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La fin des Archerions

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 21:13:32 (#2733456)

ATTENTION : ce thread pourrais choquer les personnes ne m'ayant jamais vu poster plus de trois lignes. :ange:


Avant-propos :
Voila, un chapitre devait s'ajouter à l'histoire des Archerions (qui n'a jamais été publiée auparavant) et lors du crash de l'ordi il y a deja deux mois de ca, tout l'existant a disparu (si je connaissais l'âne qui a oublié de faire des disquettes de copies;) ). bref, j'ai remonté mes manches et j'ai fait un résumé des précédents récits. Il est évident que ce qui suit n'est pas exhaustif et que certains faits majeurs/importants de la vie de Jix n'y figurent pas. J'en ai profité pour faire une rallonge et terminer ce qui avait été commencé. La partie que je voulais ajouter à la base s'intitulait "La mort d'un Archerion". Mais il est clair que le récit tel qu'il est présenté ici ne pouvait porter ce titre, car ne se focalisait pas sur cette partie. Celui-ci devait d'ailleurs être accompagné de deux autres récits, points de vue de Oghul et Fox (rien a voir avec l'illustre joueur de Quies, juste mon frere) mais par manque de temps (et surtout a cause de ma charge de travail, je n'ai pu les superviser et donc ne parraitront pas).
Je tiens d'ailleurs par avance à m'excuser de toute faute d'orthographe (ou de grammaire) pouvant vous choquer ainsi que l'inconstance du style. bonne lecture (à ceux qui en viendront à bout :p )





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Le temps était calme en cette fin de matinée et la vie de la paisible LightHaven suivait son cours. Une légère brise se leva et vint fouetter un visage inanimé à demi enterré dans le sable. La plage était déserte si ce n'était ce corps inerte et les débris qui l'entouraient. Le temps passa, une heure, peut être deux et celui-ci fut enfin découvert par des promeneurs. Puis les deux yeux s'ouvrirent alors que la brise se fit plus forte pour aussitôt se refermer, gênés par le sang coulant de son front mêlé au sable, et le corps se replongea dans le sommeil. Les bruits et discussions firent rouvrir les yeux et l'homme commença à reprendre conscience. Sa vue était trouble et il ne distingua que deux bottes dont l'usure n'était plus à démontrer. Une voix se fit entendre :

- Reste calme, tu es sauf maintenant. Nous allons te porter au temple où tu pourras être soigné et te reposer.





Il se laissa porter à travers la bourgade, faisant naître au passage autant de rumeurs que de groupes de badauds assistant à la scène, jusqu'au temple où une prêtresse prit soin de lui. Lorsqu'il fut rétabli, Le frère Kiran vint le voir pour en apprendre un peu plus sur lui. L’homme se redressa et s’assit sur le bord de sa couche pour être en face de son interlocuteur et montrer ainsi qu’il allait mieux. Il allait répondre aux quelques questions mais la seule chose en sa tête était le vide. Il ne se souvenait de rien, il était amnésique. Il fit un grand effort de concentration, qui l’épuisa, et des images surgirent devant ses yeux. La seule chose dont il se souvint fut qu'il était pêcheur et que cette île n'appartenait certes pas au royaume dont il était originaire, bien qu'il n’eut pu dire de quel royaume il venait. Cette idée de ne plus rien savoir, de ne se souvenir de rien, de n'être plus rien lui était insupportable. Il passa donc plusieurs jours, couché sur le lit de fortune que les prêtres avaient mis à sa disposition à tenter de se rappeler ne serait-ce qu'un détail de sa vie. Ses souvenirs lui revenaient trop lentement à son goût, il décida donc de s'installer à l'auberge et de travailler comme journalier. Tout ce temps, ses nuits furent brèves et agitées de cauchemar qui le faisaient se réveiller en sueur et dont il n'arrivait pas non plus à se souvenir. Et c'est à ce moment là qu'il commença à sombrer dans l'alcool, dépensant le soir ce qu'il avait gagné la journée. Il n'aurait peut être pas d'avenir en continuant ainsi mais au moins ses nuits étaient plus douces.



Petit à petit, des bribes de souvenirs lui revenaient et il commença à tenter de rassembler les morceaux et faire le bilan de son ancienne vie. Il se souvenait qu'il avait fuit à bord de sa barque et que son arrivée sur cette plage avait été précédée de dizaines de jours, ballotté par les flots à bord de sa barque pour finir projeté contre un récif. Cette fuite était accompagnée d'autre chose, comme un secret lourd à porter, un fardeau dont on ne se détache aisément. Il se rendit alors compte qu'il ne pourrait retourner chez lui tant qu'il ne souviendrait pas exactement d'où il venait et ce qui lui avait fait prendre la fuite. Il décida donc de rester en ces contrées qui deviendraient, pour un temps du moins, sa patrie. Un an passa et d'autres souvenirs étaient venus s'ajouter à l'existant, souvenirs joyeux ou scènes de pleurs, tout était pêle-mêle et confus. Sa vie passée était désormais un puzzle dont beaucoup trop de morceaux étaient manquants. Pourtant certains de ces morceaux avaient leur importance : il savait alors qu'il avait une famille, des parents, deux frères, une sœur bien que leurs noms ne lui revenaient pas encore. Il avait un étalage, une place au marché de la ville voisine où il vendait le fruit de sa pêche. Il avait des amis, une promise. Oui, il avait. Mais maintenant il n'avait plus. Il sentit comme un vide en son âme, la place laissée par tout ce qu'il savait qu'il avait perdu et ne reverrait peut être pas. Mais il du faire avec, la vie doit continuer. Si des instances supérieures, telles le destin ou une quelconque divinité, avaient décidé de le séparer de tout, alors il devait se plier à leur volonté.




Ayant accepté Goldmoon comme son royaume d'adoption et Théodore comme son Monarque, il ne put refuser l'appel du Roy et se décida à quitter LightHaven et son auberge, lieu de fête qu'il ne fréquenterait plus quotidiennement à présent. Avant de partir tête baissée à l'aventure, il s'entraîna en une matière qui lui paraissait étrangère et dont sa survie dépendrait : le maniement des armes. Il paraissait peu doué à manier l’épée ou la hache et la magie ne l’intéressait guère. Mais lorsqu’il eut un arc en main, des images apparurent : de brèves scènes de son passé. Il se vit l’arc en main au milieu d’une plaine, face à une cible, à ses cotés un homme d’age respectable lui donnait des conseils pour son entraînement. Il se vit aussi dans un décor différent : un sous bois. Il portait son arc en bandoulière, le carquois presque vide dans sa main gauche et le vieil homme lui remettait une bourse. Hélas, ces images furent de trop courte durée pour qu’il puisse en deviner le contexte. Un concours de tir comme il y en a partout peut être ? Ainsi son aisance à manier un arc n'était que réflexe là où on aurait cru voir de prime abord un don inné. Apres quelques temps, son arc devint comme le prolongement de son être, un membre rapide et précis dont les flèches plongèrent bientôt bon nombre de gobelins et autres orques dans les ténèbres de la mort. Et il aimait ça ! C'est comme si pour chaque créature éliminée, un manque en son âme fut un peu comblé. Mais rien ne fut comblé. C'était l'oubli éphémère qui lui laissait cette sensation : plus loin des pensées sont les souvenirs, moins forte est la douleur... La première tâche qu'il accepta, une fois prêt à se battre, fut de nettoyer les sous-sols du temple des rats et autres innombrables bestioles qui y grouillaient. Il comptait cette tâche comme un entraînement avant d'aller se mesurer à ce qui rôde en dehors de la ville. Cela lui parut aisé, jusqu'à ce qu'il se rende compte que le sous-sol comportait plusieurs étages !




