Paeter deum atque passionibus obnoxium

Par Arzhvaelig le 25/10/2002 à 12:26:32 (#2403695)

La nuit étendait de nouveau son manteau opaque sur le pays lorsque Nahen reprit sa route vers les ruines calcinées. Passé le léger découragement lors de son errance sans fin dans la forêt, l'excitation que lui procurait l'espoir de toucher au but était telle qu'il était bien décidé à ne se reposer qu'un bref instant avant douze nouvelles heures de marche.

Il s'était jusqu'alors imposé un rythme assez frénétique que rien autour de lui n'était venu troubler. La chose plus signe de vie, la forêt avait été aussi tranquille que l'on peut s'y attendre et rien de vivant ne semblait devoir l'interrompre ici.
Le plus troublant dans les bois avait été l'absence presque totale de repères. En vérité, tout était d'une anormale monotonie car, outre le fait qu'aucun bruit ou cri d'animaux ne vint troubler le silence hermétique des bois, Nahen avait renoncé au bout de quelques heures à retenir sa route en vue du retour. Aucun rocher de forme inhabituelle, pas un seul arbre se distinguant des autres, c'en était presque.. angoissant.
Toutefois, le jeune garçon ne se laissa pas aller longtemps à de telles considérations et se remit en route avec la même allégresse qui le maintenait debout depuis déjà une demi journée de trop.

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L'homme qui se présenta ce soir là à Havre-clair se faisait appeler Père Arzhvaelig et personne ne pensa alors à mettre en doute son appartenance à l'ordre religieux d'Artherk. Enveloppé d'un ample manteau noir, il marcha droit vers le temple, sans un regard pour la population locale, intriguée par cette irruption dans leur quotidien sans surprise et poussa la porte d'un geste dont la violence n'échappa pas aux observateurs avertis.
Ceux que la curiosité mena à sa suite dans l'édifice purent le voir s'entretenir un instant avec Moonrock. Son visage sévère contrastait singulièrement avec les traits bienveillants de la prêtresse. Lorsqu'il parut enfin satisfait, l'étranger tourna les talons et quitta le lieu saint sans saluer. Personne ne le vit plus ce soir là. Il descendit la colline vers les dernières fermes et disparut dans le crépuscule.

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Nahen parvint au centre de ce qui avait du être une rue et ne réalisa l'état de fatigue avancé dans lequel il se trouvait que lorsqu'il tomba d'épuisement sur le tapis moussu d'un dallage antique. Son souffle était court et ses jambes étaient à présent particulièrement douloureuses. Il s'endormit avant même d'avoir pu chercher un abri plus confortable.

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Arzhvaelig ne s'attarda pas longtemps dans la ferme. Il enjamba d'un saut les deux mètres du mur d'enceinte et n'attendit pas que l'on vienne lui ouvrir. Alertés par le fracas et le craquement du bois, les parents adoptifs d'Ethenelyann subirent le même sort que la porte. L'homme monta telle une ombre jusqu'à l'objet de sa convoitise et la fixa de longues minutes dans son sommeil avant de se manifester.
Epuisée par une dense journée de travaux physiques, Ethenelyann n'entendit rien de la tragédie du rez-de-chaussée et sursauta au son de la voix d'Arzhvaelig.
Sa première impulsion fut de sauter du lit, ce à quoi elle ne parvint qu'en partie, dans la mesure où un bras vigoureux la ramena à sa place des plus brutalement.
"Bonsoir ma fille." Paradoxalement, sa voix était aussi chaleureuse que terrifiante.
Ethenelyann resta figée et ne dit pas un mot.
"Tu as beaucoup pêché ma fille, et je viens te purifier. Ouvre moi ton âme ma chérie, mais n'aie crainte, je ne viens pas pour toi."
Elle voulut répondre mais les mots s'étranglèrent dans sa gorge.
"Ne dis rien, ma fille, laisse moi te mettre sur la voie. Ton doux ami Nahen s'en est allé m'a-t-on dit ?"
A ces mots, elle fut prise d'un violent tremblement.
"Hmm.. je pense bien qu'il t'aura dit.. vers quel lieu idyllique il comptait se rendre.. je me trompe ? Parle maintenant, parle sans craintes ma fille."
Cette fois, dans sa fuite, Ethenelyann toucha le sol avant d'être rattrapée par le bras d'un geste d'une vivacité qui la laissa abasourdie. L'étranger la ramena à lui sans difficultés et la rapprocha de son visage jusqu'à se plonger dans son regard. A cet instant, elle su qu'il savait, qu'il savait pour Nahen, mais aussi bien d'autres choses. Il passa une main autour de sa gorge, sans interrompre sa contemplation et murmura : "Merci ma fille, c'est plus que je n'en espérais."
Il resserra l'étreinte jusqu'à entendre les os se briser et relacha le cou sans vie avant de disparaître par la fenêtre.


--Arzhvaelig--

Par Secoia Feals Galikea le 25/10/2002 à 21:49:12 (#2408694)

:lit: :)

Par Gadjio le 30/10/2002 à 21:25:40 (#2444125)

N'a pas oublié l'étrange homme de passage à Lighthaven, qui se réclamait d'Artherk.

*souhaite que le forum ne l'oublie pas non plus*;)

Par Sombre Lune le 31/10/2002 à 11:29:58 (#2447449)

Tres bonne idée de le remonter car je ne l'avais aps lu .. et style inmpeccable !

Par Syndrael le 31/10/2002 à 18:02:07 (#2450892)

Ca doit être le titre qui fait fuir ^^

Par Leylia le 3/11/2002 à 17:13:20 (#2470410)

:lit: *Passe par là* Brr quel sombre personnage ce
Arzhvaelig ...

Par Alanis Lyn le 3/11/2002 à 19:36:31 (#2471793)

Mouais, il a pas l'air commode...

Deja avec un nom pareil... :D



*au passage, offre un bizou a qui lui traduit le titre...*

Par (Gadjio) le 3/11/2002 à 19:47:56 (#2471873)

*grille Alabasyr*
Mmmh, "Loin de Dieu et soumis à la Passion" ?
:D

Par Alabasyr le 3/11/2002 à 19:49:32 (#2471883)

Ce serait plus ou moins "Hors de dieu et soumis à la passion", ce qui peut donner plus élégamment
"Loin des chemins de dieu et soumis à la passion par exemple" (ce qui a aussi le mérite de vouloir dire quelque chose.)
Cela dit, la phrase en elle même est approximative.
*Attend impassiblement son bisou, ayant aimablement atomisé le baron déchu*

Par Zephirin le 3/11/2002 à 19:54:41 (#2471930)

*se tient derriere les deux intellos son Gaffiot a la main, l'air dépité*
*murmure* Je le voulais ce bisou moua...
*moue*
:(