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Les guerriers de Brehan - Carnet I -
Par Calice Kerl le 12/9/2002 à 14:56:32 (#2144832)
Son lourd poing de vieux guerrier aguerri vient taper la table autours de laquelle son état-major sest rassemblé.
« Il est hors de question de négocier avec ces chiens ! Nous ne sommes pas à la cour ! Le Prince fait une terrible erreur et ceux qui seront choisis pour aller en hérauts de lautre coté de la colline, nen reviendront pas
»
Il se rassoie sous les regards sombres des Hauts Chevaliers réunis.
Le silence est pesant.
Dehors, au delà de lépaisse tenture qui ferme la lourde tente, parviennent les bruits étouffés du campement géant.
Voilà seulement deux journées que lArmée de Sa Majesté Dangouan sest positionnée aux frontières. La menace de lEmpire sétait raffermie depuis de longs mois et la pire des craintes des Hauts Chevaliers sétait vérifiée au sortir de lautomne
LEmpire marchait sur les Portes du royaume.
Le Prince venait tout juste darriver et le Commandeur, ce guerrier imposant au regard impénétrable, est revenu bouillonnant de son entrevue avec lui. Il avait expliqué à ces capitaines et lieutenants que le Prince exigeait quun Haut Chevalier aille parlementer avec les chefs de larmée Impériale.
Cest avec un profond soupir quil reprit la parole.
« Aller tous vous reposer
Il me faut obéir aux ordres de mon Roy. Demain à laube, deux dentre vous, sous bonne escorte, iront trouver ces méprisables impériaux. Ce soir quand la lune sera haute, je vous dirai qui partira
»
Le Commandeur se relève et les capitaines et les lieutenants, comme un seul homme, se lève pour le saluer. Puis, un pas un, ils quittent la chaleur de la tente.
Pas un regard effrayé. Pas un rictus. Ce sont des visages honorables et fiers qui parcourent les allées de tentes encombrées de vent glacial.
Le guerrier resté seul, pose une main qui ne tremble pas sur la garde de son épée. Elle sort de son fourreau dans un bruit soyeux et la lame scintille sous léclat des lanternes.
Cest un genoux à terre, lépée piquant le sol quil ferme les yeux pour prier.
« O Brehan, Père de nos âmes. Force et Courage. Arme et Honneur. Eclaire moi sur mes choix
»
(à suivre...)
Par Kanon le 12/9/2002 à 21:32:30 (#2147374)
tourne la page
Arf, pas la suite...
(© Ulic)
Par Calice Kerl le 13/9/2002 à 13:11:36 (#2149872)
Le soldat de faction au poste Nord interpelle sa compagne de garde.
«
il neige
»
Le vent sest éteint avec la nuit tombée.
Tourbillonnants lentement, les premiers flocons de neige viennent tomber sur leur uniforme de cuir bouilli.
Ils lèvent leur visage vers le ciel obscurcit. Lhiver était à la porte, le voici qui sinstalle.
Bientôt, les collines se recouvrent dune froide pellicule blanche.
« Demain, on en aura jusquau genoux ! »
La jeune garde grommelle.
- Bah. En tout cas, on aura pas à marcher ! »
Rétorque lautre.
- Ouais, ben pourtant ça te ferait pas dmal de tremuer ! »
Fait Joan en regardant, lair moqueur le ventre de son interlocuteur.
- Hé ! Je te permets pas, jeune donzelle. Je te rappelle que je suis plus gradé que toi et que donc tu
»
- Et que donc tu devrais te rappeler quun tour de garde nest pas fait pour converser ! »
La voix est sèche et le ton menaçant. Derrière les deux gardes confus, se tient Alaëlle dHertrière, leur lieutenant. Elle porte larmure etincellante des paladins et sur son cur est gravé en lettres dor le nom de son dieu : Brehan.
Mal à laise et fautifs, ils la saluent respectueusement alors quelle se rapproche.
« Ainsi vous mettez en danger la vie de tous pour un simple flocon ? Nauriez-vous jamais vu la neige ? »
Elle parle froidement et les regarde droit dans les yeux chacun leur tour, nattendant visiblement aucune réplique.
« Remettez-vous en poste tout de suite, vous y resterez une heure de plus quand on viendra vous remplacer. »
Puis elle tourne les talons et sa lourde cape de riche laine claque. Les pas souples de la guerrière crissent un peu sous la neige qui continue inexorablement de sentasser sur le sol durci par le froid.
Les deux gardes, encore raidis dans leur faute, mettent quelques secondes avant de reprendre, bien droit, le regard vif, leur place dans lavant poste.
Un murmure se fait tout de même entendre.
« Tu comprends pourquoi on la nomme la Blanche maintenant ? »
Demande le garde à sa jeune compagne.
Joan acquiesce sans quitter du regard lobscur horizon des collines.
« Aussi dure que belle. Aussi froide que vierge
Les rumeurs font les réputations
»
Par Baal le 13/9/2002 à 13:19:20 (#2149917)
Par Calice Kerl le 13/9/2002 à 15:25:35 (#2150551)
Il range son arme, héritage de plusieurs générations, ré-ajuste son plastron et attrape sa cape posée négligemment sur une chaise.
