Première Variation en C.(o.) Majeur

Par Gweltas le 8/9/2002 à 3:45:48 (#2117464)

Le soleil est déjà haut depuis longtemps et réchauffe les pavés des rues de la blanche cité de Camelot. Une faible brise remue doucement les ramures des arbres. A leur ombre, chats et vieillards se prélassent et profitent de cette belle journée.

Appréciant chaque pas de son trajet, un maître d’armes à la stature imposante s’avance vers la place de la cathédrale. Il écoute avec attention le doux chant des oiseaux volant dans le ciel limpide.
Autour de la fontaine, plusieurs personnes sont déjà réunies et semblent l’attendre. Des sarrasins gainés d’un léger cuir pour la promenade côtoient des clercs qui bénissent la Sainte Lumière pour cette si belle journée. Quelques soldats de permission sont aussi présents.

Dès son arrivée, Gweltas, le maître d’arme, réclame le silence, qui se fait tout naturellement, et prend la parole.

« Mes chers amis du Conventus Occultus ! La journée est parfaite pour aller faire une petite promenade de santé. Hier soir, alors que j’aidais mon ami aubergiste du « Sarrasin Content » à servir ses clients, il m’est venu une grande idée pour animer notre promenade hebdomadaire. Comme vous le savez tous, un nouvel arrivant va bientôt nous rejoindre : il s’appelle Joffrey Buckaley et chante très bien. Aussi me suis-je dit, que nous pourrions lui offrir un beau tambour neuf comme cadeau de bienvenue. Mais pas n’importe quel tambour. Il nous faut un tambour original qui soit digne de notre confrérie de poètes – maçons – aubergistes – montreurs d’ours – couturiers – chanteurs…

Aussi, ai-je interrogé notre savant Daasar. Comme vous le savez bien, il aide beaucoup le bibliothécaire du château de Camelot et a donc pu se documenter facilement. Il a trouvé un plan pour en fabriquer un. Seulement il faut se rendre dans les frontières de Midgard et trouver un animal qui s’appelle un « brise-glace » Les documents qu’il a étudié rapportent qu’on pourra trouver un représentant de cet espèce dans un lac près d’un lieu nommé « Hildskialf Faste ».

Mais ne tardons plus et mettons-nous prestement en route ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait ! La petite troupe part d’un pas léger vers la porte sud de Camelot. Moins d’une heure plus tard, la forteresse de Château Sauvage est en vue et ils arrivent au Royaume de leurs amis voisins de Midgard.
L’air, bien qu’un peu vif pour la saison, est toujours d’une limpidité qui leur plait. Après une courte pause pour visiter le lieu touristique de Bleedmer Faste, réputé pour le travail exceptionnel de ses artisans et aussi pour sa poterie locale, les promeneurs se dirigent vers le sud.

Tout au long du chemin, les plaisanteries et autres devinettes se succèdent. Syriel profite même d’une pause demandée par le vénérable clerc Ulred qui avait bu trop d’eau avant de venir, pour tricoter quelques-uns de ses surcots en laine dont elle a le secret. Issel Maëllan choisit alors de faire une surprise à la fringante Fraisetagada, par ailleurs reconnue comme une des meilleures spécialistes de l’art mobilier sur Albion, et lui noue ses chausses. Il n’est nul besoin de dire que le rire est général lorsque cette dernière trébuche au moment de repartir.

Après plusieurs heures de marche passées à admirer les paysages de Midgard et sa faune si pittoresque, le lac est enfin en vue. La recherche d’un « brise-glace » peut alors commencer.
Hélas ! ! ! Les gardes forestiers du fort voisin d’Hildskialf Faste ne l’entendent pas de cette oreille et veulent verbaliser nos promeneurs ! Souhaitant certainement bien faire, ils commencent à courir à une vitesse dangereuse pour leur équilibre. Peut être leur supérieur est-il en train de les observer à ce moment là ?
Arrivant à pleine vitesse, l’accident est inévitable et ils s’empalent sur les bâtons de marche et autre matériel de couture de la troupe du Conventus Occultus.

Les promeneurs, fort gênés, n’avaient pas envisagé qu’une simple promenade digestive puisse porter préjudice à quiconque et ils décident donc d’avertir au plus tôt les amis des garde-chasses de l’horrible accident qui vient de se dérouler. Ils commencent alors à monter la pente du fort pour aller frapper à la porte.

Trouvant celle-ci fermée, Nefelim franchit la muraille pour aller chercher la sonnette de l’autre côté ou tout du moins le mécanisme pour ouvrir la porte. Ne trouvant rien de tel, et pensant même celle ci bloquée, il prévient ses amis qui décident alors d’aider leurs voisins à la réparer. Après quelques minutes d’un dur labeur, elles s’ouvrent et tournent enfin librement sur leurs gonds.

Certainement surpris par l’arrivée de ces voisins inattendus, quelques chasseurs de passage juchés sur les murailles sursautent et tombent malencontreusement au milieu de la cour, écrasant les garde-chasses restés en contrebas à faire la sieste.

La gêne de nos promeneurs est alors à son comble ! Une si belle journée qui s’achève sur autant d’accidents malheureux. N’écoutant que leur devoir, ils montent l’escalier de la tour principale pour prévenir le maître de céans des terribles drames qui ont eu lieu.
Apprenant la nouvelle, celui ci succombe à une brusque attaque d’apoplexie. Le clerc Kaywyn, pourtant très bon médecin, ne peut rien faire pour le sauver.

La consternation est générale !

Pour permettre à ce relais de chasse de continuer à fonctionner, la guilde entière décide alors de se cotiser pour faire venir des gardes albionnais afin de surveiller le lac et se proposent de fournir gîte, couvert et même de lourdes capes pour tenir chaud les nouveaux arrivants dans ce rude climat.

Après un pique-nique copieux, les agents du Conventus Occultus à présent ragaillardis, organisent des concours pour divertir les nouveaux gardes, peu habitués à l’austérité du lieu.
Pendant qu’Atrus, Kaalhed et Kyran participent à une course de natation derrière le fameux « brise-glace » avec les nouveaux gardes du fort, les éclaireurs Chonum, Elstyx et Kind s’exercent au tir sur cible mouvante avec les archers, tirant parfois par erreur sur des promeneurs trolls et kobolds qui se prélassaient dans le voisinage.
Plusieurs heures passent ainsi chacun vaquant à ses occupations et fêtant cette si belle journée.

Mais chacun à des obligations, famille, travail… et il leur faut bientôt rentrer. Aussi, le lendemain matin, au lever du soleil appellent-ils des voyageurs qui passaient dans la région pour la tournée touristique dite « des 7 forts » à venir prendre leur relève et repartent très rapidement sur Albion.

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Le petit Joffrey aura bientôt son nouveau tambour et pourra chanter tout son saoul sur les places de Camelot. C’était une belle journée qui s’est achevée dans la vie des joyeux agents du Conventus Occultus.