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Legende Arthurienne

Par NozFox Evil le 19/9/2002 à 3:20:12 (#2185590)

Version 1

Arthur, fils d'Uther Pendragon, roi de Bretagne et d'Ygerne, épouse du duc de Cornouailles, est né par l'intervention de la magie de Merlin. A 16 ans, lors d'un tournoi organisé, afin de désigner un roi pour la Bretagne déchirée par des luttes incessantes, il est le seul à pouvoir arracher Excalibur, l'épée de la souveraineté, de son fourreau de pierre. "Celui qui réussira cet exploit deviendra roi", avait-il été prédit. Arthur règne désormais sur le destin de la Grande et de la Petite Bretagne.

Il a Merlin pour ami et conseiller fidèle. Après avoir unifié son royaume,Arthur épouse Gueniève, fille du roi Léodegan de Carmélide puis il crée la Table Ronde, autour de laquelle se réunit le meilleur de la chevalerie. Les membres de cette fraternité partagent leur vie entre la cour d'Arthur et la solitude sur les chemins périlleux de l'aventure. Ils font promesse de ne se dérober à aucun des dangers ou des enchantements qui se présentent à eux.

La plus fascinante de leurs aventures s'ordonne autour de la Quête du Graal, une coupe mystérieuse porteuse de tous les bienfaits du monde. De cette coupe, on a souvent prétendu qu'elle avait recueilli le sang du Christ, mais peut-être est-elle plus ancienne encore que les temps de l'Histoire.

Parmi les chevaliers qui partirent à sa recherche, on trouve Gauvain, Perceval et surtout Lancelot du Lac, ainsi nommé parce qu'il a été élevé par Viviane , fée des eaux et Dame du Lac. La passion de Lancelot pour la reine Gueniève, le rend indigne de trouver le Graal. Perceval, son écuyer, apercevra la lumière du Graal, mais ne saura pas poser la question qui aurait permis d'en percer le secret. Galaad, le fils de Lancelot, en aura la révélation, mais il en mourra.

Pourtant l'histoire veut qu'à la fin du V siècle, durant une vingtaine d'années, un général réussisse à arrêter l'avancée saxonne grâce à son talent de chef de guerre. Selon Anne Berthelot, professeur de littérature française du Moyen Age, il s'agirait de Lucius Artorius Castus qui pourrait être le fameux Arthur repris par la légende.

Quand l'histoire nous apprend que c'est au XIIème siècle qu'apparaissent les premiers textes relatant les exploits d'Arthur, il nous vient une question : Pourquoi, soudainement, au bout de 700 ans, vanter et valoriser les victoires d'un général breton au Pays de Galles face à l'invasion saxonne ?



Petit rappel historique :

Au XIè siècle, l'île de Bretagne est occupée par les Saxons. Ceux-ci doivent cohabiter avec les autres peuples de l'Ile, tels que les Bretons dont ils sont les anciens. Mais l'an 1066 voit le Normand Guillaume le Conquérant gagner la bataille d'Hastings et concquérir la Grande Bretagne. Malgré leur victoire, les Normands, en minorité, ont de grandes difficultés à s'imposer.

C'est alors que Geoffroy Plantagenêt, le descendant de Guillaume le Conquérant, décide de puiser dans l'histoire de la civilisation de l'Ile de Bretagne des interactions possibles avec le continent. En quelques sortes, il veut crédibiliser son pouvoir, faire avaler la pillule aux colonisés. Au XIIème siècle, les seuls liens historiques et culturels existants entre les deux cultures sont ceux de la romanisation du Pays de Galles les quatre premiers siècles de notre ère.

Ainsi, en 1138, un compagnon du roi, Geoffrey de Monmouth compose le premier texte qui fondera toute la légende : l'Historia regum Britanniae. Il reprend l'histoire mythologique de l'Ile depuis ses premiers habitants, l'apparition des géants, l'invasion des Bretons, et place ensuite les romains comme premiers héros civilisateurs du royaume. Le tour est joué, les romains, glorifiés, font le lien entre les deux cultures.

L'histoire se poursuit et ne tarde pas à révéler un héros, un roi, Arthur dont l'histoire valorise habilement le peuple breton alors en guerre contre l'énemi saxon. Mais le plus habile,
c'est lorsqu'apparait Merlin, qui "établit une continuité" entre l'histoire d'Arthur au Vè siècle et le règne des Normands XIème siècle. Car Merlin n'a-t'il pas pour but de vaincre l'enemi Saxon ? Enemi, de ce point de vue, commun aux deux cultures ?

La légende d'Arthur peut alors commencer.

Les acteurs de la légende arthurienne semblent voyager entre les deux Bretagne et franchir la mer comme on franchit un pont. Merlin, Morgane et Viviane font l'objet d'aventures en Brocéliande. Le magicien s'y retire après son service auprès du roi et y rencontre Viviane, Morgane se venge des hommes infidèles en les emprisonnant dans le Val sans Retour et même Arthur y fait un bref séjour.



Comment expliquer l'apparition de ces faits en Armorique alors que la légende est initialement créée sur et pour l'Ile de Bretagne ?

Il faut pour cela analyser l'histoire. Lorsqu'en 1066 Guillaume le Conquérant écrase les saxons en Grande Bretagne, de nombreux Bretons d'Armorique, chevaliers ou roturiers ont participé à la victoire. En récompense, ils se voient attribuer des terrains dans le Devon et en Cornouaille.

Un des seigneurs bretons, présent au combat, se distingue hautement lors de la bataille d'Hastings par ses faits d'armes. Il s'agit de Raoul II de Gaël, sire de Monfort, propriétaire en grande partie de la forêt de Brocéliande.

Après la victoire des Normands, les saxons se trouvent en état d'infériorité et le sire de Monfort prend alors contact avec ses lointains cousins, les Bretons du Pays de Galles, dont plusieurs bardes encore présents malgré les invasions. Quelle revanche sur le passé qui les avait, 600 ans plus tôt, contraints à gagner les côtes armoricaines face à l'envahisseur saxon !

L' Armorique voit donc arriver sur son sol plusieurs bardes qui y introduisent les croyances celtiques d'outre-Manche. Et il en ira de même pour la légende arthurienne. L'histoire d'Arthur représente ainsi le symbole de l'unité du peuple celte. Il est dit en effet qu'Arthur reapparaîtra pour unir à nouveau les deux "Bretagne".

Aussi, au travers de cette habile manipulation, Sire Gaël réussit à valoriser son domaine. Car un siècle plus tard, de nombreux auteurs (Chétien de Troyes, Robert de Boron, ...) s'inspirent de la matière arthurienne et marquent à jamais de magie et de mysticisme l'un des lieux, à ce jour, les plus fascinants de Bretagne (même de France ! allons-y !).

Arthur a donc peu de chance d'être passé en Brocéliande. Mais ne soyons quand même pas trop décus car l'endroit, depuis le début des temps, a inspiré les croyances celtiques.
Et il est en effet certain que les druides fréquentèrent la forêt et y célébrèrent Bélénos et autre Dieux celtes dans les nombreuses clairières sacrées

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