Plus il descendait dans les profondeurs et plus les monstres furent belliqueux et ardus à vaincre. Comme s'ils gardaient quelque chose, là au fond de ces sous-sols aux allures de labyrinthe. Arrivé au quatrième sous-sol, il ne trouva plus d'escalier descendant, ce qui aurait dû le rassurer mais ce qu'il y rencontra le laissa figé d'effroi. Ce qu'il considérait comme un conte de grands-mères se tenait devant lui, comme s'il l'attendait. Un démon de bonne taille, une énorme hache à la main qui touchait le sol et sur laquelle il s'appuyait. L'homme encocha une flèche et s'approcha lentement. Malgré la répulsion que provoquait ce démon, il ne put tirer, tiraillé par un souvenir qui tentait d'émerger mais n'y parvenait pas. Plus ce souvenir tendait à faire surface, plus il se sentait familier avec cet environnement glauque, humide et l'apparence démoniaque de la créature. Il restèrent quelques minutes silencieux, s'observant mutuellement, prêts à réagir au premier signe agressif provenant de l'autre. L'homme sursauta lorsque le démon lui adressa enfin la parole. La discussion qui s'ensuivit lui apprirent beaucoup sur ses origines à l'homme, qui rangea arc et flèche. Au fil de la conversation, il comprit alors d'où venait ce sentiment de familiarité. Sa famille, ses parents, ses frères et sa sœur, tous étaient dévoués au Seigneur Infernal : Ogrimar. Lui aussi le fut, aussi dévoué que les autres. Et c'est ce qui causa sa fuite. Sa famille ayant échouée dans une mission paraissant pourtant simple(et dont Balork le démon ne voulut lui révéler la nature exacte), les autres fidèles étaient venus les chercher chez eux pour les immoler sur la place publique. Il n'eut pas le loisir d'assister à l'"arrestation" et au châtiment des siens(bien qu'il eut dû lui aussi être sacrifié) car il choisit de fuir, tel le lâche. Il valait mieux vivre caché que ne pas vivre du tout. Il prit sa barque et se laissa guider par les courants, loin, très loin. Trop loin ? Et c'est en ces terres qu'il échoua, ses anciens "amis" avaient invoqué une aide magique afin d'être sûrs que le renégat qu'il était devenu ne leur causerait aucun tort, où qu'il aille.




Aussi le démon lui proposa de revenir au service du Dieu du Mensonge et de la Haine et en contre-partie, Balork oublierait le différent qui les opposait. L'homme accepta d'abord, songeant qu'il pourrait retrouver son ancienne vie et arrêter ce cauchemar. Mais il finit par se raviser : si Ogrimar(ou tout du moins, ses adeptes) l'avait amené dans cette situation, plus rien ne serait comme avant malgré la promesse de pardon. Il indiqua son refus au démon qui l’attaqua sans autre forme de procès. L’homme esquiva le premier coup et le combat homme/démon s’engagea. Quelques heures plus tard, épuisé et sanguinolent, l’homme sorti du sous-sol et perdit connaissance devant le temple. L’effort physique, aussi bien durant le combat que pour remonter des sous-sols, autant que le choc causé par les d’informations qu’il venait d’assimiler l’avaient épuisé. L'homme avait choisi sa voie, il ne serait plus au service du Malin même si, par la suite, il fut tenté, voire près de céder. Après cette victoire, il se sentit prêt à partir à l'aventure. Ce qu'il fit dès qu'il fut rétabli. Il fit ses adieux, au cas où il ne reviendrait pas, aux gens autant qu'aux lieux. En effet, l'auberge et la fontaine qu'il avait tant fréquentées, lieux de tous ses rêves et de tous ses déboires depuis son arrivée, lui manqueraient tout autant que ceux qu'il quittait.

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 21:14:43 (#2733459)

Il se mit donc en route, errant la plupart du temps car ne connaissait pas l'île. Peu lui importait d'ailleurs d'être errant ou égaré, il l'était tout aussi à son arrivée à LightHaven et il y avait établi ses points de repères. Pourquoi n'en ferait-il pas autant dans la nature ? De plus, le fait de devoir lutter pour sa vie lui laissait peu le temps de penser à quoi que ce soit et encore mois à sa mémoire défaillante. Mais au fil du temps, il se sentit à l'aise dans les bois et les gobelins n'étaient plus une menace mais un sport : la chasse au gobelin. Sport qui d'ailleurs le maintenaient tout autant en forme que lui occupait l'esprit. Vivant dans les bois, il n'avait plus aucun confort. Il mangeait le fruit de sa chasse et sa cueillette, se lavait dans les nombreuses rivières et dormait dans les arbres ou quelque buisson confortable.


Il oublia peu à peu qu'il était parti pour son Roy et commença à goûter les choses simples de la vie, l'autonomie parfaite, la connaissance de la nature et surtout la survie. Ce mode de vie, il ne le quitta d'ailleurs plus depuis lors, il préférait à présent le calme d'une nuit étoilée plutôt que les rires et jeux des tavernes. Toutefois, il repassait de temps à autres à LightHaven, autant pour prendre des nouvelles et renflouer ses stocks d’alcool que pour réparer son matériel usé et recoudre ses vêtements : tout ce matériel usé ou brisé par la vie en pleine nature et la chasse au gobelin. Chasses aux gobelins qui, tout autant que son goût pour l'aventure, le menèrent un jour en ces lieux que l'on nomme 'Montagnes de Jarko' tirant son nom de l’illustre nécromancien hantant ces lieux.


Par prudence, et par goût de la vie, il resta éloigné de la grotte dont on raconte que Jarko y a son antre. Il s'aventura plus loin et fit la connaissance du troll et d'Anabelle dans les ruines du château d'Orkanis. Il s'y approvisionna et put y dormir, une fois n'est pas coutume, avec un toit au-dessus de la tête, pour autant qu'un château en ruine ait un toit. Et il continua son vagabondage dans ces montagnes qui lui plaisaient de plus en plus. Et puisque le nécromancien n'y montra pas le bout de son nez, il le considéra comme son territoire de chasse, si ce n'est comme son territoire tout court. Il resta longtemps dans ces montagnes. A vrai dire, il ne sut estimer combien.



Il vit passer nombres d'aventuriers à la recherche du nécromancien ou tout simplement perdus. Parmi ces aventuriers, un paladin du nom de Blarst, lui aussi ayant répondu à l'appel du Roy, lui proposa de se joindre à lui. Et dès lors, ils massacrèrent inlassablement les gobelins des montagnes, ripaillant joyeusement autour du feu de camp le soir, prenant tours de garde alternativement. Et ce fut la première fois que l'homme pris un véritable repos en ces montagnes. Sachant que quelqu'un de confiance veillait, il n'eut plus alors à ne dormir que d'un oeil. Pour la première fois depuis son arrivée en ces terres, il sentait qu'il avait un véritable ami. Ce qu'il avait perdu dans une vie, lui revenait dans celle-ci. Vint le jour où son ami lui rappela le but de sa quête et lui parla de l'autre île du royaume : Raven's Dust, île où le Roy avait son château. C'est là que Blarst voulait se rendre à présent et ainsi continuer sa quête. L'homme tint à rester encore en ces montagnes, il s'y était attaché tout autant qu'à son ami. Mais il avait déjà appris à ses dépends qu'aussi attaché que l'on soit à quelque chose ou à quelqu'un, celui-ci pouvait lui être retiré sans sommations par quelque divinité capricieuse ou tout simplement un tour du destin...



Ainsi, il laissa Blarst partir, et se retrouva à nouveau seul avec ses pensées et ses morceaux de vie qu'il commençait à considérer comme étant une vie antérieure sans rapport aucun avec sa 'nouvelle vie', celle débutée avec son réveil sur la plage. Apres quelques jours de réflexion, il se décida lui aussi à quitter ces lieux qui, après tout, lui semblaient sinistres et tristes depuis le départ du paladin et se mit en tête de trouver d'un moyen de rejoindre la capitale du royaume et finir ce qu'il avait commencé : prêter assistance au Roy. Il n'y connaissait rien en grands navires, n'ayant toujours manœuvré qu'une barque, mais il se dit qu'un navire de grande taille pourrait résister en pleine mer mieux que ne le fit son embarcation. Il se rendit donc dans l'autre ville d'Arakas : Windhowl dont les ogrimariens venaient de s'emparer. Ce qui ne fit que le rendre plus vigilant et discret.



