Ssahors : Passion mortifère

Par MortifeR le 7/10/2002 à 18:53:51 (#2293115)

Ainsi donc commença leur fuite, qui ne devrait sarrêter que dans un bain de sang. Bravagarknar avait bien lintention de faire en sorte quil ne soit pas question du sien. Ni de celui de la jeune femme, arrachée de justesse aux griffes de lordre
Elle sappelait Kristyne. Elle ignorait vraiment de quoi il en retournait. Et dans son humble candeur, elle refusait de croire quelle déplaçait des armées fanatiques derrière elle, et quelle était lobjet de tous les complots.

Quant au géant albinos, il se mourrait dans cette constance excessive. Il lavait tout dabord emmenée pour contrarier les plans des archanges fous. Mais voilà quil avait volé leur magie pour donner corps à sa propre passion. Il avait bien trop à perdre désormais, et cela le minait. Le souvenir nostalgique de la solitude sanguinaire dans laquelle il avait vécu était dautant plus vivace quil se sentait heureux avec elle
Elle lui faisait peur.

Il ne lui en montra rien, et séteignit lentement, conscient quil trahissait lui-même le principe suprême de la sublime indulgence. Le seul auquel il avait jamais été fidèle. Il sépuisa en de veilles interminables à la fenêtre de leurs retraites éphémères
Il meurtrit son corps à lassaut de leur poursuivant, massacrant des adversaires cent fois renouvelés.

Il lui apparut bientôt que sa passion le détruisait avec une régularité acharnée et exécrable. Il se consumait peu à peu à sa lumière, tant il lui était inférieur. Il laccompagnait mais ne serait jamais vraiment avec elle. Elle était bien plus et bien mieux son orgueil même agonisait dans le marais de sa déchéance, et la tempête finit par ne plus souffler à ses côtés. La rage était morte. La gloire sanglante de sa folie meurtrière sestompait peu à peu dans cette geôle de satin.

Un seul des regards de Kristyne lanéantissait. Dans ses yeux humides de compassion il lisait sa propre défaite, alors quil avait pourfendu les dragons, les champions du roi et tous ceux qui avaient cherché à imposé lordre au-dessus du chaos. Et alors quau sein de la jeune fille grandissait le fruit de leur passion mortifère, Bravagarknar décida quil ne partirait pas en enfer seul
La nouvelle aube allait séteindre avec lui.

Par Caithness Galliano le 7/10/2002 à 18:55:00 (#2293123)

:eek: :eek: :eek: :lit: :amour: :chut:

Par Darksoul Zenox le 7/10/2002 à 19:07:20 (#2293226)

Bravagarknar POWAA!!! i l'aime bicoup lui http://www.metal-rules.com/forum/images/smiles/hyper.gif

Encoreeeuh! Toujours plus!! Du sangggggggg! http://www.metal-rules.com/forum/images/smiles/mouth_water.gif

Par Gabriel Thylin MSF le 7/10/2002 à 22:40:17 (#2294615)

:lit: wow :amour:

Par Alanis Lyn le 8/10/2002 à 9:18:46 (#2295982)

C'est tres beau, mais c'est quoi c'te signature ?? ;)

Par MortifeR le 21/10/2002 à 23:59:30 (#2379278)

Bravagarknar sélança dun bond félin vers le sous-bois, la lame prête et le visage déformé par la haine. Kristyne attendait dans la chaumière quil avait trouvé, au milieu des bois inoccupés. Ils avaient dû éviter les villes et les villages, tant il était sûr que chacun deux étaient infestés de fidèles de lordre

La sage femme courrait bruyamment à quelques enjambées devant lui, haletante mais déterminée. Elle tenait au creux de ses bras lenfant dont elle venait de diriger la mise au monde.
La lame noire frôla le dos de la femme, brisant une branche basse au lieu de ses os.

Elle était solide, entraînée par lordre et ses fidèles à parcourir plusieurs lieues sans sarrêter. Elle ramènerait lenfant à ses vrais pères, comme prévu.
Derrière elle, le géant albinos rugissait des incantations désordonnées, balayant les arbustes et le bois mort de sa route, dans sa course implacable. Il avait eu tort de faire confiance à cette femme, mais il navait pas eu le choix
Il allait lui faire payer très cher le prix de sa trahison.

Que maccompagne la fureur, le feu céleste des cieux tourmentés, que le ciel hurle ma haine et frappe mes ennemis car cest par ma voix que tonnerre gronde, de mon regard que sobscurcissent les cieux

Il perdait du terrain même chargée de son fils, il restait trop lourd et trop lent comparée à elle. La femme navait pas peur. On lavait entraînée pour ça. Elle ne jeta pas le moindre regard en arrière, ses enjambées étaient sûres et précises, évitant les branchages et les racines que Bravagarknar emportait par la suite dans sa rage.
Elle allait sortir de la forêt, et alors, il ne pourrait plus la rattraper
Pire, de lautre côté attendait plus que vraisemblablement une escouade de prêtres-guerriers de la nouvelle aube.

