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Les trois Soeurs...

Par Khyok le 1/11/2002 à 5:44:28 (#2454026)

Chapitre I : L'enfant.

Il y a maintes années, un temps pas si lointain, pour un homme, les Guerres Angélusiennes avaient tout dévasté, maison, villes, champs et campagnes... Rien, rien de plus que des cendres, des orphelins et des ruines à certains endroits...

La Guerre avait été pénible et gagné sans que nul n'y ait jamais cru, Goldmoon en paix comptait ses morts, reconstruisait. D'autres, avaient tout perdu, famille, foyer, parents...
Un enfant, assis contre un pommier sans fleur, les yeux mis-clos, rougis par les larmes. Ses vêtements, bien que de bonnes factures, semblent usés...

- Maman, Papa... pourquoi m'avez vous laissé...

L'enfant réprima un sanglot, se frotte les yeux, puis se leva. Il marcha jusqu'à la fontaine proche et y trempa ses mains, pour les laver du sang parental qui les souillait...

- Pourquoi m'avez vous laissé ?! Et à une voix dans sa tête de lui murmurer : Parce qu'ils sont morts. Leur sang s'écoule encore dans la rivière, face contre terre. L'un a la tête tranchée, il s'est défendu. Elle, a la poitrine transpercée d'une volée de flèches, elle a voulu se sauver... Et toi ? Et toi tu es sauf... Sauf et seul.

D'un geste rageur, il frappa la surface de l'eau et clopina jusqu'au banc le plus proche pour s'y allonger, las, las de tout, las de vivre. La pierre blanche se noircit sous ses larmes, le pauvre hère dans sa solitude recroquevillé ferma les yeux...



Chapitre II : La première Soeur.

Et à l'astre nocturne de poindre et d'entamer son envolée dans le ciel encore teintée de l'ocre couchant. Et à l'enfant se sursauter, dans son sommeil agité, de se réveiller, retourner à ce cauchemard au milieu des cauchemards.
Il se frotta machinalement les yeux puis se releva, douloureusement. Il resta prostré là, les yeux vaguements dirigés vers les astres flottants, une sorte de rêve éveillé, l'esprit, ni libre ni occupé, simplement vide de toute noire pensée.

Une main se posa sur la sienne, l'étoffe légère de soie blanche qui lui caressait le bras au gré du vent serait presque tentée de le faire sourire...
Quand était elle arrivée ? Pourquoi s'asseoir à ses côtés ? En était qu'une femme, sans âge ni particularité, se tenait à ses côtés, le visage vaguement illuminé d'un sourire mi-figue mi-raisin.

- Et bien alors, jeune enfant, que fais tu ici, seul et désemparé ? Lui sussura-t-elle d'une voix à peine audible et cristalline.
- Laissez moi. Retorqua-t-il abruptement. Puis plus calmement, plus doucement : S'il vous plait, laissez moi...

La jeune femme crispa sa main sur la sienne.

-Suis moi, je vais te ramener chez toi... tes parents doivent être inquiets.
- Je n'ai plus de chez moi, je n'ai plus de parents...
Lacha-t-il dans un demi-sanglot. Ils sont morts de la main des Angélusiens, puissent-ils crever... Maintenant laissez moi.
- Que voici de bien vilains paroles dans la bouche d'un enfant. Tes parents sont morts mais les soldats que les ont tué avaient bien des raisons. Des raisons que la Paix ignore et que la guerre excuse.
Qui est le plus blamable, mon enfant : Celui qui déclencha cette guerre, ou celui qui en fut le jouet ? Ne devrais tu pas maudire la Guerre et l'assoiffé de pouvoir qui ont engendré cette ignominie, ou ceux qui n'ont, après tout, fait que se plier aux pires bassesses contenues en chacun de nous... là...


