'admettaient pas la domination effective des Khuméras, certains poursuivaient, à leur manière, la lutte. Ce jour se préparait un évènement historique. Au zénith se réuniraient les Elus des différentes religions et leurs principaux suivants pour discuter de leurs futures actions. Ils avaient demandé que leur réunion soit tenue secrête des envahisseurs, chose qui ne pouvait être accomplie que par une poignée de personne. Toute autre manière de procéder aurait ruiné leurs efforts. Le lieu choisi pour la rencontre était le cercle de Windhowl. Cyloâne d'Hirs et Jon Abishaï s'y trouvaient à l'approche de midi. Il ne l'avait pas quitté depuis la nuit dernière.
La révélation de Jon à Cyloâne avait changé bien des choses. Jon n'avait réellement aucun souvenir de ce qu'il était. Certaines notions ne lui était pas étrangère, mais il n'avait pu être d'aucun secours à Cyloâne lorqu'elle avait créé, seule, le bouclier onirique. La rencontre ne pouvait pas être remise. Beaucoup l'avait considéré comme inutile et l'ajournement pouvait avoir des conséquences désastreuses. Mais Jon ne pouvait pas avoir perdu la mémoire sans raison et cette situation portait la marque des Khuméras, une raison de plus pour conserver la même ligne de conduite, même si elle comportait plus de risque. C'était le dernier espoir avant que l'humanité n'accepte oisivement son destin. Cyloâne était déjà épuisée par son effort. Elle maîtrisait bien le Revatam, de manière beaucoup plus subtile que Jon, mais elle n'avait pas autant de force que lui. Ils avaient pourtant convenu que c'est elle qui dresserait le bouclier, une construction permettant d'occulter ce qui allait se passer ici aux yeux des Khuméras, à condition que ceux-ci ne décident pas d'investir physiquement les lieux. En dehors de l'action qu'elle avait entreprise, Cyloâne avait passé le peu de temps libre qui les séparait de la rencontre à réconter à Jon ce qu'elle savait de l'histoire et des origines de Jon. Rien n'avait permis à ce dernier de débloquer sa mémoire. Mais comme il disposait encore de son pouvoir magique, et que Cyloâne avait bien confirmé qu'il disposait encore de tous ses talents, il s'était efforcé d'en comprendre l'usage afin de la soutenir. Mais ses tentatives étaient restées infructueuses.
Un à un, les élus divins arrivèrent au cercle. A chacun avait été attribué une horaire précise pour se manifester dans le cercle afin qu'aucune rencontre n'ait lieu à l'extérieur de cet endroit. Depuis la division qui s'était installé à Goldmoon, chaque divinité était représenté par deux élus, chacun revendiquant sa manière de servir la divinité comme la bonne.
Igdawon Melwen était opposé à Sylvanus au service des Esprits de la Nature. Igdawon avait revendiqué le droit de mener la nature au combat contre l'Haruspice, mais une majorité d'esprit n'avait pas admi le souhait de cet être a demi-humain et à demi-esprit. Sylvanus, le Seigneur des Ormes, un Ent supérieur, avait tenté de garder le contrôle de la communauté de Goldmoon sans succès. Igdawon se présenta au cercle en premier, accompagné de Cyric et Valou Sayin. Sylvanus avait recruté de nouveaux druides sur Goldmoon, certains parmi les anciens de la communauté. C'est Gontrand qui l'accompagnait.
Abladagast était considéré par la majorité des Syliens comme un vulgaire voleur de pouvoir. Ce dernier avait pu mener à terme un long rituel qui lui avait permi de reconstituer et de concentrer le pouvoir d'Enisyl en lui. N'ayant personne d'autre sur qui s'appuyer, un grand nombre de Sylien avait rejoins Gaalon Gwenir qui se disait porteur d'une partie d'Enisyl. Les deux semi-élus étaient très controversés. Abladagast avait tout d'un menteur mais avait convaincu une dizaine de Sylien que son but était de reconstituer Enisyl et qu'en tant que porteur d'une majorité de son pouvoir, c'était à lui que revenait le contrôle du culte. Il semblait emprunt de bonnes intentions comparé à Gaalon Gwenir qui désirait lui aussi reconstituer Enisyl dont les méthodes peu recommandables décevaient petit à petit les syliens qui le connaissaient de longue date. Sariel aurait du se présenter auprès d'Abladagast, mais ce dernier vint seul, drapé dans sa robe rouge. Gaalon Gwenir vint quelques minutes plus tard, accompagné de Deirdre et de Kallista devenue les dirigeantes des deux nouvelles voies créées dans l'organisation du culte : la voie du pouvoir et celle du savoir.
Jon accueillit comme il le put les personnes qui arrivaient. Il ne se souvenait que de ce que Cyloâne lui avait raconté et ne savait trop comment gérer la tension qui montait. Mais d'autres allaient arriver et il craignait que cela devienne vite insuportable.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Miss M le 15/1/2003 Ã 18:40:11 (#3029617)
Maeva
ps: je vais ni***r la réputation de Thunor mais il a joué son tout fier en voyant son nom dans ton récit hihihi...
Par Wiz le 16/1/2003 Ã 15:08:38 (#3035151)
Suivirent les Sélénites. Chez eux, deux élues occupaient deux branches distinctes du pouvoir et du culte religieux. L'une de ces élues avait un côté malsain. On lui attribuait souvent, à tort, des pouvoirs et une nature de Khuméra. Mais sa nature était tout autre et dominait une étrange source de pouvoir, les Ombres. Séliriel était la Reines des Ombres, mais d'aucun n'ignorait pas sa relation avec une ancienne Elue sélénite qui avait fait trembler Goldmoon et Althéa : Illuriel. Séliriel, pour des raisons connues d'elle seule et quelques rares Sélénites, avait refusée de se manifester à cette réunion, préférant détacher sa représentante en Goldmoon, Peste. Lunelys, au caractère changeant, dominait le reste des activités des Sélénites, mais il était de notoriété publique que les deux élues ne s'entendaient pas vraiment. Nul n'aurait pu confirmer ou infirmer la véracité de ces racontars. Lunelys se présenta à la réunion munie d'un bouclier étrange et accompagnée de Mabelle.
Alors, les Bréhanites se montrèrent. Tamara qui fut longtemps le successeur de Garmion avait été assassinée dans de mystérieuses circonstances. Beaucoup de bréhanites avaient considérés cet actes comme outrageant et voulurent se venger. Ils quittèrent le culte, maintenu autant que faire se peut par Kaital Ylis et s'allièrent à une tribu de Skraug méconnue qui adorait une forme abâtardie de Bréhan en tant que dieu berserk. C'est ainsi que nombre d'entre eux acceptèrent la domination de Krogwarl le demi-skraug, appelé aussi le Roi-Berserk. Devenus sauvages et imprévisibles, les bréhanites-berserk accomplirent leur vengeance en étendant petit à petit la liste de leurs ennemis potentiels. Le reste du culte fut réuni lors d'une grande messe pour implorer Bréhan et Garmion de leur accorder la présence d'un nouveau guide. C'est alors que Garmion demanda à son père de le réincarner. Perdant tout souvenir de sa vie antérieure, et accédant à une existence mortelle, c'est toutefois tout le courage et la grandeur d'âme de Garmion qui investit Vradesh Brhaan, un centaure qui devint le guide de ces bréhanites, hélas farouchement opposé aux visées du Roi-Berserk. C'était les deux élus les plus belliqueux de cette réunion. Vradesh vint accompagné de Kaital Ylis, tandis que le sauvage Krogwarl était accompagné du non moins sauvage et imprévisible Kay Silverhand.
Enfin, étaient attendus les Rédempteurs. Dalaï n'avait pas daigné répondre à cette réunion, prétexte, selon lui, à la provocation d'un conflit stérile contre des entités avec lesquelles aucun effort de compréhension ou de paix n'avait été correctement tenté. Le Seigneur Licorne Diom Sath, grand champion de la lutte contre LEM et Diom Niort, son ancien dragon, n'était venu qu'en tant qu'observateur. Ce n'était pas la vision des Rédempteurs Noirs dont la résurgence était au plus fort. Des conflits terribles avaient eu lieu, et après la disparition du maître à penser du mouvement, un nouveau Prophête de la Rédemption Noire avait repris le flambeau. Il se nommait Kevrold et personne ne connaissait vraiment son origine. C'est Joe Silverhand qui l'accompagnait à la réunion.
Kevrold était donc le dernier invité. Entre temps, le Doyen de l'Oeil Vertueux, Hiuross Samptimo Karam, resté en contact avec le royaume de Goldmoon depuis la mort de LEM, s'était inséré dans la file des personnes présentes. Hiuross n'avait aucun ennemi direct et ne représentait pas une force suffisante pour inquiéter qui que ce soit sur Althéa, mais son savoir et son concours pouvait être avisé et précieux.
Lors de la réception des différents protagoniste de la rencontre, Jon avait pris un moment pour parler en privé avec Hiuross. Cyloâne le lui avait suggéré car Jon, sensément arbitre des débats, n'était pas en mesure d'occuper ce rôle et Cyloâne ne pouvait se concentrer sur cette tâche. Hiuross accepta donc le poste de médiateur, sachant bien que la confiance à son égard serait mitigé. Ainsi, cette grande conférence, réunissant les plus importantes personnalités d'Althéa, allait pouvoir commencer.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 17/1/2003 Ã 13:36:31 (#3041431)
- Ce n'est pas ce qui était prévu ! coupa Ghim.
- Je le sais, messire Ghim. C'est pourquoi je dois avant tout expliquer pourquoi c'est le cas. Par ailleurs, je ne pense pas qu'un changement de porte-parole dans la médiation aura une quelconque influence sur l'objectif de cette rencontre.
- On verra bien, renchérit le Prophète de Iago.
Hiuross attendit quelques instants avant de reprendre. Il se trouvait au centre du cercle formé par les douze représentant des six couples de factions opposées. A son côté se trouvait Jon Abishaï. A l'écart. Installée le long d'une pierre du côté intérieur du cercle, Cyloâne suivait les débats d'un air absent, concentrée sur la maintenance du bouclier onirique qui protégeait cette assemblée du regard des Khuméras.
- Messire Abishaï ici présent, fit Hiuross en posant une main sur l'épaule du jeune homme, a été la victime récente d'une attaque dont tout porte à croire qu'elle est de la responsabilité des Khuméras.
Quelques yeux s'agrandirent de surprise. D'autres attendaient la suite de l'exposé.
- Il est totalement amnésique depuis son réveil, termina Hiuross.
- Ce n'est pas possible clama Valou Sayin, il nous a accueilli ici.
- Ce que je sais de vous, je l'ai appris de Cyloâne avant votre venue, déclara Jon.
Un léger brouhaha s'éleva dans l'assemblée. Les personnes présentes discutaient entre elle ou avec leur voisin des conséquences de cette action de l'ennemi.
- Une minute, intervint Abladagast. Qu'est-ce qui nous prouve qu'il est bien amnésique, et si c'est le cas, qu'il s'agit bien d'une action des Khuméras.
- J'aimerai bien le savoir, insista Ghim d'un ton de défiance.
- Moi-même ou Cyloâne n'avons pas de raisons de mentir. La situation est bien trop grave, tellement que nous ne voulions pas repousser cette entrevue.
- Je trouve que tu parles en connaissance de cause, Jon, observa Deirdre.
- Je parle en connaissance de ce que j'ai appris depuis ce matin, rétorqua Jon. Croyez bien, dame Deirdre je crois, que ma situation ne rend pas les choses aisées.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire, insista Deirdre.
- Je suis d'accord avec toi mon amour, ajouta Kallista, ce pourrait être un espion. Qui sait si ce n'est pas Ombre Fourbe ?
- Je ne crois pas à cette histoire d'amnésie, conclut Ghim.
- Ce qui est sûr, coupa Igdawon, est que notre confiance envers cette histoire est limitée. Mais avons-nous tellement confiance les uns envers les autres ? Qu'est-ce que cela change ? N'importe lequel d'entre nous pourrait être un Khuméra.
- Non ! Clama Cyloâne. Si un Khuméra était ici, je le saurais.
Deirdre ricana :
- Mais tu pourrais en être un aussi, très chère.
- Assez !
Les regards se tournèrent vers le centre du cercle. Hiuross avait levé les bras les mains ouvertes en signe d'apaisement.
- Si nous tenons absolument à faire dégénérer cette réunion, nous pouvons effectivement continuer ainsi. Mais quel que soit le degré de confiance que vous portiez à qui que ce soit ici, et quand bien même nous serions en train d'offrir un merveilleux spectacle aux Khuméras, nous n'avons pas le choix. Car si ni Jon, ni Cyloâne ne sont capables de nous protéger d'eux, personne ne peut le faire.
- Ce qui revient à dire que cette réunion stupide ne sert à rien, dit Ghim.
- Non. Si vous êtes présent ici, c'est parce que vous l'avez jugé nécessaire. En vertu de quoi messire Ghim ?
- Protéger les richesses de Iago, affirma le Prophête.
- Soite. Et j'ose croire que chacun ici avait une excellente raison de venir.
- Je suis venu pour des raisons moins mesquines, commença le centaure Vradesh Brhaan, mais j'en ai d'excellentes également. Toutefois, je m'interroge sur les motivations de certains, fit-il en dirigeant son regard vers son homologue berserk.
- Soyons patient ! Enchaîna Hiuross pour éviter que cette provocation ne porte ses fruits. Sans entrer dans les détails de nos motivations respectives, pouvons-nous au moins nous mettre d'accord sur le fait que ce qui menace nos propres projets sont les Khuméras ?
Une large majorité des personnes présentes acquiesça.
- Alors je pense que nous avons tout intérêt à discuter de la manière dont nous allons lutter contre eux et non débattre du pourquoi qui ne regarde que nous et qui n'est propice qu'à envenimer nos débats. Maintenant j'aimerai terminé ce que j'avais à dire sur les conséquences de l'action supposée des Khuméras à l'encontre de Jon Abishaï.
L'assistance se concentra sur ce que Hiuross avait à dire.
- Dans un premier temps, Jon a perdu l'usage de ses pouvoirs. Mais c'est essentiellement un problème de pratique, Cyloâne ayant confirmé qu'ils en disposaient encore. Nous avons donc toujours deux maîtres du Revatam à nos côtés.
- La belle affaire, coupa Ghim. Ce sont eux qui nous ont mis dans cette situation.
- Je vous en prie, messire Ghim. Nous essayons de trouver des solutions et non des coupables dont le jugement n'apportera rien à Althéa.
- Mouais, fit l'intéressé.
- Dans un second temps, poursuivit Hiuross, nous avons cherché à comprendre comment ce phénomène avait pu se produire, comment ils avaient pu altérer l'esprit d'un des leurs, même s'il n'est qu'à demi Khuméra. Nous avons peu d'élément permettant d'étayer cette hypothèse, mais nous supposons que les Khuméras ont modifié l'histoire.
Beaucoup s'insurgèrent devant cette affirmation. Gestes d'énervement, exclamations et incrédulité balayaient tour à tour chacun des protagonistes. Mettant fin à le brouhaha, Igdawon fut le premier à parler.
- Nous ignorons toute l'étendue des pouvoirs des Khuméras. Nous les considérons comme des envahisseurs, mais je pense qu'ils sont maîtres de la réalité et du temps tel que nous les connaissons. En cela, ils égalent nos dieux, peut-être même leur sont-ils supérieurs...
- N'importe quoi ! Hurla Ghim.
- Quelle vanité ! Rencherit Kallista.
- Personne surpasse Bréhan ! Affirma Krogwarl, le Roi-Berserk.
- Laissez-moi finir ! Ordonna Igdawon d'une voix autoritaire.
- S'il vous plaît, insista Hiuross.
Le silence se fit et Igdawon poursuivit :
- Si je me permet d'affirmer une possible supériorité des Khuméras par rapport à nos dieux, c'est que j'ai de bonnes raisons de croire que les dieux aussi ont des aspirations et des rêves. N'oublions pas leurs origines mythiques. Or, si nos dieux considéraient la nature actuelle de notre univers comme anormale ou inopportune, ils auraient sûrement tenté de faire le nécessaire pour la restaurer. Qu'ils en aient eu le désir et non les moyens, ou qu'ils n'aient pas jugé nécessaire de le faire ne change rien pour nous. En quoi la domination des Khuméras nous dérange-t-elle vraiment ? Là est la véritable question. Cette domination n'abolit pas le danger qui menace les humains. Il est même possible que cette invasion fasse parti du projet de l'Ennemi. Quoiqu'il en soit, nous sommes tous d'accord pour penser que les Khuméras doivent rétablir la réalité que nous connaissons et qu'ils ont le pouvoir de défaire ce qu'ils ont fait. Mais que veulent-ils eux ? S'ils souhaitent demeurer les maîtres de notre réel, ils ont de bonnes raisons d'agir en ce sens, sans que nous nous en rendions compte, sans que nous puissions rien y faire. Si d'aventure, ils se trouvaient être plus puissant que nos dieux, alors notre libre arbitre est en danger. Je prétend que nous ne pouvons pas ignorer ce genre de possibilités aussi aberrantes soient-elles.
Des mâchoires demeuraient hermétiques et serrées après le monologue d'Igdawon. Chacun savait, même s'il ne l'aimait pas nécessairement, que le fondateur des Druides pouvait très bien avoir raison. Les Khuméras semblaient tout puissant et méprisaient les mortels. Que pouvait craindre un tel ennemi sinon de perdre sa domination. Mais qu'avaient-ils à y gagner. Personne ne connaissait les vrais motivations de ces créatures sinon leur probable ressemblance avec les aspirations des humains. Mais les réflexions de tous furent interrompu par une intrusion.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Krynn's Corp le 17/1/2003 Ã 14:49:47 (#3041964)
Oserais-je demander la suite ?
Par Mauguin le 17/1/2003 Ã 19:36:14 (#3044011)
Et je ne dis pas cela pour provoquer mon monde ... :)
Par GaGa le 18/1/2003 Ã 16:25:41 (#3049013)
Gaël
Par Orion Elentáris le 18/1/2003 à 23:01:16 (#3050973)
Par Katrina le 18/1/2003 Ã 23:47:34 (#3051168)
Il n'y a donc pas de rapprochement à effectuer avec le Caern que nous connaissons.
Dommage, pour une fois que les Khuméras avaient fait une bonne chose pour l'Humanité : Moi en Grande Maîtresse des Sens !
Mais oui ! Regardez, ce charme, ce sourire charmeur aux dents blanches à éblouir les étoiles même, ce regard envoûteur, cette silhouette à faire frémir d'envie le plus Mionesque des hommes !
Ahhhh ! Ce que je suis merveilleuse !
*Tend sa main en avant et fait le V de la victoire avec ses doigts*
Ah ah ah ah ah
http://necromanciens2.free.fr/Images/Katrinala/Katrinala%20Sexy.jpg
Par Wiz le 20/1/2003 Ã 11:35:34 (#3059008)
- Mes amis, commença Hiuross, dame Sariel vient de me résumer quelques éléments dont nous devrions prendre connaissance. Selon elle, nous devrions entendre le témoignage d'une de ses relations.
Des rumeurs parcoururent les protagonistes. Les relations de Sariel n'avaient pas toujours été appréciée de tous, bien qu'elle occupa une place importante dans la royauté à la tête de l'Endogarde Théodorienne et qu'elle fut le Grand Censeur des Syliens dirigés par Abladagast, les personnes présentes qui la connaissaient un peu pouvaient imaginer tout et n'importe quoi.
- Toutefois, avant d'accueillir cette personne à cette assemblée, je dois vous faire promettre qu'aucun mal ne lui sera fait et qu'il sera écouté comme un témoin et non jugé ni attaqué en aucune manière.
Deirdre émit trois petits sons de scepticisme.
- C'est quoi cette fois Sariel ? Demanda-t-elle d'un ton peu amène. Un Ogrimarien ? Un Haruspicien ?... Un Khuméra ?
Sariel lui jeta un regard noir, mais n'eut pas le temps de répliquer.
- J'ai oublié de préciser, ajouta Hiuross, que nous ne sommes pas là pour nous juger les uns les autres non plus ! J'attend vos réponses et non vos remarques.
Il dirigea son regard vers chacun des élus qui acquiescèrent les uns après les autres. Arrivé à Ghim, il s'arrêta.
- Je veux savoir qui c'est, déclara le Prophête de Iago.
Hiuross hésita un instant.
- J'aurai préféré qu'aucun préjugé ne vienne entacher cette décision, dit-il, mais c'est votre droit le plus strict. Nous ne le recevrons que si nous sommes unanimes. Il s'agit de messire Demonics.
Certains de ceux qui avaient approuvé émirent un juron. Mais il ne faisait aucun doute que le mal était déjà fait, Sariel ne l'ayant probablement pas fait venir sans lui parler de ses intentions. Toutefois, à la surprise de tous, Ghim acquiesça :
- Ca me va !
Personne d'autre ne s'opposa à sa venue, mais personne ne doutait de la tension qui allait bientôt régner en ces lieux. Hiuross demanda à Sariel de faire venir Demonics. Elle quitta le cercle quelques minutes pour revenir accompagnée du célèbre Haruspicien. Jon, qui ne comprenait qu'à moitié l'incidence de sa présence ici, saluait intérieurement le courage de celui qui était sensé être son oncle à se présenter devant une assemblée qui avait juré mille fois sa perte.
Demonics accompagna fièrement Sariel jusqu'au centre du cercle. Sans ôter son heaume, il toisa les personnes présentes. Il ne cherchait pas à narguer ses adversaires, mais il savait les efforts que ceux-ci faisaient pour ne pas le tuer sur le champ. Lui-même savait que si l'un d'eux en décidait, il ne sortirait pas vivant de cet endroit, mais il n'était pas stupide et avait les moyens de s'enfuir si nécessaire, un parchemin magique étant caché dans l'une de ses manches.
- Parlez Demonics, demanda Hiuross, cette assemblée vous écoute. Convenons ensemble que vous n'êtes pas là pour autre chose que ce dont vous avez à témoigner.
- En effet, répondit laconiquement Demonics.
Ne sachant quel interlocuteur préférer dans cette foule de visage hostile et n'étant pas très doué pour parler aux masses, il se contenta de marcher en cercle autour de Hiuross et Jon, s'exposant ainsi à tous les illustres personnages présents. Sariel avait rejoint Abladagast.
- Depuis mon réveil ce matin, commença Demonics, j'ai la sensation que le monde n'est pas tel qu'il devrait être. En l'occurrence je pense que tout le monde sait que Diom Niort est le général de l'Haruspice puisqu'il a vaincu Caern-Sidhe dans le plan où vous les aviez banni...
Un vent de haine secoua l'assistance à l'évocation de ces faits très anciens.
- Mais j'ai le sentiment, continua Demonics, que cela ne devrait pas être le cas. C'était une sensation assez forte pour que j'ai le désir d'en avoir la confirmation par mon Général.
Demonics fit une pause de lui-même. Ses propres paroles étaient trahison.
- Celui-ci m'a déclaré qu'il pensait que l'histoire avait pu être modifié, mais que cette situation lui convenait.
L'haruspicien se tut. Il termina son cercle et revint à sa position initiale.
- C'est tout ce que j'ai à déclaré, finit-il par dire.
Puis il sortit vivement le parchemin de sa manche. Devant ce geste brusque, une bonne moitié des personnes présentes entama incantation et dégaina arme, mais la déflagration typique des parchemins de transport retentit assez rapidement pour qu'aucune action entreprise ne touche Demonics.
Hiuross ne masqua pas la colère qui brillait dans son regard. Jon semblait aussi hors de lui. Mais ni l'un ni l'autre ne prononça le moindre mot. Krogwarl qui avait fait trois pas à l'intérieur du cercle retourna à sa place comme si de rien n'était en rangeant sa terrible épée dentée. Deirdre sifflota en affectant de regarder le ciel. Kevrold abaissa discrètement son marteau de guerre. Kaital revint lentement auprès de Vradesh Brhaan. La tension diminua peu à peu, mais elle était encore palpable quand Hiuross se décida à reprendre la médiation.
- Tâchons de garder à l'esprit ce que nous a dit Demonics. Qu'il ait dit ou non la vérité, cela étaye notre hypothèse.
Puis la réunion se poursuivit. Certains propos ou certaines interventions étaient immédiatement contrés par Hiuross. Jon ne comprenait pas toutes les motivations qui agitaient les protagonistes. Il lui semblait que le plus important était de s'unir contre les Khuméras, mais beaucoup semblaient ne pas les considérer comme menaçant. Sur l'idée que l'histoire avait pu être modifiée, il apparut petit à petit que les premiers à émettre cette idée n'étaient pas les seuls à avoir ressenti un malaise à leur réveil. Certains avaient même fait le rêve d'un Althéa très différent, et les visions de ces rêves étaient parfois très semblable. Petit à petit, ils admirent que leur réalité avait pu être manipulée. Ce n'est qu'au bout de trois heures que certaines intentions positives se dégagèrent vraiment. Beaucoup avaient envie d'en finir avec cette réunion qui les obligeait à supporter la présence de personnes haïes et étaient prêt à accepter n'importe quoi pour que ce calvaire prenne fin. C'est ainsi que Hiuross demanda le silence pour apporter la conclusion. Jon l'avait un peu pressé car il se rendait compte que Cyloâne faiblissait dangereusement.
- Mesdames et messires, commença Hiuross. Voilà des heures que nous parlons, confrontons notre savoir, nos observations et nos conclusions. J'aimerai que nous soyons unanimes, même s'il est peut-être un peu tôt pour cela. Mais nous savons tous une chose et avons conclu que les Khuméra, quoi qu'ils fassent subir à notre réalité, sont dangereux pour notre libre arbitre et pour l'avenir de l'humanité. Nous avons conclu que l'humanité devait donc s'en défendre. S'il nous reste à discuter du comment, nous sommes maintenant convaincu qu'il nous faut agir !
Un bref silence suivit cette déclaration. Un silence anormal. Un étrange sentiment semblait avoir envahi les participants. Un cri retentit. Celui de Cyloâne qui s'était soudain relevée, les yeux exorbités, scrutant le vide d'un regard d'aveugle.
- Il... Il... balbutia-t-elle sans parvenir à finir sa phrase.
- Ainsi donc, fit une voix venue de nulle part, vous vous dressez contre nous, mortels !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 20/1/2003 Ã 23:56:30 (#3064655)
Il flottait tranquillement dans les cieux, immatériel, immortel, insouciant. Aujourd'hui il ne savait comment il allait occuper sa journée. Depuis des temps immémoriaux, il vivait et vivrait, selon lui, encore bien des éons. Il était le messie, le guide, celui qui ouvra la voie des Khuméras à la maîtrise du réel, il était la véritable source des maux, pas le plus puissant, pas le plus important, mais il se gaussait de sa propre fierté. Il savait se moquer de tout. Cet univers ne lui offrait rien que du plaisir, de l'amusement. Quand bien même il perdait des batailles, c'était autant un plaisir que d'en gagner. Seul l'immobilisme lui faisait peur, l'impassibilité, le silence. Il adorait provoquer et adorait qu'on le provoque, mais il n'aurait pas supporter qu'on l'ignore. Il était Ombre Fourbe.
Depuis les hauteurs, il regardait les mortels. Althéa n'était qu'une sphère remplie de jouet. Mais de tous les jouets qu'il avait connu de sa longue existence, qu'elle fut mortelle ou non, l'humain était le plus plaisant. Il se souvenait avoir été, jadis, un humain. Pas un humain ordinaire, mais un Hillewien, un rêveur. Un de ceux qui avait inventé les rituels permettant de dominer les rêves. Sa race n'aspirait qu'à une chose, vivre dans les rêves. Lui avait accompli le rêve de ces rêveurs, il était devenu un rêve, un rêve vivant, l'incarnation d'une volonté, un Khuméra, le Khuméra de la trahison et de la manipulation, le Khuméra de la fourberie et du mensonge, le Khuméra des apparences et du chaos. Dès lors, il n'avait plus eu de respect pour personne, mais aspirait à redevenir mortel. Mais un mortel qui aurait dominé son environnement, comme un sorte de dieu, le maître absolu de toutes les espèces. Mais il avait changé aussi. Un futur se présentait à lui, et les autres Khuméras qu'il avait appris à connaître, se rangèrent derrière son projet. Ensemble, il allait devenir les nouveaux dieux, les nouveaux maîtres d'Althéa. Il leur suffisait de revenir s'incarner dans le monde réel et d'imposer leur rêve comme une réalité. C'était une époque où le Revatam n'était qu'une pratique mineure et dangereuse. C'est là qu'il trouva une porte pour revenir. Un jeune guerrier qui marchait sur les traces des Hillewiens lui servit d'hôte. Il emmena avec lui quelques Khuméras pour mener à bien son projet. Mais le guerrier qui vivait hanté par des cauchemars sans nom mit des années à céder sous le poids d'un étrange passé. Lorsqu'il exorcisa une partie de son être qui s'incarna dans le corps d'un de ses amis, il déchaîna en lui des forces insoupçonnées. De son esprit s'échappèrent les Ombres et son esprit périt alors avec la seule personne qui aurait pu le protéger, dame Cylle d'Hirs. Ainsi disparut White Shadow. C'est à ce moment qu'Ombre Fourbe reprit conscience sur Althéa, mais conscience aussi des limites d'être un Khuméra physiquement incarné. Et puis ses compagnons, Ombre Haine, Ombre Furie et Ombre Chaos furent chassés. Lui-même fut durement touché par l'action conjointe d'Ombre Blanche, un Khuméra incarné qui ignorait sa propre nature, et Felomes qui n'avait pas compris, ce jour, quel prodige il avait accompli. Dès ce moment, son pouvoir fortement réduit et son projet avorté, il rumina sa vengeance. C'est alors qu'il découvrit des êtres d'une nouvelle nature, les demi-khuméras. A l'époque de sa disparition, ils étaient au nombre de deux. C'était les enfants de Cylle et de Thoane d'Hirs. Ils étaient jumeaux, mais l'un était une fille, Cyloâne, et l'autre un garçon, Cellégaric. Il comprit quelle était leur nature en fouillant le passé et en se rendant compte de la façon dont ils avaient été conçus. Leur mère, dame Cylle, les avait perdu alors qu'elle était enceinte et qu'elle succomba à un assassinat. La pierre de destinée qui était la sienne ne les avait pas sauvé. Mais son désir de les retrouver était si puissant qu'elle utilisa inconsciemment le Revatam pour les ramener. Ce n'est pas elle qui les mit au monde, mais sa soeur, Ceinwen, qui devint leur mère porteuse. Une situation bien étrange. Mais Cylle n'avait pas pleinement créer des humains. Ces créatures avait été conçues par les rêves et seule leur conception par une femme humaine les avait véritablement rendu mortel. Ainsi naquirent-ils avec des pouvoirs extraordinaires. Cyloâne savait parler dès sa naissance. Alors qu'elle était encore dans le ventre de sa mère, elle avait déjà arpenter Goldmoon sous les traits d'une enfant, un avatar onirique de sa propre personne. L'expérience de ces deux enfants était emprunte d'un savoir qu'aucun véritable être humain ne pouvait posséder. Ils savaient apprendre de leur rêve pour transférer connaissance et pouvoir dans la réalité.
Si Ombre Fourbe ne s'intéressa pas plus longtemps à ces demi-khuméras, il en tira l'essentiel de son futur plan. Il prit contact avec ses alliés du flux onirique et organisa la fusion qui devait accorder à sa race le pouvoir absolu. Toutefois, il rencontra un problème de taille. Il existait un autre demi-Khuméra, Jon Abishaï. Alors que LEM faisait régner la terreur sur Goldmoon, Ombre Fourbe fit son retour dans le royaume et fut immédiatement confronter à Cauldriane Blanche, dit Jon Abishaï, le fils d'Ombre Blanche. Il ne comprit pas immédiatement qu'il avait affaire à un demi-khuméra. Il croyait simplement s'opposer à quelqu'un de très doué en Revatam. Cela faillit causer sa perte. Mais fort heureusement, LEM qui, à cette époque, travaillait à éliminer tout ceux qui s'opposait à lui, intervint dans le conflit et neutralisa Abishaï avant que ce dernier ne parvienne à tuer Ombre Fourbe. Ainsi le Khuméra put mener à bien son projet. Laissant LEM courir à sa propre destruction, il prépara soigneusement son invasion. Il découvrit en l'occurrence que les Maîtres du Revatam, les demi-Khuméras, était potentiellement la clé de sa réussite. Leurs pouvoirs, dont ils faisaient parfois un usage immodéré, abolissait petit à petit la frontière entre le réel et le rêve. Quand Jon Abishaï revint à la vie et que Hoesh Lorkos devint à son tour un demi-Khuméra en usant de son pouvoir sur le Chaos pour imiter la nature de Cyloâne, le sort d'Althéa était scellé. Il ne fallut qu'un micro-évènement prévu de longue date pour fusionner le flux du temps et celui du rêve. Ombre Fourbe avait réussi et les Khuméras étaient venus prendre en main les choses.
Bien sûr, l'histoire n'était pas aussi simple. Et il avait fallu l'arranger un peu pour produire cet effet là . Seuls les Khuméras avaient gardé conscience de cet état de fait. Ils avaient décidé d'asseoir leur contrôle sur la réalité et s'était arrangé pour que l'histoire leur donne raison. C'était un jeu subtile et terrifiant à la fois. La plupart des demi-khuméras restaient des dangers pour leur suprématie, et leur élimination n'était pas aisée. L'un d'eux s'était "absenté" du flux du temps et n'avait pas été inclus dans la transformation. Il s'agissait de Cellégaric dont les intentions étaient toujours restés neutres à l'égard des Khuméras. Il n'y avait plus que Jon Abishaï et Cyloâne d'Hirs qui menaçaient encore de faire échouer leur projet, Hoesh Lorkos demeurant un allié potentiel. A l'évocation de leur nom, Ombre Fourbe tenta de savoir où ils se trouvaient, mais ne parvint qu'à détecter Hoesh à Lighthaven. Et puis il les oublia, se rappelant encore une fois le plaisir d'avoir vaincu, celui d'être parvenu à ses fins.
Ombre Fourbe jubilait. Se remémorer son ignoble projet et les réussites qui le jalonnaient le gonflait de joie et d'énergie. Même chez les Khuméras, on trouvait volontiers que Fourbe n'avait pas toute sa tête. Mais pour lui, son bonheur se trouvait dans cet immense parc de jeu qui était le sien. Que ses frères de race ne l'approuve pas, n'avait pour lui aucune importance. Il pouvait jouer et jouer encore durant l'éternité, et jamais il ne se lasserait d'imaginer de nouvelles situations et de nouvelles occupations. Tout à ses pensées, il tournoyait dans le ciel, invisible de tous, hurlant silencieusement de joie, riant devant le soleil dont il aurait pu ternir l'éclat d'une pensée. Et par hasard, son regard tomba sur une scène étrange que sa curiosité maladive le poussa à étudier. Il venait peut-être là de trouver un nouveau jeu.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 21/1/2003 Ã 11:13:59 (#3066516)
Installée à flanc de falaise, sur une maigre corniche, invisible et silencieuse, elle tendait l'oreille. Sa mission avait pris un tour tout à fait nouveau et intéressant. Elle avait entendu que Jon Abishaï avait perdu la mémoire et qu'il ne contrôlait plus ses pouvoirs. Elle avait entendu ce projet de réunion à l'abri du regard des Khuméras. Elle n'avait pas pu partir après ça. Même si Hoesh lui demandait des comptes maintenant, elle avait d'excellentes raisons de rester. La réunion battait son plein. Le témoignage de Demonics, les certitudes historiques des Elus s'écroulant les unes après les autres. Elle en venait à se demander ce qu'elle-même aurait du être à ce moment précis si l'histoire avait été autrement. Mais chacune de ses visions de gloire comportait une ombre... Hoesh.
- Hoesh ! Lâcha-t-elle en chuchotant.
Elle venait de porter son regard sur sa droite et avait vu, sur la même corniche qu'elle, assis les jambes pendantes dans le vide, un séraphe qui ne pouvait être qu'Hoesh Lorkos. Ce dernier ôta son heaume, révélant son beau visage au regard inquiétant et à la fois si charmeur.
- Bonjour Talona, dit-il en souriant mais assez bas pour qu'elle seule l'entende.
Elle continuait à le regarder les yeux exorbités, mais elle de doutait pas que son invisibilité ne lui était d'aucune utilité. Ce qui l'étonnait le plus était la façon dont il était arrivé ici. Sans un bruit, sans aucun effet ou signe avant coureur. Plus discret qu'elle n'aurait jamais pu le faire. Son pouvoir était-il sans limite ?
- Je viens aux nouvelles, continua-t-il.
Talona était prise au piège. Elle pouvait difficilement garder pour elle ce qu'il pouvait lui-même entendre.
- Ils sont en réunion. Avec tout le gratin de Goldmoon... les Elus.
La séraphe d'Ogrimar put lire la surprise sur le visage d'Hoesh. Elle s'en étonna, lui qui savait parfaitement maîtriser ses émotions et qui pouvait paraître si sincère en proférant les mensonges les plus aberrants. Mais cet effet de surprise ne dura pas longtemps.
- Et que font-ils ? Demanda l'Elu du Chaos.
Talona hésita un instant, essayant d'isoler, dans sa mémoire, les informations qui pourraient lui être utile et qui pourrait ne pas être ré-évoqués lors de la réunion qui se poursuivait pendant qu'il parlait. Hoesh attendait patiemment. Talona résuma brièvement les principaux thèmes de la réunion, la liste des personnes présentes, l'intervention de Demonics. Elle omit volontairement la situation de Jon Abishaï considérant qu'Hoesh essaierai alors d'en tirer profit. Elle occulta le rôle que jouait Cyloâne en ce moment même. Hoesh hocha régulièrement la tête. Talona s'arrêtait de temps à autre pour entendre la suite des débats. Une fois terminé son compte-rendu, Hoesh se leva, prenant des risques inconsidérés dans ses mouvements au bord de l'étroite corniche. Il s'avança vers Talona et lui dit tout bas :
- Je suis sûr que tu me caches quelque chose.
Elle le regarda d'un air un peu effrayé, mais il approcha son visage du sien. Elle ne savait pas quoi faire. Hoesh avait pour habitude de prendre des initiatives étranges. Le repousser en cet instant pouvait être critique. Elle se laissa donc faire quand il posa ses lèvres sur les siennes. Mais à ce moment, elle eut une étrange sensation. Ce n'était pas la première fois qu'elle recevait un baiser d'Hoesh et elle avait la certitude viscérale que ce n'était pas lui. Dans le même temps elle sentait son esprit devenir fou, comme si une entité malsaine fouillait sa mémoire, jetant ce qui ne l'intéressait pas comme un cambrioleur vidant systématiquement tous les tiroirs d'une commode pour savoir si elle contient quelque chose de précieux. Trop effrayée par cette sensation elle repoussa celui qu'elle croyait être Hoesh, mais le visage s'éloignant du sien n'était pas celui du Primus. C'était un visage sinistre et ricanant, une déformation d'un visage d'homme, une caricature de la moquerie et du mensonge. Instinctivement, elle sut qui il était, mais le cri qu'elle voulut laisser échappé ne s'entendit pas.
La créature avait perdu ses ailes de Séraphe. Sa forme commençait à s'estomper et Talona se sentait pétrifiée. Elle ne pouvait plus bouger, ni parler, elle n'entendait plus rien. C'est alors qu'une voix lui parla directement à son esprit, achevant de la convaincre de la nature de son visiteur :
- Ne t'inquiète pas, dès que je n'aurai plus besoin de tes oreilles et de ton corps, disait la voix, je te les rendrais. Mais gare à la chute.
Elle entendit un rire tonitruant dans son esprit, un rire qui lui rappelait trop bien l'identité de cette chose : Ombre Fourbe. Elle avait totalement disparue de son champ de vision. Sans doute postée plus haut, à hauteur du cercle pour l'espionner en toute quiétude. Talona chercha un moyen de s'en sortir mais n'entrevoyait aucune solution. Seul son esprit était libre d'agir. N'ayant plus que ce recours, elle hurla mentalement, appelant Hoesh Lorkos à sa rescousse, concentrant sa pensée sur cet homme qu'elle détestait. Le seul capable de la sortir de ce mauvais pas. La même voix reprit dans sa tête, mais il ne lui semblait pas qu'elle s'adressait spécifiquement à elle :
- Ainsi donc, vous vous dressez contre nous, mortels !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Frost de Bryl le 21/1/2003 Ã 22:48:42 (#3071775)
Provient du message de Katrina
Mon cher Orion, vous ne semblez pas comprendre que la réalité a été modifiée par les Khuméras...
Ah, c'est donc pour ça que je ne suis pas la, ils savaient la menace énorme que je représentait envers eux donc m'ont éliminé dans leur nouvelle réalité avant que je ne naisse. Je savais aussi que sinon, je serais arrivé, leur aurais flanqué quelques baffes et ils seraient tous disparus pour de bon.
*bon, je me tais et laisse Wiz écrire..*
Par Wiz le 22/1/2003 Ã 10:35:47 (#3074013)
- Arrêtez-le, c'est Ombre Fourbe ! S'exclama le nouveau venu.
Le Jon qui avait participé à la réunion en resta bouche bée.
- Trahison ! S'écrièrent en coeur plusieurs personnes qui sortaient les armes ou commençaient à faire crépiter les énergies de sorts dévastateurs entre leurs doigts.
Hiuross, totalement surpris regardaient alternativement les deux Jon sans parvenir à se décider. Alors que Cyloâne hurlait désespérément un "non", le plus vindicatif des guerriers, Krogwarl, suivi de prêt par son second, Kay Silverhand, se jetait, épée au clair, sur le jeune homme qui avait accompagné la réunion. Un éclat brilla tout de suite après le furieux moulinet de l'épée dentée. Jon Abishaï avait disparu, sauvé in extremis par sa pierre de destinée. Des éclairs et des flammes s'abattirent l'instant d'après à l'endroit où il se trouvait. Krogwarl avait été le plus rapide. Hiuross regardait, effaré, l'épée ensanglantée du demi-skraug.
- Il a été sauvé par une pierre de destinée ! hurla-t-il. Vous avez attaqué le vrai !
Mais d'autres avait déjà compris et un déluge de sort s'abattit sur le second Jon. Les guerriers s'approchèrent du centre de la déflagration et sans même voir leur cible, ferraillaient furieusement dans cette débauche d'énergie. Il se passa une bonne minute avant que les cris de Hiuross ne parviennent à se faire entendre :
- Arrêtez ! Mais arrêtez bon sang !
Petit à petit fumée, flamme, lumière et poussière se dissipèrent, révélant la silhouette intacte de Jon. Il éclata d'un rire tonitruant. L'épée de Krogwarl décrivit un grand arc de cercle et passa sans encombre au niveau de la tête de Jon. Ce dernier continuait de rire.
