Entre Ombre et Lumière

Par Anika d'Orcanie le 11/12/2002 à 12:21:07 (#2759301)

L'aube se levait, teintant d'une couleur flamboyante les murs de Camelot l'Eternelle, signe d'espoir pour la journée qui commençait. Déjà, le cri du coq avait retenti dans le petit village de Cotswold et une poignée de marchands s'affairait devant leurs étalages. Les nobles défenseurs d'Albion, resplendissant dans leurs armures de plaques, venaient prendre la relève de leurs collègues. Leur vigilance était sans failles, mais elle n'avait pas lieu pour leurs compatriotes.

C'est pourquoi ils ne réagirent pas lorsqu'une clerc en mailles passa devant eux. L'un d'entre eux la salua respectueusement, mais cette dernière ne le lui rendit pas et continua son chemin. Elle ne cessait d'avancer, traversant la paisible communauté et montant sur une colline qui dominait les alentours. Arrivée là, elle se retourna et enleva son casque, jetant un regard vers la capitale. Ses longs cheveux blonds flottaient doucement dans le vent, et son visage semblait impassible. Quelque chose dans ses yeux avait changé.

Tu fais ce qui est juste. C'est la meilleure chose pour toi. Tu n'as pas à avoir de regrets. On ne peut revenir sur le passé.

-Je le sais...", dit elle dans un murmure. Anika baisse la tête, repensant aux derniers événements qui l'avaient conduit jusqu'ici ; sa rencontre avec les Ashassins, ses questions à leur sujet, sa discussion avec le seigneur Bowen, la mission qu'il lui avait confiée...puis il y avait eu Mejai.

-Mejai..." Sa voix tremblait sous l'emprise d'une émotion alors qu'elle prononçait son nom. Elle sentait encore son parfum, flottant dans les airs, et la douceur de ses lèvres...

Tu dois l'oublier. Elle ne t'aime pas, tu le sais. Elle ne sera jamais à toi. Vous n'êtes pas du même monde. Vous ne le serez jamais.

La jeune femme ferma les yeux, ses traits laissant transparaître la résignation et la tristesse. Elle ne pouvait oublier la ménestrelle Ashassin, car cette dernière hantait toutes ses pensées, toutes ses nuits. Pourtant, Mejai l'avait éconduite. Anika l'avait entendu de ses propres oreilles, vu de ses propres yeux...son amour était tout entier à la paladine Gwean.

Ce n'est pas de l'amour. C'est du désir. Tu ne cherches qu'à la posséder. Tu n'aspires qu'à t'offrir à elle. Ne te leurre pas toi-même.

-Me leurrer...ne l'ai-je pas déjà fait en prêtant ces voeux devant la Sainte Eglise...ces voeux que j'ai balayés l'instant d'un simple baiser ?" Sa question était posée avec une pointe d'amertume. Car elle avait trahi, elle ne pouvait le nier. Elle avait laissé son coeur détruire tout ce en quoi elle croyait. Elle avait prouvé que tout ce qu'elle prêchait n'était que mensonges...puisqu'elle s'était parjurée.

Tu as cédé. Tu ne peux revenir là-dessus. L'Obscurité te hantera jusqu'à la fin de tes jours. Tu n'auras plus de répit. Mais ton âme n'a pas encore abandonné. Tu combats toujours les Ténèbres.

-A quoi bon se battre, si je suis déjà damnée ? Pourquoi continuer dans une bataille perdue dès le début ? J'ai failli, et ma faiblesse en est la cause..." Le vent souffla plus fort comme pour souligner le monologue de la clerc déchue. Elle s'était toujours crue forte, elle avait même osé juger le comportement d'autres pour leur esprit faible...et voilà que maintenant, elle connaissait le même sort qu'eux. Avait-elle encore le droit d'invoquer la Sainte Lumière ?

Ne sois pas stupide. Si tu acceptes l'Ombre Insidieuse, si tu cesses de te battre, alors tu auras réellement perdu. Tu dois t'éloigner d'elle. C'est elle la cause de ton tourment. C'est elle qui a provoqué ta chute. Mais elle n'a pas encore gagné. Tu as encore la force de combattre ses vils stratagèmes.

