Les filles du Roi des Elfes

Par Leuan le 14/10/2002 à 17:20:23 (#2334341)

Une série de textes qui soit ont disparu dans le changement de système de forum soit que je n'avais jamais postés pour une raison ou une autre. Pour ceux qui s'étonneraient de voir coincider l'icône "RP" et le mot "Elfes" dans le titre, si, il y a un rapport avec T4C et avec mon personnage. Disons que ça fait partie des moments fondateurs de sa ville natale :)

En paix.

Après des millénaires de déchirements et de souffrances Mabelrod Ilthien Dier, dernier Grand Roi Féel, rêgnait sur un peuple en paix.
Les dernières armées du Chaos avaient été anéanties ou forcées à fuir à travers le portail à Totambu, au prix de lourdes pertes tant parmi le peuple de Mabelrod que parmi leurs alliés humains d'Avallë des Blanches Tours. Ils avaient fondu sur l'host des dieux du Chaos alors que celui-ci fêtait la chute des derniers bastions de la Loi, dispersé, amoindri par les dernières batailles. Parmi eux tous, sauf quelques rejetons d'enfer envoyés par les Seigneurs du Chaos eux-mêmes, avaient été de la race elfe ou humaine. Et pourtant il avait fallu les abattre tous, comme les chiens enragés, les pantins ricanants qu'ils étaient devenus, arborant dans leurs chairs et leurs esprits torts la marque indélébile des pactes qu'ils avaient conclus avec des puissances qui ne se souciaient des races mortelles qu'en guise de pions pour leurs éternels affrontements sur des milliers de plans de l'univers.

Mais les Avalléans dont la vie se consumait avec la brièveté et l'incandescence d'étoiles filantes s'en remettraient bien vite, se répandant par ces terres dévastées jusqu'à en devenir les nouveaux maîtres et seigneurs, tandis qu'en organisant l'extermination de ceux de son peuple qui avaient succombé au Chaos Mabelrod avait signé la fin des siens avec autant de sûreté que s'il avait personnellement égorgé chaque femme et chaque enfant de ses gens... la recherche d'un compagnon ou d'une compagne était pour eux quelque chose de si long et si difficile que nombre de jeunes filles et de jeunes gens mourraient sans avoir trouvé dans les restes de leur peuple amoindri celui ou celle qui ferait vibrer leur âme et leur corps...

Hé bien ils mourraient avec grâce et dignité, songea le Grand Roi en relevant la tête et accueillant d'un sourire les sept jeunes filles qui vinrent prendre place à ses pieds autour de lui, charmant parterre brillant des milles feux des métaux, pierres et étoffes les plus délicates. Par trois fois il avait été marié, et il était sept fois père, sept cadeaux du destin qu'il estimait plus que sa vie.
Ils mourraient, ou peut-être s'en iraient pour rejoindre leurs semblables sur des plans proches avant que les lentes révolutions des sphères ne referment bientôt les passages pour des éons. Mais contrairement à beaucoup Mabelrod n'avait pas envie de partir. Et pour l'instant l'heure était à des réjouïssances bien méritées.

- Mes filles, j'ai invité les gens d'Avallë à venir fêter avec nous la victoire de Totambu et le nouvel équilibre du monde. Je souhaite les voir éblouïs, récompensés au-delà de toutes leurs espérances, qu'ils repartent couverts d'or et de joyaux et de ce que nous avons de meilleur à leur offrir... nous n'avons de toute façon plus l'usage de tant de richesses...
Son ainée acquiesca gravement. La ville qui s'étendait en contrebas était malgré sa beauté presque entièrement vide par rapport à l'apogée de leur civilisation deux millénaires plus tôt.
Souriant il se leva, caressant le menton de la plus jeune, Klyeva, qui semblait à la foi joyeuse et perdue dans ses pensées.
- Je vous fais confiance pour que les enfants des enfants de nos peuples en gardent la mémoire jusqu'à la fin des temps. Que la joie de la victoire de Totambu persiste et rappelle à tous et à jamais que les puissances visant la suprématie du Chaos ou de la Loi doivent être bannies car c'est seulement dans l'Equilibre que les races mortelles peuvent s'épanouïr !