- C'est Fourbe, cria Sariel.
- Tout juste, sulfureuse créature, répondit Ombre Fourbe de sa propre voix. Ainsi, vous croyez que vous pouvez comploter dans notre dos ? Rien n'échappe au pouvoir des Khuméras.
- C'est faux ! Dit Cyloâne, qui était totalement épuisée par ses efforts.
- Que veux-tu ? Demanda Hiuross d'un ton ferme.
Un cercle des guerriers les plus puissants s'était formé autour d'Ombre Fourbe qui conservait l'apparence d'Abishaï. Derrière eux, tous les mages récupéraient lentement leur énergie, prêt à donner tout ce qu'ils avaient pour en finir avec ce dangereux Khuméra. Loin derrière eux, Cyloâne s'appuyait péniblement sur l'une des pierres. Elle se concentrait pour tenter de maintenir le bouclier onirique, espérant que seul Fourbe l'avait franchi. Mais elle doutait de pouvoir les aider autrement. Elle reçut alors le message d'une sylphe qui lui redonna du baume au coeur.
- Vous mettre des bâtons dans les roues, fit Ombre Fourbe en réponse à Hiuross.
- T'es rien ! gueula Krogwarl.
- Plus que toi, demi-crétin. Au moins je n'ai pas besoin de me gratter la tête pour savoir si j'en ai une, rétorqua Fourbe.
Krogwarl entra dans une colère noire, laissant aller ses pires instincts, devenant hors de contrôle, il se jeta sur Fourbe qui fit mine de l'esquiver. Le coup le traversa sans lui faire de mal, mais fut porter avec tant de force que Vradesh Brhaan dut le parer pour ne pas se prendre l'épée dans l'abdomen. Mais Krogwarl ne s'arrêta pas pour autant et continua à taillader l'air en hurlant de rage. Très vite, les protagonistes comprirent le plan de Fourbe et tentait de rester loin de lui. La plupart savait que Fourbe était incapable d'agir physiquement, qu'il se contentait de provoquer ses adversaires pour les pousser à la faute. Présentement, il utilisait la rage berserk de Krogwarl pour faire en sorte que celui-ci frappe un peu tout le monde. Il se déplaçait sans spécialement tenter d'esquiver les coups, en faisant des grimaces qui augmentaient l'agacement du demi-skraug, et se rapprochait des belligérants pour qu'ils prennent les coups à sa place.
- Maîtrisez-le ! Hurla Ghim qui avait failli se faire décapiter.
Les sorts fusèrent. Les plantes se mirent à pousser à très grande vitesse pour immobiliser les jambes du demi-skraug. La force accordée par sa rage berserk lui permettait de les arracher presque aussitôt. Mais rapidement, le nombre eut raison de lui.
- Mon jouet ! S'exclama Ombre Fourbe d'un ton pathétique.
- Nous savons comment te contrer, déclara Gaalon Gwenir. Tu ferais mieux de partir.
Mais les sylphes répétèrent alors des paroles lointaines aux oreilles de tous.
- Ombre Fourbe ne doit pas partir. Le choc m'a rendu une partie de la mémoire...
- De la mémoire ? S'étonna Fourbe. Mais...
- J'ai la maîtrise de tous mes pouvoirs, continua la voix déformée par les sylphes de Jon Abishaï. Il est mortel et coincé par Cyloâne et moi.
Quelques regards se tournèrent vers l'endroit où se tenait Cyloâne. Ils s'attendaient tous à la voir effondrée sur le sol, mais c'est Hiuross qui gisait à terre à sa place. Elle était debout, en pleine possession de ses moyens. Ombre Fourbe comprit alors ce qui lui avait échappé lorsqu'il avait interrogé Talona. Le bouclier onirique était l'oeuvre de Cyloâne seule, c'est pour cela qu'il avait pu le franchir. Il découvrait l'ampleur du piège dans lequel il s'était fourré. Déjà les plantes poussaient et s'emberlificotaient dans ses jambes.
- Hoho, lâcha-t-il en essayant de s'enfuir sans succès.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 23/1/2003 Ã 8:57:05 (#3081688)
- Il est mort, déclara Cyloâne.
Elle retourna auprès de Hiuross qui lui avait donné toute son énergie selon un processus qu'elle ne connaissait pas. Il n'était qu'inconscient, épuisé par son effort. Elle s'auréola de lumière presque instantanément, attirant le regard et la méfiance des personnes présentes, qui reprirent leur distance les uns par rapports aux autres. Cyloâne toucha le corps étendu de Hiuross et son aura l'entoura. Quelques instants plus tard, toute lumière disparaissait et Hiuross reprenait conscience. Cyloâne se leva et fit face à l'assemblée :
- Ils peuvent être vaincu. Mais ils sont nombreux, très nombreux. Certains sont peut-être aussi puissants que nos dieux, et beaucoup ne souhaitent pas que le monde redevienne comme avant.
Elle resta un moment à guetter les réactions. Hiuross avait récupéré et rejoignit lentement le centre du cercle. Non loin de là , il s'arrêta sur les restes d'Ombre Fourbe.
- Jon nous rejoins, dit Cyloâne. Il me dit qu'il se passe quelque chose d'anormal...
- Comment ça ? Demanda Diom Sath l'air inquiet.
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Talona recouvra l'usage de ses sens. Elle parvint in extremis à maintenir son équilibre en retrouvant la maîtrise de ses muscles. Mais elle se rendit compte que ce n'était pas elle qui dirigeait ses gestes.
- Excuses-moi, mon ange, dit une voix intérieure, mais j'ai encore besoin de toi.
Talona hurla sa rage. Son esprit était enfermé dans son propre corps. Un autre qu'elle la dirigeait, fouillait sa mémoire à la recherche de ses capacités magiques.
- Tu es vraiment nulle, ma pauvre, railla la voix intérieure. Ah ça, pour te cacher, tu es douée, mais pour la magie... pffff.
- Libères-moi tout de suite, sale Khuméra, parvint à dire Talona en pensée, en imaginant qu'Ombre Fourbe pouvait l'entendre.
- Dès que je n'aurai plus besoin de ton corps ma jolie, répondit l'autre. Pour l'instant, je dois m'éloigner de ce bouclier onirique.
Talona voyait et entendait. Elle entendit notamment le calme revenu au cercle. Elle vit aussi ses propres mains fouiller sa besace à la recherche d'un parchemin de transport qu'elle activa sans qu'elle ait le moindre contrôle pour empêcher cette action.
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Une déflagration légère se fit entendre. Le son venait de la mer. Plusieurs se précipitèrent sur le bord de la falaise pour tenter de savoir d'où provenait ce son exactement. Leurs yeux tombèrent sur la petite corniche, située quatre mètres en contrebas, mais s'il y avait eu quelque chose ou quelqu'un dessus, elle était maintenant déserte.
- On aurait dit la détonation magique qui accompagne l'usage d'un parchemin, dit Hiuross.
- Je ne saurais le confirmer à coup sûr, ajouta Abladagast.
- Qui pouvait bien se tenir là ? Demanda Deirdre.
- Je pourrais le savoir, dit Cyloâne, mais nous devons attendre Jon.
Une voix portée par les Sylphes se fit entendre, celle, déformée par les vents, de Jon :
- Je crois que Fourbe n'est pas mort. Je n'arrive pas à savoir où il est, mais sa disparition aurait créée plus de remous dans le flux onirique. Un khuméra ne disparaît pas sans affecter ceux dont il représente les concepts et les rêves. Je fais aussi vite que possible.
Les membres de la réunion se regardèrent les uns les autres. Même si la plupart se haïssait, ils avaient tous parfaitement compris qu'ils ne pouvaient plus reculer. Quand bien même ils auraient tué Ombre Fourbe, cet acte les qualifiait comme ennemi des Khuméras. Sans doute le plus grand combat de leur existence se profilait-il à l'horizon.
- Vite, Jon, murmurait Cyloâne de manière inquiétante.
Quelques-uns restèrent au bord de la falaise dans l'espoir qu'une quelconque surveillance apporta une information. Les autres vaquèrent, les Elus discutant avec leur second ou avec d'autres dont il pouvait supporter la présence. Il était étonnant de voir certains de ces élus, représentant des factions rivale, discuter sereinement de la situation comme Igdawon et Sylvanus le faisait. Leur opposition factuelle semblait dénuée de tout sentiment. Mais les humains qui les accompagnaient acceptaient relativement bien la présence de la faction opposée. Si l'on écartait Diom Sath, qui, par la naissance était le plus vieil humain, et outre Ghim et Vradesh Brhaan, qui devaient être le plus ancien de par leur naissance dans leur précédente incarnation, Igdawon Melwen et Sylvanus étaient les plus anciens, et probablement les plus sages. Hiuross les rejoignit et ils devisèrent ensemble un bon moment. Malgré leur différence de caractère, Layova et Ghim servaient le même dieu et se posaient tout deux des questions. Les sélénites les avait rejoins, quoique Peste resta volontairement à l'écart du groupe. Vradesh et Kaital semblaient faire office de garde fou entre Abladagast et Gaalon Gwenir. Malgré ce qui les avait séparé, Sariel était restée très proche de Deirdre et de Kallista et ils discutaient également ensemble, sans doute des potentialités et possibilités offertes par la magie en la circonstance. Kevrold et Joe Silverhand avaient rejoint ces débats. Seul le Roi-Berserk et son second restaient à l'écart de tous, visiblement peu concerné par l'affaire puisqu'ils faisaient des passes d'armes en dehors du cercle de pierre. Cyloâne se mêla à la discussion des iagonites et des sélénites. Katrina lui fit un magnifique sourire à son approche et Mabelle lui adressa un regard approbateur, mais les autres l'ignorèrent.
Lorsque Jon arriva au cercle, essoufflé, les discussions cessèrent et chacun reprit sa place. Tous sauf Ghim et Krogwarl. Le premier regardait Jon d'un oeil inquisiteur et le second avait l'air menaçant avec son épée brandie. Hiuross savait ce qu'ils pensaient. Cyloâne accueillit Jon et regarda ensuite Ghim.
- Je garantie que c'est bien lui.
Sans prévenir, Ghim envoya un coup de poing dans l'estomac du jeune mage, qui s'effondra au sol le souffle court. L'assemblée en resta interdite. Hiuross arrêta tant bien que mal Krogwarl, désireux d'en faire autant avec son épée dentée :
- Arrêtez !
Le visage déformé par la douleur, Jon hurla :
- Ca vous faisait plaisir de faire ça ?!
Ghim qui était resté debout devant lui, lui tendit la main.
- Désolé jeunot, lui dit-il. Je suis quelqu'un de prudent.
- Brute ! Lâcha Cyloâne en se précipitant sur Jon pour l'aider.
Krogwarl, que Hiuross avait eu peine à contenir, semblait convaincu, et retourna à sa place dans le cercle. Ghim rejoignit également la sienne, Jon s'étant relevé sans son assistance. Si peu avait apprécié la méthode, personne ne semblait vouloir reprocher ce comportement à Ghim. Le masque de la douleur du jeune homme avait toutefois touché quelques visages parmi ses connaissances. Lorsque Jon fut remis de cet incident, il eut un regard noir à l'attention du Prophête de Iago qui le toisa sans l'ombre d'une émotion. Enfin, s'étant un peu calmé, il s'adressa à l'assemblée :
- Le choc dont j'ai été victime ici m'a ramené bon nombre de souvenirs. Je ne me souviens pas de tout, mais je me rappelle l'essentiel de ma vie et je sais faire usage de mes pouvoirs. Alors que Cyloâne maintenait le bouclier onirique, j'exerçais une pression sur Ombre Fourbe, comme le fit jadis mon père, afin de le rendre réel. Mais au moment de sa disparition j'ai senti comme une fuite. Sa nature s'est changée en esprit pur et il a pu fuir. Je crois qu'il s'appuyait sur les sens d'une personne réelle pour capter ce qui se passait dans le bouclier, sans quoi il aurait été aveugle et sourd. Je pense qu'il s'est réfugié dans cette personne à la destruction de son propre corps.
- Quelle était cette personne ? Demanda Kaital. Il n'y avait personne d'autre ici.
- C'était quelqu'un en dehors du bouclier onirique, compléta Cyloâne, sinon Ombre Fourbe n'aurait jamais pu apprendre ce qui se passait ici.
- Quelqu'un placé sur la corniche, le long de la falaise, ajouta Igdawon.
- Et qui s'est enfuie en utilisant un parchemin, conclut Hiuross.
- Jon ?
- Oui, Cyloâne ? Répondit l'interpellé.
- Peux-tu faire usage de ton pouvoir pour déterminer de qui il pouvait s'agir ?
- Je vais voir ce que je peux faire, répondit le Maître du Revatam. Ou est-ce ?
- Venez par là , lui dit Hiuross en le menant sur le bord de la falaise où la détonation avait été entendue le plus probablement.
Jon s'auréola d'une douce lumière, comme lorsqu'il faisait usage du Revatam. Une pratique instinctive, ne s'embarrassant pas des rituels nécessaires aux plus petits pratiquants. Les initiés disposaient de la même capacité, celle de voir des images imprégnées dans les lieux ou les personnes, les images du passé. C'est ainsi qu'il remonta le temps d'une vingtaine de minute pour repérer l'hôte d'Ombre Fourbe. S'il n'avait pas la certitude qu'il s'agissait bien de cette personne, il n'en vit toutefois qu'une qui avait pu espionner la réunion :
- Talona, articula-t-il à haute voix. Talona de Vir !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 24/1/2003 Ã 8:16:05 (#3089381)
Il ouvrit les yeux brusquement. Le long de son corps, la tête blottie dans le creux de son épaule, reposait une femme qu'il aimait plus que tout. Elle n'avait pas bougé ni prononcé un mot. Pourtant, c'est un cri qu'il avait entendu, un cri de femme. Il se concentra pour se remémorer ses tout derniers souvenirs et en déduisit qu'il avait entendu cet appel dans son esprit. Prenant mille précaution pour ne pas la réveiller, Hoesh laissa doucement reposer la tête d'Evelys sur un oreiller et se leva. Il étendit ses ailes noires et son corps dénudé, secoua tous ses muscles et bailla ostensiblement. Il se dirigea vers une fenêtre et jeta un oeil à travers l'interstice des volets. Il faisait jour depuis fort longtemps, et même si un brouillard sinistre recouvrait le sol, la journée n'en était pas moins avancée dans l'après-midi. Il sentait instinctivement que les Khuméras commençaient à s'agiter.
- Que se passe-t-il mon amour ? Demanda Evelys d'une voix à peine réveillée.
Hoesh s'approcha du lit et s'assied sur le bord.
- Cela a commencé, dit-il dans un souffle.
- Les Khuméras ? Interrogea-t-elle.
Il acquiesça d'un signe de tête. Il se pencha pour porter ses lèvres à la rencontre de celles de la jeune femme et y déposa un baiser passionné. Elle tendit les bras pour enlacer son cou et l'attirer vers elle. Il résista à la tentation d'aller plus loin. Il avait une mission à accomplir.
- Excuses-moi mon amour, mais on va bientôt avoir besoin de moi.
Evelys fit triste mine. Elle avait l'impression qu'elle disait adieu à cet homme. Elle ignorait pratiquement tout de ce qu'il allait faire, mais savait que la face du monde s'en trouverait changée. Elle le regarda se vêtir, s'équipant de son armure et de sa robe, se munissant de son cimeterre et de son bouclier, chaussant son heaume grimaçant. Il convoqua une sylphe et lui chuchota un message :
- Thunor, prépare les Armées de la Douleur et rassemble les autour du Temple du Très Haut.
La sylphe s'enfuit pour délivrer son message, et fut suivie d'une autre qui répétait inlassablement les mêmes paroles dictées également par Hoesh :
- Talona, j'ai besoin de ton compte rendu. Que se passe-t-il ?
Hoesh attendit quelques instants sous le regard de la magicienne. Il obtint assez rapidement l'accord du Général des armées ogrimariennes, mais parut extrêmement surpris de la réponse de Talona :
- Hoesh, mon chou. Il faut que tu viennes à mon secours, je suis pourchassée.
Le séraphe, ôta son heaume et vint embrasser une dernière fois la jeune femme.
- Au revoir mon amour. Surtout prend soin de toi.
- Au... revoir... balbutia Evelys les larmes aux yeux.
Hoesh ne prit pas le temps d'ôter ses gantelets pour les lui sécher. Il se leva et rechaussa son heaume tout en s'auréolant de lumière. Cette lumière alla en s'intensifiant jusqu'à devenir insupportable pour le regard de la jeune femme. Lorsque, la lumière disparut, Hoesh n'était plus là et Evelys éclata en sanglot. Elle resta un long moment prostrée avant de pouvoir se reprendre. Lorsqu'elle récupéra la plupart de ses moyens, elle se leva à son tour pour s'habiller. Elle avait à peine terminé qu'elle sursauta au bruit d'une main gantée de fer frappant à la porte.
- Qui est-ce ? Demanda-t-elle timidement.
- Moire Abishaï ! Tonna une forte voix féminine de l'autre côté. Ouvrez !
- Moire ? Fit Evelys plutôt surprise.
Evelys se demandait bien ce que pouvait lui vouloir la Chantelame des bréhanites. Elle alla vers la porte tout en vérifiant s'il restait quelque chose d'identifiable de la présence d'Hoesh Lorkos en ces lieux. Satisfaite de son examen, elle actionna le loquet et entrouvrit la porte. Elle reconnut Moire dans sa tenue guerrière. Elle avait l'air furibonde et décidée.
- Que se passe-t-il ? Questionna Evelys d'un air inquiet.
Mais sans mot dire, Moire donna un violent coup de pied dans la porte forçant Evelys à lâcher prise et à reculer. Evelys entendit des pas précipités à l'extérieur et quatre guerriers lourdement armés apparurent derrière la Chantelame. Evelys reconnut Mimetis, Chewbacca du Lys, Dampa et Huor d'Averam. Moire pointa un doigt en direction de la jeune magicienne affolée :
- Capturez-là ! Ordonna-t-elle.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sariel l'exaltée le 24/1/2003 à 10:17:30 (#3089814)
Par Wiz le 24/1/2003 Ã 13:32:47 (#3091081)
Provient du message de Sariel l'exaltée
argl, viiiiite la suite
NHRP : Allez, exceptionnellement. C'est bien parce que c'est toi qui me la demande... mais tu risques de ne pas être plus avancée :D
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Les sylphes sifflaient dans les différentes rues de Silversky et dans tout le royaume. Le Capitaine Abelorn attendait, sous peu, les réponses aux convocations qu'il avait lancé. En l'absence du Maître d'Arme, régulièrement absent pour des motifs plus que douteux, il était le seul maître à bord. Le royaume était au bord de la crise, après la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Dans son bureau, du moins celui qu'il empruntait régulièrement aux Archers Royaux, se tenait en face de lui, Talona de Vir, fermement encadrée par deux Gardes Royaux parmi les plus fidèles, le Sergent Félomes et le Lieutenant Jamick. Abelorn n'était pas trop sûr que Jamick, plus ancien que lui au service du Roy, soit vraiment à sa botte, mais Félomes lui était tout dévoué. Qui mieux qu'un garde accusé d'avoir été haruspicien pouvait être plus fidèle à celui qui détenait le véritable pouvoir à Goldmoon. Un conseil royal avait été convoqué d'urgence et il leur faudrait bientôt se rendre au palais, mais d'ici là , il voulait tirer le maximum d'information de cette ogrimarienne venue tout droit se livrer à lui.
- Ainsi donc, dit-il, les cultes païens se sont coalisés contre l'Eglise d'Artherk et la Royauté. Pourquoi devrais-je croire des gens comme toi qui mentent comme ils respirent ?
- Si ce n'est pour le doute qu'inspire mes paroles, vous pouvez surtout vous demander pourquoi je met ma vie en jeu pour vous prévenir.
Abelorn se leva et contourna son bureau. Face à Talona, il gifla sa joue gauche déjà meurtrie par un traitement semblable.
- Réponds à ma question ! Aboya-t-il.
- C'est ce que je viens de faire espèce de brute, répliqua-t-elle sans se démonter.
Abelorn la fusilla du regard. Il n'aimait pas qu'on lui tienne tête. Et le comportement de Talona lui paraissait des plus suspects. Mais il ne pouvait prendre à la légère l'information qu'elle lui avait livré même si c'était un mensonge. En tant qu'Elu d'Artherk, le Roy avait instauré une religion officielle. On le lui avait bien sûr suggéré au moment où les différentes factions des cultes des prétendus enfants d'Artherk croissaient et menaçaient le pouvoir de Goldmoon. Depuis l'arrivée de Sephtès, un inquisiteur, au service d'Artherk, venue d'une lointaine contrée, le culte d'Artherk avait doucement été amené à s'imposer. Cette montée en puissance de l'Eglise d'Artherk avait permis de renforcer considérablement le pouvoir du Roy, et par extension, le pouvoir du Royaume. Les autres cultes étaient tolérés, mais le schisme était proche. Des doutes sur la filiation des soit-disant enfants d'Artherk avait été introduit dans le dogme. La force de l'Eglise d'Artherk avait imposé un certains nombre de lois nouvelles et fidèlement suivies. Le culte d'Ogrimar avait été déclaré hors-la-loi, bien qu'aucune guerre ouverte n'ait éclaté entre les deux cultes dans la mesure ou Stoneheim, qui abritait l'unique temple du Dieu de la Douleur, n'était pas territoire du royaume. Tout cela faisait de Talona de Vir, ogrimarienne reconnue, une hors-la-loi, et tout cela ne cessait d'étonner Abelorn.
- De toute façon, si tu ne me crois pas, ajouta-t-elle, envoies tes espions au cercle de pierre de Windhowl.
Le capitaine de la Garde Royale la regarda d'un air amusé.
- Qu'est-ce que tu trouves drôle ? Demanda-t-elle d'un air de dédain.
- Si tu crois que j'ai besoin de tes conseils pour savoir comment agir, tu te trompes. Et puis tu n'as pas à savoir ce que j'ai décidé ou non de faire.
- Ca m'est égal de toute façon. J'ai fais mon devoir.
Abelorn ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il fut accompagné par Félomes et Jamick dans ses éclats d'humeur.
- Ton devoir ? Dit-il. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi stupide. Je ne sais pas pourquoi tu t'es livrée à moi sachant ce qui t'attend. Mais tu as peu de choix entre ce que je souhaite apprendre même si ça ne me parait pas indispensable et ce que voudront te faire subir les inquisiteurs d'Artherk.
Talona frémit à l'évocation du nom de cet ordre. Bien des ogrimariens avait périt sous les tortures de ces inquisiteurs. Ce qui avait amené le culte du Très Haut à se renforcer et à devenir une micro société parfaitement autonome et surtout apte à se défendre. Mais c'est le regard d'Abelorn qui avait l'air le plus inquisiteur pour le moment.
- Je ne sais s'il y a encore quelque chose à tirer de toi, mais je vais faire l'impossible avant que Sephtes mette la main sur toi, déclara-t-il d'un ton glacial.
- Oh comme je suis inquiète, railla Talona.
Abelorn se retourna avec mépris et s'installa de nouveau à son bureau. Il regarda ses deux hommes tour à tour :
- Jamick, tu vas accompagner madame à ses quartiers. Et toi Félomes, je te charge de lui faire la conversation.
Un sourire sadique s'inscrivit sur les lèvres du Sergent. Une grimace de dégoût illustra la tournure d'esprit du Lieutenant. Talona avait parfaitement compris l'allusion, mais n'en paraissait pas spécialement affectée. Abelorn trouvait cela anormal. Il ajouta :
- Félomes... Si madame n'a pas de conversation, je te charge d'en avoir pour deux. Je suis sûr qu'elle appréciera ta compagnie.
- Bien, Capitaine, répondit le rude guerrier.
Les deux hommes emportèrent la séraphe sans ménagement. Abelorn regrettait presque que ses activités et devoirs ne lui permettent pas d'accompagner Félomes. Mais il allait devoir se rendre au conseil royal qu'il avait convoqué. Ses espions venaient de lui confirmer cette possible coalition des autres cultes, du fait de la présence de la plupart des Elus de ces religions dans le cercle de pierre de Windhowl. Même si cette action n'était pas dirigée contre la royauté, Abelorn voyait là un bon moyen d'éliminer toute forme d'opposition de manière radicale. Les inquisiteurs sauteraient sur l'occasion pour convaincre le Roy du danger représentés par ces cultes afin de les éradiquer définitivement dans une guerre sainte du plus bel effet. Plus rien ne gênerait alors la trinité royale de Goldmoon, Roy, religion, armée, dans son règne sinon les vagues menaces de l'Haruspice et l'effort marginal des Ogrimariens.
Abelorn ouvrit un tiroir du bureau pour récupérer un parchemin flanqué de quelques notes. Il allait devoir se montrer très convaincant. En quittant la caserne des Archers Royaux pour se rendre au Palais, il réfléchissait à tous les projets et débouchés qui se dessinaient devant lui. Peu soucieux de marcher dans cette brume permanente qui recouvrait Althéa, Abelorn se voyait déjà avec une couronne lui ceignant la tête. Lorsqu'il traversa le coeur de la cité de Silversky, il ne remarqua pas les individus, cachés dans l'ombre, qui l'observaient.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sariel l'exaltée le 24/1/2003 à 13:39:33 (#3091123)
Par Wiz le 26/1/2003 Ã 19:09:03 (#3105243)
PS : pour cette partie... âmes sensibles s'abstenir.
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Il avait été convenu que les sélénites auraient été les mieux placés pour mener cette mission à bien. Les Maîtres du Revatam pensaient qu'Ombre Fourbe était incapable de communiquer avec les siens, dans la situation où il se trouvait, et qu'il chercherait un moyen d'attirer leur attention. Des espions avaient été commandités dans toutes les cités de l'archipel pour localiser Talona. Elle venait d'être aperçue à Silversky, encadrée par deux gardes royaux. C'est à cet endroit que venait d'arriver un petit groupe de sélénite. Il se composait de Mabelle Dib, de Casus Orelen, de Kenrdun Elenwë et de Cyloâne d'Hirs. Cette dernière ne faisait pas partie du clergé, mais avait toujours été, comme sa mère, une fidèle de Sélène. Elle était, de plus, le complément indispensable de cette mission, pour couvrir leur actions aux yeux des Khuméras. Mabelle et Cyloâne avait laissé le reste de l'assemblée dans le cercle de Windhowl. Après quelques pourparlers, il était devenu évident qu'il s'agissait tout de même du meilleur endroit pour établir le quartier général. Jon en assurait présentement la protection, Cyloâne étant plus apte à mener à bien la mission des sélénites en raison de ses affinités. Cette mission était : récupérer Ombre Fourbe.
C'est grâce à Casus, qui avait conservé quelques contacts depuis son éviction des Archers Royaux, qu'ils avaient appris la présence de Talona à Silversky. Toutefois, entrer dans le palais et, principalement, pénétrer les geôles, ne paraissait pas chose aisée. Du moins cela ne l'était que lorsqu'on se trouvait sous le coup de la justice, pas lorsqu'on souhaitait y entrer et en sortir avec un prisonnier et que l'on était pas soi-même membre éminent de la royauté. Ils étaient venus à Silversky le plus discrètement possible, mais en se dirigeant vers le palais, ils avaient du se cacher pour laisser passer Abelorn.
- Je pense qu'ils ont emmené Talona dans les prisons du palais, chuchota Casus aux autres.
- Très certainement, acquiesça Mabelle. Nous devrions pouvoir pénétrer dans le palais en utilisant nos talents de discrétion. Ensuite, le plus simple pour nous enfuir serait d'utiliser la magie.
- Ce n'est pas une bonne idée, intervint Casus. Abelorn est un paranoïaque. Il a fait poser des écrans de protection magique pour limiter l'usage de la magie. Cyloâne ne peut pas nous emporter ?
- Si je faisais usage de mon pouvoir, répondit Cyloâne, cela serait nous exposer au regard des Khuméras. C'est ce que nous voulons éviter. Ils ne sont pas omniscient, mais si un seul d'entre eux observe Althéa en cet instant, il verra automatiquement toute manipulation de la réalité, même très localisée.
- Je ne comprends rien, dit Casus. Tu peux ou tu ne peux pas ?
- Je ne veux pas, insista Cyloâne.
- Alors nous devrons sortir du palais comme nous allons y entrer, conclut Kenrdun.
Ils s'apprêtaient à s'élancer quand Kenrdun les arrêta d'un geste. Ils restèrent dans l'ombre en regardant passer une procession de personne en provenance du Temple d'Artherk. Il y avait là Sephtès, le Grand Inquisiteur suivi de ses trois fidèles comparses, et Corwin d'Ambre le Haut Prêtre d'Artherk suivi de quelques fidèles comme Yoko Heaven et Eve Ghalt. Tous se dirigeaient vers le palais. Lorsqu'ils eurent disparu, la petite équipe de sélénites reprit sa conversation :
- J'ai l'impression qu'ils se passe quelque chose, déclara Mabelle.
- Ombre Fourbe a sans doute raconté des choses à Abelorn. Ca expliquerait ce branle bas de combat, observa Casus. Vous avez remarqué comme la ville est surveillée ?
- Oui, confirma Kenrdun, tout cela ne me dit rien qui vaille. Ne perdons pas de temps.
D'un commun accord, ils utilisèrent leurs dons pour disparaître. Ils savaient où ils se trouvaient les uns les autres et n'avait besoin de rien pour ça. Ils cheminèrent discrètement vers le palais. Passer la première porte n'avait rien d'un défi et fut chose aisée. Les gardes vaquaient à leur occupations sans les voir ni les entendre. Dès qu'ils atteignirent le hall ils devaient bifurquer à gauche pour suivre le couloir de l'aile résidentielle du palais, le traverser complètement jusqu'à la Bibliothèque Royale, puis emprunter l'escalier qui descendait aux sous-sols. Mais en pénétrant dans le hall, ils ne purent s'empêcher de jeter un oeil. Les dignitaires d'Artherk avaient probablement été convoqué à un conseil. Ils se regroupèrent dans une antichambre déserte et discutèrent un moment entre eux.
- Cela pourrait nous être très bénéfique de savoir ce qui se passe ici, dit Mabelle.
- Je m'en occupe, déclara Kenrdun.
Ils se regardèrent les uns les autres et se mirent d'accord silencieusement.
- Soit prudent Kenrdun, termina Mabelle avant de partir vers leur premier objectif.
Seul Kenrdun ne les suivit pas et fit demi-tour pour se rapprocher de la salle du conseil royal où aurait probablement lieu la rencontre. Mabelle mena le reste de l'équipe jusque dans les prisons sans encombre. Le mage Aloysius, concentré sur ses ouvrages, ne les vit même pas passer. Une fois au bas des escaliers, c'étaient les gardiens qu'ils devaient éviter, mais aucun d'eux n'était suffisamment expérimenté pour repérer les sujets de Sélène les plus doués. Ils n'eurent plus qu'à suivre les cris de douleur qui résonnaient à travers les geôles, chacun étant persuadé que l'ignoble Félomes se livrait à ses activités habituelles sur sa nouvelle prisonnière. Ils durent faire montre de prudence lorsqu'ils croisèrent Jamick qui quittait la salle de torture. Il était livide en sortant de cette pièce et ne remarqua aucun des trois sélénites. La porte était restée entrouverte et les cris étaient plus sonore. C'était des hurlements de femme. Mais entre les cris long et vacillant résultant d'une douleur terrible, on entendait également la voix altérée de Talona qui se moquait de son tortionnaire. Ils s'approchèrent de la porte et la poussèrent pour l'ouvrir un peu plus. Félomes était seul avec la séraphe.
Talona, écartelée sur l'un des murs, ne portait plus que des lambeaux de robes. Des déchirures la striait de haut en bas, déchirures probablement effectuée à l'aide d'une lame ayant laissé de profonds sillons sur la peau blanche ruisselante de sang. Ses ailes, clouées au mur en différent point, ne comportaient pratiquement plus de plume. Félomes avait entame une scarification méthodique de sa victime en commençant par ses cuisses. Mais malgré cela, Talona était toujours consciente, le regard comme celui d'une folle, invectivant le sergent et crachant ce qui lui restait de venin :
- Pauvre crétin ! Hurlait-elle. Utilise cette bosse que tu as entre deux épaules pour une fois ! Crois-tu que la douleur ait la moindre importance pour qui révère un dieu comme Ogrimar ! Tes caresses ne valent pas celle d'un bon bourreau !
Mais la véritable Talona, cloîtrée dans son propre corps, souffrait le martyr. Ombre Fourbe profitait de la situation. On eut dit qu'il avait trouvé là un nouveau jeu, bien que l'ogrimarienne ait compris que la situation du Khuméra n'était pas si reluisante que ça. Mais lui s'en fichait et elle aussi désormais. Ombre Fourbe maintenait son corps conscient, lui apportant toutes les sensations et l'amenant au bord de la folie. Fourbe ne se sentait plus de joie. Il conservait un lien avec les perceptions visuelles et auditives de son hôte mais ne ressentait aucune douleur et s'en amusait. Il s'obligeait à hurler pour rendre la chose plus réaliste. C'est alors qu'il vit la porte de la salle s'ouvrir. L'oeil exercé de Talona aperçu immédiatement les trois sélénites usant de leurs compétences de discrétion.
- Quel imbécile tu fais ! Hurla de nouveau Talona après un cri de douleur. Comment un garde aviné comme toi pourrait voir trois sélénites l'attaquer ?!
Cyloâne, Mabelle et Casus se figèrent en entendant cela. Aucun d'eux n'avait imaginé que Fourbe irait jusqu'au bout pour obéir à ce point à sa nature alors même qu'il était en danger de mort. Le sergent fit volte face et attrapa une épée posée sur un chevalet. Félomes était un adversaire redoutable, même contre trois assaillants et le combat n'était pas gagné d'avance sans l'effet de surprise qu'ils lui avaient réservé. C'est alors qu'une intense lumière envahit les lieux, obligeant tout le monde à se protéger les yeux.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 27/1/2003 Ã 11:10:48 (#3109426)
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Lorsque la lumière baissa d'intensité, plusieurs exclamations s'exprimèrent de concert :
- Hoesh !
Le séraphe Elu d'Ogrimar se tenait non loin de Talona. Il était impossible de savoir, derrière son heaume, s'il s'attendait à apparaître dans un tel endroit, mais il était effectivement surpris. Il parcourut du regard les visages aux yeux arrondis d'une semblable surprise.
- C'est très simple, déclara-t-il. Je prends Talona. Celui qui s'interposera ira rendre visite à son temple préféré.
- Non ! Cria Cyloâne. C'est...
- Mauvaise réponse ! Coupa Hoesh Lorkos.
Il semblait en passe d'utiliser l'un quelconque de ses dons, mais il dut esquiver l'attaque de Félomes. Ce dernier l'avait assailli sans aucun mot, forçant le séraphe à reculer. Nul ne comprit pourquoi Talona, probablement ivre de douleur, émit un ricanement, avant que les sélénites se souviennent de qui il s'agissait réellement. Mais Casus n'avait pas perdu son temps. Son arc bandé, une flèche encochée, il surveillait le combat qui faisait rage entre Hoesh et Félomes.
- Allez-y ! Souffla-t-il à ses deux complices.
Félomes ayant repoussé son adversaire au fond de la pièce, Mabelle et Cyloâne avaient le champ libre pour agir. Dans un premier temps, l'Elu du Chaos s'en était tenu à une attitude purement défensive. Il avait du perdre du temps à dresser ses boucliers magiques et à sortir son arme pour pouvoir parer les coups puissants et furieux du vieux garde royal. Casus attendait le moment propice pour faire en sorte de prolonger cet affrontement, il blesserait celui qui prendrait l'avantage pour permettre à son adversaire d'équilibrer le combat. Il lui semblait que Félomes prenait vite le dessus, ses aptitudes de pur guerrier étant bien supérieures à l'habileté d'Hoesh. Mais le Primus n'avait pas du tout l'attitude de quelqu'un défendant chèrement sa vie.
- C'est gentil de venir me sauver, déclara Talona en souriant aux deux femmes qui tentaient de la libérer de ses entraves métalliques. Mais mon amour va s'occuper de moi maintenant.
- Tais-toi ! Fit Cyloâne d'un air menaçant.
Casus ne se laissa pas distraire. Il continuait à observer le combat. C'est alors qu'il distingua une légère aura lumineuse autour d'Hoesh. Il comprit ce qu'il était en train de faire quand ses yeux tombèrent sur les pieds de Félomes qui s'enfonçaient dans la pierre comme si c'était de la boue. Il vit le guerrier se débattre quelques instants avec ce sol instable, inattention qui lui coûta son équilibre quand Hoesh lui délivra un coup avec son bouclier. Les pieds coincés dans le sol qui semblait de nouveau solide, Félomes bascula en arrière et tomba lourdement sur le dos. Casus tira. La flèche fit mouche au niveau du coeur, une deuxième ne tarda pas à la suivre, mais le bouclier vint s'interposer. Il n'y avait que quelques mètres qui séparaient les deux hommes et Hoesh commença à avancer vers le sélénite. Celui-ci décocha encore deux flèches avant de se décider à reculer. Mais il n'en fit rien. Hoesh avait intercepté une autre flèche avec son bouclier et en avait pris une autre dans sa cuisse la plus exposée. Mais ce n'est pas cela qui le ralentissait. Félomes avait agrippé sa jambe et comme un loup accroché à une proie, il semblait ne pas vouloir lâcher prise. Casus en profita et vida un carquois sur le séraphe aux ailes noires. Hoesh, se protégeant tant bien que mal derrière son bouclier, assena plusieurs coups au garde royal tenace. Casus ne se demanda même pas pourquoi Hoesh frappait du pommeau et non du tranchant de son cimeterre. Il jeta un bref coup d'oeil sur ses deux compagnons qui finissait de libérer Talona. Elle gisait au sol dans son propre sang mais continuait à parler comme si elle ne ressentait aucune douleur, douleurs qui devaient être terribles pourtant :
- Que c'est faible un humain. Même plus capable de marcher après cette petite séance de torture. Ca avait pourtant quelque chose de vivifiant je trouve !
Cyloâne utilisa ses pouvoirs magiques pour la soigner. Très rapidement, ses blessures les plus graves se cicatrisèrent. Mabelle s'évertua à charger Talona sur son dos. Ni l'une ni l'autre n'aurait su dire si Ombre Fourbe faisait exprès de jouer au pantin désarticulé, mais cela restait plus que probable. Visiblement désireux d'en terminer avec cette situation, Hoesh Lorkos commençait à déployer ses énergies chaotiques. Félomes, encore très vigoureux et puissant pour son age, était parvenu à libérer ses jambes de la pierre et à se relever pour attraper le séraphe à bras le corps et tenter de le broyer. Casus évalua rapidement les chances de Félomes et décida qu'il avait une bonne chance de tirer parti de la situation. Il encocha une flèche et tira, mais celle-ci ne toucha ni l'un ni l'autre et encore moins ce qu'il avait espéré toucher. Elle avait simplement volé à travers la pièce après avoir heurté une sorte de champ de force. Félomes qui s'évertuait à écraser la cage thoracique d'Hoesh se mit à gémir puis à hurler tandis que ses muscles, tendus à l'extrême, s'accrochaient désespérément autour de la poitrine de son adversaire. Casus jeta un oeil rapide pour constater que Cyloâne et Mabelle étaient sorties et ne resta pas pour voir la suite.
Lentement mais sûrement, la force qui se dégageait du Séraphe augmentait. Elle émanait de lui et le soulevait du sol. Elle repoussait l'étreinte du sergent de la Garde Royale dont les bras n'étaient plus en contact direct avec le Primus Chaosium mais refusaient de lâcher prise.
- Lâches-moi Félomes ! Tes bras vont être arrachés ! Hurla Hoesh.
- Ta gueule ! Répondit Félomes dans l'effort.
- Imbécile ! Jura le séraphe, plus pour lui-même que pour le guerrier.
L'espace d'un instant, le garde royal crut pouvoir resserrer son étreinte, puis la force déployée augmenta dans des proportions terrifiantes. Des pentacles de feu se dessinèrent sur le sol et les murs vibrèrent dans la tourmente des forces primitives. Félomes sentit ses articulations, déjà très douloureuses, craquer. Ses deux mains qui se tenaient l'une l'autre, dans le dos de sa victime, lâchèrent prise brutalement et le garde royale se retrouva violemment projeté à l'autre bout de la pièce. Hoesh atténua, aussitôt après, les forces du chaos, retomba au sol et partit au pas de course à la poursuite des sélénites. Il avait à peine franchi la porte que le garde royale, ayant laissé plusieurs fissures dans le mur, se releva. Il ramassa rapidement une épée et emboîta le pas à l'Elu d'Ogrimar.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Manta le 27/1/2003 Ã 15:56:04 (#3111591)
Provient du message de Sariel l'exaltée
et on m'a dit que j'étais pénible de faire durer le suspens de mon roman, j'en connais un autre....
:ange:
Mais c'est vrai que c'est dur d'attendre les épisodes suivants quand on est plongé dans l'histoire ;)
*Histoire de manifester mon intérêt et remonter le post*
Par Wiz le 28/1/2003 Ã 11:09:50 (#3116874)
Les réticences venaient principalement de Masquard du Lys, à qui l'on avait fait rejeter ses anciennes croyances au profit de la lumière d'Artherk, afin qu'il resta parmi les nobles au pouvoir et de dame Ariendell dont les croyances rédemptrices, non considérées comme un culte, la poussaient à croire en un espoir de paix et d'amour parfaitement utopique. Corwin était neutre, ainsi que Danelad. Le reste du conseil favorisait la guerre. Le royaume était puissant depuis l'abolition des cultes au profit de la seule religion officielle et le parti de la guerre considérait là ses chances d'éradiquer définitivement les ennemis du royaume et de la foi, ceux qui, depuis quelques années, étaient devenus indissociables. Même si une majorité, représentée par Sephtès, Abelorn avec deux voix, et Armand, se prononçait pour la guerre, c'est la décision du Roy qui ferait définitivement pencher la balance. Politiquement, on pouvait craindre que cette décision ne soit pas correctement assumée par la Duchesse de Windhowl et peut-être difficilement par le Vicomte, mais ils étaient des sujets fidèles du Roy.
Le silence s'était fait. Tout le monde attendait la royale décision. Mais avant qu'il ne se prononce, le sol se mit à trembler. C'était léger et cela semblait localisé dans le palais, comme si celui-ci était soumis à des forces enfermé dans ses sous-sols. Abelorn avait bien une vague idée de sa provenance, mais en ignorait la cause.
- Que... Que se passe-t-il ? Demanda Théodore le Treizième.
- Je fais le nécessaire, majesté, déclara Abelorn en se précipitant hors de la salle.