Dun geste assuré, il sen revêt avant de sortir dans la nuit.
Il hume : Son souffle devient brume au contact glacé de lair nocturne.
Puis dun pas décidé, se dirige là où il sait retrouver ses capitaines.
Le campement est quasi silencieux.
Un brouhaha discret sélève autours des feux où les soldats se réchauffent avant de prendre tour de garde.
Avant quils aient pu se relever pour saluer leur général, le commandeur leur fait un signe amical pour leur signaler quà cette heure de la nuit, sa visite nest quofficieuse.
Les cinq hommes accueillent en souriant leur frère darme près de la flambée.
A cet instant, ils sont tous hommes avant dêtre soldats. Tous enfants de Brehan, cest pourquoi ils sont là.
Il est de tradition dans le Royaume que les généraux, capitaines lieutenants et autres gradés soient tous reconnus par la divinité guerrière.
Mais on naît homme avant dapprendre à se battre et il faut de la volonté pour offrir son bras guidé par Brehan, à son roi.
Le commandeur observe les hommes qui lui font face. Garret Homleand, ce gaillard à lallure nordique, lui tend une chope fumante :
« Sissnia a préparé ce vin chaud pour nous
Avoir cette merveilleuse cuisinière avec nous est un don de Brehan ! »
Les autres acquiescent dun air convenu. Maltass de Voltei porte son verre à sa bouche et après en avoir avalé une gorgée :
« LEmpire sait bien ce quil fait. Je ne veux croire à un incident qui les auraient obligé à ne se mettre en marche que maintenant
»
Ce capitaine au regard fier, parle dune voix rauque et basse. Il a une cicatrice qui lui barre une partie de la joue et du cou, souvenir dun ancien combat qui manqua de le rendre muet. Il continue :
« Nous savons tous que sil lEmpereur a choisi lhiver pour attaquer, cest quil est sur de gagner
»
- Non ! Comment peux tu dire une telle chose ! Les batailles ne sont ni gagnées, ni perdues davance ! Seul Brehan trace notre destin de son épée divine ! »
Le commandeur et les autres capitaines sourit en entendant Flynt Aes sexclamer. Ils connaissent la fougue du jeune paladin et son entière dévotion.
« Allons, allons mon jeune ami
»
Le commandeur a une voix douce malgré lautorité qui émane naturellement du charismatique guerrier :
« Maltass na bien évidemment pas voulu dire que la bataille était perdue davance. Il a raison de souligner que lEmpire arrive avec beaucoup dhommes et dengins de guerre. Nous savons lEmpereur assez fourbe pour avoir engager bon nombres de mercenaires qui viendront fatiguer pendant de longues semaines nos avant-postes. Et il est vrai quil a choisi lhiver avec sans doute un plan bien précis en tête. Nous trouver quelque peu préparé lui mettra je lespère, des bâtons dans les roues. En tout cas
demain matin, il ne faudra en aucun cas lui faire part de nos dispositions à larrière. Dailleurs, tu niras pas pour lui parler de notre armée Flynt
Je ty envoie parce que le Prince croit encore en la diplomatie. Chimère ! »
Les regard se sont posés sur le jeune paladin. Ce dernier ne répond rien. Il est fier davoir été choisi mais sait combien sa tâche est difficile.
Les Imperiaux sont sournois et susceptibles, et nont pas demandé cet entretien.
« Choisi cinq hommes et emmène le lieutenant dHertrière avec toi. Vous partirez avant laube et nous reviendrez sains et saufs. »
Le commandeur ne le dit pas mais tous devinent les derniers mots quil ne prononce pas
- je lespère
-
A plusieurs lieux de là
Par Warek SethDae le 14/9/2002 à 18:01:18 (#2156528)
Des centaines de guerriers en armure se faisait face sur deux lignes, au garde a vous, la tête haute, fière dêtre là pour accueillir leur général. Au bout de ce couloir humain, une immense tente aux couleurs de lEmpire avait été dressée et deux hallebardiers restaient immobiles à lentrée.
De toute part les trompettes se mirent à chanter, le rythme fut reprit par les tambours et une troupe se mit en marche pour rejoindre la tente. A sa tête, un porte étendard monté sur un cheval caparaçonné, suivi par quatre hommes a pied, qui fièrement annonçaient au bout de leur lance les blasons des familles qui venait faire honneur a lEmpereur en allant conquérir le Royaume ennemi. Derrière eux, une ligne darbalétriers, en tenue dapparat, suivi par une cavalerie lourde leurs lances dressées vers le ciel. Venait ensuite cinq chars tirés par des chevaux blancs recouverts de draperies aux couleurs de lEmpereur. Tout était rouge et bleu. Le sol couvert de pétales de roses pourpres, le ciel dégagé malgré lhiver. Derrière les chars le cortège prenait fin par un groupement de femme des plus ravissantes, qui entourait une cavalière entièrement recouverte par une armure étincelante.
