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Intermède : Evénement Impromptu.

Par Yolinne Ninette MIP le 30/10/2002 à 2:49:39 (#2437352)

Elle boîtait encore. Depuis sa lutte sans relâche contre l'homme qui avait enlevé Alanis, sa cheville la faisait encore souffrir du violent coup de pied qu'elle avait reçu. Elle s'était appuyée sur le bras de Mortifer qui la menait en sa demeure, et se déplaçait avec peine, sans vouloir vraiment le montrer. La douleur était occultée toutefois par sa détermination. Il y avait beaucoup de choses à faire, et ce petit interlude où elle avait prit la fuite devant les miliciens grâce à Faruùn n'était qu'un maigre échantillon de ce qui pourrait lui arriver. Qu'importe, c'était une mission de Foi, rien ne pourrait s'interposer. Ils arrivèrent ainsi à une bâtisse aux murs décharnés. Ils passèrent le pas de la porte, et au travers de la pénombre, la sélénite aperçut l'état de la pièce où ils s'engageaient. Tout transpirait la désolation et l'insalubrité, l'albinos s'en excusa, mais elle lui répondit d'un sourire ; Personne ne songerait à la trouver ici, en ce refuge précaire. L'endroit prêtait parfaitement à ce qu'elle voulait construire, un huis clos appréciable propice à ses expériences. Elle s'installa avec ce qu'elle put, tandis que Mortifer était sorti de nouveau pour quérir ce dont elle avait besoin. Après un bref soupir, elle prit une grande inspiration, et, déplaçant quelques meubles de bois rance et vieilli, elle déballa ses instruments avec minutie. Les fioles, tubes et éprouvettes s'entassèrent, tandis qu'elle élaborait les jonctions des ramifications de son installation de verrerie complexe. Son oeuvre terminée, elle sortit une débandade d'éléments alchimiques, couplés d'autres ingrédients divers et fit ronronner l'âtre éteint depuis, elle le pensait, des lustres. Elle frotta ses mains et se mit au travail, nulle pensée ne venant contrarier sa concentration.

Peu de temps après, la porte grinça de nouveau. Yolinne releva les yeux et accueillit le néphilim d'un sourire ; Celà faisait un moment déjà qu'elle oeuvrait à la seule lueur du feu qui bruissait à ses côtés, une multitude de récipients aux nombreux contenus, quelques fumeroles virevoltant avec paresse dans la pièce. Puis, alors qu'elle versait l'un de ses composants dans un liquide douteux sous l'oeil attentif de l'albinos, une fumée âcre et épaisse se dégagea de son éprouvette. Chassant l'air vicié de fumée et de vapeur des mains, elle ne put s'empêcher de rire en s'étouffant à moitié. L'homme avait quant à lui ouvert avec fracas l'un des volets vermoulus de la demeure afin de dissiper les effluves asphyxiantes qui régnaient à présent aux trois quarts de la salle délabrée. S'accordant une pause, elle lui proposa un thé et se tint à ses côtés afin de le déguster. Ils se mirent à parler de choses en somme futiles, elle riant parfois aux éclats, détendue et jouasse, lui tantôt s'efforçant de l'accompagner ou souriant même de lui-même maladroitement. Elle le regarda plus attentivement ; Elle l'avait toujours vu comme un homme assez ténébreux, enrobé de mystères, chose tout de même peu commune qu'être atteint d'albinisme. Certes il pouvait paraître froid et distant aux premiers abords, surtout tel qu'elle l'avait connu, alors qu'il était dans un état où il raclamait le sang et la mort. Mais elle le trouvait étrange sans en avoir peur.