Sans un mot, Sephtès le suivit, accompagné de Masquard qui avait une importante responsabilité sur Silversky et la sécurité du Roy. A peine eurent-ils franchi le seuil de la pièce que le tremblement cessa, presque aussi rapidement qu'il avait commencé. Deux gardes royaux entrèrent à l'intérieur de la salle du conseil pour encadrer le Roy. Ce dernier tentait de conserver son calme. Corwin et Ariendell avait discrètement lancer plusieurs sortilèges de détection et de protection. Erika avait redoublé de prudence, s'attendant à tout moment à voir surgir un démon. Le Grand Chambellan était un ancien guerrier, mais n'avait ni armes ni armures. Il se contenta de rester auprès du souverain. Seul Danelad ne fit rien de spécial, comme indifférent à ce qui se produisait.
Abelorn décida de suivre son idée et se dirigea vers les geôles. Mais alors qu'il arrivait dans le grand hall du palais, prêt à le traverser pour rejoindre l'entrée de l'aile résidentielle, il subit une volée de flèches. Il en prit une dans l'épaule avant de parvenir à s'abriter derrière le mur. Il avait eut le temps de voir Kenrdrun Elenwë dans le hall. Il stoppa les gardes qui le suivaient d'un geste et cria :
- Tu ne sortiras pas d'ici Kenrdrun. Rends-toi immédiatement.
- Vous ne comprenez pas ! répondit le sélénite. Nous ne voulons pas nous opposer à la royauté !
- Belle démonstration ! Rétorqua le Capitaine des Gardes Royaux.
Abelorn voulut risquer un oeil mais une flèche érafla la pierre du montant du passage derrière lequel il était retranché manquant de peu son oeil. Le Capitaine, furieux, jeta un oeil à deux de ses soldats puissamment armés. Il lança rapidement des sorts pour les protéger et leur fit signe de se lancer à l'assaut.
Malgré les flèches qui parvenaient malgré tout à transpercer leur défenses, l'assaut simultané des deux gardes parvint à déborder l'archer sélénite. Il n'eut pas le temps de se replier, les coups des deux soldats sur-entraînés activant in extremis sa pierre de destinée. Abelorn dépassa ses soldats. Il entraînait Sephtès et ses Inquisiteurs derrière lui ainsi que Masquard et son garde personnel et ami Kristen Lyr.
- Vite, aux geôles ! Ordonna Abelorn en poursuivant sa course.
En passant devant l'entrée du palais, Abelorn ordonna aux gardes de redoubler d'effort et s'empêcher quiconque d'entrer comme de sortir. Mais le capitaine pestait en son for intérieur, car ils n'avaient manifestement pas fait leur travail correctement du fait de la présence d'un sélénite à l'intérieur. Arrivé dans le couloir central des quartiers résidentiels, il s'arrêta net. En face de lui, à une vingtaine de mètre dans le couloir, se trouvaient quatre personnes dont une séraphe d'Ogrimar qu'il connaissait bien portée par une sélénite qu'il connaissait bien également.
- Halte ! Cria-t-il à leur attention.
- Merde ! S'écria Casus qui arrivait derrière Cyloâne et Mabelle stoppées dans leur élan.
Abelorn écarquilla encore davantage les yeux quand il vit se profiler une autre célèbre paire d'ailes noires à l'autre bout du couloir.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 28/1/2003 Ã 16:35:11 (#3119280)
- Je ne peux pas louper ton front à cette distance Abelorn ! Cria-t-il. Ne bouge pas.
Cyloâne qui avait dégagé son arc en donna un coup violent sur le crâne de Talona. La séraphe lâcha prise immédiatement et s'effondra au sol.
- Comme je le disais, lança Hoesh Lorkos qui arrivait derrière eux, je prends Talona. Qui m'en empêche mourra.
- Bon sang Hoesh ! Cria Cyloâne. Ce n'est pas Talona ! C'est...
- Taisez-vous tous ! Beugla Abelorn. Au nom du Roy, je vous arrête !
- Vous êtes ridicule Abelorn ! Surrencherit Mabelle, remise de son étreinte avec Talona. Votre royaume est menacé par les Khuméras ! Ajouta-t-elle en insistant sur le "votre".
- Foutaises, païens, hérétiques ! S'écria Sephtès.
- N'approche pas Hoesh ! Fit Cyloâne en tenant en joue le séraphe.
Tout le monde s'était figé. Mabelle et Casus tenaient en joue les royalistes tandis que Cyloâne surveillait Hoesh Lorkos. Entre eux trois, étalée sur le sol, gisait Talona, gémissante et à demi-inconsciente. La tension était à son comble. Hoesh n'était guère loin de la bibliothèque et surveillait son flanc. Aloysius pouvait intervenir à tout moment. Mais c'est l'arrivée d'un Félomes enragé et furieux qui déstabilisa le fragile équilibre. Sentant venir le coup, Hoesh accompagna comme il le put l'assaut de Félomes mais tomba en avant. Cri de douleur, fracas des armes, flèche tirée par Cyloâne au dessus d'Hoesh sur Félomes, cela déclencha la suite des hostilités. Mabelle et Casus décochèrent, deux flèches mortelles qui atteignirent Abelorn malgré ses protections magiques. Sa pierre de destinée le sauva. Sephtès, sans aucune considération pour les lieux, incanta de furieux sorts de flammes. Les deux gardes royaux et les inquisiteurs se précipitèrent à l'assaut.
Félomes avait été ralenti par l'impact de la flèche qui s'était fichée dans son ventre, mais il termina son geste abattant son épée là où se trouvait la tête du Primus Chaosium. Mais ce dernier avait roulé sur le côté pour voir son adversaire. Il était penché en avant suite à son coup de taille qui aurait du fendre la tête du séraphe. Il en profita pour lui donner un coup de pied qui le fit tomber sur le côté. Puis, visiblement agacé par l'insistance du vieux garde, Hoesh utilisa sa puissante magie nécromantique pour absorber la vie de son adversaire.
Cyloâne avait traîné le corps de Talona sur quelques mètres pour échapper aux flammes de Sephtès. Mais Mabelle et Casus, au coeur de la tourmente de feu n'avait pas cessé leurs tirs. Leurs vêtements et armures enchantées les protégeaient autant que possible de la morsure de la chaleur. Leurs tirs n'en demeuraient pas moins imprécis. Cyloâne quitta le couloir pour entrer dans un des appartements. Mais la pièce était sans issue. Félomes, dont la détermination ne s'arrêtait pas à une flèche et quelques coups se relevait malgré la puissance de la magie qui absorbait rapidement sa vie. Hoesh était debout lui aussi. Sur sa gauche, il vit Aloysius en train d'incanter et il n'avait aucune solution de repli. Faisant alors appel à la puissance du Chaos, il déchaîna comme un réflexe, les énergies primitives. La réalité sembla onduler autour de lui. Le sort que lui destinait Aloysius prit la forme d'une pluie de fleur inoffensive. Le dallage du château devenait tour à tour, liquide dans lequel s'enlisait le Sergent ou myriade de vers dans laquelle se noyait le mage royal.
L'assaut conjugué des gardes royaux et des inquisiteurs eut raison de Mabelle dont la pierre de destinée brilla. Mais elle ne brilla pas seule et emporta avec elle un garde et un inquisiteur. Casus s'était replié dans les appartements à la suite de Cyloâne et celle-ci l'aida à barricader la porte. Un incendie avait commencé à se propager sur tout ce qui pouvait se consumer dans les environs immédiats de l'attaque de Sephtès. Masquard et Kristen étaient atterrés par la tournure des évènements. Il laissèrent toutefois le Grand Inquisiteur avancer vers son objectif suivant, Hoesh Lorkos, ignorant vertement ses hommes en train de s'occuper de défoncer la porte des appartements servant de refuge aux sélénites et à leur prisonnière.
- Hoesh ! Lança Sephtès comme un défi.
Mais ce dernier finissait de s'occuper de de Félomes et Aloysius. Ces derniers, toujours aux prises avec les conséquences de l'onde du chaos voyaient leur vie absorbée par un puissant sortilège nécromantique jusqu'à ce qu'ils soient incapables de bouger tant ils étaient faible, moment à partir duquel leur pierre de destinée respective les sauva d'une mort certaine. Alors seulement, Hoesh se retourna. Son heaume était tombé durant la bataille et son regard était terrifiant, inhumain et visiblement empli de colère.
- En voilà assez ! Dit-il à ceux qui voulurent bien l'entendre.
Sephtès s'avança en brandissant sa faux, arme favorite des Inquisiteurs d'Artherk, mais Hoesh Lorkos ne prit même pas une posture de défense. Son être s'auréola de lumière et la brume qui recouvrait le sol de mit à enfler sur le passage d'une sorte d'onde qui engloba Sephtès mais aussi les soldats qui finissaient de défoncer la porte des appartements ainsi que Masquard. Kristen, en retrait par rapport au vicomte, était parvenu à esquiver, sans trop savoir comment l'étrange attaque. Lorsqu'il se releva, ce fut pour constater que tous les protagonistes inclus dans le processus s'était subitement changé en statue de pierre et que les flammes de l'incendie avaient tout simplement disparues. Kristen avait le champ pratiquement dégagé pour tirer, ce qu'il fit. Mais à sa grande surprise, Hoesh attrapa la flèche avec sa main avant qu'elle ne l'atteigne.
- Ne me fais pas perdre mon temps Kristen !
- Je n'ai pas le choix, répondit l'archer, un air triste dans le regard.
Il avait encoché à nouveau et tira. La flèche décrivit une trajectoire complètement folle, devint même molle comme du liquide s'écoulant dans un tuyau, elle fit demi-tour et atteignit Kristen dans le bras qui en resta muet de surprise. Le temps qu'il enlève cette flèche en serrant les dents, Hoesh, d'un furieux revers de la main, avait brisé les statues des hommes qui avaient tenté d'entrer dans les appartements et donna un violent coup de pied dans les restes de la porte. Le même processus que la flèche de Kristen se répéta avec celles de Casus et de Cyloâne, chacun blessé à un endroit qui le empêchait de réitérer leur tir.
Talona reposait non loin d'eux et Hoesh s'y dirigea comme s'il était seul dans la pièce. Casus tira sa dague pour tenter d'embrocher le séraphe, mais cette aura de lumière qui l'entourait n'avait pas disparue et une force inconnue d'une intensité égale à la sienne le repoussa.
- Non ! cria Cyloâne un instant plus tard en tentant d'agripper l'Elu du Chaos, mais ce dernier l'écarta nonchalamment comme un fétu de paille. Enfin, il parvint jusqu'à Talona et au moment où il s'apprêtait à la prendre dans ses bras, celle-ci se releva brusquement et lui agrippa le cou :
- Surprise ! Hurla-t-elle en l'attrapant et en précipitant son visage vers le sien.
Leurs lèvres se rencontrèrent et l'auréole de lumière se fit plus intense. Cyloâne, à moitié assommée parvint encore à crier, mais le phénomène semblait irréversible. Se nourrissant de l'énergie onirique dégagée par Hoesh Lorkos, Ombre Fourbe retrouvait ses forces en quelques instants. Au même moment, il se libéra de Talona qui s'effondra dans les bras du Primus, lui-même très affaibli par ce vol subit de sa puissance.
Fourbe se matérialisa sous la forme d'une version fantomatique de Talona de Vir et s'envola en riant :
- C'est fini de jouer, petits mortels. Votre révolte est éventée. Voici venir le règne des Khuméras et toute l'expression de leur colère.
Fourbe disparut en traversant le toit. Casus reprenait ses esprits mais ne savait pas quoi faire. Cyloâne regardait le Primus qui se relevait et portait la séraphe inconsciente.
- Tu as libéré Fourbe ! Les Khuméras vont nous anéantir ! Affirma Cyloâne qui avait l'air effrayée par cette perspective.
Hoesh regarda autour de lui l'étendu des dégâts. Par la porte, Kristen le tenait en joue, mais ce dernier croisa le regard indifférent du demi-démon sans comprendre son attitude. Casus s'était débarrassé de sa propre flèche renvoyée par l'Elu du Chaos et ramassa son arc. Sans s'adresser particulièrement à qui que ce soit, Hoesh émit un petit ricanement et fit un sourire sadique tout en répondant à Cyloâne :
- Je le sais. Je le savais.
Hébété, Kristen ne tira même pas quand Hoesh déploya à nouveau son aura onirique et disparut emportant Talona dans ses bras vers une destination inconnue. La terre commença à trembler.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Orion Elentáris le 28/1/2003 à 17:27:02 (#3119687)
J'ai bien aimé cette dernière partie.
Hey Wiz, mets les bouchées doubles là ! ;)
Par Wiz le 28/1/2003 Ã 23:23:54 (#3122335)
Provient du message de Orion Elentáris
Hey Wiz, mets les bouchées doubles là ! ;)
J'ai l'air de cueillir des pâquerettes peut-être ? :D
La suite...
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Chapitre 7 - Anomalies
Les deux séraphes s'étaient installés depuis plusieurs heures déjà . Personne n'avait éventé leur présence. Les lieux n'étaient plus habité depuis plusieurs mois et les prêtres d'Artherk officiant dans le temple de Windhowl n'avaient visiblement pas grand chose à y faire. Même si le clergé était particulièrement opposé à celui d'Ogrimar, les deux serviteurs du Très Haut ne craignaient pas de les affronter. Ainsi, en toute impunité, Buzar et Orion compulsaient une tonne d'écrit stocké dans l'office d'un Rédempteur défunt, Goban Destreïran Gamados. L'après-midi était déjà fort avancée et la patience des deux hommes était sérieusement émoussée par les recherches infructueuses qu'ils menaient jusque là . Pour la énième fois, Orion jeta rageusement à terre l'un des nombreux ouvrages qu'il avait parcouru.
- Je n'ai rien d'un rat de bibliothèque ! Pesta-t-il.
Buzar leva les yeux sur lui et l'observa sans répondre.
- Ce type était un vrai chaos ambulant, ajouta l'archer.
- C'est plutôt flatteur, releva Buzar d'un ton sarcastique.
- Sérieusement ! Tu crois que nous avons une chance de trouver quoi que ce soit ici ?
Buzar abaissa son livre pour se concentrer sur la conversation.
- Je ne connais pas un homme sur Althéa qui ait lu, consulté ou compulser plus d'ouvrage que ce Rédempteur. Si dans les derniers mois de son existence, il s'est intéressé de prêt ou de loin à l'affaire des Khuméras, il est le seul qui aura pu remarquer quelque chose d'insolite.
- Ca ne répond pas à ma question, renchérit Orion.
- La réponse est oui, conclut Buzar.
Orion mit un instant à se remémorer sa propre question. Puis il soupira.
- J'en ai marre, je fais une pause.
- Si tu veux, répliqua Buzar qui s'était replongé dans sa lecture.
Le maître de la Caste des Ombres s'installa sur sa chaise et la bascula en arrière, appuyant son dossier contre le mur dans une position aussi dangereuse que peu confortable. Il se demandait depuis combien de temps ils étaient là . Depuis la convocation matinale du Primus, il n'avait pas cessé de faire des recherches et le soleil avait disparu depuis longtemps de l'encadrement de la fenêtre orientée nord-est par laquelle Buzar et lui avait pénétré ici avant même la levée de l'astre du jour. Il commençait à s'inquiéter de n'avoir aucune nouvelle de son espionne, Talona. Elle n'était pas très loin pourtant puisqu'elle était sensée épier les faits et gestes de Jon Abishaï et Cyloâne d'Hirs au cercle de pierre situé au nord de la ville. Si elle n'avait pas fait son rapport, cela ne pouvait signifier qu'une chose et commençait à interpeller Orion.
- Ecoutes, dit Buzar.
Orion sortit de sa rêverie, ramena son siège en avant, les quatre pieds touchant le dallage et observa le Haut Prêtre d'Ogrimar.
- J'ai là l'un des nombreux journal de Goban. Ecoutes-ça : "Il est manifeste que l'étrangeté de la nature des Khuméras nous empêche de bien comprendre leurs motivations et leurs pouvoirs. Mais plus encore, leur perception de l'univers est nécessairement différente de la nôtre. Après bien des discussions avec monsieur White Shadow et monsieur Ombre Blanche, ainsi qu'avec son fils, monsieur Cauldriane Blanche appelé aussi Jon Abishaï, j'ai pu apprendre bien des choses. J'ai isolé l'ensemble des notes prises lors de ces conversations pour les compulser et les comparer à d'autres remarques. J'ai été amené à conclure bon nombre de choses en recoupant les informations de bases avec les dires des Khuméras eux-mêmes et leurs différentes manifestations sur Althéa. A vrai dire, demeure une question essentielle quant à leur nature, mais je crois qu'eux-mêmes ne sont pas plus capable d'y répondre que nous.
"Ainsi, d'après monsieur Abishaï, les Khuméras sont des êtres vivants et pensants nés de l'interaction de nos rêves, idées et autres manifestations indépendantes de notre intellect. Savoir si nous leur avons donné une vie indépendante, s'ils existaient avant nous, ou si nous sommes proprement indissociables les uns des autres est aujourd'hui un mystère insoluble. Les Khuméras prétendent exister en dehors de nous, ce qui tendrait à prouver que nous pourrions être leur création. Bien sûr, nous prétendons, nous, que c'est le contraire. Mais on ne peut pas dénier le droit à exister à une créature intelligente (pas plus qu'à une créature peu ou non intelligente) quand bien même une telle existence serait le fruit d'une erreur. Ce n'est pas qu'une simple question de morale, mais également de nature. Depuis le temps que les Khuméras et les humains (et peut-être les races antérieures) dépendent les uns des autres, de quels droits irions-nous obliger l'une d'elle à disparaître.
"A l'instar des humains, les Khuméras connaissent le bien et le mal. Je n'ai jamais considéré le mal comme une entité indépendante. Ce n'est qu'un concept. Mais à la différence des humains, certains Khuméras, plus que des incarnations, sont de véritables personnifications de ces concepts. Ainsi les Khuméras, sont en quelques sortes le résultat des aspirations de l'humanité. Peut-être sont-ils des entités sans lesquels les concepts que nous connaissons n'existeraient pas. Mais ce qu'il faut retenir est que certains sont bons, voire altruistes, et qu'il n'est pas envisageable de condamner une race sous prétexte que certains de ses membres sont nuisibles. J'ai l'impression en écrivant ceci de relancer un vieux débat dont les protagonistes ne sont pas tout à fait les mêmes, à ceci prêt que nous jouerions, dans la présente, le rôle inverse à celui que nous sommes sensé tenir. L'homme a de tout temps eu peur de l'inconnu, de ce qu'il ne connaît ou ne comprend pas. Les Khuméras sont une manifestation, parmi tant d'autres, de cette peur viscérale de l'étranger. Mais notez que les Khuméras n'ont jamais émis la volonté de nous détruire, ce qui devrait nous conforter dans l'idée qu'ils ont besoins de nous, et peut-être, que nous avons besoin d'eux."
Buzar fit une pause. Il croisa un instant le regard interrogateur d'Orion :
- Et après ? Fit ce dernier.
- Et après ?... Cet écrit date de six mois après l'arrivée des Khuméras déclenchée par le Primus. Notons au passage qu'ils sont là depuis plusieurs années et que Goban est décédé à peine deux ans après cet écrit.
- Ou veux-tu en venir, demanda Orion d'un air agacé.
- Qu'après plus de trois ans d'invasion, nous ne savons toujours pas quelles sont les motivations des Khuméras.
- La suite ne l'explique pas ?
- Non. C'est le dernier écrit de Goban sur le sujet. Ensuite, il s'est occupé d'une affaire d'épidémie et enfin de la maladie de Nadnin Jagguz, maladie qu'il aurait contracté et dont il serait mort.
- Donc, on a fait chou blanc ! Conclut Orion d'un ton rageur.
- Non, justement. Goban conclut qu'on ne sait rien de sûr concernant la nature et les motivations des Khuméras deux ans avant de mourir, presque trois ans avant notre situation actuelle. Et rien n'a changé. Il fait référence à une foule de notes prises auprès des Maîtres du Revatam et leur famille ainsi que des déclarations et des faits relevés. Ce sont ces notes que nous devons retrouver.
- hum... soit. On sait ce qu'on cherche, ça va nous aider. Mais si c'est la conclusion de Goban, il n'avait pas trouver de solution.
- Oh si... Tu l'entends ? Une solution pacifique. Communiquons, faisons la paix, etc. Bref, des trucs de Rédempteurs.
- Bon. C'est donc tout ce que nous trouverons ici alors ?
- C'est probable. Mettons-nous au travail.
Buzar se leva et alla consulter les étagères restée intactes. Orion se leva également en ronchonnant :
- Comme si nous étions en train de cueillir des pâquerettes depuis ce matin !
Ils cherchèrent activement tout ce que le rédempteur avait pu écrire tout au long de sa vie Althéenne. Cette nouvelle étape de leur recherche dura presque deux heures. Cette fois ce fut Buzar qui pesta en jetant à terre les précieux écrits.
- Et merde !
- Je ne te le fais pas dire. Tu crois qu'il aurait détruit ses notes ?
Buzar réfléchit un instant.
- C'est peu probable, déclara-t-il. Goban était très conservateur. Mais quelqu'un a pu les voler ou les détruire.
Le regard d'Orion parcourut la pièce en désordre :
- Ou alors, il aurait pu les ranger...
Son regard s'arrêta au même endroit que celui de Buzar.
- Ailleurs ! Termina le Haut Prêtre en fixant le pupitre recouvert de volumes jetés pèle mêle sur la tablette.
C'est à ce moment qu'ils entendirent des voix d'un grand nombre de personne se dirigeant vers la pièce, des voix accompagnées de bruit de pas rapide et de cliquetis d'armes et d'armures que les robes blanches des prêtre d'Artherk ne pouvaient pas produire.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 29/1/2003 Ã 11:05:47 (#3124225)
Diom Sath n'était pas là pour retracer cette triste période de la vie des Rédempteurs, dont Lord Jagguz faisait toujours parti. Les membres du conseil dont le siège se tenait toujours en ce moment dans le cercle de Windhowl, s'était mis d'accord sur la nécessité de lancer quelques actions immédiates. La première de ces résolutions avait été de se lancer à la poursuite d'Ombre Fourbe caché dans le corps de Talona de Vir. La seconde était de découvrir au plus tôt ce qui, dans l'histoire, avait pu favoriser l'essor des Khuméras. Diom Sath avait bien voulu prendre la responsabilité de cette partie là , pensant que les écrits et analyses de Goban de cette époque auraient pu faire ressortir des faits marquants. C'est ainsi qu'il terminait de déverrouiller la porte accédant à l'office du défunt rédempteur accompagné de Tika, de Milarepa et de Hiuross, chacune de ces personnes ayant côtoyé et connaissant parfaitement bien Goban.
Quand il ouvrit la porte, le Chevalier eut un hoquet de surprise. Un désordre indescriptible régnait ici. Il entra, manquant de poser le pied sur de précieux ouvrage ouvert et retourné sur le sol.
- Bon sang ! S'exclama Tika derrière lui.
Milarepa resta sans voix. Hiuross, d'un calme olympien fit lui aussi le constat visuel et se content de dire :
- Je pense que quelqu'un a eu la même idée que nous.
- Mais qui ? Questionna Tika.
- Jon Abishaï pourrait le savoir, répondit Diom Sath. Toutefois, il ne peut pas quitter le cercle de Windhowl pour l'instant. La protection de nos actions et intentions passe avant tout.
Hiuross entra précautionneusement et contourna le Seigneur Licorne pour se rendre auprès de la fenêtre restée entrouverte.
- J'imagine qu'ils sont passé par là , émit-il comme hypothèse.
- Pourquoi pensez-vous qu'ils étaient plusieurs ? Questionna Milarepa.
- C'est également une hypothèse, répondit Hiuross. Deux chaises ont été dérangées et les ouvrages déplacés et lus ont été traité d'au moins deux façon différentes.
Il fit un geste ample vers plusieurs piles de livres éparses et une quantité à peu prêt égale de livres jetés n'importe comment au sol.
- Savez-vous où Goban entreposait ses notes ? demanda le dignitaire de l'Oeil Vertueux sans s'adresser à personne en particulier.
- D'après ce que je sais, il les mettait simplement sous la tablette de son pupitre, fit Milarepa. Ses notes définitives, son encyclopédie, comme il l'appelait, figuraient sur les étagères.
Diom Sath dégagea, aidé de Tika, ce qui recouvrait le pupitre, afin de pouvoir soulever la tablette. Milarepa furetait dans la pièce à la recherche de ce que Goban avait pu écrire de sa main. Hiuross continuait d'examiner la fenêtre dont il ouvrit l'un des battants pour fixer son regard inquisiteur sur le rebord. Il fit quelques constatations intéressantes et décida de pousser ses investigations en jetant un oeil dehors, mais il se ravisa au moment où Diom Sath parla :
- Ses notes sont là .
Tika soupira de soulagement.
- J'ai trouvé un élément de son journal, déclara Milarepa penché sur un volume manuscrit ouvert sur le lit. Je crois que le sujet de cette page est sans équivoque.
- Que voulez-vous dire ? lui demanda Hiuross.
- Cela parle des Khuméras... Celui ou ceux qui nous ont précédés avaient visiblement le même but que nous.
Tout à coup, Hiuross traversa la pièce d'un pas rapide et se pencha à côté d'une des chaises. En se relevant, il tenait un objet dans la main qu'il montra ostensiblement à tout le monde : une plume noire.
- Ogrimar ! s'exclamèrent-ils en choeurs.
- Je n'en connais pas beaucoup qui connaissaient Goban et pouvaient s'intéresser à ses travaux, affirma le Seigneur Licorne. Je pense qu'il peut s'agir de Buzar Noir.
- Le Haut Prêtre du Chaos en personne, ajouta Tika. Il ne peut pas avoir agi de son propre chef.
- C'est une hypothèse, précisa Milarepa. Toutefois, nous ne savons pas s'il est venu ici pour voler ou pour détruire l'information.
- Quoiqu'il en soit, outre le désordre, il n'a pour l'instant rien volé.
- Espérons-le, termina Hiuross.
- Milarepa, Hiuross, dit Diom Sath. Consultons ce que nous avons trouvé. Tika, peux-tu ranger un peu la pièce ?
Tika posa ses poings sur ses hanches l'air furieuse.
- Pardon Tika, se reprit aussitôt Diom Sath. Je souhaite que tu identifies chaque ouvrage pour le cas où nous aurions à y faire référence.
- Hmmm, acquiesça Tika peu convaincue.
Diom Sath partagea les notes de Goban en deux parts égales. Il en livra une à Hiuross. Milarepa se concentra sur le journal et Tika entama un ramassage systématique et précautionneux des ouvrages disséminés sur le sol. A l'extérieur de la pièce, de chaque côté de la fenêtre par laquelle Hiuross avait failli passé la tête et se faire fracasser le crane par Buzar, les deux séraphes écoutaient attentivement ce qui se passait à l'intérieur. Ils s'étaient rendu tout deux invisibles et avait fuit silencieusement dès qu'ils avaient entendu approcher les rédempteurs et le paladin de l'Oeil Vertueux. Buzar pestait intérieurement. Il avait oublié qu'il avait déjà vu Goban ranger ses notes sous la tablette de son pupitre. A quelques secondes prêt, il aurait pu s'en emparer sans provoquer une course poursuite. Il avait renoncé pour cette unique raison, mais fort heureusement, ceux qu'il considérait comme des imbéciles ne semblaient pas se douter se sa présence et de celle d'Orion. Il essayait alors d'imaginer un plan d'action qui lui permettrait de prendre les documents par la force, mais il préférait avant tout s'assurer de leur valeur avant de se lancer dans une lutte incertaine entre deux des plus puissants séraphes d'Ogrimar et les deux plus puissants paladins de la Rédemption, sans compter Milarepa et Hiuross dont il ne savait pas grand chose. Puis une parole éveilla son attention :
- Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant, annonça Diom Sath.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Orion Elentáris le 29/1/2003 à 11:59:10 (#3124633)
Par Wiz le 29/1/2003 Ã 13:25:48 (#3125303)
Provient du message de Orion Elentáris
M'oblige pas à venir chercher la suite! ;)
Même pas peur ! :D
La suite...
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Tous tendirent l'oreille pour écouter le Seigneur Licorne. Ce dernier se contenta de lire les notes qu'ils avaient sous les yeux :
- "Je me suis longuement interrogé sur la raison de la présence des Khuméras, mais plus que tout, sur la manière dont ils avaient investi notre univers. En réalité, ils n'ont pas investi notre univers mais ont permis la fusion de leur univers avec le nôtre. A vrai dire, il ne s'agit pas vraiment de deux univers différents. Les Khuméras vivent originellement dans le flux onirique, une sorte de continuum lié au nôtre dans lequel s'incarnent les visions qui hantent nos rêves comme nos cauchemars. Le flux réel, ou flux temporel est le nôtre. Il est difficile voir impossible de se déplacer dans ce flux alors que cela est possible dans le flux onirique. Il est donc tout à fait envisageable, dans ce phénomène où la notion de temps existe à peine d'envisager d'affecter notre réalité pour la détourner. Si j'en crois monsieur Jon Abishaï, c'est ainsi que les Maîtres du Revatam procèdent pour modifier la réalité. Le fait que le flux réel et le flux onirique se soient mélangés ne change pas les règles pour ceux qui ont déjà la maîtrise de l'un ou de l'autre. Bien au contraire, la fusion n'a fait qu'augmenter les potentialités.
"Toutefois, à en croire monsieur Abishaï, les Khuméras auraient fomenté cette opération. Il semblerait en effet qu'un évènement ait provoqué cette fusion. Monsieur Abishaï m'a affirmé que l'usage du Revatam a grandement contribué à la réalisation de cet évènement, mais que ce dernier avait été longuement préparé depuis des centaines d'années par les Khuméras. A l'instar d'un Maître du Revatam, à demi-humain et à demi-Khuméra, certaines personnes sont des portes vivantes autorisant quasiment le passage libre d'un flux à l'autre. Monsieur White Shadow était un pratiquant du Revatam, mais il était l'une de ces portes ayant permis à Ombre Fourbe, un Khuméra notoire, de pénétrer le flux réel. L'histoire est éminemment plus complexe, mais il ressort que seule une clé de semblable nature aurait pu pousser les flux à fusionner.
"J'ai donc procédé à une analyse minutieuse des faits historiques liés aux Khuméras. Certains d'entre eux me permettent d'émettre quelques hypothèses sur l'identité ou la nature de la porte étant entendu que je ne peux raisonnablement croire qu'une seule porte aurait suffit à provoquer un tel cataclysme."
Diom Sath s'arrêta et chercha le feuillet suivant. Mais il ne le trouva pas immédiatement à la suite.
- Allons bon... J'ai perdu la suite, dit-il en feuilletant rageusement.
Hiuross qui tenait l'autre partie de ces notes fouilla dans son paquet, mais le Seigneur Licorne tira triomphalement une feuille de sa liasse.
- C'est bon, annonça-t-il soulagé. Voici la suite : "Monsieur White Shadow : il a servi de porte d'accès à Ombre Fourbe. Ce qui est d'ailleurs plus compliqué que cela puisque Ombre Blanche a également vu le jour dans le corps de monsieur Cauldriane Elandel à la même époque. Mais monsieur White Shadow est mort à cette époque et a été ressuscité par la suite grâce à dame Cylle qui s'est sacrifiée pour ça. A ce moment, monsieur White Shadow a perdu son affinité très forte avec le monde des rêves. Je n'ai pas eu l'occasion de lui poser la question, mais il faudra le faire un jour, car il est susceptible d'être mêlé inconsciemment à cette histoire.
"Monsieur Ombre Blanche : il a donné naissance à Jon Abishaï qui se trouve être un demi-khuméra. La nature de monsieur Ombre est elle aussi étrange. Toutefois, monsieur Ombre Blanche possède un don qui l'immunise au Revatam mais n'a pas de pouvoir en lui-même. Je ne crois pas que sa nature ait pu influencer le projet des Khuméras même s'il fut l'instigateur de la première défaite d'Ombre Fourbe.
"Madame Cyloâne d'Hirs : comme son frère Cellégaric, elle est à demi-Khuméra et possède un grand pouvoir. Elle connaissait la menace Khuméra depuis longtemps et sait se défendre contre eux. Il est exclu qu'elle soit à l'origine du désastre. Mais par contre, monsieur Hoesh Lorkos a pu imiter sa nature et est devenu comme elle un demi-khuméra que sa nature semi-démoniaque a rendu bien plus puissant.
"Monsieur Cellégaric d'Hirs : le dernier à l'avoir vu est monsieur Abishaï. Monsieur Cellégaric vit exclusivement dans le flux onirique. Il est peut-être plus habile encore que madame Cyloâne, bien que sensiblement aussi fort. Monsieur Abishaï m'a expliqué que monsieur Cellegaric était allé au delà de l'évènement qui a apporté la fusion des flux. Il est donc le seul à connaître l'avenir véritable. Depuis que les flux ont fusionné, monsieur Cellégaric à cesser d'exister. Il existe dans le temps avant et après la fusion mais pas pendant. C'est assez difficile à concevoir en fait. Il pourrait être l'origine ou le noeud de la fusion lui-même. Il faut étudier cette question.
"Monsieur Hoesh Lorkos : je ne crois pas qu'il soit responsable de la fusion. Il y a contribué car sa nature lui a donné plus de pouvoir que n'importe quel Maître du Revatam. Il a pu conclure une alliance avec les Khuméras pour disposer d'un pouvoir bien plus grand puisque la fusion renforce les capacités des Khuméras, sa nature est magnifiée par ce processus.
"Monsieur Jon Abishaï : il n'est pas responsable de la fusion et a, au contraire, tout fait pour l'empêcher. D'après ce que je sais, au moment de la fusion, il était dominé par Hoesh Lorkos et n'a donc pas pu intervenir. Tout porte à croire qu'Hoesh Lorkos est le plus puissant Maître du Revatam, et monsieur Abishaï abonde en ce sens. Toutefois monsieur Abishaï est plus doué que madame Cyloâne et monsieur Cellégaric. Je pense qu'il aurait détecté le moindre problème venant d'eux.
"A ce propos, je précise que la puissance d'un Maître du Revatam est quelque chose de très subjectifs. Mais leurs aptitudes se divisent en deux groupes de talents majeurs. L'un est la "quantité" de matière onirique que peut manipuler la personne. L'autre la finesse avec laquelle cette "matière" est employée. Plus un Maître du Revatam est érudit dans ces deux matières et plus il a de pouvoir. Mais concrètement, la puissance lié à la maîtrise de la matière onirique dépassant un certain seuil ne peut plus être contrée par l'habileté. Toujours est-il que monsieur Abishaï se situe lui-même à un degré de puissance équivalent au Khuméra moyen. Mais selon lui, et bien que cette idée le répugne, il imagine aisément l'existence de Khuméras aussi puissants que des dieux.
"Monsieur Loan Mornelarme : je dois dire que je n'ai jamais rencontré cette personne. Mais lorsque j'ai appris qu'il avait été le Conteur qui avait annoncé les horreurs de la Samhain, qui étaient vraisemblablement des Khuméras incarné, je me suis demandé s'il ne pouvait pas avoir un rapport. Monsieur Abishaï m'a rapporté que monsieur Mornelarme possédait un livré étrange qui prédisait l'avenir. J'ai d'ailleurs fait des recherches sur ce livre qui s'appelait "Les Mots des Rêves" selon monsieur Mornelarme.
"Madame Eleawen : cette jeune fille, seule survivante du génocide qui a anéanti son pays d'origine, semble être l'une de ces portes que j'évoquai. Madame Cyloâne a déjà jugulé l'une de ses crises. Monsieur Abishaï et madame Cyloâne en ont rapidement déduit qu'elle était la cible des Khuméras et leur principale voie d'accès. Monsieur Abishaï avait pris l'énorme risque de faire une incursion dans le futur qui devait immédiatement précédé l'évènement de la fusion. Il m'a décrit la présence de cette jeune fille lors d'une cérémonie d'exorcisme perpétrée par ceux qui se sont annoncés comme Inquisiteurs d'Artherk. Toutefois, aucun témoignage n'affirme que cela ce soit effectivement passé comme ça."
Diom Sath reprit son souffle.
- Il y a peut-être une suite à cette liste ?
- Je n'ai rien vu de semblable dans ma liasse de feuillet, répondit Hiuross d'un ton neutre.
- Je ne connais pas la moitié des personnes citées ici, excepté de nom, déclara Milarepa. Mais si Goban les avait considéré comme potentiellement impliqués, je le crois volontiers. Il ne laissait rien au hasard.
- Jon se souvient peut-être de certains détails de ce qui est évoqué ici, risqua Tika. Je n'ai que vaguement été informé de l'existence du problème d'Eleawen, mais je connaissais à peine ce Loan.
- Je crois que White Shadow le connaissait un peu, intervint Hiuross. Mais White Shadow étant mort, nous ne pouvons guère nous appuyer que sur les souvenirs fragiles de Jon.
Diom Sath continuait de feuilleter son tas de feuille tout en secouant la tête. Puis il s'arrêta sur un autre feuillet.
- Bon sang ! Lacha-t-il les yeux rivé sur ce qu'il venait de découvrir.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 30/1/2003 Ã 9:22:14 (#3131901)
- Qu'y a-t-il ? S'inquiéta Milarepa.
- Je crois bien... que ce sont les derniers mots de Goban, répondit-il en exposant un feuillet visiblement assez mal écrit par rapport aux autres.
- Oh ! Fit Tika.
- Je vais vous le lire : "J'écris sans doute là mes derniers mots. Mots qui viennent avec mes derniers moments de lucidité. Pour qui lira ces mots, qu'il sache que je suis heureux, car j'ai bien vécu. Mes nombreux voyages et le savoir rassemblé dans les différents lieux parcourus ont comblé l'essentiel de ma curiosité maladive. Cette maladie ne m'aurait pas atteint, la vieillesse aurait sans doute amené la même conclusion sous peu. Ce que j'ai accumulé sur Althéa est à ceux qui voudront s'en servir. L'essentiel de mes richesses sont intellectuelles, le peu d'argent que je possédais ne servait qu'à subvenir à mes maigres besoins physiques et à m'équiper en papier et en encre.
"Je regrette de n'avoir pu mener à bien certaines recherches. J'aime à croire que leurs conclusions n'étaient pas indispensables. Mais au moment où la mort est proche, je ressens quelque chose de particulier. Je suis vieux. Si je mets bout à bout les années de ma vie, j'approche maintenant de mes 85 ans. J'ai donc appris, comme toute personne de mon age, que la mort est inéluctable et qu'il faut l'accepter. Je n'en ai pas peur. Je dirai même, au contraire, que ma curiosité l'emporte et que s'il y a la moindre chose à découvrir au delà de ce seuil, je suis heureux d'aller à sa rencontre. N'ayez donc pas de peine à me voir assouvir mon dernier voeux.
"A l'approche de la mort, je crois connaître le Khuméra le plus crains par monsieur Abishaï. Mais sa force n'est terrifiante que pour celui qui le renie. L'humanité toute entière vit dans la hantise de sa disparition. Mythe ou réalité, l'Haruspice est la représentation de cette crainte. Comment ne pas croire qu'une telle crainte n'aurait pas donné naissance à un Khuméra ? Et si les Khuméras étaient nos créations et non nos pendants, alors nous serions nous même les géniteurs de notre propre perte. Ce sont là les idées d'un vieux fou à l'approche du dernier instant. Si j'ai raison, il existe un moyen évident d'échapper à ce destin...
"Je n'ai plus la force... je... vous dis adieu à tous. Amis ou ennemis, je n'ai jamais cessé... de vous aimer."
Diom Sath se tut et le silence s'installa. Chacun se remémora la mort de Goban à sa façon, mais dans la tourmente instauré par les Khuméras, personne n'avait vraiment pris le temps de le pleurer.
A l'extérieur, Orion et Buzar étaient moins troublés. Ils avaient appris des éléments nouveaux, mais ce n'était pas suffisant. Une sylphe vint chuchoter à l'oreille du Haut Prêtre du Chaos. Il lui répondit d'un chuchotement et elle s'en alla rejoindre son prochain destinataire.
Milarepa se leva laissant le livre qu'il tenait en main sur le lit. Il fit quelques pas dans la pièce. Il avait toujours considéré Goban comme un ami précieux à l'idéologie aussi tenace que son immense curiosité. Il avait apporté beaucoup à la communauté des Rédempteurs et à Althéa d'une façon si peu commune. Il regrettait de ne pas l'avoir davantage connu et fréquenté. Il passa devant la porte de la pièce qui s'ouvrit sous ses yeux. Les regards se tournèrent dans cette direction, interrogateurs, car personne ne se tenait dans l'encadrement de la porte. Diom Sath fut le premier à réagir :
- Mila ! Attention !
Mais il était trop tard. Une forme séraphine se matérialisa au moment où elle se saisissait du Rédempteur qui se retrouva une dague sous la gorge.
- Métabaron ! S'écria Tika.
- Ma dague pourrait être plus rapide que sa pierre de destinée, fit l'intéressé entre les dents.
L'assemblée se figea. Diom Sath s'était levé mais décida de ne pas faire un geste. Milarepa ne semblait pas particulièrement inquiet, mais était savamment immobilisé.
- Que veux-tu ? Demanda calmement Diom Sath.
- Toutes les notes de Goban, répondit une voix à l'extérieur.
Les regards se tournèrent vers la fenêtre. Les battant de celle-ci avait été ouvert discrètement. Orion pointait son arc en direction de Diom Sath et Buzar était armé de son fléau.
- A vous de voir si elle valent la vie d'un homme, termina Buzar.
- C'est hors de question, s'exclama Milarepa proprement indigné par ce chantage.
- Soyez raisonnable, Milarepa, dit doucement Hiuross. Elles ne valent pas votre vie. De plus, s'ils voulaient les détruire, ils n'auraient pas fouillé cet endroit, mais simplement mis le feu.
- Bien raisonné, messire, déclara Buzar, mais quoi qu'il en soit, l'avenir de ces notes ne vous concerne pas, car vous n'avez pas le choix.
- On a toujours le choix, rétorqua Diom Sath.
Mais Orion décocha une flèche sur ces paroles, touchant Diom Sath à l'épaule droite, le choc l'envoyant à terre. Immédiatement après, il avait encoché une seconde flèche, visant à nouveau le Seigneur Licorne qui se relevait péniblement, le bras pendant et ensanglanté. Personne n'avait eu le temps de réagir.
- Assez ! Cria Tika. On vous donne les notes, mais laissez nous tranquille.
- Ce marché me convient, décréta le Haut Prêtre en souriant.
Tika fit le tour de la pièce en prenant les notes des mains de Hiuross et celles étalée sur le sol qu'avait détenu Diom Sath. Elle s'approcha ensuite de la fenêtre.
