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Eithel ou la source [Nouvelle]
Par Louve le 3/11/2002 à 15:17:17 (#2469358)
Ses muscles tressautent nerveusement, ses yeux pourtant fermés papillonnent comme agressés par une lumière trop vive, et pourtant aucune lumière ne perce la nuit qui lenvahie.
Il est là, seul, dans les décombres de cette ville ravagée. Autour de lui, des cris de détresse, des hurlements de terreur lui arrachent le cur, les flammes infernales consument le reste des habitations, la fumée âpres lui emplie les poumons et lempêche de respirer. Eithel se retourne dun bond, il transpire et halète, cherchant son souffle. Ses longs cheveux châtains lui collent au visage, mais il ne fait pas un geste pour les rejeter en arrière comme à son habitude. Cette odeur qui lui assaille les narines est terrible, lodeur de la chair brûlée
.Son visage se crispe dhorreur.
Il se tourne et se retourne encore, partout la désolation, les corps noircis et figés, le ciel bas envahi par la fumée, la chaleur insupportable, les cendres
Une femme court serrant contre elle un enfant hurlant de terreur. Un petit garçon au regard gris, presque transparent, il doit avoir à peine 2 ans. Eithel frissonne, ce regard
.ces yeux
.
Il se lève et crie en direction de la femme. Aucun son ne sort de sa bouche, il porte les mains à sa gorge, rien ne vibre
La femme stop soudain sa course effrénée, comme si le crie qui navait pas existé lavait arrêté net. Elle sert si fort lenfant contre elle, quelle donne limpression de vouloir le fondre à nouveau en elle, que là, elle pourrait le protéger. Elle tourne le visage en tout sens, semble étonnée dans sa panique.
Eithel ne comprend pas, toujours debout à une centaine de mètres à peine, il agite les bras et tente davancer vers elle. Son pied droit bute contre un amas de pierres et de cendre, et il tombe la tête en avant sur un morceau de bois calciné. Le choc fait éclater la peau de son front et le sang se met à couler sur son nez et ses joues.
Tout se brouille un instant, il passe le revers de sa main sur son visage et redresse la tête à la recherche de la femme et de lenfant. Il secoue la tête violemment pour chasser ses cheveux collés par le sang.
Un hurlement strident déchire alors sa nuit suivi dun bruit ahurissant et dun nuage de poussière et de cendre.
Puis le silence, et des milliers de papillons noirs qui virevoltent, tout est noir
gris
.
Elle est là, allongée sur le côté, ses yeux encore ouverts de terreur contre le ciel, recouverte de ces cendres qui tombent encore comme si le ciel en deuil pleurait sa fin
les jambes ensevelies sous un amas de ce qui avait du être une maison
Les larmes coulent sur le visage de Eithel, mais il ne sent plus rien, il ne voit quelle. Il avance à quatre pattes, le souffle court, mais il ne progresse pas. Malgré les efforts quil fournit la distance entre la femme et lui ne diminue pas.
Il ne comprend pas ce qui se passe, il ne peut pas parler ni crier, il peut se mouvoir, mais il ne bouge pas, il ne peut rien faire, il na rien pu faire pour laider. Ses muscles se bandent de rage et sa bouche souvre sur un hurlement de colère inaudible.
Quelque chose a bougé, la colère retombe subitement ; cest le châle de la femme qui bouge imperceptiblement. Il attend, immobile, à genoux au milieu de ce champs de ruine, méconnaissable, tremblant, lesprit en fuite
Lincrédulité se peint sur son visage ; une main minuscule apparaît hors du châle et un gazouillis cristallin se fait entendre. Il est vivant, lenfant est vivant !
Il sextirpe tant bien que mal des bras figés de sa protectrice. Avec la maladresse des enfants de son age, il tombe lourdement assis sur les fesses, et son regard se pose sur cette femme à qui il doit la vie. Qui était-elle ? Sa mère, sa sur, sa nourrice ? Il penche la tête légèrement sur le côté et après un silence, le gazouillis reprend, mais le ton à changé
.Eithel entend presque lenfant questionner la femme, à ceci près quil ne parle pas
La petite main se pose sur le visage livide aux yeux ouverts et se retire instantanément.
