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Autour d'un feu de camp...
Par Dodgee MIP le 19/11/2002 à 14:27:31 (#2594095)
Alors que je me rapprochais, je commençais à distinguer quelques silhouettes rassemblées autour du brasier. Assurément, il devait sagir daventuriers campant pour la nuit, et jimaginais déjà partager un repas, même un peu de vin en leur compagnie. Ils étaient suffisamment nombreux pour maccorder un peu dhospitalité. Je sentais dici lodeur de poulet grillé et de dinde rôtie. Eux mavait déjà remarqué, et lun deux venait à ma rencontre. Cétait un de ces séraphins, un homme aux longues ailes blanches. Sans être dune stature imposante, il émanait de lui une sérénité certaine, une tranquillité, un petit havre de paix. Il maccueillit avec le sourire, avant de menjoindre à me réchauffer près du feu, avec ses compagnons. Son visage sans âge laissait deviner une certaine expérience, et je ne pus que remarquer larmure quil portait sous la robe blanche quil arborait et le fléau darme qui était accroché à sa ceinture. Il ne ressemblait pourtant pas à un guerrier, et javais du mal à limaginer prendre les armes, tant cela contrastait avec le calme quil laissait transparaître.
Assise un peu plus loin, une femme de corpulence moyenne releva la tête alors que japprochais. Elle avait ces yeux bleu-gris, un regard chargé de souvenirs, communiquant ses doutes et la force quelle avait du montré pour continuer malgré tout. Ses cheveux blonds, ces minces fils dor qui encadraient son visage avait été coupé court, pour des raisons que je devinais de suite. Vêtue dune armure finement ouvragée, et portant un fourreau non moins prestigieux, il était évident quil sagissait dune de ces femmes-guerrières. Je pouvais deviner quelle me jaugeait, plus par habitude que par nécessité, comme pour savoir quel genre dadversaire ou de combattant je pourrais faire. Lexamen ne dura guère, je nai jamais été doué pour les armes, et cela devait être inscrit sur mon visage. Elle me gratifia alors dun sourire, minvitant à prendre place.
A coté des flammes, un homme saffairait à entretenir le feu. Lui aussi était vêtu dune robe blanche, mais était de stature nettement moins impressionnante. Les rides creusaient son visage, lui conférant une expression à la fois sage et réfléchie. Il me faisait penser à un de ces hommes de foi, qui ne quitte que peu leurs temples et leurs prières. Le fait de le voir ici, à soccuper du feu était pour le moins étonnant. Alors que je minstallais, il madressa un court salut, avant que je me présente, et quil ne le fasse à son tour. A vrai dire, peu daventuriers me demandaient mon nom. Pour eux je nétais quun troubadour parmi dautres. Qui se souciait que ce fut Galiad qui conte et joue le récit plutôt quun autre ? Lui sappelait Noryl, un nom bien vite oublié, en tout cas rien qui névoque un quelconque souvenir en moi, il se disait prêtre dArtherk et à ma question de savoir ce quil faisait dans la contrée, il haussa les épaules, me disant que je le saurais bien assez tôt. Avant que je neusse le temps denchaîner une autre question, une voix séleva, sèche, froide, et je la vis enfin.
-Eh bien messire Dodgee, après ce vieux prêtre décrépit voilà un troubadour qui ne sait même pas ce quil fait ici. Belle compagnie en vérité. Qui allez-vous inviter encore, Murmuntag peut-être ?
Le ton était sarcastique, moqueur. Celle qui avait parlé se tenait un peu en retrait. Une femme au port altier, les traits bien dessinés, le nez mutin. Elle avait ce regard qui ne soublie guère, un de ceux qui laissent deviner une force rare. Dans son dos, deux ailes couleurs débène se fondaient dans la nuit, et rien quà la contempler, je ne pus réprimer un frisson. Dans le court instant où mon regard croisa le sien, je sentis la vie quitter mon corps, comme happée dans un autre monde. Glacé, terrifié, je détournais rapidement les yeux, sans même prendre garde à masquer mon geste. Je serais sans doute demeuré prostré ainsi un long moment, si lhomme qui mavait accueilli nétait intervenu.
-Allons dame Boreale, ne faites donc pas peur à notre invité. Dois-je vous rappeler que sil ne possède en rien vos pouvoirs et vos connaissances, ce simple homme a tout autant droit de cité ici que vous ?
Celui qui devait être Dodgee avait parlé sans animosité, comme pour décrire un fait. La sorcière haussa simplement les épaules, avant de mignorer. Le séraphin sétait porté à coté de moi et se retournant, madressa à nouveau un sourire chaleureux
-Messire Galiad de Loos, veuillez accepter mes excuses pour laccueil de cette dame, elle nest pas habituée à avoir de la compagnie telle que la notre. Ne vous inquiétez pas, nous attendons encore quelques amis qui doivent arriver bientôt. En attendant, jespérais que vous pourriez éclairer notre soirée de quelques récits et histoires ?
-Oh oui, contez-nous donc une de vos histoires, que nous patientons pour ceux qui doivent encore arriver.
La voix cristalline de la guerrière, et son sourire à la perspective découter une histoire, me firent presque oublier la présence glaciale de celle qui mavait fraîchement accueilli. Hochant la tête, je minstallais près du brasier, luth en main, en réfléchissant à la légende que jallais pouvoir leur narrer. Quelque chose, pourtant me tracassait, peut-être était-ce ces noms que jétais certain davoir déjà entendu ou peut être le fait de me trouver là, alors que jaurais du déjà être confortablement installé dans une auberge, près de lâtre. Il y avait quelque chose dont jaurais du me rappeler, et qui méchappait pourtant. Rien nest plus frustrant que ce genre de situation, et plus je cherchais, moins jarrivais à mettre le doigt dessus. En désespoir de cause, je finis par commencer mon récit, devant un auditoire aussi étrange quéclectique.
-Cette histoire se passe il y a bien bien longtemps, si longtemps en vérité, quelle est devenue légende, puis mythe dans les esprits des hommes. Pourtant, cest ainsi que tout à commencé
Par Nekros le 19/11/2002 à 15:10:10 (#2594336)
Par -Darksoul Zenox- le 19/11/2002 à 15:11:31 (#2594350)
Re: Autour d'un feu de camp...
Par Conrad McLeod le 19/11/2002 à 15:14:42 (#2594375)
Provient du message de Dodgee MIP
Le paladin restait bouche bée, dans l'attente de la suite de l'épopée. Il ne prêtait nulle attention au mashmallow qui commençait à se carboniser, planté sur une baguette, au dessus du feu de camp...
