Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or

Par Kehldarin Osten le 22/9/2002 à 17:52:57 (#2211218)

Le ciel était noir, juste teinté d'une espèce de vapeur rougeâtre assez peu rassurante. Aujourd'hui chacun resterait chez soi, c'était sûr. Par la fenêtre on voyait la terre rase des champs, vide à perte de vue. Même les fermiers ne sortaient pas leurs bêtes par un temps pareil. C'était incroyable de s'éclairer à la lanterne alors que le soleil ne se coucherait que dans quelques heures. Enfin, en théorie, car on ne voyait pas le soleil.

Accoudé à sa table de travail, un homme restait seul dans la demi obscurité. Pourtant ça ne semblait pas le gêner, il y avait comme une lumière diffuse qui l'éclairait, venant d'on ne sait où. Peut-être du fléau doré passé à sa ceinture. Peut-être de la gemme rouge qui brillait au bout de sa petite chaîne. Grand et blond, les cheveux dépenaillés, ça devait être un combattant, à voir les mailles qui le couvraient, luisantes dans la pénombre. Ou plutôt ça avait du en être un, car son regard n'avait pas dû voir la mort depuis bien des années.

Deux lettres avaient déjà été écrites, et s'entassaient sur la table, un peu plus loin. L'une comme l'autre avaient été cachetées assez fébrilement, pourtant l'homme avait l'air calme. Appliqué, aussi, on aurait pu danser la gigue derrière lui sans qu'il s'en aperçoive. En se penchant on pouvait lire la fin de sa lettre :

Je serais demain quelque part entre Silversky et Eden, en Angelus. Je dois observer et assimiler les méthodes d'organisation des gardes civils du vicomté de Dunmore, les mieux organisés d'Althea.

Pour une meilleure vision des choses, je commencerais par être incorporé comme simple soldat. C'est prévu avec le vicomte, au bout de huit mois je serais nommé officier, puis dans l'état major des troupes. L'expérience me tente, et je suis sûr que ça permettra à la milice de trouver un fonctionnement plus efficace. C'est pour ça que j'y vais, en tout cas...

Malgré cela je suis navré de partir si loin si longtemps, on ne pourra plus discuter tranquillement sur la place de la fontaine quand nos heures de service sont terminées, et que la cité dort tranquillement. Uranos m'a expliqué comment faire parvenir mes rapports au plus vite et au mieux à la capitainerie, ça ne devrait peut-être même pas se voir que je ne suis pas là. Tiens moi au courant de ce qui se passe, et sois sur que tu auras une réponse aussi vivement que si j'étais présent.

Quand je reviendrais, dans un ou deux ans, je pense que je démissionnerais pour m'installer dans un coin bien tranquille et surtout bien perdu, avec Sinthiel et nos enfants. Mais il peut se passer bien des choses d'ici deux ans, et c'est pour ça que je voulais te faire mes adieux maintenant. Reprend courage et sers la baronnie de toutes tes forces. Essaie de ne pas donner des cheveux blancs à Bardiel ou Alanis, au moins, pour le reste je te fais confiance. Que les dieux te gardent et te guident, Ethel. Ainu lain dalë.

Ton ami,
Kehldarin

Il avait l'air satisfait, et relut toute sa lettre avec une sorte de petit sourire triste. Soufflant sur une mèche rebelle, il s'empressa de fourrer la feuille dans une enveloppe, et de faire couler une cire rouge, la cachetant du plat de sa dague. Avant que la cire refroidisse et se durcisse, il y inscrivit un K majuscule, comme à son habitude. Et la lettre alla rejoindre les deux autres.

Il déposerait tout ça quand il partirait prendre son bateau.

bye tous

Par Tenessia le 22/9/2002 à 18:08:09 (#2211339)

*Celui qui part, sait-il bien ce qu'il laisse derrière lui ? Ceux qui sur le quai lui disent au revoir, l'accompagnent d'un regard serein parce qu'il faut pour un voyage heureux une dernière vision emplie de sérénité*
Adieu, Lieutenant ! Soyez heureux !

