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Vie et tribulations d'un gai luron...

Par Feanaro Zaphyr le 20/10/2002 à 19:24:04 (#2370511)

Je vais vous conter par ces quelques lignes l'histoire qui fut la mienne. Qu'est ce que ma vie, qu'est ce qu'elle fut et quelle sera-t-elle? Je peux tenter de répondre à deux de ces questions, mon futur mest inconnu et je le remets entre les mains du destin.
Voici donc le début de cette histoire, à commencer par mes origines et ma naissance jusquau moment où, a vous je suis lié par cette plume.

Je naquis donc dans la cité de Macalaure, qui sépanouissait sur les rives du Thalion, fleuve traversant le comté du même nom. On me baptisa du prénom elfique Naurion « fils du feu ».
Comme lon me lexpliqua par la suite ce prénom était du a lincendie qui avait ravagé la ferme familiale le matin même. Pourquoi un prénom elfique me direz-vous ?

Tout remonte a larrivée sur ces terres dune communauté delfes quelques siècles auparavant.
Selon la légende ils fuyaient une terrible menace qui a lépoque pesait sur eux. Cette contrée accueillante, foisonnante de ressources et de beauté leur apparut alors comme un lieu magique, un havre de paix qui serait favorable a leur installation.

Le nouveau hameau ne tarda pas à devenir prospère grâce aux talents de la compagnie mais surtout grâce à Macalaure « Lorfèvre » un des pères fondateurs les plus influents qui su donner à la ville une beauté resplendissante et qui instaura des relations de commerce avec les villages alentours.
En son honneur on érigea une statue a son effigie sur la place principale et lon donna son nom au village. Le commerce allait bon train et la ville senrichie tant et plus quelle ouvrit sa foire qui devint très rapidement la meilleure de toute la région.

De ce fait nombre dhommes avides de toutes ses richesses et de sa beauté vinrent sinstaller à Macalure et sunirent aux elfes, donnant naissance a une génération de demi-elfes dont je suis le descendant.

Dans mes veines coule encore le sang elfique de mes ancêtres et comme tous ceux de ma race je suis fier den afficher les traces. Depuis le temps ce sang sétait mélangé tant et tant que lon pourrait penser quil se serait tari totalement et pourtant je naquis avec un physique digne des plus anciens peuples elfiques.
Comme mes pères javais la robustesse des humains et dautres part javais les traits fins et les oreilles pointues ainsi quun goût poussé pour les arts et la nature dons hérités de mes ancêtres elfes.

Toute mon enfance se déroula paisiblement dans Macalaure, mamusant avec les autres enfants, courant dans les rues de cette magnifique ville.

Je vécus là des années durant et pourtant je ne cessais dêtre émerveillé par tant de splendeurs, tout les jours étaient une éternelle redécouverte de sa magnificence, mes yeux sautaient tels des écureuils de merveilles en merveilles, des hautes bâtisses de nobles ornées dor aux maisons imposantes et somptueuses des riches marchands.
Mes lieux de prédilections étaient les marchés, on y trouvait de tout et jétais toujours assoiffé de découvrir ce que les marchands étrangers apportaient, cétait pour moi une fenêtre sur le reste du monde et un puits sans fond de trouvaille.
Je mabreuvais donc au marché, contemplant les étales, me promenant au hasard, flânant dans les chemins étroits, ébahi, devant les cascades détoffes et les torrents de fruits exotiques colorés, les pointes acérées des épées me rappelaient les récifs saillant des mers du Nord que lon mavait décrit dans des contes. Cette mer bruyante et multicolore était continuellement agitée, des marchands affluant quotidiennement déversant à leur tour leur vague de produits.
Cétait un réel contentement, un plaisir intense, que de voguer dans les allées bouillonnantes puis daller méchouer sur les rives du Thalion et de my laisser bercer par ses flots.

Mes parents tenaient une taverne dans le centre de la ville, cétait une bonne échoppe, assez bien fréquentées et très chaleureuse.
Tous les soirs lorsque je rentrais a la taverne jétais enivré par mes escapades de la journée. Cest un curieux paradoxe me direz-vous de rentrer ivre dans une taverne mais cétais là le sentiment que javais.

Je montais dans ma chambre et je restais la allongé a écouter les bruits de la taverne. Je ne percevais parfois que quelques bribes dune conversation mais souvent la taverne se taisait dun coup pour laisser la parole aux bardes de passage.
Je me laissais alors emporter par leur récits daventures, me laissant bercer par les combats épiques de tel courageux chevalier ou tel puissant magicien contre des démons et des monstres tous plus vil et plus atroces les uns que les autres. Mon esprit voyageait alors dans des contrées inconnues, il se promenait dans de verts pâturages ou de grandes et sombres forêts, dans des tours abandonnées et hantées aux châteaux de Rois belliqueux et avides recelant des montagnes dor.

Mon intérêt pour ces aventures me rongeait au fond de moi. Je nourrissais linfime espoir dun jour pouvoir moi aussi chevaucher a travers de grands espaces arides et de livrer bataille a dhorribles créatures.
Mais je me vouais plutôt a toujours devoir vivre dans Macalaure ce qui ne maurait pas déçu plus que cela mais qui ne maurait pas apporté grand chose non plus.

Ma vie pris un nouveau tournant vers lage de mes quinze ans. La taverne était le carrefour ou se croisait toute les nouvelles de létranger. Cest ici que naquis une rumeur qui ne tarda pas a se répandre dans toute la ville.
Les gens parlaient dune armée des enfers foulant une contrée éloignée. Selon quelques guerriers qui se rendaient la-bas beaucoup daventuriers en quête de sensation fortes sy rendaient pour y combattre les forces du mal dans une bataille de tout les jours.

Beaucoup disaient que les portes du tartare sétaient ouvertes et que bientôt ce serait lapocalypse, le monde serait en proie aux pires maux.
Ces racontars de bonne femme me faisaient sourire, encore je ne doutais pas de la véracité du fait que les démons constituent une armée en ces terres lointaines mais de la a parler de fin du monde je ne pouvait le croire.

Pourtant dans le passé cela sétait déjà produits pour les nains et les elfes comme le racontait les « légendes ».
La nouvelle de laffluence massive daventuriers dans ce royaume lointain éveilla cette envie de voyager qui sommeillait en moi.

