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Gwodry Farqhard. La rencontre avec le seigneur Adribard

Par gwodry le 13/12/2002 à 9:46:07 (#2775466)

Les tours du château apparaissaient au loin. Mais il était peu probable qu’elle puisse y arriver pour s’y réfugier. Elle était à bout de souffle et le vaseux la pressait. A chaque seconde, elle sentait les griffes de la bête la déchiqueter. Le grand tunnel était pour bientôt. Déjà son compagnon était tombé sous les coups de l’animal.

Soudain le bruit d’une épée que l’on dégaine… Le chant guerrier de la lame qui fend l’animal en deux. Puis le calme des marrais d’Avalon.

« - C’était moins une, jeune initiée dit une voix. Un paladin venait de la sauver. Comment vas tu ? demanda t-il.
- La bas, il y a la dépouille de mon compagnon, seigneur dit elle.
- Je ne mérite nullement le titre de seigneur, appelles moi par mon nom simplement, je suis Gwodry le forgeron. Allons trouver ton compagnon. Ensuite je vous accompagnerais jusqu’à la retraite d’Adribard. »

La garde venait d’être relevée lorsqu’ils arrivèrent à la retraite. Les gardiens saluèrent les trois compagnons. Gwodry menât le ressuscité jusque chez le guérisseur. Puis il partit au corps de garde saluer ses camarades. Bientôt un page vint lui annoncer que le seigneur Adribard le mandait. Il allait enfin savoir pourquoi il venait d’être muté.

Le seigneur Adribard le fit entrer dans une petite pièce meublée d’un simple siège. Sur le mur, un grand parchemin reproduisait le plan des marais. En silence, il observait Gwodry. Gwodry soutint son regard et attendit qu’il prit la parole.

« -Vous voilà donc, forgeron dit Adribard. Il se leva, et se rapprocha de Gwodry. Son regard détaillait chaque élément de sa tenue, s’arrêtant parfois sur un détail. Cette mode des armures colorées est grotesque dit il, les jeunes recrues ne pensent plus qu’à leur aspect extérieur, oubliant toute humilité et toute discipline. »
Son regard se porta enfin sur l’épée de Gwodry. Sa main se tendit et dégaina l’épée. Il se mit en garde et fit chanter l’épée en mimant un combat. Gwodry admira la force et la puissance qui émanait de l’homme devant lui. Le seigneur Adribard était un guerrier farouche dont les hauts faits étaient chantés par les ménestrels d’Albion. A le voir manier son épée, Gwodry sut tout de suite, que ces chansons étaient bien en deçà de la réalité. Il faisait corps avec l’arme et celle ci frémissait de plaisir à être maniée par un homme de sa valeur.

« - C’est une arme magnifique que vous portez là, forgeron. Une de vos productions, je vois. De plus en plus de guerriers partent au combat avec une de vos lames au côté et je dois avouer que j’ai moins de scrupules à les envoyer affronter les dangers de ces régions ainsi équipés. Mais celle ci est encore plus belle. Elle est digne d’un grand seigneur. Trop de nos paladins négligent les armes produites par nos forgerons albionnais, préférant des armes magiques enchantées par une magie impie dont les sources ne sont pas connues. C’est regrettable et dangereux, nous ne devons compter que sur nous même et nos propres ressources dans le guerre que nous menons. C’est l’une des raisons pour lesquelles je vous ai fait nommer dans ma légion. »
-Nous y voilà, pensa Gwodry. Cependant, il savait bien que ce n’était pas la vraie raison. Depuis déjà quelques temps, il s’était installé à la forge du relais de Cornouailles. Adribard n’avait nul besoin de changer son affectation pour que ses paladins puissent bénéficier des armes forgées par Gwodry. Il y avait quelque chose d’autre.

Une vague inquiétude naquit dans son cœur.

« - La guerre avec les royaumes ennemis mobilise l’activité de nos meilleurs forgerons. Il n’était pas possible d’éloigner Palou et Tof de Camelot. Vous êtes le troisième meilleur forgeron d’Albion et votre Maître de Loge estime que vous maîtriserez bientôt votre art de façon suffisante pour pouvoir travailler seul sans l’aide de vos aînés. Même si nous sommes éloignés des principaux théâtres d’opération de la guerre, vous n’êtes pas sans ignorer que les Marais, la Cornouaille et Lyoness ne sont pas des terrains de jeu. L’invasion des étrangers et de leurs infâmes alliés, les Gershaas bouleverse tous nos plans. Je crois que vous avez de quoi je parle, j’ai appris que vous étiez présent lors d’un des massacres qu’ils ont perpétré au relais. Je ne parviens que très difficilement à les contenir. Camelot me refuse les renforts que je demande. Vous êtes le seul renfort que j’ai pu obtenir. J’espère grâce à votre arrivée parmi nous pouvoir remobiliser notre contingent et lui redonner confiance. Je veux que l’on vous voit forger des armes pour nos soldats. Je veux que vous participiez activement à la formation des recrues dans les cours d’armement. Je veux que vous détectiez chez eux celles et ceux qui feront les futurs forgerons d’Albion. »

Blabla que tout cela pensa Gwodry. Je le fais déjà depuis des années. Ici ou ailleurs, je n’ai pas besoin d’être affecté dans sa légion pour cela. Me le dira tu enfin ? se demandait il.