D'un geste lent elle posa sa main sur le coeur de l'enfant qui se mit à battre la chamade... Et à demi-mots il souffla :

- C'est les hommes, tous, qu'il faut blâmer... Puisque ce sont eux qui ont fait les guerre, qui s'entredéchirent volontairement... Tous...

Elle esquissa un sourire empli de tristesse et de compassion puis se leva. L'enfant voulut la suivre, mais il ne put, retenu par le désarroi ou l'admiration, contraint à rester là...

- Merci jeune enfant, merci de ne pas te complaire dans la haine...



Chapitre III : La seconde Soeur.

Drôle d'apparition se dit-il... Troublante, aussi. Il baissa les yeux sur ses chaussures, il ne voulait, il ne pouvait plus pleurer... Il ferme les yeux et baissa la tête pour contenir à nouveau ses larmes. Il serra les poings, tentant de se retenir.

- Hé là mon petit, que fais tu donc à t'appitoyer sur ton sort ! Relève dont la tête ! Et vois ! Vois ton monde tourner, vois les gens arpenter le chemin du renouveau !

Celui-ci s'exécuta, plus par orgueil que par conviction. Releva la tête, déglutit pour se donner de la contenance et plissa son habit de coton.

- Vous me pardonnerez, mais je ne vois que destruction pour le moment...

Puis il leva les yeux sur elle... Il ouvrit grand les yeux, elle lui ressemblait tant... et d'un autre côté, ce sourire confiant, cette joie qui émanait d'elle.. Non, point la même.
Elle s'assit lentement à ses côtés, lui souriant toujours avec autant de franchise.

- Et que diraient tes parents s'ils te voyaient...?
- Ils diraient que je n'ai plus rien.
- Ah ? Et ne t'ont ils pas aider à créer ? A te créer ? A t'aider et à participer à faire ce monde que tu désirais ?
- Si, mais ils sont morts...
- Chaque être humain est voué à prendre un jour son envol, à toi d'honorer ceux qui t'ont aider, et même si l'envol est un peu abrupt.. a toi de sourire et de décider de poursuivre cette "oeuvre". Pour eux, pour toi. Pour que tu fasses ce que tes parents voulaient que tu fasses : marquer ce monde de ta pierre, aussi petite soit-elle.


Il hocha la tête, et sourit presque. "Pour eux, pour moi..." Murmura-t-il.

- Tu te dois de ne pas cesser de croire en toi et en ce que tout un chacun t'a légué. De croire en ce que tu fais, et de croire que tu peux apporter le bien aux autres. C'est triste, blessant et désespérant de voir ses parents mourir... Mais ce serait pire encore de mourir à ton tour, ils ne toléreraient pas cela.
Si tu te lance à corps perdu sur cette voie, alors des jours meilleurs arriveront, sûrement, oui...


Elle se releva et si dirigea, sans se retourner, vers d'autres cieux, le laissant là, tiraillé entre le désespoir et l'espoir. Entre la facilité et un long chemin de croix...



Chapitre IV : La troisième Soeur.

Il passa la main dans ses cheveux, son jeune visage était entaché de cernes creusés par les sanglots et le manque de sommeil. Il ferma les yeux se laissa tomber sur le côté, se résignant à prendre du sommeil.
Dodelinant de la tête, il s'apprêtait à rencontrer le contact froid et dur de la pierre... il se trouva sur des genoux, recouverts de la même robe de soie blanche...

La jeune femme passa une main sur sa joue, il n'avait pas peur, bien qu'il ne put la voir. Elle dégageait une sorte de plénitude douce, et sa voix, suave et tendre, le berçait...

-N'aies crainte mon enfant, l'Humanité veille sur toi, comme chacun veille sur le bonheur des autres... Dors, que la nuit t'apporte le réconfort et la paix, que tes larmes se sèchent.
Tous
- il vit sa main faire un geste ample - ici sont unis d'un lien rare, tous, connus ou inconnus, se sentent proches des autres. Ils se sentent Homme faisant partie d'un tout : l'Humanité. Ils ne se savent pas seul, et savent que tous les comprennent, ou du moins en partie. Ils savent qu'ils ont là leurs égaux, et qu'ils se doivent de le respecter et de les aimer...

