Interrogations et craintes...

Par Soeris le 17/9/2002 à 13:41:53 (#2173466)

Assis à même le sol, Soeris écoute.

Depuis trois jours déjà, il est resté ainsi, simplement assis à tenter de ne faire qu’un avec le sol, avec cette pierre, avec ces montagnes. Trois jours où sa respiration s’est affaiblie, pour ne devenir qu’un souffle inaudible. Trois jours où son esprit n’a cessé de chercher ce calme et cette sérénité lui offrant une harmonie avec son entourage. Il a l’air endormi ou en méditation, les mains à plat et les yeux clos. Pourtant, il écoute et tente de saisir le chant de la terre, ce troublant murmure qui s’élève de ses entrailles, ces secousses infimes qui agitent son écorce. Il écoute.

Protéger la nature… Oui, la tâche de l’ordre n’est pas simple. Apprendre et éduquer, faire prendre conscience à ceux qui ne voient pas la Nature qu’elle est leur mère à tous, que les agressions répétées des uns et des autres envers elle risquent de rompre l’équilibre. Risquent de la détruire, et avec elle, tout ce qui est. Depuis quelques temps, pourtant, la situation n’est plus la même. Aux urbains qui semblent ne pas prendre conscience de l’importance de la mère Nature s’ajoutent ces autres, ces druides noirs qui ont déjà commis plusieurs exactions, prétendant défendre la Nature avec plus d’énergie. Eux ont choisi de combattre tous ces maux avec violence. Déjà quelques cadavres ont pu témoigner de leurs actions. Sa sœur, sa propre sœur a choisi de les rejoindre, faisant fi des enseignements qu’elle avait pu recevoir auprès des druides du campement. Shaeres.

Plus que jamais, l’ordre a besoin de l’appui de rôdeurs. Pas pour se battre bien sûr, la violence n’est pas dans les habitudes des druides, mais pour protéger, prévenir. Les menaces qui pèsent sont sérieuses, les druides noirs n’ayant pas hésité à s’en prendre à des hommes et femmes ayant, selon eux, profané la nature, et le manque de rôdeur permet sans doute à ces mêmes druides noirs d’aller et venir dans les bois sans être vus ou aperçus, Soeris en est persuadé. A la dernière réunion, les druides ont évoqué ce manque, et la difficulté de trouver des rôdeurs capables. Pourtant l’heure est grave…

Les questions demeuraient. Comment trouver de nouveaux rôdeurs, des apprentis à former ? Que faire, surtout, face à la menace toujours plus présente des druides noirs ? Comment pouvaient réagir les urbains, s’ils se faisaient agresser par des hommes prétendant protéger la nature ? Ne risquaient-ils pas de faire l’amalgame avec tous les druides ? Peut-être devraient-ils prévenir les urbains de cette menace ? Il en parlerait avec Nevaeh… Elle sûrement, saurait quoi faire…

Lentement, les yeux s’ouvrent, plissés devant la lumère du jour. Un long moment le regard se laisse perdre dans l’horizon, avant que le jeune homme ne se lève enfin. Soeris se dirige alors vers le camp des druides.

Par Siaro Ruen le 17/9/2002 à 16:06:02 (#2174288)

:lit: :lit: :)
bien dit jeune apprenti :p
enfin...moi je suis un vieux apprenti....

Par Ibuki Tribal le 17/9/2002 à 16:08:01 (#2174296)

{NDH: c'est une très joli rp, j'en redemande...}

Par Shaeres le 17/9/2002 à 16:45:16 (#2174536)

Retendant avec une étrange facilité la corde de son arc, la jeune fille arborait un air dur sur un visage pourtant à l'origine doux. Son regard gris clair était froid et sans âme, ses gestes étaient précis et hargneux. Ses mains crépitaient encore sous la force des esprits qu'elle avait invoqué contre Vas Grav Hur. Utiliser les esprits n'était pas sans ressentir les conséquences : une grande fatigue l'avait étreinte pendant quelques temps, et elle n'avait pas ressurgit. La vie d'une rôdeuse noire était parsemée de sang et d'effort, aucun autre sentiment que la vengeance ne brûlait en ses veines. Pas de place pour autre chose. Même le sentiment de fraternité. Depuis qu'elle avait choisi sa voie, il y a bien longtemps, elle n'avait jamais montré à son frère cadet le moindre soucis de tendresse fraternelle, non rien de tout celà. Une seule chose comptait : La Nature devait être préservée, à n'importe quel prix. Elle avait voué sa vie dans ce combat, toute sa vie, même sa mort. Rien d'autre n'avait d'importance. Une si frêle jeune fille... vouant son âme au respect de la Nature, crachant sur l'espèce humaine avec velléité, une mission sacrée en somme. Les Bras vengeurs de la Nature... Voilà ce qu'il étaient, haïs de tous, rejettés, exterminés au fil des temps, mais leur force n'en avait que grandi, ils s'étaient reformés pour Elle, pour Sa survie, envers et contre tout.. Cet amour exacerbé envers Elle avait conduit leurs armes et leurs bras pour déverser le sang des hommes impurs, qu'Elle s'abreuve de celui-ci afin de croître à nouveau en paix. Le salut de leur âme n'était que dans cette optique. Ils se savaient damnés pour avoir tâché leurs mains de sang, mais qu'importe qui Elle vivait paisiblement... Leur mort n'en sera que plus émérite. Lors de la venue du Juge, s'ils avaient réussi la folle idée d'anéantir les impurs, ils se retrouveraient, un peu avant, et sacrifieraient leur vie et leur âme une dernière fois, en faisant couler leur propre sang... Pour Elle.

La lune se dressait bien haut dans le ciel. La jeune fille regarda l'astre un moment, puis, rangeant son arme, elle ferma les yeux pour reprendre sa concentration. Celle d'une criminelle, celle d'une Oni, celle d'un esprit fidèle et empli de dévotion pour la Mère Nature.