Par Leuan le 20/10/2002 à 19:30:45 (#2370551)

:lit:

Par Maelia Ketiran le 20/10/2002 à 19:35:05 (#2370574)

Tout simplement superbe! Très prenant, bien écrit, bref un ravissement de lecture :) La suite steuplé!!! :merci: :lit:

Par Feanaro Zaphyr le 20/10/2002 à 20:03:23 (#2370789)

Cest grâce a un triste événement que je put réaliser mon rêve. Ce fut la deuxième fois que le feu marqua ma vie.
Mais ce feu là me brûle encore car jy perdis ma famille et la flamme de Macalaure sévanouit comme une bougie que lon aurait soufflée.

Comme je lai déjà dit Macalaure était source de convoitise, et elle avait déjà du repousser les attaques de quelques groupes de brigands.

Mais sa force avait faiblie depuis quelques années alors que sa garde vieillissait. Je me souviens encore de cette nuit affreuse ou tout cela disparut devant mes yeux. Cette nuit la ce ne fut pas une petite troupe de mécréant qui déferla sur Macalaure mais une armée de mercenaires aguerris. Cette armée comptait même des orques et dautres créatures puantes.

Cette nuit je métait endormi comme a mon habitude au son de la taverne. Mais je fut reveillé au beau milieu de la nuit par les alarmes de la ville. Au plus haut du clocher le bourdon tonnait encore et encore annonçant une menace.

Je passait ma tête par la petite lucarne de ma chambre et je vis dans la rue la populace affolée se bousculer en tentant de fuir.
Mais dans toutes les rues cette armée maudite se ruait. Elle torturait, tuait, sans pitié tout ceux se dressant sur leur passage. Je voyait sur les visages la peur et les cris me transperçaient comme des multitudes de petites dagues. Javais la gorge serrée et mon cur battait la chamade jaurait voulu que tout cela sarrête mais je ne pouvais rien y faire.

Mon père pénétra dans ma chambre. Il me cria daller me réfugier a la cave et de ne point en bouger tant qu il ne serait pas revenu. Je le voit encore dans son armure de cuir, une épée a la main.

Il membrassa une dernière fois et je sentis alors que jamais plus je ne le verrait. Jaurais voulu lui crier de rester mais je neu même pas le temps douvrir la bouche que déjà il sortait de la taverne et se jetait dans la bataille.

Je me réfugiais alors a la cave et jy restais caché en attendant le retour de mon père. Il ne revint jamais comme je lavais prédit. Quant a ma mère elle navait pas eu le temps de se réfugier et elle avait disparue dans ce tumulte. Avait-elle été tuée ou lavaient-ils pris comme esclave je ne le sus jamais.

Le temps dans cette cave obscure me sembla une éternité. Je la voyait comme une cellule, une cellule qui mavait permis davoir la vie sauve mais une cellule qui sétait fermée sur mon passé. Je savais quen ressortant tout aurait laissé place a la désolation et pourtant lorsque jen ressortit un ou deux jours après (il mavait semblait préférable dy rester un moment et javais espéré que mon père reviendrait my chercher) ce fut un choc terrible. Les maisons brulaient encore et les corps carbonnisés et ensanglantés reposaient en tas difformes le long des rues.

Jeu la nausée lorsque lodeur du charnier marriva. Je restait sur place puis je tomba a genoux me cachant le visage de mes mains et je me mis a pleurer. Le soleil me cuisait et la chaleur rendait toutes ces horreurs insupportables, je mévanouis et je sombra alors dans un sommeil profond.

Dans mon songe les cris résonnaient, les épées sentrechoquaient et je revoyais les visages déformés par la peur. Toutes ces personnes me criaient : « Pourquoi ? Pourquoi ne nous as-tu point aidés ? Regarde-nous ! Regarde-nous ! »

Jaurais voulu quils disparaissent mais ils mhantaient toujours. Dun coup une voie séleva par mis les autres : « Naurion ! Fils des terres mortes et brûlées ! Ecoute ma parole ! Suis ton rêve daventure, par cette voix tu accomplira ta vengeance . Suis-la et ne ten détourne pas. »
La voix retomba et tout se fit paisible, je nentendait plus que le bruissement de leau.

Lorsque je me réveilla jétais la gisant dans la ruelle nauséabonde. Les cadavres étaient en proie aux charognards mais je navait pas la force de les faire séloigner des pauvres erres.

Mon songe me revint soudain dun coup. Il fallait donc que je suive mon rêve. Soit je partirai alors vers louest en direction des « portes de lenfer ».
Je nétais pas très sur de la voie a suivre pour rejoindre les terres de Lune dor ce royaume lointain ou se déroulaient cette guerre contre le mal. Jétais par contre irrévocablement convaincu que la-bas je pourrais gagner lexpérience nécessaire pour revenir en ces terres désolées accomplir ma vengeance.

Un détail de mon songe apparut alors a mes yeux comme une évidence, ce bruissement deau marquant la fin du rêve, je devais gagner les terres de Lune dor par la mer.
Le port le plus proche se trouvait a deux jours a cheval. Il ne me restait plus qua préparer mon voyage et quitter mon berceau ravagé. Javais envie de quitter cet endroit le plus vite possible. Cétais dans mes souvenirs le plus bel endroit que je navais jamais connu et je désirais garder son image comme telle.

Je prépara donc sur le champ tout ce qui me serait nécessaire lors de mon voyage.
Je regagna la cave ou je pris de largent dans une cache que mes parents croyait secrète de tous même de moi. Je découvrais dedans quelques pièces dor. Cela me suffirait a payer mon voyage me disais-je.

Je pris une besace que je remplis de vivre puis je me mis en quête dune monture. Je trouva un étalon dans une ruelle sombre. Il étais totalement apeuré et il manqua de me renverser. Je réussis tant bien que mal a le calmer après maints efforts. Il décida finalement a mobéir et je put enfin me mettre en route.

En sortant de la ville ma monture trébucha sur le corps dun garde dont larmure était couverte de suie. Je lui enlevait larmure avec soin et lépoussetait avant de lenfiler.

Je regardais alors le garde et lui lança : « Désolé lami, mais cette armure me servira plus qua toi me semble-t-il. » Voilà que je parlais au mort a présent.

Un sourire triste se dessina sur mon visage dont les traits étais tirés par la peine et la fatigue. Je me remis en selle et je partis sur les chemins a toute allure sans me retourner. Ce fut la dernière fois que je vis ma regrettée Macalaure.

Par Renz le 20/10/2002 à 20:31:36 (#2370969)

Good ;) !

Par Feanaro Zaphyr le 20/10/2002 à 21:50:46 (#2371484)

Deux jours plus tard au détour dun chemin une crique soffrit a mes yeux. Au fond de cette crique le port de Noir-écume, doù le chant des mouettes et des marins me parvenait comme un murmure.

Jeu une sensation de malaise a cette vision. Je navais jamais quitté Macalaure et le contraste entre ma belle citée et ce port hideux était flagrant. Jétais repoussé par ce port et javais envie de men éloigner

Ma monture sentis ans doute ma réaction et elle poussa un hennissement qui me poussa a continuer.
Jarrivais après quelques minutes aux abords de la ville. Jétais un peu effrayé par les visages maussades des marins. Je continuais toute fois a avancer imperturbable.

Il me fallais trouver un bateau. Je demandais a un passant où je pourrais me renseigner pour cela et lon mindiqua la bâtisse du maître du port.
Le maître du port accepta enfin de me recevoir après une attente interminable. Il se trouva que je ne pouvais pas payer le voyage jusqu'à Lune dor.

Jétais dépité par cette nouvelle et jétais prêt a tout laisser tomber lorsque le maître me proposa une alternative pour mon voyage.
Il sadressa a moi comme ceci : « Hé bien mon gaillard. Jpeux ben tproposer aut chose pour ton voyage. Cest qutu ma lair ben solide pour ton age. Jpeux ttrouver un bateau su lequel partir en échange de ton argent mais faudra que tu travaille sur ce bateau. Tsais la vie et dure sur un navire et le voyage risque dët long. »

Je restais indécis devant cette décision a prendre. Je navais jamais travaillé de ma vie mais je devais a tout prix rejoindre Lune dor. Jacceptais finalement de lui remettre largent.
Il accepta aimablement de me donner le gîte et le couvert jusquau départ quelques jours après.

Ce fut la première fois que je montais sur un bateau, cette expérience mexcitait mais je ne tarda pas a déchanter lorsque je dus me plier au rythme harassant de la vie sur le bateau.

Nous partîmes par un matin brumeux. Lhorizon invisible ne laissait place qua un épais brouillard recouvrant la mer tel un linceul.
Dans cette vision chaotique je ne pouvais percevoir que la voix de la mer ; son chant était lent et triste, dune douceur froide et profonde.

Je frémis a cette pensée, cela en rajoutait a mon angoisse de partir en mer, mais je ne pouvais mempêcher de me dire que ce frimas vaporeux me coupait définitivement de mon passé, quil fermait sur moi la porte de mes souvenirs estompés.
Jétais tout dun coup désappointé. Sur le pont régnait une agitation fébrile, des marins courraient dans tous les sens, occupés a leurs affaires.

Je neu pas plus le temps de me morfondre, le second-maître vint me secouer en beuglant : « Réveille toi fainéant, si tu ne veux pas qujte jette de cbateau a coup de bottes ! »
Mes pensées sévaporèrent comme tout sévaporait chez moi ces derniers temps. Je du me remettre a vivre avec cette dure réalité, je ne risquais pas de trouver la paix de lâme avant longtemps.
Lhomme grassouillet se tenait toujours devant moi poussant des jurons a lencontre des « tire-au-flanc » ; Il mordonna daller décrocher la voilure du grand mât.

Je mexécuta une boule au ventre et les tempes bourdonnantes, et je suivis les autres marins dans leur lente ascension.

Cela me rappelait la fois la première fois que javais escaladé un peuplier venant plonger ses racines au bord du Thalion. Jétais, au bout de quelques instants, parvenu tant bien que mal aux premières branches de larbre.
Malheureusement le vieil arbre se mourrait dans une longue agonie, il était touché par une gangrène perfide qui avait fait pourrir par lintérieur les belles courbes de son ramage.
Je nétais pas bien lourd mais la branche céda. Cela suffit a ne jamais plus me redonner lenvie de grimper aux arbres.

Ce mât était donc pour moi une réelle épreuve, au fur et a mesure que je montais, les visages sur le pont et le quai disparaissaient un a un. Je macquittait de ma tache le plus rapidement possible en tentant le plus possible de ne pas fixer mes yeux sur le sol.

Je dégouttais dune sueur froide que le vent glacial prenait plaisir a givrer.
Ce fut un réel bonheur lorsque je sentis sous mes pieds les planches désaxées du bateau.
Le vertige faillis avoir raison de moi mais je parvint a me tenir debout et a maffairer avec ceux qui seraient mes compagnons de voyage.

Bientôt les voiles se gonflèrent, le vent sengouffra dedans comme dans le linge que ma mère étendait autrefois. Je revis dans mon esprit cette image, et jesquissa un sourire peiné.
Tout ces souvenirs revenaient a moi comme autant de fantômes fugaces.

Je fut une fois de plus arraché a ma rêverie. Le bateau sébrouait, les mâts craquaient et grinçaient et les planches du pont semblaient en mouvement.
A tout ce tumulte sajouta la clameur des gentes attendant sur le quai.

Mon regard attarda enfin sur le capitaine, il semblait analyser le mur fumeux nous entourant, puis il haussa les épaules et se mit a donner les ordres pour la manuvre.
Le « fier navire » se mit en route, fendant les flots obscurs de sa proue tranchante.

Cétait une vieille coque de bois vermoulu a certains endroits et leau sinfiltrait par les interstices. Le soir quand je pouvais enfin dormir après une journée plus quépuisante je me couchais sur une paillasse mitée, regorgeant deau nauséabonde.
Les nuits déjà courtes métaient écourtées par la fréquence rapprochée de mes cauchemars.

Le second maître ne me laissait jamais un moment de répit et le capitaine nhésitait jamais a me corriger avec une longue tige de saule lorsque je commettais une erreur.
Je ne partageait aucun moment avec les autres marins tant jétais fatigué.
Je profitais pleinement de tout mes moments de repos pour reposer les courbatures ampoules et autres sévices corporels que javais endurés.
Je navais dailleurs aucune envie de me mêler à eux. Ils ne me rassuraient pas et je me sentais trop isolé au milieu deux.

Les souvenirs de mon enfance me brûlaient toujours et je préférais rester en solitaire a retourner dans mon esprit la toile obscure de mes songes.

Je vécus ainsi un an et demi de cette vie pénible, entre les tempêtes effrayantes ou le seul recours était de se cramponner tant bien que mal aux planches disjointes en patientant du mieux que lon pouvait, le travail dans les mers polaires ou le froid vous mordait et vous lacerait, ou encore le travail sous un soleil de plomb où la soif vous rendait fou et où le sel brûlait votre peau.

