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RĂ©flexion
Par Shaena le 10/11/2002 Ă 21:59:58 (#2528700)
Elles représentent le Chaos... Aucune stabilité... Elles peuvent être calmes, elles peuvent être déchaînées. Suis-je ainsi? Mon âme est-elle un océan calme, paisible, déchaîné et meurtrier à la fois?
Le fracas de cette masse océanique, de cette eau qui était la vie et qui pouvait être la mort, résonnait à ses oreilles. Elle restait hypnotisée, sûrement croyait-elle que cet océan allait lui répondre... Mais elle attendait une réponse à sa réflexion.
L'amour... La haine... La compassion... La peur... La joie...?
Enfant des dragons... Je ressent certaines choses par le lien, je ne sais que rarement ce que c'est...
Sa longue chevelure bougeait en un mouvement uniforme dans ce vent. Sa robe était déja quelque peu trempée par les petites goutelettes qui commencençaient à tomber. Elle respira longuement... La réponse serait là ... Elle finirait par venir.
Reflet(s)...
Par Mysteron le 11/11/2002 Ă 14:35:44 (#2534799)
Passant sa main sur la surface lisse et glacée, Arthon sourit faiblement alors que son image se trouble et disparait en ondulations concentriques, puis tourne un visage défait, inquiet, vers la gamine.
Kaja est assise en tailleur, taquinant distraitement les fourmis d'une brindille. Elle lève le nez, jette un regard inquiet, l'espace d'une seconde, à l'expression de son protecteur, puis sans mot dire, passe ses bras autour du cou de l'homme, posant sa joue contre sa poitrine.
Arthon caresse les cheveux de l'enfant.
Il est des combats qu'on livre seul, et Athis est désormais loin d'eux, livrant une telle bataille, contre lui-même, contre son passé.
Ils craignent tous deux qu'il ne perde cette guerre, le lisent en l'autre tout en n'osant l'avouer.
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Arthon se saisit de la carafe, la penche lentement. Il observe les gouttes tombant une Ă une sur la liqueur d'antane, Ă©clatant en volutes laiteuses dans la boisson pourpre.
" Cela fait trois sources en moins d'un an que je perds, pour quoi donc croyez-vous que je vous paie, Arthon ?
- Pour assurer au mieux vos intérêts, Puissant. Ce que j'effectue moyennant rémunération et avantages, au mieux de mes capacités, ne vous déplaise.
- Cessez ces persiflages, ou...
- Ou quoi !? Je suis votre mercenaire, pas un de vos zélotes prêts à se damner pour ou ramper pour vous.
La main d'Arthon s'est resserrée sur la timbale d'antane, jusqu'à la déformer. Il reprend, retenant sa colère :
- Soyons clairs, je ne vous crains pas. Si vous décidez de vous passer de mes services, nous savons tous deux ce qu'il adviendra. Vous tenterez de me supprimer, et nous risquerons alors tous deux de mourir.
Son interlocuteur se lève lentement, redressant son grand dos maigre, ses mains demeurant posées sur la table sommaire. Son ton est délicat, précieux, alors qu'il rétorque :
- C'est clair, pour nous deux. Et je suis plutĂ´t content de vos services, pour l'heure. Ne vous reposez pas sur vos lauriers, mercenaire.
- La tâche n'est pas aisée, je m'en acquitte au mieux, et suis venu prendre consigne pour la "suite", Puissant. Pas me prendre un sermon. Pas le bon bonhomme pour ça.
- Je connais votre folie, Arthon, et n'en ai cure. Déchainez-vous si je vous indispose, et nous verrons bien qui est le plus fort de nous deux. Contrôlez-vous, et nous vivrons tous deux prospères."
Les doigts d'Arthon se desserrent quelque peu, laissant leur empreinte en bas-relief dans la timbale d'étain. Il porte la liqueur à ses lèvres, et boit à lents traits réguliers.
L'antane se diffuse immédiatement, irradiant son corps de chaleur et de douçeur, finissant de l'apaiser.
" Un jour, nous finirons par nous Ă©triper, ne croyez-vous pas ?
- Cela dépend de vous, Arthon, dans un sens comme dans l'autre. Faites bonne besogne, et contrôlez votre folie. Dès lors il n'y aura aucune raison que je vous nuise, ce n'est pas après vous que j'en ai, vous le savez.
- Tout ce que je sais est que vous me payez assez cher pour faire taire mes scrupules. Pour l'heure, comme vous disiez. Quant Ă vos motivations je n'en ai pas l'usage. Dites-moi quoi faire, plutĂ´t, voulez-vous ?