Lenfant se tourne alors vers Eithel, et leurs regards sentrechoquent à nouveau.
Eithel tente de détacher son regard des yeux de lenfant et sapplique à lobserver : Ses cheveux clairs et bouclés sont parsemés de cendre, il ne parait pas blessé, si ce nest un peu de sang séché sur le front, mais Eithel doute que ce soit le sien.
Il passe machinalement la main sur son visage : de la cendre, de la sueur et du sang, il doit faire peur a voir pense-t-il pendant un instant. Puis il se met à rire, tout seul, à genoux au milieu de nulle part, non loin dun curieux enfant aux yeux transparents, se disant simplement quil ne fera peur a grand monde puisque il ny a plus personne de vivant ici
.Il rie, oui, mais toujours en silence et ce quil voit le stupéfait.
Lenfant sest mis à quatre pattes et tout en le fixant de son regard hypnotique, progresse doucement dans sa direction.
Il le regarde avancer lentement, et ne fait aucun geste pour le rejoindre, il a compris sans savoir vraiment ni comment, ni pourquoi, que lui ne pouvait rien faire, ni influer sur quoi que ce soit, que si il pouvait voir, ressentir et peut être même mourir, il ne pouvait en aucun cas agir
Lenfant malgré les difficultés rencontrées sur son chemin, continu à progresser vers lui ; Il ponctue son parcours de petits cris stridents quand ses genoux fragiles ou ses petites mains rencontrent des morceaux de matériaux divers, qui légratignent ou le blessent, mais il ne renonce pas, il sarrête quelques instants, regarde lobjet et porte de nouveau son regard sur lhomme à genoux. Eithel eut cette impression incroyable quil le fixait comme le but à atteindre.
Mais le but de quoi ? Et puis que fait-il là lui ? Comment est-il arrivé ici dabord ?
Son esprit commence de nouveau à fonctionner et ses idées à se remettre en place. Des tas de questions se bousculent dans sa tête à présent.
Tout cela nest pas logique
pourquoi ne peut-il pas parler ? Peut-être parce quil ne doit pas intervenir, peut-être parce quil nest pas supposé être là
.
Se torturant lesprit, il regarde toujours cet enfant qui nest plus quà quelques pas de lui maintenant. Sans en avoir vraiment conscience il tend ses mains vers lui et lui ouvre les bras.
Un sourire illumine alors le visage de lenfant, et dans un mouvement dune stabilité plus que chaotique, celui-ci se dresse sur ses jambes et accomplie le chemin qui les sépare encore debout avant de tomber en riant dans les bras de Eithel ébahie.
Ce rire est le dernier son quil entend et il voit ses bras se refermer sur le vide. Lenfant a disparu
Eithel reste ahuri
tout à disparu, les ruines, la fumée, les cendres et même la femme. Il croit devenir fou. Il respire doucement et entreprend de nouer ses cheveux avec un lacet en cuir afin de retrouver son calme et un semblant de visage humain. Mais ce faisant, il se rend compte que son visage, ses mains et ses cheveux sont aussi propres quils peuvent lêtre, pas de sang qui colle, ni de cendre, ni de blessure quelconque, rien
..il ne reste rien
..
Il effleure son front du bout des doigts, et si il ny a aucune trace de sang ou de douleur, il y a bien quelque chose
.ses doigts parcours la peau sentant son aspect lisse et différent au milieu du front. Une cicatrice ? Mais il na jamais eu de cicatrice au visage
.et tout à disparu, y compris la blessure quil sest fait en tombant, alors comment cette cicatrice qui semble avoir plusieurs années peut-elle être là ?
(A suivre....) :p
Par Koshi/Xantar Boulet le 3/11/2002 à 18:06:49 (#2470938)
C'et étrange a lire, plutot morbide, mais bon, si moi j'ia réussi a lire jusqu'au bout, c'est que c'est pas mal a lire *gros flemard*
La suite ! :lit:
Par Louve le 4/11/2002 à 10:50:27 (#2475612)
Il sarrête un instant, les rayons dun soleil de printemps réchauffent son visage, une brise légère lui apporte des odeurs de mousse et de lichens. Il se détend un peu et ne sachant ou aller, il se met à marcher lentement vers lendroit doù semblaient provenir les voix quil avait entendues. Il a perdu toute notion de temps, quand à lespace
..il est bien incapable de dire ou il se trouve.