Il devait maintenant se réunir avec ses conseillers pour préparer l'exode. Il ne souhaitait pas lui-même partir mais il était de son devoir d'assurer un voyage le plus facile possible à ceux qui avaient choisi de tenter la traversée des Corridors du Temps pour retrouver leurs semblables sur d'autres plans. Par là ils étaient arrivées, par là repartiraient ceux qui le souhaitaient.

Par Leuan le 14/10/2002 à 17:24:54 (#2334375)

Le premier jour fut donné un grand festin, le vin centenaire coulait comme la bière, servi dans des hanaps richement ornés, la chère abondante et excellente. Touchant a peine aux plats le Grand Roi observa, se déplaçant de groupe en groupe avec ses filles et ses conseillers... qui s'ennivrait, qui s'empiffrait a s'en indisposer ou qui faisait simplement honneur au festin tout en partageant avec ses voisins des reminiscences de la longue guerre ou des histoires plaisantes.

Le deuxième jour fut celui des tournois, de course à pied et à cheval, d'archerie, de lutte, de chant, d'illusions magiques, de régates dans la baie, de lutte, et mille autres choses encore où les jeunes et les moins jeunes les plus habiles s'affrontèrent amicalement pour repartir avec des récompenses dignes des légendaires richesses et artisanats Féels.
Ceux qui s'étaient cotoyés en guerre et regardés un peu à distance la veille commençèrent à se mêler. Quelques sourcils se levèrent lorsque la régate fut remportée par la yole de la plus jeune des princesses avec un équipage composé pour moitié d'elle-même et ses amies et pour moitié de jeunes Avalléans, mais au moins du côté Féel il n'y eut aucun murmure lorsque par la suite Klyeva sembla inséparable de l'un de ces derniers, dont on se rappella qu'il avait avec la jeune princesse joué un rôle non négligeable dans la partie navale des batailles de Totambu.
Mabelrod se contenta de sourires énigmatiques que chacun interpréta comme il lui plaisait. Mais beaucoup voulurent croire qu'il ne s'agissait là que de tolérance pour un entichement passager afin d'honorer un invité, car si les unions entre les deux peuples n'étaient pas impossibles les différences d'espérance de vie les rendait rarement heureuses pour le conjoint Féel.

Par Leuan le 14/10/2002 à 17:27:28 (#2334385)

Cette nuit là Mabelrod s'enferma longuement avec le Haut Mage Kelnir. Les collègues et apprentis du mage étaient eux occupés aux préparatifs pour l'édification d'une ouverture vers les Corridors du Temps, les interstices changeants et dangereux entre les mondes dans lesquels s'engageraient bientôt les candidats à l'exode. Mais le Grand Roi avait retenu à son côté ce vieil ami et alchimiste comme il y en avait peu, lui exposa ses désirs, emporta son adhésion et l'assista ensuite de ses propres mains pour que le secret le plus complet soit gardé.

Tout au long du troisième jour les fins navires de guerre passèrent un à un sous l'arche flamboyante qui se dressait sur les eaux, toutes leurs lignes et les silhouettes des passagers s'embrasant de flammêches multicolores avant qu'ils ne disparaissent, happés par les vents et les courants des Corridors du Temps.
Pendant tout ce temps Mabelrod examina les visages des chefs humains assemblés à ses côtés, sondant les âmes et les regards avec une intensité désespérée, comme si tout l'avenir de son peuple en dépendait.
Et c'était bien le cas, quoiqu'il fut le seul à le soupçonner.

Des navires aux couleurs des autres nations elfes, pris sur les armées du chaos, et les propres navires blancs et or de la flotte de Mabelrod. Parmi les humains ne manquèrent pas ceux dont le visage exprimait la colère à voir ainsi disparaître ces merveilles de destruction qui leur avait tant coûté à conserver ou capturer.
Il parla enfin, vers le milieu de l'après-midi lorsque les derniers navires à partir levaient l'ancre et glissaient vers le portail :
- Ceux des nôtres qui s'en vont ne savent pas ce qu'ils vont trouver. Des vaisseaux perdus entre les mondes s'adonnent à la piraterie. Et les endroits dans lesquels nos frères et soeurs émergeront ne sont pas nécessairement en paix comme nos propres terres le sont maintenant. Je me dois de faire de mon mieux pour que finalement ils arrivent sain et sauf dans des terres hospitalières...
Il se tourna vers les plus renfrognés des Avalléans.
... et ôter la tentation de se servir de semblables navires autrement que dans la plus extrême necessité. Souvenez que sans la flotte de Mabelrod Ilthien Dier aux côtés de la vôtre vous n'auriez rien pu faire ou presque contre les nefs du Chaos. Certains ici désiraient ces navires pour en imposer aux autres cités de la Mer Sans Rivages mais ce serait comme incendier une forêt pour se réchauffer.