Le cortège stoppa la marche une fois a hauteur de la tente, et cinq hommes descendirent des chars, la cavalière dans la grâce descendit de sa monture comme si son armure nétait que toile. Et ils se dirigèrent sous le son des trompettes vers la tente.
Par Warek SethDae le 14/9/2002 à 18:57:28 (#2156772)
-Sir Hamgardel, gardien de la sécurité de lEmpire.
Le premier à rentrer portait une armure de façonnée et en affichait sur son plastron le bandeau bleu et rouge, brodé du symbole des clés de lEmpire. Son visage était celui dun homme rustre, qui avait gagné son titre et ses terres a la force du poing.
-Sir Ombias, Général des armées du Sud.
Le deuxième, était bien plus jeune, revêtu dune cotte matelassé blanche aux reflets bleus, et aux manches rouges, il souriait, amusé par tant dhonneur.
-Dame Clodide de Malius
Toujours sous son armure complète elle avançait dun pas décidé et parcourra du regard lendroit, pour aller directement vers lhomme qui était déjà assit au bout de la table.
-Sir Granstel, Maître des conseillers de lEmpereur
Dans le plus simple style, le suivant était habillé dune simple toge blanche brodé de rouge et de bleu, sa longue barde blanche témoignait de la sagesse du conseiller.
-Sir Algrius, Grand Chevalier
Portant une lourde armure, limmense soldat marchait lentement, une fois sous la tente il retira son casque magnifiquement ornées de saphir et de rubis. Son visage était marqué dune profonde cicatrice verticale partant de son sourcil gauche jusqu'à sa lèvre inférieur.
-Sir Ranarius de Krepan, Gardien des arcanes.
Le dernier à entrer, serrait précieusement dans ses mains trois rouleaux de parchemin. Sa toge rouge était magnifiquement travaillée, et les broderies de nombreux symboles montraient lélégance des plus énigmatique de lhomme. A la différence des autres il ne portait pas la traditionnelle cape rouge et bleu.
Un par un les six prirent place dans les fauteuils autour de la table.
Lhomme qui présidait prit alors la parole. Une voix glacial, encore plus froide que la température extérieure, les ombres sur son visage vacillaient au rythme des nombreuses lanternes installées dans la tente.
-Chers amis, demain une ambassade ennemie viendra à notre rencontre.
Il fit une pause pour regarder dans les yeux chacune des personnes qui lui faisait face. Un bruit sec fit sursauter le page qui se tenait à genoux au pied de lhomme. Il venait de lever la main et dun claquement de doigts demandé a ce que lon serve a boire aux personnes présentes. Dans les secondes qui suivirent les pages sactivèrent à remplir les verres de cristal dun vin pourpre. Lhomme reprit alors la parole :
-Seul deux dentre vous participerons à cette entrevue. Maître Granstel vous irez là bas, avec Sir Algrius.
Par Warek SethDae le 14/9/2002 à 20:15:12 (#2157229)
La nuit venait de tomber, la réunion nétait toujours pas terminée, et le vent portait loin les intonations des voix étouffées par la solide toile de la tente.
Deux gardes qui venaient de terminer leurs rondes, stoppèrent leur progression pour regarder les premiers flocons de neige tomber.
-Et bien Karlon, cest sous la neige que nous allons livrer bataille.
-Justement, cest une bonne chose, lennemi, nest pas habitué à lhiver, la victoire va être facile.
- Vous deux !
La voix venait de la tente, une voix puissante. Les deux gardes se retournèrent et se mirent de suite au garde à vous devant le charisme de celui qui leur faisait face. Dune unique voix ils répondirent :
-Oui Sir Algrius ?
-Allez trouver votre lieutenant, il faut préparer le champ de bataille cette nuit, cest ici que la guerre aura lieu. Amenez moi votre lieutenant, et vite !
-Oui Sir Algrius !
Ils partirent au pas de course vers leur campement. Quelques instants plus tard, le Lieutenant Grugar, arrivait avec trois de ses hommes. Lui seul accompagné dAlgrius fut convié à entrer sous la tente.
A peine entré le lieutenant fut mit au rythme de ce qui ce passait dans la tente depuis plusieurs heures.
-Avant laube le terrain devra avoir été rempli de pieux plantés dans le sol, et parsemé
de trou recouvert de branchage, la neige se chargera de tout recouvrir et dissimuler. Laissez tout de même un chemin assez large pour que les messagers que lennemi nous envoie, aux dires de nos espions, puissent passer sans rien y voir. Tu feras aussi préparer une longue fosse au milieu du terrain pour stopper les charges de leurs cavaliers. Que cela soit finit au plus vite !
Le lieutenant prit juste le temps de saluer Sir Ombias, et partit accomplir sa tache. Ranarius se leva et avant de sortir de la tente, il sarrêta et prit la parole le dos tournée a ses auditeurs.
- Dame Clodide, je vous attends pour commencer le rituel. Ce sera assez long, et nous devrons avoir terminer avant que les émissaires arrivent, pour que vous puissiez être prête a prendre la place dun des leurs.
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