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LF. Céline et le P2P au bout de la nuit
Par Khronos le 27/12/2002 Ã 18:50:49 (#2890590)
Pour ma part je me souviens des interventions de Felomes, que nous nommerons le captain america du Net libre, Fautvoir, que nous nommerons Tortue Géniale, et Caepolla, que nous nommerons Ubaldis afin de rester entre hommes. Les arguties allaient bon train, l'on refaisait le monde autour d'un clavier, mais il manquait l'opinion d'un vrai artiste. Si je me souviens bien on y parlait de Louis Ferdinand Céline, qui souhaiterait désormais sortir de sa réserve (il a fallu que je lui explique comment s'enregistrer sur JOL, bah voui, né en 1894 le bougre, il est normal qu'il ait un peu de mal) et s'exprimer sur le sujet (extrait des Entretiens avec le professeur Y (L.F Céline, 1955))
Céline a écrit
alors n'est ce pas, acheter un livre !...une roulotte ? encore !...mais un livre ? ...l'objet empruntable entre tous!...un livre est lu, c'est entendu, par au moins vingt...vingt-cinq lecteurs...ah, si le pain ou le jambon, mettons, pouvaient aussi bien régaler, une seule tranche ! vingt...vingt-cinq consommateurs ! quelle aubaine !...le miracle de la multiplication des pains vous laisse rêveur, mais le miracle de la multiplication des livres, et par conséquent de la gratuité du travail d'écrivain est un fait bien acquis. Ce miracle a lieu, le plus tranquillement du monde, à la "foire d'empoigne", ou avec quelques façons, par les cabinets de lecture, etc..., etc...Dans tous les cas l'auteur fait tintin. C'est le principal ! Il est supposé, lui, l'auteur, jouir d'une solide fortune personnelle, ou d'une rente d'un très grand Parti, ou d'avoir découvert (plus fort que la fusion de l'atome) le secret de vivre sans bouffer. D'ailleurs toute personne de condition (privilégiée, gavée de dividendes) vous affirmera comme une vérité sur laquelle il n'y a pas à revenir, et sans y mettre aucune malice : que seule la misère libère le génie...qu'il convient que l'artiste souffre !...et pas qu'un peu !...et tant et plus !...puisqu'il n'enfante que dans la douleur !...
Bien sur, tel Proust savatant Sainte-Beuve, on pourra objecter que ce passage n'est qu'une distorsion sans rapport avec les "Ideâaas" de l'auteur. Je me contenterai donc de citer un extrait épistolaire cette fois, écrit à Claude Gallimard l'année d'avant (1954 pour ceux qui suivent)
Céline a écrit
Dans quinze jours Féerie II sera prêt à être imprimé. Ce livre aura environ 450 pages (à imprimer)--(ou 500 selon le «caractère»). Je voudrais bien vous parler directement quant au contrat, avances, etc...
Ce livre m'a coûté énormément de travail et de temps.
:D
Khronos
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Recadrage: LF Céline est un grand écrivain français, mort en 1961 dont le talent n'eut d'égal que les horreur antisémites écrites dans ses pamphlets.
Par Felomes le 27/12/2002 Ã 19:40:37 (#2890891)
Mais je n'ai jamais affirmé que j'adhérais aux idées de Céline, tu le pense bien. Simplement que j'aimais ce qu'il avait écrit.
Mon opinion sur la libre distribution des oeuvres est discutable, et surtout peut être débattue à différents niveaux. Par exemple sur le fait qu'on peut différencier l'oeuvre d'un auteur mort de celle d'un auteur vivant. En cela, Céline ne nous donne pas son avis. Après il y a aussi le contexte.
Maintenant, que peut-on comprendre si l'on schématise ce qu'il nous dit ? Qu'il est inconcevable de rendre gratuite la nourriture, bon. Et puis donc qu'il faut débourser pour chaque page d'un livre qu'on feuillette. En cela, tu as donc tort de citer ces lignes selon lui :)
... et surtout selon Gallimard qui possède je suppose les droits des lignes que tu as mis à notre disposition, chose contraire à la législation, etc. A une époque où seul l'air est gratuit, je me permets de ne pas être d'accord et de le dire ;)
Par Karsus le 27/12/2002 Ã 19:41:01 (#2890895)
et eux ne sont pas des artistes !
Par Khronos le 27/12/2002 Ã 21:54:29 (#2891667)
Provient du message de Felomes
C'est intéressant, oui :)
Je savais que ça te plairait :D
Bon tout d'abord la citation n'avait pas pour vocation d'étayer un peu plus une argumentation qui doit être l'une des plus débattues du web. Mais à sa lecture je l'ai trouvé étonnamment proche d'un certain nombre de points abordés dans le thread. Et ce n'est pas Céline qui me contredira...
... et surtout selon Gallimard qui possède je suppose les droits des lignes que tu as mis à notre disposition, chose contraire à la législation
Alors là rien n'est moins sur.
*met sa casquette de JOLlien E-mulien*
J'ai le droit de faire une copie de sauvegarde d'une partie du bouquin que j'ai chez moi. C'est juste que je stoque ma copie sur JOL (c'est moins cher en disque dur). Stou.
*met sa casquette de rat législateur*
Déja on peut s'en référer à l'article [URL=http://www.canevet.com/legis/cpil1224.htm
]L.122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle Lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire:
(...)
3° Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source:
a ) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'oeuvre à laquelle elles sont incorporées;
La citation ci dessus tombe pile dans cette catégorie, vu qu'elle est informative ou polémique au choix :) (d'aucuns diraient même qu'elle est pédagogique, ouvrant ainsi de nouveau horizons littéraires aux werberiens qui fourmillent dans cette zone).