Par Leuan le 14/10/2002 à 17:33:13 (#2334419)

Au crépuscule lorsque l'arche flamboya une dernière fois avant de s'éteindre ne restaient plus du peuple de Mabelrod que cinq petites centaines d'individus dont l'âge allait de quelques jeunes adultes à, pour la plupart, des anciens trop attachés à leurs souvenirs pour partir. Sa propre fille aînée était partie dans l'un des navires de tête.
Après un dernier festin le soir les visiteurs Avalléans commencèrent à préparer leur départ par mer pour le lendemain à l'aube. A six d'entre eux parvint alors une invitation à participer à la veillée d'adieu privée du Roi et ses proches pour les leurs qui étaient partis.

Les jeunes gens conversaient éparpillés sur des coussins autour de tables basses, sauf pour la plus jeune et l'un des Avalléans qui se contentaient de se tenir la main en silence, un peu à l'écart, savourant les notes cristallines du harpiste qui jouait tout près, hors de vue.
Le Grand Roi savait que Klyeva avait prévu d'embarquer au matin et de rêgler la course de son propre navire sur celui de Déornoth Ikinthil, sans prévenir son père de vive voix. Ce n'était pas une fuite ni la crainte qu'on la retienne car elle avait toujours été libre, simplement une manière de signifier qu'elle n'entendait pas se laisser détourner de son choix.
Mais Mabelrod n'éprouvait pas la moindre contrariété. Une gratitude infinie au contraire, puisque c'était la vue de sa Klyeva resplendissante, et le léger regret couvant dans le regard de cinq de ses soeurs lorsqu'elles regardaient le couple puis observaient certains des Avalléans, ceux-là précisément qu'il avait invités ce soir, qui avait achevé de le décider.

Parfois le destin agissait de lui-même, parfois il convenait de lui donner une chiquenaude... ou un grand coup de pied.

Il sourit à son ami Kelnir assis à côté de lui dans un recoin plus sombre de la pièce et tous deux regardèrent avec un léger serrement au coeur le vin violet quitter les carafes ciselées puis les verres. L'alchimiste, tombant des nues en l'entendant cette autre nuit, l'avait ensuite traité sur tous les tons de vieil égoïste prêt à sacrifier ce qu'il avait de plus cher pour le seul plaisir de laisser sa marque sur le nouvel ordre du monde.
Avant de finalement comprendre qu'il s'agissait plutôt d'un pari raisonné que le bonheur présent et le plaisir de voir leur descendance grandir et vagabonder par ce monde l'emporteraient chez ses filles sur la souffrance de la séparation inévitable au bout de quelques trop brèves années.

Par little d'asgard le 15/10/2002 à 9:36:01 (#2337982)

Oula ca fait beaucoup a lire pour quelqu'un de fatigue :)

*repassera plus tard tout lire*

Par Kakine d'amour le 15/10/2002 à 11:27:51 (#2338451)

:baille: .....
Trop long.......


Mais pour ce que j'ai lu je dis....:merci:

Par Leuan le 16/10/2002 à 21:08:59 (#2348379)

Nan mais regardez moi cette paire de flemmard :p

Enfin s'ils lisent si lentement, ça leur fera de la lecture pour les longues soirées d'hiver :rolleyes:

Par Zdravo, le le 16/10/2002 à 21:13:45 (#2348410)

:lit:

j'avais déjà le premier post... mais pas les autres :p :cool:

:lit:

Par Kakine d'amour le 17/10/2002 à 8:34:19 (#2350055)

Provient du message de Leuan
Nan mais regardez moi cette paire de flemmard :p

Enfin s'ils lisent si lentement, ça leur fera de la lecture pour les longues soirées d'hiver :rolleyes:

Oui et alors.....

*En est fier....:D *


Sinon, tu sais que tout ce que tu écris m'interresse l'ami...
Allez kissouillle:amour: