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Fiction : "Rennaissance"

Par Morethil le 27/11/2002 à 16:11:04 (#2657113)

** Issue de la même cuvée, celle-ci est la troisième que j'ai achevé. Personellement celle que je préfère, mais un peu plus déroutante que les autres. Au départ c'est un "essai" d'écriture.
On pourrait la qualifier de psychédélique, même si le début semble "normal". Elle est en 3 parties.
ceux qui ont lu la première pourront noter que le personnage principal a le même nom, mais ce n'est évidemment pas la même personne, et elles n'ont aucun lien.
Accrochez vous... Ca bouge un peu **

Renaissance

Paris est envahi par la neige, les jours se succèdent classiques et monochromes, ils sont gris et sales. Les voitures glissent en silence dans les rues ou les boulevards poisseux et humides. La ville absorbe sa population peureuse qui s'entasse. Elle les mastique... Les rumine... Et les digère... Il est vingt heures. Une petite musique retentit à travers les postes de télévision de la capitale, et certaines chaînes osent encore faire croire qu'elles diffusent de l'information.

" Bonsoir. Les principaux titres de l'actualité qui seront développés dans ce journal du jeudi trois novembre de lannée quatre:
- A Mexico, l'épidémie continue de faire de nombreuses victimes.
- Alger, un attentat à la bombe fait dix morts et trente-quatre blessés..."

Les deux présentateurs se donnent successivement la parole, mais ils ne s'écoutent pas. Les deux voix monocordes servent l'info à grosses louches. Ils se moquent complètement de ce qu'ils racontent et suivent machinalement le texte qui défile devant leurs yeux. Je ne me rappelle pas de leurs noms, ils sont jeunes et plastiques. J'écoute d'une oreille distraite.

" A Sarcelle les émeutes continuent. encore une patrouille de C.R.S. attaqué dans la soirée.
- Economie: un déficit de trente-cinq milliards est prévu pour lannée à venir.
- La bonne nouvelle: le gouvernement pense pouvoir réduire ce chiffre grâce aux ventes d'armements malgré le scepticisme des spécialistes qui considèrent le marché comme saturé."

De temps en temps j'arrive à récupérer quelques bribes parmi ces paroles somnolentes. A croire qu'il cherche à nous endormir. Japprends qu'au Mexique l'armée bloque les issues de la capitale pour empêcher la population de la quitter. Plusieurs organismes humanitaires sont sur place, et lO.N.U. à dégagé trois contingents de casques bleus pour soutenir l'effort de l'Etat. Les U.S.A. ne sont pas loin. Je sourie en entendant parler des ventes d'armes, je me dis ironiquement : " heureusement qu'on a les Algériens."
A vingt heures vingt-cinq le défilé des pubs commence son bourrage de crâne. Il y en à pour au moins vingt minute, et j'en profite pour aller me mettre un plat surgelé au four. Ils ont augmenté le volume et de ma cuisine jentends un spot de ma conception qui passe sur le petit écran. Je travaille pour une agence de publicité.
Je zappe à l'aide de ma télécommande, mais c'est la même chose sur toutes les chaînes. je m'ennuie, et j'essaye de joindre ma compagne qui est en voyage à Londres. Il n'y a personne, découragé je raccroche après une dizaine de sonneries. Je ne minquiète pas, elle revient dans une semaine.
Ca y est, la pub est terminé. J'attrape un carnet de notes, et je me vautre sur le canapé du salon. Ce soir il y à du cinéma à la télévision.

Je mappelle Hugo Carré. Jai quarante-six ans. Je commence à me faire un peu vieux, mais je suis casé. Elle sappelle Isabelle. Je ne dirai pas que j'aime mon travail, mais ça ne me déplaît pas non plus. Ca me nourrit. Jai un fils qui fait ses études à Toulouse. Il prépare une thèse. Parfois jai limpression qu'il m'exploite. Ca ne me dérange pas. Jai les moyens. Sa mère et moi somme divorcé. Elle habite à Paris mais je ne la vois jamais.

Le film est intéressant. Sans plus. Le scénario est à chier. c'est l'histoire de trois jeunes des quartiers pauvre de Los Angeles qui se démènent pour former un groupe de rap. Une histoire de drogue, de fric et d'injustice. Une histoire de galère. Ils se rencontrent, s'entraident, se séparent et se retrouvent.

En dehors de mon travail je gribouille. J'essaye de peindre. Les paysages en particulier. Peindre la ville me rend sinistre. je préfère les grands espaces. jai limpression que la terre me parle. Jai fait quelques voyages avec Isabelle. j'ai peint quelques tableaux. des croûtes.

A la fin deux sont mort. Le troisième s'en sort plus ou moins bien. C'est un film américain. Un vieux film.
Je suis fatigué. Je vais me coucher. Ce week end jirais à Toulouse. Je vais voir Claude. Mon fils.

Nous sommes le quatre. Il est sept heures du matin. Installé devant un café bien fort je contemple la grisaille de la ville à travers ma fenêtre. Je me dis que les carreaux "ambiances", censés changer de couleur selon le temps pour égayer les matins ternes ne, marchent pas. Bien sur ils changent de couleur, mais ça ne change rien à ambiances: Plate.
A huit heures, conforme à l'usage après une révision complète de ma tenue nocturne et les entretiens coutumier j'avale une pastille de vitamines C. Je quitte ma demeure et je vais prendre le métro. Ma vielle voiture est interdite en ville, elle pollue trop. Elle reste donc garée dans un parking aux abords de la cité au moins cinq jours sur sept. Ce week end je la conduirais. Je suis heureux.

Le métro est bondé, comme à l'accoutumé. Je suis paisiblement les lignes tracées sur le sol. Une vielle dame est indigné par un jeune homme qui avance à contre sens. Il se fait rapidement repousser dans sa file et proteste sans conviction, pour la forme. Je m'arrête au feu comme tous les autres. Une foule passe devant nous, coupé en deux une nouvelle fois à leur tour. Je regarde ma montre, il est neuf heures, je serais en retard. je ne minquiète pas trop pour l'amende, je pourrais rattraper les minutes perdues en restant un peu plus longtemps. De toute façon le vendredi soir les routes sont surchargées. Je partirais demain.
Sur le quai je laisse passer deux rames en espérant que la troisième sera moins pleine, je voudrais pouvoir lire quelques pages. Le métro arrive bondé, comme les autres, j'y rentre. Etriqué entre les voyageurs j'essaye de ranger mon livre dans un sac, impossible. Compressé entre un bedonnant quadragénaire et une jeune fille qui dégage un subtil parfum de vanille je me mets à penser à la suite de ma journée. Elle sera morne et longue. La jeune fille, prenant une position plus confortable, me marche sur le pied. En compensation elle me donne un sourire gêné, j'en profite. Les sourires sont rares dans le métro. Je la regarde, et je pense à Isabelle.
Il est vingt et une heure, ma journée fût morne et longue. Demain matin je pars à Toulouse !

Ca y est, j'ai bien dû mettre deux heures pour sortir de Paris, mais maintenant, au volant de ma Roméo, je glisse frénétiquement sur l'asphalte de l'autoroute. Comme a chaque fois j'éprouve une sensation de puissance, et ce matin elle est renforcée par ma solitude. Je suis seul, et j'en profite. Elle est à moi, et tout entier je me donne à elle. Les quarante chevaux hennissent furieusement dans son moteur, et d'une main je les dirige tous en un seul point : le sud. La ligne est droite vers la montagne.
Cette impression de force je laime et, étrangement, ma bonne humeur déteint toujours sur mon comportement futur. Lorsque des chauffeurs, réduit par la petitesse de leurs voitures, magressent je les regarde dun air intrigué. En leur lançant une boutade sur un ton sarcastique jobserve leurs désarrois. Cest drôle. Ma voiture ne me mange pas, elle maime.
Cela fait longtemps que je nai pas vu mon fils. La rencontre est toujours un plaisir, mais la discussion soriente invariablement sur des questions dargent. Ca me gêne. Pourtant je ne suis pas radin.
Je pense à mon amie. Elle me manque. Jaccélère, je double des voitures à la traîne. La troisième file est à moi. Bientôt je verrais mon fils.
Je me sens mal. Je suis fatigué, jai travaillé tard. Mes yeux me piquent. En arrivant je me métrais des gouttes. Claude à toujours ce genre de chose chez lui.
Sur la route les conducteurs sont de plus en plus stressé. Jen ai assez, je ne veux plus leur répondre. Leurs humeurs magacent. Leur rythme est lent et moblige moi aussi à ralentir. Un nouvel embouteillage se profile à lhorizon. Je prendrais la prochaine sortie. La nationale sera moins encombrée.

Parfois on oublie le plaisir des petites routes. Les forêts qui mencadrent sont une bonne protection contre le soleil. Les oiseaux doivent men vouloir de déranger leur sommeil. Tant pis. Moi aussi jai le droit de voler.
Javais oublié les inconvénients de ce type de chemin. Un camion fait retentir son klaxonne. Le bruit grave submerge les alentour. Il sapproche...

(a suivre)

Par Morethil le 27/11/2002 à 16:38:44 (#2657333)

** la suite, ça prend un peu de temps, pour mettre ce qui doit l'être en italique... **

Trop proche !? Peur. Se réveiller ! Je dormais, la fatigue, la peur, jai peur. Il est énorme, il va mécrabouiller. Tourner, marrêter, léviter, le frein, ne pas glisser, maccrocher, contrôler, le volant. Tourne !
Tourne. Triste, je tourne. Je tombe. Je glisse. Blanc, tout est blanc. Ecrabouillé, compressé. Le métal pénètre mes entrailles. Cest froid. Jai mal. Gris, gris dombre, ombre il passe, le camion glisse, sur moi. Le fracas des parois qui se mélange. Elles se brisent, mes os se brisent.. Rouge, de sang je suis rouge, il coule sur mes yeux, mes yeux me piquent, mon corps me pique, Verre. Le ciel; je menvole. Bleu.

Je suis vivant, je meurs.
«Appelle une ambulance, vite ! » Il pleure, il sen veut.
Je vis, jai des remords.
« Ici le Raton, appel à tous les véhicules du secteur, nous venons davoir un accident sur la nationale 15 au croisement de la D3.. contacter lhôpital le plus proche.
- Ici Louve, je men occupe.»

Louve...
Les sirènes chantent...
«Ne le bougez pas, trouvez son groupe sanguin et préparez la transfusion.»
Merci...
«Comma profond, je ne sais pas s'il se réveillera.»
Cest un autre moteur, adieu Roméo.
...
« Anesthésie...Scalpel...Eponge...»
Les instruments dansent sur mon corps et dans ma tête.
...
« Il ne se réveillera pas.
- Contactez sa famille, il va falloir prendre une décision.»

...

Personne ny croyait, et pourtant ... Je leur avais dit .
Lorsque je me réveillerais Jirais découvrir le monde. Il y à tellement de choses que je nai pas faites. Tellement de choses à découvrir, tellement de choses à vivre...
En partance pour un tour du monde je remplirais mes baguages de couleurs, de toiles et de pinceaux. Tous les paysages passeront entre mes mains pour laisser là leurs traces indélébiles.
En partance pour un tour du monde je remplirais ma tête de voiles, de douceurs et de roseaux. Toutes les mers du monde passeront sous ma coque qui laissera là une marque subtile.
Pour ma première escale je marrêterais au Japon. Dans les grandes mégalopoles. Et posé tel un oiseau sur la terrasse dun building, une plume dans la main et des couleurs dans lautre, jesquisserai des sourires de satisfaction en décrivant les villes grouillante et pleine de vie à laide de mon cur chanteur qui guidera mes membres scrutateurs.
Cest avec des traits fugace, des ombres dominantes et des lumières vives quapparaîtra, doucement, la cité sous mon oeil inquisiteur.
Tokyo ne mavalera pas, et sortit des méandres vive, je découvrirais les campagnes ou poussent les cerisiers. Les collines verdoyantes des samouraïs dantan souvrirons sous mes pas pour me laisser voir les chemins dissimulés. Les villageois heureux maccueilleront en leurs demeures. Avide de connaissances jéchangerais mes histoires pour des sourires de joie. Je leur donnerais mes couleurs, ils me donneront leurs émois.

Reprenant la route des mers, direction : les îles paradisiaques. Ma deuxième escale sera un idéal pour un repos furtif.
Jy aurai prit leurs larmes prisonnières de mes douleurs. Les pluies tropicales chaleureuse et réconfortante me serviront de fond pour dépeindre les mille saveurs de leurs fruits parfumés. Le soleil radieux sera mon guide, mon mentor. Sous ses rayons clairs, les teintes de mes encres japonaises atteindront des sommets infinis, en passant délicatement sur les palmiers immenses. Les océans bleutés abri des êtres arc en ciel mapprendront les couleurs. En partant encore sur leurs multiples voies jabandonnerai des estampes éphémères en souvenir de ce bonheur permanent encré dans mon cur.

Troisième escale : les pays-bas. Là bas, les paysages horizontaux mouvriront le regard sur des espaces multiples. Japprendrai le calme, la douceur et le temps. Où que je sois je pourrai me tourner à volonté. Mon oeil dansant sur lhorizon; ma main marchant sur mes toiles. Elles seront immenses. Et déglises en moulins, de moulins en demeures, de demeures en musées, cest par les douves transversales que jirais patiemment laissant derrière moi la trace de mon passage.
Jy abandonnerais mon bateau, mon nom, mon moi. Jy gagnerais mon corps, mon âme, ma conscience. je my oublierais, tu moublieras, ils moublieront.
...

(a suivre)

Par Morethil le 27/11/2002 à 17:03:41 (#2657526)

** ... **

Jécris quelques mots avent de partir pour un long voyage :

Claude, la vie est longue ou courte, mais il ne faut jamais la sous-estimer. Cest ta seule vraie richesse, la seule que tu ne perds quune fois, le seul cadeau à chérir.
Isabelle, mon amour et ma joie furent des présents véritables, mais si tu ty accroches tu leurs fait perdre leur valeur. Ne men veux pas, penses à toi.
Et vous tous qui mavez soutenu dans mes peines les plus froides, dans mes joies les plus flagrantes, un simple merci, un simple bonsoir, un simple bonne chance.
...

Je me souviens de mon premiers voyage, de mon premier amour, de mon premier ennemi.

de ces villages splendides, perdus au milieu des savanes sauvages, feuillage, volage...
De ces forêts équatoriales pleines de bruits enchanteurs, splendeur, chanteur...
De ces habitants mouvants débordant de vitalité salvatrice, christ, triste...

Je me souvient de mon premier voyage, de mon premier amour, de mon premier ennemi.

De son corps suave et clair, qui métait réservé, et que je recevais, dont je fut sevré.
De son esprit subtil et fin, quelle utilisait; toujours futile, contre moi elle le savait.
De son cur aimant et chaud; attractif par sursaut, attrayant par saccade, finalement lassant.

Je me souvient de mon premier voyage, de mon premier amour, de mon premier ennemi.

De ses coups violents et imagé, largement distribué, longtemps regretté, enfin pardonné.
De sa haine partagé et distraite, entre joie et peine, qui entre et déchire, aujourdhui oublié.
De sa lame fugace et forte, agacente et morte, futile et fragile, à présent remercié.

Tourné vers la lumière jai vu les toits de la ville claire. Dans les rues une pluie torrentielle tombe sur les passants effrayé. ils ne savent pas ce qui les attend, mais ils le sentent.

« Lalarme sonne. »
Les voitures sarrêtent, les camions trop lourds sécrasent sur les maisons, les bus stoppé net déversent leurs voyageurs aux regards fascinés.

« Dépêchez vous, appelez les d'urgence. »
Les bouches de métro, regorgeant de travailleurs sur le retour, laissent échapper des nuages de feu, et des cris multiples. cest horrible et beau.

« Allez, encore une fois. »
Des plaques dégout séchappent des vapeurs brûlantes. La population cours dans tous les sens cherchant une échappatoire au carnage.
Au Japon le fujiyama crache des tonnes de laves sur la ville, et réveille du même coup ses frères endormit.
Dans les îles des pluies de cendre incandescentes tombent du ciel sur les habitant soumis.
Au Pays-Bas la mer reprend ses droits dans un déluge.
Cest lapocalypse.

« Arrêt du cur, on la perdu. »
Lapocalypse qui est en moi.

H.C. Aka Morethil
(Conteur hermétique.)

** Tend les mouchoirs. Il a eus 2 vies quand même... Vos impressions sont bienvenue ;) **

Ps : les prochaines arriveront plus lentement, je me remet a écrire. 2 edits, j'ai, je pense, corrigé les bugs de copier collé.

Par Morethil le 28/11/2002 à 11:43:34 (#2662673)

Alors personne ne l'a lu celle là ? Ou alors c'est que vous n'avez pas aimé et vous n'osez pas le dire ?

Sur ce... A plus tard ;)

Par Jet le 28/11/2002 à 11:44:38 (#2662680)

je l'avais pas vu je la lirai tout à l'heure :)

Par Iko le 28/11/2002 à 11:54:48 (#2662742)

:lit:

Par Lilandrea le 28/11/2002 à 12:01:40 (#2662793)

Ouf.... déroutante est le mot ... c'est toujours aussi bon , ton style toujours aussi reconnaissable ... je dirai que j'aime moins tout en aimant beaucoup...

Par Morethil le 28/11/2002 à 14:52:40 (#2664090)

Haa, merci Lil :) Mais vi, les autres aussi ;) et même pour les remarques sur les autres messages où je n'ai pas posté de retour.

Et ceci n'est pas un point final. C'est toujours bien d'avoir des points de vue autres que les siens. Merci aussi pour les PM.

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