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Esquisse dans l'encre de temps révolus.

Par Aliénor de Lisl le 7/10/2002 à 17:16:23 (#2292458)

Quelques vélins noircis, écrits depuis quelques lunaisons déjà ; soigneusement dissimulés des yeux de quiconque parmi de banales affaires personnelles.


Saison de Thanashès, Minos d'Athanée, lunaison de Laewin.


Béni de Syl est ce jour, où je reviens à mes terres natales après tant de saisons passées, tant de déclins puis renaissances de Titania.

Mes anciens écrits me furent dérobés au cours de l'aventure que je m'apprête à conter sur ces pages vierges. Dois-je en déduire que table rase doit être faite du passé, que voilà sous mes chausses une nouvelle vie dont la source naquit il y a fort longtemps en ces lieux ? Si tel est le voeu divin, ainsi sera.

Voilà 20 saisons successives, dix cycles, que je partis un matin hivernal sur les routes de Goldmoon vers le couvent de Mlyn, en des terres fort au nord de ce royaume ; seule une dernière vision de LightHaven dévastée par une pluie torrentielle, noyant le tableau cher à mon coeur de la cité, ne laissant deviner que par quelques touches liquides les contours d'une maison, la pierre taillée de la fontaine, une esquisse de DarkFang qui avait levé ses yeux incandescents vers les cieux déchirés. Cette dernière demeure, avant que nous passâmes le pont sud, était celle de ma grand-mère, dont je crus voir les cheveux argentés en un éclair derrière les vitres battues par l'eau, avec mon imagination d'enfant. J'appris par une missive de mes parents peu après mon arrivée au convent que cette ancêtre que je chérissais avait été trouvée morte au matin, lorsque le ciel se fut enfin lavé de ses éclats nocturnes.

J'y allai donc afin de parfaire mon éducation ainsi que mes parents l'avaient désiré. J'écris ici avec une fierté incoercible que ceux-ci ont leur vie durant servi Syl et leur chère Baronnie sans jamais faillir, ainsi que le devaient gens d'éducation. Ils n'ont cessé d'oeuvrer pour ces terres sans manquer à leurs devoirs religieux. Fasse les dieux que je sois digne de ce nom que je suis aujourd'hui seule en ce monde à porter ; Aliénor de Lisl, héritière d'Eliza et Shahin, aujourd'hui auprès de Syl et de sa bonté.

Puissent-ils me pardonner de n'avoir été auprès d'eux en ces tragiques heures qui virent leur départ... Les larmes de mère sont le dernier portrait de son doux visage qui hante mes souvenirs, lorsque je partis. Comme il dut être difficile de sacrifier son amour maternel au devoir d'éducation qui appelait son unique enfant loin d'elle ; tant de larmes enfantines également versées sur le long chemin à travers routes hostiles, oppressée par l'orage qui dévastait Althéa. Ce jour la haute silhouette maternelle m'avait chuchoté, dans un froissement de sa robe contre la mienne : Nous vous aimons, mon enfant, mais vous devez partir. Syl est mère de ceux qui sont nés dans son amour. Vous ne serez jamais seule. Puissiez-vous comprendre et nous pardonner.

Je me conformai à leurs désirs par cette sorte d'adoration éperdue qu'ont les enfants pour leurs parents, et que la petite fille que j'étais avait également pour sa déesse. Je me rappelle avoir surpris quelques minos après mon arrivée ces mots : Les yeux de cette enfant vous vrillent comme le spectre de la fuite de l'enfance. Je fus une élève silencieuse, confondue en lectures ou prières, durant les trois années que durèrent mon isolation première. Les soeurs semblaient avoir une crainte de ma personne qui m'intriguait. Je recevais de régulières et formelles épîtres de mes parents ; comme leurs mots froids rendaient leur amour lointain et indistinct pour mon esprit enfantin ! Sans doute était-ce volontaire ; je pris ainsi l'habitude de ne trouver réconfort qu'en mes prières à ma déesse, que je me représentais mère chaleureuse aux longs bras blancs et prêts à accueillir mes chagrins enfantins.

Mes quinze printemps sonnèrent, et avec eux s'initia un long défilé de professeurs qui devait se poursuivre les sept années que je vivrais encore en ces lieux. J'appris que tel était encore la volonté de mes lointains parents, que la mère appela respectueusement Leurs excellences de Lisl. La formulation me parut bien pompeuse, mais je trouvai vite plaisir dans ce nouvel apprentissage qui m'était proposé ; j'appris donc entre autres l'histoire et la géographie du Royaume de Goldmoon - je ris en songeant que la seule ville dont je voulais bien retenir l'emplacement sur ces cartes abstraites pour moi était ma douce LightHaven -, l'art de la langue écrite, de la calligraphie, de la rhétorique (mon plus grand jeu était de déclamer une tirade aux oiseaux de passage, ce qui avait pour effet de les faire disparaître à tire-d'aile dans le lointain), la musique avec la harpe, les règles de la tenue en société, la danse même !, et bien d'autres encore, avec des professeurs dont je raillais les trémolos parfois, mais pour lesquels j'ai toujours eu le plus grand respect.

Les cours que je reçus et qui me passionèrent furent les cours de magie et de prêtrise, que me donnait un haut serviteur de Syl lorsque sept coups sonnaient à l'horloge du couvent, invariablement. Son visage transporté en fervent fit grande impression sur ma jeune personne, et je me passionais vite pour les incantations diverses ; j'appris plus particulièrement la maîtrise de la lumière, ainsi que de la terre, qui attirèrent vite mon empressement. La plupart des professeurs allaient et venaient à tel point que je serais bien incapable d'en nommer aujourd'hui la plupart ; mais les traits de l'auguste Henri de Ruiv sont gravés profondément en mon âme. Il ne m'apprit point seulement à maîtriser mes sorts, mais à connaître bien mieux Syl, son histoire, et à la lier intimement à toute incantation que j'aurais pu prononcer. Ses prunelles s'enflammaient lorsqu'il parlait d'Elle ; jamais prêcheur ne me fit ressentir transport plus fervent. Puisse sa vie être douce aujourd'hui ! Je n'ai pu même lui dire adieu !