- Relachez Mila, ordonna-t-elle.
- Les notes d'abord, insista Buzar en tendant la main.
Tika masquait le Seigneur Licorne à la vue d'Orion qui la prit ostensiblement pour cible. Elle tendit sa main tenant la liasse de feuillet mais obligea Buzar à s'approcher. La main gantée du Haut Prêtre agrippa les manuscrits et tira légèrement, mais Tika les retint.
- Libérez Milarepa ! Réclama-t-elle à nouveau.
Métabaron relâcha brusquement Milarepa à ce moment, geste qui détourna l'attention de Tika, assez pour que les feuillets lui soient arrachés. Buzar partit aussitôt, ainsi que Métabaron qui déclencha un grand nombre de protestations des prêtres d'Artherk à l'intérieur du temple. Orion garda Tika en joue tout en se retirant. Lorsqu'ils eurent tous disparu, les Rédempteurs et Hiuross se regardèrent tristement. Le Seigneur Licorne se débarrassa de la flèche qu'il avait dans l'épaule et soigna sa blessure avec un sort.
- Tout le monde va bien ? Demanda Hiuross.
- Ca ira, répondit Milarepa en pestant.
- Je ne pense pas que Buzar et les siens puissent tirer beaucoup plus que nous de ces notes, continua le dignitaire de l'Oeil Vertueux. Je me doutais qu'ils ne se trouvaient pas loin.
- Quoi ! S'écria Tika. Et vous n'avez rien dit ?
- Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais je préférais qu'ils croient qu'ils nous déroberaient toutes nos découvertes. Or j'ai gardé avec moi la plus essentielle de toute.
Des yeux ronds se fixèrent sur lui. Hiuross sortit de son gant, un feuillet plié en quatre. Ce dernier ressemblait à une page arrachée d'un livre et non à une simple feuille de note.
- Qu'est-ce ? Questionna Milarepa.
- Je n'en suis pas sûr, mais il me semble que cela pourrait être très important. Regardez.
Il déplia le feuillet et leur montra. Les symboles qui le parcouraient étaient inconnus de tous. Différentes annotations apparaissaient sur le document, probablement écrite de la main de Goban.
- Bon sang, fit Diom Sath, je ne comprend pas cette écriture.
Hiuross regarda les annotations de Goban pour les déchiffrer.
- Goban avait essayé de le traduire, dit-il, et visiblement n'y était pas parvenu. Mais sur le sommet de la page figurent trois annotations qui m'ont interpellé. C'est marqué "Khuméras", "Hilluwiens" et "Mots des Rêves".
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 30/1/2003 Ã 12:58:48 (#3133114)
Les Rédempteurs avaient rejoins le cercle avec Hiuross. Ils avaient raconté leur mésaventure avec les ogrimariens. Jon avait les yeux rivés sur le seul document sauvé de la rencontre et susceptible d'apporter des réponses.
- Les Mots des Rêves, murmura le Maître du Revatam.
- Vous pensez que cette page provient de ce livre étrange ? Interrogea Hiuross.
- Oui, répondit fermement Jon. Sans aucun doute. Je possède moi aussi l'une de ces pages. Ce souvenir m'est revenu en voyant celle-ci.
- Pouvez-vous la traduire.
- Je comprends quelques mots, répondit le jeune homme. C'est de l'Hilluwien. White Shadow en savait plus que moi à ce sujet.
Hiuross parut réfléchir. Diom Sath, Sariel, Milarepa, Katrina et Deirdre étaient autour d'eux et les écoutaient deviser.
- Sans trop m'avancer sur le sujet, reprit Jon, je dirai que cette page relate les évènements de la Samhain, ainsi que le Conteur, Loan Mornelarme, les avait décrit.
- Je ne voudrais pas avoir l'air de poser des questions stupides, commença Deirdre, mais qu'est-ce que les Hilluwiens, ce bouquin et la Samhain ont à voir avec les Khuméras ?
- C'est pertinent, dame Deirdre, dit Jon. Voici ce que je sais à ce sujet : les Hilluwiens auraient été les pionniers du monde des rêves, les premiers pratiquant de Revatam. Ils vivaient dans une région éloignée appelée Oakraven il y a de ça plusieurs centaines d'années. On a pas beaucoup de certitudes là -dessus, mais certains Hilluwiens seraient devenus des Khuméras à l'époque de leur disparition. Je pense notamment qu'Ombre Fourbe est un Hilluwien...
- Tiens ?... C'est possible, ça, de devenir Khuméra ? S'étonna Deirdre.
- Pas au premier venu, rétorqua Jon. Mais je pense que c'est possible pour qui maîtrise bien la frontière existante entre le flux réel et le flux onirique. Pour ce qui est de ce livre, Les Mots des Rêves, il est écrit en Hilluwien. Le rapport entre ce qu'il raconte et les Khuméras est donc évident. D'après Goban, et je pense qu'il avait raison, les créatures, les morts revenus à la Samhain, des anciens ennemis d'Althéa, étaient des chimères. C'est à dire des manifestations de Khuméras.
- C'était bien avant leur invasion, intervint Katrina.
- En effet. Mais les Khuméras sont des êtres quasiment immortels et existaient bien avant qu'Ombre Fourbe ne parviennent à retraverser la frontière entre les flux.
- Je trouve ce récit passionnant, coupa Deirdre, mais je ne vois pas à quoi cela nous avance.
- Dis-moi Jon, commença Diom Sath, est-ce que ce livre ne pourrait pas être une "porte", ainsi que Goban nomme les individus servant d'accès aux Khuméras à notre réalité ?
- Si c'est le cas, le livre lui-même doit comporter la réponse, répondit Jon d'un air désolé. Or il a disparu avec Loan depuis des années. Mais...
Les personnes qui l'entouraient restèrent suspendues à ses lèvres.
- Attendez, je dois vérifier quelque chose, finit-il.
Le jeune Maître du Revatam s'auréola de lumière tandis qu'il regardait fixement la page qu'il tenait dans les mains. Il se concentra deux bonnes minutes avant que son aura disparaisse. A aucun moment, le feuillet n'avait été auréolé par la lumière et Jon semblait intrigué.
- Qu'y a-t-il ? demanda Sariel.
- Il m'est impossible de sonder cette page. Elle ne réagit pas au Revatam.
- Comment est-ce possible ? S'enquit Milarepa.
- Tous mes sens me disent que cette page n'existe pas vraiment. Comme si elle n'avait pas une consistance physique ou onirique. Peut-être un mélange des deux, comme les demi-Khuméras.
- Tu délires, Jon. Cette page existe bien, affirma Deirdre.
- Sans aucun doute, dame Deirdre, confirma le jeune homme en contemplant l'objet.
- Se pourrait-il que cet objet, enfin disons plutôt, le livre en entier, soit la clé de cette fusion ? Questionna Katrina.
- C'est très possible. Ce qui expliquerait aussi pourquoi Loan et le livre ont disparu tout deux à l'arrivée des Khuméras.
Diom Sath et Hiuross se regardèrent. Ces deux hommes semblaient avoir beaucoup en commun. Une certaine sagesse et une implication responsable dans la défense de leur monde. Hiuross porta son regard sur le jeune Maître du Revatam :
- Jon. Vous seul pouvez sans doute résoudre ce mystère. Je sens comme une sorte d'oppression soudaine. Il va bientôt nous falloir agir.
Le jeune homme le regarda d'un air interrogateur.
- Les Khuméras se rendront compte de nos projets tôt ou tard. Si nos suppositions sont exactes, ils auront pris la précaution de mettre Loan et le livre à l'abri. Qui sait d'ailleurs si Loan n'était pas qu'un pion. Ce livre est peut-être la clé et il nous faut...
Jon se mit soudain à hurler de douleur en se tenant la tête. Il lâcha la page de livre et perdit l'équilibre. Il s'effondra sur le sol toujours hurlant.
- Jon ! S'inquiéta Sariel.
Hiuross regarda partout autour d'eux sans voir la moindre raison à cette douleur soudaine. Puis son regard fut attiré par les pierres du cercles qui luisaient faiblement et sur lesquels apparaissaient des symboles étranges qu'il reconnut comme de l'Hilluwien. Les symboles eux-même, gravés dans la pierre, émirent une lueur intense avant de se dissoudre comme s'ils n'avaient jamais existé. L'étrange phénomène cessa en même temps que les hurlements du jeune homme, recroquevillé sur le sol.
- Jon ?! Cria Sariel en le secouant.
Mais il n'était pas inconscient et ré ouvrit les yeux tout en détachant ses mains de ses tempes. Il haletait et suait comme s'il venait de courir un marathon à pleine vitesse.
- Ombre Fourbe, murmura-t-il. Il... est libre... Les Khuméras ont brisé mon bouclier... ils ont détruits les pouvoirs du cercle... Ils arrivent...
Les regards se tournèrent un peu partout, y compris vers le ciel pour capter la présence d'une éventuelle menace. A ce moment, la terre se mit à trembler.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 30/1/2003 Ã 17:48:42 (#3135123)
Les principales cités avaient été dévastées en quelques minutes. Une pluie de feu et de roche avait eu raison de la fierté de Goldmoon. Des voix s'étaient élevés dans le ciel d'Althéa peu avant le déluge de mort :
- Nous, Khuméras, Maître de cette réalité, décrétons que les mortels qui complotent contre notre suprématie doivent être éliminé sur le champ, sans condition et sans pitié. A partir de cet instant, nous devenons les maîtres absolus d'Althéa.
Un tonnerre de protestations, d'insultes et de railleries avait parcouru les esprits du vent, mais la réponse des créatures oniriques avait été immédiate et radicale. Non seulement des montagnes de pierre et de feu avait détruit les principales résidences de Goldmoon et sans doute ailleurs dans le monde, mais les Khuméras s'étaient matérialisé sous la forme de titans pour exterminer eux-même les survivants. Malgré cette situation critique, la résistance existait toujours. Avec la destruction de tous les temples d'Artherk, les pierres de destinées avait perdu une grande partie de leur pouvoir. Les combats qui faisaient rage contre les titans n'étaient que des escarmouches qui ne faisaient que retarder la disparition définitive de toute vie. La nuit tombait sur Goldmoon et avec elle les derniers souffles de son existence.
Sur Stoneheim, une île restée relativement intacte car abritant moins d'humains, Thunor, le Général des Armées de la Douleur, observait l'horizon à l'ouest du Temple d'Ogrimar. Celui-ci était enflammé. Il ne doutait pas qu'il aurait bientôt à combattre, et ses hommes le sentaient bien aussi, mais il ne savait pas quoi. Tout avait été très vite, si vite. Les sylphes colportaient la terreur des habitants de l'archipel, mais malgré cette douce musique qui lui réconfortait le coeur, Thunor ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui se passait exactement, convaincu qu'il était que ce cataclysme n'était pas l'oeuvre directe de son Seigneur. Se pouvait-il que le Très Haut aient envoyé les Khuméras sur Althéa pour accomplir sa volonté ? En l'absence de réponses, Thunor préférait s'abstenir d'avoir à résoudre cette question. C'est alors qu'il vit approcher trois séraphes aux ailes noires, silhouettes reconnaissables du Haut Prêtre, du Grand Maître des Ombres et de Métabaron qu'il avait envoyé pour les assister.
- Bon sang ! qu'est-ce qui se passe ?! Leur demanda-t-il lorsqu'ils furent à portée de voix.
- Tu n'as pas entendu les Khuméras ? Questionna Buzar, visiblement agacé.
- Si, mais...
- Eh bien ne cherche pas plus loin, le coupa Orion. Ils sont en train d'accomplir ce qu'ils ont annoncé.
Thunor en resta coi. Buzar Noir, Métabaron et Orion arrivèrent à sa hauteur et s'arrêtèrent.
- As-tu vu le Primus ? Demanda le Haut Prêtre.
- Non, répondit le général. Pas davantage de nouvelles par ailleurs. Qu'allons-nous faire ?
- Ca me paraît évident, intervint Orion. Défendre l'honneur du Très Haut en attendant mieux. Nous ne savons pas ce qu'a prévu Hoesh... comme d'habitude.
- En tout cas, ils n'ont pas l'air de vouloir nous attaquer pour le moment, observa Métabaron. Nous avons le temps de compulser nos découvertes.
- Vous revenez de Stonecrest ?
- Oui, fit Orion. Enfin plutôt de ce qu'il en reste. Nous l'avions a peine quitté quand le déluge a commencé.
Les quatre séraphes se replièrent dans le temple de leur dieu. Les forces des Armées de la Douleur, constituées d'une douzaine de Séraphes et de deux douzaines de guerriers d'élite Skraug, étaient massées tout autour de la grande bâtisse. Vargus vaquait à ses occupations comme si de rien n'était. Après un rapide coup d'oeil, Buzar demanda :
- Thor n'est pas rentré ?
- Il m'a dit qu'il était allé voir Zhakar, répliqua Thunor. Depuis je n'ai aucune nouvelle. Les sylphes ont presque toutes été réduite à néant et il est devenu difficile de communiquer.
- Ils ne laissent rien au hasard, constata Métabaron. Mais s'ils prennent ce genre de précaution, cela suppose qu'ils n'auraient pas plein contrôle de la situation sans cela.
- Bonne remarque, admit Thunor. Ceci dit, s'ils veulent vraiment nous exterminer, cela ne correspond pas tellement à nos intentions. On devrait faire quelque chose.
Buzar Noir regarda l'horizon, Ã travers la large ouverture du temple, d'un air songeur.
- Je ne sais pas, finit-il par dire. J'ai comme l'impression que cela répond au projet du Primus.
- Alors il est devenu dingue ! Clama le Général.
- Pas nécessairement. Et si tout ceci n'était qu'une mise en scène ?
Thunor se gratta la tête en se demandant ce que voulait dire le Haut Prêtre.
- Une mise en scène ? Tu veux dire que ce que nous voyons n'est pas la réalité ?
- Avec le pouvoir de ces créatures, qui peut dire ce qui est réel ou non. Mais ne crois-tu pas que les dieux auraient réagi si leur suprématie était réellement menacée ?
- A condition que les Khuméras ne soient pas plus puissants qu'eux, rétorqua Thunor.
- Se pourrait-il, commença Orion, qu'à l'instar des humains, les Khuméras adorent les dieux ? Auquel cas, ces derniers se fichent pas mal de savoir qui les révèrent.
- A vrai dire, je n'avais jamais pensé à cela Orion, répondit Buzar toujours aussi pensif. En attendant, étudions ces documents et défendons le temple. C'est ce que nous avons de mieux à faire jusqu'à ce que Primus se manifeste, ou jusqu'à ce que nous mourrions.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 30/1/2003 Ã 20:16:03 (#3136582)
- Kaïtal ! Appela Vradesh. Ou en est l'avancée du titan ?
- Les espions disent qu'il est à la hauteur de la presqu'île du marchand d'arme, Seigneur Brhaan, répondit Kaïtal Ylis. A priori, il suit une trajectoire rectiligne. Les plans d'eau et les rivières ne l'arrêtent pas.
- Les montagnes, ça va être autre chose, déclara le centaure. Nos archers sont-ils en place ?
- Oui, Seigneur.
- Ca est bon plan, fit Krogwarl.
- Cette bataille sera peut-être la dernière, murmura Vradesh pour lui-même. Quels sont nos effectifs ? Demanda-t-il d'un ton plus haut.
- Nous avons retrouvé 50% de nos fidèles... J'ai compté les forces de Krogwarl. Mais il nous manque quelques-uns de nos meilleurs combattants.
Vradesh tourna la tête vers Kaïtal d'un air interrogateur.
- Mimetis, Chewbacca du Lys, Dampa et Huor d'Averam, cita Kaïtal. Je n'ai aucune nouvelle d'eux.
- C'est dommage, dit Vradesh. S'ils sont morts, j'ose croire que Bréhan les aura accueillit au champ d'honneur.
- C'est que, commença Kaïtal un peu hésitant...
Vradesh le fusilla du regard. Kaïtal déglutit avec peine et se força à poursuivre.
- Notre Chantelame les avait requis pour une mission tard dans la nuit. Ils devaient donc se trouver ensemble. Je n'ai eu aucun contact durant la réunion et je n'ai tenté de les contacter que ce soir, après le déluge de feu.
- De quelle mission s'agissait-il ?
Le Curé de Bréhan baissa la tête.
- Je me suis laissé... convaincre par Moire. Elle ne m'a rien dit.
Un long silence s'installa. Dans le quartier général, installé à la va-vite dans la grotte de Jarko, Krogwarl s'était éloigné pour donner des ordres à ses généraux. Vradesh semblait pensif. C'était un centaure plus grand que la normale, ainsi qu'il avait été dans sa vie antérieure. Même s'il restait d'une carrure moins impressionnante que Garmion, il en avait l'étoffe et le panache. Le respect de ses hommes lui était acquis. Il n'était pas Garmion toutefois et était, par moment, plus calme et plus réfléchi, moins vindicatif. Une seule conclusion s'imposait.
- Kaïtal. Considères ces hommes comme perdus. Si nous échouons, nous remettrons à Bréhan le soin de s'occuper de leur destin. Dans le cas contraire, nous les retrouverons et les châtierons pour avoir fui le champ de bataille. Quant à Moire, j'espère qu'elle aura une explication à nous fournir.
Un skraug pénétra en courant dans la grotte et déblatéra son rapport à Krogwarl sans aucune discrétion :
- L'Gran Z'hom a PasSé l'bra d'Flote.
Le centaure s'agita et dit à Kaïtal d'un ton péremptoire :
- Ordonne à tout le monde de se tenir prêt selon le plan de bataille prévu. Je sors motiver les troupes !
- Bien, répondit l'humain et se précipitant dehors.
Vradesh Brhaan récupéra son équipement posé non loin de lui et s'arma pour la bataille. Krogwarl le rejoignit et récupéra lui aussi ses armes. Il jeta un dernier regard dédaigneux au plan de bataille : il n'aimait pas les plans de bataille. Lui et le centaure sortirent sans se dire un mot. Ils firent face à l'essentiel de leur troupe non encore placée. Vradesh, plus enclin à discourir, prit la parole :
- C'est un bon jour pour mourir. Et si Bréhan nous accueille tous aujourd'hui, nous ne pourrons que lui en être reconnaissant. Si le soleil se lève sur notre victoire, alors l'espoir restera dans nos coeurs à jamais. Mais dans tous les cas, nous nous serons battu pour lui, contre les usurpateurs. FORCE ET HONNEUR !
- FORCE ET HONNEUR ! Crièrent en coeur une bonne moitié des bréhanites présents.
- On va l'cassé ! FORCE ET RAGE ! Hurla Krogwarl en guise de discours.
- FORCE ET RAGE ! Hurla de concert l'autre moitié de la foule.
- Déployez-vous ! Cria Vradesh Brhaan.
Et les deux cents hommes mêlés de quelques skraugs se déployèrent selon le plan prévu. La sol tremblait à l'approche du titan. On pouvait apercevoir sa tête dépassant des plus basses roches. Il avait atteint l'emplacement voulu. Vradesh attrapa sa corne de brume et souffla un grand coup dedans. Un long son plaintif résonna dans les montagnes de Jarko, sonnant l'hallali et peut-être le glas des bréhanites.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 31/1/2003 Ã 9:16:05 (#3139313)
Lorsqu'ayant nagé jusqu'à atteindre une rive plus tranquille, encore hébété par la situation, il avait regardé l'horizon pour y apercevoir une immense silhouette s'acharnant sur quelques improbables survivants. C'est à ce moment qu'il avait vraiment réalisé ce qui venait de se passer. Les Khuméras avaient donné l'assaut. Enthymion de Bryl n'avait alors eu plus qu'une idée en tête : Cyloâne.
Il avait pu constater l'ampleur des dégâts, et la précision de l'assaut des créatures oniriques. Il connaissait peu le Revatam, outre ce qu'était capable d'en faire Cyloâne, mais il savait que les Khuméras était cent fois plus dangereux. Il en avait la preuve sous les yeux. Depuis la falaise, au nord de Windhowl, il avait contemplé le vide ou s'était dressé fièrement le cercle de pierre où Cyloâne pratiquait son art. Et là , il avait longuement pleuré.
Mais sur cette terre dévastée ou en passe de l'être définitivement, il n'était pas seul. Une voix appelait au secours. Cyloâne ? Non ce n'était pas elle. Enthymion mit un moment à se rendre compte que cette voix ne provenait pas de sa tête mais du bas de la falaise sur laquelle il se trouvait. Il s'approcha du bord et se pencha. Une silhouette s'agitait dans l'eau, accroché à un piton rocheux, ballottée par des vagues furieuses et manquant de lâcher prise à tout moment pour se fracasser contre la paroi calcaire.
- Au secours, hurla encore une fois cette personne dans le fracas du vent et de la marée.
Encore bouleversé tout autant que difficilement remis de sa soirée de beuverie passée avec ses compagnons de tonneau, l'homme avait failli basculer dans le vide. Bien que cette perspective l'effraya peu en soi, il ne souhaitait pas encore savoir si sa pierre de destinée, dont l'éclat avait terni, était encore en mesure de le sauver. C'est d'ailleurs quand il se posa cette question qu'il se demanda où elle pourrait bien l'emmener. Néanmoins, il se reprit et chercha autour de lui une solution au problème immédiat. Au loin, la ville dévastée de Windhowl ne lui en offrait aucune. Il repensa au Revatam et à Cyloâne qui aurait fait instantanément apparaître une corde. Il avait beau réfléchir, il n'arrivait pas à trouver. C'est alors qu'il remarqua que la jetée de pierre qui menait au cercle s'était effondrée dans la mer et qu'une bonne partie de gravas étaient encore visible en dehors de l'eau. Cette jetée naturelle l'amenait non loin de l'endroit où se trouvait la personne en détresse. Il ne se demanda que brièvement pourquoi la personne ne pouvait se rendre elle-même à cet endroit qui n'était qu'à quelques mètres de brasse de son piton. Mais alors qu'il descendait le long des gravats de l'ancien passage, il finit par identifier la victime des eaux turbulentes, une femme, aveugle de surcroît, dame Kallista.
Au bout de cinq minutes, il parvint sur la jetée naturellement formée par les immenses pans de pierre calcaire, et progressa jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer sans s'enfoncer dans l'eau. Il n'entendait guère mieux les cris de Kallista, car ceux-ci avait baissé d'intensité.
- Dame Kallista ! Cria-t-il aussi fort qu'il le put.
La magicienne ne réagit pas immédiatement, tournant la tête en se demandant si elle avait réellement entendu une voix. Enthymion recommença. Cette fois, elle sembla regarder dans sa direction.
- Je suis là ! A l'aide ! Cria-t-elle d'une voix affaiblie et couverte par un vent furieux.
- Je viens vous chercher ! Tenez bon !
Kallista se demanda un moment si elle était capable de franchir la distance qui la séparait de la voix. Mais depuis qu'elle était accrochée à ce piton, au trois quart immergée, elle n'avait cessé de s'affaiblir. Elle renonça donc à sa fierté et acquiesça comme elle put, la voix commençant à lui faire défaut. Enthymion n'avait aucun moyen de se sécuriser. Il se contenta donc d'utiliser ses connaissances magiques pour se renforcer. La distance qui le séparait de Kallista était assez courte pour qu'il puisse également aider Kallista à tenir. Puis il se jeta à l'eau et nagea en se forçant à garder le cap. Il lutta pas loin d'une minute contre les flots sauvages qui voulaient le jeter contre la falaise avant d'atteindre le piton.
- Je suis là ! fit-il essoufflé en agrippant le bras de la magicienne.
- Qui est-ce ? Demanda Kallista d'une voix devenue ténue.
- Enthymion, répondit-il brièvement. Vous voulez rester là ?
Sans répondre, Kallista se rapprocha du Lord qui la prit dans ses bras.
- Accrochez-vous, et nagez si vous le pouvez, dit-il avant de s'élancer.
Même s'il s'agissait de sauver sa vie, Kallista n'était pas réjouie par ce contact avec un homme. S'il n'avait s'agit que d'elle, elle aurait préférée mourir là plutôt que de s'humilier de la sorte. Mais elle pensait à Deirdre et aux autres syliens à qui elle tenait. Elle devait vivre pour les aider. Il fallu presque cinq minutes à Enthymion pour rejoindre la jetée. Ce sont deux corps épuisés qui se hissèrent hors de l'eau. Mais le danger était toujours présent et Enthymion ne se laissa pas glisser vers l'inconscience. Il s'accorda trente secondes de repos avant de se contraindre à se lever. Il se redonna un coup de fouet en invoquant la magie de la terre et voulut entraîner Kallista avec lui. Mais celle-ci ne pouvait plus bouger. Il inspira un grand coups et utilisa la seule solution qu'il avait à sa disposition. Il la prit sur son dos, ne la tenant que d'une seule main et s'évertua à remonter sur la falaise par le chemin qu'il avait emprunté.
Comme il s'y attendait, la jetée commençait à donner des signes de faiblesses. Il la traversa aussi vite qu'il le put et entama l'ascension dans la foulée. A plusieurs reprises il faillit lâcher prise. Il dut même faire une pause importante pour récupérer un peu d'énergie. Allant jusqu'au bout de ses limites et de ses forces, c'est avec une peine considérable qu'il agrippa l'herbe du sommet de la falaise et rampa, pied à pied, pour se tirer d'embarras. Alors il s'arrêta. Il failli s'endormir d'épuisement à ce moment, mais se rappela la nature du poids mort qui écrasait son dos et fit le nécessaire, en se retournant péniblement, pour poser Kallista à ses côtés. Enfin, il roula sur le côté pour se retrouver face vers le ciel et respira un grand coup. Quand enfin, il crut qu'il pouvait souffler et se relâcher, il fit la grimace et se prit la tête entre les mains, tout en lâchant entre ses dents serrées :
- J'ai mal aux cheveux...
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 31/1/2003 Ã 14:05:07 (#3141388)
- Enthymion ? Fit-elle avec la voix enrouée.
Quelques secondes passèrent.
- Enthymion ?! Recommença-t-elle en forçant la voix.
- Quoi !? fit une voix d'homme bourru à côté d'elle.
Elle se rendit compte que dans son état de panique, elle n'avait même pas perçu la respiration de son compagnon d'infortune. Elle reprit son calme et demanda à l'homme qui s'agitait auprès d'elle :
- Où sommes-nous ?
- Sur la falaise... Au dessus de l'endroit où vous vous trouviez... Et dans un état lamentable.
- Merci ! Répliqua-t-elle d'un ton froid.
- Pardonnez moi, gente dame, mais à moins qu'une quelconque magie puisse me faire passer ce mal de crâne, je ne vois pas bien ce que je peux faire d'autre pour vous.
- Me dire où est Deirdre, dit Kallista sans hésiter.
Enthymion soupira comme s'il était profondément ennuyé.
- Cela dépend où elle se trouvait au moment de ce cataclysme.
- Dans le cercle de pierre. Allez voir si elle s'y trouve encore.
- Je ne peux pas, répondit sèchement l'homme.
- Tu vas lever ta grosse bedaine pleine de vin et aller voir ! Eclata Kallista malgré sa voix enrouée.
Piqué au vif, Enthymion ne savait pas trop comment réagir. Se faire traiter ainsi par une femme qu'il venait de sauver était au delà se sa patience. Il hésitait à laisser la colère lui répondre et puis se ravisa. Il se sentait responsable d'elle dans ce monde devenu fou. Son handicap ne lui laisserait aucune chance de survie. Mais ne souhaitant pas pour autant se laisser faire, il répondit assez durement.
- Hé bien, si vous savez voler, allez-y vous-même ! Le vide où elle se trouvait est situé à 500 mètres droit devant vous.
- Le vide ?
- Oui, le vide ! Il n'y a plus de cercle. Celui-ci a été coulé, pulvérisé par, j'imagine, une pluie de feu et de pierre.
- Par Syl ! Que s'est-il passé ?
- Il s'est passé que les Khuméras en ont marre de nous et qu'ils ont commencé le boulot de l'Haruspice.
Kallista resta muette de surprise. Sa mésaventure dans l'eau avait occulté bon nombre de ses récents souvenirs. Mais à présent, l'évènement lui revenait en mémoire.
- J'y étais, murmura-t-elle pour elle même.
Enthymion l'avait entendu parlé mais n'avait rien compris. Il se mit sur le côté, tourné vers elle, la tête reposant au creux de son coude.
- Hein ?
- J'y étais, fit-elle plus fort. J'étais là -bas au moment de la pluie de feu, comme vous dîtes.
Enthymion semblait incrédule sur le moment puis réfléchit à la manière dont il y avait lui-même échappé.
- Comment vous en êtes-vous sortie ?
- J'ai été projetée. J'étais loin de mon am... de Deirdre qui discutait avec Abishaï au milieu du cercle. J'ai perçu ce tremblement et puis la voix dans le ciel. J'ai cru entendre Deirdre hurler mon nom et je me suis sentie soulevée et projetée hors du cercle, dans le vide.
- Le choc du déluge ?
- Non... quelqu'un m'a parlé... Il m'a dit "sauvez-vous" et il m'a soulevé et jetée... je n'ai rien pu faire. Alors que je tombais, j'ai senti la chaleur et entendu le bruit... un bruit terrible. Comme un éboulement mais d'une puissance au centuple. Et alors j'ai touché l'eau... Cette voix ?...
- Cette personne a pu vous suivre non ?
- Non je ne pense pas. Tout s'est passé si vite... Oui, je me souviens. C'était la voix d'Igdawon, l'élu des druides.
Enthymion l'écoutait et parvint à retenir qu'Abishaï se trouvait là -bas. Dans ses souvenirs brumeux de la nuit, il se souvint alors qu'il l'avait croisé en compagnie de Cyloâne avant de sombrer dans l'inconscience de l'ivresse.
- Ensuite, j'ai...
- Qui y avait-il au cercle ?! Coupa Enthymion. Est-ce que Cyloâne s'y trouvait ?
- Heu... non. Non, Cyloâne était parti avec les sélénites pour récupérer Ombre Fourbe.
- Ombre Fourbe ?! S'étonna le Lord. Il est mêlé à tout cela ?
- J'imagine que oui. Cyloâne a du échoué et Fourbe a prévenu les siens. Tout est de sa faute !
- Et où se sont-ils rendu pour le retrouver ? Questionna Enthymion en ignorant la remarque de Kallista.
- A Silversky, d'après ce que j'ai entendu ! Lâcha-t-elle quelque peu agacée.
- Bien. Allons-y ! Déclara Enthymion qui commençait à se lever.
- Quoi ?! Mais attendez ! Si ça se trouve Deirdre aussi a été projetée à l'eau ! On doit la chercher !
Enthymion avait accompli l'infini effort de se mettre debout et regardait Kallista les bras ballants, interloqué par ce qu'elle venait de dire. Rapportant sa réaction à son propre état d'esprit, il entrevit que la raison qui la poussait à rester ici était identique à celle qui le poussait à se rendre à Silversky ou ce qu'il en restait. Même s'il ne pouvait nier la possibilité évoquée par Kallista, il n'avait pas beaucoup plus d'espoir qu'elle de retrouver Cyloâne en vie si elle s'était trouvée à Silversky et si la ville avait été réduite en gravats fumants comme Windhowl. Mais à ce moment, il se disait que si Cyloâne était en vie, elle avait bien plus de ressource et de moyen de s'en tirer que lui. Au point où il en était, il pouvait tout aussi bien passer un peu de temps à s'assurer qu'aucune autre personne présente dans cercle ne se trouvait dans les environs.
- Voilà ce que je vous propose, car je n'ai pas l'intention de vous abandonner ici. Seulement, tout ce que nous en sommes, nous n'avons pas beaucoup d'espoir de retrouver ceux que l'on aime...
- Je...
- Laissez-moi terminer, la coupa-t-il. Je vais chercher dans les environs et observer l'océan, et appeler si cela s'avère utile. Dans moins d'une heure, il fera trop noir pour être vraiment efficace, même avec nos sorts de lumière. Alors nous retournerons dans les ruines de Windhowl pour chercher un moyen magique de nous rendre à Silversky, si cette magie fonctionne encore.
- Les ruines ?...
Enthymion se passa la main dans les cheveux tout poisseux d'avoir trop séjourné dans l'eau salée.
- Heu... oui. Windhowl a été détruite. De la même façon que ce cercle l'a été, j'imagine.
- Ma... Ma maison, fit Kallista d'un air penaud.
Enthymion haussa les épaules avant de se rendre compte que son geste ne pouvait pas être vu par son interlocutrice.
- Et la mienne aussi, finit-il par dire.
- Restez ici et reposez-vous. Je vais...
- Non ! Je vais vous aider. Si quelqu'un fait usage de magie non loin de moi, je peux le savoir.
Enthymion haussa de nouveau les épaules en maudissant, l'instant d'après, son geste.
- Heu... Si vous voulez. Faites attention à la falaise. Pas question que je retourne vous pêcher.
Kallista fit un sourire malgré sa condition et son moral et répliqua de la façon dont elle avait le secret :
- Pas question de me laisser repêcher par vous !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 31/1/2003 Ã 17:16:16 (#3142714)
Mais sans plus attendre, la suite...
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On la secoua doucement. Elle somnolait à peine. Elle ouvrit les yeux. Regardant autour d'elle, elle vit qu'elle n'avait pas quitté l'endroit où elle s'était endormie. C'était un cauchemar qui semblait vouloir prendre racine dans le réel. C'était le réel. Elle oublia un moment le décors sinistre qui l'entourait pour se concentrer sur la personne qui l'avait réveillé.
- Dame Cyloâne ? Appela l'homme.
- Oui, messire Kristen ?
L'Archer Royal et Grand Magistrat du Royaume la regarda d'un air triste.
- Vous avez demandé à ce qu'on vous réveille dans le cas où il se produirait quelque chose d'important, fit-il.
Cyloâne se releva et tressaillit de douleur.
- Ne bougez pas, lui intima Kristen en la repoussant doucement en position allongée.
La jeune femme regarda sa jambe droite, ou plutôt ce qu'il en restait. Elle avait été broyée sous les gravats, lors de l'effondrement d'une partie des geôles. Elle ne perdait plus de sang grâce à la magie, mais aucune magie ne pouvait lui restaurer les os réduits morceaux et elle souffrait atrocement. Sa discipline mentale était telle qu'elle pouvait oblitérer la douleur, mais un instant après son réveil, sa concentration était nulle. Elle reposa sa tête et se concentra pour reprendre le contrôle de son esprit. Lentement, ses idées redevinrent claires et ses souvenirs affluèrent.
Dès qu'Hoesh Lorkos avait disparu, Cyloâne avait senti gronder la colère des Khuméras et avait aussitôt ordonné, à ceux qui pouvaient l'entendre, de se mettre à l'abri dans les souterrains du palais. Un abri tout relatif, mais néanmoins le plus proche. Elle avait libéré Sephtès et Masquard du sort que leur avait fait subir Hoesh et c'est ainsi qu'ils avaient pu survivre, ainsi que Kristen et Casus. Les assistants d'Aloysius avaient aussi eu le temps de se réfugier dans les souterrains. Bon nombre de prisonniers avaient été sauvés également du fait de leur emprisonnement. Mais pour le reste du palais, le Roy, la Princesse, les membres du conseils, les gardes royaux, nuls autres n'avaient eu le temps de les rejoindre et Cyloâne n'avait pas pu utiliser ses dons pour les protéger. La pluie de feu et de pierre s'était abattue, ravageant le palais et probablement la ville autour. Les souterrains avaient failli s'effondrer totalement, mais seules quelques parties avaient été touchées. Cyloâne s'était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment.
Elle aurait pu faire usage de son pouvoir pour restaurer sa jambe blessée, mais avait préféré y renoncer, de peur d'attirer l'attention des Khuméras. Il valait mieux, pour le moment, qu'ils la croient morte. Elle se rappela la raison pour laquelle Kristen l'avait réveillé et demanda :
- Que se passe-t-il donc de si important ?
- Masquard souhaite passer à l'action et tenter de rejoindre la surface.
Cyloâne ne réagit pas spécialement à cette nouvelle.
- S'il le souhaite, fit-elle. Il faudra bien sortir d'ici à un moment ou à un autre.
Elle s'apprêtait à fermer à nouveau les yeux mais Kristen la regardait avec insistance.
- Autre chose ? Demanda-t-elle.
- Oui. A vrai dire, nous nous reposons un peu avant de commencer l'ouvrage et je voulais bavarder un peu avec vous.
- Bavarder ?... Ma foi, je n'ai rien de mieux à faire.
- Vous ne m'appréciez pas beaucoup n'est-ce pas ?
- Je n'apprécie guère les personnes qui tentent d'assassiner mes amis.
- Je me doutais que vous le saviez. Personne n'est au courant ici.
- Cela démontre un grand effort de clarté et de franchise de la part du Grand Magistrat de Goldmoon, fit Cyloâne d'un ton injurieux qu'elle ne se connaissait pas.
Kristen eut l'air encore plus triste.
- Vous savez, dame Cyloâne. Je regrette profondément mon geste.
- Ce n'est pas à moi qu'il fallait le dire.
Le Grand Magistrat hocha la tête.
- Oui. Mais il est possible que l'occasion de le lui dire ne se présente jamais. Alors je tenais au moins à le faire auprès de vous.
- Pour avoir l'âme apaisée avant le dernier combat ?
- Je ne vous savais pas si dure, dame Cyloâne. Vous aviez vous aussi l'âme d'un poète.
- Ceux qui espèrent assouvir les plus noirs aspects de leur personne dans le meurtre n'auront jamais mon respect.
Kristen se leva et fit quelques pas tout en restant à proximité. Il finit par se tourner vers Cyloâne, les yeux emplis de larme.
- J'avais espéré que je pouvais être pardonné pour ça.
Cyloâne soupira profondément, mais rassembla des forces pour élever la voix alors que la colère montait en elle.
- Vous avez tiré sur Jon, à son mariage et avez failli le tuer. Personne ne peut avoir de bonnes raisons pour faire ça. Que vous n'ayez jamais été pris est dommage. Mais quoi qu'il en soit, et vous êtes bien placé pour le savoir, vous auriez du être traduit en justice pour ça. Vous avez couvert votre attentat grâce à votre rang. Vous avez manipuler les enquêteurs et falsifier les preuves comme les indices. Si la justice de Goldmoon ne vous a pas jugé pour ça, vous savez aussi que ce n'est pas moi qui vous pardonnera !
Cyloâne reposa la tête sur son oreiller de fortune. Elle semblait épuisée par sa diatribe. Mais elle avait dit ce qu'elle avait à dire et pour elle la conversation était close. Kristen s'était néanmoins approché et agenouillé de nouveau auprès de la jeune femme. Elle trouva encore la force de faire un ample geste de la main et ajouta d'une voix plus faible :
- Voyez ou conduisent jalousie, pouvoir, ambition et désir. Les Khuméras sont les plus parfait représentants de nos qualités et de nos travers. Voyez comme vous êtes misérable devant eux...
Kristen s'en trouva piqué au vif. L'aspect la plus noble de sa personne se révolta contre cette idée. Il avait toujours été dominé par ses passions et celles-ci l'avaient conduit à commettre les pires erreurs. Son repentir était sincère et cette personne le lui crachait au visage. Il fut pris d'un violent désir de l'étrangler et d'en finir avec elle. Mais quelque chose l'arrêta. Il n'aurait en dire la raison. Il la vit ouvrir les yeux.
- Dites-vous bien, messire, que les Khuméras ne s'arrêteront pas comme vous venez de le faire.
Il resta interdit à contempler son regard. Plus que jamais il regrettait son geste. En ces temps de folie et de mort, il souhaitait plus que tout au monde demander pardon à la femme qu'il chérissait le plus et à celui qu'il avait failli tuer pour elle : Moire et Jon Abishaï. Il voulait vivre pour ça.
- Mer.. ci, balbutia-t-il avant de se lever.
Cyloâne le regarda s'éloigner pour commencer à organiser les travaux qui allait être nécessaire à leur libération, puis elle céda à l'épuisement.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sariel l'exaltée le 2/2/2003 à 18:59:52 (#3156043)
Par Wiz le 2/2/2003 Ã 22:14:57 (#3157341)
Vradesh était seul dans la gorge et le titan jeta un regard furieux sur lui. Le centaure était rapide, très rapide et lui échapperait facilement, encore une fois. Mais il devait faire comme si son ennemi avait une chance de l'attraper, pour l'attirer dans ce nouveau piège. Cela faisait trois fois que le centaure passait par cette gorge en espérant que leur piège soit au point. Il commençait à se demander si le titan ne finirait pas par s'en rendre compte. Il estimait que c'était le moment ou jamais. Mais précisément, à ce moment, le titan hésita. Avant qu'il ne commence à observer les alentours, Vradesh souffla dans sa corne de brume et hurla en se précipitant vers le titan. Cela ramena l'attention de celui-ci vers lui, mais lui attira immédiatement ses foudres. Les doigts du géant crépitèrent et tendant la main vers l'Elu de Bréhan, il déclencha une véritable pluie d'éclair. Mais Vradesh opposa la seule parade qu'il possédait, interposant sa longue épée entre lui et l'assaillant, il absorba la puissance de la foudre et d'un moulinet habile renvoya l'énergie destructrice à son expéditeur. Le titan dévia le puissant éclair d'un revers de la main et fonça sur Vradesh en brandissant un immense marteau. Le centaure fit immédiatement demi-tour et galopa à travers la gorge. Il dut faire un bond de côté pour éviter un coup de marteau qui fit trembler le sol et fissura la roche sur plusieurs dizaines de mètres de rayon. Zigzaguant pour dérouter son adversaire, il galopa de plus belle. Il s'assura que le piège était prêt et fit une brusque volte-face. Brandissant son épée, il hurla à la face du titan qui se dirigeait vers lui :
- Par Bréhan !
Il se précipita alors vers lui. Comme il s'y attendait, le titan eut un peu de mal à s'arrêter et à ajuster son coup. La marteau s'abattit juste derrière la croupe de Vradesh qui poursuivit sa charge, lui passant entre les deux jambes. Il imprima une large rotation de la lame pour atteindre l'une des chevilles du géant, entamant sa chair de plusieurs dizaines de centimètres, puis il continua sa course. Le titan, penché en avant et savamment touché mis un genou à terre. C'est à ce moment, alors que son dos était une cible privilégiée, qu'il reçut une immense roche sur le haut de la colonne vertébrale, projeté depuis le haut de la gorge par les alliés de Vradesh. Il émit à ce moment, le premier râle de douleur de cet affrontement. L'énorme rocher, plus gros que la tête du titan, et qui aurait tué n'importe quel humain, roula sur le côté. Le titan s'effondra face contre terre.
