Suicide

Par Morticia Abalham le 9/12/2002 à 1:44:14 (#2741273)

Druss s'est suicidé !

Ces trois mots résonnent en son esprit...
Son corps, une dague, un choix de mort. Plus d’espoir...

Elle s’enfuit...

Un instant quitter les belles paroles, s'asseoir soudain sur le bord du chemin, terrassée et regarder en arrière. Quitter les belles paroles pour les maux de la douleur, de la peur, de l'angoisse et de la mort. La vie est ainsi, parfois magnifiquement douloureuse. Se laisser envahir par la rancœur, la déception, se violer soi même. Délicieuse souffrance. Culpabilité...
Une main se tend sur le chemin, celle qui avait promis d'être là quoi qu'il arrive. Une main se tend...
La douleur se modifie pour donner un sentiment de réalité, la dure et honteuse vérité. Il a abandonné, il a échoué... et le beau devint laid, la joie devint peine, le blanc devint noir, la lumière devint ténèbres, le jour devint nuit, inquiétant de sa lumière, désarticulant le présent.
Des larmes qu'elle voulait de sang... inondent sa raison. Le rejoindre, abandonner ? Affreux et attirant doute.
En un instant ressentir, vivre la haine de soi.
Un long moment hésiter à prendre la main du futur ou retourner en arrière.

Mal... Douleur, chaleur, pâleur du cœur,
Le cœur en plume disparu sous une brume de larmes
Déchéance, décadence, incompréhension, carnage
Le même visage qui hantera mes rêves
Les même mains qui caresseraient ma peau, un mirage
Ne te reverrais je que dans l'éternité ?
Avancer... En y laissant des plumes.
Peu à peu le cœur se déplume...
Mettant à vif ma cruelle sensibilité.

Je ne suis pas Tifiane. Tu n’étais plus Shanek.

Accepter la main de la réalité, se relever et continuer à marcher sur le chemin. Avancer sans lui, sans la seule main qui savait accueillir la mienne.
Vivre pour mon fils.

Par Vetea Follis le 9/12/2002 à 2:04:03 (#2741312)

Les vagues continuèrent à se briser sur les falaises, si réelles... cette fois il n'aurait aucun heureux présage à annoncer, aucun doute à émettre.

Une question, pour chaque réponse.

Détachant le morceau de tissu rouge et fané par le temps qu'il gardait sous une manche, il le renoua à son cou, le portant comme un symbole, accompagnant du regard la course d'un moineau.

En cet instant, les Chaînes conservèrent le silence, si rare, laissant l'instrument résonner de son bois d'ébène, de ses cordes d'argent, les reflets d'or goûtant aux accents de cuivre de l'eau... l'Enfant était partie...

Druss l'avait précédée.

Une réponse, à toutes les questions.

Par Squallou le 9/12/2002 à 2:36:06 (#2741391)

L'insécurité... le trouble d'une âme en peine se donnant la mort.
Un coeur...meurtri et déchiré par le remord...
La relève... difficile forçant l'oubli de ces sentiments si forts...
Et la marche ... le chemin tortueux de la vie et pour y parvenir, les efforts.

Par Elmar le 9/12/2002 à 16:49:41 (#2744919)

:lit:

Par Sombre Syr le 9/12/2002 à 17:43:40 (#2745412)

...Il avait aperçu...

A travers la Sphère de Pureté, Shanek avait vu un monde flamboyant, qui aurait pu être façonné par la main de l'Homme. Il avait vu ces paysages bucoliques triompher des flammes ardentes... il avait vu son fils arpenter les cours d'eau tranquille et claire... il avait vu l'avenir...

A-t-il eu peur ? N'a-t-il pas pu supporter le poids des maux qui rongent les âmes humaines... ? Nul ne le saura.

Il faut se lever à présent, ne plus regarder en arrière. Accepter la main tendue, même si elle n'est pas celle que l'on aurait voulu...

Demoiselle, toi meurtrie, un jour je t'ai dit que nous marcherions ensemble. Même si nous ne marcherons pas du même côté du chemin, un oeil sera toujours poser sur toi, bouche close, une main toujours prête à aider, à guider à sécher les larmes... Toujours là.

Espoir et Espérance, pour l'Eveil, l'Avenir de l'Homme.

Par Neohken le 10/12/2002 à 17:37:15 (#2753729)

D'autres mains se tendent, porteuses d'amour pour une soeur, une amie, un coeur ...

Ensemble Morticia ...

Par Morticia Abalham le 11/12/2002 à 17:10:36 (#2762145)

Il s’est suicidé à cause d’elle. Il a refusé de comprendre son point de vue. Elle a refusé de renier Sélène. Il a refusé de voir comment elle considérait sa « Mère ». Shanek et Druss se sont retranché derrière les mots qu’ils voulaient entendre : « Je renie Sélène ». Ces trois mots qu’elle ne peut pas prononcer, elle ne peut pas renier sa « Mère ». Elle ne pouvait pas leur mentir car elle ne peut pas se mentir. Une mère accompagne, guide, lorsque le temps est venu, une mère lâche la main de ses enfants et les enfants se font leur propre idée de la vie.
Elle est libre, il avait refusé de le voir. Druss en est mort.
L’homme à qui elle avait unit son âme, s’est donné la mort parce qu’il n’a pas voulu comprendre qu’elle n’était pas Tifiane. Tifiane l’amour de Shanek. Mais les âmes sont différentes. Druss et Shanek avaient uni leurs âmes et maintenant dans la mort, leurs âmes se sont séparées.
Il n’a pas voulu avancer...

Culpabilité...

Le premier repenti, l’homme qui savait accueillir sa main, est mort à cause d’elle. La réalité est trop dure à accepter. Se relever, saisir les mains qui se tendent, continuer à marcher pour son fils, pour les Hommes, pour les Enfants. Serrer les poings. La souffrance ne la quittera peut être que dans l’éternité.
Le coeur empli de douleur, elle ne sera plus jamais la même.
Et comme des dizaines d’âmes en peines l’avaient fait avant elle, elle devint l’Ombre de soi-même. Et donnerait à présent ce qu’elle pourrait offrir. La dernière plume de son coeur étant toujours solidement accrochée à la vie.

Un murmure...

- Ensemble.