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Le gouffre...

Par Caithness Galliano le 19/10/2002 à 4:53:57 (#2361741)

Si j'écris, ce n'est pas pour cacher.
Si j'écris, c'est que je ne peux parler.
Je dois demeurer lucide.
Celui à qui j'aimerais tout dévoiler, voilà que les hommes nous séparent.
Où es-tu ? Je me le demande chaque jour. Chaque nuit alors que je pose ma tête sur l'oreiller encore empreint de parcelles de ton être.
Combien de fois ai-je pu changer les draps ? Me réveillant souvent dans une marre de fluide ?
Les marques continuent de danser sur ma peau, les voilà à leur stade le plus élevé.
Il n'y a plus rien à faire.
La nécromancie qui m'a vue grandir, et dont j'ai longtemps fait mariage de cet art avec la glace, a enfin gagné.
Non. IL a gagné.
Il a réussi à me marquer, à me graver de ses lourdes traces.
Il ne s'arrêtera que lorsque je serai devenue une poupée de chiffon...

Je ne veux pas. Il en a déjà assez fait.
Même la tentative d'oubli n'aura jamais suffit.
Je dois encore changer de robe, ainsi que mes bandages.
La glace me renvoie une image de mon être que je déteste. Faible, et si sans-défenses.
Un instant. Qu'est-ce que c'est?

Mes ailes ?
Là où se dessinait de longues cicatrices, les plaies se sont rouvertes ?
Il n'y a pas que les symboles qui me font souffrir...
Voilà la cause de mes maux de dos.
Un cadeau empoisonné, porté à me faire réfléchir.
Elles demeureront à jamais ma perte?

Les plumes tombent d'elles-même.

Que fait-il de moi...?
Les bandages sont bien serrés, l'on n'y verra rien sous ma robe noire fermée jusqu'au cou.
Le sarrau par dessus camouflera les différences de formes entre mon corps et les pansements.
Allez...je dois travailler.

Travailler, pour continuer de vivre.
Pour s'accrocher aux parcelles de vie restantes.
Faire quelquechose, ne pas tomber dans l'inertie.
Ne pas couler, ne pas s'enfoncer.

La flamme de l'alambic continuera de brûler mon regard, les vapeurs des fluides et des potions de me chatouiller les narines.
Je continuerai de me piquer les doigts sur ces vêtements de riches. Non, je ne céderai pas à la facilité et accepter le titre et de devoir subir ses assaults.

-Darksoul...j'ai besoin de toi. Aides-moi...

Les larmes continueront d'échauder mes joues, de faire réagir le fin givre qui me recouvre. Il n'y a plus rien à faire, sinon résister.
Je suis carriée, jusqu'à la moëlle. La nécromancie m'aura à jamais marquée, non pas par l'usage que j'en ai fait, mais parcequ'il veut me torturer. Elle est à son dernier stade. Même les potions ont du mal à m'aider à me regénérer. Ironique pour quelqu'un qui a toujours fait des recherches sur les tissus pour qu'ils se regénèrent à la perfection.
Je ne peux que tenir...pourquoi tenir...Ne serait-il pas bon de se laisser abandonner...et d'accéder au repos...

-Darksoul....

Les sels. Vite les sels avant que je ne perde conscience.
Le camphre me pince les narines, mais je suis consciente.
La poudre...la poudre...
Mon nez me pique...un filet bleuté coule sur ma main.
Je dois avoir les yeux creusés...je dois être émaciée...
Je dois être horrible...Que l'ombre de moi-même...
Rabattre une cape sur moi...cacher mon visage derrière ces mèches d'albâtre...
J'ai mal...j'ai si mal...
Ma main est secouée de spasmes en se refermant sur un petit roulé d'herbes fin.
Les doigts tremblent longuement avant d'enfin exécuter le claquement nécéssaire pour le dard de feu.
J'étouffe...les bouffées me font tant de bien pourtant. C'est comme si je n'arrivais plus à respirer par l'âme. J'étouffe de l'intérieur.
Doucement...l'effet escompté ne parvient plus.
Mon état est trop avancé...
Une fiole...ce liquide épuré. Oui...coule en ma gorge, parcourt mes veines trouées et mincies par la faiblesse.
Voilà...encore...c'est bon. Je me sens mieux, légèrement mieux.
Je peux continuer mon travail.
Je ne veux plus de cette existence. J'aime mon travail... Mais je déteste cet état...celui qui m'a rendue comme cela...

