Coeur Radiant (Chronique - Greybeard - suite)

Par THEPP le 19/12/2002 à 20:07:12 (#2834200)

Jeunesse (Tuk et Dolores Greybeard)

Fait suite à ce post

Quelques années plus tard….
« Dolorés, je t’ai déjà dit que papa ne voulait pas que tu utilises la forge en son absence »
« Thibur, tu ne te gènes pas pour le faire toi-même, alors pourquoi je m’en priverai, et puis de toute façon je suis grande maintenant »
« Je t’ai déjà dis de ne plus m’appeler Thibur, mon nom est Tuk… »
« C’est un nom stupide, Tuk, c’est n’importe quoi, les moines se sont bien moqués de toi en te donnant ce nom. »
Le jeune adolescent s’était approché de l’apprentie forgeron et tendait la main vers le marteau qu’elle tenait toujours.
« Ok, tu as encore gagne Tttuuukkkk, mais bientôt c’est moi qui deviendrais la plus vieille » Sur ces paroles, la jeune fille laissa tomber la masse et s’éloigna en direction de l’auberge en fredonnant un tralalilalère des plus blessant.
Thibur ou plutôt Tuk eut un pincement au cœur en pensant à demain. Il allait prononcer ses vœux et entrer au monastère. Ce ne serait pas comme les autres années, où il rentrait chaque semaine auprès de ces parents. Cette fois ci, il serait absent durant 4 longues années jusqu’à ses 21 ans.
La vie monastique lui inculquerait les derniers préceptes de sa future vie de prêtre. Il serait dès lors à même de choisir sa voie. Le plus dur sera de quitter sa famille.

Durant ce temps Dolorés était rentrée à la maison, elle s’assit dans la cuisine en regardant sa mère préparer le repas.
Puis d’un coup les larmes lui montèrent aux yeux, et elle se mit à pleurer.
« Oh maman, je veux pas que Thibur s’en aille, je suis sur qu’il reviendra pas…. »
Un long sanglot entrecoupa la phrase alors que sa mère la prenait dans ses bras.
« Ne t’inquiète pas Dolorés, je suis sur qu’ils lui laisseront quand même venir nous rendre visite de temps en temps, ce ne peut être aussi sévère qu’ils veulent bien le faire croire. »
« Tu crois ? »
« Bien sur, et puis Oncle Liam pourra lui rendre visite très souvent, et il nous donnera des nouvelles »
Les larmes s’étaient tarie mais les yeux restait encore triste. « Chaque fois que je pense à son départ je suis triste, mais le pire c’est qu’à chaque fois que nous sommes seuls, je ne fais que me disputer avec lui, … »
« Moi et ton père sommes triste également mais fier aussi, il a choisi son avenir et Oncle Liam dit qu’il est promis à un grand avenir. Et surtout ne t’inquiète pas, ton frère sait très bien que tu l’aimes… »
Les deux femmes se tinrent encore longtemps dans les bras l’une de l’autre, se réconfortant mutuellement.

La carriole était là avec Oncle Liam.
Tuk faisait ses adieux à ses parents. Il sera longuement sa mère dans ses bras essayant de ne pas pleurer. Ensuite son père lui sera l’épaule sans dire un mot. Il comprit que lui aussi avait du mal à retenir ses larmes. Mais ce qui le faisait le plus souffrir c’est que Dolorès ne soit pas présente. Il aimait profondément sa sœur et était triste de la quitter avec pour dernier souvenir sa remontrance de la veille.
Oncle Liam le fit monter, et la carriole se mit en route. Il fit une dernière fois signe à ses parents sans oser se retourner, de peur qu’ils ne voient les larmes qui avaient commencé à couler sur ses joues. Quelques minutes s’écoulèrent, enfin ils furent en vue de l’arbre mort et de l’embranchement de la route principale.
« Alors Thibur, tu voulais t’en aller sans dire au revoir à ta sœur »
Sa sœur était juchées sur le tronc d’un vieux chêne.
« Dolorès, j’ai cru que tu ne voulais pas me voir partir » Il essuya ses larmes d’un revers de son pourpoint.
« Heu non, je voulais venir t’ennuyer une dernière fois »
Oncle Liam sourit d’un air entendu, et amena le chariot sous l’arbre où Dolorés était perchée.
« Thibur, tend les mains ! »
« Hein pourquoi ? » Tuk eut juste le temps de voir arriver le paquet et de le rattraper avant qu’il lui fracasse la tête.
« Dolorés, tu es folle » Tuk regardait dans la cime du chêne mais sa sœur avait profité de sa surprise pour se dissimuler à ses yeux.
« C’est un cadeau, pour que tu puisses te taper sur la tête tous les jours en pensant à la bêtise que tu as faite en nous abandonnant. »
« Nous y allons Tuk, nous n’avons que trop tardé » Oncle Liam remit le chariot en route.
« Heu…. » Tuk avait du mal à comprendre. « Merci Dolorès et à bientôt »
Il s’assit et admira la magnifique masse d’arme que lui avait lancée sa sœur. Il comprenait enfin pourquoi elle passait tant de temps à la forge.
Il pressa l’arme contre son cœur et ferma les yeux un sourire sur les lèvres. Bientôt, il reviendrait c’est sur et mettrait un coup avec sur la tête de mule de sœur.

Dolorès s’était assise à califourchon sur une branche. Elle avait cru pleurer mais en voyant la tête ahurie de son frère elle n’avait pu s’empêcher de sourire. Et c’est cette image qu’elle avait voulu garder. Ainsi elle s’était cachée pour ne plus le voir en gardant en mémoire ce beau souvenir.