Vradesh avait stoppé et fait demi-tour. Il vit alors Krogwarl sauter du haut de la falaise en hurlant, l'épée pointée en dessous de lui, bien décidé à enfoncer les deux mètres d'acier dans le dos exposé du titan. Jack de Nosgoth et Kaïtal qui avaient aidé Krogwarl à basculer le rocher secouèrent la tête de dépit et se mirent d'accord pour descendre dans la gorge d'un signe de tête. Le vieux Guns, Mutterein, Guls, Kay Silverhand et quelques Skraugs de la garde d'élite des bréhanites-berserk sortirent de leur cachette pour foncer vers le géant abattu. L'épée dentée de Krogwarl atteignit sa cible. Ajoutée de la masse du demi-skraug, elle s'enfonça jusqu'à la garde non loin de l'emplacement du coeur. Mais le choc fut si violent que Krogwarl lâcha aussitôt prise et commença à rouler sur le dos du géant.
Alors que les autres bréhanites se bousculaient presque pour atteindre la main armée de l'ennemi afin de lui faire lâcher prise, Vradesh observait attentivement la scène. Il guettait le moindre signe de rémission du géant afin de pouvoir intervenir au meilleur moment. Mais la réaction de l'ennemi fut bien plus soudaine qu'il ne s'y était attendu. Le demi-skraug était tombé sur la gauche du géant et ce dernier l'avait littéralement écrasé avec sa main alors qu'il prenait appui pour se redresser. Il prenait également appui sur la main qui tenait le marteau géant et sur laquelle s'acharnaient les fidèles du dieu de la guerre. Entaillée de toute part, la main lâcha néanmoins le manche de l'arme pour balayer d'un geste rapide ses adversaires. L'un d'eux, agrippé sur le revers de la main alla se fracasser le long de la paroi rocheuse. Le titan, coincé entre les parois de la gorge, ne pouvait pas manoeuvrer aisément. Il se retourna tant bien que mal, heurtant de ses épaules les parois abruptes. C'est ce moment que choisit Vradesh pour charger. Il se lança au galop estimant qu'il n'avait qu'une unique petite chance d'en finir à cet instant. Le titan semblait sonné et ne regardait pas dans sa direction. Appuyé sur un coude, le dos allongé le long de la paroi et sur le sol, il tentait, de sa main libre, d'atteindre un point situé dans son dos. dans sa course folle, Vradesh sauta et grimpa sur lui, continuant à galoper l'épée brandie. C'est à ce moment, alors qu'il lui restait moins de vingt mètres à faire au galop sur la masse de chair et d'os instable de son adversaire, qu'il hurla :
- Par Bréhan !
Le titan choisit précisément ce moment pour relever brusquement la tête dans sa direction. Cette force s'ajouta à la force et la vitesse acquise par la charge du centaure et lui permit d'enfoncer sa propre épée, jusqu'à la garde, dans le front du géant. A l'instar de Krogwarl, Vradesh n'avait pas prévu de s'arrêter. Sous la puissance de l'impact, le géant bascula violemment la tête en arrière, catapultant littéralement le centaure au dessus de lui, à l'instant précis où ce dernier ne pouvait plus tenir la garde de son arme. Vradesh retomba une trentaine de mètre plus loin. Son corps n'était pas précisément adapté à ce genre d'acrobatie et il se brisa une jambe arrière après avoir touché le sol rocailleux et roulé dessus sur une dizaine de pas. Complètement sonné, il ne perdit pas conscience et entreprit de se relever, prêt à combattre jusqu'à son dernier souffle, une jambe en moins et à main nue s'il le fallait. Toutefois, c'est un ennemi inerte qui lui faisait face. Son sang coulait abondamment de l'avant et de l'arrière de son crâne, qui, dans le mouvement de recul s'était fracassée sur une roche pointue.
Il vit aussi qu'il n'était pas le seul survivant. Guns avait été écrasé contre la paroi. Krogwarl était invisible. Probablement mort sous le titan quand celui-ci s'était retourné, si la paume de ce dernier ne l'avait pas tué sur le coup la première fois. Mais deux des skraugs, Mutterein, Guls et Kay se relevaient péniblement, encore hébétés par ce qui venait de se passer. Kaïtal et Jack eurent tôt fait de rejoindre leur supérieur pour l'assister. Ils le soignèrent en employant leur magie. Vradesh pouvait à peine poser sa jambe par terre, mais il ignora vertement la douleur pour se rapprocher du cadavre du géant. Bien que supérieurement puissant, il n'en était pas moins épuisé et essoufflé. Il se hissa péniblement sur la tête du colosse pour lui arracher son épée et la brandit, s'arrosant du sang de son ennemis en criant à la victoire. Les derniers bréhanites présents crièrent à l'unisson.
Mais leur joie ne fut que de courte durée. La terre tremblait à nouveau comme sous les pas d'un titan. Un autre colosse apparut à l'entrée de la gorge et pointa son regard dans leur direction. Certains sentirent leur force et leur courage défaillir, mais Vradesh, même s'il en connaissait l'issue, n'avait plus le choix. Il hurla :
- Cette nuit sera celle du triomphe de Bréhan !
Et il se lança au galop malgré sa blessure, en direction de ce nouvel ennemi, finissant de piétiner son dernier adversaire, et fier de mourir au combat. Les bréhanites découragés avait entendu l'appel de la mort et ne pouvaient s'y dérober. Ils suivirent leur chef en courant. Mais une voix résonant fortement dans la gorge les stoppa tous dans leur élan :
- Repos les blaireaux !
Le titan qui, impassiblement, attendait la charge, orienta son regard vers le sommet d'une des parois de l'étroite passe rocheuse. S'y dressait un séraphe aux ailes blanches revêtu d'une robe noire.
- Qui ose ?! Tonna Vradesh en regardant également le nouveau venu.
Les autres bréhanites, intrigués, en firent autant. Le séraphe pointa un pouce dans sa direction pour se désigner :
- Moi ! Darsh ! Le plus beau et le plus puissant sorcier de Syl !
Les guerriers le regardèrent interloqués, mais Darsh poursuivit en pointant le titan du doigt :
- Vous avez eu votre part ! Celui-là est pour moi !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Ylithium le 3/2/2003 Ã 9:23:05 (#3159105)
Par Wiz le 3/2/2003 Ã 14:44:49 (#3161372)
Conscient de s'opposer à des semi-divinités, il n'en perdait pas moins espoir. Mais plus que tout, la vengeance était en lui. Ses yeux traversaient les distances et voyaient l'étendue du désastre. Et là où se trouvait son amante, Sariel, il n'y avait plus rien. C'est là -bas, au cercle de Windhowl, qu'ils avaient frappé en premier. Son homologue sylien, Gaalon Gwenir s'était trouvé là -bas aussi. Maintenant, la partie d'Enisyl qu'il avait détenu avait rejoins le sorcier angélusien. Abladagast détenait maintenant tous les pouvoirs de la servante de Syl, et il allait s'en servir. Il s'en servirait pour venger tous ceux qui était mort au cercle : Sariel sa bien aimée, Abishaï, Deirdre, Hiuross, Diom Sath, Tika, Milarepa, Gaalon, Katrina, Peste, Joe Silverhand, Ghim, Lunelys, Igdawon Melwen et Valou.
Il avait longuement étudié la course des titans. Ceux-ci n'avaient pas de plan et ne répondaient à aucune logique, se contentant d'exterminer ceux qu'ils rencontraient. Jusqu'à ce que l'un d'eux réagisse à la présence d'une force armée dans le nord : les bréhanites. Ils s'y rendit et alors que le combat durait depuis plus d'une heure et demi, le second titan présent sur Arakas avait entamé sa progression vers le nord. L'effort des bréhanites qui se croyaient sans doute seuls, avait permis au gros des forces de se regrouper.
Au nord-est, dans la forêt des druides, la majorité d'entre eux avait échappé à la destruction de leur cercle. Sylvanus, qui avait quitté Windhowl en compagnie de Cyric et de Gontrand, avait pour mission de rassembler les druides sous une bannière unique. Après l'assaut qui avait anéanti le siège de la communauté, les principaux membres du sentier des éléments, dirigé par Cyric, avaient récupéré les ingrédients et commencé les rituels nécessaires à l'invocation des forces élémentaires. De puissants élémentaires avaient répondu à l'appel, la force de chacun d'eux était capable de pulvériser Arakas en quelques heures. Ils constituaient, avec ceux qui les contrôlaient, la meilleures des forces de frappe.
Kevrold, le Prophète de la Redemption Noire, avait sollicité ses principaux suivants à Windhowl avant la catastrophe. Ils n'étaient qu'une poignée, mais Abladagast les avait prié de le rejoindre. Hélas, ils avaient rencontré l'un des titans et seuls cinq d'entre eux avaient pu lui échapper, dont Kevrold.
Layova et Sarthor s'étaient rendu à Silversky. Abladagast ne pouvait pas voir aussi loin, mais il devinait, à contempler la manière dont les Khuméras avaient attaqué, que la cité royale devait être en ruine. Il ignorait donc ce que l'effort de rassemblement des iagonites avait donné.
Quant à lui, il avait rassemblé les Syliens à Lighthaven, avant l'assaut du ciel. Gaalon avait donné les ordres nécessaires à ses ouailles pour qu'ils se mettent à son service et que tous viennent le rejoindre ensuite à Windhowl. Ils n'avaient pas eu le temps de répondre à cet ordre. Abladagast avait utiliser tout son pouvoir pour faire basculer les syliens présents dans le plan éthéré. Il n'en était ressorti qu'une fois à l'abri dans la vallée de l'ermite, lequel, malgré la situation, trouvait cette invasion fort inconvenante. La tournure du combat des bréhanites avait contraint Abladagast à déléguer un commando des meilleurs sorciers disponibles pour leur porter assistance. Il se demandait encore s'il avait eu raison d'en confier le commandement à l'imprévisible et indiscipliné Darsh. Mais peu importait le résultat de cet affrontement. L'attention du dernier titan d'Arakas serait retenue au nord lui laissant les mains libres pour organiser la suite de l'entreprise. Il ne souhaitait pas perdre le contrôle de la piétaille bréhanites, laquelle recevait des renforts arrivant de Stoneheim par bateau. Cette force, bien qu'elle se fut avérée inefficace contre les titans, constituait un atout. Abladagast était quelqu'un de calculateur, avant d'être un stratège et la disparition des sources de communication et la chute du pouvoir d'Artherk, leur laissait maintenant très peu de moyens d'agir. Dans le même temps, il se demandait vraiment si les Khuméras ne jouaient pas simplement avec eux et si leurs efforts allaient réellement apporter quelque chose. Mais cette pensée était une goutte de désespoir dans l'océan de sa colère. Même si tout était voué à l'échec, c'est en accomplissant sa vengeance qu'il devait agir.
Il bascula sur le plan éthéré pour se jouer des règles de la gravité, et descendit de la montagne pour rejoindre ses troupes. Il réapparut au milieu de celles-ci. Cette faculté lui était devenue plus naturelle depuis que la totalité de l'être qu'avait été Enisyl était en lui. Il se demandait d'ailleurs si cela n'influençait pas sa manière d'être et de penser. Mais il ne se sentait pas tellement changé. Les syliens lui jetèrent un regard un peu étonné. Parmi eux se trouvaient ses propres fidèles. Abladagast n'avait rien d'un élu conventionnel. Il révérait Syl comme déesse absolue de la magie et se fichait pas mal de son origine. Dans les rangs syliens se mélangeaient, malgré leur caractère et leurs différences, des personnes très différentes aussi bien humaine que Séraphe affiliée à Ogrimar ou Artherk indifféremment. Ce qui comptait pour lui était la diversité de la magie mais aussi la diversité de son usage. C'est ainsi qu'il avait convaincu de puissants sorciers ogrimariens à le rejoindre. Missmite et Asmodée faisaient partis de ceux-là . C'était ce qui avait été le moins supporté par les suivants de Gaalon à ses débuts. Mais Gaalon proposant des méthodes parfois discutable, le culte tout entier s'était retrouvé un peu hagard. Il ne faisait aucun doute que, malgré ses origines et la façon dont il avait volé le pouvoir d'Enisyl, Abladagast se trouvait être maintenant le plus digne représentant de la Déesse. Finalement, les syliens ne s'étaient retrouvé séparé que pour de fausses raisons. Ils s'étaient toujours bien entendu. Fizban, qui avait rejoins Abladagast n'avait jamais cessé de voir ses anciens amis. Certains en revanche, supportaient mal, et supporteraient mal, sans doute, cette nouvelle situation.
- Ablamachin ! Fit une voix de femme.
Le regard de l'Elu se tourna vers Taxa, mais il resta indifférent devant son air agacé.
- Que veux-tu, Taxa ? Lui dit-il.
- Où sont Deirdre et Kallista ? Demanda-t-elle d'un ton péremptoire.
- Kallista est en vie, répondit Abladagast d'un ton neutre. Elle se trouve non loin de Windhowl en compagnie d'Enthymion de Bryl. Deirdre est morte, ainsi que tout ceux qui étaient présents au cercle. Seule Kallista en a réchappé.
Taxa ne sut quoi dire. Un mélange de tristesse et de soulagement envahit son coeur. Le sorcier angélusien se fichait pas mal des états d'âmes des fidèles de Syl. Il avait besoin de personnes fortes et sûres d'elles. Il avait expliqué dans les moindres détails tout ce qu'il avait vu sur Arakas mais aussi que le pouvoir des pierres de destinée avait été aboli. Il n'avait pas l'intention de s'embarrasser de personnes inutiles se complaisant dans le désespoir et la tristesse. Mais en même temps, il avait besoin d'un certain effectif et toute aide, même mineure, était la bienvenue. C'est ce qui le poussa à ordonner :
- Taxa. Tu vas aller à la rencontre de Kallista. Je pense que tu es à même de lui annoncer la nouvelle et de la ramener ici. Si Enthymion le souhaite, il pourra nous rejoindre aussi. Va !
Contrairement à ce qu'il se serait attendu, Taxa s'en alla, obéissant sans un mot. Il se prit à penser qu'à une ou deux seconde prêt, Taxa lui aurait probablement demander l'autorisation d'accomplir la même chose. Il chercha un homme du regard.
- Wolvy, appela-t-il lorsqu'il le trouva. Je veux que tu sortes sur Arakas. Formes trois groupes pour explorer les zones détruites et leurs alentours. Ramènes les survivants ici. Le premier titan vient d'être vaincu par les bréhanites et le second est occupé dans la même zone. Vous devriez avoir le champ libre. En cas de confrontation, pas de repli vers cet endroit. Vous brouillez les pistes, ou vous mourrez.
Le paladin avait noté les différentes explications. Et commença à faire une sélection mentale de ses équipiers. Abladagast s'adressa plus généralement à tout le monde :
- Syliens ! Bientôt, peut-être, nous quitterons cette terre pour rejoindre notre déesse. Nous sommes détenteurs de ses secrets et nous savons nous en servir. Les khuméras sont des étrangers, des ignorants. Ils ne sont pas invincibles, même si je ne peux pas dire avec certitude si nous sommes réellement en mesure de les affronter. Aussi nous nous battrons, sans savoir. J'attend de vous que vous soyez conscient que seul un travail d'équipe est susceptible de venir à bout de ces monstres. Pas d'individualisme, ni d'initiative douteuse. De la discipline, du sang froid et du courage. Je vais entrer en contact avec les Druides. Ils ont massé une force importante au nord-est et nous devons songer à établir des voies de communications nouvelles pour créer nos alliances. Ceux d'entre vous qui ont été désigné pour accomplir notre grand rituel doivent le terminer au plus tôt. Je vais revenir avec des druides qui seront nos contacts. A bientôt.
Sans autre forme de procès, Abladagast bascula dans le plan éthéré. Si les distances ne changeaient dans cet univers décalé, certaines règles de la physique s'y trouvaient abolies. Il pouvait aussi considérablement abolir les distances physique en s'enfonçant dans l'Ether profond. Mais cette pratique était désavantagée par l'écoulement du temps qui était beaucoup plus lent que dans le plan réel. Mais avec de la pratique, l'Elu de Syl pouvait optimiser ses voyages éthérés pour se déplacer plus vite que dans la réalité. L'autre avantage indéniable était qu'il passerait inaperçu aux yeux des Khuméras. Il pourrait bientôt atteindre les druides, puis rejoindrait les bréhanites et son commando de sorcier. Il avait le moyen de lier par télépathie un grand nombre de personne et cette faculté allait très vite se révéler indispensable. Tout en se déplaçant le plus vite possible vers le nord est d'Arakas, son coeur pétri de vengeance commençait à entrevoir sa future satisfaction.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Katrina le 3/2/2003 Ã 17:23:33 (#3162625)
Quelle classe, quelle prestance, quelle assurance ! :amour:
Althéa est sauvée, maintenant qu'il est là ! :amour:
Par Wiz le 3/2/2003 Ã 19:17:59 (#3163556)
Elle sentit un léger souffle d'air sur son visage, comme celui qui se produit lorsque quelqu'un se déplace à proximité de soi. Elle prit connaissance de ses perceptions immédiates, lesquelles lui indiquaient qu'elle était étendue sur un sol rocailleux et qu'elle avait, cette fois, le contrôle de son corps, comme en témoignait le fait d'avoir amener sa main à son visage. Elle se sentait apaisée et surtout, elle ne portait aucun stigmate physique de sa douloureuse expérience. C'était avant d'ouvrir les yeux. Un feu de camp brûlait non loin d'elle et une silhouette familière était assise à côté d'elle.
- Hoesh, fit-elle, étonné elle-même que sa propre voix réagisse enfin à sa volonté.
Le sus-nommé sourit légèrement. Elle l'avait aimé et maintenant le haïssait. Mais il l'avait sauvé, il avait répondu à son appel, et elle ne savait trop quoi penser de lui présentement.
- Tu te réveilles enfin, répondit le séraphe.
Elle regarda tout autour d'elle, souhaitant autant que possible éviter le regard charmeur de son supérieur. Ils se trouvaient dans une grotte. La fumée dégagée par le feu de camp roulait sur le plafond mais s'éloignait. L'endroit était vaste et humide. Elle ne le reconnut pas.
- Ou sommes-nous ? Demanda-t-elle.
- Dans les cavernes de Lighthaven, répondit aussitôt le Primus.
Elle le regarda d'un air étonné. Si elle avait eu à fuir la cité Royale, elle ne serait pas venue ici. Mais comme s'il avait deviné, à son air, les questions qu'elle se posait, il poursuivit :
- Je voulais te mettre à l'abri chez une amie, mais à peine étais-je arrivé à Lighthaven que les Khuméras ont donné l'assaut. Je me suis réfugié ici.
- L'assaut ? S'étonna-t-elle.
- Lighthaven n'existe plus. Ce n'est plus qu'un monceau de gravats fumant.
- Mais...
Hoesh Lorkos se leva soudain. Prononçant quelques incantations rapides, il provoqua l'apparition d'énormes flammes qui brûlèrent et repoussèrent les rats qui se trouvaient dans les environs immédiats. Le séraphe n'ignorait pas que la faim les poussait à attaquer le moindre visiteur. Mais après le déluge de feu, ils se tenaient à une distance raisonnable avant de se décider à revenir. Après sa démonstration de force face au règne animal occupant ces lieux, Hoesh s'assied à nouveau à côté de Talona.
- Depuis combien de temps sommes-nous là ? Le questionna-t-elle.
- Environ trois heures. L'entrée de la caverne s'est effondrée derrière moi.
Une foule d'autres questions se pressaient aux lèvres de la séraphe, mais elle ne savait trop dans quel ordre procéder. Finalement, considérant qu'elle avait sans doute très largement le temps de les poser, elle essaya de les ordonner un peu. Hoesh attendait visiblement qu'elle parle.
- Racontes-moi ce qui s'est passé. Je ne comprends plus rien à cette situation.
- Je pensais que tu pourrais m'éclairer sur le sujet. Après tout tu as hébergé Ombre Fourbe.
Talona fit la moue. Ce souvenir la hanterait jusqu'à la fin de ses jours. Il s'agissait là de sa plus terrible expérience. Etre trompée, humiliée ou manipulée par Hoesh n'était rien à côté de se retrouver la marionnette de cet horrible Khuméra. Elle secoua la tête en guise de réponse.
- Bien, fit Hoesh. Voilà ce que je sais. J'ai répondu à ton appel au secours en me téléportant à côté de toi. Je t'ai trouvé dans la salle de torture du palais et je t'ai soustrait à tes ravisseurs, des sélénites. Seulement j'ignorai qu'Ombre Fourbe était en toi et qu'un contact avec moi le libérerait. Ensuite, je t'ai amené à Lighthaven pour constater que mon amie avait disparu. Je t'ai donc emporté avec moi sur ses traces et à ce moment j'ai entendu les Khuméras. Je me suis douté de ce qu'ils préparaient. J'étais à peine sorti de la ville quand une pluie de pierre et de feu a tout dévasté. J'ai pu me réfugier in extremis dans ces grottes alors que le feu s'intensifiait, mais l'entrée de la caverne s'est effondrée sous le choc juste après mon passage. Depuis, j'ai établi un campement ici et attendu que tu te réveilles.
Talona avait écouté avec attention pour tenter de savoir quelle pouvait être la part de vérité et de mensonge dans ce récit. Car pour elle, il ne faisait aucun doute qu'il mentait. Il mentait toujours.
- Racontes-moi ce qui s'est passé, dit Hoesh. Je suis sûr que tu sais pourquoi les Khuméras ont attaqué.
Il n'avait pas le ton autoritaire qu'il utilisait habituellement. Talona ne put s'empêcher de le trouver changé.
- Je pense savoir en effet, répondit-elle en acquiesçant de la tête.
Elle voulut se relever, mais provoqua une douleur intense et retomba aussitôt en position horizontale, le souffle court.
- Tu ne devrais pas bouger encore. Tu n'es pas complètement remise du traitement infligé par Félomes et Ombre Fourbe. Ton corps est intact mais ton esprit n'est plus en phase avec lui. Ta douleur est psychosomatique.
Talona mit du temps à comprendre ce que cela pouvait bien signifier. Elle en déduisit que, malmenée trop longtemps par la souffrance que lui infligeait Félomes et l'état de conscience dans lequel l'avait maintenu Ombre Fourbe, elle avait été affecté au point que son propre esprit induise, par habitude, les douleurs infligées à son corps. C'était une forme de folie. Refusant de montrer davantage de faiblesse, elle se força de nouveau à se lever. Souffrant alors que son corps n'avait aucun mal, elle serra les dents, le temps pour elle de prendre une position assise, en face du Primus. Une fois immobilisée, elle n'avait plus de douleur. Elle entreprit de faire son rapport :
- J'ai observé, et surtout écouté, Abishaï et Cyloâne. En fait, ils organisaient une réunion des supérieurs de tous les cultes. Cette réunion avait lieu depuis des heures quand Ombre Fourbe arriva. Il m'avait vu moi, mais pas ceux qui étaient présents au cercle. D'après ce que j'ai compris, Cyloâne les protégeait du regard des Khuméras. J'ai... J'ai été trompée par Fourbe. Il avait pris ton apparence. Et en me touchant, il prit le contrôle de mes sens et entendit à son tour la conférence. Ils complotaient contre les Khuméras et avaient l'intention de s'unir. Fourbe est intervenu au milieu de leur débat. Malgré ses pouvoirs, il a été vaincu et son esprit s'est retrouvé dans mon corps. Il me contrôlait et m'a utilisé pour tenter de monter la royauté contre l'alliance des cultes mineurs. Prisonnière de mon propre corps, je ne pouvais rien faire et rien dire. Abelorn m'a fait torturé par Félomes... pour le plaisir. Je ne me souviens plus de grand chose à ce moment car la souffrance était vraiment intense...
Hoesh l'écoutait impassiblement. Son rapport était terminé. Il se leva et observa les environs à la lumière du feu de camp. Les rats n'osaient pas approcher. Puis il se tourna vers Talona, la regardant avec intensité, un sourire sadique aux lèvres.
- Bien, puisque tu es réveillée et en pleine possession de tes moyens, nous allons explorer notre nouvelle maison.
Talona le regarda de travers.
- On ne sort pas ?
Hoesh haussa les épaules :
- Tu peux toujours essayer. Mais les Khuméras ont du détruire toutes les cités et tous les cercles de pierre. Les moyens magiques de déplacement sont probablement réduit à néant. Les sylphes ont disparu. Bref, nous sommes coupé de tous.
Talona ricana :
- Tu te fiches de moi ! Même s'il y a plus de magie, tu peux sortir d'ici quand tu veux.
Hoesh se contenta de reprendre arme, bouclier et casque sans dire le moindre mot. Talona n'eut d'autre choix que de se lever. La douleur était toujours présente à chacun de ses mouvements, mais partout où elle la ressentait, il n'y avait rien. Ses vêtements était en lambeau, mais pas au point qu'elle se trouve indécente. En revanche, elle n'avait plus ni arme, ni armure.
- En effet, finit par dire Hoesh. Je peux m'en aller d'ici quand je veux. Mais mon amie s'y trouve également. Je l'ai pisté jusque là . Elle y a été emmené de force par plusieurs bréhanites. Je ne partirai pas sans leur avoir repris.
Talona ne savait pas de qui il parlait. Le Primus avait eu tellement d'amante, et il pouvait avoir des relations tellement complexes avec elles qu'il se demandait ce que celle-ci avait de spécial pour qu'il y tienne ainsi. Mais Talona ne suivait pas le Primus par obéissance. Elle escomptait toujours le faire payer pour son humiliation et ce déchaînement des Khuméras était peut-être la chance qu'elle attendait depuis des années.
Alors qu'ils commençaient à s'enfoncer dans le réseau de caverne, Hoesh déclara à sa compagne :
- Tu sais, Talona. Ombre Fourbe avait vraiment été réduit a peu de chose. Il se fichait de monter la Royauté contre les autres cultes, ce qu'il souhaitait c'est attirer l'attention des siens et la mienne.
- Comment sais-tu cela ?
- C'est lorsqu'il s'est libéré que les Khuméras ont déclenché l'attaque.
- A t'entendre, on dirait presque que tu es satisfait de tout ceci, ironisa l'espionne des ogrimariens.
Talona, à qui Hoesh tournait le dos, ne vit pas le sourire de son supérieur.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sariel l'exaltée le 3/2/2003 à 19:20:06 (#3163571)
Bon, la suite quand même va! :)
Par Wiz le 3/2/2003 Ã 22:35:40 (#3165022)
- Ce n'est pas la peine de me regarder comme ça, déclara la Chantelame de Bréhan. Même si c'est à moi que vous devez d'être ici, dites vous bien que ce ne serait pas vous si vous n'étiez pas l'amante secrète d'Hoesh Lorkos.
- Comment l'avez-vous appris ? Demanda la jeune magicienne d'un ton neutre.
- C'est mon mari qui me l'a dit. Votre comportement lui avait paru suspect au sein des syliens depuis quelques mois. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.
Evelys commençait à comprendre ce que Moire comptait faire, mais sa motivation la dépassait.
- Il vous aime, n'est-ce pas ? Interrogea Moire.
- Oui, fit la magicienne en baissant la tête.
Elle se concentra sur son bol de soupe.
- Ce qui ne signifie pas grand chose, somme toute, ajouta la guerrière.
- Il est sincère, clama Evelys.
- Oh, je n'en doute pas. Je crois bien que je n'ai jamais vu quelqu'un faire preuve d'autant de sincérité et de conviction. Mais quant à savoir combien de temps ça dure, c'est autre chose.
- Ce n'est pas ce que vous croyez.
Moire éclata de rire. Evelys l'observa un peu vexée par son attitude. Elle n'avait pas pour habitude de mentir ou d'être ironique.
- Mais il n'est peut-être pas ce que vous croyez, très chère, finit par rétorquer Moire.
Evelys eut l'air surprise. Elle décida de ne pas répondre. Sa soupe semblait moins brûlante et décida de la goûter pour se donner une contenance.
- Mais ne vous inquiétez pas, reprit la Chantelame. Si j'ai ce que je veux, vous vous en sortirez vivante.
- C'est-Ã -dire ?
- Le problème est que ça ne dépend pas que de vous... mais aussi de ce que lui fera. Je pense que vous serez assez sage pour ne pas risquer inutilement votre vie.
- Ca pourrait être une bonne idée pour sortir d'ici, fit la prisonnière d'un ton moqueur.
- J'en doute fortement, conclut Moire.
Voyant qu'Evelys ne semblait pas comprendre ce qu'elle venait de dire, Moire poursuivit :
- Pendant que vous étiez inconsciente, la face du monde a changé. Nous avons senti la terre trembler et les Khuméras ont parlé. Ils ont décrétés que les humains étaient condamnés et ont annoncé leur destruction. Nous ne savons pas trop ce qui s'est passé, mais il y a eu de fortes vibrations. Depuis, nos pierres de destinées sont devenues ternes.
Sur ces mots, Evelys posa son bol à terre et regarda sa pierre de destinée qu'elle portait en pendentif. Elle n'y vit pas l'éclat habituel. Son regard croisa celui de Moire qui lui fit un sourire macabre.
- Alors, si vous voulez, on pourra tester.
Mais, Ã la surprise de Moire, Evelys changea totalement de sujet :
- Pourquoi voulez-vous le tuer ?
- Pourquoi ?! Parce qu'il m'a manipulé et humilié. Parce qu'il m'a forcé à faire des choses que je ne voulais pas, en menaçant mes amis, en menaçant mon aimé, en menaçant tout ce que j'avais de cher. Parce qu'il ne mérite pas de vivre, car il n'est qu'un monstre voué à faire le chaos, à provoquer la souffrance. Parce qu'il a créé un être qui a tué Garmion. Parce qu'il a trompé tout le monde y compris les siens. Parce que je le hais !
Evelys la regarda tristement. Elle comprenait la souffrance de cette femme. Elle-même n'était pas perverse ou mauvaise. Elle comprenait qu'Hoesh puisse inspirer un tel dégoût, une telle haine. Mais en même temps, elle savait qu'il ne pouvait en être autrement. La nature du Primus Chaosium était de personnifier cette haine et le chaos émotionnel qu'elle engendre. C'était comme si Hoesh Lorkos n'était qu'une force de la nature... mais de la nature humaine. Elle pouvait peut-être le tuer, mais cela changerait-il vraiment les choses ?
Moire s'était un peu calmée après sa diatribe. Un homme s'approchait d'elles deux. Il faisait assez de bruit pour que Moire l'ait remarqué mais elle ne se tourna pas et continua à parler à Evelys.
- Ce que font les Khuméras ne semble pas vous inquiéter. Vos amis ont peut-être péri.
- C'est possible, répondit la magicienne d'un ton neutre.
- Moire ? Appela la voix de l'homme.
La Chantelame se retourna.
- Nous sommes inquiets. Nous devrions y aller. Nous n'avons plus de nouvelles de personne, nous n'entendons plus les voix.
Moire toisa Mimetis d'un air sinistre.
- C'est peut-être parce qu'il n'y a plus personne à écouter. Nous resterons là Mimetis.
- Soit raisonnable Moire. Hoesh ne viendra plus maintenant. D'autant que nous ne savons pas ce qui se passe.
- Hors de question ! Cria Moire. Nous irons jusqu'au bout. Il viendra, j'en suis sûre.
Mimetis haussa les épaules. Il bouillait intérieurement mais n'en montrait rien. Il fit demi-tour et se retira.
- Votre haine vous a transformé, dame Moire. Je suis surprise que Jon n'ait pas cherché à juguler cette haine.
Moire la foudroya du regard et se retint de la frapper. Elle acceptait difficilement le comportement d'Evelys. Elle ne comprenait pas pourquoi elle paraissait si sereine. Elle n'avait rien des femmes que fréquentait habituellement Hoesh. La jeune magicienne soutint le regard de la guerrière. La chaîne qui reliait son poignet à la base du mur de la grotte était assez longue pour porter le bol de soupe à ses lèvres, mais pas assez pour qu'elle puisse se lever. Cette installation avait visiblement été faite pour elle. Cette chaîne spéciale conçue dans les forges royale à la demande du paranoïaque Abelorn, annihilait ses pouvoirs magiques. Le ciment qui maintenait le lien métallique était récent. Ce projet d'enlèvement avait été savamment préparé.
- Oui, je suis haineuse, déclara Moire en mettant fin à ce duel psychologique.
Elle se leva et se retira. Un peu plus loin, un campement était dressé. Dampa montait la garde. Il n'y avait qu'une unique entrée à cette portion des cavernes. Mimetis faisait cuire un peu de viande au dessus du feu, mais les deux autres bréhanites, Chewbacca et Huor, dormaient à poing fermé. Cela faisait des heures qu'ils étaient là , et ils avaient tous un peu perdu la notion du temps. Un peu plus de trois heures les séparaient du moment où les Khuméras avaient annoncé leurs intentions. Moire se demandait vraiment si Mimetis n'avait pas raison, mais ses doutes ne durèrent que quelques secondes. Dampa venait vers elle en indiquant, par geste, que quelqu'un approchait. Mimetis fut aussitôt debout et secoua les deux dormeurs. Ils s'éveillèrent sans bruit, habitués et entraînés à être opérationnel en très peu de temps. A peine trente secondes après le début de l'alerte silencieuse, ils étaient tous sur le pied de guerre. Moire s'était reculée pour se rapprocher d'Evelys. La magicienne tira un peu sur sa chaîne pour voir ce qui se passait, car elle n'avait pas un angle suffisant pour embrasser du regard toute la scène.
Nonchalament, Hoesh Lorkos, parut dans la lumière du feu de camp. Il était suivi de Talona de Vir dont la tenu était dans un état lamentable.
- Bien le bonsoir, commença le séraphe avec désinvolture. Je vois que j'étais attendu.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 4/2/2003 Ã 12:43:47 (#3167848)
Moire était visible, et Hoesh ne pouvait pas manquer de l'avoir vu, mais il ne semblait pas s'adresser particulièrement à elle :
- Quel accueil. Je venais seulement rendre visite à une personne de connaissance, pas me battre.
- Tu as pourtant choisi de ne pas venir seul pour ta visite, fit Huor.
- Il aurait été discourtois de venir mal accompagné, ricana Hoesh.
Talona se trouvait derrière Hoesh et ne l'avait pas vu se préparer pour cette rencontre. Elle se demandait s'il avait un plan d'action. De cette situation, elle déduisit qu'il ferait appel à son mystérieux pouvoir ou à la puissance du Chaos. Elle pestait intérieurement de ne pas avoir d'arme. Elle était la mieux placer pour agir, mais n'avait aucun moyen de lui porter un coup suffisamment déstabilisant.
- Comme toujours, tu es bien sûr de toi Hoesh, clama Moire depuis sa position.
- Oh, ma chère Moire, fit Hoesh sur le ton largement ironique de la surprise.
- Assez de salamalecs, Hoesh. Tu sais que je peux te faire plier le genou. Tu sais que je peux te tuer !
- Oui je le sais, admit le séraphe d'Ogrimar à la surprise générale.
Talona, en plus d'être surprise, était étonnée de la sincérité de son supérieur. Elle qui savait combien il pouvait si facilement mentir se surprit à douter un moment de la possibilité qu'il soit vraiment impuissant.
- Explique nous tout Hoesh. Explique nous ce qui se passe et pourquoi tu ne peux plus rien y faire ! Ordonna Moire.
Evelys apercevait à peine Hoesh de l'endroit où elle se trouvait. Un pan de stalagmite lui bouchait la vue. Moire n'était pas loin d'elle, une arme dégainée et pointée dans sa direction. Mais Hoesh souriait sous son heaume et il le montra rapidement à tous en l'ôtant. Les bréhanites étaient sur le qui-vive mais n'attaquèrent pas. Il jeta à terre le casque grimaçant, ce qui fit résonner un tintement sonore dans les cavernes. Puis il s'assit exactement à l'endroit où il se trouvait tout en se débarrassant de son bouclier. Talona décida de ne pas bouger. Les bréhanites restèrent debout, prêt à agir.
- Je sais que tu détiens Evelys, commença Hoesh, et que tu pourrais la tuer. Le pouvoir des pierres de destinée a été aboli.
Plusieurs petites exclamations d'étonnement se firent entendre.
- Continues, insista Moire. Dis-nous pourquoi les Khuméras ont attaqué.
- Les cultes se sont unis contre eux et Ombre Fourbe en a été le témoin. Il a alerté Sheitan et ce dernier a du conclure à une menace. Les Khuméras ont donc décidé d'en finir.
- Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Demanda la Chantelame.
- Ils ont détruit Lighthaven, j'en ai été le témoin. Mais j'imagine qu'ils ont détruit toutes les cités, les cercles et les sylphes. Aboli tout moyen de se préserver, de se déplacer magiquement et de communiquer.
A chaque annonce, les bréhanites semblaient atterrés, même s'ils émettaient beaucoup de réserve à croire Hoesh Lorkos, ses mots avaient l'accent de la vérité. Beaucoup d'éléments corroboraient ce qu'il racontait.
- Pourquoi auraient-ils fait cela ? Questionna Moire.
- Pour nous empêcher de nous réorganiser et de nous défendre, pour mieux nous anéantir. Mais en réalité, si j'ose dire, ce n'est qu'un jeu pour eux. Ils ont décidé de limiter leurs capacités pour le rendre plus attrayant, car ils ne leur faudraient guère plus d'une pensée pour que l'homme n'ait jamais existé.
- C'est impossible, rétorqua la guerrière. Si nous disparaissons, ils disparaîtront aussi. Ce serait du suicide que de détruire leur géniteur.
Hoesh éclata de rire et son rire à la fois sinistre et moqueur provoqua un long et inquiétant écho dans le réseau de caverne.
- Je peux savoir ce qui t'amuse, Hoesh ? Dit Moire.
- Mais voyons. Il n'y a que l'homme dans son arrogance pour croire que les Khuméras sont ses créations. Personne ici n'a envisagé qu'ils pouvaient être indépendants de nous ? En tout cas, que ce fut le cas ou non, cela n'est plus. Ils ont modifié la notion fondamentale de réalité pour se rendre autonome et tout puissant. D'aucun dirait sans doute qu'ils ont triché. Mais le fait est qu'ils sont, et que nous avons cessé de leur être essentiel le jour où ils ont débarqués chez nous, le jour où cette brume - en désignant le sol de la caverne qui était recouvert de cette brume éternelle - a envahit tout Althéa.
- Mais... Pourquoi nous auraient-ils laissé en vie à ce moment ?! Cria Moire.
- Un humain se préoccupe-t-il des fourmis qui vivent à ses pieds ?
- Mais pourquoi nous tuerait-ils aujourd'hui ?
- C'est une leçon, Moire. Un leçon d'humilité. Une leçon d'obéissance. L'ultime punition de celui qui pense être le maître alors qu'il n'est rien. Ce pourrait être la leçon de l'Haruspice, mais non. C'est la leçon des Khuméras et le prédicateur infâme, s'il arrive un jour à pénétrer cette réalité, n'aura plus rien à démontrer ou à prouver. Qui sait si ce n'est pas lui, l'ultime Khuméra. Mais quoi que soit cet hypothétique avenir qu'il nous réservait, nous avons déjà été jugé et condamné. Comme un homme détruirait une fourmilière qui dénature son parterre de fleur, le Khuméra écrase la vermine humaine dont les agitations l'ont lassé...
Hoesh n'eut pas le temps de poursuivre que Mimétis s'était jeté sur lui après avoir jeté son arme de côté. Il envoya un coup de poing ganté de fer au séraphe qui bascula en arrière. Le Chien de Guerre de Bréhan se plaça sur lui et lui asséna coup de poing sur coup de poing. A chaque fois la tête d'Hoesh allait heurter violemment le sol.
- Tu mens, pourriture ! Tu mens ! Je vais te faire avaler tes mensonges insipides sale oiseau de malheur ! Hurlait le guerrier.
Huor avait décidé de laisser faire. Mais Dampa et Chewbacca obéirent à l'injonction de Moire qui leur demandait de le stopper. Même à deux, ils eurent peine à dominer la force de Mimétis. Hoesh Lorkos gisait à terre dans une mare de sang. Talona qui n'avait pas esquissé un geste pendant l'assaut lorgnait sur l'arme de Mimétis qui se trouvait non loin de son supérieur. Elle croisa alors le regard méfiant d'Huor qui s'était approché pour la ramasser. Huor se replaça ensuite et surveilla les deux séraphes. Hoesh Lorkos commençait à s'agiter. Péniblement, il se remit en tailleur. Son visage était en sang, méconnaissable, mais ses traits se recomposaient à toute vitesse. Mimétis avait cessé de résister à ses amis, mais tous s'étaient figés devant le phénomène. Il ne fallut guère plus de trente secondes à Hoesh pour reprendre son aspect initial à ceci prêt que son visage et ses vêtements restaient couvert de son sang.
- Je ne mens pas, dit simplement le Primus Chaosium comme si rien ne s'était passé. Vous avez toujours eu peur que cela soit vrai, qu'il n'y ait aucun moyen de lutter contre eux. Que vous acceptiez ou non la vérité, rien n'y fera. Ils sont les plus forts et nous ne sommes rien.
- Nous ne sommes pas encore mort ! Tonna Moire. Dis-moi quel rôle tu as joué dans toute cette affaire !
- Rien de plus que ce que l'histoire raconte. J'ai volé le pouvoir de Cyloâne et j'ai manipulé Jon Abishaï pour augmenter les probabilités de réussite des Khuméras. Ils ont fait le reste. Ils seraient arrivé à leur fins sans cela.
- Mais pourquoi ?! Bon sang, pourquoi ?! A Quoi cela pouvait te servir que les Khuméras deviennent les Maîtres ?!
Hoesh ricana :
- J'aime beaucoup leurs enseignements.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 4/2/2003 Ã 17:16:18 (#3169989)
- Maintenant, puis-je te dire pourquoi personne ne me tuera ici ? Fit Hoesh.
Les regards devinrent suspicieux. Moire décida de ne pas changer d'attitude.
- Tu n'as rien à m'apprendre sur ce point, car tu te trompes. Tu es venu ici pour mourir. J'ai juré que tu rendrais ton dernier souffle ici.
- Certes, continua Hoesh, mais ce faisant tu te priverais d'un Maître du Revatam, peut-être le seul ayant échappé à ce cauchemar...
- Tais-toi ! Ordonna Moire.
- Le seul, poursuivit Hoesh ignorant la guerrière, qui représente un espoir en ce monde. Serais-tu donc prête à compromettre l'espoir de l'humanité pour ton mesquin désir de vengeance...
- LA FERME ! Hurla la Chantelame.
Hoesh se tut et sourit. Le sang qui le recouvrait commençait à sécher et à lui donner un aspect encore plus sinistre. Dampa hocha brièvement la tête avant de parler :
- Nous ne pouvons pas négliger cet aspect des...
- Taisez-vous tous ! Vociféra Moire. C'est un manipulateur. Il n'y a pas la moitié de ce qu'il dit qui soit vrai. Il voudrait se rendre indispensable pour qu'on ne le tue pas, mais c'est un menteur ! Un menteur !