Pourtant, cest ainsi que tout à commencé
Par Eléa Bluesky le 19/11/2002 à 15:23:08 (#2594439)
*cours*
*attrape sa peluche au vol et cherche un coin où s'assoir*
Par Drazhar Ul'Gar le 19/11/2002 à 18:29:42 (#2595947)
Par Le Pacifiste le 19/11/2002 à 18:43:11 (#2596076)
Il laisse reposer sa tête contre l'arbre et attends, dans l'attente d'une joli histoire de ce conteur merveilleux.
Par LeBaronDeLaNuit le 19/11/2002 à 18:50:19 (#2596134)
Par Syris Choup' le 19/11/2002 à 21:50:37 (#2597574)
Provient du message de Drazhar Ul'Gar
*Dans l'ombre, écoute attentivement.*
*Vire Drazhar de son petit coin d'ombre qu'il squatait tranquillement et attend le début de l'histoire*
Par Yolinne Ninette MIP le 19/11/2002 à 22:12:41 (#2597741)
Par Bardiel Wyld le 19/11/2002 à 22:33:56 (#2597895)
Par K-limero Killer GR le 19/11/2002 à 22:37:51 (#2597925)
*Vire Drazhar de son petit coin d'ombre qu'il squatait tranquillement et attend le début de l'histoire*
*Arrive discretement et dit*
Hep c'est ma place ici..
*et attend patiemment la suite de l'histoire*
:lit: :lit:
Par Iwakura Shin OS le 19/11/2002 à 23:00:24 (#2598066)
Provient du message de Eléa Bluesky
Une histoiiiiire (^.^)
*cours*
*attrape sa peluche au vol et cherche un coin où s'assoir*
*chuchote* vient sur mes genoux
*assis au fond, attend en souriant la suite*
Par Vermine Ark le 19/11/2002 à 23:08:27 (#2598138)
Par Syris Choup' le 19/11/2002 à 23:43:46 (#2598363)
Par Conrad McLeod le 19/11/2002 à 23:52:20 (#2598420)
Par Kherdia le 20/11/2002 à 7:19:08 (#2599410)
*se fige dans l'ombre pour écouter la voix mélodieuse qu'elle entend tout à coup*
Par Dodgee MIP le 20/11/2002 à 23:09:10 (#2607440)
Sous leurs montagnes de pierres, les nains avaient érigé des forteresses plus solides que le temps, des uvres de galeries et de construction telles quils croyaient pouvoir affronter léternité elle-même. La suite devait prouver leur erreur. Les astres annoncèrent sa venue, une fois de plus, au grand dam de ceux qui ne voyaient là dedans quune vieille légende ne méritant pas plus dattention quune vieille histoire inventée pour terroriser les enfants. Les nains vivaient loin sous la terre, peu leur importait ces étoiles si hautes dans le ciel. Il en était, pourtant, qui perpétuait la légende, colportant de génération en génération lavertissement donné plus dun millier dannées auparavant Ceux-là étaient vus comme des oiseaux de mauvais augure, des prophètes alarmistes qui ne méritaient au mieux que le mépris, et au pire la mort pour oser tenir des propos dangereux pour lordre et la cohésion du peuple.
Parmi eux se trouvait Guilrhem, un des meilleurs orfèvres que le peuple nain ait jamais enfantés, et sans nul doute le meilleur vivant à cette époque. La roche comme les métaux les plus durs semblaient prendre forme entre ses mains, devenir malléable et si facile à travailler. De ses doigts agiles naissaient des chef-duvres de beauté, dingéniosité et de précision. Jamais pierre ne trouva plus belle expression quentre ses mains, nul métal plus bel usage. Aux yeux des autres nains, Guilrhem navait pour seul défaut que de croire en cette vieille prophétie, qui lobsédait chaque jour davantage, au fur et à mesure que lalignement se rapprochait. Comment donc, pourraient-ils éviter le châtiment que le juge réservait à ceux qui ne se montraient pas dignes ?
Déjà, les premières légions de lharuspice assiégeaient les forteresses. Certains ny voyaient que des adversaires, là où dautres montraient du doigt larrivée annoncée. Le seigneur de Guilrhem lui demanda de créer une arme prodigieuse, capable de détruire lentité de cauchemar qui semblait commander aux hordes de créatures. Lui qui avait cru avoir affaire à un juge voyait avec des yeux étonnés lapparence de la mort. Choqué, troublé, il se mit à louvrage, décidé à défendre les siens contre ce qui ne pouvait être quune erreur, une monstruosité venue pour les détruire et non les juger. Des jours durant, des nuits, le nain travailla avec les meilleurs enchanteurs et les meilleurs forgerons, tandis que ses frères tombaient les uns après les autres sous les assauts des légions, leurs forteresses dévastées, leurs montagnes détruites, ensevelissant leurs galeries sous des tonnes de gravas. Enfin, il apporta la touche finale, montrant aux siens une arme dont la seule vue les glaça deffroi, tout en leur apportant lespoir.
Il fût dit pourtant, que cette arme comme Althea nen avait jamais connu ne suffit pas à détruire le juge.
En châtiment, on raconte que lange de la mort imposa à Guilrhem duser de son arme contre ses propres frères. Lorfèvre, lartisan, le forgeron fut damné, devenant le simple pion dune destruction. Son arme détruisit tout ce qui avait fait la fierté de son peuple. Ses uvres furent maudites, irrémédiablement anéanties et jetées dans loubli afin que son nom même disparaissent des mémoires. Alors que le dernier de sa race périssait, Guilrhem vit apparaître devant lui celui qui lavait damné, celui là même quil avait eu laudace de vouloir détruire. Le fier nain nétait déjà plus que lombre de lui-même, tourmenté par une malédiction qui lavait obligé à commettre ces actes tout en les réprouvant du plus profond de son être. Il avait versé des larmes, à rendre son corps plus sec que ne létaient les roches. Il avait voulu mourir mille fois afin que cesse sa souffrance, et celle de son peuple. Et pourtant il était là, encore, alors que les siens étaient morts. Il croyait quenfin il allait connaître la paix, la mort promise. Il nespérait plus rien, rien que cette fin qui achèverait la prophétie et lui octroierait enfin un peu de repos.
Une paix que son esprit ne devait jamais connaître. La légende veut que le juge se présente devant lui une dernière fois, lui posant la question de savoir sil était digne ou non de vivre. Quelle pouvait être alors la réponse, pour celui qui aurait été coupable du pire des crimes aux yeux de son peuple ? En ultime châtiment, il est dit que lHaruspice condamna son esprit à entrer dans un simple outil, un marteau qui le retiendrait à jamais. De cet outil naîtraient des armes présentant toujours des défauts, des failles, jusquà ce quun être digne lutilise enfin. Mais quel forgeron garderait un marteau maudit ? Il est dit que le marteau de Guilrhem est tombé dans loubli, perdu loin de toute vie, attendant quun être digne puisse enfin le libérer de sa malédiction
Achevant la dernière phrase, je laissais le silence retomber sur le camp, tournant mon visage pour voir si ceux dont le séraphin avait parlé étaient enfin arrivés, mais je ne vis pas trace de ces derniers. La guerrière, dont jappris plus tard quelle sappelait Tessa, vint me porter une choppe de vin, que jacceptais volontiers.
-Très belle histoire, messire de Loos, un récit fort intéressant en vérité, même si la légende nest parfois pas le reflet de la réalité Lhomme aux ailes blanches avait applaudi doucement, sans excès ma prestation, et je le saluais en remerciement.
-Merci, mais dites moi, vous dites attendre dautres de vos amis Et je mavance sans doute, mais comment savez vous quils vont venir vous trouver ?
-Ils nont guère le choix, comme vous ne lavez pas eu. Notre rencontre na rien dun hasard Galiad. Mais je suppose que lexplication peut attendre quils viennent à leur tour. Tessa, peut être veux-tu à ton tour nous conter quelques aventures ?
Par Zeed Mithror le 20/11/2002 à 23:23:22 (#2607582)
Par Bardiel Wyld le 20/11/2002 à 23:26:18 (#2607615)
Par Floloa Terrae OD le 20/11/2002 à 23:49:20 (#2607848)
*Appercevant l'assemblé réunit autour du feu, elle vint doucement s'asseoir a la lueur des flammes*
*Sortant un pipe finement ouvragés, elle la bourra, écoutant attentivement la complainte du troubadour.*
Par Dodgee MIP le 21/11/2002 à 21:31:01 (#2614747)
La jeune femme s'était exprimée d'une voix claire, dissimulant mal son hésitation. Si le courage ne lui avait jamais manqué pour partir au combat, la fière bréhanite était moins à son aise devant un auditoire tel que celui-ci. Alors qu'elle laissait sa phrase en suspens, un crépitement du bois vint agiter les reflets des flammes dans sa chevelure, illuminant un instant son visage. Elle était loin, la jeune fille qui avait failli succomber à quelques brigands. Les années avaient affermi le visage, lui apportant cette maturité et cette force qu'on devinait sous le regard bleu gris. Il y avait toujours ces doutes, cependant, ceux qu'elle avait tant de mal à exprimer comme ceux qui n'étaient qu'anodins, conter une histoire autour d'un feu par exemple. Prenant une nouvelle inspiration, la guerrière se leva, avant de reprendre la parole.
-Mon histoire nest pas de celles qui font les légendes, à vrai dire, ce nest quun récit ordinaire qui fait bien pâle figure devant celui que nous venons découter. Elle prend place il y a fort longtemps, bien avant que le bouclier qui entourait lîle de Stoneheim ne tombe. A cette époque, lîle ne comptait pas tous les aventuriers qui la parcourent à présent, en quête de richesses ou de trésors oubliés, et bien que les conflits existaient, ils demeuraient restreints, chaque faction étant consciente du difficile équilibre qui régnait. Centaures, humains, skraugs restaient souvent dans leur territoire respectif, même si des escarmouches, de petites attaques restaient courantes. Ce fut à cette époque, quun centaure, plus déterminé que les autres décida quil était temps pour les siens de se débarrasser une fois pour toute de la menace que faisaient peser sur eux les guerriers et les chasseurs skraugs.
Tessa marqua une légère pause, laissant son regard circuler sur les quelques visages qui lécoutaient, avant de poursuivre sa narration.
-Taleneas était son nom, et malgré les paroles de sagesse de certains de ses amis, il ne voulait croire en un équilibre profitable à tous. Un des meilleurs champions centaures, il galopait régulièrement au combat, essayant de repousser toujours davantage les skraugs, avec une hargne et un courage exemplaire. Implacable, sa seule vue suffisait à inspirer le respect chez les fiers skraugs qui venaient encore et encore se mesurer à la puissance du guerrier centaure. Lui, pourtant, ne se satisfaisait pas de ces petites victoires, et un jour, alors quil parcourait les terres de Stoneheim, loin des frontières de son peuple, il se retrouva dans les montagnes maudites, ces roches noires où la lumière navait plus prise, le domaine dOgrimar. Bien sur, Taleneas connaissait le dieu du chaos et ses serviteurs. Mais jamais il ne sétait aventuré aussi loin, ni rencontré personnellement ces humains et ces créatures qui prétendaient servir ce dieu. Il fut dabord tenté de repartir, rentrer vers la cité qui était désormais bien loin, mais alors quil commençait à faire demi-tour, une voix séleva pour le retenir.
-Il aurait du partir, savoir quécouter les voix du dieu de la tromperie ne pouvaient que le mener à mal, mais il resta, persuadé que ce faible humain qui lui faisait face ne représentait pas un danger pour lui. Mais les propositions se firent alléchantes, sentant lintérêt du centaure et devinant ses désirs. Sa haine des centaures devint sa faiblesse, et intrigué par les propositions que lui fit lhumain, le centaure promit de revenir. Plusieurs fois il revint, constatant par lui-même le pouvoir que lui proposait lhomme. A partir de la forteresse du seigneur noir, il pouvait attaquer les skraugs proches, et les repousser jusquà leur village fortifié. Entouré de sombres sortilèges, il devenait plus fort, plus puissant et capable de vaincre ses adversaires. Riant maintenant que ses projets étaient à portée de main, il ne vit pas lhomme ourdir son complot, tissant sa toile lentement autour de son âme. Son esprit, peu à peu gangrené commença à changer, et il ne revenait plus guère dans la ville des siens. Infatigable, insatiable, il continuait le combat, encore et encore, entraînant à sa suite les centaures les plus belliqueux, qui le prenaient pour modèle.
-Cest ainsi queux aussi finirent par sceller un pacte avec les forces dOgrimar. Au fil du temps, ils établirent leur base dans les montagnes noires, menant le combat face à la tribu des skraugs de moon tug. Pour ces fiers centaures, il était déjà trop tard, et lorsque leurs frères réalisèrent ce qui se tramaient, ceux-ci avaient déjà perdu leur âme. Prisonniers des pierres noires, ces centaures finirent par servir par delà la mort, laissant leurs os se relever pour servir celui qui détenait leur pacte. A jamais ils sont prisonniers, jusquà ce quun aventurier courageux ne vienne les défaire en combat et libérer lâme de sa prison dos. Telle est la légende des centaures squelettes, à la fois prisonniers et gardiens des geôles dOgrimar
Achevant son récit, la guerrière laissa retomber le silence, non sans baisser légèrement la tête à lévocation de cette ancienne et triste malédiction
Par Syris Choup' le 21/11/2002 à 23:30:24 (#2615620)
Quelle coïncidence, ces mêmes êtres ont des cerveaux d'humains bien que se déplaçant comme des chevaux...
Par Eléa Bluesky le 22/11/2002 à 9:01:00 (#2616839)
Par GrandPa'Mini le 22/11/2002 à 9:03:42 (#2616851)
Provient du message de Eléa Bluesky
*assise sur les genoux d'Iwa, écoute, captivée.*
je vais balance a breto elle va te kill =)
Par Faruun le 22/11/2002 à 10:51:14 (#2617458)
La surprise ne dura quun instant, et rapidement lesprit de lassassin cherchait la conduite à tenir. Ne voyant pas de raison de rester à lécart, il se rapprocha lentement, tout en surveillant toujours les environs. Après tout, si cet homme lavait vu, il était inutile de continuer à prétendre rester discret. Autant avancer, sil sagissait dun piège, cela les surprendrait dautant plus. Ce fut alors quil distingua les ailes débène qui sétaient lentement dressées, un mouvement imperceptible qui attira son attention. Un instant son instinct le fit frémir alors quil se tournait pour voir un visage quil croyait disparu. De stupeur, il arrêta sa marche, tous les muscles tendus, prêt à réagir. Il ne pouvait oublier ce regard, cette froideur dans les traits, cette peau laiteuse, si blanche quelle contrastait avec ces cheveux de jais et ces ténèbres qui lentouraient. Boreale.
La guerrière avait achevé son récit, et le silence était retombé sur le campement de fortune. La tension était maintenant visible, et lattention sétait reportée sur le nouvel arrivant, et vers la femme aux ailes noires qui le dévisageait, une lueur malicieuse dans le regard. Les sentiments se bousculaient, surprise, incompréhension mais celui qui était prédominant dans lesprit de Faruùn était ce danger palpable, sa perception du monde sétant focalisée sur cette femme à la peau plus pâle que la lune, aux cheveux plus noirs que la nuit. Il était pourtant certain den avoir fini avec la sorcière, il avait vu son corps se consumer lentement, sous laction des flèches bénies, des flammes, et voilà quelle reparaissait devant lui. Bien sûr, il avait envisagé un instant quavec la magie, il devait être possible daccomplir un tour de ce genre, Boreale nétait-elle pas une de ses nécromanciennes, capable de pactiser avec la mort ? Mais son esprit lui disait que quelque chose sonnait faux. Ce nétait pas possible, en tout cas ce nétait pas un piège, la sorcière avait semblé surprise un instant, malgré la façade de glace quelle arborait comme visage, elle, comme lui, ne devait pas sattendre à leur retrouvaille. Il nen demeurait pas moins quil navait nulle part où fuir, et quil ne voyait guère de manière déchapper à la vengeance de Boreale. Imperceptiblement, ses mains cachées par les volants de son manteau avaient empoigné ses dagues. Il ne serait pas dit quil serait une proie facile.
La surprise passée, le regard de son ennemie sétait fait ardent, contrastant avec le détachement quelle aimait montrer. Déjà sa main sétait levée, les doigts longs et fin semblant inscrire des runes dans lair, et lassassin avait senti lair froid se lever, comme répondant aux mouvements, alors quil voyait les lèvres de la sorcière remuer. Sans hésiter davantage, ses mains jaillirent en avant, propulsant dans le même élan les deux dagues dans la direction de la sorcière. Trop tard pourtant ! Déjà la glace se formait comme une prison tout autour de lui. Ce fût à cet instant quune voix tonna, impérieuse.
-Assez !
Dodgee sétait interposé entre les deux adversaires, jaillissant comme une boule de flammes sur la trajectoire des dagues ; son regard se porta sur lun puis lautre. Plus que jamais, le visage du séraphe exprimait une forte détermination, et son intervention, aussi inattendue que convoyant une puissance palpable, avait arrêté net laffrontement. Les yeux assassins de Boreale sétaient rivés dans ceux du séraphe comme pour le défier, et un instant, Faruùn crut que laffrontement allait avoir lieu avant que la sorcière ne se ravise. Elle esquissa un sourire, et laissa même échapper un petit rire, avant de se détourner pour reprendre place plus loin.
-Vraiment Dodgee, vous ne devriez me gâcher mon plaisir. Croyiez vous vraiment que jallais vouloir me venger ? Croire que pareil sentiment puisse prendre le dessus serait bien mal me connaître. Un peu de peur, une déconfiture de ce cher Faruùn naurait pas été pour me déplaire cela dit, mais vous savez comme moi ce quil en est, ici.
-Il suffit. Dautres viendront encore, et je ne tolérerais pas dautres combats ici. trancha le séraphe, son ton ne souffrant daucune réplique.
Etonné par cet échange irréel, lassassin nen demeurait pas moins sur ses gardes, ne sachant quelle conduite tenir. Finalement, sous linvitation des personnes présentes, il accepta de se rapprocher pour profiter un peu du feu. Il prit soin, cependant, à se placer à lopposé de la sorcière, qui semblait lobserver dun il amusé. Ce ne fut qualors quil se rendit compte quil ne savait pas pourquoi il était ici.
Ce fut au tour du prêtre dArtherk, qui se présenta sous le nom de Noryl, de prendre la parole pour raconter une histoire
Par Conrad McLeod le 22/11/2002 à 11:44:41 (#2617814)
Par Choupinou le 22/11/2002 à 21:18:53 (#2622466)
Par Iwakura Shin OS le 22/11/2002 à 23:01:37 (#2623118)
Provient du message de Eléa Bluesky
*assise sur les genoux d'Iwa, écoute, captivée.*
^^
*Attend la suite avec une impatience non caché =)*
Par Graetel Lloth le 23/11/2002 à 10:45:07 (#2624823)
S'asseyant tranquillement, demande à se faire raconter le début qu'elle a manqué, sortant un petit tonnelet de bière. Puis servant rasades autour d'elle, se fixe, bientôt captivée à son tour par la voix du conteur.*
Par Dodgee MIP le 23/11/2002 à 23:10:35 (#2629251)
leurs rapports étaient loin d'être cordiaux, elle avait même parlé de vengeance. Le conflit aurait sans doute dégénéré, s'il n'y avait eu l'intervention du séraphin, et une fois de plus je ne pouvais que me demander comment il parvenait à prendre l'ascendant sur une personnalité aussi forte que celle de Boreale. Un instant, je crus même le voir plus imposant encore, plus puissant que jamais lorsqu'il s'interposa. Dans le silence gêné qui suivit, ce fut Noryl qui se décida à parler, sans doute pour tenter de faire oublier l'incident.
-Il est dit que dans sa lumière, Artherk entrevit le premier jugement, celui qui devait devenir la condamnation des elfes. Mais, même le dieu de la miséricorde et de la guérison ne pouvait interférer avec la décision, quelle quelle fût. Cest ainsi quil était écrit, et cest ainsi que cela devait être. Aussi, il advint que le dieu de la vérité revint sur les terres des elfes, et quil vint trouver la première elfe, Laewin, dont il avait eu deux jumelles. Ce fut en pleurs, que la première elfe le trouva. Lui dont le visage irradiait dordinaire de bonté et de lumière navait plus que des rivières de larmes pour seuls bijoux. Inquiète, Laewin lui demanda la raison dune telle peine et Artherk le lumineux lui tint ce discours :
-Je pleure mes enfants, je pleure la vie disparue, je pleure pour les tiens Laewin.
-Les miens ? Que veux tu dire ? Quel sort terrible attend les elfes pour que tu viennes me parler ce jour ? Inquiète, elle sétait approchée, tremblante. Elle ne comprenait pas, ou elle ne voulait comprendre les paroles dArtherk, et ce quelles signifiaient..
-Conformément à la prophétie qui fut annoncée, ton peuple sera jugé afin de savoir sil est digne ou non. Cest à lui de trouver la force, la foi afin de survivre à cette épreuve, et je pleure pour ceux qui nen seront pas capables
-Mais mon aimé, navons nous pas prouvé notre valeur ? Nos cités ne sont-elles pas magnifiques, et nos artistes ne rivalisent-ils pas de talent ? Notre société mérite-t-elle donc si peu destime, elle qui sélève si hauts au-dessus de celles des barbares humains et nains ?
-Cette beauté, je peux la percevoir. Ces musiques, je peux les entendre. Ces sculptures, je peux les toucher. Mais je ne suis celui qui jugera ton peuple. LHaruspice reviendra, lorsque la constellation du centaure sera de nouveau alignée avec la lune, et ce jour là, son jugement sera rendue. Je pleure la décision qui sera alors la sienne.
-Ce disant, le dieu avait fait quelques pas, désignant de ses gestes la splendeur des jardins où il retrouvait Laewin. Il ne pouvait, pourtant, retenir une note triste dans sa voie, une note qui néchappa pas à lelfe. Tout avait été dit, les larmes du dieu exprimait bien plus que ses mots, et en ces quelques instants, elle avait pu ressentir la tristesse, ce poids énorme qui pesait sur les épaules du dieu qui, dans sa lumière avait entrevu le jugement à venir.
-Ce fut la dernière fois que Laewin vit Artherk. Il est dit que les larmes du dieu creusèrent un lit profond dans le sol, et quà cet endroit jaillit une source enchantée. Il est dit aussi, que lorsque lheure du jugement vint, Laewin revint sur ce lieu, prier une dernière fois son aimé, et plonger dans la source de ses larmes
Par Meliane le 23/11/2002 à 23:20:20 (#2629318)
Par Shaeres le 24/11/2002 à 1:00:21 (#2629857)
Toutefois, encore une fois, Shaeres restait en retrait, aux aguets, la main prête à tendre son arc en un dixième de seconde. Elle écoutait d'un air qui se voulait détaché, mais au-delà de cette mine futile, un esprit aiguisé retenait chaque mot, chaque expression des visages, chaque crépitement du feu. Happée par la pénombre, elle se dissimulait à moitié, sans faire un bruit, narguant les oreilles indiscrètes qu'elle savait calfeutrées grossièrement. Ils parlaient des fins antérieures... elle parlerait peut-être de leurs fins. En appliquant ses paroles qui sait. Un fin sourire vint orner ses lèvres, un poil carnassier, mais aussi rêveur. S'il n'y avait les ombres aux alentours, on aurait même pu la prendre pour une jeune fille normale, juste en quête d'aventures.. Attendre le moment propice... encore les étudier et ...aviser.
Par Soeris le 25/11/2002 à 17:01:58 (#2640730)
Comme souvent, Soeris nétait vêtu que dune robe légère, et dun bâton de marche. Ses sandales étaient usées par la route, mais comme il se plaisait à le dire, leurs trous lui permettaient de garder un contact direct avec le sol, tout en préservant ses pieds des plus durs cailloux. Le contraste avec les urbains qui se tenaient à coté des flammes était saisissant.
-Bien le bonsoir mon jeune ami, que la lumière dArtherk guide vos pas. Partagerez vous un peu de votre temps avec nous ?
-Volontiers
Volontiers
Jose espérer que je ne vous
dérange pas ?
-Non, du tout. En quelque sorte, nous pourrions même dire que nous vous attendions. Mais prenez place, je vous en prie.
Le séraphin, qui devait ensuite se présenter sous le nom de Dodgee, avait glissé sa réponse avant denjoindre le jeune druide à prendre place. Lespace dun instant, le regard du séraphin sétait fait plus inquisiteur, au point que Soeris avait cru quil pouvait voir au-delà des apparences et deviner son secret. Puis, se ressaisissant, il chassa cette pensée et, baissant timidement la tête, savança doucement pour rejoindre le petit groupe autour du feu.
-Bonsoir urbains. Je
Je suis connu sous le nom de Soeris, et jallais rejoindre notre campement quand jai aperçu votre feu. Comme à son habitude, le jeune homme semblait un peu hésitant, intimidé sans doute par cette compagnie si singulière.
-Eh bien sois le bienvenu parmi nous Soeris
Je me présente, Galiad de Loos, troubadour extraordinaire de son état ! Je parcours routes et monts, dévoile les légendes et récites les ballades, et il se trouve que comme toi jai été attiré par la chaleur du feu en cette nuit. Ces hommes attendent quelques amis qui doivent les rejoindre, et nous nous lancions dans quelques récits capables de nous tenir en haleine, le temps quils arrivent. Peut-être aurais-tu quelques histoires pleines de sagesse à partager avec nous ? répondit le troubadour, dun air enjoué.
Une histoire
Oui bien sur quil en connaissait. Il pouvait leur parler du chant de la terre, de ces sols meurtris et exploités par des hommes sans scrupules, ou de ces rivières qui charrient les larmes de la nature, avilie par ces mêmes urbains. Ils ne comprendraient pas. Eux ne pouvaient voir, ne pouvaient entendre. Un fin sourire vit enfin le jour sur le visage du jeune homme alors quil acquiesçait. Se levant, le druide regarda un instant lassemblée, avant de commencer son récit.
-Un homme possédait un jardin sans pareille. Fruit de son amour, ce jardin contenait milles merveilles, des plantes à la beauté resplendissante, des oiseaux au chant enchanteur, des fruits au goût incomparable. Cet homme que la seule vue du jardin prospérant aurait suffi à combler de joie, avait de plus le bonheur davoir trois enfants qui grandissaient avec lui. La première était une jeune fille resplendissante, qui avait gardé de son père lamour du jardin et qui aimait à le parcourir pour se délecter de ses plaisirs. Le deuxième était un jeune garçon travailleur et volontaire, qui nhésitait pas à donner du cur à louvrage pour mener à bien ses projets. Et si le troisième demeurait plus discret et moins expansif, il nen avait pas moins le même amour du jardin que son aînée, et la volonté de faire du cadet.
-Lhomme vieillit, et confia la garde du jardin à sa fille aînée, qui mit tout son amour à le faire prospérer. Pendant ce temps, le second fonda une famille, et compta rapidement de nombreux enfants qui samusaient à jouer dans le vaste jardin. Le troisième lui, se retira dans un coin du jardin, pour y couler des jours heureux au milieu de la nature. Or il advint que pour loger sa famille, et leur assurer une vie agréable, le cadet dut faire de nombreux travaux. Il érigea dabord une maison, plus grande, plus spacieuse pour ses enfants. Et lentoura dune barrière. Plus tard, il bâtit une petite étable, pour les animaux, et creusa les sillons des champs où il planterait ses légumes et ses fruits. Petit à petit, son domaine grandit, et il dut abattre les arbres, et éloigner les oiseaux de ses champs pour préserver ses graines. Sa sur fut emprise de peine, en le voyant détruire une partie du jardin, et elle tenta de le raisonner. Mais lui était son frère, et sa famille comptait davantage à ses yeux. Le jardin est vaste, lui avait-il répondu, il en reste bien assez. Le temps passa et ses propres enfants devinrent grands, fondant à leur tour une famille. A nouveau, ils durent abattre les arbres et en extraire le bois. Dautres chassèrent les oiseaux, se délectant de leur chair, dautres enfin dévorèrent les fruits du jardin, sans soccuper den replanter les graines. Le jardin était vaste, et il en restait bien assez. Vieille à présent, laînée regardait avec tristesse le gâchis. Elle pleurait sa peine, demandant encore et encore à son frère de cesser. Elle lui montra les plantes qui dépérissaient, les oiseaux abattus. Elle lui conta la douleur, la souffrance, mais il ne voulut toujours rien entendre. Alors elle sen fut, retournant au milieu des oiseaux et des plantes, tentant de sauver ce qui pouvait lêtre.
-Ce fut le plus jeune frère, enfin, qui se décida à agir. Lui nallait pas rester à rien faire en voyant son jardin dévasté. Lamour quil partageait avec sa sur pour le jardin lui donna cette colère contre ceux qui allaient le détruire, et la volonté de faire quil partageait avec le cadet lui donna la force dutiliser sa colère. Plutôt que de sauvegarder ce quil restait, il choisit de sattaquer à la source du mal. Déterminé, il nattendit pas pour mettre son plan en action et cest ainsi que là où les cris des enfants résonnaient, là où les familles prospéraient, il ne demeura plus que le silence, que les oiseaux revinrent bientôt reprendre. Sa sur regarda horrifiée le terrible spectacle, alors que lui retournait dans sa retraite, dans la nature
Laissant le silence retomber, le jeune homme attendit un court instant avant de se rasseoir. Il navait pas donné de morale, et chacun était libre de tirer la sienne. Pour lui, évidemment, elle ne faisait aucun doute.
Par Floloa Terrae OD le 25/11/2002 à 20:24:13 (#2642635)
*Appercevant les mashmallows de Conrad, lui en pique un, et a l'aide d'une brindille, en met un a chauffer sur les flammes du feu*
HOP :)
Par Tessa le 26/11/2002 à 12:49:11 (#2646792)
On ne distinguait plus la lune, ou plutôt on ne voyait quun halo brumeux se détacher dans la nuit. Comme drapé par ces vêtements laiteux, lastre se cachait au regard, trahi seulement par sa douce clarté. Loin, là haut dans le ciel, les étoiles semblaient observer, silencieuses, létrange réunion. Ce fut finalement Dodgee qui se tournant vers Boreale, rompit le silence.
-Et vous, dame Boreale, allez vous nous faire lhonneur de partager avec nous une de vos histoires ?
La femme au teint pâle ne répondit pas de suite, se contentant de laisser peser son regard sur le séraphin. Si quelques-uns furent surpris par la demande, elle conserva ce visage lisse nexprimant aucune émotion. Tessa ne put sempêcher de frissonner, malgré le feu, malgré les flammes. Cette femme portait avec elle la mort, et bien plus que cela, elle était limage de cette mort, ce visage si paisible quaffectaient ces cadavres. Les émotions navaient pas leur prise sur elle. A bien des égards, la sorcière aux ailes débène était inhumaine. Enfin, Boreale se redressa, affichant un léger sourire du bout des lèvres. Ses ailes noires se déployèrent comme pour envahir le ciel, alors que sa voix séleva.
-Pourquoi pas
Pourquoi pas ? Jai bien là une histoire qui devrait vous ravir, un de ces contes, glacés à faire mourir
Savançant enfin, le reflet des flammes se noyant dans ses yeux sombres, Boreale fit un rapide tour dhorizon, le regard glissant sur les uns et les autres sans vraiment sarrêter. Enfin, elle commença son récit
Par Conrad McLeod le 26/11/2002 à 13:19:23 (#2647071)
Il fit un geste pour retirer ses bottes, puis se ravisa après mures réflexions. Il se dit que les autres auditeurs ne se "sentiraient" pas très à l'aise s'il prenait les siennes, d'aise...
EEEeuuuh, pourquoi j'ai pas le talent de certains?? Pas juste ça...
Par Shaeres le 26/11/2002 à 19:51:45 (#2650557)
Par Conrad McLeod le 28/11/2002 à 13:56:13 (#2663701)
Pour se donner une contenance, il remit une brassée de bois mort dans le feu de camp. Et peut-être que certains aventuriers allaient raconter une nouvelle histoire? Il l'espérait...
Il alla se rasseoir à coté de la jeune femme, machinalement.
Par Boreale le 29/11/2002 à 10:58:17 (#2670551)
Or, il arriva quun jour dhiver, une étrangère se présente à lauberge. La neige recouvrait déjà les abords des routes, et il ne faisait guère bon de rester sous le vent glacial. La pauvre devait être frigorifiée, et à voir la pâleur de sa peau, laubergiste lui offrit une place près du feu, afin quelle puisse se réchauffer. Otant la capuche qui la protégeait des intempéries, la jeune femme accepta évidemment avec grâce, et remerciant lhomme dun sourire, sen alla sasseoir près des bûches rougeoyantes qui crépitaient sous les flammes. Elle avait ces cheveux sombres qui contrastaient avec la blancheur de sa peau, et un regard saisissant, presque inquiétant, alors quil se posait sur chacun des occupants de la salle commune. Dehors, la tempête se levait, et la neige tombait maintenant drue, recouvrant les sols de cet immaculé linceul blanc.
Pour le malheur des habitants, la dame en question nétait pas humaine. Il sagissait de lesprit dune jeune femme morte il y a bien longtemps, victime dune tempête de neige par trop virulente dans la région. Lisolement, les années avaient fini par la rendre démente, et alors quelle sétait jusqualors contentée de crier sa complainte au cur des tempêtes qui sévissaient, attirant à elle des malheureux qui espéraient sauver une jeune femme égarée, elle avait décidé cette année de se rendre au village et dy semer une tempête comme il nen avait jamais connu.
Sous son influence, même les flammes semblaient ne plus trouver de chaleur. Lentement, la salle se refroidit, ce que les uns et les autres attribuèrent aux éléments qui se déchaînaient à lextérieur. Il ny eut quun homme pourtant, pour remarquer que le froid ne semblait plus venir que de lextérieur, mais aussi de lintérieur, de cette jeune femme qui les observait sans mot dire. Nécoutant que son instinct, il vint à sa table, et entreprit de discuter avec elle. Glacé par sa présence, il remarqua bien vite comment la chaleur des flammes sévanouissait près de linconnue, comment le simple fait de se tenir près delle le faisait frissonner. Ny tenant plus, il lui attrapa le poignet, comme pour vérifier ce que son esprit ne voulait accepter.
Un cri de surprise jaillit de sa gorge. Il ne savait pas vraiment à quoi il aurait pu sattendre, mais le fait de toucher une peau plus froide que la glace le fit sursauter. Inquiétés, les autres occupants tournèrent la tête, pour découvrir le sourire dément qui trônait maintenant sur le visage de celle quils avaient accueillie. Cela ne faisait plus aucun doute à présent, elle était la cause de la tempête, elle était là pour les ensevelir tous sous les glaces. Alors quils tentaient de la saisir, elle les rejeta dune bourrasque, riant de les voir frissonner. Ce fut un tisonnier brûlant enfin, qui mit fin à la tourmente. Saisissant son courage, lun des hommes avait attrapé larme avant de la plonger dans le corps matériel de lesprit malin. Surprise, la femme poussa un hurlement de douleur, alors que tous en profitèrent pour presser lavantage, et la jeter dans les flammes de la cheminée. Ses cris ébranlèrent le village, puis, alors que le corps se consumait, fondant comme sil navait été que glace, la tempête cessa, aussi vite quelle était arrivée.
Lhistoire aurait pu sachever ici, si les villageois navaient gardé pareille hantise depuis lors. Les femmes à la peau pâle et aux cheveux noirs ne sont plus guère les bienvenues en ces lieux, et pour peu quun apprenti magicien ny voie un mal quelconque ou une froideur inhabituelle, elle sera irrémédiablement considérée comme un démon. Dans mon cas, ils neurent pas tout à fait tort, et la leçon quils subirent fût des plus appropriée. Ce nest pas lesprit de cette jeune femme morte il y a si longtemps qui ma conté cette histoire, mais toutes les âmes de celle qui furent livrées en pâture à des villageois plus craintifs que réfléchis. De lignorance naissent bien des maux et les leçons se doivent plus dures. Cest toutes ces âmes criant vengeance que jai libérées, pour que ces mêmes villageois voient enfin leurs erreurs, et contemplent leurs fautes. Alors seulement, ces âmes pourront connaître le repos qui leur est dû. La touche finale de la punition fut apportée par lesprit vengeur qui revint hanter les lieux. Chaque hiver désormais, au dixième jour, la tempête frappera aux portes du village. Cette nuit là, aucun feu, aucun mur ne protégera les villageois du froid
Par LetD4NightLord.| le 29/11/2002 à 14:07:07 (#2671996)
Par Quisha le 2/12/2002 à 20:37:06 (#2696350)
-Dame, nous ferez vous lhonneur de vous joindre à nous ? Nous navons quun peu de feu et quelques contes à vous proposer, mais je pense que pour vous, tout autres choses sembleraient bien futiles.
Le séraphin sexprimait avec un sourire qui laissait deviner quil en savait davantage quil nen disait. Les regards interrogateurs que séchangeaient dautres membres du groupe étaient suffisamment éloquents quand aux questions que soulevaient cette dernière remarque. Je nallais pourtant pas men offusquer. Que pouvais-je bien gagner ou perdre à rester un moment avec eux ? Lauditoire était là, et même si je doutais quils puissent apprécier à la juste valeur un avertissement sur la venue prochaine du juge, je ne perdrais rien à essayer de leur en faire prendre conscience. Hochant la tête avec le sourire, jacceptais donc linvitation, et rejoignis le cercle rassemblé autour du feu.
-Mille mercis messire, mille mercis. Dois-je comprendre que vous étiez en train de conter quelques histoires ? Jespère que je ne vous ai point dérangé.
Par Conrad McLeod le 2/12/2002 à 21:26:57 (#2696803)
Le paladin réprima un frisson quand l'aventurier s'approcha. L'air lui sembla devenir sirupeux, oppressant... et un sentiment de fatalité immense l'envahit, sans qu'il puisse savoir pourquoi.
Par Floloa Terrae OD le 2/12/2002 à 22:43:43 (#2697460)
La nouvelle arrivante avait ce visage de voyageurs qui affichait une dure fatalité. Elle trouva une épaule agréable pour se pelotonner, et écouter la suite des récits.*
Par Quisha le 5/12/2002 à 11:29:46 (#2715428)
Il tousse encore. Lhomme est mourant et il le sait. La douleur remonte encore une fois le long de sa gorge, saccadée comme si elle cherchait à sextraire du corps sans y parvenir. Il se contracte, serre les dents pour laisser passer la crise. Elle finira par se calmer, il le sait, il lespère. Le calme. Enfin il se détend, peu à peu. Le mal est parti pour linstant, abandonnant le champ de bataille. Non
Il est là, présent, il se cache dans un recoin en attendant son heure, une nouvelle crise, un autre moment. Lhomme peut sentir sa présence. La douleur joue avec lui, elle ne nachève pas, elle se contente de se rappeler à son souvenir, le tordre, lui vriller lesprit et marteler son cur avant de se retirer, encore. Quand donc cessera cette mascarade ?
Ses yeux courent sur le plafond, il aimerait voir ce ciel quil sait se cacher derrière. Bouger, se déplacer, il pourrait encore se traîner jusquà la fenêtre, plisser des yeux face à la lumière, et regarder les nuages. Ah comme il aimait à rester ainsi et les voir se livrer à mille fantaisies, à contempler les courses et les batailles de ces volutes blanches quil imaginait se dérouler à des centaines de mètres au-dessus de lui. Il aurait aimé pouvoir senvoler, enfant. Qui nen avait jamais rêvé ?
A nouveau son corps est secoué de tremblement. Il a froid, il souffre, il sent que lheure approche. Dans son esprit fiévreux, les images défilent. Aux souvenirs se mêlent les délires dun mourant. Il ne sait plus ou plutôt, il ne veut plus savoir. A quoi lui servirait de se battre contre ces chimères, ces spectres imaginés ? Le mal enflamme tout son être, il vient en terrain conquis, balayant les maigres résistances. Tout cela est futile, illusoire, la bataille est déjà perdue pour celui qui attend sur son lit de mort. Il essaie de penser à ces quelques personnes qui comptent pour lui, à ces visages qui lui apportent du réconfort, à ces autres projets quil aurait aimé mener, mais toujours il perd le fil, cédant à la souffrance. Il est ramené là, sur ce lit étroit, dans un corps où il se sent désormais prisonnier. Un tombeau.
Enfin il remarque quil nest pas seul. Il y a ces yeux séchés à la va-vite, ces regards qui ne veulent lui montrer leur peine, en vain. Il pourrait parler, peut-être. Non il nen a plus la force, et ses lèvres ne font que trembler. Il tourne la tête, et immédiatement ces yeux familiers le suivent. Ils sont là, pour lui, rassemblés pour laccompagner dans ces derniers instants. Ne voient-ils pas tous planer ici lombre de la mort ? Lui la voit à présent. Elle approche, simplement. Mais vient-elle seulement pour lui ? Il ferme les yeux un instant, il ne soutient son regard. Lorsque ses paupières se rouvrent de nouveau, elle est toujours là, impassible. Il ne cillera pas cette fois, il contemplera en face son sort, jusquau bout.
Il ne sent plus son corps, il ne sait plus. Plus rien dautre na dimportance que cette fin annoncée. Il va partir, senfuir. Les contingences de ce monde sont derrière lui.
A quoi bon ? Lheure du jugement approche.
Par Dodgee MIP le 5/12/2002 à 14:04:36 (#2716557)
-Quy a-t-il de plus triste quune flamme qui séteint, que cette braise qui se meurt ? Quelles soient petites et fragiles, ou grandes et fortes, il ny en a aucune qui mérite de séteindre, avant de sêtre exprimé, avant davoir, par leur simple présence, éclairé une nuit, une vie.
Les paroles étaient sorties naturellement, sur ce même ton neutre quil affectait souvent. Elles auraient pu être murmures, que le séraphin aurait gardé pour lui, mais il avait choisi de les faire partager. Leur caractère étrange en intriguait plus dun, même si certaines figures semblaient y lire une signification cachée. Enfin, rassuré par les flammèches qui grignotaient à présent la nouvelle bûche de bois, lhomme se dressa pour faire face à la petite assemblée.
-Je devrais commencer par vous dire merci à tous dêtre venu. Vous tous, qui vous êtes arrêtés ici, un instant, pour partager votre flamme, et alimenter le brasier. Je devrais peut-être, à mon tour vous offrir une histoire, un de ces récits, une légende qui achèvera la veillée. Mais qui pourrait conter le présent qui sécrit ?
Les traits sans âge du séraphin sétaient fait pensifs, et il marqua une légère pause, laissant son regard planer sur lassistance. Allant et venant, comme pour chercher ses mots, il reprit son discours pourtant.
-Mon histoire ne se raconte guère, elle est là, elle se vit. Cest un rêve qui sécoule, se déroule et foisonne. Ce rêve, que lespace dune soirée, nous avons partagé. Le rêve dune soirée passée ensemble autour dun feu de camp, quand rien ne nous réunissait.
-A ceux qui sinterrogeaient sur les raisons de leur présence, quils cherchent donc au fond deux-mêmes, cette flamme qui brûle, ce même éclat qui résonne en chacun de nous. Tous nous avons partagé ce rêve. Tous, nous en faisons partie. Tous, nous y avons eu notre part à jouer, notre rôle
-A présent, il sachève. Le rideau va tomber sur une scène éclairée, et tous, nous pouvons être fiers dy avoir contribué. Car derrière tous ces visages rassemblés autour dun feu de camp, il ny a finalement quun même rêve à partager.
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Voilà, on peut prendre cela comme un post de départ, mais jaime plutôt penser que cest un post qui conclut un chapitre, surtout que je suis toujours là et que la vie sécrit au présent. En loccurrence, je me suis permis, via lartifice du rêve dun joueur, de rassembler des avatars disparus ou morts le temps dune veillée autour du feu. Je finirais donc par un grand merci collectif à tous ceux qui ont contribué à ce rêve, dune manière ou dune autre :) Un petit regret de ne pas avoir vu apparaître Quesilia aussi là dedans, mais bon on ne peut pas tout avoir :)
Avec, par ordre dapparition :
Dodgee, Noryl, Boreale, Tessa, Vilanim (en invisible), Un vieil homme (il surveille Boreale), Faruùn, Un troubadour, Soeris, Mechantanim (lui il a oublié de se mettre invisible), Quisha, Haruspice (à la fin), etc.
Par Conrad McLeod le 5/12/2002 à 15:11:31 (#2717058)
Par Dodgee MIP le 5/12/2002 à 16:49:55 (#2717843)
De toutes facons Shaeres l'avait déjà fait, quelque part, et tout le monde peut se retrouver autour d'un feu de camp :)
Remerciements
Par Dodgee MIP le 18/12/2002 à 11:23:21 (#2820662)
Merci aux merveilleux personnages qui ont croisé ma route. Ces caractères hauts en couleur ou au contraire effacés, ces figures qui marquent, qui laissent leur empreinte par un simple trait de caractère, un portrait, un tic de prononciation original, une manière de jouer. Il ny a pas à chercher loin, on a tous eu des personnages qui nous ont marqués, dune manière ou dune autre, ceux quon arrive à visualiser, à simaginer tellement bien quon aurait presque la prétention de les connaître, et de pouvoir imaginer leur réaction, leur mimique.
Merci aux différentes équipes danimation, avec leurs défauts que jai souvent pu critiquer vivement, sans jamais oublier leurs qualités. Difficile de travailler parfois avec des conceptions différentes de lanimation, de la manière de faire, quand on est lâché ainsi sans filet. Je ne peux que saluer le travail accompli, sincèrement. Merci aussi à tous ces animateurs et aides qui ont du me supporter, malgré mes défauts et mes travers, et continuer leur tâche dans tous les moments difficiles.
Enfin, je me permettrais de saluer quelques joueurs, ces personnes qui se cachent derrière ces avatars, ces personnes que jai appris à connaître, ou qui mont donné envie de les connaître. Il ny en a pas beaucoup, jai toujours préféré la qualité au nombre, mais tous ont en commun cette petite étincelle, ce petit plus qui les rend si chers à mes yeux, je ne leur dis peut être pas assez, mais je sais, j'espère qu'ils se reconnaitront :) A tous ceux là, je leur dit merci, vraiment, et à bientôt, de toutes façons !
Par Graetel MIP le 21/12/2002 à 5:37:02 (#2845662)
Merci de nous rappeler la joie que nous avons eu tous d'être ensembles, nous avons été réunis par le rêve en effet...
Merci à toi pour tout ce que tu nous as apporté
A, je l'espère, bientôt sous d'autres cieux, surprenant ami :)
Par miette72 le 21/12/2002 à 7:31:48 (#2845789)
merci
:merci:
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