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Réminiscences Nocturnes : IV - Gadjio
Par Alanis Lyn le 14/12/2002 Ã 14:10:45 (#2785550)
Réminiscences nocturnes : II - Etchalion
Réminiscences Nocturnes : III - Cormyr
J'ai toujours eu pour Gadjio la plus grande estime, la plus grande admiration. Mais une fois de plus, ce n'est que bien plus tard que j'ai ouvert les yeux sur la reelle nature de ce sentiment.
Je crois que je n'en ai pris conscience que cette nuit ou je lui ai annoncé mon intention d'epouser Cormyr. Qu'importe d'ailleurs, il ne me restait qu'a cacher et etouffer ce sentiment malvenu.
D'une part parcequ'il me semblait evident qu'il ne pouvait entretenir envers moi des sentiments semblables - Non, je ne voyais rien d'autre qu'une amitié un peu paternaliste, la fraternité entre fideles d'une meme deesse. D'autre part, car il etait hors de question que je succombe a nouveau a ce fleau que l'on nomme amour, et encore pire, que je lui inflige a lui les desastres qui ne sauraient manquer de l'accompagner. Deux dirigeants de Son culte qui s'entredechirent (comme c'est le cas au final de la plupart des couples, pensais-je), c'etait en outre un risque, une perspective inenvisageable pour l'equilibre de Son influence sur le royaume.
Non, c'etait tres simple, il ne restait qu'a etouffer ce sentiment et tenter tant bien que mal de m'en liberer, de tacher de ne garder que le plaisir simple de gouter a la Nuit en sa presence.
De fait, Gadjio fut un soutien capital lors de mes années difficiles aux cotés de Cormyr, renouvellant toujours ma determinayion aux moments ou je la sentais vaciller, offrant une bouffee de Nuit aux cauchemards des journées.
La contrepartie fut que le sentiment que j'avais resolu d'endormir ne fit que croitre et s'ancrer plus profondement.
Lorsque je quittais Cormyr en victime eplorée, j'eu enfin le pretexte et l'opportunité de mettre en oeuvre un projet qui me tenait a coeur depuis des années : Trouver un moyen de detruire ce sentiment amoureux, d'eliminer cette dependance dangereuse, ce piege encore beant devant moi bien que dissimulé aux yeux de tous.
Je pris contact avec Carna pour m'aider dans cette quete. Elle pensait pouvoir parvenir a mettre au point un rituel, qui lié a sa science des herbes, permettrait d'anihiler definitivement en moi ces emotions. Elle m'exorta cependant a y reflechir soigneusement avant de faire ce choix definitif, et devant mon insistance, fournit egalement une solution temporaire a mes soucis (dont elle ignorait bien sur la cause reelle) : Des herbes capables d'endormir et d'attenuer les emotions extremes - Non seulement l'amour, la passion, mais aussi la haine, la joie, la colere... Une solution imparfaite mais qui n'etait qu'une solution temporaire, d'autant que la drogue avait des effets secondaires non negligeables. Les herbes induisaient en effet une certaine dependance, et en cas de sevrage, ses effets en seraient inversés de maniere dramatique durant une periode plus ou moins longue selon la duree de la prise et l'accoutumance du consommateur.
Je benis ces herbes qui n'enlevaient finallement rien au calme plaisir de discuter des Nuits entieres avec Gadjio, devisant de tout et de rien, des complots du culte ou de la beauté de la Nuit, avec une relative serenité retrouvée.
Par Alanis Lyn le 14/12/2002 Ã 14:25:26 (#2785676)
Les effets du manque se firent en effet sentir des le lendemain. J'avais resolu de m'isoler dans un endroit clos, isolé et desert, afin d'eviter d'offrir la moindre emotion pour nourir les effets secondaires d'amplification du sevrage dont m'avait prevenue Carna - ou du moins d'eviter tout temoin. Bien sur ce ne fut pas suffisant pour qui porte deja en soit plus d'emotion qu'elle ne pense pouvoir en maitriser. Au point que Gadjio ressentit meme ma douleur au travers de cette amulette qui lie les Selenites en cas de danger.
Et Carna avait O combien raison. Immense la vague de cet amour qui me submergait, immense la douleur d'y resister, immense la peur, la panique d'etre submergée, allienée et perdue a jamais, immenses le doute et le dechirement, immense la joie de m'abandonner dans ses bras, immense le bonheur d'un baiser trop longtemps revé.
C'est ainsi que nos destins se nouerent et que ma vie fut liée a la sienne.
Bien sur, le destin se devait d'apporter sa touche tragique, comme pour confirmer mes craintes. Quelques Nuits plus tard, il du fuir Goldmoon urgemment pour echapper a un passé qui le rattrapait.
Les mois qui suivirent furent sous le signe d'une attente angoissée.
Je comptais partir a sa recherche s'il ne revenait pas comme il l'avait laissé esperer dans sa lettre, mais il m'avait nommée pour lui succeder a la Baronnie, et pour le culte, je me devais de rester pour prendre cette charge, puis stabiliser la situation avant de pouvoir m'evader. Je mis a profit cette attente pour me preparer, et Faruun fut mon professeur pour m'enseigner a tutoyer la mort.