Etait-ce l'atmosphère qui régnait dans la pièce ? Etait ce un mot à part qui s'était infiltré insidieusement dans leur conversation ? Ou était-ce encore un des effets de cette vapeur qui avait envahi un peu plus tôt l'air respirable ? Toujours est-il qu'au beau milieu d'une conversation où ils s'entretenaient avec légéreté et amusement, le temps s'arrêta une fraction de secondes. Un bref éclat de temps, une étincelle temporelle, un battement de cil indistinct lorsque ses lèvres reçurent un baiser fugitif du néhpilim. Elle ouvrit grand les yeux, la surprise la statufiant, restant bête et incapable de réagir. Tout celà était si inattendu qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Le regardant avec étonnement, elle surprit l'embarras et la surprise sur les traits de son hôte également. Puis, alors qu'elle le reghardait toujours avec cette lueur d'incompréhension, il s'empara de sa main et des mots élogieux sortirent de sa bouche. Désemparée, la sélénite ne sut que répondre. Il lui promettait d'ôter ce mystère l'environnant, de ne plus avoir quoique ce soit à lui cacher, qu'il l'avait souvent vu au travers des yeux de ses suivants, qu'il voulait tout savoir d'elle, et bien d'autres mots encore qu'elle ne put assimiler tant elle était prise au dépourvu. Pour elle, tout celà était décidément incroyable, elle le connaissait à peine et ne savait donc quoi lui répondre, elle se sentait perdue. Il relâcha sa main lentement, et du revers percuta violemment un miroir à ses côtés, le pulvérisant en une multitude d'éclats de verre sur le sol, puis se leva et sorti en murmurant des mots qu'elle ne put entendre. Elle resta là, seule, encore sous le choc de ce qui venait de se passer...

Par Yolinne Ninette MIP le 30/10/2002 à 4:04:27 (#2437431)

Un léger souffle chaud vint planer sur son visage endormi. Elle s'était assoupie, harassée de fatigue sur son plan de travail. Un fourmillement de fioles jonchait celui-ci, toutes refermées avec précaution, arborant autant de couleurs chatoyantes que ternes. Le feu se mourait doucement en crépitant ses dernières plaintes, projetant par moment quelques souillures enflammées rapidement étouffées sur la dernière bûche. Le semi-pénombre s'étendait de nouveau sur la demeure sombre, où la sélénite avait jeté une étincelle de vie. Le silence régnait en maître aussi, pesament. Elle dormait encore d'un sommeil sans rêves, entendant parfois des bribes de voix, des souvenirs confus qui venaient la hanter en sussurrant au creux de son oreille des mélopées guerrières. Elle sentit un léger bruissement de tissu et un petit tintement, puis elle se sentit soulevée avec tact. Elle ouvrit les yeux soudainement, aux aguêts. Mortifer la tenait dans ses bras et s'apprêtait à la poser sur un lit de facture plus convenable. Elle poussa un soupir de soulagement ; vivre dans la fuite et l'ombre n'était pas chose facile, pour elle qui maîtrisait plus l'ésotérisme que le déplacement dans la Nuit. Il la reposa sur les draps et s'écarta, s'excusant de l'avoir tirée de son repos. Elle lui répondit d'un sourire bienveillant, se frottant les yeux pour ne pas rester dans cet état végétatif. Non, il y avait encore tant de choses à faire avant qu'elle ne se repose..

Il lui accorda sa compagnie à sa demande, et une discussion plus soutenue s'établit entre eux, après un silence lourd et pesant auquel elle mit fin. Le regardant avec douceur, elle lui demanda de lui parler de lui. Mortifer s'éxécuta, et s'ensuivit une longue discussion, où elle apprit avec étonnement ce que fut les grandes phrases de sa vie, qu'il lui conta avec naturel, sans même en prendre l'ombrage d'une gêne. La curiosité aidant, ce fut cette fois la prêtresse qui parla moins que lui, l'écoutant avec attention, s'abstenant de remarques, juste une oreille qui se laissait à l'écouter, comme elle l'aurait fait avec tous Ses enfants. Au fond, elle pensa qu'il avait tout de la réussite.. Les épreuves qu'il avait traversées avaient fait de lui un homme que son orgueil poussait à vaincre, et à réparer ses torts, tandis qu'elle... Elle se laissait pousser par les événements, sans les devancer, réagissant passivement à son Destin, chose qu'elle avait toujours fait avec horreur, résignée. Parfois il l'observait, notait son trouble, et avec douceur et délicatesse il lui prenait la main pour la relever de ses pensées sombres, geste auquel elle répondait toujours par un sourire, ne voulant l'inquiéter. Quelle chose étrange que de se retrouver à parler avec intimité avec un inconnu en somme... Bien sûr, elle n'avait touché mot sur elle-même, mais elle éprouvait une légère honte face à son comportement, celui qu'elle avait toujours adopté pour elle. Puis il se releva de nouveau de sa chaise, repris l'épée sombre et la remis dans son fourreau. Il ne voulait la déranger plus longtemps dans son travail. Il lui demanda juste de faire attention à elle et de se reposer, après une petite remarque comique. Il lui proposa une chambre plus confortable, puis sortit de la maison après l'avoir une dernière fois saluée.

Avec un soupir, elle se remit au travail, buvant épisodiquement une tasse de thé brûlant pour se réchauffer. Le feu brillait de nouveau d'un éclat pétillant. Mais elle avait beau se concentrer, ces événements l'avaient troublés, car elle n'arrivait toujours pas à comprendre... Lasse, elle se releva et s'allongea sur le lit pour s'endormir, éreintée.

Prière à Sélène

Par MortifeR le 30/10/2002 à 7:38:50 (#2437654)

Moi fils de ténèbres je toffre les restes de mon cur brisé, ô mère des ombres
Si je ne te prie pas souvent, cest que je sais que tu entends ma plainte muette.
Tout mon or et toutes mes richesses ne valent rien, et jétais pauvre jusquà ce que jentrevoie la lumière de cet astre unique.
Je lai volé jusquà présent, par les yeux millénaires de monstres sans âmes. Laisse-moi aujourdhui une chance de la mériter. Sans lartifice de pouvoirs impies.
Cette nuit je tenvoie mon ultime prière, et place ma vie entre tes mains miséricordieuses.
Cette nuit je te laisse me montrer le dernier chemin que jaurai à arpenter, quil mène vers mon début ou ma fin.
Moi fils de ténèbres je te confie les fragments de mon humanité, que javais précieusement conservés pour cette superbe mise à mort. Ou cette sublime renaissance.
Le choix est tiens, Dame de la nuit. Et il est sien. Je gage que tout le sang que je pourrais bien verser ny fera rien, cette fois.
Est-il finalement possible d'être, au-delà de l'ordre immuable des choses et de s'extraire du marasme de la destiné ?
J'implore ta réponse à cette seule question. Avoue moi ma défaite ou accorde moi victoire.


La pleine lune semblait lécouter avec bienveillance, alors quil parlait seul au sommet de cette tour à la mansarde effondrée. Il sallongea sur le planché incertain, comme sil entendait une réponse murmurée par la brise vagabonde. Puis il sassoupit finalement, enivré de lapaisement que lui offrait cette nuit sans égal.

Par Tenessia le 30/10/2002 à 8:24:41 (#2437745)

:lit: :amour: Top nivooooo !!! :amour: :lit:

Par Yganor Wallace MIP le 30/10/2002 à 8:41:08 (#2437783)

Provient du message de Tenessia
:lit: :amour: Top nivooooo !!! :amour: :lit:


:doute: Tu trouve ? ... :D

Na sérieux c'est très agréable à lire :p
J'en veux encore Yolinichoupinette !! :)

Par Fond-eaux Dhege le 30/10/2002 à 8:50:09 (#2437818)

*approuve Tenessia*

Très très fort vous deux :)

Par Le Pacifiste le 30/10/2002 à 8:55:40 (#2437830)

... *reste sans voix*
C'est tout simplement magnifique : vraiment j'adore, continuez vite. C'est du grand art. Un très grand bravo à vous deux (surtout a Yoyo :D).

Paci *impressioné par le talent de Yolinne*

Par Hôte des Songes le 30/10/2002 à 10:19:23 (#2438269)

:lit: :amour:

Par Gabriel Thylin MSF le 30/10/2002 à 13:48:23 (#2440188)

:lit: :amour: il cache bien son jeu le morty ;) va falloir qu'il me donne des cours :p

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