Par Syndrael le 22/9/2002 à 19:45:13 (#2212108)

Elle avait lu la lettre.. l'avait relue, tournée, rangée, reposée et relue, mais l'évidence refusait de s'imposer, elle était encore convaincue de le voir surgir à tout moment, dans les rues de Lighthaven, pourquoi pas, surgir, souriant, pour lui annoncer qu'il s'agissait d'une plaisanterie, d'une erreur, que le départ était annulé, reporté.. n'importe quoi.

Elle n'avait pas pu lui dire adieu.. maintenant, il était à l'autre bout d'Althéa.. tellement loin qu'elle pouvait même plus sentir ses pensées, coupé de ses amis et ses proches, qu'il était contraint d'abandonner.. et pour quoi ? Une stupide, une lamentable mission militaire ! Inconcevable... et pourtant, c'était tout lui : protéger et servir, devenir sans cesse meilleur, au détriment de lui même, de son bonheur ou de ses désirs propres, une vie au service d'autrui, de la lumière et d'un idéal altruiste dont il aurait pu être le modèle.

Elle pleura.. jusqu'à tâcher le velin et cessa, alors qu'une ligne, désormais illisible lui revenait en tête : "A part quelques improbables permissions, je ne reviendrais en Goldmoon que dans un ou deux ans".
Un départ est toujours éprouvant, autant pour celui qui part que pour ceux qui restent.. ce n'était pas le premier qu'elle subissait mais.. elle le connaissait depuis si longtemps.. il avait toujours été à ses côtés lorsqu'elle en avait eu besoin, toujours de bon conseil, avisé, serein, conciliant. Toujours d'une patience sans faille, en dépit de ce qu'elle lui avait fait voir dans les moments de tension, prêt à se battre s'il l'avait fallu, consentant à tout les sacrifices.

Maintenant qu'il partait, si soudainement, elle se sentait prise d'une amertume douloureuse.. l'insupportable goût de son ingratitude, qui lui pesait d'autant plus au souvenir de tout ce qu'il avait fait pour elle. Lui qui avait tant donné et si peu reçu. Une pensée suffisait à la guérir de ce trouble et lui fit retrouver une serénité à l'origine de laquelle il était.. sans même être là. Car elle savait que pour rien au monde il n'aurait voulu la voir nourir de tels sentiments.

Il fallait compter sur les "improbables permissions", espérer qu'elles se muent en certitudes et en annonces de retour, prier et garder contact, par lettres au moins, afin de déjouer cet adieu, qu'il n'en soit jamais un, en faire un éphémère 'au revoir', une promesse de retour prochain, une simple absence qui prendrait fin au terme de deux courtes années, entrecoupée de retours et de retrouvailles.

"Qu'Elle te garde Kehldarin, et à bientôt...." murmura-t-elle, pliant la lettre avant de la ranger auprés d'une autre, jamais ouverte.

Syndrael.

http://membres.lycos.fr/lanala/SyndriSign.jpg

Par Caspian le 22/9/2002 à 21:57:33 (#2213145)

Un être de lumière comme toi, qui doit nous quitter, viendra forcement prendre place à l'ombre de nos coeurs...

Puisses-t-elle te garder Kehldarin...

Par Alanis Lyn le 24/9/2002 à 5:59:40 (#2221060)

Il nous manquera a tous, c'est certain.
Mais, il ne sera jamais bien loin, quelque soit la distance.
J'attendrai avec impatience ses trop rares permissions, non seulement pour ceuillir les fruits de sa mission, mais aussi et surtout pour pouvoir profiter a nouveau de la presence et des conseils de cet homme de confiance, de cet homme de qualité.

Par Arathorn Sylrus le 24/9/2002 à 14:32:29 (#2222873)

:lit: :(
Byou Kehl , et bonne continuation irl ;)

Par May le 24/9/2002 à 15:22:40 (#2223245)

La petite fille appris la nouvelle du depart de Kheldarin et s'en attrista...
Courant alors devant le poste de garde elle ne l'appercue pas et appris la confirmation de son depart par d'autre Milicien présent...
ALors, elle chuchota pour elle même d'une voix noyé par les larmes

- Au revoir Monzieu Kehldarin...


