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Vide et horreur.
Par Jeanne DoreggaN le 14/10/2002 à 17:34:10 (#2334427)
Je me suis replongée dans les affres du malheur au moment où je croyais en être définitivement sortie. La folie me préserve de la mort, mais jignore pour combien de temps encore. Il a cessé de maimer. Jarrive à écrire cette phrase sans mourir, comment expliquer cela ? La folie, je sais. Je ne comprends plus ce qui marrive. Les événements senchaînent depuis ce soir-là, sans aucun sens, et ce couloir obscur ne semble pas avoir de fin. Je ne comprends même pas le sens de cette phrase : « Il a cessé de maimer ». Quelque chose à quoi rien ne peut me préparer et dont rien ne peut me guérir. Etrange que ce soit lalcool qui mait permis de tenir à nouveau la plume.
Je ne parviens plus à fermer les yeux. Si je les garde ouverts, jai limpression dêtre en vie et cela mest insupportable. Comme jaurais dû mourir à la guerre, avec tous les autres
Depuis, je nai fait que le mal. Cela faisait si longtemps que je navais pas été folle. Tout le temps quil ma aimée, il ma préservée de la démence. Ô mon âme, comme tu méritais mieux que moi
Je taime à me détruire, et cest toi que jabats. Pourquoi ? Pourquoi, dites-moi, pourquoi ne puis-je jamais apporter que le malheur ? Je croyais que notre lien était invincible. Je le crois toujours. Pourquoi la foi est-elle si irrationnelle ? Il suffisait quil le décide pour le rompre.
Jaimerais mourir dans ses bras, mourir de sa main, et cest dans ce taudis lugubre que je lâcherai mon dernier soupir. Je nai plus de frustration. Jai peur de mourir avec toutes ces images dans ma tête. Je voudrais une dernière fois caresser sa peau et pleurer mon désespoir, mais je suis seule et lhorreur me hantera jusquà la fin. Même parti, il maide, son souvenir maide à trouver mes dernières forces. A chasser la nausée et les larmes. Mais sitôt que je ferme les yeux, je revois ce corps peser sur le mien, ce corps qui meffraie et les larmes me reviennent. Je le sens où je ne veux pas quil soit, et je lui pleure mon impuissance et ma peur. Ses râles de plaisir grondent dans ma tête, et je sens sa peau brûlante frotter mon corps glacé. Jai peur, je veux quil sarrête, je veux quil sen aille, je veux quil disparaisse. Mais il ne regarde pas mes larmes, tout comme il nécoute pas mes paroles. Je suis faible, trop faible et misérable, les paupières serrées comme le ferait un enfant. Enfin, il comprend, enfin il sinterrompt, enfin il pose un regard sur mon corps qui grelotte pitoyablement. La peur métreint toujours autant, plus que je ne le croyais possible, plus coupable que lassassin de tout un peuple. Je suis vidée et morte, nauséeuse jusquaux larmes, et je le vois pleurer à son tour. Je sais que je suis en train de le tuer, par mon refus, et cela mépouvante. Je sens que nous allons mourir ensemble, lun contre lautre, et tout autant je my refuse. Je me sens égoïste au-delà de tout ce qui est permis, je voudrais le conjurer, exorciser le mal quil minflige. Et il pleure, il pleure car après tout ce temps il a enfin accepté de comprendre, il pleure parce que tout est vraiment fini.
Jai les mains sales davoir écrit et je voudrais jeter cette plume odieuse. Je nose plus relever les yeux sur le haut de la page, de peur de revivre le cauchemar une troisième fois, de peur de ne pas y survivre. Pourquoi croire que lécriture peut chasser le mal qui est gravé en moi ? Jaurais voulu que le travail amène loubli, quelle naïveté. Jai pensé que tu pourrais maider, mon Âme, mais comment ai-je pu tinfliger une telle chose ? Je tai plongé dans lhorreur dans laquelle je me noie, sans comprendre que jétais la seule coupable. Que puis-je faire pour te préserver des abîmes ? Laisse mon dernier acte être ta sauvegarde, pour expier de tous mes crimes. Laisse-moi te guérir de tout ce mal avant de méteindre. Mais il est déjà trop tard
Je sens labsinthe me brûler le crâne plus sûrement quun brasier. Combien de verres faut-il pour tout oublier ? Le papier sefface si vite, mes yeux voient à peine et jaimerais tant encore écrire. Mourir seule et souillée
Tu es parti
La fin
La fin
Je taime
Nou
Par Lysanda le 14/10/2002 à 17:41:22 (#2334479)
Par Yolinne MIP le 14/10/2002 à 17:45:35 (#2334508)
Il est bien des choses qui amènent à la folie, mais celles dûes à l'amour sont les plus éprouvantes.
Par Syndrael le 14/10/2002 à 20:22:49 (#2335628)
Aujourd'hui, j'ai bien trop de bonheur à vivre pour trouver encore le temps d'écrire et les larmes ne sont plus que des épisodes éphémères, marquant mon coeur d'une encre délébile.
Par Gabriel Thylin MSF le 15/10/2002 à 1:36:48 (#2337329)
Par Isis De Vil le 15/10/2002 à 9:46:34 (#2338028)
Par Jeanne DoreggaN le 16/10/2002 à 17:38:53 (#2347125)
Le contact de son corps est une source dans laquelle je peux puiser à linfini lénergie pour ressusciter. Mais ne suis-je pas morte, pourtant ? Il est apparu face à moi sans que je puisse lexpliquer, sa voix était dure et tonnante et au plus profond de mon âme elle me réconfortait. Combien aurais-je sacrifié pour son retour, pour sa présence même le plus bref des instants ? Le monde entier, et plus encore. Il me reproche lhorreur qui me tourmente et la douleur que je lui ai infligée. Oh comme il a raison, tant raison quil mest impossible de savoir comment il peut pardonner. Ai-je vraiment le droit de lui faire subir ma présence et toutes les peines quelle engendre ? Mon devoir serait de tout faire pour lépargner, mais il refuse, il naccepte pas que je disparaisse. De combien de secondes disposerons-nous avant quune nouvelle de mes erreurs ne le blessent plus que je ne puis laccepter ? Je voudrais quil ne connaisse plus jamais la peine.
Le jeune musicien avait raison, je suis au plus profond de la démence.
Par Syndrael le 16/10/2002 à 23:29:20 (#2349162)
Mais achevez la ! :D
Par Aina HarLeaQuin le 17/10/2002 à 0:11:43 (#2349322)
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