- Dans la mesure, reprit Hoesh, où tu mettras des années à savoir si j'ai dit ou non la vérité, il m'est égal que ma vie se termine là .
- Des années ? S'étonna Huor d'Averam. Qu'est-ce que c'est que ces salades encore ?
- Au cas ou vous ne le sauriez pas, précisa le séraphe, je vous rappelle que vous êtes ensevelis.
- Ensevellis ? S'exclamèrent les autres bréhanites.
- L'entrée de la grotte s'est effondrée derrière moi sous le feu nourri des Khuméras, expliqua le Primus. Au mieux plusieurs dizaines de mètre de roches instables nous sépare de la sortie, au pire...
Il resta évasif, laissant imaginer l'excavation nécessaire à la percée d'un tunnel. Cependant, Mimétis éclata de rire.
- Tu nous prends pour des imbéciles Hoesh ? Tu crois peut-être que l'on va avaler ton boniment. Nous avons des parchemins pour nous évader d'ici.
- C'est toi qui me prends pour un imbécile, fit Hoesh après avoir profondément soupiré de dépit. Je ne serais jamais venu ici de cette façon si je n'étais pas sûr d'obtenir votre complète collaboration.
- Quelle arrogance ! Lança Moire. Tu es vraiment fidèle à toi-même. Mais soit, nous allons vérifier tes dires un à un. Tu ne bouges pas d'ici.
- Je n'en ai pas l'intention, répliqua Hoesh d'un ton moqueur.
Moire ignora sa remarque et se tourna vers Chewbacca.
- Chewbacca, rends-toi à l'entrée de la caverne et vérifie ses dires, puis revient nous voir immédiatement.
Le guerrier, qui avait lâché Mimétis depuis un moment, se leva pour passer à côté des séraphes.
- Et méfies-toi ! Ajouta Moire avant qu'il ne disparaisse derrière Talona.
Hoesh ne dit pas un mot de plus et se contenta de rester assis. Talona commençait à trouver le temps long et enrageait de ne voir aucune opportunité. Elle pouvait bien mourir maintenant, et même si cela devait causer la perte de l'humanité, Hoesh devait mourir. Elle se fichait des conséquences. Mais les bréhanites avaient la situation en main et elle croyait Hoesh capable de renverser la situation après ce qu'il venait de faire. Il pouvait avoir menti, boucher lui-même la sortie de la grotte pour arriver à ses fins. L'attaque des Khuméras pouvait être une fable. Cependant, quelque chose en elle lui affirmait que c'était vrai. Ne serait-ce que la volonté impérieuse d'Ombre Fourbe qu'elle avait ressenti, il y avait beaucoup d'éléments pour faire concorder ce qu'affirmait Hoesh. Et pourtant... Elle le haïssait et tout le monde dans cette caverne, Evelys exceptée, le haïssait. Evelys ! Elle venait de réfléchir à ce que lui avait dit Hoesh. C'est elle qui était son amante, et il y tenait. C'est pour cela qu'il voulait convaincre les bréhanites de collaborer. Il souhaitait approcher Evelys. Même si elle ne l'avait pas totalement percé à jour, Talona commençait à élaborer un nouveau plan. Mais elle devait attendre que certaines affirmation d'Hoesh soient pleinement confirmée avant d'agir. Les bréhanites travaillaient pour elle. Elle n'avait pas l'intention de collaborer.
Les minutes passaient et nul ne bougeait dans la caverne. La majorité des regards étaient braqué sur le Primus Chaosium. Aucun de ceux présents ne doutait qu'il était l'homme à abattre. S'il passait à l'action, personne n'avait peur des conséquences de sa mort... il mourrait et personne ne lui laisserait la moindre chance. On entendit des pas et Chewbacca parut bientôt derrière Talona. La séraphe se rua soudain sur lui avec l'intention de le maîtriser. Les autres bréhanites qui surveillaient Hoesh n'eurent pas le temps de réagir. Mais Talona ne fit pas long feu au corps à corps et fut rejetée en arrière par le guerrier.
- Reste tranquille ! Ordonna Chewbacca d'un air menaçant.
Talona, qui avait pris un coup de poing dans le ventre, eut du mal à reprendre son souffle et lui lança un regard sauvage :
- Tu n'avais qu'Ã rester loin de moi !
Chewbacca s'apprêtait à en finir avec la séraphe quand il reçut un ordre impérieux de Moire :
- Assez ! Rejoins-nous et fait ton rapport !
Le guerrier fit prudemment le tour d'Hoesh Lorkos qui n'avait pas esquisser le moindre geste.
- Et toi, lança Moire au séraphe, tiens ta chienne !
Talona foudroya Moire du regard, captant son attention, et cracha au sol. Moire l'ignora. Hoesh n'avait absolument pas réagi à cette remarque.
Chewbacca rejoignit sa position en retrait par rapport au mur formé par Mimétis et Huor qui avait rendu son arme au Chien de Guerre. Il fit face à Moire mais parla à l'attention de tous.
- L'entrée de la caverne est effectivement bouchée. Je ne saurais dire sur quelle épaisseur, mais je n'ai pas plus approcher à moins de 100 mètres de l'entrée telle que je la connais.
Chacun d'eux connaissait ces cavernes. Chacun y avait accompli ses premières armes en affrontant les créatures qui hantaient les profondeurs. Mais chacun savait qu'il n'y avait qu'une seule issue. Cependant, Moire ne comptait pas s'arrêter là . Qu'importe la façon dont avait été bouchée cette caverne, cela ne signifiait pas nécessairement qu'Hoesh avait dit la vérité. S'il avait lui-même fait effondré l'entrée, et elle ne doutait pas qu'il en soit capable, il pouvait l'avoir fait pour les convaincre d'une situation catastrophique. Moire savait que les esprits des vents portaient les paroles, mais même eux ne pouvaient franchir la barrière ainsi placée entre eux et l'extérieur. Tout cela pouvait très bien n'être qu'une fantaisie, une mise en scène, et le Primus Chaosium savait très bien mettre les moyens nécessaires à ses forfaits.
- Chewbacca, dit Moire. Utilise ton parchemin magique. S'il fonctionne, nous saurons nous débrouiller sans toi. Et tu iras prévenir les autres bréhanites de notre situation.
Les autres acquiescèrent ce plan d'un signe de tête.
- Et si la magie fonctionne mais qu'Hoesh a dit vrai ?
- Alors je te souhaite d'y survivre, ajouta simplement Moire d'une voix monocorde.
Ce n'est pas sans une certaine appréhension que Chewbacca fouilla son paquetage à la recherche du parchemin magique. Il se demandait si c'était la seule chose à faire. Moire ne lui était pas d'un rang supérieur, il avait simplement accepter son autorité dans le cadre de cette mission qui ressemblait de plus en plus à un règlement de compte personnel. Finalement il haussa les épaules. Quoiqu'il se passe ailleurs dans Goldmoon, cet action était la seule qui lui permettrait de sortir définitivement de cette histoire. C'est la raison pour laquelle il accepta que ce soit lui. Plutôt aller combattre les Khuméras que de porter la responsabilité d'annihiler toutes les chances de l'humanité si jamais Hoesh avait dit la vérité. Il adressa une prière silencieuse à Bréhan avant d'ouvrir la parchemin et de déclencher la rune qui le mènerait à Stonecrest. Mais hélas pour lui, rien ne se produisit.
Mimétis et Huor ne purent s'empêcher de jeter un oeil à Chewbacca. Le sang de Moire commençait à bouillir de rage. Chaque tentative l'emmenait à douter de sa propre position vis-à -vis d'Hoesh. A chaque test, à chaque observation, le séraphe qu'elle haïssait plus que tout au monde devenait de plus en plus fort. La logique et la raison la poussait lentement à accepter qu'elle devrait peut-être accepter de s'associer avec lui. Si elle avait été seule, cela lui aurait été égale de le condamner à mort, mais le fait d'avoir entraîné d'autres personnes avec elle lui avait lié les mains. Cette situation la rendait folle. Son regard devint sauvage et croisa celui d'Hoesh dont le masque d'impassibilité tomba.
- Alors, hurla-t-elle en brandissant son épée, il nous reste à tester les pierres de destinée !
Evelys qui n'avait pas bougé ni dit un mot depuis le début de cette entrevue comprit immédiatement ce que Moire allait faire et cria :
- Nooooon !
Mais ce cri fut poussé à l'unisson avec celui d'Hoesh, qui s'était auréolé de lumière et qui s'était levé. Les guerriers s'apprêtaient à le transpercer, mais personne n'avait remarqué Talona, qui, avant même la déclaration de Moire, avait brandi la dague qu'elle avait dérobée discrètement à Chewbacca.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Katrina le 4/2/2003 Ã 18:23:55 (#3170522)
Par Wiz le 4/2/2003 Ã 21:29:35 (#3171735)
- Jon, fit une voix de femme.
Le sus-nommé était étendu sur le sol. La pierre était froide et c'est la première sensation physique qu'il perçut. Il ouvrit les yeux pour voir un visage penché sur le sien. Il reconnut ce visage avenant et cerné de cheveux dont le roux donnait une impression de brasier s'écoulant sur ses épaules, comme une rivière de lave. Jon avait l'âme d'un poète et imaginait quelques métaphores charmantes qui auraient parfaitement convenues à la circonstance. A ceci prêt qu'il réalisa soudain qu'il voyait son supérieur de l'Endogarde Théodorienne et que celle-ci était déjà tombée dans les bras de quelqu'un d'autre au sens figuré du terme.
- Sa... Sariel, balbutia-t-il.
- Entre autre, fit la magicienne en souriant.
Jon releva un peu la tête pour regarder autour de lui. Il reconnut Katrina, Deirdre, Diom Sath, Milarepa, Peste et Ghim. Mais sa tête retomba aussitôt.
- Je suis épuisé, dit-il. Où sommes-nous ?
- Je pensais que tu aurais pu nous le dire, répondit Sariel avec un peu d'étonnement dans la voix.
- Comment ?! S'exclama Deirdre. Tu ne sais même pas où tu nous as emmené ?
Jon leva faiblement la main en signe d'apaisement.
- Du calme, dame Deirdre, intervint Diom Sath pour accompagner son geste. Il est le seul à pouvoir nous donner une explication.
- Laissez-moi réfléchir, dit Jon. Lors de l'attaque des Khuméras j'ai rapidement conclu que je n'arriverai jamais à nous protéger...
- Oui, et alors ?! Interrogea Ghim.
- J'ai pu englober les personnes les plus proche de moi dans un champ onirique et... j'ai tenté une expérience.
Tout le monde semblait interloqué. Toutefois, Deirdre se reprit bien vite :
- Comment ça une expérience ? Les gens les plus proches de toi ? Et les autres ? Où est ma Kalli ?!
Jon soupira profondément. Il avait le regard triste. Mais en son for intérieur, il ne ressentait pas vraiment de souffrance. Il savait que tous ceux qu'il n'avait pas pu sauver était probablement mort. Il se demandait juste si tout le monde l'admettrait.
- Dame Kallista est probablement morte, comme tout ceux qui n'étaient pas à ma portée.
Deirdre repoussa violemment Sariel qui était penché sur le jeune homme et prit ce dernier par le col, le soulevant avec une force étonnante.
- C'est impossible ! Cracha-t-elle. Renvoies-moi là -bas !
Quiconque connaissait Deirdre un tant soi peu était particulièrement surpris de la voir se comporter ainsi. Ils durent se mettre à plusieurs pour la séparer du jeune mage et l'inciter à se calmer. Jon était soutenu par Milarepa. Il tenait à peine sur ses jambes.
- Même si je le pouvais, souffla Jon, vous ne trouveriez probablement plus rien.
- Même si tu le pouvais ? Remarqua Ghim qui se préoccupait peu de l'état d'esprit des personnes présentes. Que veux-tu dire par là ?
Deirdre avait été relâchée, mais Diom Sath veillait sur elle du coin de l'oeil. Tout le monde s'était tourné vers le jeune mage pour écouter sa réponse.
- Chaque chose en son temps, commença-t-il en faisant signe à Milarepa de le reposer au sol.
Jon s'installa en tailleur. Il avait les épaules voûtées et ses bras en tombaient littéralement. Il émit un faible sourire et sembla faire un effort démesuré pour relever la tête. Certains comme Katrina et Sariel s'étaient mis à son niveau, mais les autres restaient debout. Ils se trouvaient dans une pièce froide, aux murs de pierre gris et au dallage irrégulier. Le plafond était également de pierre. Les sorts de lumière de plusieurs des personnes présentes fournissaient l'éclairage nécessaire. Deux couloirs permettaient l'accès à cette pièce qui ne comportait aucune porte, aucune décoration, ni aucun mobilier.
- Ce que je vais dire est à prendre avec réserve. Je n'ai pas de certitude sur les objectifs des Khuméras excepté ce que leur action suggère. J'en déduis qu'ils ont du abolir les principaux moyens dont la population de Goldmoon et d'Althéa dispose. A savoir, les moyens de communication, les moyens de déplacements et... les pierres de destinée.
Chacun prit en considération ce qu'il venait de dire avec un visage grave.
- Ce qui fait, poursuivit Jon, que ceux qui ont été touché par l'attaque sont probablement... morts.
Avant que Deirdre ne puisse à nouveau protester, Ghim prit la parole :
- Cela n'explique pas où nous nous trouvons.
- Logiquement, je sais où nous sommes, mais le décors m'a surpris. C'est pour cela que j'ai posé la question.
- Ca ne répond toujours pas à la mienne, insista Ghim.
- J'y viens. Je ne peux pas nous sortir de là car je n'ai plus mes pouvoirs.
- Quoi ! S'exclamèrent de concert plusieurs des auditeurs.
L'annonce de la disparition des personnes présentes dans le cercle en avait déjà ébranlé plus d'un. Mais le mystère de leur survie s'épaississaient en même temps que l'inquiétude montait. Seuls quelques-uns restaient inébranlables mais néanmoins curieux.
- Alors où sommes-nous ? Continua Ghim.
- Pour ce qui est du lieu qui nous entoure je ne sais pas trop, mais je sais globalement où nous sommes, si toutefois ce "ou" signifie quelque chose pour vous.
- J'ai remarqué, intervint Diom Sath, que le brouillard qui recouvre Althéa n'était pas présent ici.
- En effet, messire, confirma Jon. Nous ne sommes plus sur Althéa.
Les yeux s'arrondirent de surprise.
- Mais où nous as-tu emmené bon sang ? Questionna rageusement Deirdre.
- Je vous l'ai dit. Je sais que j'ai pris de gros risque, mais j'avais peu de chance de me rendre ailleurs sans attirer immédiatement le courroux des Khuméras. Alors j'ai tenté l'expérience de me rendre...
L'assistance était pendue à ses lèvres.
- Dans la page du livre que possédait Goban, l'extrait des Mots des Rêves.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 4/2/2003 Ã 22:39:18 (#3172155)
- C'est pourtant très exactement ce que j'ai tenté de faire, insista Jon. Notre présence ici, et la conscience que nous avons de nous même tendraient à prouver que j'ai réussi.
- C'est du délire ! Conclut Ghim.
- Je le crois, fit Sariel.
- Moi aussi, renchérit Katrina.
- C'est possible, dit Diom Sath. Mais j'aimerai pouvoir l'expliquer. Le peux-tu Jon ?
- Oui, je le pense. Cette expérience m'apporte en soi beaucoup de réponses. Mais aidez-moi à me lever.
Milarepa se pencha pour le prendre par les aisselles. Katrina et Sariel lui prirent chacun un bras et tirèrent. Le jeune mage sembla faire des efforts désespérés pour les aider de ses jambes, mais c'est le rédempteur qui supportait presque tout son poids. Diom Sath invoqua alors les forces de la terre et en fit bénéficier le Maître du Revatam qui se sentit alors en mesure de porter son propre poids.
- Est-il si urgent de te mettre debout ? S'inquiéta le Seigneur Licorne.
- Je ne sais pas. Disons que j'ignore si l'écoulement du temps est le même ici que dans notre monde. Aussi ne perdons pas de temps. Je vous ferai partager mes hypothèses sur le chemin.
- Hmm, mais pour aller où ? Demanda Ghim.
- Je ne sais pas, admit sincèrement Jon. Mais visiblement, ici, il n'y a rien.
Le prophète de Iago haussa les épaules et choisit un passage au hasard.
- Dans ce cas, suivez-moi.
- Pourquoi te suivrions-nous, nain ? Questionna Deirdre.
- Pour rester ensemble, répondit Diom Sath en espérant que Ghim ne relèverait pas.
Tel fut le cas, et le groupe s'ébranla à la suite du prophète. Deirdre s'intercalait en seconde position. Katrina et Milarepa soutenaient Jon pour marcher. Sariel ne se trouvait pas loin devant, Diom Sath pas loin derrière. Peste fermait silencieusement la marche. Le réseau de couloir et de salle dans lequel ils s'engagèrent semblait très complexe, mais ils se laissèrent guider par Ghim qui semblait très exactement savoir comment se diriger dans ce labyrinthe. Pendant les longues traversées de couloir et de pièces désespérément vides, ils conversèrent.
- Je n'ai eu que peu de temps pour comprendre ce que pouvait être ce livre, commença Jon. Hiuross me semblait y attacher beaucoup d'importance et pensait qu'il s'agissait d'une clé. Je ne savais pas trop s'il avait raison. Mais pressentant le danger, juste après la rupture du bouclier onirique par les Khuméras, je l'ai vu ramasser la feuille que j'avais lâché et revenir me la mettre dans les mains. Je crois qu'il a consacré ses derniers instants avant l'attaque à la réalisation d'un rituel dont il avait le secret. C'est pour ça qu'il était loin de nous au moment de l'assaut. Il m'a donné quelques dixièmes de secondes de répit pour accomplir la seule action que je pouvais tenter. En l'occurrence, obéir à son injonction silencieuse, mais aussi sauver le maximum de personne.
- Sauf Kalli ! Ronchona Deirdre.
- Je suis désolé, dame Deirdre. Elle était trop loin. Je n'ai pas choisi. J'ai juste étendu le champ aussi loin et aussi longtemps que je le pouvais. Je n'avais même pas de certitude que cela marche et aucune marge d'erreur.
Deirdre grommela avant d'ajouter :
- De toute façon, je ne vois pas très bien ce que ça change, puisqu'on est prisonnier dans une page de bouquin.
- Allons, Deirdre. Calmes-toi je te prie, implora Sariel. Nous avons sans doute tous perdu quelqu'un de cher. Mais si nous cédons dès maintenant au chagrin nous...
- Au chagrin ?! Mais au contraire, Sasa, j'ai plutôt envie de tuer des Khuméras.
Personne ne trouvas rien à redire à cela. Après un court silence, Jon reprit ses explications :
- Ce n'est pas si simple, dame Deirdre. Nous ne sommes pas dans une simple page de livre, mais dans ce que ce livre représente.
- Nous avions conclu que ce livre pouvait être une porte, intervint Diom Sath.
- Ce n'est pas vraiment le cas, messire Sath. Ce livre semble être un scellé.
- Un scellé ? S'étonna Milarepa.
- Je vais développer mon hypothèse. Avant la fusion des flux et le règne des Khuméras, ce livre racontait l'histoire de notre monde. Nous n'avons jamais pu le lire car Loan Mornelarme le détenait et n'en partageait pas le contenu. Mais Loan comme le livre devaient être des instruments des Khuméras. Arrivé au terme de sa lecture, la fusion s'est accomplie et la réalité a été transformée, la mettant à la merci des Khuméras et de mes semblables.
- Pour ce que vous en avez fait, ironisa Ghim.
- Ne vous plaignez pas. Hoesh aurait pu être beaucoup plus actif qu'il ne l'a été.
- Vous aussi, rétorqua Deirdre.
- Les Khuméras nous avaient à l'oeil. Ils savaient que nous étions les seuls aptes à les inquiéter. Nous étions pieds et poings liés, Cyloâne et moi.
- Ces débats sont vraiment stériles, coupa Milarepa. Poursuis tes explications Jon.
- Merci messire. Je pense que depuis la fusion, ce livre, Les Mots des Rêves, est le dernier morceau de notre réalité. Le témoin unique de l'histoire des Khuméras telle qu'ils souhaitaient qu'elle se déroule, afin que la fusion qu'ils espéraient tant ait lieu.
- C'est donc l'existence de ce livre qui maintiendrait les effets de la fusion ? Interrogea Diom Sath.
- Un livre qu'il conviendrait donc de détruire, ajouta Katrina.
- C'est une possibilité, admit le jeune mage. Seulement, nous nous trouvons dans un cas de figure assez délicat.
Jon se mit à réfléchir à ce qu'il allait dire.
- Expliques-toi, demanda Sariel.
- Nous nous trouvons dans l'univers représenté par le livre. J'ai sans doute commis une erreur en affirmant qu'il ne s'agissait pas d'Althéa. Au contraire, c'est très probablement Althéa, tel que nous l'avons connu avant que la fusion ait lieue, avant que les Khuméras y pénètrent. Ce qui fait que nous nous trouvons dans l'histoire elle-même. La notion de réalité ayant été modifiée, ce livre est plus qu'un écrit. C'est notre passé... Totalement interactif.
- Alors, commença Diom Sath, nous nous trouvons précisément au bon endroit pour rectifier tout ce que les Khuméras ont subtilement modifié à travers les époques, et ainsi annuler tout ce qu'ils ont prévu.
Jon ne répondit pas immédiatement. Il voulait être sûr de proposer quelque chose de cohérent et de plausible.
- Je l'espère, finit-il par dire. Mais nous n'avons pas la vision d'ensemble des Khuméras pour effectuer des modifications certaines. Jouer avec le temps peut avoir des conséquences terribles et...
- Assez palabré ! Coupa Ghim. On a de la visite.
Ils avaient erré un long moment dans le réseau de salles avant de trouver un escalier qu'ils avaient commencé à gravir. Au sommet, une forte lumière laissait penser qu'ils arriveraient bientôt à l'air libre, mais une silhouette se détachait dans le rectangle de clarté.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sasa, scribouillarde le 5/2/2003 Ã 0:08:59 (#3172690)
Provient du message de Wiz
Chapitre 10 - Les Mots des Rêves.
Il ouvrit les yeux pour voir un visage penché sur le sien. Il reconnut ce visage avenant et cerné de cheveux dont le roux donnait une impression de brasier s'écoulant sur ses épaules, comme une rivière de lave. Jon avait l'âme d'un poète et imaginait quelques métaphores charmantes qui auraient parfaitement convenues à la circonstance.
Wiz.
Merci monsieur le raconteur d'histoires que j'aime bien lire :)
Par Gentil Barde le 5/2/2003 Ã 10:51:39 (#3174110)
Par Wiz le 5/2/2003 Ã 11:20:55 (#3174255)
- Je pourrais demander la même chose, fit une voix de femme en réponse.
Deirdre plissa les yeux, comme pour mieux voir la silhouette :
- Evelys ? Risqua-t-elle.
- Deirdre ! S'exclama la femme en commençant à descendre les escaliers.
Sariel, visiblement surprise, suivit Deirdre qui dépassait Ghim pour aller à la rencontre de l'inconnue. Lorsqu'ils furent assez proche pour que la lumière n'interfèrent plus avec leur vue, ils se reconnurent.
- Eve, qu'est-ce que tu fais là s'enquit Deirdre en lui prenant les mains.
Sariel lui fit une accolade. Chacune souriait, comme si elles ne s'étaient pas vue depuis des mois.
- Oui, dit nous comment tu es arrivée ici, ajouta Sariel.
Evelys les regarda d'un air grave. Elle vit aussi les personnes qui se profilaient derrière ses amis : Ghim, Diom Sath, Katrina, Milarepa... Son regard se troubla à la vue de Jon. Elle sentit bien une autre présence encore derrière eux mais ne parvint pas à l'identifier. Elle détourna les yeux du Maître du Revatam pour se concentrer sur sa réponse :
- Je... J'ai été transportée ici par...
- Hoesh Lorkos, termina Jon Abishaï une pointe de colère dans la voix.
- Quoi ?! Firent Sariel et Deirdre de concert.
Evelys acquiesça d'un signe de tête.
- Comment le sais-tu, garçon ? Interrogea Ghim.
- C'est une évidence. Seul un Maître du Revatam aurait pu l'amener ici par l'intermédiaire d'une page des Mots des Rêves. Je ne crois pas que Cyloâne en ait jamais posséder une.
- Une minute, coupa Deirdre. Je suis sûre qu'elle a une excellente explication. N'est-ce pas Eve ?
Un silence se fit. Et Evelys s'apprêtait à se lancer dans une explication quand Ghim intervint :
- On en discutera en haut de cet escalier.
Et le prophète de Iago continua l'ascension.
- C'est un cul-de-sac, déclara Evelys. Mais la vue est intéressante.
Ils se demandèrent tous ce qu'elle avait voulu dire, mais ils s'ébranlèrent néanmoins pour satisfaire leur curiosité. Jon Abishaï regardait la scène sous un regard neuf. Il commençait à ressentir des doutes. La présence d'Evelys ravivait en lui des souvenirs paradoxaux qu'il n'arrivait pas à isoler ou à comprendre. Mais il se sentait maintenant assez fort pour marcher seul.
- Merci Katrina, merci Milarepa. Mais je peux marcher seul maintenant.
- A ton service Jon, répondit Milarepa en le lâchant avec prudence.
- Pas de problème, dit Katrina en lui adressant un sourire enjôleur.
Le jeune mage finit seul son ascension et vit s'offrir à lui le même spectacle qu'aux autres. Il comprit très rapidement où ils se trouvaient. Une plate forme dallée et carrée de 10 mètres de côté. Ils émergeaient de l'un de ses côtés qui semblait être, au premier regard, le flanc d'une falaise. Mais une rambarde de pierre faisait le tour du reste du périmètre pour préserver les visiteurs du vide vertigineux qui s'offraient à eux. En s'avançant sur la plate-forme, ils devinèrent que la falaise à laquelle elle était rattachée n'en était pas vraiment une. Il s'agissait d'un pan de la surface d'une immense roche flottant dans le ciel.
- Rising Star, murmura Jon.
- Je ne connais pas cet endroit, fit Diom Sath. Par contre j'ai voyagé assez longtemps à dos de dragon pour reconnaître les contours des îles que nous voyons en contrebas.
L'immense roche flottante surplombait l'archipel de Goldmoon.
- C'est Rising Star, dit Jon à haute voix. La forteresse volante de Az'Rag le Nécromant.
- Cet espèce de fou furieux qui voulait anéantir Goldmoon avec l'aide de LEM ? Demanda Deirdre.
- Celui-là même, confirma Sariel.
- Mais cette portion d'histoire n'a pas grand chose à voir avec les Khuméras, s'étonna Milarepa.
- C'est une portion d'histoire malgré tout, continua le jeune mage. Loan fréquentait déjà nos terres à cette époque sous les traits du Conteur. Il est évident que ce passage figure dans le livre.
- Mais pas dans la page dans laquelle nous sommes entrés, rétorqua Deirdre.
Ils avaient tous hausser le ton pour se faire entendre. Les voix se perdaient aisément dans le vent.
- La page n'était qu'un passage, dame Deirdre, répliqua Jon. Elle nous a permis d'atteindre le livre lui-même. Mais écoutons dame Evelys. Je suis curieux de connaître les motifs de son apparition ici.
L'attention se focalisa sur la jeune magicienne qui déglutit péniblement.
- Je... J'ai été sauvée par Hoesh Lorkos, effectivement, commença-t-elle. Je ne sais comment il m'a transporté ici, mais il m'a sauvé au moment où j'allais être frappée par... Moire.
Jon haussa un sourcil de surprise, surprise qui fut marqué par quelques hoquets. Ghim plissa les yeux et questionna Evelys :
- Hmmm, et pourquoi donc Moire aurait voulu te tuer et Hoesh te sauver ?
Le silence se fit. Evelys regardait le sol, comme honteuse. Sariel et Deirdre qui pensaient la connaître la regardèrent avec étonnement.
- Car... Hoesh est mon amant.
- NOOOOOOOOON ! Hurla Jon. C'est impossible !
Cette fois les regards se tournèrent vers lui.
- Calme-toi Jon, lança Diom Sath. Pourquoi dis-tu cela ?
- L'histoire... L'histoire, fit Jon la voix haletante. Elle a été modifié. Rien n'est comme il devrait... Je ne comprends plus rien ! Evelys est...
Il fut incapable de finir car il perdit connaissance. Katrina, Sariel et Milarepa se précipitèrent sur lui. Evelys avait voulu faire de même mais Deirdre l'avait retenu par le bras. Ghim observa la scène, ainsi que Diom Sath. Peste demeurait insensible à ce qui se passait et se contentait de faire le tour de la plate-forme en observant Goldmoon. Rising Star était placée de telle sorte à pouvoir observer les trois îles de l'archipel, bien que la distance empêcha de distinguer le moindre détail. Toute à ses observations, la sélénite ruminait de sombres pensées. Elle aussi, comme tant d'autre, haïssait Hoesh Lorkos. Son esprit fin avait pratiquement mis bout à bout tous les indices de cette histoire. Hoesh Lorkos était l'instigateur de tout cela, elle n'avait plus aucun doute. Elle devait le faire échouer. Elle se retourna, faisant dos au vide pour jauger du regard tous ses adversaires potentiels. A un moment précis, elle devrait agir et elle devrait être prête à toute éventualité.
Il fallut plusieurs minutes pour ranimer Jon. Lorsqu'il reprit conscience, il se releva très vite, surprenant ceux qui étaient à son chevet.
- Jon, fit Sariel un peu inquiète.
- Tout va bien, Sariel, répondit Jon, une lueur étrange dans le regard.
- Que t'est-il arrivé ? Questionna Diom Sath.
- J'ai ressenti la présence d'un Khuméra ici, affirma le Maître du Revatam.
- Tu nous as dit que c'était impossible ! vociféra Ghim.
- Je n'ai pas dit exactement cela. Il est vrai que si cet endroit est le témoin de notre réalité, les Khuméras n'y ont pas de pouvoir. Mais je viens de comprendre également que je n'avais pas perdu mes dons. Je m'étais juste habitué à les utiliser dans une réalité différente. Dans le flux du temps comme dans celui des rêves, je reste un demi-Khuméras.
- Mais pour ce Khuméras ? S'enquit Sariel.
- S'il a pu s'introduire ici, c'est sous la forme d'une chimère, reprit Jon. Mais surtout, s'il est venu, c'est qu'il craint que nous découvrions quelque chose... Peut-être les Mots des Rêves.
- Je croyais que nous étions dedans, lança Deirdre.
- Nous le sommes, mais les Mots des Rêves raconte une histoire, et ce livre lui-même en fait parti. Si nous empêchons Loan Mornelarme de lire ce livre jusqu'au bout, nous annulerons la fusion des flux. Le Khuméra qui est entré ici le sait et il va être un ennemi impitoyable et mortel. Nous devons trouver Loan et le livre au plus vite.
- Mais où ? Questionna Diom Sath.
- Ca aussi nous devons le découvrir très vite.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 5/2/2003 Ã 16:49:53 (#3176914)
Ils étaient descendu sur Arakas mais n'avait pu aller directement à Lighthaven. De plus, malgré les tentatives de Deirdre et de Sariel, les sorts de transport ne semblaient pas vouloir fonctionner, pas plus que les parchemins de transport qu'ils avaient trouvé à Windhowl. Par ailleurs, l'île semblait déserte. Chacun d'eux se souvenait avoir vu ou entendu Loan dans les environs de Lighthaven. Ils espéraient pouvoir le trouver là -bas mais devaient s'y rendre à pied. Il n'y avait pas un être vivant sur l'île, pas un animal, pas un monstre.
- Tu ne trouves pas ça curieux que l'image de notre passé soit aussi morte, Jon ? Demanda le Seigneur Licorne.
- L'écoulement du temps a visiblement cessé ici, répondit l'interpellé. Peut-être sommes-nous arrivé à un point précis du temps mais que ce dernier ne s'écoule pas.
- Nous verrions des personnes, même si elles étaient figées dans le temps, contesta Deirdre.
- J'avoue ne pas avoir la réponse, dame Deirdre. Je ressens l'histoire que représente ce livre et cet endroit, mais je ne saurais énoncer les règles qui régissent cette réalité. Elles ne doivent pourtant pas être tellement éloignées de celles que nous connaissons. Mais je pense que notre magie ou nos efforts physiques sont incapables de déplacer quoi que ce soit de cette réalité, mais peuvent, en revanche, nous affecter nous et tous ce qui peut se mouvoir comme nous.
- Hmmm, la chimère ?! Lança Ghim.
- C'est à espérer, conclut Jon.
- Que dire des trombes d'air de Rising Star en ce cas ? S'interrogea Milarepa.
- Je ne sais pas, avoua Jon.
Le groupe continua sa progression en silence. Il y avait comme une sorte de tension. Diom Sath avait changé d'attitude depuis quelques heures et regardait tout le monde avec suspicion. Ghim avait toujours paru méfiant, mais constituait un guide idéal. Mais l'arrivée d'Evelys et la raison pour laquelle elle était là , ainsi que le comportement changeant de Jon avait notablement entaché la cohésion de la petite équipe. Ne serait-ce que la coïncidence manifeste entre l'apparition d'Evelys et la présence d'un Khuméra dans cet univers, il y avait trop de possibilités, trop de risques.
Il ne leur fallu pas une heure pour atteindre Lighthaven. Une route qu'ils connaissaient tous par coeur. A ce moment, et malgré de forte réticence, ils se séparèrent pour accroître leurs chances. Les trois syliennes se rendirent au cercle de pierre et explorèrent l'est de la ville. Katrina, Diom Sath et Jon se concentrèrent sur le centre ville. Ghim, Milarepa et Peste visitèrent les alentours de la place, le cimetière, l'enclos vide de Darkfang, et la maison de la baronne. Comme convenu, ils se retrouvèrent sur la place. Aucun d'eux n'avait croisé personne ni remarqué le moindre indice.
- Arakas seule est déjà grande et nous ignorons si Loan s'y trouve, commença Diom Sath.
- Et cette histoire de temps figé ne nous arrange pas, ajouta Deirdre. Si ça se trouve, il est impossible de trouver qui que ce soit à cause de ça.
Jon demeurait perplexe. Plus le temps passait et moins il était sûr de savoir où il allait. Même la certitude d'être dans les Mots des Rêves commençait à s'émousser. Mais ce n'est pas tant pour cette raison qu'il se taisait. Ses plus gros doutes concernaient les personnes présente. La tension qui régnait dans l'équipe était palpable. La confiance des uns envers les autres diminuait.
- Il est temps de crever l'abcès, annonça Diom Sath. Tout cela ne peut plus durer.
- Je suis d'accord, confirma Milarepa. Je sens ici un climat de méfiance impropre à la mission que nous nous sommes donné.
- Ne comptez pas sur moi, déclara Ghim. Je n'ai confiance en personne ici et c'est ainsi depuis que j'y suis.
- Je ne peux pas le croire, éclata Sariel. Nous sommes peut-être le dernier espoir de l'humanité et nous doutons de nous-même comme de nos proches.
- C'est ma faute, dit Evelys.
- Ne dis pas cela, Eve, coupa Deirdre.
- Moi je trouve ça ridicule, lança Katrina.
Seul Jon et Peste restèrent silencieux. Mais Jon vit les regards se tourner vers lui. Il fronça les sourcils un moment puis regarda l'assemblée comme un coupable au banc des accusés.
- Bon d'accord, fit-il en fixant son regard sur Evelys. Je sais qu'un Khuméra est ici et que ce n'est pas l'un de nous. Ma réaction face à dame Evelys avait une toute autre origine.
La jeune magicienne fronça les sourcils à son tour et se mordit la lèvre inférieur en écoutant le Maître du Revatam.
- Mes souvenirs... je veux dire les vrais, ceux qui sont liés à ce lieu, ceux qui constituent ma véritable vie en dehors des modifications perpétrées par les Khuméras, ils me sont revenus en contact avec ce lieu.
- Mais c'est fantastique, commença Sariel...
- Non ! Trancha Jon. C'est incompréhensible au contraire. Chacun d'entre vous est persuadé d'avoir vécu sa vie d'une certaine façon. Or lorsque nous nous sommes réuni au cercle de Windhowl, nous avions conclu que l'histoire telle que nous la connaissons ne s'était pas déroulée comme nous le pensions ceci afin que les Khuméras disposent de plus de pouvoirs.
Tout le monde le regardait sans comprendre où il voulait en venir.
- Mais là où nous sommes, dans les Mots des Rêves, je connais l'histoire telle qu'elle a été souhaitée par les Khuméras et elle ne concorde pas avec celle que nous connaissons.
- Qu'est-ce que c'est que ce charabia ?! Questionna Ghim. Je ne comprends rien.
- Tu voudrais dire, Jon, dit Katrina, que ce livre, que nous pensons être le moyen utilisé par les Khuméras pour fusionner les flux, raconterait une histoire différente de celle dont nous nous rappelons antérieurement à la dite fusion ?
- C'est exactement ça, acquiesça Jon. Si nous considérons que ce livre est bien le moyen employé, alors ce dont nous nous souvenions de la situation, ce matin, est faux.
- Mais qui peut avoir créé un univers bâti sur de faux souvenirs, sinon les Khuméras ?
- C'est là tout le problème, dame Katrina. Ou bien les Khuméras n'avaient pas qu'un unique moyen de procéder, ou bien ils sont eux-même victimes d'une manipulation plus vaste.
- Plus vaste ?! S'exclama Diom Sath. Mais à quelles fins ?
- Pour nous amener ici, tout simplement.
Cette idée commençait à tourbillonner dans les esprits mortels, une idée qui donnait le vertige. Qu'une ou plusieurs entités soient capables d'une manipulation si énorme leur paraissait tellement fort, tellement improbable et en même temps tellement fantastique qu'ils ne parvenaient plus à comprendre ou ni même à imaginer les conséquences d'une telle action. Seuls certains conservait un certains calme par rapport à cette découverte, conscients qu'ils étaient de leur incapacité à résoudre la question et à se déterminer une ligne de conduite acceptable, ou encore, conscient des implications de cette vaste opération et convaincu de devoir agir pour la faire échouer.
- Et il n'y a qu'une raison pour nous d'être ici, une seule et unique raison. Nous devons trouver les Mots des Rêves.
- Pour en faire quoi ? Demanda Ghim. Et si c'est ce qu'attend de nous le "grand manipulateur", ajouta-t-il d'un ton ironique.
- Le problème, messire Ghim, est que nous ne connaissons pas ses intentions. Mais comme nous jugeons présentement que la découverte de ce livre apporterait la solution de nos problèmes, devrions-nous pour autant changer d'objectif ?
- Je n'aime pas être manipulé ! Répondit le prophète.
- Oh ! S'exclama Sariel en pointant son index en direction du pont de Lighthaven.
Les têtes se tournèrent dans cette direction, scrutèrent un instant, puis s'appesantirent sur la maîtresse de l'Endogarde Théodorienne. Mais cette dernière avait rompu le cercle et se dirigeait, en marchant d'un pas rapide, vers l'endroit qu'elle avait désigné. Elle se contenta de chuchoter à l'attention de ses compagnons :
- J'ai vu quelqu'un !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Sasa, scribouillarde le 5/2/2003 Ã 19:48:13 (#3178492)
Par Wiz le 5/2/2003 Ã 22:57:50 (#3179807)
Sariel s'était arrêtée au niveau du pont et scrutait droit devant elle, au delà , le chemin qui se perdait dans la région sud d'Arakas. Le premier à arriver sur les lieux fut Ghim.
- Qu'as-tu vu ?
Sariel resta silencieuse et montra du doigt quelque chose. Ghim effectua deux fois de suite un examen de la ligne qu'elle désignait avant de se tourner vers la magicienne :
- Tu te fiches de moi, je ne vois rien.
Sariel lui adressa un regard étonné. Deirdre et Evelys venaient de les rejoindre.
- Mais elle est là , leur chuchota-t-elle.
- Mais qui ?! Questionna Ghim à haute voix.
Sariel posa un index sur ses lèvres en faisant de gros yeux. Elle répéta en chuchotant :
- Chut ! Elle est là ! Elle pourrait nous entendre.
Ghim secoua la tête de dépit. Sariel vit ses soeurs syliennes balayer la zone du regard mais elles ne fixaient aucun point en particulier. Peste venait d'arriver, mais ne dit rien de spécial et Sariel porta à nouveau son regard au-delà du pont en secouant la tête.
- Suivez-moi ! Fit-elle en repartant à la même vitesse.
Milarepa rejoignit le groupe à ce moment. Ils se regardaient tous les uns et les autres en haussant les épaules. Il ne comprit strictement rien à la situation. Ils se séparèrent à nouveau pour continuer la poursuite. Diom Sath, Katrina et Jon Abishaï arrivaient derrière et constatèrent que la poursuite ne s'arrêtaient pas encore.
Personne ne pouvait prétendre avoir vu ce que Sariel suivait. Mais elle semblait déterminée. Plusieurs se demandèrent si elle ne percevait pas des images de cette copie du passé dans laquelle ils se trouvaient. La poursuite les mena à se réunir en parti plusieurs fois lors de haltes, mais Sariel ne manquait jamais de montrer du doigt quelque chose d'invisible et de repartir en chasse. A force d'errance dans les montagnes du sud d'Arakas, ils finirent par s'approcher de l'entrée de la grotte aux brigands, ainsi appelée en raison de la forte fréquentation des organisations criminelles qui s'y cachaient. Il n'était pas rare d'y croiser quelques coupes-jarret et autres bandits de grand chemin au détour d'un stalagmite ou tapis dans l'obscurité. Mais ce jour, il n'y avait personne, personne d'autre qu'eux et la mystérieuse proie de Sariel. Après quelques temps passés dans le réseau de caverne, il leur parut évident qu'ils prenaient la route de la vallée de l'ermite.
Tout le monde, ou presque, connaissait l'identité de l'ermite qui s'y était installé. Un ancien mage de Windhowl dont la fille, Mirak Nira, résidait encore dans la ville. Cet homme avait choisi de vivre seul, retiré de tous, pour une raison assez mystérieuse mais qui n'était pas sans rapport avec un certain Liurn Clar, l'archimage qui dirigeait la tour de sorcellerie de la cité des vents tourbillonnants. Toutefois, dans les Mots des Rêves, en l'absence de toute autre forme de vie, cette petite vallée devait être un bien charmant endroit et une cachette idéale.
Le groupe put enfin se réunir au bout des galeries, juste avant de pénétrer dans la vallée. Sariel les attendait tous.
- Vas-tu nous dire qui tu suivais ? Exigea Ghim auprès de la magicienne.
- Vous ne l'avez pas vu ? S'étonna-t-elle. Je vous l'ai pourtant montré plus d'une fois et vous ne pouviez pas la louper dans sa robe rouge.
