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Delectatio Morosa.
Par Azulynn Tvar le 23/10/2002 à 23:25:36 (#2393530)
Un chenapan déguerpit sur son passage, bien que ses yeux avides, dévorant visage émacié, eussent laissé présager autre chose. Ses mains d'enfant, à la couche de poussière dénotant une innocence perdue trop tôt, se fondirent dans les murs d'une sombre ruelle. Elle pensa ironiquement que l'intensité de la mélancolie qui brûlait ses chairs avait au moins le mérite de lui créer une aura protectrice. Fuyez devant le puits sans fond, clac clac clac font les talons.
Un cadran solaire se profila, la pierre froide illuminée des derniers rayons du jour. Les aspérités tachetaient d'ombre le plateau renflé, fort utile pour que chacun puisse se renseigner sur l'heure du jour. Elle s'arrêta face à l'objet, statue immobile à qui le vent seul donna vie d'une envolée de tissu. les chiffres bientôt dansèrent devant ses yeux pâles, lunes solitaires. Première heure du jour, les lueurs de la renaissance. Troisième heure ! Elle n'avait point souvenir de l'avoir précédemment vue, dessinée là d'un fulgurant éclair déchirant la lumière. A la réflexion, elle la voyait plutôt sur l'horloge de son bureau... Maudite soit cette horloge ! Tic, je danse et je virevolte, tac, je suis l'aiguille et je te nargue, tic, retiens donc cette seconde inutile, tac, je l'emmène avec moi dans le tombeau damné du temps perdu... Et ça reprend inlassablement, trois mille six cents fois par heure, dans l'ironie de la jeunesse qui s'étiole pour ne laisser qu'un jardin aux fleurs épuisées, courbées face au destin. Le temps est ce marchand véreux qui te fait miroiter tant de bonheur, que tu paies pour ! Et il s'enfuit avec les écus que jamais tu ne reverras, démuni dès lors, face aux espérances déchues.
Béni soit ce cadran, en définitive, songea-t-elle. La moindre des politesses est de garder le silence lorsqu'on annonce l'approche de la Faux, imperceptiblement.
Un fourmillement sur sa peau, un mouvement qu'elle n'avait pas provoqué ; elle sursauta. Un cri de surprise mourut avant de franchir le sanctuaire de ses lèvres pâles. Si elle semblait une ombre dans le jour à l'agonie, le flou informe qui avait pesé sur son bras était un abîme. Et non réellement noir - c'eut été trop simple - mais d'un grenat subtil et fuyant, couleur de sang : le sang brillant de l'enfant qui éructe pour la première fois en ce monde (et cette réaction initiale se comprend fort bien), ou l'aride sang de l'ancien, mêlé au dernier soupir qu'il exhale. L'ombre était également une bouche aux dents d'un blanc ironique, aux contours délicatement parcheminés telle une oeuvre d'art prête à se flétrir ; Quelques notes suaves enfin :
La vie est insidieuse et fort capricieuse amante
L'exquise fragrance inaccessible que l'on respire,
Est parfois bien fugace pour dissimuler la lente
Déchéance, le temps volé, emportant les sourires.
Ses éphémères douceurs valent-ils pourtant sa perte, ma Dame ?
Retenez le fugace, il est l'absolu ; qu'il garde toujours votre âme...
Par Cyran le 23/10/2002 à 23:32:22 (#2393564)
Par Kyriane Feals le 24/10/2002 à 1:44:48 (#2394258)
Et dire que cette pitite artiste en herbe va voir ma chambre... :p
:ange:
Par Alanis Lyn le 24/10/2002 à 8:25:36 (#2394894)
Par Claudia Thall le 24/10/2002 à 16:23:19 (#2398037)
Par Laverna Earth le 28/10/2002 à 3:44:32 (#2421407)
:amour:
:merci:
*fais un bisous à la Conseillère qui lui a trouvé une jolie maison et en profites pour up ce post descendut trop vite*
Par The Panjumuttaï le 28/10/2002 à 19:51:18 (#2426941)
Je ne puis que m'incliner devant la beauté de vos écrits , Madame ..
:chut:
**se fond dans les ténèbres aussi rapidement qu'il est apparu**
Par Floloa Terrae OD le 28/10/2002 à 22:09:42 (#2427957)
Violet...
Comme la déchirure,
Comme mon inquiétude parfois devant la vie,
Comme la blessure sur le lit d'hopital,
Comme l'enfant qui meurt dans un pays de faim.
Indigo...
Comme la déception,
Comme les amis qui tournent le dos,
Comme les parents qui disparaisent en un rien,
Comme les poings fermés et les frontières barbelées.
Bleu...
Comme la paix,
comme la douceur des matins de congés,
Comme l'espérance que la terre soit mer,
Comme la colombe apportant l'olivier a tous les hommes.
Vert...
Comme l'avenir,
Comme l'ardeur d'etudier la prêtrisse,
Comme mes rêves de retourner en enfance,
Comme le désir de liberté qui travaille les peuples.
Orangé...
Comme la tendresse,
Comme le sourire,
Comme le bonheur d'être amies et de se sentir bien,
Comme la famille dans un cercle de douceur.
Rouge...
Comme la haine,
Comme ma colère devant la méchanceté,
Comme la guerre au quatre coins du pays,
Comme les malades ligotés dans l'angoisse.
Lune si Blanche...
Sauras-tu apporter un peu d'espoir pour Azulyn, qui attend son destin, face a la mort.
Et toi ciel noir qui l'enveloppe et la pert dans le néant, laisse eteintes tes millers de bougies scintillantes, etoiles guidant a chaque pas un peu plus vers l'aube... nouveau jour... qui arrive bien trop vite mais attendu par tant d'homme... Laissez lui le temps...
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