Il sarrêta soudain, un sourire satisfait sur ses lèvres blanches. Dans un grondement bestial, il leva sa main vers le ciel torturé par la colère des vents néfastes.
La foudre sabattit comme il lavait prévu, à lendroit prêt, projetant la femme et son fardeau à terre. Elle sécroula à lorée du bois, profondément choquée par la violence de léclair qui avait frappé la terre à coté delle. Elle était tombée sur le dos, se retournant dun mouvement agile des hanches pour que lenfant ne souffre pas de la chute. Une racine pénétra son flanc gauche, lui arrachant un râle de vive douleur.

Puis, sans autre démonstration de faiblesse que celle que la surprise lui avait volée, elle se releva, et tenta de reprendre sa course. Mais trop tard. Il était sur elle. La lame pénétra de la tempe gauche jusquau nez, et elle sécroula dans une série de convulsions effrénées.

Bravagarknar écarta les bras crispés de la sage femme, et leva son fils à la hauteur de son visage. Il était faible, maladif et il ne pleurait pas assez à son goût. Mais il savait quau fond, la vraie force était celle du cur. Pour peu que la tourmente céleste laccompagne, son fils serait le digne héritier de la famille Ssahors.

Ce nest que plusieurs semaines plus tard, que le surprenant couvert du sang de leurs poursuivants, Kristyne senfuit avec lenfant. Elle avait entrevue sa folie, et souhaitait préserver son enfant. Elle l'avait nommé Kassandral. Mais pour Bravagarknar, il ne faisait aucun doute qu'il serait Mortifer, le porteur de mort.

Il n'accepta jamais sa perte, et entreprit de les retrouver, les suivant de près à chacune de leurs étapes dans le royaume. Il espérait bien sûr quil les retrouverait avant lordre de la nouvelle aube

Par Alanis Lyn le 22/10/2002 à 5:53:56 (#2379973)

Encore un enfant traumatisé des la naissance... faut pas s'etonner apres ! :p

Par Castor tout-terrain! le 22/10/2002 à 13:41:18 (#2382014)

Pff..Alanis m'ote les mot de la bouche...

Ca dechire grave en tout cas...Vais finalement cmprendre pourquoi Mortifer est si...enfin :)

Par Alanis Lyn le 23/10/2002 à 2:51:12 (#2387126)

C'est Alanis, pas Alanys... ;)

Enfin je dis ca, c'est surtout pour remonter le post, et reclamer la suite.

Par Castor tout-terrain! le 23/10/2002 à 2:52:52 (#2387132)

Aussitôt dit, aussitot edité! :)

Par Acyde le 2/11/2002 à 20:05:56 (#2464320)

On croit souvent que l'éducation est la cause du comportement et le vécu la raison du présent. Dans cette optique, certains auraient eu mieux fait d'assassiner leurs parents pendant qu'il en était encore temps. Mais voilà, lorsque l'on s'en aperçoit il est déjà bien trop tard, et si la vengeance peut remplir une dent creuse, elle ne nourrit pas son homme.

Pourtant, sérieusement, vous y croyez, vous, au "c'est de la faute de ses parents" ? La bien aisée décharge ! A quoi rimerait l'individu, sinon ? Chacun est coupable d'exister, et histoire comme famille ne sont que le décor.

Acyde.

Par Drazhar Ul'Gar le 2/11/2002 à 20:58:04 (#2464704)

Toujours aussi passionant.
Et la réponse d'Acyde est loin de manquer d'interet.

Par Zeed Mithror le 2/11/2002 à 21:21:41 (#2464886)

Moi qui avais toujours cru que l'individu était la résultante de l'expression de ses antécédents parentaux modifié et corrigé par l'environnement auquel il a été confronté depuis que la flamme s'est emparé de son être...

(Autrement appellés patrimoine génétique et expérience...)

PS pour Acyde :

J'ai cherché longtemps des raisons de vivre pour ne finalement pas en trouver. Depuis, je cherche des raisons de mourir et j'avoue ne pas en trouver non plus. Que cela changerait-il ? La vie n'est qu'un souffle perdu aux confins d'un l'univers. A peine exhalé, le vent balaie déjà les poussières de nos restes. A quoi riment la guerre, les empires, la faim, les épidémies, l'amour, la haine, l'envie, le désespoir ? A quoi rime la vie ? Plus je vis et moins j'aime la vie. Sans doute est-ce la ma nature de nerserker qui corromp celle du paladin. Beaucoup me considèrent comme moins qu'humain. A quoi rime le jugement d'un homme sous le fer d'une lame ? A quoi riment ces mots perdus ?

Par Acyde le 2/11/2002 à 22:05:34 (#2465223)

Vous êtes un enfant, Mithror. Faites ce que l'on vous demande de faire, et vous serez utile. Heureusement que vous savez vous battre.

-Acyde.

Par Zeed Mithror le 3/11/2002 à 0:25:30 (#2466130)

Il y a les choses qu'on me demande et celles qu'on attend de moi. J'avoue cependant être resté un grand enfant et, comme vous le soulignez, je sais me battre. Pire, j'admet qu'avec le temps j'y prendrais presque goût. Doit-on y voir une terrible méprise dans les dons que la vie a mis entre mes mains ou une simple volonté de ma part d'imaginer votre sourire narquois en lisant ces lignes ?