Finallement, suite a la trahison de Silena et divers autres incidents, le Roy me refusa le droit de nommer un Heritier - ce qui etait pour moi un element capital sachant que j'avais en toute objectivité peu d'espoir de revenir en vie de mon voyage, et aucune intention d'en revenir seule. Piegée, enfermée par mon devoir envers le culte, dechirée par ma determination a lui porter secours, je me resolu finallement au depart.
Mes preparatifs etaient proche d'aboutir lorsque Gadjio reapparu en Goldmoon. Non, ce n'etait pas Gadjio, mais un homme brisé, marqué, l'ombre de celui que j'avais connu, mais que je ne reconnaissais que trop bien.
Vivant. Et la Nuit soudain retrouvait sa prestance.
Souvenir d'un poeme ancien
Par Alanis Lyn le 14/12/2002 Ã 14:31:34 (#2785720)
J'ai connu 3 amours
voleurs de sentiments
Rouge, noir, ou argent
En voici les atours :
Fier, le premier allait tout d'argent habillé,
Chaude tendresse sous le froid de l'acier
Son respect érigé en montagne immuable
Sa foi en moi, mon âme une brise insaisissable,
Sa confiance que je n'ai su, voulu trahir
Clair et pur espoir que rien ne peut ternir...
Par devoir, raison et détermination
En vain souffle et tournoie le vent autour des monts...
Qui sait où sa patience nous auraient menés
Si le destin au loin ne l'avait effacé ?
Un hommage. Cet amour ne sera jamais...
Le deuxième flamboie d'un rouge brûlant.
Rouge passion, de celle qui vous surprend,
Rouge feu, où le papillon erre et se noie,
Rouge sang du chasseur égorgé par sa proie...
Réalité et mensonges en étrange communion
Une douceur trompeuse, amère exaltation,
Où miroitent les frissons d'une chair goulue
Hypocrite apologie d'une joie révolue.
Une illusion. Cet amour ne sera plus...
Le manteau du dernier est sombre comme la nuit.
Un sentiment, jadis déguisé et enfoui,
D'amitié en admiration, doux spectre obscur,
Soudain, en un murmure, on comprend sa nature :
Son esprit comme ses flèches ont touché mon coeur.
Pour lui ni par lui je ne veux nulle douleur
Et le regard d'un dieu on ne demande pas.
Or, ce qui n'est pas prononcé n'existe pas...
Précieux secret. Cet amour ne sera pas.
Les vagues lèchent déjà les premières phrases, et elle leur abandonne ses mots.
Quand elles auront emmené avec elles chaque grain de sable, messagers insignifiants de sentiments illusoires... alors elle partira...
(Cherchez pas qui est le premier, vous trouverez pas :p)
Retour au present.
Par Alanis Lyn le 14/12/2002 Ã 14:40:36 (#2785789)
Mais j'ai fort a faire et l'heure est grave. L'attaque imminente de Feyd-Elhan...
*ouvre lentement la main, revelant une etrange amulette remise la veille par Syndrael*
Esperons que nous n'aurons pas a recourir a la fuite. Esperons que notre combat sera victorieux et que nous la repousserons. Mais si ce n'est pas le cas...
*se souvient des paroles de Syndrael*
"Le portail ne s'ouvrira que quelques instants... Pour une personne... Peut-etre deux... Deux personnes rapides et determinées."
Je dois faire vite et je n'aime guere laisser LightHaven et mes freres de foi a l'abandon dans une telle periode... mais il me faut trouver Fyrh.
Delaissant les souvenirs et les reminiscences, la jeune femme s'eloigne dans la Nuit, plus determinée que jamais.
Inceste.
Par Vision de la Nuit le 14/12/2002 Ã 19:39:06 (#2787909)
Si jeune... Fragile, naïve ? Sûrement pas. Elle avait la force d'âme de sa mère et la détermination qui fait des grands de ce monde ce qu'ils sont. Pourtant, l'expérience lui manquait et j'eus d'abord plus à lui enseigner qu'à apprendre d'elle. Elle ? Une soeur de foi, une amie... Il y avait toujours cette ambiguïté, soeur ou fille, j'étais malgré moi protecteur, paternaliste parfois, sans doute, mais au sein de Son Culte, nous oeuvrions ensemble et déjà alors nos avis venaient souvent se compléter et s'enrichir. Intuitivement, je savais que nous pouvions nous comprendre et que notre Foi était bâtie d'une semblable façon.
La période de ténèbres qui entacha bien des Nuits commença avec ce mal étrange qui la frappa, et qui amena par suite l'emprise du Seigneur Etchalion à se développer et croître sur elle. La maladie laissa place à la possession, la possession à l'asservissement. Nous fûmes véritablement éloignés, souvent opposés, et je connaissais trop bien son potentiel pour la laisser le pervertir au service de son Maître. Sans doute fus-je parmi ceux à manifester le moins de compassion pour son sort. Ce n'était pas de compassion dont elle avait besoin. Les Nuits que nous passions encore ensemble étaient un curieux mélange de complicité et de méfiance, nous avions chacun nos buts, qui pour une fois divergeaient, mais à l'arrière-plan demeurait cette fraternité invincible qui perçait les ténèbres avec cette constance immuable qu'on ne connaît qu'aux étoiles.