Là, il se rendit au port mais on lui expliqua vite qu'aucun navire ne pourrait rallier Raven's Dust, tant ils étaient en mauvais état par manque d'entretien. Il dut donc chercher un autre moyen de s'y rendre. Après moult périples, il réussit à trouver l'ermite qui lui indiquerait comment rejoindre sa destination. Il profita de cette halte en un lieu paisible et calme pour rester quelques jours et se reposer. Il apprit beaucoup de l'ermite, qui n'était pas aussi gâteux que l'on puisse penser, et reviendra le voir à plusieurs reprises, ne faisant le voyage depuis l'autre île que pour le revoir et obtenir bon conseil. Le premier conseil de tous qu'il reçut du vieil homme fut d'aller voir un mage à WindHowl car celui-ci devrait connaître le moyen de l'amener dans la capitale. Conseil qu'il suivit dès qu'il se sentit prêt à partir. Le mage en question travaillait sur des portails magiques devant mener à divers endroits et lui offrit de bonne grâce de l'emmener sur Raven's Dust et plus précisément à SilverSky.





SilverSky : Capitale du royaume, ville bien plus grande que ses deux consœurs. A peine arrivé, l'homme ressentit comme un malaise, une sensation d'étouffement, d'écrasement. Il n'était plus beaucoup habitué à fréquenter les villes et tout autour de lui se dressaient murs et pavés, échoppes et habitats, étals de marché et garnements turbulents. Qu'il était loin de ses arbres, ses rivières et de leur calme ! Il se ressaisit et demanda à un passant où se trouvait le château du Roy, qui lui indiqua aussitôt. Il voulait rencontrer celui pour qui il était venu et lui assurer la loyauté de ses services. Mais le Chambellan le sermonna de façon hautaine : on ne rencontre pas le Roy comme on va voir un paysan dans sa ferme, il fallait demander audience et que celui-ci accepte de le recevoir. De plus celui-ci était de sortie et ne reviendrait pas avant la semaine suivante. Il avait trois jours devant lui. Il décida donc de demander audience lorsque le Roy serait revenu. Il mit à profit ce temps pour essayer de retrouver la trace de son ami, mais en vain : personne ne l'avait vu ni n'en avait entendu parler.




Il était resté, et avait dormi, en ville durant ces trois jours car il était inutile de partir explorer l'île alors qu'il aurait à revenir presque aussitôt pour son audience. Et lorsque le Roy fut de retour, il alla, comme prévu, demander audience. Le chambellan lui expliqua que beaucoup de gens voulaient voir le Roy et qu'il devrait attendre son tour. Et il attendit presque tout le jour. Lorsque son tour vint, le chambellan lui déclara que le Roy ne recevrait plus ce soir, qu'il étant temps d'aller se coucher car le Roy était fatigué de son voyage et désirait se reposer. Décidément, ce Roy était-il si difficile à voir ou simplement jouait-il de malchance ? Le lendemain, il fut enfin reçu et le Roy accepta l’aide que l'homme lui offrait bien qu'il ne fut pas originaire de ce royaume. Il prêta allégeance au Roy et à Artherk, Dieu de la Lumière et fut prêt à partir à l'aventure sur l'île. Sa première escapade en dehors de la ville fut de courte durée, les créatures qui rôdaient au dehors n'avaient plus rien à voir avec ces chétifs et frêles gobelins et il ne dut sa survie qu'à la garde postée aux portes de la ville... Il resta donc quelques jours à l’auberge, le temps de se reposer et de soigner ses blessures plus nombreuses que graves. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’un matin à son chevet, il trouva Blarst. Le paladin lui raconta alors qu’il avait mis autant de temps à trouver un moyen de se rendre à SilverSky tout en laissant planer quelques zones d’ombres sur la façon d’y accéder. Heureux de se retrouver, ils passèrent la nuit à la taverne pour festoyer et les premières lueurs de l’aube(ainsi que la garde de la ville) les surprirent cuvant contre la fontaine comme l’homme l’avait tant fait dans sa chère LightHaven. Mais à SilverSky, les choses ne sont pas pareilles : ils dé-cuitèrent donc en cellule avant d’être relâchés. Là, ils repartirent à l’aventure, comme avant dans les montagnes.



Il était plus aisé de faire face aux hordes à deux plutôt que seul. Ils explorèrent l’île en tout sens, évitant soigneusement certains endroits comme le nord de l’île, une crypte abandonnée a l’est ou le château du sieur Bane. Ces lieux ne leur disaient rien qui vaille et il était inutile de prendre des risques inconsidérés. Ils revenaient de temps à autre en ville faire quelques achats (dont les rations d’alcool qu’ils consommaient à tire-larigot autour du feu à la veillée) et c’est lors d’une de ces rentrées en ville qu’ils firent la connaissance d’un groupuscule mystérieux et vivant souvent caché.

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 21:16:00 (#2733467)

Ce groupuscule, qu’ils se mirent à fréquenter assidûment, était composé des fervents croyants en la Déesse Sélène. Eux aussi croyaient en elle, comme en tous les autres Dieux quels qu’ils soient mais c’est au sein de ce groupe qu’ils connurent la Déesse de la Nuit sous un autre angle, et se mirent à la prier tout autant qu’Artherk. Ils ne rencontraient les autres adeptes que lors de réunions nocturnes auxquelles les deux compères participaient lorsqu’ils revenaient en ville. Ils priaient ensemble au coin du feu avant chaque repas nocturne, le culte de la Dame Sombre étant entièrement passé dans leurs vies. Un soir, après la prière et alors que l’homme allait se jeter sur le rôti qui dorait sur le feu, Blarst prit un ton grave et lui fit quelques révélations :
- Tu sais, je dois t’avouer que cela fait quelque temps que nous nous côtoyons et je me disais que si je te disais ceci, tu le prendrais bien mal.
- Quoi donc ?
L’homme semblait intrigué et toute son attention passa du rôti à son ami.
- Je n’ai jamais prié Artherk, je ne suis pas venu ici pour rencontrer le Roy et lui prêter allégeance.



L’homme était abasourdi : celui qui l’avait plus ou moins conduit en ces lieux n’était pas ce qu’il avait pu croire. Pire : les voies qu'ils avaient respectivement choisies les plaçaient chacun d'un coté et dans un sens ils étaient ennemis si l'on considère l'aspect théologique.
- Alors pourquoi es-tu là ? De quel Dieu es-tu le Paladin ?
- C’est Ogrimar que je sers, quoi que tu puisses en penser, et je suis venu ici afin qu’on me dise où trouver l’Oracle qui fera de moi un être digne de la confiance de mon Seigneur.
- Mais…..



Il ne savait que dire. Et si Blarst était en fait lancé à sa poursuite par ses amis d’une autre vie et l’ait attiré ici afin que les démons de son passé lui mettent la main dessus ? Il devait fuir, fuir son passé, fuir ceux qui étaient à ses trousses avant de devoir rendre des comptes à des gens qu’il ne souhaitait plus revoir. Et il se perdit, seul au milieu de Raven’s Dust, ou plutôt de nulle part…. Il ne dormit pas cette nuit-là, il était resté assis au pied d’un arbre, sur ses gardes, prêt à fuir. Il ne dût pas fuir, la nuit fut calme, il semblerait que le paladin ne se soit pas lancé à sa poursuite. Il erra pendant des semaines dans la nature avant de retrouver SilverSky. A son arrivée en ville, un gamin vint à lui, essoufflé, porteur d’un message. Il semblerait qu’un proche l’ait cherché en ville et, ne l’ayant point trouvé, chargea l’enfant de servir de messager en échange de quelques piécettes. Il pensât d’abord que c’était un message de Blarst et se demanda si cela valait la peine qu’il le lise. Mais après tout, la lecture d’un parchemin n’engageait à rien aussi défit-il le scellé et ouvrit le parchemin.


Hélas, l’homme ne savait pas lire, il dut donc demander aux prêtres de la ville de lu lire le contenu du parchemin :
« Tu as commis des fautes par le passé, comme nous tous. J’ai eu la vie sauve, comme mon frère en promettant de te ramener parmi les tiens, parmi les nôtres. Rejoins-moi à la prochaine pleine lune à la Porte Nord de la ville, Je t’y attendrai. Quant à ton ami, tu ne le reverras pas, il sera bientôt un nouvel être, un être plein de la puissance de notre Seigneur. ». L’homme était intrigué, s’il s’agissait là d’un des ‘siens’, il pouvait s’attendre au pire. Il décida donc de ne pas se rendre à ce rendez-vous qu’il considérait comme un guet-apens. Et pourtant, pendant les neufs jours le séparant de la pleine lune, il n’a cessé de penser à ce que cet homme pourrait lui apprendre. Et si ses souvenirs n’étaient pas exacts ? Et s’il occupait une place bien plus importante parmi les siens et qu’il ait été recherché tout ce temps pour qu’il occupe à nouveau la place qu’il avait laissée vacante ?




