Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrĂ´le

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Apprendre Ă  tutoyer la Mort

Par Eclat de Lune le 9/9/2002 Ă  5:47:31 (#2123897)

Je n'ai jamais voulu apprendre Ă  tuer.

J'ai toujours vu la mort comme une fatalité, un du, un moyen, une nécessite parfois. Un concept abstrait, un mot qu'on prononce... La mort se déroule où elle se doit... Loin de moi.
Plus maintenant.

L'homme qui me fait face me regarde impassible, immobile en écho à la parcimonie de ses paroles. L'expérience a marqué ses traits et ses yeux ne reflètent que la nuit. Un voile y dissimule ce qu'il a vécu, ce qu'il a enfouit, ce à quoi il a renoncé.
C'est un tueur, un assassin, un porteur de mort.
Un maître parmi ceux qui invoquent le trépas.
La morale voudrait que je le rejette, la prudence que je l'Ă©vite, la loi que je le livre aux gardes.
A la place, j'ai mis en lui toute ma confiance, ce nectar si rare dont je suis si avare. Il a entre ses mains plus que ma vie.

Et il a accepté de m'enseigner la mort.


C'est une chose d'ordonner une mort. Une autre d'en ĂŞtre l'outil.
Une chose de se défendre, de renvoyer la mort comme un miroir un reflet, dans l'ardeur du combat. C'en est une autre de la voler au calme de la vie, d'achever son cours régulier par la brisure soudaine et froide de la fatalité...
Les images défilent dans ma tête, l'image d'une lame, d'une dague, le métal glacial sur la peau qui se brise, l'épiderme si fin et parfait qui se fend soudain en un soupire de sang, l'éclat irisé qui éclabousse d'adieux l'existence qui fuit, sans fin...


Je n'ai jamais voulu apprendre Ă  tuer.
Mais je le veux, je le dois. Je dois ĂŞtre prĂŞte.
La bas je serai seule, seule face à la mort, face à eux dont je ne sais rien. Ma vie a peu de prix face à mon dessein, mais je ne peux me permettre de la gâcher en vain. Elle ne m'appartient pas, elle est mon seul outil. Un outil de mort au service d'une vie. Je dois être prête.

Aussi je reviendrai ici demain, et chaque nuit, apprendre mot Ă  mot le langage de la mort.

Par RedEye Galliano le 9/9/2002 Ă  5:51:32 (#2123901)

Très bien écrit ! Félicitations! :lit: :amour:

*va suivre de plus près les rp de ce perso*

Par MortifeR le 9/9/2002 Ă  6:27:03 (#2123934)

Nous parlons sans nul doute le mĂŞme langage, peut-ĂŞtre aurons nous un jour, ou une nuit, le plaisir d'une conversation ?

Par Azulynn Tvar le 9/9/2002 Ă  6:34:26 (#2123942)

Tant de violence inutile...
Intéressant... ;)

Par Une nuit calme le 9/9/2002 Ă  9:32:59 (#2124237)

La mort. Pour beaucoup elle n’est que lointaine, cette fin que l’on redoute sans vouloir y penser. Cette fin qui touche les autres, ceux qui arrêtent leur route trop tôt, bien trop tôt. Pour d’autres, elle est cette peur inéluctable, ce qui motive leur propre existence, qui les lance dans une course folle contre le temps, contre cette fatalité qui les frappera sans pitié. Mais il en est pour qui elle est devenue une compagne, une amie qui à défaut d’être fidèle, reste présente à nos côtés, jusqu’à notre propre mort…

Pourquoi est-elle venue le trouver ? Qu’est ce qui a pu motiver pareille décision d’apprendre, maintenant ? Sera-t-elle prête ?