Nous fîmes plusieurs escales dans des ports diverses ou je pus côtoyer la misère et la bêtise dhommes et de femmes ignares dans son état le plus pur et le plus malsain.
Il mest insupportable de me remémorer ces moments où lattente du départ laissait place à lennui et aux visions morbides de ces ports.

Quoique il serait intéressant de mettre un portrait a cette immonde pauvreté et a cette haine vengeresse envers les autres qui résultaient de ces comptoirs sur la mer.

Ici les enfants naissaient dans le lisier infect, il grandissait en rampant dans cette soue malodorante grouillante de maladies mortelles et de vermines parmi les plus immorales que ce monde comptait.

Tout les matins en se levant dans ces repères de pestiférés vous étiez confronté a linexorable agonie de ce peuple des égouts. Car quelle image plus forte et plus abominables pourrai-t-on utiliser pour décrire cela.

Dans les rues sans soleil éclairées par les lumières des chandelles funèbres, ces rats se promenait, ou plutôt erraient sans but ou a la recherche de quelque vilenie a faire.
Sur leurs visages terreux on lisait comme dans un livre les sentiments abjects qui était les leurs.

Une peine inguérissable, même pas la moindre lueur despoir dans ces yeux vitreux. Seulement le reflet de la mort dans le miroir de la déclinaison.
Ils étaient peint de colère face a cette misère qui les narguait. Leurs voix étaient les râles aigre sortis de lau-delà. De leurs paroles remontaient comme un coup de surin lâcreté de cette haine insatiable qui les rongeait.

Cétait des cadavres en décomposition mourant dans leurs villes qui semblaient être dimmenses fosse sans fond. Je connu ici lhorreur que lon appelle la pauvreté.

Par Un cochon le 20/10/2002 à 22:13:00 (#2371600)

:lit: :amour: :lit: :amour:
J'adore!!!!!!!!

J'me d'mande pourquoi j'adore :maboule: :mdr:
:blabla:

Par Naur le déchu le 10/11/2002 à 3:39:18 (#2522897)

Au bout dun an et demi donc ma vie de cauchemar fut balayée par un doux vent de quiétude, aux sombres songes succédait le plus beau des rêves, mon rêve.
Je ressentais cette légère brise comme un vent nouveau. Le vent de la liberté et dune nouvelle vie.

Les terres dune des trois îles formant le royaume de lune dor, nommée Arakas soffraient a présent a mes yeux rougis par le bonheur.
Jéprouvais une vive émotion a voir les rives sapprocher et mes yeux laissèrent couler quelques larmes. Je restais sur le pont, ému, a contempler lîle.
Jétais au firmament, un bonheur indescriptible simmisçait en moi. Mon cur débordait de joie et toutes mes peines et mes soucis furent effacés sur linstant.

Mon esprit aussi était en fête, jan balbutiait et la force me manquait. Il fallut que le second-maître ségosille durant plusieurs minutes avant que je me remette au travail, gardant un oeil enchanté sur mon paradis.
La traversée ne sétait finalement pas si mal passée. Nous navions essuyer que quelques tempêtes et jétais fier davoir réussi à enduré cet éprouvant voyage.

De toute façon en ce jour béni rien ne pouvait être mauvais, je souriais béatement a tout et a rien.
Le navire savança dans une petite crique et sapponta. Jeffectuais une dernière fois mon travail sur ce bateau

Javais dans la bouche le goût subtil de la liberté, a mes narines son doux parfum.
Un pinson chantait sur un buisson je le regardais attentivement, esquissant encore une fois un léger sourire sur ma figure radieuse. Son chant me changeait des rires railleurs et accablants des mouettes.

Apres cette année de dur labeur ce fus pour moi un plaisir de fouler enfin la terre de mes rêves.

Je navais alors que dix-sept ans et je me sentais aguerri par cette vie rude que javais menée, je ressentais que cela serait un avantage pour mes futurs combats.

Je quittais enfin le navire et je dis au revoir au capitaine sans aucun remords.
Le capitaine me souhaita bonne chance et me remercia pour mon travail. Il me glissa dans la poche quelques piécettes et me dit avec clin dil complice: «Je ne souhaite tout dmême pas qutait un mauvais souvnir dmoi. »

Cétait bizarre dentendre un remerciement de sa part et quil fasse preuve de gentillesse a mon égard, je le remerciais à mon tour pour mavoir permis de réaliser mon souhait.
Il ne sembla pas comprendre mes propos mais je ne men inquiéta pas et je partis le cur léger.

Le bateau avait accosté le port de Vent hurlant et je commençais donc a errer dans cette ville a la recherche de quelques informations sur cette terre étrangère.
Un passant consentit à me donner un peu de son temps afin de maiguiller sur la meilleure voie a suivre. Il mindiqua le chemin de la ville de Havre-clair ou je pouvais trouver de laide pour mes débuts.

Je me présentais au temple de Havre-clair quelques heures de marche après. Le prêtre me donna une pierre de destinée, il mindiqua quelle resterait éternellement a mes côtés et que rien ne pourrait men séparer, je recevait cette pierre quelque peu crédule.

Levant un sourcil soupçonneux je pris donc la pierre qui luisait dun éclat bleuté et la mis dans ma besace. Je ne mes rendis compte que peu après de son immense utilité.
Je me reposa un moment dans la rue a regarder défiler les passant.

Il y avait là des jeunes aventuriers comme moi, des plus vieux qui aidaient les plus jeunes, des scènes banales me dis-je lorsque je fus frappé par la découverte dhumains ailés.
Ce fut pour moi une étrange trouvaille, jamais je nen avait entendu parler.

Les choses se présentait vraiment différemment sur ces terres. Quasiment tout, pour ne pas dire tout, métais inconnu.
Je me fit baptiser Naur Mordor en souvenir de ces terres noires où ma vie avait été si délicieuse quelques années auparavant.
Je vécus la des années durant gardant jalousement pour moi le secret de mes origines.

Ici sarrête mon récit car la suite de cette histoire est bien trop commune aux vies de la plupart dentre vous.

En résumé je fis ici au fil de mes aventures de nombreuses autre découverte, jeu le temps dexplorer ces terres et den apprécier les bons comme les mauvais coté.

Je connus amis et nouvelles familles, mais je chérissait toujours le souvenir de mon peuple, de mon pays, de mon passé.
Je ne sais si un jour je reverrais mes terres natales, qui sait ce que le destin peut nous réserver



Les doigts recouvert d'encre séchée il relit les pages quil vient décrire, un sourire satisfait. Il les relie ensemble par une petite cordelette puis les place a labris dans un tiroir de limposant bahut de la maison que sa famille possède en la ville de Ciel dargent.