« Le moral de nos troupes est fort bas ces derniers temps. La guerre n’est pas chose facile à vivre, surtout quand elle s’éternise et vampirise les forces vives du royaume. Mais il n’y a pas que cela. La discipline s’étiole. Je sais, reprit il, je suis un vieux briscard qui n’a jamais eu que ce mot à la bouche. Mais quand je compare la glorieuse époque du grand Roy Arthur et la déchéance dans laquelle nous sommes tombés, tout est clair pour moi. La discipline nous a quitté et avec elle la victoire. Avant nos troupes étaient craintes par tous, le seul spectacle de nos légions s’alignant sur le champ de bataille faisait se débander ces barbares de Midgard. Aujourd’hui, ce sont eux qui manœuvrent en groupes coordonnés tandis que nos forces de dispersent, chacun recherchant la gloire personnelle plutôt que le triomphe de notre bannière. C’est ainsi que nous avons perdu une des reliques de force. Les armées d’Albion ne font plus peur à personne. Savez vous ce que disent les Midgardiens avant de partir au combat ? Ce soir on mange de la conserve !
-Nos paladins ont oubliés les vœux qu’ils ont prononcés lors de leur entrée dans l’Ordre reprit il. Oubliés La gloire d’Albion, l’obéissance, l’abstinence et l’honneur de sa guilde. Il avait insisté sur le mot abstinence.

Gwodry tressaillit. Il sait se dit il. Nous y voilà.

Son esprit se mit alors à vagabonder. La douce musique de son rire sonnait dans son cœur. Toutes les images de leur histoire défilaient dans sa tête. Ce jour où au relais, elle était entrée et venue vers lui en lui disant mon officier m’envoie à toi, forgeron. Il m’a dit que tu fabriquais de bonnes armes et que si je n’avais pas peur d’aller affronter l’ours Gwodry dans sa tanière, je ressortirais du relais avec une bonne arme au côté. C’était une highlander, grande, élancée, brune aux yeux verts. Elle lui souriait en regardant l’âtre de la forge. Pour forger une arme qui aille à son style de combat, Gwodry lui demandât d’aller tuer un loup afin qu’il la voit combattre. La vierge guerrière pourfendit l’animal. Gwodry fut impressionné par sa fougue, sa vigueur et son style purement offensif.

Il retourna vers l’âtre et commença à mettre du Mithril au feu. Inexplicablement, il dut s’y reprendre à deux fois pour préparer la garde de l’épée. Ce n’était pas habituel pour lui de manquer une opération simple comme celle là. Il ne parvenait pas à se concentrer. Elle était revenue près de lui et elle le regardait forger. Il se rendit compte qu’il était un peu mal à l’aise. Son regard amical le dérangeait. Que se passait il ? Finalement l’épée fut prête. Alors qu’il lui donnait l’épée, un rayon du soleil couchant passa au travers de la fenêtre et vint illuminer son visage. Son visage nimbé de la Lumière de Camelot lui apparu dans toute sa beauté. Quand ses mains prirent l’épée et effleurèrent sa paume, il eût une sensation merveilleuse comme jamais il n’avait connu avant. Se fut l’illumination dans son cœur. Le Lumière de Camelot venait de lui désignée son élue, celle qui serait pour toujours son aimée. Il bafouilla quelques mots en lui donnant l‘épée.
Elle sortit du relais et de nouveau pourfendit un loup. Gwodry pensât aux Walkyries dont on lui avait parlé, ces vierges mythiques qui menaient l’âme des combattants midgardiens tués au combat vers leur paradis. L’une d’elles était devant lui et tenait son épée dans la main. La lame chantait dans l’azur alors qu’elle lui faisait faire de grands moulinets. Il était fier de lui avoir forgé un épée qui lui convienne si bien. Mais il savait aussi que cette épée emportait également son cœur. Emu au plus profond de lui, il bafouillât « Reviens pour ta prochaine épée ». Oui, il fallait qu’elle revienne. Absolument. Plus rien ne serait comme avant maintenant. Elle le remerciât et il la vit lui lancer un baiser. Puis elle partit.

Elle revint.

Elle revint pour lui proposer d’aller combattre ensemble, car elle aimait son épée et voulait qu’il la voit combattre avec. Les jours et les nuits passèrent. Les combats furent longs et difficiles. Gwodry comprit bien vite qu’elle non plus n’était pas indifférente. Un tendre lien se nouait entre eux. Bientôt, il osât lui parler avec tendresse et il eut le bonheur suprême de l’entendre lui dire qu’elle l’acceptait comme chevalier servant.

Ainsi leurs expéditions à Dartmoor avaient été remarquées et le seigneur Adribard avait eu vent de leur histoire. Gwodry comprit alors qu’Adribard devait en fait l’éloigner de son aimée pour le remettre dans le droit chemin et l’obliger à respecter les vœux qu’il avait prononcé en entrant dans l’ordre. Un froid plus glacial que la mort lui étreignit le cœur.

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