Sous le masque de calme, les questions font irruption, l’une après l’autre, alors qu’elle expose sa demande. Apprendre à tutoyer la Mort, celle là même dont j’ai accepté la compagnie il y a de cela tant d’années déjà. Je suis un assassin, un voleur de vie, un meurtrier, un de ceux que l’on évite, un homme sans passé, sans avenir. Mon existence est devenue une succession de ces instants éphémères où la vie bascule, où le plan minutieusement mis en place tranche le fil d’une vie. Elle collecte ces victimes, l’une après l’autre, complice, attendant patiemment son heure, la mienne…

La mort. Nombreuses sont les raisons de l’infliger, autant d’excuses pour cacher une réalité qui veut qu’elle enveloppe ceux qui n’ont plus leur place. Oui, il y aura ceux qui prétendront la dispenser par nécessiter, pour sauver leurs idéaux ou leur vie. D’autres défendront une image de leur justice ou se battront face à ces autres qui voudraient leur imposer la leur. Et il y a toutes ces morts que l’on dit accidentelles, comme pour ne pas en rejeter la faute sur qui que ce soit, si ce n’est le destin, destin que l’on pourra maudire et critiquer à souhait. Ah quelle injustice ! Je n’aime pas donner la mort. Il n’y a là ni excitation ni dégoût. Je suis cet accident qui arrive et emporte, ce caillou jeté sur le chemin d’une destinée. Un assassin.

Celle qui me fait face n’est pas comme moi. Elle n’a rien de ces hommes que j’ai pu côtoyer ou observer, ceux qui savent, ceux qui ont cette ombre de Mort auprès d’eux. Et pourtant elle vient me trouver, me demandant de l’aider à devenir une de ces ombres mortelles. Qui suis-je pour décider de le faire ? Il ne m’appartient pas de juger. De toutes façons il est des choses qui ne s’enseignent pas. Je veux croire que certains ont en eux ce qui peut faire d’eux des assassins. Ce talent qui s’exprimera au cours de leur existence, ou qui demeurera caché, bercé par une vie paisible. Même le meilleur professeur ne peut apprendre ce talent à ses élèves. Ce n’est que dans l’acte, dans ces brefs instants où tout se décide, que l’on révèle sa nature. Alors que je me tourne à nouveau vers elle, la question se pose, a-t-elle ce petit supplément qui lui permettra de faire pencher la balance en sa faveur lorsque l’heure sera venue de danser avec la mort ?

Qu’importe après tout. Elle dit ne pas avoir le choix, le destin est déjà en route. Je lui apprendrais ce que je puis, elle devra découvrir le reste elle-même…

Par Aina HarLeaQuin le 9/9/2002 Ă  10:04:01 (#2124323)

Curieux et intéressant tout ça. :merci:

Par Syndrael le 9/9/2002 Ă  10:55:29 (#2124505)

La mort.. si froide, vide, sans attrait. Le seul intérêt que certain y trouve provient du dernier souffle, écoulement d'une vie qu'ils prétendent toutefois mépriser et qu'ils brisent sans égard pour ce qu'elle offre, les richesses infinies qu'elle peut apporter.
Peu importe. Ce qui compte dans cette vie ne connait pas de fin, et ne peut être brisé par une simple lame, un instrument dans une main aveugle.
Gouffre, amante, faucheuse.. fascination, insipration, vanité puérile, recherche d'une emprise sur l'autre..
La mort est le refuge des lâchent qui fuient la vie. La mort est le fantasme des fous qui la vénèrent.
Elle est un exutoire pour ceux qui ne peuvent aimer la vie, une terreur pour ceux qui ne savent le faire.


Syndrael.

Par Alabasyr le 9/9/2002 Ă  12:35:25 (#2125084)

Exerce-toi à mourir." C'est me dire : exerce-toi à être libre. Qui sait mourir ne sait plus être esclave : il s'établit au-dessus, du moins en dehors de tout despotisme. Que lui font le cachot, les gardes, les verrous ? Il a toujours porte libre. Une seule chaîne nous tient à l'attache : l'amour de la vie. Sans rejeter trop loin cette passion, il est bon de la réduire assez pour que, si la circonstance l'exige, rien ne nous retienne ni ne nous empêche d'être prêts à faire sur l'heure ce qu'il faudra faire tôt ou tard

Sénèque

Par Crépuscule mourant le 9/9/2002 à 12:41:00 (#2125112)

J'ai vécu la mort tant de fois que je ne veux plus la compter.
Nuit de la vie, es-tu donc la seule chose que j'ai jamais su offrir ?
J'ai dispensé les poisons, les flèches et les coups de dague avec une générosité froide et indifférente.
J'ai été l'épidémie des riches et des puissants.
Pour Elle ? Non. Pour moi.