La lune brillait dans le ciel, rendant l’obscurité moins opaque. SilverSky était clame, tout le monde dormait ou était à la taverne. Les gardes faisaient leurs rondes de nuit. Une ombre se faufilait parmi les bâtisses. Elle se rendait à la Porte Nord de la capitale. A cette porte, il ne trouva pas de garde, fait étrange alors que les patrouillent devaient être régulière et la vigilance permanente. Il fit quelques pas en dehors de la ville, prenant bien garde de rester dans l’ombre des murailles. Lorsqu’il fut à une cinquantaine de mètres de la porte, il se mit en position de tir : quel que soit son mystérieux interlocuteur, il devait prendre ses précautions. Alors qu’il allait encocher la flèche, une voix surgit des ténèbres :



- Voyons, Jix, nous ne te voulons aucun mal !
L’homme se tourna dans la direction d’où semblait venir la voie, l’œil à l’affût du moindre mouvement. Un homme, une hache accrochée au flanc, vêtu d’une tunique verte munie d’une capuche, qu’il avait d’ailleurs rabattu sur sa tête, sorti de l’ombre avec des mouvements amples et lents et regarda dans sa direction :
- Pose ton arc, mon frère, nous voulons simplement discuter et, si tu en ressens le besoin, te ramener parmi les tiens.
- Qui êtes-vous ? Et pourquoi dites-vous que je suis votre frère ?
- Nous t’appelons ainsi car tu ES notre frère. Aurais-tu oublié ?
- Notre ?
- Bien sûr.
L’inconnu siffla et un prêtre sorti à son tour de l’ombre. Le prêtre prit la parole :
- Nous sommes tes frères, que tu le veuilles ou pas.
Un sourire malsain se dessinait sur le visage de ce prêtre qui ne devait rien avoir de bon et généreux.
- Si vous savez qui je suis, dites-moi enfin : Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? QUE suis-je ?


L’inconnu eut un sourire ironique :
- Ainsi donc c’est vrai, ils ne m'ont pas menti. Nos prêtres ont bien réussi à t’atteindre avec ce sort d’amnésie.
L’homme comprit en un instant que cette rencontre avec ses frères ne valait rien qui vaille : ses frères étaient plus ou moins liés à sa fuite.
- Ne t’inquiètes pas, je vais t’expliquer et nous repartirons ensuite.
L’homme rangea arc et flèche, se mit debout et attendit les révélations qui allaient suivre comme si elles étaient la clef de son existence.
- Tu te nommes Jix Archerion et comme tous les Archerions de générations en générations, tu sers le Dieu de la Discorde.
- Ogrimar ?
- C’est cela même.
- Et puisque vous êtes mes frères, vous aussi le servez aussi, n’est-ce pas ?
Il avait dit cette phrase la peur au ventre : il avait devant lui ce qu’il suspectait son ami d’être : ceux venus le ramener vers son châtiment.
- Oui, c’est exact. Nous au moins, nous avons été fidèles jusqu'au bout, pas comme toi qui jura fidélité a ce Dieu de pacotille qu’est Artherk.
- Vous n’avez pas péri sur le bûcher ?
- Non, et tu vas vite comprendre pourquoi : te souviens-tu de la tentative d'assassinat sur la personne de notre 'bon' Roy ?
Il prononça ce mot avec une ironie qui laissait présager qu'il n'était pas étranger à cet assassinat.



- Aucunement, beaucoup trop de zones d’ombres subsistent.
- Et c’est pour éclaircir ces zones que nous sommes venus.
Le prêtre eut un sourire énigmatique. Il semblait à Jix que celui-ci tendait à se soustraire à son champ de vision peu à peu...
L'inconnu eut un petit rire qui en disait long puis reprit la parole :

- Bien. En nos terres, le Roy gênait le développement de notre culte, croyant lui aussi que seul Artherk était un Dieu digne de ce nom. Nous voulûmes lui prouver le contraire. Et, pour tes talents de furtivité et ton habileté à l’arc, tu avais été choisi pour mettre fin à son règne et mettre ainsi son cousin, dévoué à notre seigneur, sur le trône.
- Et ? Je l’ai tué ?


Jix déglutit : il considérait le régicide comme l'un des plus grands crimes impardonnables. Mais il semblait que cela n'avait pas toujours été ainsi.
- Non, tu as été découvert et la flèche que tu décocha alors ne fit que le blesser, tu avais failli alors que cela aurait dû être une tâche bien simple pour quelqu’un comme toi !
Jix se vit en haut d’une tour, un monarque en guise de cible au milieu d’un cortège. C’est alors qu’un garde mit la main sur son épaule en tirant son épée et la flèche parti. Après une lutte des plus brèves, le garde fit le premier et dernier vol en chute libre de sa vie. Il se voyait courir dans les escaliers pour s’échapper, se mêler à la foule et entrer dans une maison où des visages soucieux l’attendaient. Ces mots qu'il prononça alors que dans son souvenir, il les récita à haute voix, prenant conscience de ce qu'il avait été :



- Je l’ai manqué, je suis poursuivi : j’ai été découvert !
Il y eut un moment de silence pendant lequel Jix prit enfin conscience de ce qu'avait été sa vie : paisible pêcheur le jour, métier qui lui rapportait bien peu pour le train de vie qu'il menait d'ailleurs, et assassin au service du culte, il éliminait les personnes gênantes de façon propre ou dérobait quelque objet soit important aux yeux des fidèles soit leur permettant de gagner un peu d'argent. C'était donc cela : il était un assassin et un voleur ? Il ne pouvait le croire et pourtant, les images se faisaient de plus en plus nettes et abondantes en son esprit. Brisant le silence, l'inconnu reprit la parole, devinant ses pensées :
- Exact et nous, ta famille, t’avons caché à la garde. Hélas les rumeurs allaient bon train disant que c’étaient les ogrimariens qui t’envoyaient. Et cela, on ne pouvait se le permettre. Notre famille fut désignée comme conspirateur agissant de son propre chef et prête à être exécutée, ce qui sauverait la réputation de certains de nos amis notables de la ville : si on ne trouvait pas de coupable rapidement, les recherches allaient rapidement devenir gênantes pour bon nombre des nôtres. La milice vint donc nous chercher et c'est en les voyant arriver que tu as fuit. Lâche ! Frère indigne! As-tu eu peur de ton destin ? Ne savais-tu pas que quelqu'un de ta valeur, on ne pouvait le laisser mourir ? N'avais-tu plus confiance en tes frères ogrimariens ?
Alors que les souvenirs de la scène lui revenaient, Jix les décrivait, haletant :



- Joen le Gras était venu nous prévenir de notre arrestation imminente, il était trempé de sueur : il avait couru depuis le château. Il avait l'air paniqué, le plan de nos confrères pour nous sortir de là n'était pas prêt : l'arrestation avait été décidée trop tôt ! Il tentait de nous rassurer : on ne passerait pas sous le bûcher. Mais je prit peur, cette idée d'une défaillance de nos confrères entraînant ma mort m'obsédait. Moi qui avais tant tué, mon heure venait et personne n'était encore prêt à m'épargner cela. La peur et le doute montèrent en moi. Et si les fidèles me laissaient mourir pour montrer qu'il n'y avait définitivement aucun lien entre eux et nous. Alors que la garde quittait le château suivie d'un cortège, je me suis dérobé et j'ai couru en direction du port. Peut être avais-je raison car en passant devant le lieu de nos cérémonies impies, les prêtres me reconnurent et me donnèrent le chasse criant des phrases que je ne comprenais : je ne voulais pas les entendre, je voulais fuir, sauver ma peau par moi-même pour une fois, ne pas dépendre de leur bonne volonté.
L'inconnu le coupa, il connaissait plus ou moins la suite, les prêtres le lui avaient raconté :



- Ils nous arrêtèrent mais ils étaient tellement frustrés de ne pas t’avoir : toi, l’assassin, que les quelques gardes, qui étaient des nôtres assurément, acceptèrent de nous relâcher de la prison où nous étions incarcérés attendant notre exécution, pour te ramener et subir ton châtiment. Ils dirent que nous nous étions évadés pour te rejoindre et que nous avions pris la mer et étions sûrement au fond de la Mer Dorée à l'heure qu'il était. La garde nous rechercha activement pendant une dizaine de mois avant de nous considérer pour mort mais laissant tout de même une prime sur nos têtes. Il faut dire que le Roy était resté alité quinze semaines durant et était un peu rancunier. Lorsque l'on fit moins attention à nous et que la surveillance maritime se fit moindre, nous sommes allés à ta poursuite. En plus de nous deux, il y avait un ésotérique, que je trouvais totalement fêlé, qui devait nous aider à retrouver ta trace grâce à ses pouvoirs de divination. La seule chose qu'il fut en état de retrouver immanquablement : c'était les tavernes ! Et puisqu'il nous était peu utile, et parlait un peu trop à notre goût, nous l'avons laissé dans les geôles d'un royaume plus au sud.
- Et nos parents ? Et Eva, notre sœur ?
Son nom lui était revenu spontanément. A présent, tout se faisait plus clair en son esprit.


- Ils n’ont pas eu l’idée de marchander et ont accepté leurs châtiments, hélas. Quelque uns devaient mourir pour calmer la fureur populaire et ce fut à eux qu'incomba cette tache courageuse. De toute façon, après l'annonce de notre évasion, il fallait calmer les foules en colère par une exécution publique, leur heure fut avancée et n'eurent pas droit à la torture qu'ils nous réservaient. L’inconnu releva sa capuche, révélant une cicatrice parcourant son visage : une rougeur étalée de sa joue gauche jusqu’au coté droit du front :
- J’ai moi-même eu le plaisir de commencer à goûter leur 'hospitalité'.
Il était sévèrement brûlé, comme une marque au fer rouge apposée à un cheval, sur la majorité du visage. Mais cela ne devrais être rien comparé a ce qu'il a pu subir sur tout le corps. Ce visage fit jaillir de la mémoire de Jix un nom, tel un juron :
- Oghul !
- Oui, c’est moi mon frère. Mais à présent que nous sommes tous trois réunis, nous prendrons notre revanche, sur nos anciens confrères autant que sur ce Roy.
Oghul eut un rire guttural que Jix ne partagea pas. Quant au prêtre, il semblait ne plus être là.


- Qu'y a-t-il mon frère, tu ne partage pas notre joie, nos retrouvailles ?
- Je ne suis plus ce que j'étais et vous le savez.
- Oui, nous le savons, mais nous avions au moins espéré que nos retrouvailles te redonneraient le goût de ton ancienne vie.
- Une vie cachée à assassiner au service des fidèles.
- Non, pas pour les fidèles ! Pour notre seigneur !
- La torture t'a obscurci la vue, Oghul, jamais rien ne sera plus comme avant. A notre retour, nous serons exhibés comme des animaux de foire, torturés pendant des mois et, si nous ne mourrons pas sous leurs traitements, brûlés vifs.
- Baliverne, les nôtres nous ont assuré que nous serons saufs.
- J'ai appris à ne plus croire les serviteurs du Dieu du mensonge dans leurs promesses.
- Puisque tu n'es plus le Jix que nous avons connu : dévoué à la cause et que tu ne souhaites plus revenir parmi nous, tu ne nous laisses pas le choix : tu ne dois pas révéler ce que tu sais, et encore moins pour nous nuire.


Oghul décrocha sa hache, la leva au ciel et l'abattit. Jix eut un mouvement de recul mais fut stoppé net par la muraille. Adossé au mur, la hache l’effleura, déchirant ses vêtements dans toute la longueur ainsi que la lanière en cuir de son carquois qui tomba au sol. Si jamais il en réchappait, le tailleur de SilverSky allait s‘enrichir ! Oghul leva à nouveau sa hache, Jix bondit sur le coté, saisissant con carquois à la volée, s’amortissant tant bien que mal sur le sol humide de rosée. Il se releva, courut une dizaine de mètres, et sortit son arc. Mais le guerrier fonçait déjà sur lui et il n’aurait pas le temps de décocher une flèche s’il restait là. Il courut donc, le guerrier aux trousses, tentant de sortir un projectile salvateur de son carquois qu’il tenait dans sa main gauche. Il dut se résoudre à lâcher le carquois pour obtenir la flèche et pourvoir tirer tandis que derrière lui une voix hurla :
- Mais qu’est ce que tu attends, imbécile ! Je ne vais pas lui courir après toute la nuit.


Un grognement se fit entendre suivi d’une incantation. Jix sentit que les choses allaient mal se passer pour lui, aussi tenta-t-il de convaincre son autre frère qu’Oghul était devenu fou sous la torture et que jamais s’ils revenaient parmi les leurs, ils ne seraient pas en sûreté mais qu’ils seraient certainement exécutés. Jix ne se serait permis d’attiser un de ses proches ainsi, avançant à coup sur sa dernière heure s’il ne s’était rappelé les problèmes d’insubordination qu’avaient son frère, Fox Archerion. En effet, celui-ci en tant que prêtre du chaos supportait mal de se faire donner des ordres par un autre que son Dieu. Et il supportait encore moins de rendre des comptes, que ce soit au Roy, à la garde ou à ses confrères, Jix savait qu’il ne voudrait s’expliquer avec eux s’ils rentraient et tentait de s’en servir pour le faire vaciller. Mais pendant qu’il tentait de convaincre le prêtre, le guerrier était toujours à ses trousses, déterminé comme jamais, une lueur de haine dans le regard. Au soulagement d’Oghul, le prêtre finit par lancer son sort.


Des racines sortirent de terre et enlacèrent les chevilles de l’archer qui n’avait cessé d’argumenter. Et Oghul put ainsi le rattraper, levant à nouveau sa hache, plus haut que les fois précédentes, certain de sa victoire totale. En un dernier mouvement de défense, Jix leva son arc à bout de bras pour amortir le choc. La hache fila rapidement en direction de l’archer immobilisé et vint cogner contre l’arc. La lame acérée glissa sur la poignée en fer, entaillant la main gauche de l’enchevêtré et fendit comme du parchemin arc de bois et corde. La lame passa le long du corps de l’archer, et s’enficha dans le sol à quelques millimètres de sa cheville tranchant les restes de racine qui commençaient à disparaître. Bondissant sur l’occasion, Jix se remit à courir. Il savait que même s’il était endurant, son frère l’était encore plus et finirait par le rattraper. Jix courait en zigzag mais faisait bien attention de ne pas trop s’éloigner de la porte, tentant au maximum de s’en rapprocher : ainsi si une ronde de gardes passait, il pourrait être secouru. Il entendit des bruissements puis le grondement de mottes de terre qui se retournent. Il allait encore être immobilisé ! Damné soit celui qui inventa ce sort ! A sa grande surprise, ce n’était pas sous ses pieds que les racines poussaient mais sous ceux du forcené ! Ce ne fut pas un mage de la garde qui incanta ce sort, comme il l’avait d’abord pensé en soupirant, mais son frère.