L'homme se rassied, passant une main sur son crâne rasé comme pour chasser de mauvaises pensées
- Vous dites qu'Athis se réveille, qu'il échappe à son conditionnement ?
- Assurément. Les mises à mort, déjà , m'ont alarmé. Vous aussi je suppose. Mais le plus inquiétant est qu'il commence à se souvenir. L'invasion de Stonecrest, les assauts de Clorel ont agi comme un traumatisme. Depuis, il semble s'être apaisé mais je serais vous...
- Ce n'est pas le cas, Serenice. Laissez-le agir Ă sa guise, il est trop tard maintenant pour qu'il puisse me compromettre.
- Vraiment ? En ce cas il vous importera peu de savoir que son père est introuvable depuis des semaines maintenant.
- Fizban, introuvable ?!
- Oui, Puissant. Votre jouet est désormais livré à lui-même, l'objet de sa colère ayant disparu.
L'homme est devenu pâle, et son visage semble s'être davantage creusé, émacié.
- Alors... Il me faut aviser et vous donner de nouvelles consignes, Serenice.
- Dites.
- Laissez tomber les sources pour l'instant. Retrouvez le fils Krynn, et ne le perdez pas de vue. Au moindre signe d'Ă©veil... Egorgez-le."
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Lantalir serre le poing, l'eau ruissellant entre ses doigts. Puis il applique le linge humide sur le front du vieux druide.
Depuis deux mois maintenant, il veille sur son vieil ami toujours inconscient. Patiemment il apaise ses délires, ayant épuisé toute sa science sans pouvoir soigner ses blessures.
Etranges blessures, réellement. Lorsque les druides ont porté le seyd Yorenn chez lui, ce dernier était couvert de brûlures, son corps marbré et boursouflé comme par un souffle puissant.
Mais ses vêtements... Lantalir ne peut résoudre ceci, ses vêtements étaient intacts !
Un cheval hennit au loin. Aubépine, certainement. Lantalir devient sourd peu à peu, et se distrait rapidement ces derniers temps.
Laissant Yorenn à son sommeil et abandonnant ses spéculations, il se lève, sort, se dirige vers le fenil. S'y saisissant d'un sac d'avoine il part vers les pâturages...
Un cri retentit dans la maison de Lantalir, déchirant.
"Maeyan !"
Nul n'est lĂ pour l'entendre...
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La glace fond lentement dans la main d'Athis, qui la contemple, patient.
Peu à peu le carcan gelé se desserre, libérant la créature emprisonnée. Dans la main ruisselante du séraphe reste une grenouille minuscule, inerte, aux couleurs vives.
Les heures passent, et Athis demeure immobile, cillant Ă peine. Le soleil est bas sur l'horizon maintenant. Puis, le miracle s'accomplit.
La bête alors inerte change lentement, imperceptiblement. Il la sent plus souple dans sa main, perçoit une pulsation, légère.
Puis la grenouille s'anime, quelques spasmes désordonnés tout d'abord, puis une respiration, vite cadencée et régulée.
Quelques mouvements réglés comme une chorégraphie, les pattes s'étendant puis se contractant. L'animal reprend le contrôle de son corps, puis sans autre forme de procès saute de la main d'Athis, replongeant dans la vie.
Athis regarde s'éloigner la créature ressuscitée. Envieux...
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Un catafalque de velours sombre en guise d'autel, le corps dérobé d'un enfant repose en un lieu tenu secret.
On dirait presque qu'il dort, ne fut-ce la pâleur de sa peau tranchant sur l'étoffe bleutée.
Une rose entre ses mains, refusant de se flétrir...
Par Shaena le 11/11/2002 Ă 15:16:26 (#2535191)
Frêre... Enfant des dragons... Que fais-tu? Tu avais peur... Tu as crié... Sache qu'à présent je peux t'écouter. Sache qu'à présent, j'ai la vision claire. Chacun essaye de se cacher derrière un miroir... Derrière un reflet...
Elle porte son regard sur les vagues qui, encore et encore, essaye d'atteindre un but qu'elles n'auront pas. La fine pluie s'arrête peu à peu, et la lumière au loin commence à naître, illuminant l'océan d'une couleur uniforme mais qui se déforme... De cette couleur... De ce que les autres ne peuvent pas comprendre. De cette vie par ce Chaos.
Une nouvelle vie...
Des vagues qui se déchaînent
Ne plus être attacher par des chaînes...
Et après frêre, tout sera fini...
Elle sourit comme un enfant pourrait le faire lorsqu'il découvre la magie des choses simples...
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