J'ai tant pris aux autres que j'en oubliais de donner.
Les dettes s'accumulent comme autant d'épées de Damoclès, forêts de lames qui planent au-dessus de nos crânes, attendant l'instant propice, l'infime battement de cil, pour toutes s'abattre sans merci.
J'ai cru qu'il suffisait de fuire ceux qui brandissent ces épées.
J'ai cru que j'avais le droit d'oublier, ou de tirer un trait sur le passé.

La Mort est mère de solitude.
J'ai erré comme une âme bannie, en quête de renouveau.
J'ai bâti sous Son ombre une vie que je cherchais heureuse.
Et puis, au coeur de la Nuit dont je m'étais fait prisonnier, j'ai trouvé la seule Etoile.
Elle s'appelait bonheur et pour la première fois depuis des années, j'ai accepté de rêver de demain.
Alors, j'ai fermé les yeux.

La Lune désolée éclaire ma dépouille.
Sur ce corps vaincu, elle verse ses rayons d'argent comme autant de larmes glacées.
La mort est venue réclamer son dû et m'offrir cette danse que j'avais tant côtoyée.
J'aurais aimé qu'elle en finisse.
J'aurais aimé qu'elle m'achève.
Ma vie entière est un échec...
...j'Ă©choue mĂŞme Ă  mourir.


Tuez-moi, je vous en supplie.

Par Gabriel Thylin MSF le 9/9/2002 Ă  16:14:36 (#2126509)

:lit: etrange et passionant :merci:

Par Ibuki Tribal le 9/9/2002 Ă  18:51:08 (#2127546)

excellent :lit: :merci:

De la rassurante simplicité d'une dague

Par Eclat de Lune le 10/9/2002 Ă  6:57:39 (#2130053)

Le poids rassurant du pommeau, le contact ferme et sûr de la garde, la froideur impassible et le tranchant si régulier de sa lame. Sans faille.
Un prolongement du bras, dit-il. Je la sens déjà amie, encore maladroite mais proche, telle une confidente timide mais fidèle.

S'immerger dans l'Ă©tude de sa danse, n'y voir qu'une technique dont on recherche la perfection. Apprendre Ă  manier cette dague... Comme on apprend Ă  tirer Ă  l'arc, comme on apprend Ă  lancer un sort, comme on apprend Ă  jouer d'un instrument. Oublier que cette musique est mortelle.
Oublier les doutes que je n'ai pas, oublier un instant cette étincelle qui ne s'enseigne pas, dit-il, qui est vie ou mort en cette fraction de seconde où bascule la balance du destin. S'il ne peut me l'apprendre, pourquoi même y songer. Mes victimes pour l'heure sont d'air et de vent, des ectoplasmes imaginaires où la lame se plante sans fin, sectionnant une artère éthérée, brisant les os du néant. Ou des mannequins bourrés de paille, promeneurs imprudents d'une salle d'entraînement délaissée. Ils meurent sans bruit, un à un.

Ses paroles résonnent encore en mon esprit.

- Avez vous déjà tué de sang froid ?
- Non.
- En etes vous capable ?


Je le serai.
Ma conscience ne m'entravera pas.
Ni le sang de mes ennemis. Le sang de ses ennemis.
Je n'ai jamais aimé le sang, je l'ai haït parfois. Mais ne me suis-je pas réjouie de savoir s'écouler celui qui nous offensait ? Non, ceux qui se dresseraient sur mon chemin de nuit n'ont pas assez de substance pour atteindre mon âme, tout juste ma perception. Chaque obstacle sur cette route est une aberration de l'univers, un mannequin de paille défaillant. Je ne vois nulle force pour faire trembler ma main.
En cet instant, elle ne tremble pas, elle dessine dans le vide les arabesques qu'il m'a enseignées.

Inlassablement, jusque dans mon sommeil, je répète les mouvements de la mort.