Par oshii avalon le 10/11/2002 à 17:43:19 (#2525976)

il existe de véritables talents d'écrivain, on aurait pu faire de très jolis rp, voire même construire un rp de plusieurs centaines de pages.

félicitations:) *admiratif*


:ange: Oshii:ange:

Par Bali -PROUT- le 10/11/2002 à 18:12:05 (#2526262)

Oula ...
Euh c'est quoi ce pire pavé la !
Enfin bon dans tous les cas, y a pas que Alan qui connait le Ctrl C Ctrl V ... je v mettre tout ca dans un coin de mon pc je le lirais plus tard :)

Par La savonette le 10/11/2002 à 18:50:00 (#2526637)

:lit: :lit: :amour: :amour:

Bravo!!!! J'ai beaucoup aimé!!
Continu comme ça ;)

Par Maelia Ketiran le 10/11/2002 à 18:59:26 (#2526712)

Super :)

Par Zdravo, le le 10/11/2002 à 19:33:56 (#2527059)

:lit:


Fiouu G mis du temps à lire... c'st un peu pavé :ange: Si tu pouvais un peu aérer, cela aideraità la compréhension du texte ;)

Par Naur le déchu le 11/11/2002 à 0:56:58 (#2530454)

Bon voila j'ai tenté d'un peu aérer... :confus: J'espere que ca sera deja plus lisible...

La suite et fin de ce récit arrivera bientôt :)

J'espere que vous aurez pris autant de plasir a lire (malgré le pavé :p)que moi a l'écrire ... :)

Par Naur le déchu le 12/11/2002 à 21:17:53 (#2547588)

Lhomme entra dans la demeure familiale, il se précipita a toute allure dans le séjour une chandelle a la main.
La lueur blafarde de la bougie éclairait faiblement le bahut massif reposant dans un coin de le pièce, elle semblait jouer avec son ombre, rejetant sur le mur de pierre un reflet dansant du meuble impérial.
Il savança vers le meuble, puis il balaya de son bras libre le fatras poussiéreux jeté dessus.

Il semblait à la recherche de quelque chose, soudain, il leva devant ses yeux ses mains, elles tremblaient du contentement de ne pas avoir perdu lobjet de son désir.

Entre ses doigts un fin ouvrage, il le délia de ses attaches puis louvrit et le relu, encore une fois.
Ses yeux courraient sur le papier puis sa lecture finie il prit un autre tas de parchemins jaunis par le temps passé a attendre dans les tiroirs du bahut.

Il tira à lui une chaise puis sortit de sa robe une petite bouteille dencre et une magnifique plume faite dargent et de noyer blanc, finement incrustés dans une plume de séraphin.
Il posa sa bougie et laissa aller sa plume sur le papier, la laissant danser et former des courbes attirantes le narguant de leur beauté émouvante.


Un fait nouveau ma poussé a reprendre mon récit. Beaucoup dannées ont passées depuis mon dernier voyage, cela me semble une éternité, des siècles peut-être .
Depuis mon arrivée ma vie nas que très peu changée, peut-être quelques événements ont pu advenir dans ma vie, mariage, naissances, combats ardus, morts et jen passe.

Jai vécu ici de nombreuses aventures, de bonnes comme de mauvaises. Jusque ici me direz-vous je radote.
Mais depuis peu tout ceci ma semblé lointain, incongru, je ne sais vraiment comment lexprimer.
Tout ces combats navaient plus de sens, ils avaient perdus la signification que jy avais mis.
Avec le temps tout cela sétait fané, et voilà qua présent cétait ma vie actuelle quia son tour se fanait.

Une profonde lassitude en moi sinsinuait, une lente déclinaison de lesprit, un vieillissement de la pensée.
Cest alors quen rêve je les vis, le matin je me réveillait et leur souvenir marquant mavait tiré des larmes pendant mon sommeil.

Je revis les paysages de mon enfance, les somptueuses forêts du Thalion, resplendissantes dune magie secrète, le val de Macalaure, ses vertes et reposantes prairies, le Thalion qui coulait au fond de la vallée, donnant un ton profond a ce paysage digne de lEden, ma cité, mon impériale cité dorée, la cité qui était restée gravée dans mon cur depuis toutes ses années.

Tout ces souvenirs me revenaient comme dancien fantôme, des esprits de bon augure dirais-je plutôt. Je le sus alors, ce pourquoi jétais venu, ma vengeance, mon rêve denfant, tout cela avait perdu sa valeur.
Ma vengeance devait être accomplie depuis le temps. Et même, je navais plus le cur a haïr qui que ce soit.

Cette fureur vengeresse qui mavait déterminé plus que jamais à venir ici avait disparue, laissant derrière elle un homme désabusé, javais vécu mon rêve, exaucé mon souhait et je ne pouvais que men montrer heureux.

Jaimais cette famille qui était devenue la mienne, jaimais mes amis, tout ceux qui comptaient pour moi. Mais javouais honteusement aimer bien plus que tout mon berceau, mon sanctuaire, ma demeure qui se trouvaient en ces lieux de féerie au-delà des océans.

Dans ma tête je nageais dans des eaux troubles, ne sachant si je devais partir où rester pour ceux que jaimais.
Il ne me fallu en fait pas longtemps a la réflexion, je navais que trop tardé ici, et ces songes, ces visions, cétait mon âme qui était restée la-bas, errante, et qui mappelait a présent.

Il était encore trop tard pour annoncer mon départ, je ne devais pas les laisser me convaincre de rester, caurait été une mort certaine pour moi.

Cest alors que commencèrent les préparatifs de mon voyage. Une contrariété soffrit alors a mes yeux, comme un mauvais présage, la lame dun destin fumeux qui me tenait en respect, mempêchant de vivre, et me condamnant a une mort sadique.

Malheureusement pour moi le seul moyen de rejoindre ces terres était par la voie maritime. Mais les rares bateaux qui mouillaient dans le port ne parcouraient pas de bien longues distances, pas assez longues pour me conduire a bon port.

Il maurait fallu contacter la seule personne que je connaissais qui aurait pu me faire traverser les mers, cette personne nétait autre que le capitaine qui mavait apporté ici par le passé.

Cette idée réveilla en moi un vent despoir, un souffle chaud qui réveilla mon cur endolori, mais qui retomba aussi vite quil était venu, se brisant sur les rochers sanglant de la guigne.
Je ne pouvais pas, hélas, contacter ce capitaine sans savoir où il était, sûrement hors de portée de moi, et sans même savoir comment il se prénommait exactement.