May

Par Hlora Hur le 24/9/2002 à 16:29:29 (#2223759)

Bye Kehldarin.. bonne continuation :( .... Keped/Hlora

Re: Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or

Par Faucon Wÿnn le 24/9/2002 à 21:36:26 (#2225779)

Comme à son habitude, il s'ennuyait à chaque fois qu'il venait en ville, quelles distractions pourrait-on esperer trouver dans ce genre d'endroit? il n'y avait aucune joie de vivre, tout le monde semblait si triste et si melancolique. Le passe-temps favori des urbains était de se ruer dans les tavernes pour se livrer à un concours de celui qui a les plus gros soucis et qui par conséquent aura besoin du plus grand nombre de chopes de cervoise pour oublier ses tracas avant de sombrer dans un pseudo-coma censé être reconfortant. Un vieux druide avait bien raison quand il disait "ils sont fous ces urbains", enfin ce n'était pas sûr que ce soit un druide qui ait dit ca mais cela n'était pas bien grave.

De ruelle en ruelle, ses pas le menèrent au port qui comme à son habitude était envahi par une foule d'individus qui criaient et marchaient dans tous les sens de manière completement désordonée, ils semblaient manipulés par une étrange force invisible dont la logique semblait loin d'être le point fort. Heureusement, la nuit commencait à tomber, et la foule se mit petit à petit à se disperser

"c'est ca, filez vous cachez dans vos taudis urbains ou bien allez vous saouler pour oublier à quel point vous êtes misérables, la ville est bien plus agréable sans votre présence agacante"

Au loin un cri etouffé rompit le calme qui s'installait petit à petit, un cri qui n'était pas humain, un cri d'animal, un cri d'animal sur le point de mourrir. Sans même y reflechir, il courrut en direction de la provenance des gémissements. Mais il était déjà trop tard, un groupe de marins ivres mort s'esclaffait autour du corp sans vie d'un jeune chiot. Il ne devait pas avoir plus de trois mois à en juger par sa taille et la longueur de ses poils. Sa tête était en sang et son corp portait des marques violettes consecutives à des jets de pierre à en juger par la présence anormalent élévée de ces dernieres autour du cadavre.

Qu'avait donc fait cette pauvre créature pour mériter un tel sort. Sa première réaction fut de se saisir de son arc et d'empoigner une flèche

"Ces chiens devront pay.."

*Petite voix dans la tête*
Tu ne crois pas que c'est pas très logique de les traiter de chiens toi qui veut justement venger la mort d'un chien?

"Dis la petite voix, personne ne t'a sonné, alors couché.."

*Petite voix dans la tête*
He ho ne me parles pas comme si j'étais ton chien espece de gros niais mal rasé

"Grr je m'occuperai de ton cas plus tard petite voix de saperlipopette"

*se reprend*

"Ces chats devront payer.."

*se sent ridicule à la prononciation de ces mots*

*Petite voix toujours dans la tête*
Dis, tu crois que c'est raisonable de t'en prendre à eux avec des temoins tout autour, tu te rappeles de la derniere fois que tu avais osé t'attaquer à une haruspicienne et que tu t'es retrouvés dans une geole bien humide, j'ai failli devenir folle moi, tu sais que je ne supporte pas la prosmicuité ni l'obscurité ni la..

"la Feeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerme"

Tout le monde s'était retourné dans sa direction, un court instant, puis chacun retourna à ses préocupation ne lui prétant plus aucune attention. Le mal était cependant fait, à cause de cette petite voix trop bavarde, tout le monde savait à quoi il ressemblait, l'effet de surprise s'était envolé, risquer une attaque maintenant serait a coup sûr s'exposer à de sérieuses complications. Heureusement des bribes de la conversation décousue des marins lui étaient parvenu. Il appris qu'ils n'effectuaient qu'une courte escale et qu'ils allaient rejoindre dès le lendemain leur destination finale, une ville nommée Dunmore, juste le temps d'embarquer quelques passagers bien pressé de partir.

Une idée lui traversa l'esprit, ce pauvre chien sera vengé, il se dirigea a nouveau vers les docks et demanda aux passants l'emplacement du bateau qui partait le lendemain pour dunmore. L'un d'eux le renseigna et il se trouva face à un grand batiment flambant neuf en trés bon état. "Plus pour longtemps" se disait-il.