La Nuit lui rendit sa liberté et nous retrouvâmes l'insouciance des soirs paisibles, alors que le jour se meurt et que nous fomentions l'avenir de Goldmoon avec connivence et humour. Elle demeurait soeur pour moi, et cette sororité avait la beauté de l'unique, la valeur de l'irremplaçable, la saveur de l'idéal. Combien de complots se seront tramés sur cette petite plage de Raven's Dust où nous aimions goûter la douceur de la Nuit ? Seule la Lune est témoin de ces belles heures durant lesquelles se forgea mon amour. L'incestueux amour pour ma soeur.
Par Ombre Nuit le 14/12/2002 Ã 19:40:39 (#2787923)
S'il était un rival politique, il ne le fut jamais sur le plan sentimental. D'abord, parce qu'elle et moi n'échangions pas plus que cette parcimonieuse fraternité qui simplifiait bien des choses, malgré mon amour latent pour elle, que je consommais d'une certaine manière avec ma compagne du moment. Ensuite, parce que nous ne pouvions pas être comparés, il était une gêne, nécessairement temporaire, et je n'avais aucune impatience. Sa condamnation fut élaborée avec soin, étape par étape, comme un sujet ordinaire, dans l'abri chaleureux des ombres de la Nuit, sur notre plage.
Les années succédèrent aux années et rien ne nous éloigna ni ne nous rapprocha vraiment. Cette situation d'équilibre me convenait par sa stabilité et les instants partagés gardèrent toujours la saveur privilégiée qui faisait notre force. Jusqu'aux jours sombres, où le passé rattrapa le présent. Cette période n'est pas agréable à mon souvenir, et je n'aime à me rappeler aujourd'hui ce soir où je lui fis mes adieux. Partir avant qu'elle ne soit victime de mes anciennes erreurs, pour un voyage dont je ne revins jamais.
Par Crépuscule mourant le 14/12/2002 à 19:42:06 (#2787937)
Il n'y a plus de place aujourd'hui au sein de ma mémoire pour le souvenir de ce qui m'attendit là -bas. Elles furent mes deux seules raisons et mes deux seules chances de survivre. Elles : ma Déesse et mon Etoile.
Par Fyrh Afira Fahr le 14/12/2002 Ã 19:43:38 (#2787948)
J'ai amèrement regretté de l'avoir laissée souffler sur la braise déclinante de mon existence. Comment mieux la faire souffrir qu'en lui offrant l'éphémère ? J'avais fait voeu de ne jamais lui apporter souffrance. Nos Nuits furent douceur et passion, et je survécus encore le temps d'un dernier sursis, animé par cette force qu'elle avait pour deux, porté par la conviction qu'elle avait toujours su engager en toute chose. Elle me rapprocha de mes frères de Foi et toléra d'être la béquille de cette chose piteuse que j'étais devenu. Malgré moi, la vie reprenait, derrière le masque, sous le couvert d'une identité nouvelle, une de plus.
Réapprendre à sourire ne fut pas l'épreuve la moins pénible. Retrouver la sérénité des Nuits et l'apaisement des rêves sans cauchemar, songer à l'avenir sans n'y voir que ténèbres, regagner la foi en une existence détruite. Elle fut là , toujours présente quand je ne fuyais pas loin des villes pour endurer le mal qui me rongeait ou pour traquer le Traître, celui sombré à présent dans les abîmes éternels de son châtiment. Et notre amour, tissé dans le secret des ombres, s'est étoilé jusqu'à sa plénitude.
Aujourd'hui, je sais que le mal en moi a commencé son déclin et que mon état encore accablant contient en soi la promesse de guérison. Je sais que je leur dois, à Elles, Déesse de Nuit et Eclat de Lune, de croire à nouveau en l'avenir et en sa nocturne beauté...
http://membres.lycos.fr/zimage/ombrenuit.jpg
Par Ame Sombre le 15/12/2002 Ã 1:39:15 (#2790146)
Par Yolinne Ninette MIP le 15/12/2002 Ã 9:12:18 (#2791214)
Sinon superbe et ... imprévisible, chapeau pour la discrétion hors-pair =) *s'en doutait juste un peu avec l'histoire de la robe envoûtée chez cette chère baronne ;)
Re: Souvenir d'un poeme ancien
Par Isis's spirit le 15/12/2002 Ã 13:55:43 (#2792862)
Des mots tracés sur le sable...
J'ai connu 3 amours
voleurs de sentiments
Rouge, noir, ou argent
En voici les atours :
*Dyvim&henou pronostic*
le 1er c'est Hanck? SN pitetre?
Le 2eme hmm ben c'est l'duc
Mab!!!! nan?
pis le 3 c 'est evident, un archer Selenite vetu de noir c'peux etre que Lars!
Par Gabriel Thylin MSF le 15/12/2002 Ã 23:24:53 (#2797745)
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