Arrivé à la lisière de la forêt, il se retrouve sur une colline surplombant une petite ville. Peut être pas une ville dailleurs, un village serait plus approprié. Une dizaine de petite maison aux murs blancs et aux toits de chaume sont regroupées autour dune place, avec une fontaine en son centre. A lentrée du village, il discerne deux jeunes gens en train de chahuter en riant. Une fille et un garçon mais il est trop loin pour en voir plus. Ce doit être eux quil a entendu rire tout à lheure.
Il descend la colline et foule avec plaisir lherbe verte et grasse dont il cueille un brin quil se glisse au coin des lèvres.
Il traverse le village sans que personne ne semble remarquer sa présence, comme si il nexistait pas. Arrivé à la fontaine, il se passe un peu deau sur le visage et reste un moment stupéfait à la vue de son reflet dans leau. Il a bien une cicatrice au milieu du front, mais elle ne date pas dhier, cest certain. Et cette forme
.une sorte de triangle renversé avec une petite ligne horizontale
.
Il est coupé dans sa découverte par la voix dune jeune fille qui sest mise à chanter. Il lève les yeux, elle est en face de lui de lautre côté de la fontaine, un panier remplie de linge posé sur le bord elle fredonne un air entraînant pour se donner du cur à louvrage. Il reste figé un instant, ce visage il le connaît, il la déjà vu. La tête lui tourne
.ce nest quune enfant, elle ne doit pas avoir plus de 14 ans, mais cest bien elle
.
Il sagrippe au bord de la fontaine pour ne pas tomber. Ses cheveux châtains tombent en torsades, jusqu'à sa taille et le soleil les fait chatoyer de reflets mordorés. Dun mouvement nonchalant, elle retire de devant ses yeux une mèche rebelle et la glisse derrière loreille. Il narrive pas à définir exactement la couleur de ses yeux tant les rayons du soleil la modifie selon langle : bleus
..gris
.
Il lance des regards désespérés autour de lui, il détail les maisons afin de calmer son trouble et de retrouver son calme. Les toits de chaumes recouverts de mousses
.les structures de bois, la paille et la boue
.Une idée quil se refuse à admettre le traverse
.je suis au même endroit
..le même village
.mais
comment cela est-il possible ?
De nouveau son regard se pose sur la jeune fille, sa voix est magnifique et le son de la ballade quelle fredonne à présent lapaise un peu.
Un jeune homme silencieux comme un chat et un sourire espiègle aux lèvres arrive doucement derrière elle. Ses cheveux bruns et courts sont en bataille, il est grand et la dépasse dune tête. Ses yeux noirs pétillent de malices. Il passe dun coup ses bras autour de sa taille et la soulève la faisant tourner dans les airs. Elle pousse un petit cri de surprise et se met à rire rejetant la tête en arrière et découvrant sa gorge blanche au soleil. Il est torse nu, ne portant quun pantalon de toile. Elle pose ses mains mouillées sur ses épaules et ses muscles tressaillent sous la fraîcheur de ses doigts. Il lappelle Glinisil
.Le nom résonne dans lesprit de Eithel.
Il la regarde comme un fantôme surgie dun passée
.mais de quel passé
..dil y a un quart dheure, quelques jours
des années peut être
Mais ce nest pas elle le fantôme, elle est là
.et limage lui revient : le visage de cette femme, non pas cette femme ! Glinisil, parce que cétait-elle, il en est certain maintenant. Il la revoit couverte de cendre
. les yeux ouverts à jamais
.
Son esprit sembrouille, il na plus de repère temporels. Mais ou suis-je donc ! Quel est le but de tout ça !