Anika releva la tête vers les nuages, emplie de chagrin. Jamais elle n'aurait pensé que quitter une personne puisse être aussi douloureux. Certes, lorsqu'elle voyait Mejai et Gwean ensemble, son coeur était transpercé d'un coup de poignard. Elle avait même cru qu'il se déchirait lorsque l'objet de ses désirs l'avait rejetée, malgré toute la gentillesse dont elle avait fait preuve à son égard. Mais ce n'était en rien comparable à ce qu'elle ressentait en ce moment...

Elle te faisait souffrir. C'est le mieux pour toi. C'est en l'oubliant que tu pourras retrouver la paix. Tu dois expier ta faute et faire pénitence. Ainsi tu pourras revenir dans la Sainte Lumière.

-La rédemption...en ai-je seulement le droit ?" expia t'elle dans un souffle. Elle se sentait terriblement coupable et ne pouvait se le pardonner. Elle ne l'avait pas fait pour tous ceux qu'elle avait puni au nom de sa foi...comment pouvait-elle dès lors le faire pour elle-même ? Elle sentait qu'elle méritait toute cette souffrance, tous ces tourments.

Tu ne peux défaire ce qui a été fait. Tu ne peux qu'assumer tes fautes et t'assurer de ne plus les répéter. Il existe toujours un espoir pour celui qui s'est égaré.

-Cet espoir n'est pas pour moi..." lâcha t'elle enfin. Elle avait piétiné tous ses principes. Elle avait fui celle qu'elle aimait ou qu'elle croyait aimer. Elle avait abandonné la confiance du seigneur Bowen. Il ne lui restait plus que le souvenir de sa déchéance. Anika tourna son attention au-delà du chemin de terre battue qui serpentait en dehors de Cotswold, vers les plaines de Salisbury, la forêt de Campacorentin et les marais d'Avalon. Plus loin encore résidaient les plateaux de Cornouailles et les ruines de Lyonesse. Peut-être que dans un de ces endroits, elle allait trouver le courage de faire face à ses démons intérieurs. Elle lorgna dans une autre direction, vers la forme majestueuse de Château Sauvage et de la région frontalière. Peut-être que la mort pour le bien du Royaume rachèterait tous ses péchés.

La jeune femme marqua une pause, le vent faisant danser sa chevelure et sa cape sombre. Son esprit restait silencieux. Son coeur, lui, ne cessait d'être douloureux.

Il avait toutes les raisons de l'être. Car lorsque Mejai lui avait offert une place dans son coeur, le sien lui avait crié d'accepter.

Ce fut sa raison qui l'avait réduit au silence. Ce fut elle qui avait conduit la jeune femme à l'exil.

Par Mejai le 11/12/2002 à 12:44:49 (#2759567)

Je sort de notre chambre, laissant ma bien aimée encore endormie dans notre couche. Les rue de Camelot grouillent de monde et je me dirige vers la fontaine pour reflechir...

l'eau ruisselle rapidement dans le bassin, le bruit de ce remou apaise mes troubles.
Je repense a cette pauvre cleresse, j'aimerais que tout cela soit plus simple, je ne cherchais pas a la charmer, seulement a la delivrer de sa prison. Mon amour est sans partage pour ma paladine, mais comme je l'ai dit à anika, son sort ne m'est pas egale, sa soufrance me fait du mal.

Si seulement elles pouvaient s'entendre. peu etre faut il que je l'initie a notre religion...non, je ne suis pas encore sure, elle peu feindre son amour...Une personne saura m'aider...

Je me leve, les bruits de la ville s'amplifie tandis que je me dirige vers la retraite de notre maitresse... elle saura me guider dans mon choix

Par Gwean Haas le 11/12/2002 à 15:40:03 (#2761320)

je met ma jalousi de coté pour un temps et je t'applaudi pour tes merveilleux texte :amour: bravo