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L'ange de la justice

Par Souvenir de Mekere le 23/10/2002 à 21:21:48 (#2392884)

La nuit commençait à peine à recouvrir les rues de son voile sombre. Cyn attendait, anxieuse. Il revenait toujours avec la nuit. La porte d'entrée s'ouvrit dans un grincement et Cyn se précipita à sa rencontre. Comme tous les soirs, Nath rentrait. Comme tous les soirs, il passait devant elle sans un mot, sans un regard, telle une ombre. Il prenait à peine le temps de manger ce qu'elle avait préparé puis allait s'enfermer dans son bureau.

Cyn n'aurait pas pu dire depuis combien de temps il était comme cela, cela s'était installé doucement, insidieusement et le soulagement qu'elle éprouvait à le voir rentrer sain et sauf se transformait lentement en désespoir. Il ne sortirait pas de son bureau avant de longues heures et quand il la rejoindrait enfin dans le lit, ce sera avec ce silence oppressant. Il ne la touchait plus depuis longtemps, elle se souvenait à peine du goût de ses lèvres sur les siennes, de la douceur de ses caresses mais elle ne cessait d'espérer qu'un soir il rentrerait en lui souriant. Qu’il la prendrait dans ses bras. Comme avant. Mais les jours se suivaient. Et ses efforts restaient vains.

Comme tous les matins, il partait avec le lever du soleil, où, Cyn l'ignorait. Elle avait appris quelques jours auparavant qu'il avait laissé son travail du jour au lendemain, sans donner de raisons. Elle ne lui avait pas dit qu'elle savait, elle attendait inlassablement qu'il lui parle, qu’il lui dise enfin le pourquoi de ce comportement. Peine perdue.
Ce matin la, elle décida de le suivre, elle voulait savoir. Savoir ce qu'il faisait de ses journées, si il voyait quelqu'un d'autre, si il en aimait une autre. Elle le vit sortir de leur maison et récupérer dans l'abri de jardin le sac qui contenait le nécessaire de pêche... un léger soulagement l'envahit, voila a quoi il devait passer ses journées. Il devait aller à la pêche! Il adorait cela avant. Il y passait des week-ends entiers avec son père. Oui. C’était sûrement cela... mais, malgré tout, elle sentait que quelque chose ne collais pas. Sans savoir exactement pourquoi.

Cyn le vit prendre son vélo, elle devait faire vite. Des qu'il eut disparut derrière la haie elle couru a l'extérieur se saisissant de son propre vélo pour le suivre. Elle le perdit de vue dix fois, dix fois elle le retrouva au détour d'une rue et enfin elle ne le vit plus. Elle tourna autour du petit bois qui longeait le centre commercial de la ville. Personne. Apres quelques minutes de recherches infructueuses elle s'apprêtais a rentrer quand elle aperçut le vélo de Nath, dissimulé dans des buissons proche, elle descendit de son vélo et s’approcha en silence. Il n’y avait pas de lac ici, elle le savait. Alors que faisait il? Elle avançait lentement, prudemment, elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle l’avait suivi. Soudain elle le vit, allongé a l’orée du bois, face au centre commercial. Le sac de pêche vide a ses cotés, elle l’observa longuement essayant de comprendre ce qu’il faisait la a plat ventre quand soudain un coup de feu se fit entendre et Nath se redressa tenant dans sa main un fusil. Cyn retint un cri alors que l’air semblait encore vibrer sous la détonation … Elle couru a perdre haleine. Une foule d’images passait dans sa tête, elle se souvint des informations, de ce tueur en série qui sévissait depuis quelques semaines. Le puzzle s’assemblait parfaitement, trop parfaitement, tout concordait. L’attitude de Nath, les dates des premiers meurtres. Elle enfourcha son vélo en pleurant….

Rentrer… chez elle… chez eux. Elle pleurait encore lorsqu’elle franchit le seuil de leur foyer. Elle se dirigea vers le téléphone. La police, elle devait appeler la police. Mais, alors que la standardiste lui répondait, elle ne trouva pas les mots… elle ne pouvais pas dénoncer l’homme qu’elle aimait, elle ne pouvais pas l’envoyer derrière les barreaux. Sans un mot elle raccrocha le téléphone. Elle devait comprendre, comprendre pourquoi il faisait cela. Ses larmes désormais taries elle se dirigea vers le bureau de Nath. La porte était fermée, évidemment, mais elle possédait un passe partout. Le temps pressait, et quand enfin elle trouva la clef et ouvrit le bureau, elle ne reconnut pas la pièce qu’ils avaient pourtant décorés ensemble. Des photos représentant le christ crucifié ornait les murs ainsi que des textes dont Cyn ne comprenait pas le sens… Seule lumière dans cette pièce sombre, l’écran du PC brillait faiblement, Cyn s’approcha, craintive. Elle ignorait ce qu’elle allait trouver mais les réponses a ses questions devaient être la. Dans les documents récent Cyn trouva des fichiers textes, elle survola ceux-ci, découvrant la folie qui possédait Nath. Il parlait de dieu, de réincarnation, de vengeance, les hommes devaient mourir pour avoir sacrifié le christ. Plus les textes étaient récents plus ils étaient durs, violents. Nath était persuadé d’être dieu, mais un texte accrocha son regard. Dans celui-ci Nath évoquait une autre entité : l’ange de la justice. Celui-ci semblait l’effrayer. Cyn réalisa soudain que l’heure tournait, il ne lui restait que peu de temps avant la tombée de la nuit, elle effaça du mieux qu’elle pouvais les traces de son passage et referma prudemment la porte du bureau. Elle décida d’agir comme les autres soirs, guettant son arrivée, espérant qu’il lui parlerait, mais comme tous les soirs il ne la regarda même pas…

Le lendemain matin, Cyn suivit a nouveau Nath, forte de sa résolution. Elle le suivit jusqu’au parc qui longeait une école. Elle vit Nath s’allonger, son fusil a la main puis viser, au fond d’elle-même Cyn savait qu’il serait capable d’attendre sans bouger jusqu’au soir, il attendrai sa proie. Mais elle savait aussi que dans peu de temps les enfants arriveraient pour aller en classe, des enfants, comme ceux que Nath et elle voulaient avoir. Cyn ferma les yeux, prise de vertiges, elle serra les poings jusqu’a sentir ses ongles déchirer sa peau, cela devait finir. Elle s’approcha sans bruit.
Avec une force dont elle ne se serait pas cru capable Cyn maîtrisa Nath, son genou placé au beau milieu de sa colonne vertébrale, elle lui tordit le bras de telle manière qu’il ne puisse pas se débattre..

- Folle ! , cria t’il. Tu ne peux pas m’empêcher d’agir. Je suis dieu !
- Nath, murmura t’elle d’une voix douce. Même dieu ne peut se soustraire à l’ange de la justice…
Nath tourna la tête et regarda Cyn longuement avant de se mettre a pleurer, Cyn relâcha sa prise et le pris dans ses bras.. le laissant sangloter comme un enfant…
- Ne… les.. laisse pas.. me…

Cyn posa un doigt léger sur ses lèvres…

- Ne t’en fais pas mon amour… ils ne t’auront pas, je peux te le jurer.

Doucement la jeune femme posa ses lèvres sur les siennes, appréciant la douce chaleur de celles-ci, se serrant contre lui s’enivrant de son odeur, tout ce qui lui avait tellement manqué toutes ces semaines. Nath ne la vit pas sortir un long couteau… et tout en l’embrassant passionnément, Cyn le poignarda…. Il ne cria pas, il se contenta de la regarder l’air presque surpris. Cyn retira le couteau et l’allongea a terre, elle posa a nouveau ses lèvres sur les siennes afin de recueillir le dernier souffle de vie de l’homme qu’elle aimait…
- ils ne t’auront pas mon amour… nous resteront ensemble, toujours….
La jeune femme appela la police, leur disant qu’elle savait ou était ce fameux tueur q’ils recherchaient depuis si longtemps…. Apres avoir raccroché elle s’allongea a coté du corps de son aimé…

- toujours ensemble... on se l’était promis…

Et ses lèvres sur les siennes elle se transperça a son tour le cœur, et tomba ainsi à ses cotés

La police arriva peu de temps après et découvrirent les deux cadavres, le fusil a coté du couple ne laissait que peu de doute sur l’identité du tueur. Sur le corps de la jeune femme, les policiers trouvèrent des clef, une adresse et la photo d’un jeune couple, un homme enlaçait amoureusement une femme qui riait aux éclats, un couple heureux, épanouit. Le policier sentit son cœur se serrer en reconnaissant en ce couple heureux les deux corps sans vie à ses pieds. Il retourna la photo dans un soupir et vit marqué d’une écriture tremblante…

Malgré tout… je l’aimais.
.

Texte inspiré de l'actualité aux etats unis en ecoutant la BO de l'OAV de kenshin, en esperant que la justice des hommes agira vite

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