Ces chie.. heu ces chats *se sent toujours aussi ridicule* qui avaient osé attenter à la vie de cette innocente créature allait payer pour leur crime. Il se faufila sans trop de difficulté à l'intérieur du navire qui n'était gardé que par un jeune marin a moitié endormi, il devait maudire son capitaine de l'avoir mis de quart ce soir là. La tache fût aisée, le navire était désert, les passagers n'embarqueront que le lendemain. Cela ne lui pris qu'une petite demi-heure pour créer un trou beant sur le flan inférieur du navire.

Il était satisfait, la marée etait en train de monter, il savait que dans moins d'une heure la cale sera submergé d'eau entrainant le navire au fond de l'eau. Il s'eclipsa aussi discretement qu'il s'y était faufilé et sortit précipitement de la ville pour ne pas etre vue sur les lieux du sabotage. Il ne s'éloigna guère cependant, il voulait voir le navire couler de ses propres yeux, ainsi il serait sûr d'avoir vengé la mort de cette innocente créature.

Il se posta sur une coline qui surplombait la ville et se mit à attendre. Il avait le regard percant, pas parce qu'il s'appelait Faucon (:D) mais parce que l'environnement sauvage dans lequel il avait vécu avait développé ses sens, c'était eux qui assuraient sa survie. Il n'attendit pas longtemps avant de percevoir une certaine agitation dans le port, il pouvait voir d'ici le bateau vaciller légèrement sur le coté, un attroupement s'était formé autour de ce dernier, mais vu l'inaction des personnes qui le formait, ce ne pouvait être que de simple badaux qui n'avait aucune intention d'essayer de sauver le navire. Quand à l'équipage, il ne fallait même pas y compter, il étaient surement en train de cuver leur vin.

Le bateau sombrait irrémédiablement dans les profondeurs de l'océan, aucune operation de sauvetage n'était plus possible maintenant, et à peine deux petites heures après le debut de l'alerte, le batiment était completement submergé.

"Voila qui apprendra à ces urbains des mers que le meurtre d'innocentes créatures ne restera jamais impunis"

Il se retourna et se dirigea vers sa forêt, là ou il était sûr de ne pas rencontrer ces fous d'urbains.


Voila Kehl, tu n'as plus de moyens de locomotion pour t'exiler et si tu prends un autre bateau, je te jure sur la vie de toute ta famille de couler tous les navires et de bruler la ville. Tu auras la mort de personnes innocentes sur la conscience, et ce sera dur pour un chevalier de la lumière de vivre sereinement ainsi ;). C'est même la peine de penser au suicide non plus, je viendrais moi même te chercher du paradis des bucherons où artherk t'auras parqué pour te ramener ici illico presto :D

Par Kehldarin Osten le 25/9/2002 à 14:08:12 (#2229183)

Le bateau partait de Silversky, il y a déjà quelques jours, et à moins que tu sois un puissant archimage qui puisse inverser le temps, ce qui n'est pas le cas, je suis déjà arrivé. Et sur ma signature tu as vu conseiller militaire de Lighthaven, pas chevalier de la lumière. Alors s'il y a besoin d'appaiser ma conscience j'arracherais les ailes d'un vilain oiseau de malheur, à qui la prison n'a pas assez appris. (:D)

Par Bardiel Wyld le 25/9/2002 à 14:34:56 (#2229349)

Kehldarin n'avait pas voulu faire de départ en grandes pompes, et cela, Bardiel le respectait.
Il se contentait donc de se tenir à l'écart alors que le bateau quittait le rivage, adressant un salut muet à celui qu'il respectait depuis longtemps déjà.
Et dont il aurait pu apprendre certaines choses pour mieux gérer son poste de Capitaine de la Milice... Qu'importe, son choix est fait et il n'avait pas à lui en vouloir, bien au contraire.
Un au revoir, puis il partit en direction de la Capitainerie, où il retourna aux dossiers en cours.

(t'es salaud d'partir comme ça :enerve: m'enfin j'espère qu'on se recroisera qd même vilain nain :p ;))