À...à l'aide...


Et le corps raidi s'affala longuement sur sa table de travail, une petite fiole encore en sa main.
Le sommeil avait fini par gagner, pour l'affaiblir lentement, à petit feu.
Ces derniers jours, pénibles, l'avait gravement amaigrie. Les derniers stades des blessures nécromantiques étaient durs, plus que certains le croient.
Et si?

Non, le sommeil ne peut pas gagner...je me réveillerai...*tousse* Encore un filet de sang... Je devrai encore une fois aller voir le vieil homme. Il saura sûrement m'aider.
Mais cette fois...en passant par la lumière.
Oh mes ailes...puissiez-vous suffisamment vous affaiblir pour fondre et tomber de vous-même je vous prie, que mon poids ne soit pas trop dur pour moi à mener aux devant de l'homme....
Oh non...restez...si celui qui détient mon coeur peut m'aider à avancer jusque devant la pureté...Et là le choix se fera de lui-même.
Je ne veux plus croire en ces déités de foire...y ai-je déjà cru ?
Je veux seulement...respirer l'air de nouveau. Humer le parfum de sa peau.
Goûter les fruits de la terre. Déguster encore le fruit défendu. Boire les sources pures...
Regarder de nouveau ce paysage...

-Darksoul...que m'a-t-il fait...


_____________________
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Par drake le 19/10/2002 à 15:07:23 (#2363799)

*le fantome calciné de mortgal aparait*
"pauvre petit ange qui pleure, t'es souffrance t'insupporte? vien donc me rejoindre dans le monde des morts! toi ainsi que tous les séraphéens et tous les humains qui ont provoqué ma perte.
vien, vien me rejoindre nous sommes si bien ici. Le sommeil éternelle est ton seul salut."
*le spectre prend feu*
"nous rejoindre, nous qui sommes vitimes de la folie des tiens"

Par Ethel Tvar MIP le 20/10/2002 à 13:51:37 (#2368552)

Le désir de retour a la pureté tant physique que psychique est une étape naturelle chez l'homme . Toi qui eus jadis vénéré Ogrimar , n'a tout de meme jamais cessé de faire appel a tes sentiments pour tes proches . Peut etre t'es tu laisser entrainer dans une voie qui n'etait pas totalement faite pour toi . Ma tendre et douce Tatie , si une nouvelle vie tu désires , ceux qui t'aiment plus que tout t'aideront a y parvenir . Une vie simple et aimante , loin du pouvoir ou du goût du sang , debarrassée des douleurs de jadis . Tatie , je ... nous sommes là .

Tatie , je t'aime plus que tout , toi qui as su me comprendre bien mieux que tous les autres êtres vivants sur ces terres


Tels furent les mots qu'il eut pensé d'elle , et qu'il pensait toujours . Si elle désirait d'autres mains tendues que celles de l'elu de son coeur , la sienne le serait .

Par Caithness Galliano le 21/10/2002 à 23:15:18 (#2379012)

Mes plumes tombaient lentement, par poignées. Douloureuses, enfin, je m'en fichais.
La solution se présentait.

Deux druidesses m'avaient soignées par la glace lorsque je perdis conscience il y a quelques jours dans la ville aux Cieux d'Argent.
Elles ont dû comprendre réellement ce qui se passait.
L'on devrait faire plus confiance à ces gens de bonne volonté.
Elles savaient ce qu'elles faisaient.

L'effet du zéro absolu se perpétuait grâce aux boucliers de mana et autres protections que je déployais.

Esper s'est enquint de ma santé et est venue me retrouver alors que j'avais la visite de Ghim.

Les douleurs étaient moindres, mais simplement leur présence me réchauffait le coeur et m'arracha quelques sourires.

Et pourtant, je n'aurais aimé qu'une seule présence...

Les préparatifs étaient terminés, et je pourrais aller voir l'Homme qui défie le Temps...et là je prendrai du mieux...



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