Oui, il avait réussi à le convaincre. Le prêtre préférait rester loin des siens plutôt que de rendre des comptes sur la longueur de leur mission ou la disparition de l’ésotérique fêlé. Il avait mieux à faire que se justifier devant des hommes qu’il considérait comme inférieur ou même toujours obéir à son frère qui commençait à l’excéder avec ses envies de vengeance. Lui au moins avait peu souffert de la torture, ou du moins supportait mieux la douleur grâce à sa discipline mentale. Une fois Oghul immobilisé, Jix s’arrêta pour reprendre son souffle et remercier son frère salvateur. Mais celui-ci ne lui adressa même pas un regard, il incantait de nouveau. Des rochers tombèrent du ciel et vinrent s’abattre sur le pauvre guerrier qui, sous le choc, s’écroula laissant tomber son arme. Une fois le déluge rocailleux terminé, Jix se précipita sur la hache : il voulait la mettre hors de portée de son fanatique de frère. Il ramassa l’arme : c’était une hache de bonne facture et, il en jugea au toucher, très tranchante. Il est clair que s’il avait été touché avec cette lame, il aurait été enterré dans deux boites. Chassant ces pensées, il leva les yeux vers le prêtre. Celui-ci semblait épuisé et reprenait son souffle, assis en tailleur sur le sol. Fox releva la tête :




- Ne te méprends pas. Je n’ai pas fait cela uniquement pour te sauver.
- Te connaissant, je n’en doutais pas.
Jix eut un sourire malicieux. Fox lui rendit ce sourire, plus par connivence et souvenir du passé que par sympathie puis reprit la parole :
- Tu avais raison dans un sens, il était devenu fou. L’ésotérique n’a pas été enfermé dans je ne sais quel cachot mais juste éliminé comme on le faisait auparavant avec les poids morts. Mais cette fois, le vieux fou aurait pu nous être utile. Et la façon d’Oghul de me commander me plaisait de moins en moins. Disons que puisque tu me dois la vie, tu feras bien un petit quelque chose pour moi….
- Quel genre de chose ? Si c’est revenir à mon passé avec toi, il n’en est pas question, mieux valait que tu ne te donne pas la peine de m’épargner.
- Il ne s’agit pas de cela, au contraire. A présent j’habiterai chez toi. Ces contrées me plaisent et comme tu l’as si bien souligné pour vendre ta vie : jamais ils ne nous auraient laissés libres ou vivants une fois de retour la-bas.

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 21:17:53 (#2733474)

La demande lui parut des plus incongrues mais Jix était devenu honnête :
- Je n’ai pas de maison, je vis dans la nature bien qu’il m’arrive de prendre une chambre à l’auberge parfois.
- puisque ta maison, c’est l’auberge, tu m’offriras de quoi vivre à l’auberge.
Le prêtre souri sournoisement et jeta un coup d’œil au corps du guerrier encore allongé et inconscient :
- Evidement, il vivra avec moi. Il voulait me commander : il sera mon esclave.
- Je ne pense pas qu’il acceptera, ça n’a jamais été dans sa nature.
- Tout est possible mon cher frère, n’as-tu pas renié les tiens ?
Jix ne sut que répondre à cela, c’était la réalité. Fox regarda à nouveau le corps et reprit :
- Je n’ai pas la puissance de lui effacer la mémoire suffisamment longtemps comme te le firent mes ‘collègues’.
Il avait dit ce dernier mot avec beaucoup d’ironie. Elevant la voix, la rendant plus mystique, il continua :
- mais je peux le faire pour un ou deux jours, il suffit de le laisser inconscient suffisamment longtemps et de le conditionner à la pluie de gravats.


Il riait maintenant à gorge déployée. Décidément, Jix ne pourrait plus comprendre l’humour qu’il avait autrefois.
L’archer et le prêtre traînèrent le corps dans les rues, disant aux passants trop curieux que leur ami bréhanite avait peut être bu un tonneau de trop et s’était assommé sur le coin de la fontaine. Ils arrivèrent à l’auberge, prirent une chambre et y déposèrent le corps, pansèrent la main de Jix, puis redescendirent discuter du passé autour d’une choppe. Et Jix comprit à quel point il était différent maintenant de ce qu’il avait pu être autrefois. Malgré la bonne ambiance qui régnait entre lui et son frère cette nuit là, il ne put s’empêcher d’avoir peur. Il avait peur de son frère : que se passerait-il s’il le froissait et qu’ils se battaient ? Jix n’aurait aucune chance. Ils se couchèrent au petit matin, ivres et fatigués tandis que la ville peu à peu s’éveillait.




Cela faisait quelques jours que Jix était reparti dans la nature. Ses frères étaient restés à l’auberge et Oghul travaillait comme messager : ils voulaient s’installer dans un lieu plus calme et loin de tout. Jix leur avait conseillé d’aller à LightHaven et ils avaient besoin d’argent pour le transport vers Arakas. Jix errait, il ne savait pas ce qu’il cherchait si ce n’était un peu de solitude. Il avait besoin de recul, de réfléchir. Maintenant qu’il savait, il se demanda s’il n’eut pas fallut qu’il ne sache jamais. Maintenant il était trop tard pour faire demi-tour, changer à nouveau de vie. Il n’en avait plus le courage, ni l’envie.


Il finit par arriver dans la fameuse crypte qu’il n’avait jamais osé approcher : on lui en avait tant dit en ville qu’il avait fini par croire les légendes et superstitions ou, du moins, être assez précautionneux pour ne pas aller vérifier si tout cela était vrai. Mais aujourd’hui il se sentait d’humeur assez morose : comment pouvait-il rester vivant et libre alors qu’il avait tenté d’assassiner un monarque ! Il se lança à corps perdu dans cette crypte, bien que là encore, il aurait mieux valut qu’il ne cherche pas à savoir et passe son chemin. Les couloirs étaient étroits et très mal éclairés. Ah ! S’il avait été mage…. Il n’aurait pas eu de difficulté à illuminer les environs et il verrait sans doute mieux et peut être se sentirait-il assez puissant pour ne pas sursauter à chaque bruit. Les couloirs se succédaient et se ressemblaient tous si bien qu’il se perdit.


Il vit là un signe du destin, il avait trouvé sa geôle. Il y était venu seul et était prisonnier, n’avait pas prit la peine de griffonner un plan ( Aurait-il pu le faire ? Les couloirs étaient si étroits et changeaient sans cesse de direction). Il passa plusieurs jours à chercher en vain le chemin de la sortie sans trop y croire. Il commençait à avoir faim et son premier repas en ses lieux ne fut pas un met fumant accompagné d’un vin relevé comme il en rêvait mais un rat. Il dut le manger cru : l’endroit était tellement humide qu’il ne tenta même pas d’allumer un feu. Apres ce modeste repas, il s’assit contre une paroi et tenter de se reposer un peu bien qu’il sache qu’il n’y arriverait pas : cet endroit ne lui inspirait pas confiance !


Alors qu’il était à demi-conscient, il vit un lumière arpenter le couloir et venir dans sa direction. L’archer saisit son arc et encocha une flèche : qui sait si cet homme n’était pas son bourreau, celui qui lui fera expier son crime ? Bien qu’il eut le moral au plus bas, Jix ne voulait pas mourir, s’il avait survécu jusqu’ici, ce n’était pas le moment de quitter ce monde. La silhouette approcha et s’arrêta quelques instants à quelques mètres de l’homme. Lorsque Jix put enfin distinguer clairement la silhouette, il eut la nausée. Sa chair était en lambeaux, son odeur putride. Seuls ses yeux témoignaient encore de son appartenance à ce monde. Des yeux de vieillard qui a beaucoup vécu, des yeux préoccupés et ternes mais recelant encore d’une étincelle de vie. Jix tint son arc encore plus fermement :



- Arrière créature des limbes, si la mort ne veut pas de toi, sache que les vivants non plus.
La créature ne bougea pas mais daigna répondre :
- c’est bien pour cela que nous vivons ici, nous n’avons plus rien à faire parmi vous.
- Nous ? Qui nous ?
Et la créature lui raconta son histoire : comment de princes, lui et onze de ses frères finirent ici, misérables et inhumains, réduits à cet état par celui qui était devenu le monarque des hommes. Jix l’avait écouté sans l’interrompre, attentif. Et chaque phrase détruisait encore un peu plus son moral. Comment un monarque bon et droit avait-il put faire ça ? Le monde n’était-il de fait que de mensonges et apparences ? Il en venait à regretter d’avoir raté son régicide, car maintenant il les mettait tous dans le même panier ces gens imbus de pouvoir en lesquels on ne pouvait avoir confiance. Il en venait même à aimer ses frères, car eux au moins affichaient clairement leur vraie nature. Et dire que le pire de leur semblable était peut-être leur ennemi…. Artherk laissait-il donc ses fidèles, et même leur Roy, s’égarer ainsi ? La vie est tellement étrange….. Jix hésitait à revenir dans ce monde d’humains et essaya de se donner des raisons d’y retourner, il ne voulait pas finir comme son interlocuteur qui s’était éclipsé depuis bien longtemps maintenant.



Lorsque d’un couloir une lumière apparut, la silhouette était quasi humaine, mais on aurait dit un homme emmitouflé dans un énorme manteau. Lorsque celui-ci fut enfin visible, Jix était stupéfait : Blarst !

- Enfin te voilà, je me demande si j’ai bien fait de te suivre ici.
- Blarst, je….
- Pas la peine, j’ai croisé un camarade. Disons que ton frère, car c’est en cette qualité qu’il s’est présenté, m’en a dit plus que tu ne devais en savoir à ce moment-là. Je comprends, c’est pas si grave.
- Mais que fais-tu ici ?
- j’étais venu t’annoncer une grande nouvelle et à la fois te faire mes adieux. J’ai revu tes frères, ils m’ont dit que tu étais parti t’isoler dans la nature. Alors j’ai refait les chemins de nos expéditions et je t’ai vu entrer dans cette crypte. Une fois à l’intérieur, je ne savais pas ou tu étais allé alors je suis resté un peu à l’entrée en attendant que tu ressortes.
- Et ?
- Et tu n’es pas ressorti. Alors comme le temps me manque, je suis entré à ta recherche. Et me voilà. Et Je propose qu’on sorte aussi vite que possible de cet endroit.



Blarst semblait avoir un air beaucoup plus sur de lui qu’auparavant. Ses yeux étaient emplis de malice et son sourire narquois avait remplacé son habituelle inexpression. C’est alors qu’un détail attira l’attention de l’archer : la texture du manteau de son ami : il aurait parié que son manteau était recouvert de duvet. Et lorsqu’il arrivèrent enfin à l’air libre, il posa finalement la question qui lui brûlait les lèvres.
- Quel monstre as-tu donc vaincu pour t’offrir un manteau de duvet ? Ca devait être un sacré oiseau.
- Le seul animal que j’ai tué, c’est moi.
Jix ne savait ce que cette phrase énigmatique devait lui apprendre. Devant la perplexité de son ami, Blarst consenti à lui expliquer :
- Rien à voir avec un manteau, regardes.
Il déploya alors ses ailes d’un mouvement gracieux. La scène était on ne peut plus impressionnante : un être humain sur lequel avaient poussé deux gigantesques ailes noires ! Jix n’en croyait pas ses yeux :
- Co…Comment as-tu fait ça ?
- Rien de bien compliqué, Jix. Disons que j’ai croisé les bonnes personnes et que je suis maintenant ce que j’ai toujours voulu devenir : un être supérieur !
Un être supérieur ? Un ange noir ? Les êtres supérieurs étaient donc des anges. Mais ces anges étaient donc au service du chaos ?

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 21:19:24 (#2733479)

Blarst ne le laissa pas dans son ignorance : il lui expliqua en détails son périple jusqu'à l’île maudite et enfin sa renaissance. Et c’était cela la grande nouvelle qu’il était venu lui annoncer : sa renaissance. Evidement, comme il l’avait déjà souligné, il était surtout venu pour faire ses adieux. Blarst partait mais restait très (trop ?) énigmatique sur sa destination. Il fit toutefois un cadeau d’adieu à son ancien compagnon de route. Ce cadeau, Jix le conserva toute sa vie : un long manteau noir. A la fois léger souple et chaud, celui-ci semblait parfaitement convenir à Jix. L’archer remarqua qu’un nom était brodé sur le col, Blarst s’expliqua de suite :


- Lorsque je suis passé à SilverSky, j’ai fait broder ton nom sur le col. J’espère que ce menu présent te sera utile.
- Evidement qu’il le sera, et même s’il ne l’était pas, je le conserverai.
Il regarda à nouveau le col sur lequel étaient gravé en lettres d’or : Archerion.
Cette nuit-là, ils ne dormirent pas beaucoup, ce fut au tour de Jix de raconter ses périples. Le récit fut relativement court mais il mangèrent et burent pour plusieurs jours ce soir là. Il passèrent une soirée comme au bon vieux temps et s’endormirent ivres et repus. Au petit matin, lorsque Jix se réveilla, son ami n’était plus là. L’archer ne le chercha pas, il était venu dire adieu et était parti, il ne le reverrait plus. De la nostalgie plein la tête, il revint à SilverSky. Il venait lui aussi faire dire au revoir à ses frères : cette idée d’une île sauvage gouvernée par nul homme lui plaisait et Blarst lui ayant expliqué en détail le moyen de s’y rendre, il n’allait pas laisser passer cette occasion. Il fit don de tous ce qu’il avait, il n’emporta que son long manteau, son carquois et son arc. Avec l’argent que Jix leur offrit, ses frères se bâtirent une hutte non loin de LightHaven et s’y installèrent mais ceci est une autre histoire. Il partit donc de cette ville, cette capitale, ce royaume corrompu et s’en fut, perdant sa foi en Artherk, en l’humanité entière, mais louant toujours la Dame Sombre qui avait toujours été à ses cotés. Il s’en fut voir celui qui le transporterait sur l’île de ses rêves idéologiques : Zakhar.





[…]
StoneHeim, Sheera….
[…]



Cela faisait maintenant quelques semaines que Jix arborait fièrement ses ailes : il se sentait supérieur à son tour et avait arrêté de boire. Son corps avait été malmené par la renaissance mais il apprenait vite : bien plus vite qu’avant ! Il avait appris à lire et s’était même versé dans la magie mineure : Fox faisait un bon professeur. Oghul, lui, devenait de plus en plus nerveux. Oui, il était jaloux car il avait devant lui son pire ennemi et que celui-ci avait évolué. Oghul aurait voulu renaître, gageant ainsi de sa fidélité à son seigneur. Mais ses frères ne lui en avaient pas laissé l’occasion et ne l’auraient pas laissé faire. Jix était passé de l’autre coté de la barrière et Fox s’était assagi. D’ailleurs ou était-il ce bougre de jeteur de sorts ?


Il le chercha partout, aussi bien dans la maison que la ville. Personne ne l’avait vu depuis deux jours. Oghul ne s’en plaignait pas tellement : il n’avait plus à travailler depuis ce temps mais il du s’avouer qu’il serait désorienté s’il perdait le peu de points de repères qu’il avait. Jix et lui ne se voyaient presque plus sauf quand l’archer avait besoin d’un service et lui demandait de faire le messager et surtout Oghul nourrissait de la rancœur à son égard jour après jour : après tout c’était l’archer qui les avait menés dans cette situation ! Il se prit à s’imaginer ce qui se passerait si tout ces événements n’avaient eu lieu : il se voyait à la taverne, avec ses compagnons, riant et vidant chopine sur chopine, se racontant les exploits de la journée. Ah ! Que cela lui semblait doux ! Mais ici, Fox le faisait travailler jusqu’à l’épuisement et n’avait donc que trop peu de temps libre. Quoi qu’il ait beaucoup fréquenté la taverne ces temps-ci. Profitant de l’absence maintenant certaine de son frère, il retourna la hutte, cherchant un peu d’argent afin de partir vivre sa vie, ailleurs loin du joug de son frère. Il ne trouva rien et en fut quelque peu énerve : qu’est ce que son frère avait pu faire des économies qu’il gardait ? Il sursauta lorsque Jix frappa à la porte. Oghul ronchonna, il savait que son frère ne venait que pour lui demander des services. Mais cette fois ce fut différent : Jix venait lui apporter quelque chose.



- J’ai croisé Fox sur la grève il y a deux jours, il est reparti, cette vie ne le satisfait pas et il te rend ta liberté.
Oghul était à la fois soulagé et angoissé : il n’aurait plus à rendre de comptes mais qu’allait-il devenir ?
- Il te transmet donc ses adieux et t’offre ceci, car il sait que tu ne tarderas pas à louer tes services.
Jix sorti de sous son manteau une hache de bonne facture et la lui tendit. Oghul paraissait satisfait, ce cadeau ne pouvait lui faire plus plaisir. Il allait enfin reprendre un métier qui lui plaisait : homme d’arme. Mais dans son esprit tordu germa une pensée encore plus belle à ses yeux alors que Jix continuait à parler. Il venait de lui raconter comment le bateau qui emmenait leur frère avait été coulé par des pirates au large d’Arakas et allait partir :


- voilà donc ce qui l’a poussé à partir, tu peux faire ce que bon te semble. Quant à moi, je m’en vais. Je reviendrai te voir au besoin.
Jix lui fit un clin d’œil en sortant mais il n’y fit pas attention, il savait maintenant ce qu’il allait faire. Maintenant que Fox n’était plus là, il n’avait aucune raison de rester ici et comme il disposait d’une arme de bonne qualité et que cette fois-ci le combat serait équitable, il allait terminer sa mission et ramener la tête de son frère aux siens, s’appropriant du même coup une belle récompense autant que la gloire. Il saisit donc sa hache à deux mains, tenant fermement le manche et parti à la poursuite de son frère. Ce dernier se dirigeait vers la bourgade. Il le héla :
- Reviens, ô seule famille me restant ! Je te dois beaucoup et dans peu de temps je te devrais fortune et gloire.