Le son mourut presque dans sa gorge, et l'enfant ferma les yeux, l'esprit en paix, le sourire aux lèvres...

Toi aussi tu es lié à eux, d'une certaine manière, toi aussi, tu es l'un de ceux qui forment ce tout...



Chapitre V : Les trois Soeurs.

Le soleil pointait à l'horizon et sa douce chaleur le vit se réveiller, doucement, lentement... il s'étira, soupira et ouvrit les yeux. Sa tête ne reposait plus que sur une robe blanche, avait il rêvé...

Il admira une dernière fois la Lune mourrante, et crut y revoir les silhouettes des trois soeurs.

L'une s'appelait Paix, la seconde, Espoir , la troisième, Amour.

Leur mère se nommait Rédemption.

Par Shayna le 1/11/2002 à 6:19:03 (#2454074)

Ton verbe est sublime.. merci de nous en faire profiter.. chapeau bien bas.. :merci:

Par Erya le 1/11/2002 à 9:29:14 (#2454265)

:lit:

Par Ystrahl le 1/11/2002 à 9:37:19 (#2454290)

:lit:

Par Satch / Doriane le 1/11/2002 à 10:52:54 (#2454553)

:lit:

Par Kavadias Drake le 1/11/2002 à 11:31:47 (#2454721)

:lit:

Par Irkh le 1/11/2002 à 11:35:01 (#2454735)

:lit:
Khyok t'es moins bete que t'en a l'air! Ok je sors... Tres joli texte

Par Squallou le 1/11/2002 à 11:48:41 (#2454810)

:lit:


Que dire... sinon que je suis impressioné. J'ai rarement vu quelque-chose de si bien écrit. Et une facilité à transmettre des émotions...

Par Elmar le 1/11/2002 à 12:07:26 (#2454921)

:lit:

Par Sofitia. le 1/11/2002 à 12:33:54 (#2455082)

:lit:

Par Camelias le 1/11/2002 à 12:52:37 (#2455191)

:lit:
Magnifique

Par Océane le 1/11/2002 à 19:52:25 (#2457754)

:lit: aussi.

Par Thanatos Nyx GDP le 1/11/2002 à 19:58:23 (#2457788)

:lit:

Par Talisman Wytt le 1/11/2002 à 19:59:51 (#2457796)

J'aime pas faire comme les autres, jamais vu un truc aussi pourri remarque venant de toi Khyok ça m'étonne pas.



Dois je préciser que je suis serieux la?:doute:

Par Nolwena le 2/11/2002 à 14:10:19 (#2461885)

Et leur père, Utopie :)
J'aime bien...

Par Tann Skaya le 2/11/2002 à 14:14:55 (#2461924)

Talis, tu casses mon truc là !

Met un smiley bidon pour montrer qu'il a lu

:baille:


PS : Je plaisante, c'est très bien Kyky :)

Par Ayame le 3/11/2002 à 9:28:11 (#2467236)

Comme toujour n'am... :)

Par Espoir Elros le 3/11/2002 à 14:07:55 (#2468814)

:lit:

Par Isengard Drake le 3/11/2002 à 14:53:53 (#2469158)

:lit: :)

Par xerxces/jason dess le 3/11/2002 à 15:21:06 (#2469402)

:lit:

Par Kosnov De Narisa le 3/11/2002 à 20:30:00 (#2472231)

:lit:

Par Libra le 5/11/2002 à 14:03:51 (#2485806)

*parcourt le récit avec émotions*

Par Muabdib Serra le 5/11/2002 à 14:17:30 (#2485918)

:) :lit:

Avais raté ca merci Libra

Superbe Khyok (tu vois je ne te hais point :p )

Par Amélie le 5/11/2002 à 15:05:27 (#2486311)

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