Il se laisse glisser le long de la fontaine et la fraîcheur de la pierre lui fait du bien. Je suis dans la passé dune morte, je connais son futur, mais je suis incapable de le positionner dans le temps
.je ne peux pas lui parler ou la prévenir
.et lenfant
qui est-il ? Est-il encore vivant lui ? Il nexiste pas encore ici
.Il hurle de rage et de désespoir sachant que personne ne lentendra
.Le passé, le présent, le futur !!!!!!!! Ça ne veut rien dire !!!!
Le rire sest arrêté, comme la femme sétait arrêtée quand il avait voulu laider de son cri inaudible
Il se tourne et regarde le jeune couple. La surprise et linquiétude se lisent dans leurs yeux. Glinisil frissonne et le garçon la sert contre lui jetant des regards inquiets aux alentours. Ita, jai peur
.
Eithel sent une grande lassitude lenvahir. Toutes ses questions sans réponses
.et la principale qui nest pas ou suis-je, parce que à priori lendroit reste identique, même si il ne sait pas ou il se trouve
..Mais QUAND suis-je ?!!
Le temps, rien nest plus important que le temps
Les dates, les années, les jours, les heures, dépourvue de cela lhomme est incapable de mettre de lordre dans son histoire, alors dans celle des autres
. Il peut la vivre, mais sans pouvoir la raconter, puisque hier, aujourdhui ou demain nexistent plus
.Spectateur dun monde ou le temps nexiste pas, voilà ce quil est
..
(A suivre....)
Par Chrystal Ehven le 4/11/2002 à 10:58:31 (#2475656)
Alors si tu pouvais juste aéré un petit peu, ca serais un tout petit peu plus facile à lire, merchi ;)
*baisse la tete* Me frappe pas...
*la poutoute tendrement*
Par Louve le 10/11/2002 à 19:47:18 (#2527208)
La fontaine est ornée de guirlandes de fleurs blanches et odorantes. Des bougies sont disposées sur le rebord et tout le village semble rassemblé sur la place. Eithel se frotte un peu les yeux pour accommoder, il fait nuit à présent. Les villageois se pressent autour de quelquun ou de quelque chose et il ne parvient pas à discerner tout de suite de quoi il sagit.
Les bougies, les fleurs, le fait que tous soient propres comme un sou neuf et la grande table dressée croulant sous les victuailles, lui fait dire quil sagit sans doute dun mariage. Et puis il les voit enfin, et son visage blêmis
.Il est encore
..Il ne sait même plus comment penser ça
.Il a encore fait un bond
.dans le temps.
Cest le mariage de Glinisil et de Ita. Elle est radieuse et apparemment, il y a plusieurs raisons à cela, dont la plus flagrante à ses yeux est
..quelle est enceinte.
Son esprit fonctionne à toute vitesse : en admettant que Glinisil soit enceinte de lenfant quil à vu hier
.enfin avant, et en prenant en considération le fait quil lui avait donné à peu près 2 ans à ce moment là, elle allait mourir dans un peu moins de 3 ans
.Ce qui ne voulait rien dire en soit puisque aucune échelle de valeurs navait cours « ici ».
Il a du faire un bond de 5 ou 6 ans, Ita sest étoffé et sa carrure est devenue impressionnante. Quand à Glinisil, que dire
..elle a coupé ses cheveux et ses yeux sont toujours aussi magnifiques ; et limage revient, si proche et si lointaine.
Ita pose sa main sur son ventre arrondit et lembrasse avec une infinie tendresse. Les hommes rient, lui tapant amicalement dans le dos et les femmes attendries pleurent de leur bonheur.
Un homme qui semble être le chef sapproche du couple. Il dit que cet enfant sera source de bonheur parce quil est le fruit dune alliance. Que sa naissance sera laccomplissement de la réunification de deux entités qui nauraient jamais du être séparées. Quil sera le premier, le Rassembleur
.
Eithel nécoute plus. Il sera sans doute le premier, mais il sera surtout le seul survivant
.en admettant une seconde quil ait survécu bien sur, parce que ça je nen sais rien. Et quelles entités ?
Une alliance
Glinisil et Ita ferait donc partis dun peuple, dune tribut, dune race ou que sais-je ! Enfin, ils ne seraient pas
..Eithel sénerve un instant. Bref ! ils sont différents lun de lautre !