Il maurait fallu un sort extrêmement puissant pour me mettre en relation avec lui.
Cela me semblait une bonne idée et je décidais donc de questionner les sorciers et mages des différentes villes dAlthéa.

Je me mis vite fait en quête, hâté de trouver la solution a mon problème, la grâce salvatrice, le remède a mes maux.
Mes recherches furent longues et compliquées, lun me disant daller voir untel, lautre me donnant ladresse dun autre
Je me perdais dans des ruelles sombres et inconnues auparavant, à questionner de-ci de-la, à chercher mon chemin et à sans cesse me perdre dans une autre ruelle encore plus sombre.

Jarrivais enfin dans une petite boutique, elle ne possédait pas denseigne, ni une quelconque distinction avec une autre maison, pour vitrine elle comptait une minuscule lucarne couverte de poussière, laissant a peine passer la lumière dau dehors, filtrant les rayons pour ne rendre de lautre coté quune lueur morbide qui rendait ce lieu encore plus inquiétant quil ne létait.

Pourtant, jen étais sûr cétait bien là ladresse que lon mavait donnée. Je poussais la porte avec précaution, puis je pénétra lentement dans le magasin.

Une odeur de renfermé vint massaillir les narines, je reculais dun pas face a lodeur désagréable. Puis je jetais à lintérieur un coup dil discret, détaillant le désordre surprenant qui régnait dans cette boutique.

En fait de désordre, je remarquais dans un deuxième temps quil sagissait dun énorme manque de place et que les divers bocaux et autres ingrédients se superposait sur les étagères bancales mais dans une classification assez précise malgré le fragile et éphémère équilibre.

Dans ce bric-à-brac je vis dans des bocaux diverses plantes aromatiques, dans dautres bocaux des champignons, des racines, mais enfin mes yeux se posèrent sur des bocaux remplis de liquides tantôt verdâtres, tantôt roses ou a la limite du noir, mais tous visqueux et contenant Oh ! Jy repense encore contenant des organes, danimaux, dhommes, de monstres je ne sais pas mais des organes tout de même.

Certains palpitait encore, tournant dans le liquide abject, le brassant dans de lent tourbillon, quoi quil furent ces bocaux me donnèrent la nausée, jai vu bien des horreurs, mais de la à les mettre dans des bocaux je trouvait lidée digne des pires fous.

Il me semblait que si la porte du magasin fut claquée par un quelconque vent mesquin cela aurait brisé cet équilibre, entraînant les marchandises dans une chute vertigineuse, les brisant au sol, brisant par la même occasion le capital de ce commerçant.

Au fond de la pièce enfumée par la poussière se tenait un minuscule comptoir, et derrière ce comptoir un petit vieux qui me scrutait de ses deux petits yeux tirés par les rides. On aurait dit un vieux félin aigri dérangé dans sa sieste, ses yeux feulaient et crachaient des malédictions vers ma personne.

Je sursautais lorsque je pris conscience de son regard glacial qui me scrutait depuis déjà quelque temps sans même que je lai remarqué. Je fit un mouvement de la tête en sa direction pour lui dire bonjour mais il ne bougea pas. Je me demandais soudainement sil était vivant. Je frémis encore a cette pensée puis je pris la parole : « On mas dis de venir vous voir, je requiert votre aide. »

Javais dis cela dun ton hésitant, a peine audible, le petit vieux se leva pourtant et me fis signe de le suivre par une petite porte derrière le comptoir.

Je le suivis prudemment, de peur de renverser quoi que ce soit. Puis je débouchait derrière lui dans une petite remise, faiblement éclairé par une boule lumineuse flottant au plafond et qui diffusait une douce et reposante lumière.

Je regardait paisiblement la lumière lorsquil me lança dun ton hargneux : « Si tu est venu pour me faire perdre mon temps va-t-en .»
Je fus amusé par ses paroles, que pouvait-il donc bien faire ici ?!
« Mes affaires ne regardent que moi, rétorqua-t-il, dis-moi pourquoi tu est venu »

Je neus même pas le temps de me demander comment il avait lu dans mes pensées, je lui expliquais mon problème essayant dêtre le plus précis possible.
Un long silence suivit mon récit puis il dit dun ton dubitatif : « Hum.. je vois »
Léloquence de sa réponse me laissa perplexe et je me sentis plus que jamais abandonné à rester sur ces terres, abandonné et usé .

Puis le vieillard ouvrit a nouveau la bouche, je craint quil ne me dise encore une fois daller voir un de ses amis qui pourrait maider, car cela était le discours que tous mavaient tenu.
Et pourtant il dit pouvoir me venir en aide. Je nen crus pas mes oreilles et je restais coi, stupéfait et pétrifié par la joie.
Javais une envie irrépressible dembrasser ce brave vieux mais il anticipa et me dit de me calmer, je compris par son ton que cette aide ne serait pas gratuite.

Il mexpliqua en quoi consistait le sort quil pouvait mapprendre, cétait un sort de projection astrale, en quelque sorte je pourrais faire apparaître une image de moi où je voudrais par la simple force de mon esprit.

Il me demanda en échange un anneau de sorcellerie en jade, celui que javais dans ma besace précisément, je ris de constater les pouvoirs extralucide du vieillard, et je pris un peu peur en me demandant sil navait pas la main habile.
Je me hâtait donc de plonger ma main dans mon sac et den ressortir le précieux anneau, ornée de sa magnifique pierre rouge qui miroitait sous léclairage révélant tout son éclat, toute sa beauté, une magie en émanait visiblement, elle semblait animée.

Le vieillard me sourit, ou plutôt il sourit a la pierre, son regard avide trahissait ses sentiments, il approcha sa main tremblante de la mienne mais je fut plus vif que lui, épaté tout de même de la rapidité du vieillard, avant quil ai pu prendre lanneau je fermais rapidement ma main et il ferma la sienne au-dessus de la mienne happant de lair.
« Je suis un homme de parole, apprenez-moi ce que je désire et je procéderai a léchange, dis-je sur un ton sec. »

Le vieil homme parut contrarié par mon geste, toutefois il se résigna. Il me demanda tout de même un objet en gage de ma bonne foi, je lui cédais avec hésitation ma bague de fiançailles, sachant quil me la rendrait après notre accord.

Le vieil homme ricana puis il alla chercher des ingrédients pour un rituel. Il enchanta dabord un anneau en or que je portais sur moi, je navais même pas remarqué quil me lavait pris, je mit vite fait la main a ma poche pour massurer que le précieux anneau était toujours là.