- Qui ?! Firent en choeur les autres.
- Orphire ! Répondit Sariel comme si c'était une évidence. La fiancée de Loan.
- J'ignorai qu'ils étaient fiancés, dit Deirdre.
- Toujours au courant des derniers potins, Sariel, ironisa Katrina avec un sourire.
- Hmmm... Bon sang, je ne suis pas aveugle et je n'ai rien vu ! Est-ce clair ?! Déclara Ghim visiblement agacé.
- Mais... Je ne l'ai pas inventé ! Clama Sariel.
Mais son auditoire secoua négativement la tête.
- Il est possible que vous l'ayez vu, risqua Jon, mais vous auriez été la seule.
- Une idée ? Demanda Diom Sath.
- Je suis a demi-Khuméra, commença Jon, et je perçois ce que représente le lieu où nous sommes. J'ai aussi pleinement conscience de ce que raconte le livre. Mais ces perceptions sont purement mentales. Sariel a été initiée au Revatam par White Shadow. Ses perceptions oniriques ne valent pas les mienne mais ont pu lui permettre d'évoquer inconsciemment une vision.
- Une hallucination ! Se moqua Deirdre.
Sariel la foudroya du regard.
- Non, rétorqua Jon. Une vision d'une partie de l'histoire. Avant que ce livre n'achève son histoire, Orphire est probablement venue ici. L'endroit est assez isolé pour qu'elle y soit venu dans l'intention d'y rencontrer Loan. Ce dernier se cachait et n'apparaissait que rarement au grand jour.
- Et ça nous avance à quoi ?! Tonna Ghim qui commençait à perdre patience.
- Cette vision n'est pas innocente, poursuivit Jon. Sariel a probablement vu l'un des derniers évènements concernant Orphire. De plus, depuis que j'explore l'histoire des Mots des Rêves, je n'arrive pas à mettre la main sur son possesseur même aux endroits où j'ai pu le rencontrer. Il ne m'était pas venu à l'esprit de suivre Orphire.
- Alors, devons-nous entrer dans la vallée ? Questionna le Seigneur Licorne.
Jon sembla réfléchir un instant. Il finit par hausser les épaules.
- Je n'en suis pas certain. Mais nous ne risquons rien à essayer. Avez-vous regardé où se dirigeait Orphire, dame Sariel ?
- Oui, répondit la maîtresse des Endogardes Théodoriens. Elle est allée dans l'est de la vallée, à l'opposé de la maison de l'ermite.
- Allons-y dans ce cas, commanda Diom Sath. Je recommande que Ghim et moi ouvrions la marche. Que les sorciers se positionnent en ailiers et que les autres se placent à l'arrière, en soutien, Peste fermant la marche.
- Depuis quand tu commandes, Diom Sath ? Lança Ghim.
- Ce n'était qu'une suggestion, corrigea le rédempteur.
- Bon, d'accord. Ca me va ! Admit le prophète de Iago.
Les autres se contentèrent d'acquiescer d'un signe de tête. Ils s'engagèrent dans la vallée dans l'ordre de marche établi. Le soleil n'avait pas bougé de son zénith depuis qu'ils étaient sortis de Rising Star ce qui leur avait vraiment fait perdre la notion du temps. Ils progressèrent prudemment. Ils s'était plutôt attendu à rencontrer des guêpes géantes ou des serpents guère moins géants. Mais c'est un pied botté géant qui fit son apparition devant eux, faisant trembler le sol au moment où il toucha terre. Dans la continuité du pied chaussé de métal, se trouvait une jambe qui se perdait dans les hauteurs d'une robe blanche. Mais le reste du corps était bien présent. Un heaume menaçant les dominait de plus de 15 mètres d'altitude. Un long cimeterre, parfaitement proportionné, occupait l'une de ses mains et un bouclier Sombrebois adapté à sa taille protégeait son autre flanc. En imaginant le regard qui se cachait derrière le heaume géant, il était manifeste que le titan les avait vu. La voix de ce dernier tonna :
- Je suis Sheitan, Seigneur des Khuméras, et vous n'êtes pas autorisés à fréquenter ces lieux !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 6/2/2003 Ã 10:56:27 (#3182126)
- Tu n'es pas Sheitan, déclara Jon à la surprise de tous. Tu n'es qu'une chimère car aucun Khuméra ne peut pénétrer ici.
- Ne doute pas un seul instant que cela te préservera de mon courroux, Jon Abishaï, fit Sheitan d'une voix tranquille.
Diom Sath s'avança pour accomplir, comme il avait coutume de le faire, son rôle de médiateur.
- Ecoutes Sheitan. Tu souhaites nous empêcher d'agir et je peux le comprendre, car je peux comprendre ce que sont des impératifs de préservation de l'espèce. Mais nos intentions sont semblables. Et s'il existe un compromis, nous sommes prêt à le chercher ensemble.
- Joli discours de la part d'un chevaucheur de Dragon de l'ancien temps, répondit Sheitan. Mais dis-toi bien, Diom Sath, que nul mortel ne détrônera jamais les Khuméras et que le simple fait d'essayer est une atteinte à notre suprématie.
- Mais nous ne souhaitons p...
- Raz-le-bol de vos palabres ! Coupa Deirdre. Tu vas me payer ce que tu as fais à Kalli ! Hurla-t-elle au titan avant d'enchaîner les incantations de ses sorts les plus mortels.
Ghim qui se tenait prêt à cette éventualité brandit Mjolnir et le précipita contre le pied de Sheitan. Sariel et Evelys se décidèrent à suivre l'action de Deirdre et préparèrent leurs sorts avec un temps de retard. Même si, en son for intérieur, le Seigneur Licorne avait souhaité s'interposer, il n'en eut pas le temps et se mit en retraite pour anticiper une réaction du géant et mener correctement la suite de cet assaut impromptu.
Le choc des premiers sorts élémentaires surpris le titan alors que Mjolnir touchait sa cible et provoquait l'appel de la foudre. Une nuée d'éclair surgissant de nulle part crépita et fondit sur le géant. Le marteau revint dans la main de Ghim qui prépara un nouveau lancer tandis que les mages enchaînaient une variation continuelles de sortilèges n'hésitant pas à déployer les forces nécromantiques. Le sol trembla quand le titan recula d'un pas. Mais Diom Sath comprit qu'il ne le faisait pas sous le choc de l'assaut. Il vit le cimeterre se dresser au dessus du tumulte des éléments. Ayant peu de chance de se faire entendre dans le vacarme produit par la foudre et les sortilèges cataclysmiques, Diom Sath se mit à courir.
Sheitan, bien que gêné visuellement avait pris l'élan nécessaire pour abattre l'un des lanceurs de sort. Son épée s'abattit sans pitié. Milarepa restait en arrière pour assurer les combattants et les préserver s'il le pouvait. Ici les pierres de destinée ne fonctionneraient pas. Personne n'avait le droit à l'erreur. Katrina n'était pas loin de lui et observait le combat, fascinée et impuissante. Jon avait déjà quitté le groupe pour contourner le titan. Il n'avait plus qu'un objectif en tête : le livre. Ses amis allaient périr. Ce n'était qu'une question de temps, et seul, il ne pourrait plus rien faire. Il courrait aussi vite qu'il le put vers le fond de la vallée.
Diom Sath reçut un sauvage coup de poing au menton de la part de Deirdre. Il venait de la sauver d'une mort certaine en la poussant hors de la trajectoire du cimeterre. Il avait bien agi, mais la situation gênante ne semblait pas convenir à l'indomptable sorcière.
- Pousses-toi ! Lança-t-elle en le poussant sans ménagement.
Diom Sath se souleva. Il venait de se rendre compte qu'il avait du faire mal à la magicienne en lui tombant dessus revêtu de son armure de plate.
- Excuses-moi, Deirdre, articula-t-il trop bas pour que l'écho de la bataille de le recouvre pas.
Sheitan semblait se concentrer sur une cible placée à ses pieds qui parvenait à esquiver ses tentatives d'écrasement. Il se protégeait des sorts avec son immense bouclier.
- Deirdre ! Hurla Sariel dans la tourmente. Ses pieds ! Nous devons accentuer nos efforts sur ses pieds !
Diom Sath laissa Deirdre reprendre son assaut et se rapprocha du titan. Les sorts d'enchevêtrements ne parvenaient pas à l'arrêter, mais Evelys était concentrée sur l'attaque pour contraindre Sheitan à dresser son bouclier et les deux autres s'acharnaient à bloquer au moins un pied du géant. Le Seigneur Licorne croisa le regard de Milarepa et celui de Katrina qui acquiescèrent d'un signe de tête. Chacun se plaçant à porter de l'objectif invoqua également la puissance de la terre renforçant l'assaut dans des proportions étonnantes. Les plantes poussaient à une vitesse stupéfiante et s'enroulait, malgré la taille du géant, autour de la cheville de celui-ci. Sans cesse arrachées par les efforts de Sheitan, les plantes repoussaient et se renforçaient. Ghim, qui avait vu la manoeuvre des mages, se fit la cible de l'autre pied du titan. C'est ainsi que, restant au sol trop longtemps, le pied droit du titan fut bientôt totalement recouvert de végétation solide.
Diom Sath dont les efforts se poursuivait hurla à l'attention du prophète de Iago :
- A toi Ghim !
Le nain réincarné comprit aussitôt ce qu'il avait à faire. Constatant que l'autre pied du titan était bloqué par les plantes il attira le pied gauche de Sheitan jusqu'à une position suffisamment avancée pour le déséquilibrer. Lorsque Sheitan se rendit compte du problème, il cessa son attaque. Il était toujours harcelé par les sort d'Evelys et n'avait pas une vision complète de la situation. Il eut juste eut le temps de voir le marteau Mjolnir se précipiter sur son visage. La foudre se concentra au moment de l'impact et frappa le titan à la tête, choc qui acheva de le déstabiliser. Il commença une lente chute en arrière et s'écrasa au sol en provoquant une onde de choc à la force terrifiante.
Evelys et Sariel s'effondrèrent épuisées par leurs efforts. Deirdre montrait quelques signes de faiblesse mais profita de l'exposition relative de Sheitan pour lancer un nouvel assaut. Diom Sath se porta en avant pour aller au contact. Ghim qui récupérait son marteau magique fit de même. Milarepa continua d'utiliser sa magie pour accroître la masse végétale et tenter de maintenir le titan au sol. Katrina avait sorti ses dagues, prête à apporter sa maigre contribution. Mais Sheitan s'auréola de lumière et commença à diminuer de taille, échappant, ce faisant à l'emprise des plantes. Alors que tout le monde s'avançait pour un nouvel assaut, il se releva. Il ne faisait plus guère que deux mètres cinquante de haut, mais paraissait totalement intact, même après la nuée de coups de différente nature qu'il avait pris.
- La taille était une erreur, je l'admet, fit-il à l'attention de ses adversaires. Nous allons passer à la vitesse supérieure.
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Jon faisait fi de l'affrontement qui opposait ses amis à Sheitan. Il se concentrait sur son objectif et alors qu'il parvenait au pied de la paroi rocheuse, à l'est de la vallée, il cherchait des yeux un objet ou un indice lui permettant de le localiser. Il entendait régulièrement les coups sourds provoqués par les assauts du titans et dont il ressentait les vibrations malgré la distance qu'il avait mis entre eux. Il erra plusieurs minutes durant en imaginant que Loan se serait probablement installé dans une cavité. Il n'osait faire usage de ses pouvoirs pour retrouver Orphire, de peur d'attirer sur lui l'attention de la chimère.
C'est alors qu'il aperçut, un peu en retrait de la falaise, entre les arbres, un rocher. Celui-là n'avait rien de particulier en soi sinon le livre qui reposait, à plat, à son sommet. Sans réfléchir, il se précipita vers lui. Mais alors qu'il parvenait au pied du rocher qui ne faisait guère plus de deux mètres de haut et qui était relativement facile à escalader, il reçut une flèche dans le dos. Le choc fut brutal et le projeta contre la roche. La douleur irradia dans tout son corps et il glissa lentement à terre, incapable de bouger. La flèche avait transpercé ses poumons et le sang commençait à envahir son système respiratoire. Il ressentait une douleur, mais pire que tout, son esprit était en feu et il ne parvenait pas à se concentrer pour faire appel à ses pouvoirs et sentait, impuissant, la vie s'échapper de lui.
Un pied botté se posa non loin de son visage. Il n'arrivait même plus à faire appel à ses souvenirs pour savoir à qui il pouvait bien appartenir. La personne s'accroupit prêt de lui. Il ressentit une vibration très intense dans le sol, mais cela n'avait rien à voir avec la personne qui se trouvait devant lui, la sélénite Peste. Il tenta d'articuler une question, mais n'entendit aucun son sortir de sa bouche.
- Cette flèche était faite pour neutraliser un Maitre du Revatam, dit-elle. Elle n'avait pas été conçue pour toi, Jon, mais pour tenir Hoesh en échec. Mais je crois que j'en aurai quand même obtenu l'effet escompté.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Orion Elentáris le 6/2/2003 à 11:15:45 (#3182232)
Par Katrina le 6/2/2003 Ã 13:56:26 (#3183393)
*Inquiète, mais sait que l'affrontement se terminera bien et a hâte de lire ce passage*
Par Wiz le 6/2/2003 Ã 14:59:54 (#3183874)
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Diom Sath et Ghim avaient donné l'assaut. Ils se battaient cette fois à taille pratiquement égale contre Sheitan, mais la force et la vitesse de la chimère étaient stupéfiantes. Après avoir paré un coup qui avait failli couper Ghim en deux, les deux élus avait décidé d'esquiver les assauts. Mais eux-même n'arrivaient pas à en porter. La lame ou le bouclier de Sheitan parvenait toujours à s'interposer. La foudre frappait pourtant à chaque impact de Mjolnir, mais cela ne l'affectait pas plus que lorsqu'il avait été géant. Deirdre s'en était tenu à l'observation tandis qu'elle retrouvait son énergie magique. Sariel et Evelys avaient rejoins l'arrière garde, mais n'avaient pas pleinement récupérés de leur efforts. Milarepa assistait les combattants à distance. Le rédempteur avait bien tenté de bloquer à nouveau le Khuméra, mais les plantes se désintégraient au contact de son corps. Katrina avait entamé un contournement de l'adversaire.
- Où est Peste ?! S'exclama soudain Evelys.
Sariel fit la même constatation qu'elle, tournant la tête à droite et à gauche sans apercevoir ni la sélénite, ni Jon. Mais comme le combat commençait à prendre une tournure tragique, elle préféra se concentrer dessus, prêt à intervenir. Evelys quitta le champ de bataille sans être remarquée.
Diom Sath avait brutalement été repoussé d'un coup de bouclier et se relevait péniblement, le souffle court, à plus de 10 mètres du duel qui opposait Ghim et le Khuméra. La force de Sheitan était terrible, probablement égale à celle qu'il avait en étant titan. Cette puissance dans le corps qu'il occupait lui conférait une habileté sans pareille. Seuls les coups de Ghim, même s'ils tombaient sur le bouclier, portaient un minimum, ajoutant la puissance de la foudre à chaque fois. Mais le prophète de Iago commençait à donner des signes de fatigue. Il était contraint de bouger sans arrêt pour éviter les coups mortels de son adversaire. Le combat se déplaçait et la puissance terrible des coups de Sheitan pouvait se lire dans les troncs d'arbre coupés net par le tranchant de sa lame.
C'est ce moment que choisit Katrina pour porter sa propre attaque, une dague dans chaque main, elle se précipita dans le dos de la chimère. Faisant volte face avec une vitesse surprenante, Sheitan éjecta Ghim d'un coup de bouclier et fit décrire à son arme un long coup de taille à revers. Les jambes de la danseuse du désert ne retombèrent pas en même temps que son buste sur le sol. Coupée en deux au niveau de la taille, son visage figé dans une grimace d'agonie aussi subite que rapide, elle avait déjà rendu son dernier soupir. Les pensées tournoyèrent dans l'esprit des combattants. Tout le monde l'avait laissé faire pensant qu'elle allait réussir. Diom Sath fut secoué de colère. Il en voulait à Sheitan mais aussi à lui-même. Il hurla un long cri de rage en se précipitant sur le Khuméra qui l'attendait de pied ferme. Ignorant totalement la puissance magique qui déferla sur son adversaire, le Seigneur Licorne se jeta dans la mêlée. Deirdre et Sariel avaient repris l'offensive avec leurs sorts les plus puissants sans se soucier des conséquences. Milarepa, que la tristesse étreignait, de contrôlait plus rien. Dans l'espoir que son action servirait à quelque chose il couvrit Diom Sath de ses sorts de guérison. Fou de rage, Ghim transmettait à son marteau la puissance de la foudre et se jeta lui aussi dans la mêlée. La force de la haine était la seule qui gouvernait cette bataille.
La folie furieuse des combattants ne dura pas deux minutes. Par manque d'énergie les sorts cessèrent. Milarepa soignait autant qu'il le pouvait les deux combattants dont les défenses s'abaissaient petit à petit. Sheitan dont la tenue avait été singulièrement amochée, disposait encore d'une solide assise. Il évitait habilement de se retrouver pris entre le guerrier et le paladin. Et puis, malgré le courage de ses adversaires, il accéléra le rythme et les déborda. Le marteau Mjolnir, crépitant d'énergie, décrivit une dernière course pour heurter une ultime fois le bouclier. Il libéra sa terrifiante énergie et tomba au sol avec les mains qui le tenaient, encore accrochée sur son manche, tranchées net au niveau des poignets. L'attaque de Diom Sath avait porté et transpercé l'armure de Sheitan au dessus du bouclier, dans l'épaule. Mais la force du Seigneur Licorne avait trop nettement baissée pour réellement inquiéter la chimère. Un coup de ce même bouclier heurta Diom Sath sans défense et le renversa au sol. Ce coup lui fit également lâcher son arme. Sheitan ouvrit sa défense pour porter l'ultime coup au rédempteur impuissant. Ghim, privé de ses mains, mais ignorant la douleur donna un violent coup de pied derrière le genou de Sheitan. Ce dernier dut mettre un genou à terre mais termina néanmoins son geste et transperça le coeur du Seigneur Licorne. En retirant la lame aussitôt après, il consacra un coup à revers pour décapiter le prophète placé à sa hauteur, juste derrière lui. Ce faisant, il n'avait plus de protection sur le devant et subit la violente et ultime attaque de Sariel hurlant sa douleur de voir ainsi tomber un à un les combattants. Les flèches de glace atteignirent la poitrine du Khuméra et la violence de l'impact le déséquilibra. Sariel expira, vidée de l'énergie vitale ayant alimenté son dernier sort. Milarepa, hébété, vit Deirdre, incapable de lancer un sort de plus, dégainer sa dague pour assaillir Sheitan. Le Seigneur des Khuméras, une large pique de glace planté dans la poitrine, commençait à se relever. D'une voix qui n'avait plus rien d'humain, Deirdre hurla :
- Tu vas payer pour ma Kalli !
Milarepa crut un instant que Sheitan aurait le temps de se lever et de préparer une riposte, mais son coeur frémit au moment ou la dague s'enfonça dans son heaume. Sheitan retomba au sol en lâchant son arme. Deirdre retira la dague pour lui porter un second coup, poussée par une rage qu'aucun homme n'aurait pu contenir. Mais au moment d'abattre une seconde fois la lame, les mains de Sheitan attrapèrent les poignets de la sorcière et serrèrent. Deirdre hurlait et de démenait comme une folle pour se libérer. A moitié debout sur le Khuméra, elle donnait de sauvage coup de pied pour enfoncer un peu plus la lame de glace dans la poitrine de son adversaire. Milarepa ne pouvait que regarder, les bras ballants. Il était impuissant, incapable de croire en un quelconque moyen de gagner. Bien que semblant très sévèrement touché, Sheitan serra et serra encore pulvérisant les os de Deirdre. La douleur fut trop forte et la dague tomba de ses mains bien qu'elle eut tenté de faire en sorte que celle-ci touche Sheitan dans sa chute. Mais la garde de l'arme ne fit que heurter l'épaule intacte du Khuméra. Ce dernier commença à se lever malgré le poids de la magicienne sur lui, les bras toujours levé, tenant ses poignets brisés. Inexorablement, Deirdre se retrouva pendue par les bras, se tordant autant de douleur que donnant des coup de reins pour porter des coups de pieds ridicules. Elle criait toujours sa vengeance de manière saccadée mais chaque seconde s'écoulant était une seconde d'épuisement, de douleur et de folie en plus. Milarepa réalisait qu'il ne s'agissait plus de vaincre mais de gagner la moindre petite seconde qui eut permis à Jon d'en finir avec le livre. Lui qui ne s'était jamais battu de sa vie, se surprit à penser que de sa décision de désobéir à ses principes sauverait peut-être l'humanité. Il se rappela alors certains des rédempteurs pacifistes qu'ils connaissaient et se demanda ce qu'ils auraient fait à sa place. Mais son attention fut attirée par Sheitan, rejetant le corps inerte de la sorcière sylienne. Milarepa ignorait si celle-ci était en vie ou non et consacra le peu d'énergie magique qui lui restait à un sort de soin. Puis, il se précipita au corps à corps. Le Khuméra avait abandonner son bouclier et ôtait lentement la flèche de glace qui lui déchirait la poitrine. Il termina son action avant que le rédempteur soit sur lui et se servit de la pique pour l'accueillir. La pique se brisa sous l'impact mais les vingt centimètres déjà enfoncés dans les entrailles de Milarepa avait fait leur effet. Le rédempteur, stoppé net dans son élan s'effondra sur le sol, face contre terre. Sheitan lâcha le morceau de glace qui lui restait dans les mains et commença à marcher vers l'est de la vallée. Il entendit une voix faible derrière lui :
- Tu vas payer pour ma Kalli !
Aussitôt après, Deirdre, ranimée par le sort de Milarepa, mais allongée sur le sol, tendait un bras au bout duquel pendait sa main, invoquant ce qui lui restait de force. Ce n'était pas un sort d'attaque ordinaire qui toucha le Khuméra dont le corps, auréolé d'anneau de lumière rouge, voyait ses forces disparaître et abreuver en énergie le corps de la sorcière. La douleur de la régénération était effroyable mais peu à peu, Deirdre recouvrait ses forces physiques, tout en perdant ses pouvoirs magiques. Sheitan avisa une arme à ses pieds, une dague lâchée par Katrina au moment de son attaque. Il se pencha pour la ramasser et la lança en prenant à peine le temps de viser. L'effet du sort cessa aussitôt. La tête de Deirdre retomba lourdement en arrière, une lame fichée dans son front.
----------------
Jon économisait ce qui lui restait de souffle. Cela pouvait très bien ne servir à rien, mais il lui restait peut-être une chance de réussir. Même s'il était condamné il pouvait tenté de raisonner Peste. La sélénite continuait à fournir quelques explications en escaladant le rocher pour récupérer le livre :
- Dès que nous sommes arrivé ici, dans le livre, j'ai su que cette action avait été préparée, fit-elle à Jon à demi-inconscient. Je ne saurais dire si tu étais de mèche avec Hoesh ou si ce dernier te manipulait, mais l'arrivée d'Evelys et son histoire rocambolesque a achevé de me convaincre.
Peste redescendit du rocher avec le livre entre les mains et s'agenouilla ensuite à côté du jeune mage agonisant. N'eut été la seule conséquence de sa blessure, ses minutes, ses secondes même, étaient comptés. Il se noierai dans son propre sang sous peu. Mais quelque chose le paralysait et accentuait la douleur lui coupant tout recours.
- Finalement, c'est aussi bien que je sois tombé sur toi et non sur Hoesh, continua Peste. Je n'étais pas sûre de l'effet de mon poison sur son sang de démon. Mais toi, en dehors de ton mystérieux pouvoir, tu n'es qu'un mage minable.
On entendait au loin les cris et les chocs de l'affrontement. Cela durait depuis plusieurs minutes et Jon ignorait combien de temps ses amis tiendraient.
- Mais j'ai encore quelque chose à te demander, Jon, poursuivit la sélénite. Il m'importe peu de savoir si tu accomplis une mission d'Hoesh ou si, au contraire, tu espérais sincèrement agir pour le bien de tous, car peu m'importe de tuer un innocent ou non quand il s'agit de contrer ce salaud. Mais dis-moi simplement si tu voulais détruire ce livre. Disons deux clignements de paupière pour oui et un seul pour non.
Peste savait ce qu'elle faisait. Jon ne pouvait effectivement plus communiquer que de cette façon. Ses paupières avait par ailleurs une fâcheuse tendance à vouloir se fermer. Jon choisit de dire la vérité et ferma les yeux pour ne les ré ouvrir qu'avec peine.
- Non, donc, fit Peste. Ce qui signifie que le détruire est probablement ce que Hoesh ne souhaitait pas.
Jon comprit tout à coup où elle voulait en venir, mais pour lui la pire des choses aurait été de détruire ce livre. Cela signifiait la victoire inconditionnelle et définitive des Khuméras qui auraient pu alors remodeler le passé à leur convenance détruisant tout ce que les humains avaient vécu et réalisé. Peste était dans l'erreur et il ne pouvait rien faire.
Peste demeura dans son champ de vision et posa le livre au sol. Elle l'ouvrit par le milieu et commença à déposer dessus des brindilles ramassées aux alentours. Jon hurlait intérieurement, incapable de sortir un son, sa concentration réduite à néant par le mystérieux poison. Et puis ses lèvres commencèrent à remuer, mais n'émirent qu'un gargouillement incompréhensible.
- Ménage tes forces, Jon Abishaï, ou tu pourras assister à l'ultime libération.
Mais ce qu'hurlait Jon en pensée parvint à ses oreilles :
- Non !
Peste regarda dans la direction de la voix et arma aussitôt son arc. Evelys, épuisée par ses efforts, s'arrêta. Elle vit le livre au sol, recouvert de brindille et comprit la situation.
- Non, Peste. Ne fais pas ça.
- Si toi, tu me le dis, alors raison de plus pour le faire. N'avance pas, n'incante pas, ou je tire !
- Non, fit une troisième voix.
Peste regarda avec étonnement sa jambe droite ou s'était posée la main du jeune mage. Puisant dans des ressources insoupçonnées, il tira violemment sur celles-ci et Peste perdit l'équilibre. Elle décocha sa flèche accidentellement, laquelle alla se ficher dans le bras d'Evelys qui n'avait pas eu le temps de réagir. Peste releva la tête et jeta son arc pour se mettre sur la défensive. Elle ouvrit des yeux ronds de surprise en voyant Abishaï se relever.
- C'est... Impossible, lâcha-t-elle tout bas.
- Sans doute, admit Jon dont le regard semblait brûlant de haine.
Peste se redressa en se saisissant de sa dague, imprégnée du même poison que ses flèches. Elle porta un coup en trompant aisément la vigilance de son adversaire, enfonçant sa lame dans les entrailles du Maître du Revatam. Le sang jaillit, mais Jon n'y fit même pas attention. Ses mains se refermèrent sur le cou de la sélénite placée à sa portée et faisant montre d'une force surhumaine, il la souleva à bout de bras en serrant comme un étau. Peste porta quelque coup de poing et de pied désespéré contre le corps inébranlable du mage. Elle sentit ses forces l'abandonner peu à peu alors que son ennemi semblait se renforcer. Son regard croisa une derrière fois le regard de braise de Jon Abishaï avant de s'éteindre.
Jon relâcha sa proie qui tomba comme un pantin désarticulé sur le sol. Encore hébété par ce qu'il venait de faire, il regarda autour de lui. Il avait toujours une dague plantée dans le ventre et la tige cassée d'une flèche saillait dans son dos. Pour Evelys, c'était une vision d'horreur qu'elle venait d'avoir, mais le poison de Peste commençait à faire effet. Elle sentait la vie l'abandonner. Le jeune mage lui adressa un regard inquiet puis ses yeux tombèrent sur le livre. Gégnant de douleur, il se pencha pour le débarrasser des brindilles et le ramasser. Il chercha très vite la dernière page.
- Jon Abishaï, gronda une voix qui s'approchait. Je t'interdis de faire ça !
L'interpellé jeta un oeil à ce qui restait de Sheitan. Il semblait très amoché et probablement amoindri, mais encore trop puissant pour lui et il approchait à grandes enjambées. Jon atteignit la dernière page du livre et en chercha le dernier mot. Sheitan n'était plus qu'à dix pas et quelques secondes de lui. Il entama la lecture du livre à l'envers.
(à suivre dans le 11ième et dernier chapitre...)
Wiz.
Par Sasa, scribouillarde le 6/2/2003 Ã 15:16:04 (#3183987)
Par Katrina le 6/2/2003 Ã 15:24:41 (#3184042)
On va m'appeler Katrinaze, maintenant ! :sanglote:
*Part se suicider*
Puisse Iago me pardonner :( :monstre:
Par Orion Elentáris le 6/2/2003 à 15:42:14 (#3184157)
:ange:
Par Gentil Barde le 6/2/2003 Ã 16:46:32 (#3184673)
Provient du message de Sasa, scribouillarde
Ben tu parles d'un carnage, ce qu'il fait pas faire pour sauver l'humanité quand même! pffffff!
T'as quand meme la mort la plus "propre" :-) T'aurais pu finir coupée en deux, ou avec le marteau de Ghim en plein milieu du front, à ta place je serais heureux ;-).
Par Wiz le 6/2/2003 Ã 16:54:24 (#3184740)
Le combat n'avait pas été de tout repos, et toute la bonne volonté et les pouvoirs de Darsh, de Fizban et de Neogith n'avaient pas été suffisant. Il avait fallu l'assistance d'un des élémentaires des druides pour venir à bout du second titan d'Arakas. Grâce au rituel organisé par les syliens, les dirigeants des différentes factions avaient bénéficié d'un lien télépathique, lequel leur avaient permis de se réorganiser. La bataille contre les Khuméras s'était alors déplacée sur Raven's Dust. Les navires avaient mis plusieurs heures à rallier l'île royale et c'est à la naissance du jour que les forces fraîchement reconstituées des humains avaient débarqué. Là , certains groupes de survivants avait rejoins le gros des forces. Atalante à la tête des survivants iagonites, Kenshiro, Sergent de la Garde Royale, dirigeant les restes de l'armée royale, et une poignée de sélénites réunis par Mabelle qui était sortie in extremis de Silversky, lieu où l'avait ramené sa pierre de destinée lors de l'attaque du palais. Malgré le nombre considérable de morts et de disparus, la plus grande armée humaine jamais réunie avait occupé les territoires sud de Raven's Dust et avait préparé l'assaut contre les titans. Mais si elle servait les desseins de l'humanité, on avait pu également y trouver des centaures et des skraugs.
Puis la guerre avait fait rage. Les trois titans qui occupaient l'île s'étaient confrontés à la grande armée. Leur stratégie avait été primitive mais mortellement puissante. Les plus puissants élémentaires étaient parvenus à en abattre un, mais leur affaiblissement avait été tel qu'ils n'avaient pu se défendre contre les assauts d'un second. Les titans avaient manoeuvrer pour attaquer sur trois fronts simultanément réduisant à néant les efforts de positionnement des forces humaines. Usant de tous leurs pouvoirs dans la batailles, les élus eux-mêmes avaient fini par tomber. Lorsqu'il n'était plus resté qu'un titan amoindri, l'armée des hommes avait été éradiquée. Le géant avait ensuite contemplé le carnage et s'était dissous comme s'il n'avait jamais existé.
Diom Niort survolait les champs de bataille abandonnés de toute vie. Avant de se rendre sur Stoneheim, il voulait s'assurer que rien n'avait survécu sur ces terres. Il n'avait pas perdu une miette de la bataille, s'abstenant d'y participer, mais s'était délecté des râles d'agonie et des hurlements de douleur et de terreur. Passant au-dessus d'une colline dénudée, il aperçut une silhouette vêtue de rouge. Ne souhaitant pas que son maître lui reproche un tel oubli, il vira de bord afin d'aller à la rencontre de cet impudent et sot personnage.
Sur le sommet de la colline, Abladagast contemplait l'étendue du désastre. Cette fois, c'était l'échec complet. Il lui restait peu d'espoir de trouver sur Stoneheim des alliés pour continuer la lutte. Il avait échappé à la mort en basculant sur le plan éthéré, mais se rendait compte qu'il la désirait ardemment. Peut-être vint-elle en répondant à ses souhaits, ailée et draconique au souffle brûlant et impitoyable ? Elle arriva en face de lui et il refusa de s'y soustraire. Il eut une dernière pensée pour Sariel, et une larme roula sur sa joue avant d'être séchée par le souffle de feu qui balaya sa vie comme le vent balaye les feuilles mortes. Satisfait de son action, Diom Niort refit un dernier passage au dessus de la colline rasée par son souffle destructeur et s'envola vers le large. Il ne se sentait plus de joie et voulait impérativement annoncer la nouvelle à ses serviteurs qui étaient demeurés sur sa petite île rocailleuse pendant les affrontements. Et tant qu'il y était, il voulait également régler une dernière affaire.
Ses ailes le portèrent haut dans le ciel, avant qu'il se mette à piquer vers l'immense pentacle rouge qui se dessinait très distinctement au milieu des flots rendus gris par la couverture nuageuse. Il redressa moins d'une centaine de mètre avant de toucher le sol et atterrit brutalement en amortissant le choc de ses puissantes pattes, laissant une empreinte de roche fendillée. Les Enfants de l'Haruspice étaient tous présents et le regardèrent avec respect.
- Serviteurs du Maître. Voici une grande nouvelle à présent.
Les haruspiciens semblèrent intéressés par ses propos et sa jovialité inhabituelle.
- Goldmoon est tombée et l'humanité disparaît à petit feu. Plus âmes qui vivent sur Arakas et Raven's Dust.
- Est-ce à dire, Général, commença Démonics, que le moment est enfin proche.
Diom Niort allongea son cou pour approcher sa gueule :
- En effet. Nous savions depuis longtemps que nous devions mettre fin à l'humanité. Il est heureux que les Khuméras s'en soit en parti chargé.
- En parti ? S'étonna Fearil.
- Ceux qui avaient survécus sont morts de ma griffe et de mon souffle, ricana le dragon. La Loi du Maître s'impose maintenant sur ce monde.
- Que restera-t-il ? Demanda Démonics. L'humain disparaît, mais quelle vie lui succédera ?
- Quelle importance ! Clama Niort. Les Khuméras sont peut-être un bon parti.
- Sont-ils vraiment vivants ?
- Cela, seul le Maître peut en décider !
- Alors que s'accomplisse la volonté du Maître, fit Démonics qui avait déjà compris ce qu'allait faire Diom Niort.
Le dragon battit des ailes et se dressa sur ses deux pattes arrières. Le vent provoqué par les battement d'ailes surprit les haruspiciens dont certains qui tombèrent au sol. Démonics resta impassiblement dressé devant son supérieur et le regarda ouvrir la gueule. Le souffle de feu mortel s'abattit sur les haruspiciens hurlant de terreur et de douleur. Diom Niort dispensa son mortel jugement jusqu'à ce que ses troupes ne soient plus que cendres. Puis il se reposa sur ses quatre pattes et parcourut le champ de cendres fumantes. Levant sa gueule vers le ciel, il poussa un rugissement terrible qui s'entendit à des kilomètres à la ronde. Battant de nouveau des ailes il prit son envol et se dirigea vers Stoneheim.
- Que s'accomplisse la volonté du Maître, hurla-t-il en accompagnant sa déclaration d'un rire sinistre.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 6/2/2003 Ã 19:30:19 (#3185081)
Si ce détail n'avait pas manquer d'intriguer les ogrimariens personne n'avait vraiment trouvé drôle cette situation, quoique, à la réflexion, certains pouvaient imaginer les 5 bréhanites et Talona prisonniers ensembles et qui, croyant tuer le Primus, l'avaient en fait libéré. Ce qui les aurait sans doute plus amusé aurait été de savoir ce qu'ils allaient devenir. Mais des préoccupations bien plus importantes avaient, depuis, envahi leurs pensées. Ces dernières heures, les ogrimariens s'étaient succédés à la surveillance du temple et de ses alentours, attendant que la situation évolue et le Primus Chaosium, prétendant surveiller les faits et gestes des Khuméras, était resté prostré tout ce temps.
Buzar Noir qui pestait de n'avoir rien découvert d'intéressant dans les notes de Goban commençait à se demander si l'Elu du Seigneur n'avait pas, encore, manigancé quelque chose dont il n'avait pas pleinement le contrôle et dont il n'informait pas les fidèles. Et puis, les heures passant, il avait pris une décision afin de vérifier une théorie.
Orion s'approchait maintenant du Primus Chaosium immobile depuis des heures. Il était habile et probablement le mieux placé pour accomplir cette tâche. Il se tenait maintenant à côté de son supérieur, sans un bruit et palpait doucement les différentes poches cousues dans la robe d'Hoesh. Un bruit et un comportement familier finit par focaliser son attention sur une poche en particulier. Il glissa ses doigts agiles dans l'interstice et toucha le coin d'une feuille de papier. Très doucement, il commença à tirer sur le feuillet pour l'extraire de la poche. Selon lui, il était impossible que le Primus se rende compte de quoi que ce soit, à moins qu'il soit précisément concentrer sur ce qui se passait autour de lui, mais cela ne paraissait pas être le cas. La main ganté d'Hoesh attrapa soudain la main d'Orion dans une poigne de fer. Le visage du demi-démon se tourna vers le Grand Maître des Ombres.
- Je n'apprécie pas ce genre de comportement, lâcha-t-il.
Thunor, de passage dans le temple à ce moment, avait observé la scène de sa position.
- On n'apprécie pas tellement les initiatives douteuses, chef, lança-t-il de la manière la plus irrévérencieuse possible.
Le visage du Primus se fendit d'un sourire et observa Thunor tandis que sa main broyait littéralement celle d'Orion. L'archer, dont le bout des doigts avaient relâché sa prise depuis longtemps, s'évertua à conserver son attitude stoïque tout en donnant des à -coups pour dégager sa main.
- Il est heureux que j'aie besoin de toi et de tes talents Thunor, dit Hoesh.
- Oh, vous savez, il ne faut pas vous formaliser pour ça. Si vous avez envie de me tuer, je comprendrais, rétorqua Thunor d'un ton moqueur.
Orion secouait de plus en plus sa main dont les os craquaient maintenant en émettant des sons parfaitement audible dans tout le temple. Finalement, n'y tenant plus, il fit un ample geste de son autre bras pour frapper Hoesh. Mais ce dernier le lâcha précisément à ce moment et esquiva le coup en se baissant.
- Espèce de pourriture, murmura Orion pour lui même en se tenant la main meurtrie.
- Hélas, Orion, l'heure n'est plus à la discorde, fit Hoesh comme si rien ne s'était passé.
- Hoesh ! Cria soudain Buzar Noir. Je veux savoir ce qu'est ce feuillet !
Le Primus Chaosium se tourna vers lui. L'attention de tous avait été captée. Tinuvielle espérait presque qu'une confrontation éclate.
- Tu le sais, Buzar, répondit simplement Hoesh.
- Un fragment des Mots des Rêves ! S'exclama le Haut Prêtre.
- En effet, acquiesça le Primus.
A ce moment précis la terre se mit à trembler. Métabaron, le suprême combattant des forces ogrimariennes, le Prétorien du Chaos, entra dans le temple peu de temps après alors que les regards se croisaient avec inquiétude.
- Deux titans foulent le sol de Stoneheim, annonça-t-il d'un ton neutre.
Thunor croisa le regard de son supérieur.
- On va y rester n'est-ce pas ? Demanda-t-il sans ambages.
- C'est plus que probable, fit le Primus en souriant. Mais maintenant, c'est l'honneur du Très Haut que nous défendons.
- Bof, rétorqua Thunor. Si je m'en sors, c'est ta gueule que je me ferai. Y'en a marre de tes manigances.
- A ta guise, compléta Hoesh contre toute attente.
Les personnes présentes dans le temple se préparaient au combat. Tinuvielle avait soigné Orion et ils se dirigeaient maintenant à l'extérieur. Buzar resta face à Hoesh. Encore une fois, le Haut Prêtre se demandait ce que son supérieur préparait. Jamais il n'avait connu Hoesh sans complot. Chaque geste qu'il faisait, chaque action qu'il entreprenait semblait parfois sortir de sa plus pure fantaisie, de son inspiration du moment, de ses accès furieux de passion, mais chacune d'elle se révélait devenir une pièce d'un puzzle gigantesque dans lequel la perte ou la destruction d'une seule ne semblait jamais le déranger. Imprévisible et à la fois conspirateur. Insousciant et efficace. Une énigme vivante qui le troublait chaque jour davantage. Mais pourtant, depuis ces dernières heures, il le trouvait changé. Cela aussi faisait-il parti d'un plan ?
- Buzar, commença Hoesh pour attirer son attention. Ces deux titans ne sont pas les seuls sur Stoneheim. Je ressens la présence de Sheitan.
- Je m'en doutais. Il nous écoutait n'est-ce pas ? Il attendait de trouver l'objet que tu possèdes ?
- Oui. Je ne souhaitais pas attirer son attention dessus, mais je savais que cela serait inéluctable. Toutefois, j'ai prévu une parade. Mais il me faut du temps.
- C'est pour cela que tu as massé tous les ogrimariens ici ? Tu savais pour l'attaque des Khuméras ?
- Tu es intelligent Buzar et je sais que tu as compris l'essentiel. Mais ce qui est essentiel maintenant, est de tenir face à Sheitan. Les titans sont pour vous. Eux ne sont qu'un amusement de la part des Khuméras. Mais Sheitan, lui, c'est autre chose. Il est là pour une raison plus que sérieuse.
Ce disant, Hoesh prit la feuille dans sa poche et la lui tendit.
- Garde là sur toi. Il ne peut pas la détecter, il doit la voir. Même en plein coeur de la bataille, elle est mieux placée que sur moi.
Buzar hésita un long moment.
- Je n'ai pas compris pourquoi cette feuille était importante.
Hoesh le regarda dans les yeux. Il s'exprima avec un telle sincérité que le Haut Prêtre compris qu'il ne s'agissait pas d'un mensonge :
- C'est toute notre histoire !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par La Fouine le 6/2/2003 Ã 19:41:44 (#3185169)
*Ajoute la nouvelle portion à la suite de ses archives Wizesques*
*ronronne*
Merfi Wiz :)
Par Orion Elentáris le 6/2/2003 à 22:42:24 (#3186425)
:lit:
Par Wiz le 7/2/2003 Ã 0:55:26 (#3187152)
Nombreuses étaient les paires d'ailes noires dans cette foule qui se renforçait également de simples humains fidèles du Très Haut et de la quasi-totalité des troupes d'élite de leurs alliés Skraug. Hoesh, que personne ne regardait en particulier, fit une grimace de dégoût. Il orienta son regard vers le ciel. Il n'avait pas récupéré de heaume de remplacement et ses long cheveux noirs flottaient au vent. Son regard exprimait une certaine tristesse. Puis, alors qu'il scrutait les nuages, il y vit ce qu'il attendait. Une silhouette lumineuse se dessina au-dessous de la couverture nuageuse. Elle semblait petite tant elle était lointaine dans le ciel, mais devait bien faire 10 ou 15 mètre de haut. Elle était revêtue de blanc et de métal, portait un bouclier Sombrebois adapté à sa taille et brandissait un cimeterre. Beaucoup de regard se tournèrent vers cette entité, mais Thunor donna des ordres sévères pour éviter toute distraction. Les rumeurs qui répondirent à ces ordres colportèrent une dénomination bien étrange : "jouet du Primus". Une voix semblant venir de partout à la fois se fit entendre :
- Tu es le dernier à te dresser contre moi, Hoesh Lorkos. Rends-toi ou péris !
Le Primus Chaosium s'auréola de lumière, déployant à la fois ses pouvoirs de demi-démon et de demi-Khuméra, il se transforma lentement. Les troupes armées ne purent s'empêcher de regarder derrière elle pour contempler le prodige. Hoesh Lorkos, placé devant l'entrée du temple, grandissait à vu d'oeil et prenait l'apparence d'un démon. Ses ailes devinrent membraneuses et sa taille dépassait largement celle qu'il avait d'habitude. Sa transformation s'arrêta lorsqu'il eut grandi de près de 15 mètres. Il était méconnaissable. Son aura lumineuse était toujours là . Sa voix se fit entendre de la même façon que celle de Sheitan.
- Je choisis de t'affronter. Périr n'est qu'une possibilité.
Personne n'entendit le Primus murmurer à la suite : "A toi de jouer, Jon".
- Mes pouvoirs sont infinis. Ta mort est assurée.
- Mes pouvoirs le sont-ils moins ? Ne sois pas si sûr de toi. Tu es un Khuméra et ce monde n'est pas entièrement le tiens. Moi je suis ce qu'il est. A moitié réel et à moitié onirique. Tu peux mourir car je peux modifier cette réalité tout autant que toi. Ce combat est loin d'être terminé.
- Très bien. Viens m'affronter en ce cas.
Sans répondre, la massive silhouette démoniaque d'Hoesh Lorkos s'envola en battant des ailes, mes sa vitesse n'était pas uniquement en relation avec ce mouvement. Cette action donna le signal de l'attaque aux titans qui chargèrent les troupes du Chaos.
Le conflit fut titanesque. Prêt d'une heure durant les affrontement firent rage. Sur terre, les ogrimariens ne comptaient plus leur perte. Soumis à très rude épreuve, l'action combinées des archers et des mages apporta néanmoins un très net avantage avant que l'un des titans concentre le feu de ses sortilèges destructeurs sur les flancs de la montagne. Le temple ne les intéressait pas. Ils souhaitaient simplement anéantir tout ce qui vivait. L'ordre n'avait pas d'importance, mais la plupart du temps, lorsqu'ils avaient choisi une cible, les titans l'éliminaient avant de passer à une autre. Le Prétorien du Chaos tomba en même temps qu'un adversaire. Il sacrifia sa vie en se faisant écraser lors de la chute d'un titan, brandissant sa lame pour accueillir la tête de ce dernier. Hyène Noire qui avait participé à ce combat était également tombée. Buzar avait regroupé les prêtres survivant dans une ultime stratégie d'enchevêtrement massif qui avait porté ses fruits contre le premier. Mais les mages comme les prêtres, épuisés, n'avait pu fournir les efforts suffisants. Quelques courageux avaient tenté une autre approche, tentant d'escalader le titan en s'accrochant à des dagues qui ne manquaient pas d'alerter la cible du danger. Alors que le combat tournait au cauchemar, après la chute héroïque de Buzar, c'est Thunor qui était parvenu à grimper au delà de la ceinture, dans le dos dans son adversaire. Les archers survivants avaient mis du temps à s'extraire des gravats de la montagnes. Une poignée d'entre eux, parmi les meilleurs, dirigé par Orion, avait commencé à harceler le géant. Tandis que ce dernier sautillait pour tenter d'écraser ses assaillants, Thunor s'accrochait et montait, pied à pied vers la nuque du colosse, agrippant désespérément les dagues. Orion dut parcourir le champ de bataille en tout sens pour trouver d'autres projectiles. Il avait vidé pratiquement dix carquois sur la créatures la striant de toute part. A ce moment les prêtres repassèrent à l'attaque s'étant suffisamment reposé. Quelques guerriers skraugs regroupés tentèrent un assaut simultanément. Cloué au sol par la végétation croissante, le titan cessa de s'agiter permettant à Thunor de prendre pied, enfin, sur l'épaule de la créature. Epuisé, mais déterminé, c'est dans un équilibre précaire qu'il asséna les plus puissants coups d'épée qu'il pouvait. Avant que la main du titan, par réflexe, n'éjecte le Général de sa position, il avait porté le coup fatal dans la moelle épinière. Le titan s'effondra enfin. Les pertes étaient quasi-totale.
Dans le ciel, il fallut un moment avant qu'une différence apparaisse entre les deux puissances. Contrairement à ses frères, Sheitan ne jouait pas. Il déployait tous ses pouvoirs de Khuméra pour porter ses attaques. De n'importe quel point de vue ce combat était surréaliste. Des météores gigantesques, des trombes de feu, des vortex d'énergie, ils n'étaient limités que par leur imagination. L'aspect visuel de la confrontation n'avait au fond aucune importance. Chaque action était le reflet d'une invention et chaque invention devait être meilleure que celle de son adversaire pour le toucher. Et même lorsque leur forme physique pâtissait de ces démonstrations d'imaginaire, ils pouvaient chacun recourir à ces mêmes phénomènes pour se régénérer. Pour un non-Khuméra, le combat pouvait sembler joli et équilibré, mais vu de l'intérieur, c'était totalement différent. Les blessures physiques n'avaient pratiquement aucune importance, elles n'étaient que de vague conséquence. Les véritables blessures affectaient la nature même du Khuméra. Chaque coup affectait sa réalité et son intégrité. Si Sheitan était l'un des Khuméras les plus fort c'est parce qu'il représentait le concept de croyances et de ferveur. Chaque coup efficacement porté était un fervent de moins. La réalité supporterait peu de temps une telle altération et ça et là des déchirures commençaient à marquer le champ de bataille aérien. Mais Hoesh savait qu'il avait perdu d'avance. Sa propre nature Khuméra dépendait de ceux qui le connaissaient, et ceux-ci avaient petit à petit été décimés par les titans. Au moment ou le second titan tomba en écrasant plusieurs des siens, Hoesh perdit une autre de ses facultés et chut.
En s'écrasant au sol, pratiquement au milieu du champ de bataille terrestre, il avait repris son apparence normale. Au dessus de lui, Sheitan, physiquement amoché, descendit doucement. Les ogrimariens présents, encore hébété par le terrible combat, regardèrent, impuissants, la scène. La voix de Sheitan se fit entendre :
- C'est une faiblesse que d'être à demi-réel, Hoesh Lorkos. Car le réel se change plus aisément que tu ne le penses. Ta combativité fut impressionnante, mais tu n'arriveras jamais à la hauteur des Khuméras. Ta conspiration prend fin maintenant.
Personne ne semblait en mesure de faire le moindre geste, bien que Sheitan n'ait rien fait pour cela. La mort proche du Primus était comme un symbole. Avec lui, tout espoir disparaissait. L'auréole de lumière de Sheitan s'intensifia jusqu'à devenir insoutenable. A plus de 200 mètres au-dessus du Primus abattu, se forma un véritable soleil qui fondit sur lui.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 7/2/2003 Ã 11:13:00 (#3188653)
- Cyloâne ?
- Oui, fit-elle d'une voix faible ou perçait la proche rupture de son contrôle.
- Nous avons réussi. Nous pouvons sortir d'ici maintenant.
- C'est... encore un peu tôt.
L'ex-Archer Royal eut l'air surpris.
- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu veux dire par là ? Il fait jour. Nous avons passé la nuit à nos travaux.
- Non... ce que je veux dire... c'est qu'il ne vaux mieux pas sortir tant que les Khuméras sont là .
Elle avait presque épuisé ses dernières forces à dire cela. Casus fit une grimace qu'elle ne sut pas interpréter.
- J'ai bien peur que les Khuméras soient là pour toujours.
Accroupi, son avant bras sur la cuisse, la main pendante, ses doigts jouaient négligemment avec la brume étrange qui recouvrait Althéa.
- J'ai... Enfin, il y a un visiteur.
Cyloâne le regarda sans comprendre.
- Je te laisse, dit-il en partant précipitamment.
La jeune sélénite le suivit du regard jusqu'à ce qu'il croise un autre homme qu'elle eut peine à reconnaître. Les larmes lui montèrent aux yeux et un sourire se forma sur ses lèvres. Le bonheur la submergea, annihilant toute douleur. L'homme s'approcha, s'accroupit et se pencha sur elle. Elle laissa échappé quelques mots d'une voix quasiment muette :
- Mon z'Enthy...
- Oui, mon trésor, fit Enthymion en déposant un baiser sur ses lèvres.
- Je... suis...
- Ne parle pas mon amour. Je suis là et je veille sur toi à présent.
Cyloâne était de toute façon incapable de finir sa phrase. Son regard brillant était braqué sur le Lord et ses pensées tourbillonnaient. Tout pouvait s'achever maintenant, elle venait de vivre son plus beau moment. Dans ce monde ou rien n'allait plus, elle avait l'impression de retrouver l'homme qu'elle aimait. Elle ne put s'empêcher de pleurer, car...
- Oh ! S'exclama Enthymion.
Cyloâne ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Elle comprit immédiatement ce qui se passait. Elle se concentra à peine pour accomplir le miracle dont elle avait besoin. Enthymion regardait, éberlué, autour de lui, fixait le sol comme s'il avait vu un fantôme. Cyloâne se redressa et bougea tous ses membres sans effort. Son amant fixa son attention sur elle sans comprendre.
- Tout va bien mon amour, fit Cyloâne d'une voix normale.
- Que... que s'est-il passé ? La brume... elle...
- Oui, acquiesça Cyloâne. Jon a réussi.
- Jon ?... Il est en vie ? Mais...
- Ne t'inquiète pas mon z'Enthy. Les réponses vont venir.
Elle se leva et fit comprendre à Enthymion, par geste, d'en faire autant. Elle le prit dans ses bras et serra. Il restèrent enlacé un long moment quand Masquard les dérangea, arrivant en courant :
- La brume a disparu ! Dame Cyloâne, da...
Il resta bouche bée en voyant Cyloâne debout. Comme à regret, Cyloâne quitta l'écrin formé par les bras de son aimé et regarda le Vicomte en souriant.
- Je sais, fit-elle simplement. Réunissez tous le monde, nous allons sur Stoneheim.
- Mais... Mais... com...
- Je vous y emmènerai. Ne vous inquiétez pas. Je vais très bien.
Masquard ne savait pas quoi dire. Il se contenta de faire demi-tour pour obéir à la demande de Cyloâne. La jeune femme regarda à nouveau Enthymion et ses yeux s'embuèrent à nouveau de larmes.
- Pourquoi pleures-tu mon amour ? Je ne comprends pas.
- Tu ne le peux pas... Je suis désolée. Je t'aime.
Il l'enlaça, mais l'une des mains de Cyloâne fouilla dans les plis de sa robe à la recherche d'une page déchirée d'un livre. Elle parvint à mettre la main dessus et la sortit. Intrigué, Enthymion regarda sa main et la page qu'elle tenait. Ce feuillet était écrit en une langue qu'il ne connaissait pas. Et il vit la page s'auréoler de lumière et devenir transparente. La lumière et les dernières symboles écrit disparurent en s'estompant. Il n'y avait plus rien dans sa main.
- Qu'est-ce que c'était ? Demanda Enthymion à sa compagne.
- De l'histoire ancienne, répondit-elle d'un air pensif.
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 7/2/2003 Ã 13:02:40 (#3189475)
Les ogrimariens avaient cessé leur fuite. Ils s'étaient retournés et regardaient, fascinés, la scène étrange. Quelque chose avait changé dans leur environnement. Quelque chose qui ne pouvait manquer de les interpeller. Mais pourtant, ils ne parvenaient pas à savoir quoi. L'un d'eux s'exclama :
- La brume !
Tous regardèrent autour d'eux et comprirent ce qui, sous leur yeux, avait totalement changé. La brume qui recouvrait le monde avait disparue, instantanément et subitement. La sphère solaire baissa d'intensité et se résorba. Debout dans les airs, à peine 10 mètres au-dessus du cratère où s'était écrasé Hoesh, Sheitan lui jeta un dernier regard :
- Je m'incline, Maître du Revatam. Tu as gagné... pour cette fois.
Il disparut aussitôt après.
Thunor recouvrait peu à peu ses esprits. La chute du haut du titan ne l'avait pas tué ni blessé. Une chance insolente avait permis qu'il se réceptionne sur une surface souple, le ventre de l'autre titan. Il avait toutefois été assommé par le choc. Dans un état de demi-conscience, il avait vu l'astre Sheitan s'arrêter et disparaître avant d'avoir frappé. Il se relevait maintenant pour voir Hoesh Lorkos en faire autant. Ce dernier semblait intact. Il se dressait fièrement au milieu du carnage et cherchait quelque chose du regard.
Thunor, titubant, se dirigea résolument vers lui. Quelques survivants en firent autant. Orion avait échappé au massacre mais avait mis du temps à s'extraire de sous la main du titan qui avait failli l'écraser en tombant. Tinuvielle était également en vie. Laissant les restes de l'armée le suivre, le Primus Chaosium marcha vers l'endroit où était tombé Buzar Noir. Mais Thunor l'intercepta et se campa sur sa route.
- Bon. C'est fini avec les Khuméras si j'ai bien compris ? Questionna le Général.
- Tout à fait, répondit Hoesh très calmement.
- Alors maintenant, je vais te péter la gueule, continua Thunor.
Hoesh éclata de rire. Thunor serrait et desserrait les poings encore plus agacé par cette attitude.
- On peut dire que tu as de la suite dans les idées, Thunor, déclara le Primus. Ceci dit, ce n'est pas vraiment le moment.
- Pas le moment ?! S'exclama le guerrier. Ca commence à bien faire !
Il s'apprêtait à lui rentrer dedans quand il disparut purement et simplement.
- Mais... mais... balbutia Tinuvielle. Qu'as-tu fais de lui ?!
Hoesh la regarda d'un air indifférent mais ne répondit pas et poursuivit sa route. Le cadavre de Buzar était étendu à quelques mètres et luisait, entouré d'une faible aura. Orion s'était rapproché des restes du Haut Prêtre sans vraiment se demander ce qu'était cette aura.
- Il va falloir songer à le remplacer, annonça-t-il innocemment.
- Nous y songerons, répondit Hoesh. Mais pour le moment, éloignes-toi. Quoiqu'il se passe, je vous interdit de faire quoi que ce soit, ajouta-t-il en s'adressant aux ogrimariens présents. La première action jugée inadéquate vaudra à son auteur le même sort que Thunor.
Les personnes présentes acquiescèrent d'un signe de tête ou se tinrent coi et silencieuses. L'aura qui entourait Buzar semblait prendre sa source dans l'une des poches de sa robe. Petit à petit, une feuille de papier pliée en quatre sortit doucement des plis de la robe. Sous le regard ébahi de l'assemblée elle s'envola et se déplia dans les airs avant que la lumière ne s'intensifie. Elle aveugla la plupart des spectateurs et lorsqu'elle se résorba, il n'y avait plus de feuille de papier. Huit personnes se tenaient à l'endroit où elle avait disparu.
- Bon sang, fit Orion qui voulu armer son arc.
Il se ravisa aussi bien en se souvenant des paroles du Primus qu'en constatant qu'il n'avait plus ni arc ni flèches.
Jon Abishaï était devant les autres personnes. Evelys non loin derrière lui. Sariel, Deirdre et Katrina étaient regroupées encore derrière. Observant les alentours d'un air suspicieux, Diom Sath, Ghim et Milarepa formaient l'arrière du groupe.
- Je ne suis pas venu pour me battre, déclara Jon Abishaï. Je viens pour obtenir des explications... de toi Hoesh Lorkos !
Au milieu du champ de bataille, le groupe des survivants ogrimariens et les compagnons de Jon se toisaient les uns et les autres.
- Explications que je vais me faire un plaisir de te fournir, fit Hoesh Lorkos en souriant.
- Quoi ! Cria Orion. Vous êtes de mèche ou quoi ?!
- Nous ne nous battrons pas, Orion, dit Hoesh l'air tranquille. Ce n'est plus l'heure des conflits. Mais comme nous attendons encore d'autres personnes, nous avons le temps de nous rendre au temple du Très Haut, nous y serons plus à l'aise.
- Aucun d'eux ne rentrera dans le sanctuaire du Très Haut ! Je m'y opp...
La voix d'Orion se perdit dans le vent. Il avait disparu avant de finir sa phrase. Il n'y avait eu aucun signe annonciateur. Hoesh tendit la main vers le groupe de Jon. Sans un mot, Evelys se détacha du groupe pour rejoindre le Primus.
- Non ! S'exclama le jeune mage. L'histoire n'est pas ainsi ! C'est avec moi que...
- Tu fais erreur, le coupa Evelys en prenant la main d'Hoesh.
Interloqué, Jon ne dit pas un mot de plus. Des chuchotements se firent entendre dans son dos. Visiblement, personne ne comprenait rien. Hoesh et Evelys précédèrent le cortège, main dans la main, en direction du temple, marchant entre les cadavres. La grise couverture nuageuse de ces dernières heures avait disparu en même temps que la brume étrange qui avait recouvert Althéa si longtemps. Un soleil timide s'élevait et indiquait le milieu de la matinée.
C'est à ce moment que Diom Niort, arrivé sur les lieux de la bataille, choisit pour fondre et déverser son souffle sur les survivants du titanesque conflit. Plusieurs hurlement accompagnèrent ses propres paroles :
- Que s'accomplisse la volonté du Maître !
(Ã suivre...)
Wiz.
Par Wiz le 7/2/2003 Ã 16:14:04 (#3190959)
- C'est Hoesh qui a fait ça ? Chuchota Sariel à l'oreille de Jon.
Jon réfléchit un instant. Il était concentré sur un tas de chose. Il se remémorait la pire expérience qu'il venait de passer dans son existence. Elle lui semblait à la fois lointaine et proche. Lorsqu'il avait lu à l'envers les Mots des Rêves, il avait défait une partie de ce que les Khuméras avait construit. Cependant il s'était rendu compte du paradoxe qu'il créait à ce moment. En annulant la fusion des flux, il détruisait également une partie de leur existence à tous, y compris cette partie de l'existence qui leur avait permis d'atteindre les Mots des Rêves. Il lui avait fallu toute sa concentration et son pouvoir pour maintenir l'intégrité de l'univers tandis qu'il devait réécrire la fin de l'histoire. L'effort avait failli le tuer. Son esprit déchiré, avait menacé de s'éteindre dans les limbes à tout moment. Mais il n'avait pas failli, car si cela avait été le cas, il aurait été responsable de la disparition de tout ce qu'il connaissait. En réécrivant l'histoire, il avait changé la fin et réduit la tentative de Sheitan à néant. Peste était morte à la place de ses compagnons mais avait héroïquement péri en leur permettant d'abattre la chimère grâce à ses flèches empoisonnées. Ayant réécrit la fin des Mots des Rêves, il était le seul à se souvenir de ce qui s'était réellement passé. Il n'avait pas pu annuler trois ans de domination Khuméra, l'effort de récréer toute une réalité aurait été trop grand. C'est presque à regret qu'il avait mené cette action, sachant que l'histoire elle-même ne reconnaîtrait jamais ses efforts. Mais obtenir la reconnaissance d'autrui n'était pas précisément ce qu'il recherchait dans son mode habituel de pensée. A travers tout ces évènements, ce qui l'avait amené à la victoire, il restait un mystère derrière tout ceci, lui. Car les souvenirs de sa vie demeuraient indistincts, voire incertains. Reconsidérant la question de Sariel, il se demanda un moment pourquoi aucune manifestation de pouvoir onirique n'avait accompagné la disparition d'Orion et celle très similaire de Diom Niort.
- Je suppose, finit-il par dire.
Ils atteignirent le temple d'Ogrimar et pénétrèrent à l'intérieur. Hoesh et Evelys se dirigèrent jusqu'à l'autel et firent face au groupe de Jon. Deirdre interrogea plusieurs fois Evelys du regard sans obtenir de réelle satisfaction. Ghim se tenait prêt à frapper à tout moment. Diom Sath avait l'air plus serein mais restait sur ses gardes. Hoesh et Jon s'observaient l'un l'autre. La tension monta un peu avant que se produise l'évènement attendu par le Primus. Non loin de lui, apparurent plusieurs figures connues. Cyloâne main dans la main avec Enthymion, Casus, Masquard, Sephtès et Kristen prirent connaissance de leur nouvel environnement avec méfiance. Cyloâne émit un sourire en direction de Jon. Il se sentait soulagé de la voir en vie, mais dans le même temps ne comprit pas comment elle était arrivé là . Sephtès brandit aussitôt son arme dès qu'il sut où il était et lança l'assaut contre Hoesh sans prononcer le moindre mot. Une rumeur parcourut l'assemblée mais le Grand Inquisiteur d'Artherk disparut avant même d'avoir toucher le Primus de sa faux.
- Ce n'était pas la peine d'amener celui-là , Cyloâne, dit Hoesh.
Cyloâne fit une oeillade à Hoesh, laquelle ne fut perçue que par Enthymion qui fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que ça signifie Cyloâne ? demanda Jon d'un ton péremptoire, les sourcils également froncés.
Cyloâne et son groupe se plaça sans un mot sur le côté.
- Il va t'expliquer, dit Cyloâne en désignant le Primus Chaosium d'un geste.
- Vous étiez de mèche ?! S'exclama Jon.
- Nous n'avons plus de raison de nous accuser de quoi que ce soit, Jon, commença Hoesh. Et puis, il convient avant tout, pour toi, de bien comprendre où tu te trouves.
Jon sembla réfléchir un moment. Supposant que les Khuméras n'était plus un problème il commença à déployer son pouvoir, mais la réponse immédiate qui lui vint le surprit. Il ouvrit grand les yeux et regarda partout autour de lui.
- C'est impossible, dit-il d'une voix quasiment inaudible.
- Non, c'est bien le flux onirique, confirma Hoesh. Nous avons totalement quitté le flux du temps. L'univers est redevenu ce qu'il était.
- Mais... J'ai...
- Tu a réécris l'histoire des Mots des Rêves comme j'escomptais que tu le ferais.
Les différentes personnes présentes n'arrivaient pas à en croire leurs oreilles. Tout leur semblait tellement réel que les paroles des deux Maître du Revatam n'avaient aucun sens.
- Nous n'avons pas besoin d'autant de témoins, poursuivit Hoesh.
Aussitôt cette phrase terminée la plupart des personnes présentes disparurent et le décors changea du tout au tout. Il ne restait plus que Jon qui n'avait plus personne derrière lui. Evelys tenait toujours la main du Primus et Enthymion celle de Cyloâne. Ils se tenaient sur une petite île paradisiaque, sous un soleil au zénith et quelques palmiers apportaient de l'ombre. Mais plus rien ne subsistait du décors du temple et des personnes qui s'y était trouvé. Jon savait qu'elles n'avaient jamais vraiment existé.
- Tu m'as manipulé, fit Jon à l'attention d'Hoesh.
Le Primus acquiesça d'un signe de tête.
- Oui. Je t'ai manipulé pour sauver la réalité, expliqua-t-il. A partir de ce que les Khuméras avaient fait, nous, Maîtres du Revatam, disposions de plus de pouvoir qu'ils ne le pensaient. Nous étions donc leur préoccupation première. Je leur ai offert ce qu'ils voulaient, une réalité sous leur contrôle absolu. Une histoire modifiée pour leur faire croire qu'ils nous contrôlaient encore plus aisément. Je les ai bercé d'illusions.
Jon commençait à entrevoir de quelle façon Hoesh avait pu procéder.
- Le rêve et la réalité ne faisait qu'un. Mais dans cette réalité je nous avais donné un petit avantage. Les Mots des Rêves avait été la clé depuis le début, mais peu d'entre nous en maîtrisait le contexte.
- Tu as pris d'énormes risques ! Rien n'était moins sûr qu'une page de ce livre me parvienne.
- Je n'avais pas le choix, répondit Hoesh. Tout mon plan était risqué. Ce n'était peut-être pas la seule solution, mais c'était la seule que nous avions trouvé avec Cyloâne.
- Avec Cyloâne ? S'étonna Jon en la regardant d'un air suspicieux. Je ne te connaissais pas d'intentions altruistes, Hoesh. Mais si j'ai bien compris, tu as superposé ta propre vision de l'histoire à celle des Khuméras pour les abuser et nous permettre de modifier les Mots des Rêves.
- En effet. Mais cette réalité alternative est maintenant devenue un rêve, puisque la fusion des flux a cessé. De plus...
Hoesh s'interrompit pour regarder le vide situé en face de la position de Cyloâne.
- Inutile de te cacher, Cellégaric, dit-il.
Un jeune garçon ressemblant trait pour trait à Cyloâne, mais en beaucoup plus jeune, apparut en face d'elle. Il était vêtu de cuir, comme un guerrier, mais ne portait aucune arme.
- Cellégaric ? S'interrogea Jon en voyant le garçon. Le frère de Cyloâne ?
- Lui-même, répondit Hoesh. Lui aussi a accepté ma proposition.
- Ta proposition ?! S'exclama Jon. Mais de quoi s'agit-il ?
- Il est vrai que je ne t'ai pas demandé ton avis, Jon. Mais après ce que tu avais fait, j'ai préféré prendre la décision pour toi.
- La décision de quoi ! Hurla Jon visiblement en colère.
- Notre transformation en Khuméra, déclara le Primus d'un ton neutre. Elle était indispensable à la réussite du projet. Maintenant nous somme comme Sheitan, Ombre Fourbe et tant d'autre. Nous sommes de pures créatures oniriques et nous ne fouleront jamais plus le monde réel.
Jon fut incapable de prononcer le moindre mot. Il ne lui fallut pas une seconde pour analyser la texture de l'univers qui l'entourait et sa propre nature. Hoesh disait vrai.
- Co... Comment as-tu fait ?
- C'est grâce à toi, répondit Hoesh. La réalité alternative que j'avais créé pour atteindre les Mots des Rêves et abuser les Khuméras est devenu un simple Revatam au moment où tu as réécris la fin du livre. Je ne dis pas que les personnes qui sont mortes lors de ce conflit n'ont pas réellement combattue, et je les remercie d'avoir sacrifiée leur vie pour mon projet. Mais elle ne s'en souviendront que comme un mauvais rêve et nous n'existerons plus, pour eux, que comme des souvenirs. Leur réalité est redevenue ce qu'elle était avant la fusion. L'histoire vécue entre la fusion et cet instant restera pour tous quelque chose d'un peu mystérieux, mais tu ne pouvais pas le détruire en réécrivant le livre car cela était inscrit dans l'esprit des habitants d'Althéa et non dans les Mots des Rêves.
Hoesh fit une pause. Jon semblait secoué par ces révélations.
- Mais toi, reprit le Primus, il fallait que je t'entraîne dans cette réalité, car tu étais le seul à avoir la force d'agir.
- Expliques-toi. Tu as toujours été plus fort que moi. Je ne comprends pas comment tu as pu baser ton plan sur moi... Ni pourquoi tu as fais cela ?!
- Le pourquoi tu le connais. Il fallait briser la fusion. Quant à mes raisons... nos raisons de t'utiliser, elle est de plus évidente. Dans la partie d'échec qui nous opposait aux Khuméras, Jon Abishaï était le Roi et Hoesh Lorkos la Reine. Il fallait que ce soit Jon Abishaï la Reine pour que mon plan marche.
- Je... Veux-tu dire que tu m'as donné ta force et tes pouvoirs ?
- Non. Pourquoi crois-tu que tu es amnésique. Pourquoi ne te souviens-tu pas exactement de ce que tu as vécu. Tes souvenirs intimes, toute ta vie, ou est-elle ?
Le jeune mage regarda Hoesh d'un air absent.
- Jon Abishaï ne peut pas se souvenir d'avoir été Jon Abishaï s'il ne l'a jamais été, déclara Hoesh.
Hoesh commença à se transformer sous les yeux de Jon. Ses traits se modifièrent, ses cheveux diminuèrent de taille, changèrent légèrement de couleur, sa taille s'amenuisa et ses épaules se rétrécirent. Ses ailes noires diminuèrent jusqu'à disparaître totalement. Les parties métalliques de son armure disparurent. Jon regarda en face de lui, une copie conforme de lui-même avant de se rendre compte qu'il portait des gants de métal, qu'il avait grandi, que ses cheveux étaient plus long et que des ailes lui avait poussé dans le dos. Alors la lumière se fit dans son esprit. Evelys se pencha vers l'image de Jon qui avait été Hoesh, enlaça son bras et posa sa tête contre et lui murmura :
- Je te préfère comme ça mon amour.
Hoesh qui avait été Jon toisa les trois autres Maîtres du Revatam, Evelys et Enthymion. Plusieurs émotions se succédèrent sur son visage. Mais c'est par un radieux sourire et un éclat de rire à la limite de la démence qu'il clôtura cette démonstration. Il ria et ria encore une bonne minute durant. Après son éclat, il finit par applaudir :
- Bravo, sincèrement, bravo, Jon. Tu m'as eu et je t'en félicite. Ce fut mené de main de maître.
Bien que conscient d'avoir affaire à son pire ennemi, ce compliment lui alla droit au coeur. Il dit néanmoins :
- Toi aussi je te félicite. Car jamais je n'aurai pu accomplir ce que tu as fait.
- Tu sais bien sûr, continua Hoesh, que je tenterai de retourner sur Althéa ou que certains essaieront de me libérer.
- J'ai déjà pris quelques précautions concernant une éventuelle aide "extérieure", fit Jon avec un sourire.
Hoesh le regarda avec suspicion.
- Disons qu'une chimère persuadée d'être toi donnera longtemps le change, ajouta Jon un sourire moqueur aux lèvres.
- Je vois, conclut Hoesh avec une grimace. Tu es décidément très fort.
- Tu ne t'ennuieras pas ici. Etre un Khuméra présente des avantages.
Le Primus désigna Evelys et Enthymion.
- Et eux ?
Evelys adressa un sourire au séraphe.
- Evelys était informée de tout. Elle a choisi de me suivre. Elle a prit des risques elle aussi et je te remercie de l'avoir sauvée. En revanche - ses yeux se ternirent un peu - Cyloâne a du...
Cyloâne émit un regard triste avant qu'Enthymion disparaisse comme s'il n'avait jamais existé.
- J'irai hanté ses rêves, fit-elle avec une petite voix. Mais je serais heureuse ici, avec mon frère et mes parents.
- Hum... Je vois.
- Il n'y a plus de Maître du Revatam, annonça Jon. C'est bien fini. Personne ne pourra plus fragiliser la frontière entre les flux.
- C'est ce que nous verrons, rétorqua Hoesh avec un sourire carnassier.
- Dis-toi, ajouta le jeune mage, que le monde réel a encore son plus grand adversaire à affronter. Quelque part, nous avons choisi de fuir.
Hoesh ne répondit pas. Il regarda pensivement l'horizon.
- Aies une vie heureuse et prospère, dit-il avant de disparaître.
Les quatre personnes restantes se regardèrent laissant le son des vagues tranquilles les bercer dans leurs pensées respectives. Jon se tourna vers Evelys et la prit dans ses bras, la serrant amoureusement contre lui. Cellégaric qui paraissait n'avoir que quinze ou seize ans, tendit ses mains vers sa soeur jumelle. Cyloâne s'approcha et les prit dans les sienne. Répondant à l'injonction silencieuse de son frère, elle se concentra sur sa destination. Ils disparurent tout deux laissant les amants enlacés pour l'éternité.
(fin)
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Il me paraissait important d'ajouter ce qui suit :
Je remercie toute la communauté de Caern pour l'inspiration qu'elle m'a apportée. Certes, il s'agissait pour moi d'apporter une conclusion à peu prêt logique à la disparition soudaine et inexpliquée des Khuméras et de quelques PNJs importants dans le contexte provoqué par mon départ du jeu. Mais plus que ça, j'ai pris un plaisir immense à animer (un peu égoïstement parfois) les personnalités qui m'avaient marquées au cours de mon séjour sur le serveur.
Toutefois, il serait injuste de considérer qu'un personnage cité ici ait eu plus d'importance à mes yeux qu'un autre. De la même façon qu'il serait anormal de penser que ma manière de les interpréter dans ce récit ait été influencer par une quelconque malice. Les personnages sont les personnages et non les joueurs derrières. Il y a des noms que je connaissais et que je n'ai pas utilisé. Sans doute m'aurait-il fallu deux fois plus d'octets (et de temps) pour les citer et les intégrer à cette histoire. Aussi, sachez qu'il n'y a pas de discrimination. J'ai une bonne mémoire visuelle, mais ma mémoire auditive ou tout simplement celles des noms est défaillante. Donc, il est vrai que certains ici, et qui pourtant m'auront marqué dans l'histoire du serveur, n'auront tout simplement pas été cité à cause de cela.
J'ajoute que je vous remercie de votre compréhension en ce qui concerne la qualité de l'écrit. Je n'ai pas passé, sur ce récit autant de temps que je consacre habituellement à l'écriture. Il est bourré de répétition, de fautes de style et de fautes d'orthographes. Lorsque j'en réunirai le contenu, je m'efforcerai de corriger ces dernières, mais sachez accepter qu'il soit parfois mal écrit et/ou mal structuré.
Cette histoire correspond à ce que j'avais annoncé lors de mon post d'adieu (en juin l'an dernier). C'est le point d'honneur et final à ma participation à l'animation de Caern. Certains pourront y trouver un message, d'autre n'y verront qu'une histoire. Ce que vous en ferez ne me regarde pas, il est à vous. Et puis comme le forum ferme bientôt, c'est aussi et très probablement ma dernière intervention dans la communauté. Nous nous reverrons peut-être dans une autre, qui sait :)
Bisous à tous et bye.
Wiz.
PS : Heu... Je sais que j'ai l'esprit tordu et que les explications du pourquoi du comment peuvent l'être aussi. Si vous avez besoin d'une explication de texte je suis a votre disposition pour ce qui reste de durée à l'existence de ce forum. Mais sachez relire l'ensemble pour y voir ce que vous auriez pu y louper à la lumière du dénouement. Comme toutes mes créations, le fond de l'intrigue se veux cohérent et logique. Je n'ai pas toujours le chic pour le faire comprendre comme il faut :D
Par Sasa, scribouillarde le 7/2/2003 Ã 17:11:07 (#3191414)
Par Aoshi Valys le 7/2/2003 Ã 17:18:49 (#3191490)
FELICITATIONSSSSSSSSSSSSSS
Vraiment beau :) :) :)
Par Héliadora le 7/2/2003 à 18:15:36 (#3191947)
J'ai l'honneur de déclarer que Wiz a fini d'écrire avant Sariel et Katrina ! Il remporte donc... heu , enfin voila, tous nos Aplaudissement !
Ha oui au fait j'oubliais , j'adore , vraiment ;)
:p
:amour:
Par Thunor le 7/2/2003 Ã 21:16:22 (#3193269)
chapeau bas messire wiz, c'est sans doute la plus grande et plus impressionante fresque que T4C ait pu connaitre.
Par Orion Elentáris le 7/2/2003 à 21:32:31 (#3193369)
J'ai beaucoup beaucoup aimé, et même que j'ai compris l'histoire des Khuméras qui finalement est moins compliqué que je ne le pensais :D
:lit: :merci:
Par Felomes le 8/2/2003 Ã 11:01:05 (#3195544)
j'ai beaucoup aimé ce récit
Par Gentil Barde le 8/2/2003 Ã 13:14:39 (#3196125)
Rol
Par Abel Dhyr le 10/2/2003 Ã 12:59:59 (#3207101)
J'ai entrapercu mon nom dans ce meandre, je lirais qd j'aurais le temps histoire de voir comment tu m'as assassiné (oui je parie que je suis mort :p)
Merci a Felomes pour m'avoir indiqué ce post, sans lui je l'aurais raté vu que je ne lis plus ce forum depuis longtemps. Quoi qu'il en soit, merci d'avance pour la lecture que je vais avoir, et a bientot j'espere Wiz.
Par Abel Dhyr le 10/2/2003 Ã 13:01:14 (#3207109)
*ca, ca s'appelle un ultime flood :)*
Par Wiz le 10/2/2003 Ã 14:33:21 (#3207768)
Concrètement, rien de changé sinon que tout est relié ensemble dans un fichier Word de 119 pages... Ca n'a pas l'air comme ça, mais c'est vrai que c'est long :)
Le tout est accessible sur ma page des Souvenirs d'animation ou bien directement là : La Dernière Guerre.
Merci pour vos remarques et compliments. Je m'inquiétais beaucoup de la réussite du dénouement et les quelques remontées privées me confortent dans l'idée que ce n'était pas trop mal réussi. J'avais eu l'intention de modifier quelques éléments dans la version définitive et je n'en ai finalement rien fait.
Cette fois, c'est la bonne. Ce forum fermera sous peu et il y a peu de chance que le compte Wiz s'exprime ailleurs sur Jeux Online. Voici donc comment je traduirai mes dernières impressions, un poème en prose (une fois n'est pas coutume :D ) :
Je range maintenant la plume sur laquelle est inscrit ce symbole, un étrange signe, un chiffre, qui exprimait plus aisément que les mots le nom d'une rencontre. Non pas de ces rencontres fortuites et hasardeuses qui touchent les êtres comme un rayon de soleil indifférent, mais de celles qui, traversée de la lumière des cieux, touchent l'esprit et le coeur. L'esprit pour ne pas oublier, le coeur pour se souvenir. C'est une sensation étrange et merveilleuse que de faire la connaissance d'un être. Elle est d'autant plus étrange lorsque les êtres en question n'existent pas vraiment. Quand de son fauteuil et par son clavier, l'on peut vivre et ressentir la vie d'un autre dans un univers enchanté et magique, la marginalité de ce moment dépasse parfois l'attrait du réel. Pour noyé que nous ayons été dans le flux des électrons qui parcourent autant notre biochimie que la toile informatique du monde, peu d'entre nous ont imaginé que nous ne nous serions jamais véritablement rencontré, car tous autant que nous sommes, à la recherche du virtuel, comme du réel, nous étions là pour nous connaître, nous parler ou nous battre, et être ensemble quoi qu'il arrive. Le doux fruit de la communauté est né, a grandi et s'en va maintenant, mourant et heureux d'avoir été. Nous avons chacun une plume, image éternelle de l'écrivain, qui a inscrit sa lettre et ses mots dans la vaste histoire d'un monde qui n'est plus. Pour nous souvenir que tout à une fin, et nous rappeler que tout est possible. Mais ce passé que nous laissons derrière nous est aussi le ciment de notre avenir. J'ai oublié les pires moments et me suis souvenu des meilleurs. Au moment où je range ma plume, je vais changer d'avis. Je ne vais pas la ranger. Elle va devenir l'empenne, le guide de la flèche que je fabrique. Muni de l'arc de mes intentions, je vais la lancer au devant. Là où elle ira, j'irai, et il suffira de la suivre pour me trouver. Chacun, nous avons fais cela, car ici je peux lire que la plume est passée. Et les flèches volent aussi et vont là où je regarde parfois. Cela n'a donc rien d'un adieu, c'est juste un au revoir.
Wiz.
Par Abel Dhyr le 10/2/2003 Ã 19:37:35 (#3209931)
Provient du message de Wiz
Dommage Abe... je viens de finir la version intégrale :D
Ca c'etait rien que pour me contrarier :o ..... Grrrrrr
Bon, je mets ta page en favori, j'irais faire un tour quand je serais nostalgique :)
Enfin, pour conclure, meme si je n'etais pas tjs d'accord avec ta politique, tes anims furent du pain béni, bonne route a toi IRL, et sur le net, peut etre se croisera t on ;)
Par Eldarendil le 13/2/2003 Ã 20:46:23 (#3232952)
Si je me souviens bien, "actuellement", son corps repose au temple de Syl, et son âme est enfermée dans une pierre...
L'Evelys de la scène finale serait-elle donc une illusion créée par Jon pour se sentir moins seul pour l'eternité ? http://druides.nasov.net/images/smiles/greenwink.gif
Par Line Sayin le 13/2/2003 Ã 21:01:09 (#3233071)
Line Sayin
Par Max Rhamos le 13/2/2003 Ã 21:54:28 (#3233439)
je m'incline bien bas wiz, merci bien et bonne continuation ;)
Par Wiz le 13/2/2003 Ã 22:00:38 (#3233465)
Provient du message de Eldarendil
Hum, il me semble qu'Evelys est réapparue sur Althéa après la disparition des persos de Wiz.
Si je me souviens bien, "actuellement", son corps repose au temple de Syl, et son âme est enfermée dans une pierre...
L'Evelys de la scène finale serait-elle donc une illusion créée par Jon pour se sentir moins seul pour l'eternité ? http://druides.nasov.net/images/smiles/greenwink.gif
Je dirais que c'est plutôt l'inverse. A l'instar d'Hoesh Lorkos dont une chimère a continué à errer sur Althéa, Evelys a véritablement rejoins Jon dans le rêve. Cette interprétation est aussi libre que la tienne. A Evelys de conclure :D
Wiz.
PS : l'histoire de l'emprisonnement de l'âme est assez vieille, je me demande si elle était encore valable au moment où je suis parti, mais il me semble bien que Yelsin avait accompli un rituel pour rendre l'âme d'Abishaï et d'Evelys volés par Nephtys, où alors l'histoire s'est répétée après :)
Par Miss M La Honte le 13/2/2003 Ã 22:10:25 (#3233525)
Provient du message de Wiz
PS : l'histoire de l'emprisonnement de l'âme est assez vieille, je me demande si elle était encore valable au moment où je suis parti, mais il me semble bien que Yelsin avait accompli un rituel pour rendre l'âme d'Abishaï et d'Evelys volés par Nephtys, où alors l'histoire s'est répétée après :)
Son âme à été prise il y a loooongtemps et puis rendue parceque l'élue de syl m'a fait les poches....
Neph, méchante en mousse
Par Eldarendil le 13/2/2003 Ã 22:45:50 (#3233713)
Par Corwin Elentáris le 13/2/2003 à 23:10:26 (#3233837)
Par Wiz le 13/2/2003 Ã 23:39:07 (#3234007)
Wiz.
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