Il se surprend à faire les cent pas sur la place dun village il ne sait ou, il ne sait quand et ou personne na conscience de sa présence sauf parfois quand il pousse un hurlement, et encore
Je suis bien là pour une raison bon sang ! Spectateur, observateur, témoin, mais pour qui ? pour quoi ? Il connaît presque les règles à présent, mais le but de tout ça ! Ou est la finalité et pourquoi lui ? Les informations quil a recueillies jusquici sont encore bien maigres pour pouvoir espérer trouver une raison à « ça »
Et soudain il a une idée. Il séloigne un peu du bruit et de la foule, pas parce quil a peur quon le voit, mais parce quil a besoin de calme pour lexpérience quil veut tenter.
Il sort en courant du village et grimpe la colline pour retourner à lendroit où il est « arrivé » ici. Il pénètre à nouveau dans la forêt et après quelques détours hasardeux, retrouve lendroit ou il sassoie essoufflé.
Bon, jusquà présent « on » ma trimballé dune époque à lautre comme un pantin pour me faire comprendre quelque chose. Enfin jimagine que tout ceci nest pas innocent
que quelque part ces gens ont une importance
Il réfléchit une minute : ils nont pas tous la même dailleurs.
Première époque la mort de Glinisil, et la survie de lenfant, du Rassembleur semble-t-il.
Deuxième époque Glinisil et Ita, lintérêt nest pas flagrant si ce nest peut-être la découverte du futur père du bébé, mais celui-ci est absent à la première époque.
Troisième époque, le mariage, le bébé et les paroles de lhomme que je narrive pas à rattacher à grand-chose
Il faut que je trouve le seul élément dont je ne sois pas certain de la disparition définitive, il faut que je retrouve la source
.Il faut que je retrouve lenfant.
Il se déplace un peu de façon à trouver une position confortable. Assis en tailleur, le dos contre le tronc dun chêne, il se détend en respirant calmement, son menton vient reposer doucement sur sa poitrine. Le rythme de son cur diminue jusqu'à trouver létat de conscience minimum, seul son esprit est en parfait éveil.
Les images se mettent à défiler, il cherche le choc, il cherche le regard gris, le regard transparent. Un souvenir auquel saccrocher, un souvenir pour le retrouver, pour trouver la source.
Il tremble de tout ses membres, ses yeux roulent en tout sens sous ses paupières closent. Il cherche une image et cest un son quil entend. Il pleure !
Il ouvre la bouche et hurle « Ou es tu ?!! »
Un frisson le parcours, il sest entendu hurler, il a senti le son jaillir de sa gorge.
Et puis il est là. Les pleurs se sont tus. Assis sur un tapis de mousse, ses bras entourant ses genoux relevés sous son menton, le transperçant de son regard indéfinissable. Ses cheveux sont un peu plus foncés à présent et lui tombent aux épaules. Il sourit comme si il voyait Eithel, comme si il lattendait. Aucun des deux ne bouge pendant un moment, Eithel parce quil est persuadé que ça ne servira a rien, quant à lenfant il à lair dattendre quelque chose.
Il a tellement changé, il na plus rien de lenfant qui était venu se jeter dans ses bras, et les pleurs quil a entendu et qui lont mené à lui ne peuvent être les siens. Les pleurs étaient ceux de lenfant, mais il a devant lui un petit garçon. Eithel le regarde et quelque chose se déclenche dans sa tête, quelque chose dévident quil devrait voir, mais quoi donc ? Impossible de savoir quoi.
Le petit garçon secoue la tête pour chasser une mèche et sous leffet de surprise Eithel porte la main à son front. La même cicatrice, la même marque orne son front. Il sourit à Eithel.
- « Commences-tu à comprendre maintenant ? »
Eithel sursaute. Il lui parle, donc il le voit, peut être que lui aussi alors
.il avale sa salive, ouvre la bouche et sapproche de quelques pas. Il saccroupie près du garçon et lève doucement la main pour toucher son front, ses cheveux, son visage, comme pour sassurer quil est bien là.
Par Maxx le 11/11/2002 à 12:03:32 (#2533207)
Par Louve le 18/1/2003 à 13:32:22 (#3048012)
- Mais qui es tu donc ?
- Je suis Hiniisil, lenfant de la Lune et Eithel est la source
Eithel le fixe, le regard rempli dincompréhension. * Eithel est la source
, Hiniisil enfant de la Lune
.et cette marque que nous portons tout deux
.*
Eithel ne comprend toujours pas, la réponse est devant lui, la réponse le regarde en souriant à présent.
- Tu ne comprends donc pas que tu es la source, que tu es venu à la recherche de ton passé pour dénouer le futur, ton futur. Je suis le passé dont tu nas plus le souvenir, je suis ton enfance, celle que tu as oublié, celle dont un enfant ne veut pas se souvenir.
Hiniisil lobserve :
- Nous nous sommes rencontrés parce que tout ce que tu as pu voir ou ressentir jusquici nest quillusion Eithel. Nous ne nous verrons plus jamais, cette « rencontre » sera la seule et lunique, parce quon ne se rencontre quune fois dans une vie
Tout ce que tu as cru voir ou sentir à existé dans un autre lieu, un autre temps, une autre vie en fait, mais ces morceaux de vie sont pour toi des réponses aux questions que tu te poses depuis toujours, sauf peut être pour cette marque nest ce pas ? La marque de ta famille, celle que maman cachait sous ses magnifiques cheveux roux.
Eithel fixe lenfant devant lui, comprenant à présent qui il est, quils ne forment quun, quune seule et même personne, quil court après lui dans un rêve, que dans les rêves le temps nexiste pas, le passé, le présent et le futur non plus, dans les rêves il ny a que des images, indémodables, des images sans age, sans temps, des images qui font battre le cur, transpirer, souffrir le martyr et même hurler dans la nuit, des images qui prennent aux tripes parce que les rêves ne mentent pas, ils donnent une vision symbolique de la réalité mais ils lexpliquent. Encore faut-il savoir voir, et Eithel ne savait pas à ce moment là. Il ne voyait rien, il ne comprenait pas. Lenfant est donc resté pour laider à comprendre qui il était, pourquoi il était là, et après quelles réponses il courait sans le savoir.
- Je
.je suis le fils de Glinisil et Ita
.
Hiniisil lui sourit doucement et son image commença à seffacer doucement, un murmure flotta dans lair un instant :
- Tu as ta réponse maintenant, tu es Hiniisil Eithel lEnfant de la Lune et la Source, rejoins ton monde à présent que tu sais qui tu es et qui sont tes parents. Ta course est finie et tu vas pouvoir enfin exister.
Le visage du garçon sassombrie en voyant limage de lenfant se fondre.
- Ne pars pas
je sais encore trop peu de chose, jai trouvé mon nom et mes parents, je me suis trouvé aussi bien sur
.Mais jen sais si peu sur ma famille, sur les raisons de leur disparition, pourquoi ais-je survécu, pourquoi moi ?
Lenfant avait maintenant totalement disparu, il était seul dans ce décor, il était seul dans son rêve à présent.
Il se leva et embrassa le paysage du regard. Etrangement il sentait la chaleur des rayons du soleil sur son visage, les odeurs de forêt, de mousses et de lichens.
La question qui le préoccupait à présent était de savoir comment il allait faire pour rentrer, enfin pour se réveiller en fait. A priori, il navait plus rien à faire ici donc il aurait du « repartir » depuis un moment déjà.
Il marchait sans but profitant du soleil, souriant, attendant peut être que quelque chose se passe.
Et le décor se mit à changer, comme si les formes se désintégraient sous ses yeux, comme si les couleurs se délavaient.
Il regarda autour de lui, il était revenu ! Il était chez lui et les gens quil connaissait bien lentouraient, mais quelque chose le choqua :
Ses amis lentouraient bien, mais ils entouraient surtout un corps déposé sur un lit. Il se voyait allongé sur le lit avec tout ces gens autour, mais si il se voyait, si il voyait son corps inerte ou était-il donc ?
Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sorti, comme au début de son rêve. Il pouvait voir, entendre
il ne comprenait pas ce qui se passait, nétait-il pas sensé être de retour chez lui, à son époque ? Etait-il toujours en plein rêve ?
Les gens sagitaient autour du corps immobile, Eithel les écoutait parler. Ils disaient quil était dans le coma, ils ne savaient pas comment, ce quils savaient cest que son esprit avait déserté son corps, et quil ne restait ici quune coquille vide, quun corps sans vie. Selon eux cela faisait 10 jours quil était dans cet état et il allait falloir prendre une décision, bientôt
Eithel sursauta. Une décision de quoi, qui concerne quoi ?
- Ces fous nauraient pas lintention de laisser mourir mon corps quand même ?!
La panique sempara de lui.
- Comment je vais faire pour rentrer si mon corps disparaît ? A quoi aura servi tout cela ?
Il commençait à se rappeler à présent. Les plantes, les comprimés quil avait méticuleusement dérobées petit à petit dans le laboratoire de luniversité. La mixture âcre et amère quil avait bu avant de sombrer dans un noir total, et puis plus rien
.
Ils avaient du le trouver chez lui, sinquiéter de son absence à ses cours. Il était élève enseignant à luniversité en histoire des civilisations et son parcours était irréprochable. Son absence avait du surprendre, ils avaient du sinquiéter et maintenant, maintenant quil avait trouvé ce quil cherchait enfin ! Maintenant il voulait le tuer et lempêcher de rentrer et de dire ce quil avait trouvé.
Il hurla de rage et son cri traversa la pièce et ricocha sur les murs.
Les visages se figèrent de stupéfaction et de terreur.
Tous les visages se tournèrent vers le corps sans vie sur le lit, mais il navait pas bougé. Pourtant tous avaient reconnu sa voix, la voix de Eithel avait fusée dans la salle comme un coups de tonnerre cinglant. Seules la colère et la rage donnaient assez de puissance à son esprit pour lui permettre de se faire entendre.
Mais avaient-ils compris quil était là, quil nattendait que de trouver le moyen de réintégrer son corps, quil fallait quils ne touchent a rien, mais juste quils maintiennent en vie son enveloppe charnelle sinon son voyage naura servie a rien.
Puis les pensées commencèrent à se bousculer dans sa tête. Ils vont me demander des comptes, pourquoi jai fait cela et comment jai pu être irresponsable à ce point. Il sentait son esprit devenir confus, embrouillé.
Il vont me juger, mais quais-je fait de si mal de vouloir savoir ce que tout le monde à toujours tenté de me cacher. Et pourquoi dailleurs ça je ne le sais toujours pas ?
Il regarda encore une fois le corps allongé immobile sur le lit : le visage pâle et harmonieux , les cheveux longs et soyeux, une beauté androgyne donc certains cétaient bien moqués dailleurs
Mais maintenant il savait qui il était et ce quil pouvait revendiquer, même si bien sur il navait pas de preuve, pas encore, mais il avait des noms à présent, il pourrait sans doute retrouver des traces de ses parents et prouver sa descendance. Il faudra que jaille vérifier les registres de lEtat Civil et que je fasse le rat de bibliothèque. Il doit bien y avoir des informations quelque part.
Il flottait toujours invisible au dessus des médecins et des amis qui sinterrogeaient sur la suite à donner à cette histoire où ils ne comprenaient pas lorigine et pourquoi Eithel avait essayé de se suicider. Car pour eux cest de cela quil sagissait, une tentative de suicide.
Eithel se frappa le front de la main, lair abattu.
- Mais pauvres fous !!! Pourquoi donc aurais-je tenté de mettre fin à mes jours ?!! Je ne cherche que des réponses et la mort napporte jamais de réponse !!
Re: Eithel ou la source [Nouvelle]
Par Dôve° le 18/1/2003 à 18:04:51 (#3049538)
Provient du message de Louve
(Je reclame toute votre indulgence, je m'essaye a un nouveau genre....) :rolleyes:
C'était plutôt nébuleux mh.. J'aimais bien !
Maintenant que ça prend plus forme, et bien j'aime toujours..!
Et rougies pas Louve :rolleyes:
Dôve° ljd Abédé
Par Kirshtan le 18/1/2003 à 18:38:45 (#3049737)
Bon travail Louve :merci:
JOL Archives 1.0.1
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