Jix se retourna et eut à peine le temps de d’esquiver le coup. Quelques plumes volèrent. Depuis que Jix avait des ailes, celles-ci lui étaient plus précieuses que tout. Le fait qu ‘on les abîme ne lui plaisait pas mais si en plus c’était son frère avec la hache qu’il venait de lui remettre…. Il entra dans une fureur sans nom, encocha une flèche et tira à bout portant. Oghul avait sous estimé son frère : celui-ci était bien plus fort, rapide et agile que lors de leur dernière confrontation. Il porta un dernier coup, entaillant l’aile droite du Séraphin et tomba sur le sol, entraîné par le poids de son arme, qui devenait trop lourde pour lui. Il sentait ses forces le quitter peu à peu. Jix se jeta sur le corps de son frère et retira la flèche fichée dans sa poitrine. Il prodigua tous les soins dont il fut capable son succès. En un éclair de seconde, par colère, il avait tué la seule famille qui lui restait. Sa victoire avait un goût amer. Il fit enterrer son frère dans le cimetière de LightHaven, là où tout avait commencé, ou presque.


Il s’en retourna sur StoneHeim là où il avait plus ou moins élu domicile. En passant près de la fontaine de StoneCrest, seule ville humaine de l’île, il entendit un morceau de conversation des gens assis là pour discuter. Il resta figé, telle une statue décorant la place : ces derniers jours lui avaient donné sa dose de tristesse et d’amertume mais ce qu’il entendit lui assena le coup de grâce. Celle qui l’avait accueilli en ces lieux et redonné foi en l’humanité venait de rendre son dernier souffle. Il s’assit sur le bord de la fontaine et dressa un point sur sa vie :
Blarst ? Disparu. Oghul ? Disparu. Fox ? Disparu. Sheera ? Disparue. Sa famille ? Disparue. Ses amis ? Disparus. La plupart disparus par sa faute. Que lui restait-il en ce bas monde si ce n’est la méfiance, la colère et la crainte ? Alors il fuit, comme il l’avait toujours fait, comme il l’avait fait la première fois, fuyant son destin. Il le sentait à présent qu’il avait tué sa famille, perdu ses amis : il n’était plus rien si ce n’est une âme seule en ce monde. Il courrait droit devant, franchissant les obstacles, rivières ou buissons, et s’arrêta à bout de souffle, s’appuya contre un arbre, mit la tête entre les mains et pleura jusqu’à la dernière larme de son corps. La mort pouvait bien venir le chercher maintenant : il n’avait plus rien à faire dans un monde où tout pouvait être donné à certains et pris à d’autres. On lui avait tellement pris…. Il resta assis là, sanglotant, s’apitoyant sur lui-même, la détresse de son âme pour seule compagne.

(...)
ich hab euch etwas mitgebracht
hab es aus meiner Brust gerissen
mit diesem Herz hab ich die Macht
die Augenlider zu erpressen
ich singe bis der Tag erwacht
ein heller Schein am Firmament
Mein Herz brennt
(....)
(rammstein, Mein Herz brennt)

Par Sheera le 7/12/2002 à 21:34:52 (#2733556)

Ohhh:eek: :eek:

C'est si beau ...Je ne te savais pas un tel talent mon ami :)

Magnifique...Et triste..

Par Kathandro le 7/12/2002 à 21:43:59 (#2733595)

J'avoue que j'ai pas tout lu, parce que ça fait mal aux yeux de grouper comme ça (tu devrais mettre un peu plus d'espace entre tes paragraphes, parce que bon, le pavé quand même), mais pour ce que j'en ai lu, j'ai brièvement compris de quoi il était question. En tous cas, bravo pour avoir réécrit tout ça comme ça. Sinon euh, pour la petite parenthèse rammstein, tu devrais traduire, parce que tout le monde ne comprend pas l'allemand naturellement. :)

Par JXCZerg le 7/12/2002 à 23:00:03 (#2733972)

Provient du message de Kathandro
J'avoue que j'ai pas tout lu, parce que ça fait mal aux yeux de grouper comme ça (tu devrais mettre un peu plus d'espace entre tes paragraphes, parce que bon, le pavé quand même), mais pour ce que j'en ai lu, j'ai brièvement compris de quoi il était question. En tous cas, bravo pour avoir réécrit tout ça comme ça. Sinon euh, pour la petite parenthèse rammstein, tu devrais traduire, parce que tout le monde ne comprend pas l'allemand naturellement. :)



je te comprends, un pavé comme ca ca fait peur :)

mais a part le flood, le pavé est une de mes passions :)

pour la traduction : je prefere l'original :)

Par |< K0nn3k710n >| le 7/12/2002 à 23:16:57 (#2734058)

C'est excellent Jix.

Par Zdravo, le le 7/12/2002 à 23:35:46 (#2734151)

:lit:

*stop le :lit: *

erf... vi là.. c'est un pwal trop Pavé :ange: ... dis, tu pourrais pas juste un peu aéré ? :p :D

en plus ça creer un effet flood mdr :mdr:


( PS : Houcine va en Finale :cool: )

Par Leakim le 7/12/2002 à 23:37:42 (#2734161)

Bravo,
J'ai enfin fini de le lire lol :)
En tout cas bravo meme si c'est pas tres aéré.

Par JXCZerg le 8/12/2002 à 0:17:28 (#2734360)

Provient du message de Zdravo, le
:lit:

*stop le :lit: *

erf... vi là.. c'est un pwal trop Pavé :ange: ... dis, tu pourrais pas juste un peu aéré ? :p :D

en plus ça creer un effet flood mdr :mdr:

j'avoues que j'ai pas envisagé de tous poster d'un coup, peut etre par reflexe de flood :ange:

pour l'aeration , je vias y reeflechir.....




( PS : Houcine va en Finale :cool: )
Tu SORTEZ



ps : Jix n'est pas mort, Xentios, tu pourrais au moins faire semblant de l'avoir survolé :)

pis a l'irl je vias vous pourrir : je vias créer un bg pour un perzso que je jouerai pas et je vous le lirai, meme droguésau café, vous resisterez pas longtemps mouahahahahahaha

NON, arretez, remballez baillons et cordes, je plaisantais ....

Par -Xentios Bagarth GB- le 8/12/2002 à 1:19:25 (#2734672)

Bravo , et aurevoir , bonne vie irl et à bientôt pour l'irl :p ..

Par JXCZerg le 8/12/2002 à 15:01:48 (#2737281)

Bon allez, j'vais vous aider, je vais pas vous laisser comme ca :

"Je vous ai apporté quelque chose :
il a été arraché de ma poitrine.
Avec ce coeur, j'ai le pouvoir de commander aux paupieres.
Je chante jusqu'au levé du jour,
une lumière brille au firmament : mon ceur brûle."

Par Moona le 9/12/2002 à 0:53:15 (#2741125)

ça vaut la peine de lire jusqu'au bout :)

:lit: :amour: :lit:

Par JXCZerg le 12/12/2002 à 20:02:30 (#2772473)

héhé, comme tu le sais, je fais pas les choses a moitié :)


Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front,
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime,
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime,
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C'est le prophète saint prosterné devant l'arche,
C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche ;
Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.

Victor Hugo Les châtiments


manque plus que la fin du dernier Archerion.....

Par JXCZerg le 26/12/2002 à 19:17:55 (#2883594)


La mort crut un instant nous séparer,

A tout jamais nos corps furent désintégrés.

Dès l'instant où je me suis blotti dans tes bras,

O mon Ange, depuis, je ne pense plus qu'à ça :

Ne rien faire d'autre que me trouver près de toi.

Nos âmes à présent volent vers l'éternité,

Inexpugnables, formant une même aura :

A jamais, nous nous sommes enfin retrouvés.

JOL Archives 1.0.1
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