Par Une nuit calme le 10/9/2002 Ă  9:25:55 (#2130377)

Son regard est vif, et la main rapide. Oui, elle apprendra vite. Déjà elle observe, notant le moindre détail des gestes, buvant les explications dans une soif d’apprendre au plus vite. Le temps est compté, sa vie en dépend. Elle répète les gestes, s’entraînant à les exécuter à la perfection. La vitesse et la précision sont nos atouts. Bientôt, elle sera capable de les enchaîner rapidement, capable de surprendre un adversaire, et de porter ce coup fatal qui arrache la vie. Un à un, je lui montre les cibles, là où devra se planter la dague, ou que son fil devra trancher. Les organes à atteindre, les os à éviter, les zones handicapantes, ces petits trucs qui peuvent déterminer à eux seuls l’issue d’une rencontre. L’assassin ne gagne qu’en quelques instants, guère plus. Elle le sait.

Pourtant je sais comme cela sera différent, face à un véritable adversaire. S’il lui est facile de faire fendre l’air à sa dague ou de la planter dans un mannequin d’entraînement, j’ai remarqué comme elle hésite encore face à l’évocation de la mort d’un homme. Elle se forcera oui. Elle pense en être capable. Elle espère peut être que la situation exigera d’elle qu’elle le fasse. Tuer de sang froid. Quel monstre faut-il être pour pouvoir tuer ainsi ? La question ne m’est pas étrangère, et je sais qu’elle hante bien des esprits. C’est à chaque assassin de trouver sa réponse. C’est aussi mon rôle de l’aider à trouver la sienne, avant qu’il ne soit trop tard.

Mais il nÂ’est pas encore temps.

Par Alith Anar le 10/9/2002 Ă  21:10:50 (#2134580)

Pire que la mort, l'oubli.

*up*

Par Deux âmes de Feyd le 11/9/2002 à 6:55:56 (#2136452)

Pire que l'oubli, ce qui n'a jamais été connu. (:p)

*up !*

Par Gengis Khan le 11/9/2002 Ă  9:16:01 (#2136677)

Et soudain une brise se leva et devint plus forte ,encore et encore , soulevant quelques feuilles de papier au début pour finir par renverser un vase posé sur la table à la fin.. La flamme s'éteignit et les ténèbres prirent intégralement possession de la pièce . Puis peu à peu le froid s'installa , impregnant chaque parcelle de la salle pour peu à peu se diriger vers l'homme , inquiet mais d'apparence volontairement impassible. Il ne put s'empecher de frissonner lorsque la brise glaciale vint mordre ses os et sa chair ,puis la peur vint poser sa main sur son épaule. Qu'allait il se passer ? Allait il payer le prix de cet affront ? Le fracas du vase brisé réveilla son épouse qui decendit l'escalier et ses pas raisonnèrent dans la maison redevenue silencieuse.

Un dernier souffle se leva et mourut ensuite. Elle était partie ,dérangée par l'arrivée de cette femme. Mais peu importe se disait il ... Demain ,quand les ténèbres chasseront de nouveau la Lumière tu reviendras , et je serai là ,toi ô ma funeste compagne depuis bien des années. Certains te craignent ,d'autres te vénèrent ou te servent soit disant ,mais pour moi tu es celle qui nous recueille tous un jour ou l'autre ,bienveillante , chaleureuse à ta façon mais terriblement jalouse. Tu ne supportes pas qu'on t'échappe ou qu'on te défie ,et c'est pour ça que tu reviendras..


Tiré de ça

Par Alanis Lyn le 11/9/2002 Ă  14:36:21 (#2138344)

*salue ces beaux textes*

C'est la mode des posts anonymes en ce moment :D

Par Syndrael le 11/9/2002 Ă  15:10:29 (#2138610)

Pire que ce qui n'a jamais été connu, ce qui n'a jamais été *aura le dernier mot*

Par Gadjio le 11/9/2002 Ă  15:44:04 (#2138832)

Pire que ce qui n'a encore jamais été : ce qui ne pourra jamais être.
Oui, bon, on s'Ă©loigne, mais j'avais envie de remonter le post. :D

Par Arken le 11/9/2002 Ă  20:05:24 (#2140939)

Pire que ce qui ne pourra jamais etre, celui qui est *nom de la personne que vous aimez le moins*

Ark*participe au remontage de post et concour du plus lourd*en

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine