Traque.

Par Bardiel Wyld le 12/11/2002 à 3:20:39 (#2541237)

Drapé dans sa lourde cape lestée de quelques dagues, le grand gaillard gravit la colline, au sommet de laquelle s’érigeait un cercle de pierres – consacré en dolmens – élevé en l’honneur du Dieu prié dans ces contrées. Regardant parfois par-dessus son épaule, il grogna quand il vit émerger de la forêt les silhouettes qui le pistaient déjà depuis quelques heures, depuis le dernier village où il s’était arrêté en fait. Il avait eu le tort d’expliquer à quelques enfants qu’il priait Bréhan, Dieu de la guerre, du courage et de la chasse. Il en était à conter l’histoire de son Dieu, la rencontre entre Artherk et Aglarana, quand la milice du village était intervenue, le sommant de les suivre pour le juger au nom d’hérésie. Un ancien Dieu, prié par des incroyants en Chadmös, voilà ce qu’était Bréhan dans ce continent. Un Dieu d’hérétiques, de païens. Le seul Dieu qui devait être prié était Chadmös l’Unique… Et pour ses croyances, il allait être jugé, et à n’en point douter mis à mort, les inquisiteurs étant coriaces et inébranlables. Il avait donc fui – mettant à mal une partie de la milice lorsqu’il sortit de l’auberge ; depuis cet incident il était pisté dans les bois alentours, une véritable chasse à l’homme.

Il avait été facile de se défaire des chiens de chasse. Un cours d’eau traversait la forêt quelques lieues au nord du village, et le flair des animaux de pistage était devenu inutile ; l’homme sourit, observant les chasseurs improvisés pester les uns contre les autres. Son sourire s’effaça quand l’un des hommes abattit un chien, par colère. Décidément, il fallait leur enseigner aussi à respecter la vie… Quelques heures plus tard, il installa un campement de fortune dans les sous-bois, rassemblant des branchages secs au sol pour faire un petit feu, histoire d’éloigner quelconque bête sauvage rôdant dans la forêt ; mais il ne le camoufla pas assez, et fut repéré peu avant l’aube ; la traque reprit de plus belle. Par chance, les hommes n’avaient pas dormi apparemment, il était donc plus facile de les distancer, mais une blessure le ralentit, après qu’il se fut mal réceptionné en sautant par-dessus un arbre mort. Et au crépuscule, ses poursuivants n’avaient pas perdu sa trace, et il n’avait pour unique recours que de riposter – quitte à y laisser des plumes.

Avisant un dolmen, il s’y adossa alors qu’il entendit les inquisiteurs s’approcher ; un orage menaçait d’éclater, à la fois dans la bataille qui allait suivre et dans le ciel où grondait le tonnerre. Un éclair zébra le ciel au loin ; l’homme en profita pour vérifier son équipement, dans l’obscurité qui régnait. Il portait une armure d’un bleu azuré, communément appelée armure de plaques Océane en d’autre contrées ; d’un simple mouvement, et d’un peu de concentration, il pouvait avec son aide invoquer une sphère protectrice qui lui serait d’un grand secours. Il serra dans sa main droite la lourde épée bâtarde qui ne l’avait jamais quittée. La lame était d’un acier presque pur, et relativement massive, même pour une épée à deux mains ; mais elle avait été faite sur mesure par un grand armurier, et bien équilibrée pour lui : elle était parfaite, comme une extension meurtrière de son bras. Révisant mentalement ses maigres sortilèges de protection, il jeta un coup d’œil furtif pour s’apercevoir que ses poursuivants n’étaient plus qu’à quelques dizaines de mètres. L’heure était à l’action, et non plus aux paroles.

Il rengaina sa bâtarde à son côté, et s’arma de ses dagues ; puis se concentrant brièvement, il en appela à Bréhan de lui accorder sa bénédiction. Quelques formules pseudo cabalistiques plus tard, un écran de mana solidifié se forma autour de son être, augmentant sa défense déjà dure à percer avec son armure. Puis il activa son cœur d’Océane, et attendit que ses Némésis soient à portée. 20 mètres… Pas encore… 15 mètres… Presque…10 mètres… Maintenant !
Il sortit de son abri de fortune au moment où un éclair frappa le sol derrière lui, donnant un impact inattendu à son attaque, surprenant ses assaillants ; profitant de la surprise, il arma ses deux bras et les abattit violemment, projetant ses dagues de lancer vers deux chasseurs qui s’écroulèrent net, chacun avec une dague plantée entre les deux yeux. Il refit de même avec deux autres chasseurs, tirant deux nouvelles dagues des replis de sa cape, puis tira sa lourde lame dans un sifflement inquiétant, tandis que ses opposants reprenaient leurs esprits. Une féroce bataille s’engagea, mais le guerrier était incontestablement le plus puissant, frappant de taille et d’estoc ses ennemis perturbés d’avoir affaire à un seul homme qui semblait tenir plus du berserker que de l’être humain…

Tour à tour se suivaient les adversaires, vite balayés par l’imposante lame du guerrier. L’un d’eux tenta une manœuvre de contournement, pendant que deux autres attaquaient l’homme de front, s’aidant de leurs épées longues pour faire battre en retraite leur ennemi, afin de le rabattre sur leur comparse. Pivotant sur son pied d’appui, le guerrier se tourna en un clin d’œil vers l’agresseur sournois et le décapita d’un coup sec ; s’appuyant sur l’élan conféré par la lame, il poursuivit son effort, la lame tranchant dans le vif le premier opposant qui s’était rapproché. Il se recula pour éviter l’assaut de l’autre adversaire, et s’aida de son pied pour retirer la lame coincée dans les côtes de l’infortuné précédent. D’un mouvement virtuose, la lame décrivit un arc de cercle du sol vers l’ennemi, emportant un bras au passage ; cet adversaire s’écroula, se vidant de son sang par son moignon, et le guerrier l’acheva par pitié.
Ce ne fut que l’affaire de quelques minutes, le combat orchestré parfaitement sous la musique de la pluie qui commençait à tomber et des éclairs qui tonnaient inlassablement. L’homme s’en tira avec quelques coupures sans grande importance, mais ses ennemis avaient eu moins de chance – aucun n’avait réchappé à la fureur combattive de l’imposant gaillard.

L’homme grommela, replaçant son épée dans son fourreau, et rabattit sa capuche sur ses cheveux de jais. Il redescendit la colline sur le versant opposé, vers d’autres villages où son signalement ne serait pas encore transmis. A l’orée de la forêt, il se retourna pour guetter d’éventuels survivants, mais aucun mouvement ne venait à paraître, la pluie s’étant arrêtée aussi vite qu’elle était venue, l’orage s’éloignant vers le village d’où il s’était enfui. Soulagé, il s’enfonça dans les bois avec prudence, puis soigna sa blessure à la cheville – qui étonnement ne l’avait pas gêné durant le combat…

En haut de la colline, trois formes apparurent, imprécises et floues. Se concertant rapidement à voix basse, les trois ombres se tournèrent unanimement vers l’homme qui reprenait son chemin. Puis les spectres descendirent la colline lentement, semblant flotter au-dessus du sol, reprenant la chasse…

Par Floloa Terrae OD le 12/11/2002 à 3:23:02 (#2541243)

Et apres ca il ose dire qu'il ecrit malhttp://javierbarro.free.fr/Images/smileys/icon_jap25.gif
http://javierbarro.free.fr/Images/smileys/icon_jap6.gif en vil que je suis je tiens a dire qu'il a ecrit ce texte en une soirée...

bardichouhttp://javierbarro.free.fr/Images/smileys/icon_jap5.gif

bisous

Par Nevaeh/Heaven le 12/11/2002 à 5:42:58 (#2541436)

*pousse Floloa* Vile redompteuse
:hardos: C 'mon Bardiel! Puis au passage c mes kaos que tu utilises la :<
:p

Par Drazhar Ul'Gar le 12/11/2002 à 9:04:19 (#2541857)

Tres bien écrit.

Hop !

Par Iwakura Shin OS le 12/11/2002 à 13:13:28 (#2543609)

:lit:

S't'un régal :)

Par Ranah D'Hµr le 12/11/2002 à 13:16:20 (#2543650)

Ce que j'aprécie c'est qu'il a pas mis l'icône "rp" comme beaucoup aurait fait...
Sinon vraiment bien Bardiel, moi qui te croyait seulement capable de dire "Clozedapost" :rolleyes:

Par Arilys S./Ginza B. le 12/11/2002 à 14:12:47 (#2544231)

:lit: :)

Rien a dire .. ha si une chose : S'magnifique !!! :p

Par Engeell Darken le 12/11/2002 à 18:45:05 (#2546342)

:lit: Exelent :) :)

Par Paikan Astrae le 12/11/2002 à 20:05:46 (#2547013)

Bah voila ^.^, meme si c'est un style très différent de l'histoire que notre amie hasard a retrouvée pour toi, ça confirme. J'aime beaucoup la fin, très important les fins d'ailleurs, c'est ce qui fait le plus réver.

Par Kob Hyde le 12/11/2002 à 20:46:44 (#2547360)

:amour: :amour: j'aime beaucoup, je trouve que c'est bien imaginé et bien écrit. :)

Par Gabriel Thylin MSF le 12/11/2002 à 22:52:28 (#2548202)

:lit: j'aime beaucoup :)

Dis donc ...

Par Lilandrea le 12/11/2002 à 23:07:52 (#2548332)

Superbe mon Bardiel d'amour :)
Et les filles, laissez tomber, l'est à moi :D
:amour: :amour: BIZOUX BARDIEL :amour: :amour:

Par Bardiel Wyld le 13/11/2002 à 13:22:02 (#2551576)

Ah bon, depuis quand Lil' chérie? :D
*remonte le post ni vu ni connu, en attendant d'avoir fini de paufiner la suite* :p

Par Lilandrea le 13/11/2002 à 13:23:34 (#2551593)

Provient du message de Bardiel Wyld
Ah bon, depuis quand Lil' chérie? :D
*remonte le post ni vu ni connu, en attendant d'avoir fini de paufiner la suite* :p

Depuis que tu me déclares ta flamme tous les soirs en privé :ange:

[*répond en édit pour pas flooder* Rohhhh la menteuse ;op - NDB :rolleyes: ]

Par Karen Franz le 13/11/2002 à 13:57:53 (#2551956)

Très beau ton post, Bardiel. ^^ J'ai bien hâte de lire la suite!

*tient discrètement ses broches à rôtir dans son dos... on ne sait jamais.... va lâcher les loups aussi... ^^ *

Par Floloa Terrae OD le 14/11/2002 à 12:50:20 (#2559713)

*Hop Hop*
La suite Bardi... je sais que tu l'as ecrite, que ta les images, et tout et tout aller au boulot
http://javierbarro.free.fr/Images/smileys/icon_jap30.gif

han nevaeh comment ta menti :p

Par Bardiel Wyld le 14/11/2002 à 12:59:11 (#2559794)

Ben en fait, vais p'têt la modifier :p :ange: J't'enverrai qd même le texte pour avis avant ça stu veux ;)