En l'occurence si Gallimard y trouvait qque chose à redire je serais très surpris (voire...outré), les Entretiens sont tout de même loin d'avoir la teneur sulfureuse de Bagatelle, et que ce post sera en 2eme page d'ici demain matin avec une actualité chargé de clones et de météorites (par opposition avec un site qui offre de manière permanente des extraits autrement plus longs que ces 8 lignes et demi). La vindicte de Gallimard est déja effectivement tombée sur un certain nombre de sites mais le cadre était tout autre tu l'admettras toi même, surtout que mes propos antérieurs pronaient d'une manière générale la protection des droits d'auteurs.
Si les éditeurs se mettaient à traquer la moindre citation d'un auteur dont ils ont les droits (je pense notamment à tous les petits aphorismes en signature)("bête et méchant"...c'est du Nietzsche ça non :maboule: ) ils se couvriraient de ridicule plutôt qu'autre chose. Et pire, ça ne serait pas rentable.
Par exemple sur le fait qu'on peut différencier l'oeuvre d'un auteur mort de celle d'un auteur vivant.
Ca c'est un point important de la diffusion de la culture gratuitement sur le web. Une fois qu'il n'y a plus de droits d'auteurs (un demi siècle après la mort de l'auteur)(plus que 8 ans pour Céline...) ça serait un progrès fabuleux que de voir des grands classiques disponibles systématiquement sous forme éléctronique, gratuitement, et à la portée de tous ou presque. C'est ce à quoi s'attelle par ex. le projet gutenberg ou divers projets de bibliothèque électronique comme http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/html/biblio_liste.html.
L'auteur n'est plus lésé, et l'oeuvre a suffisamment rapporté pour que la maison d'édition n'en souffre plus, d'autant que comme tu l'avais dis lors du thread, les bouquins ont encore de beaux jours devant eux.
A la rigueur on peut même déplorer le manque d'initiatives -notamment de l'état- prises dans ce sens (ça consisterait en de la saisie au kilomètre...ça en ferait des emplois jeunes ça) et craindre les réticences de boites (par ex. ebooks.com) dont c'est le fond de commerce.
Khro
Par Nyarlathotep le 27/12/2002 Ã 22:33:56 (#2891927)
A la rigueur on peut même déplorer le manque d'initiatives -notamment de l'état- prises dans ce sens (ça consisterait en de la saisie au kilomètre...ça en ferait des emplois jeunes ça) et craindre les réticences de boites (par ex. ebooks.com) dont c'est le fond de commerce.
C'est clair que pouvoir télécharger les oeuvres classiques de tous les auteurs francophones(celles qui sont dans le domaines publiques bien sûr) serait vraiment merveilleux (je viens de me rendre compte qu'aucun établisement français n'était dans le Projet GUTenberg, je me trompe?).
Mais ça m'étonnerais que les Maisons d'Editions Litteraires voient ça d'un bon oeil... après tout un classique, c'est un livre qu'ils peuvent esperer vendre et où ils ne sont plus obliger de redonner l'argent à l'auteur ou à ces ayant-droit...
Je vois donc mal tel une initiative de l'Etat.
Par contre, je sais que toutes les oeuvres de Lovecraft qui sont tombées dans le domaine publique sont déjà integralement sur le net. A quand un grand auteur français?
Par Caepolla le 27/12/2002 Ã 22:44:41 (#2891981)
Provient du message de Nyarlathotep
C'est clair que pouvoir télécharger les oeuvres classiques de tous les auteurs francophones serait vraiment merveilleux (je viens de me rendre compte qu'aucun établisement français n'était dans le Projet Gutenberg, je me trompe?).
**tousse**
Et ça ?
http://gallica.bnf.fr/ (la plus fabuleuse bibliothèque en ligne gratuite d'Internet : des millions de pages libres de droit numérisées par la Bibliothèque Nationale de Paris).
:merci:
Par B@R°n :> le 27/12/2002 à 22:45:42 (#2891989)
Par Nyarlathotep le 27/12/2002 Ã 22:46:02 (#2891991)
Par Caepolla le 27/12/2002 Ã 22:48:54 (#2892005)
Provient du message de Nyarlathotep
MERCI BEAUCOUP :amour: Je suis très heureux de mettre trompé...
De rien. :pProvient du message de B@R°n :>
.
Zut, un aphone.
Comme c'est dommage. Sans cette subite extinction de voix, je suis sûre que tu aurais eu des choses passionnantes à nous dire. :DProvient du message de Khronos
et Caepolla, que nous nommerons Ubaldis afin de rester entre hommes.
Mais ? :monstre:
Par FautVoir le 27/12/2002 Ã 23:36:03 (#2892241)
Pas grand chose à ajouter à cette très pertinente intervention de Louis-Ferdinand (tu peux me filer son e-mail ? J'ai deux ou trois questions en suspens depuis un paquet d'années que j'aimerais bien lui poser...).
J'ai regardé cet après-midi un vieux docu Arte sur B.B. King (maître ès blues, pour les djeunez), où celui-ci raconte ses débuts, à Memphis, dans la rue. Il avait dans les 16 ans. Parfois, il jouait un morceau à la demande. Il avait vite remarqué que ceux qui lui demandaient une chanson gospel le récompensaient ensuite d'une affectueuse tape, d'un compliment sur son talent et de prédictions d'un avenir brillant s'il persévérait dans cette voie. Tandis que ceux qui lui demandaient un blues lui donnaient régulièrement un pourboire pour sa peine. Et B.B. de conclure en éclatant de son gros rire : "Vous pouvez deviner d'où vient ma vocation !" :mdr:(...) aux werberiens qui fourmillent dans cette zone
Il est rare que tu ne sois pas en verve, mais là tu te surpasses ! :mdr:
:merci:
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