Cette routine partagée entre prières, cours et lectures, parsemée d'occasions spéciales bien rares, se poursuivit jusqu'à il y à peine quelques lunes ; lors que me tendit gravement l'une des soeurs une longue lettre fait d'un papier doux et précieux, dont je reconnus aussitôt la provenance sans même m'attarder sur le sceau aux armoiries de ma famille qui scellait la litanie de mots. Il est des instants ainsi que celui que je vécus alors où l'on sait irrémédiablement que tout va changer ; que votre monde paisible va voler en éclats, s'émietter et vous laisser désarmé. Il est des instants ainsi où l'on voudrait arrêter le temps ; je regardai mes mains blanches et fines. Elles tremblaient imperceptiblement. C'était alors la chaude saison ; je crus cependant que sous ma peau s'écoulait soudain non point ce rouge impétueux qui dénotait la vie, mais bien des flocons, lentement, insideusement, gelant tout doucement ma peau pâle. Un frisson me vrilla le corps.

Les mots flottèrent sous mon regard sans réel sens, confirmation tangible d'un pressentiment. Ils n'étaient plus. Voilà dix ans que je les avais quitté ; je crus pourtant que cela avait eu lieu la veille. Je compris vaguement, prise en une sorte de flou, que je devais rentrer en Goldmoon au plus tôt. Avec ironie je songe aujourd'hui que souvent alors le désir me prenait de revoir mes terres natales. Voilà que l'occasion, et même l'injonction m'en était donnée.

Je priai longuement dans le temple de ce haut couvent de ma déesse, que j'étais intimement convaincue de ne jamais revoir. Je partis quelques heures plus tard, une malle légère avec moi, austèrement vêtue de noir et la capuche rabattue sur l'émeraude probablement éteinte de mes yeux. Un convoi quelconque, sans doute le retour d'un transport de vivres et de marchandises vers LightHaven, m'emporta, tandis que la religieuse construction disparaissait derrière un voile diffus de végétation.

Mais il est tard, voilà longtemps que j'ai pris la plume ; j'avais dans l'idée de ne conter que mon retour, pourtant ce sont ces dix années qui viennent de s'achever qui naquirent dans l'encre. Une manière de leur signifier que ce chapitre est bel et bien refermé ? Je ne sais. La bougie est presque consumée. Je narrerai la suite un jour prochain.

Par Neptune-Gx le 7/10/2002 à 18:13:10 (#2292849)

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Par TooL le 7/10/2002 à 19:03:49 (#2293202)

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Par Fanelia Tory le 7/10/2002 à 19:22:03 (#2293315)

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Par Satch / Doriane le 7/10/2002 à 19:39:41 (#2293415)

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Par Holdan Teiglin le 7/10/2002 à 19:41:56 (#2293429)

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Par Muabdib Serra le 7/10/2002 à 20:29:07 (#2293750)

A son arrivée en Goldmoon, la jeune femme avait pris contact avec lui, conformément aux voeux des soeurs.

Comme à son habitude de chaque début d'entretien il avait posé des questions simples, qui eurent don de la faire sourire, puis les questions furent plus ardues, mais à chaque fois elle répondait avec brio et justesse, il y avait longtemps qu'il n'avait reçu d'aspirantes disciples aussi douées. Un simple regard échangé avec Maitre Arcas suffit, elle entrait directement dans l'Ordre gris sans passer par le rang de disciple

Par Elmar le 7/10/2002 à 21:16:12 (#2294062)

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Par Yana/Nalya De Narisa le 7/10/2002 à 22:42:43 (#2294631)

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Zolie signature en plus !

Par RedWolf-Synaa le 7/10/2002 à 23:11:31 (#2294822)

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Par Arcas Drake-3RD le 8/10/2002 à 0:20:48 (#2295273)

*suit de loin la brillante nouvelle disciple Sylienne*

Par EvangeL le 8/10/2002 à 0:39:02 (#2295355)

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Par Espoir Elros le 14/10/2002 à 23:19:42 (#2336843)

Gromelle en voyant la signature

Par Saiya Weeds le 14/10/2002 à 23:37:22 (#2336923)

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Par Aliénor de Lisl le 15/10/2002 à 7:51:57 (#2337729)

Provient du message de Espoir Elros
Gromelle en voyant la signature

Désolée, j'essaierai d'en changer :(

Par Muska Gaïa le 18/10/2002 à 11:24:24 (#2356554)

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Par Aliénor de Lisl le 18/10/2002 à 17:51:10 (#2358483)

Je précise que tous les extraits du journal d'Aliénor que je pourrais publier sont évidemment impossibles à consulter par qui que ce soit, étant soigneusement dissimulés et gardés. Leur présence sur ce forum tient à une volonté de donner un contexte à mon personnage, qui en parlerait d'ailleurs certainement si on l'interrogeait sur son passé... Et également au plaisir d'écriture.
Merci d'avance. :)

Par xerxces/jason dess le 18/10/2002 à 18:09:00 (#2358585)

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Par Saiya Weeds le 18/10/2002 à 18:14:29 (#2358612)

Et bien franchement...c'est rare que je suive longtemps des sujets ou je n'ai pas à réagir...mais celui là je le surveil bien en attendant une éventuel suite. :p

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