Il ne lavait pas prit et je me déraidit a cette nouvelle, le vieil homme me regarda tout de même dun il réprobateur comprenant que javais douté de lui.
Il se remit en grognant a son ouvrage, visiblement vexé.
« Je vais maintenant vous enseigner le sort, dit-il de sa voix chevrotante, le rituel avait du lépuiser pour quil ait cette vibration dans la voix. »
Je ne put mempêcher de me sentir coupable de fatiguer ce pauvre homme, mais il mit encore une fois un terme a mes rêveries et menseigna rapidement le sort.

Il mexpliqua ensuite quil me suffirait de réciter lincantation en pensant a lendroit où je voulais me retrouver, il fallais pour que le sort marche que je porte lanneau dor enchanté.
Je ne pris pas la peine de faire un essai, sil mavait trompé je pourrai toujours moccuper de lui. Je lui jetais entre les mains lobjet de ses désirs, il leva sur moi des yeux pétillants, tel un enfant a qui on aurait cédé un caprice.

Je le remerciais sincèrement après avoir récupérer ma bague de fiançailles, et je pris congé du vieil homme.
Ce fut un réel bonheur que de sortir de sa boutique puante et denfin pouvoir respirer de lair.

Le vent balaya la rue dans laquelle je me trouvait, soulevant un nuage de sable et de poussière, je le regardait passer, un sentiment bizarre sempara de moi, je ne savais plus vraiment si ce que je faisais était la meilleure chose a faire.
Jétais pourtant si proche du but, si proche de la vraie renaissance, si proche et si loin en même temps. Il ne me restait plus quune étape, plus quun pas vers ma libération, je me sentais lâme du prisonnier a qui on aurait enlevé ses chaînes et qui attendrait derrière les portes de sa geôle quon ouvre la grille.
Le soleil brillait de toute sa splendeur de lautre côté, il ne suffirait plus que la herse monte dans le lent cliquetis des chaînes, il ne suffirait plus que dun pas en avant pour pouvoir savourer les délicieux rayons de miel du soleil.

Je devais me dépêcher de faire ouvrir cette grille.
Javais quelquun a rencontrer, et rapidement.

Jalla me mettre a labris dans un bosquet puis jutilisa mon nouveau sort.
Je sentis en moi une intense fatigue, la force me quittait, mes tempes bourdonnaient, javais envie de crier, une envie viscérale dhurler a la mort, il me parut enfin que je quittais le sol puis tout se mit a tourner autour de moi dans une danse folle, toujours plus rapide, toujours plus rapide, puis plus rien

Je croyais être mort, une vive lumière blanche mentourait, maveuglant, puis mes yeux sacclimatèrent, des images vinrent a moi, jétais debout dans une salle inconnue.
Cétait une cabine de bateau, encore un vieil homme se tenait au milieu de la pièce, il était cependant plus robuste et vigoureux que le vieux marchand.

Il ne mavait pas remarqué et je toussota doucement pour ne pas le brusquer, au bout de quelques secondes il se retourna le regard interrogateur.
Je navais plus de temps a perdre je lui expliquais qui jétais, après un moment il se souvint enfin de moi, cela faisait des lustres que nous ne nous étions pas vus et son bateau avait fait cent fois le tour des mers depuis ce temps.

Il restait vraiment étonné de me voir ici, je du mexpliquer sur la raison de ma présence plusieurs fois.
Il me dit enfin que ce voyage lui coûterait trop dargent. Je lui montrais alors la bourse qui sa balançait dans un gai tintement a ma ceinture.
Ses yeux brillèrent, décidément la cupidité exauçait bien des miracles. Je lui promit la somme contenue dans cette bourse a son arrivée et il me jura que dans une semaine, jour pour jour, il viendrait me chercher.
Je fit tinter une dernière fois ma bourse en le regardant puis je mit un terme au sort.

Le retour fut plutôt houleux lui aussi, traversant les lieues qui me séparaient de mon corps a toute vitesse, les terres et les mers défilaient sous moi, je les distinguait a peine, ce nétait quun mélange de couleur, le tableau dun peintre dérangé.

Le sol reprit enfin sa forme normale, mon corps gisait a terre comme mort, quel jolie vision que celle-là, était-ce cela la mort ? Etait-elle belle ? Je balayais ces idées néfastes, les chassant de mon esprit rageusement, il me fallait quitter cette terre démoniaque, elle perturbait mes sens, mes sentiments.
Je fusionnais avec mon corps inerte, lorsque je rouvrit les yeux jétais à nouveau un être de chair et dos.

Par La savonette le 14/11/2002 à 18:04:03 (#2562310)

:lit: :amour:
Attend la suite :D

Par Naur le déchu le 22/11/2002 à 20:48:32 (#2622223)

Lhomme depuis longtemps déjà était parti. Sur le royaume de Lunedor il avait laissé une part infime de lui, quelques souvenirs chez certains peut-être, quelques traces de son passage immortalisés par le temps, mais il avait laissé aussi une veuve, des orphelins, des amis
Il ne les avait pas totalement délaissés, son sort lui servait toujours a les contacter, mais il était a usage réduit et il ne pouvait passer avec eux que de brefs instants.

Il tira de sa poche un petit manuscrit, il décida de reprendre lhistoire quil avait laissée en suspens quelques moi auparavant.
Il sinstalla et reprit son récit, décidé a enfin mettre un terme a son histoire.


La semaine précédant mon départ fût mouvementée et calme a la fois, défilant lentement par moment, dautres instants furent fugaces. Cest ainsi que je me le rappelle.

Javais retenu pour moi la nouvelle de mon dernier voyage, je lavais gardé égoïstement sans penser a ceux que jaimais. Cette pensée traversa mon esprit et il me fallu me rendre a lévidence, cela pourrait causer plus de mal si je ne les avertissait pas.

Jenvoyais donc par lettre ma décision a tout ceux que je pût contacter. Je leur expliqua les raisons, cela me semblait plus facile de leur exposer mes sentiments par écrit, peut-être par peur de devoir a les affronter, de devoir leur annoncer cette nouvelle froidement.

Je partageais pourtant avec eux mes derniers instants, je leur promis de leur en expliquer plus par la suite, après mon voyage.
Je ne mencombra point pour partir, je cédais a ceux présent pour mon départ quelques objets qui me restaient.

Je me souviens encore cette journée, elle était restée inscrite dans ma mémoire comme une peinture.
Cette image était emplie de tristesse et de nostalgie, elle me tirait une larme a chaque fois quelle me venait, cétait la fin de cette vie. Cette vie qui métait devenue insipide, cétait loin delle que je la regrettais.

Javais passé la nuit sur la grève a contempler locéan, lhorizon sétendait devant moi, elle cachait les terres où auraient lieu ma dernière renaissance.

La lune nimbée dor se reflétait dans les eaux sombres et profondes, elle les faisaient scintiller de milles feux, accompagnant leurs douce mélopée de ses lueurs dansantes.
Le vent soufflait dans les arbres ajoutant sa note calme et reposante a la mélodie. Le sommeil vint a moi sournoisement, il menleva a ma contemplation pour memporter au royaume des songes.

Au petit matin je me réveillais trempé de rosée, mais rien ne pouvait menlever le plaisir de cette nuit a rêver en toute quiétude.

Il ne me restait plus qua attendre mon navire et sur ses grandes ailes je menvolerait vers chez moi.
Quelques personnes vinrent me présenter leurs adieux, et je restais enfin seul avec mon amie Bubulle.

Elle attendit avec moi sur le quai, je savourait ce dernier moment avec elle, réchauffant mon cur dans ses bras.
Ce fût le dernier contact physique que jeu avec les gentes de Lunedor, probablement le dernier.

La bateau arriva en début daprès-midi, ses voiles gonflées par le vent le poussaient inexorablement vers le port.
Lorsque le bateau arriva le capitaine arriva, la rencontre fût brève, déjà les marins larguaient les amarres.

Mon cur failli se briser lorsque le bateau séloigna du quai. Mon amie était toujours là, et je fût pris dune envie soudaine de plonger pour la rejoindre mais la force me manqua.
Filant a la surface des flots le navire me ramenait chez moi, je quittais une maison pour une autre, jespérait seulement ne pas retrouver ma demeure aussi vide qua mon départ.

Le royaume de Lunedor fondit peu a peu dans létendue azurée, lîle semblait être avalée par les flots. Jeu peur de ne plus pouvoir y retourner grâce a mon sort.

Le voyage dura huit mois. Le bateau avait traversé locéan fort rapidement, le capitaine bénissait les dieux davoir soufflés si fort dans la voile. Mes connaissances en théologie me firent lever les yeux au ciel.
Jattribuais plutôt ce miracle a la chance, la compagnie du capitaine nétait pas des plus agréables.

Je passe sur les détails du voyage, il fût long et ennuyant, peut-être moins éreintant qua laller.

Jeu pendant la traversée la chance de rendre visite a ma famille et mes amis, pourtant je ne savais si je pourrait continuer bien longtemps à utiliser le sortilège.
Ma pierre de destinée déjà avait commencée a perdre sa lueur rassurante.
Mes pouvoirs semblait avoir faiblis eux aussi, mais je ne pensait pas quil me serviraient a grand chose là où jallait.

Le bateau accosta donc dans le port de Noir-écume, arrivé a terre je remerciais une fois de plus le capitaine et je me mit en chemin de ma demeure.
Sur le quai je trouva un cheval et je lacheta a bas prix au pauvre paysan. Je navait pas de temps a perdre, je bouillonnais dimpatience, jaurait pu courir jusqu'à la défunte Macalaure si javait pu.

Au bout dun jour de chevauchée jarriva dans la combe précédant la vallée de Macalaure. Il me semblait déjà entendre le chant tonitruant du Thalion, cétait toute la nature qui chantait en fait, annonçant mon retour.
Je fit partir mon cheval au galop, pressé de voir ma cité.

Le choc fût terrible, la ville était en proie aux envahisseurs semblait-il. Une compagnie dorques et dautres monstres hideux pullulaient dans la ville. Il bafouait de leur nature repoussante la beauté de la cité.

Mon sang ne fit quun tour. Quitte à mourir dans la bataille je me devais de défendre ma patrie.
Je réalisa tout a coup, je tenais ma vengeance, jétais enfin prêt a relever cette malédiction qui me pesait.
Je brandis mon épée et je fondis sur la ville dans un cri déchirant.

Laissant aller toute ma rage dans la bataille je lâchais sur les monstres une vague de sorts.
Ils tombaient tous sous les coups, ma haine amplifiait la puissance de mes sorts pourtant dérisoires a lorigine.
Laura qui me protégeait sembla elle aussi se réveiller plus que jamais.
Les projectiles pleuvaient, un torrent de flamme et de pierres sabattait sur les orques effrayés.
Naurion fils de Macalaure était revenu accomplir sa destinée.


Il signa de son nom en bas de la page puis laissa tomber sa plume. Il attacha les dernières pages aux autres puis les relut.
Il esquissa un sourire, il avait tenté du mieux quil pouvait de conter sa vie et il semblait satisfait du résultat. Il glissa le feuillet dans un tube en métal puis le scella.

Il se leva et repoussa les tables et les tabourets poussiéreux qui jonchaient le sol de la taverne. Il embrassa des yeux un portrait sur le mur, il représentait un petit garçon entouré de ses parents. Il laissa couler une larme de tristesse puis partit.

Son cheval attendait dehors, il se mit en route pour Noir-écume. Il quitta la ville plongée dans la pénombre, a lentrée de la cité gisait un amas de corps noirâtres, il fumait encore et on pouvait encore discerner des objets de facture orques parmi les planches carbonisées ayant servi a alimenter le bûcher.

La-bas il donna le petit tube métallique au capitaine qui devait retourner a Lunedor.
Il lui versa des pièces dor pour que le capitaine donne le petit tube a la personne concernée.
Il joint au tube une lettre pour son amie Bubulle


Ma chère amie,

A toi seule jai conté mon histoire, en voici la fin, je te raconterais en détail si je parviens a te contacter.
Mes pouvoirs déjà samenuisent, je me sens bien ici, vieilli mais au calme.
Je parviendrait a rendre a Macalaure sa beauté originelle. Jai déjà retrouvé des personnes ayant fuient lors de lattaque.
Tu laura deviner sans doute ce sont des demi-elfes comme moi, sauf quils ont bénéficiés dune plus grande durée de vie que jaurait pu lespérer pour moi-même.
La ruine de la ville remonte a près dun siècle et demi et pourtant elle semble intacte. Les orques, ces créatures viles nont causés que des dégâts minimes et sont partis en fuyant lorsque je suis arrivé.
Comme je te lai dit, la vie reprendra bientôt son cours a Macalaure, tout comme moi elle va renaître.
Je tembrasse ma chère, que tes rêves puissent être exaucés comme les miens le furent.
Amicalement,


Naurion, fis de Macalaure

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