Tenessia et la magie

Par Tenessia le 7/9/2002 à 10:22:04 (#2113056)

Fine silhouette dans la nuit, Tenessia marche rapidement vers la plage, empruntant les plus sombres ruelles dans le souci de ne croiser personne. Le sable fin laccueille, le murmure des vagues lui est bavardage amical pour peupler sa solitude. Vêtue de toile légère, elle dissimule dans un fourré son sac et pénètre prudemment dans leau si fraîche quun instant elle en a le souffle coupé. Puis, lentement, le plaisir lui vient de cette fraîcheur, elle esquisse un sourire et laisse même échapper un petit rire chatouillé.
La voici sous la lune ronde, fétu de paille aux abords de linfini mouvant, flottant sur le dos au rythme joueur des vagues. Elle contemple la voûte étoilée et sabandonne à quelque chose de pur et dessentiel qui disperse ses plus sombres pensées. Son esprit peut enfin affronter ses terreurs intimes, dont une nommée Angel Darken, le fantôme.

- Comment est ce possible ? songe-t-elle.

La première fois que Tenessia vit son père utiliser la magie, elle devait avoir huit ans. Les potions que Père lui faisait boire depuis des jours avaient finalement eu raison de la fièvre. Mais lenfant était tombé dans un tel état de faiblesse que soulever seulement les paupières lui était insurmontable effort. Lentement, elle se sentait aspirer par un océan cotonneux, immobile, dans un silence dépourvu de mémoire. Tenessia longuement y glissait, sans douleur, sans tristesse, sans regret... Dernier lien avec un univers qui déjà fondait en son souvenir même, la voix de Père avait prononcé son nom, voix grave et basse, empreinte dune douleur sans teint, une douleur morne, blême. Lenfant avait réussi à entrouvrir les yeux, par réflexe, obéissant, comme toujours, à lappel de Père. Ce quelle vit était si surprenant que cela la retint un infime instant aux abords du vide éthéré, instant que Père mit à profit. Les yeux de Père étaient deux trous noirs, deux trous de nuit désertée détoiles et son visage était si pâle quà cet instant seulement elle comprit quelle allait mourir. Cétait une évidence paisible, cela névoquait rien de précis. Elle contempla sa mort, détachée, vide de crainte, comme si cela ne la concernait pas.

Mais Père prononça un mot bref et leva sur le visage de Tenessia une main longue et blanche. Tenessia vit jaillir de nulle part une poussière détoiles, particules tourbillonnant autour delle, emplissant lair, puis emplissant ses poumons par la petite goulée dair quelle aspira faiblement. Un éblouissement saisit son esprit, une langue de feu blanc lécha ses paupières, et linstant daprès, elle ouvrit les yeux grandement, le sang afflua à ses joues, courant dans ses veines en un flot impétueux, une incroyable énergie fit frissonner chaque parcelle de son corps, ses muscles fourmillèrent et elle sassit sur son lit, sans effort, ahurie.

Père la regardait sans rien dire. Tenessia lui sourit faiblement, déconcertée. Ils restèrent ainsi un moment, les yeux dans les yeux, dans ce silence bavard de tendresse en suspens, qui est le langage de lamour.

Des années plus tard, tandis quils marchaient le long dune plage, au coeur dune crique perdue, Tenessia demanda :

- Père, pourquoi nutilisez vous jamais votre magie, qui est si puissante ?
- Vous ne posez pas la bonne question, Tenessia. Reformulez votre demande et je vous répondrai.

Lorsque Père parlait ainsi, il était inutile dinsister. Un soir, elle demanda :
- Père, quest la magie ?

Père tourna son visage vers la fenêtre ouverte sur la nuit. Il sembla parler à la nuit, davantage quà Tenessia.

- La magie est une science, Tenessia. Certains signes en vous me font penser que vous vous tournerez probablement vers cet apprentissage. Sachez cependant que vous ny êtes point obligée. Vous pourrez vivre une existence heureuse au service de lhonneur, sans jamais y avoir recours. Vous ferez vos choix... Mais noubliez jamais que toute connaissance comporte des dangers, pour vous-même, bien sûr, mais, ce qui est plus grave, pour votre entourage également. Le meilleur bretteur ne laisse point son épée traîner à la portée dun enfant... La science des armes a ceci de rassurant que ses dangers sont prévisibles, évidents... Hélas, il nen est pas ainsi avec la magie. Il y a peu, vous mavez demandé pourquoi jutilisais rarement la magie...

Père sinterrompit et, quittant la fenêtre du regard, il reporta son attention sur Tenessia. Il esquissa un doux sourire.

- Je vois que vous avez réfléchi à la formulation de votre question... La magie bouleverse lordre physique des choses. Sen servir nest jamais anodin, jamais sans conséquence. Sur le chemin de cette connaissance se trouvent des cercles dapprentissage qui, une fois franchis, permettent daccéder à des sorts toujours plus puissants. Ainsi, plus le mage franchit de cercles, plus il trouble lordonnance physique du monde.

Père réfléchit un instant, et reprit :

- Un jour je vous conterai une légende sur le premier mage... Sachez que certains mages ont choisi de servir des puissances occultes ou mystiques, dans le but dobtenir de ces puissances davantage de pouvoirs... Cela aussi, vous aurez à choisir... Mais songez que sallier avec ces puissances signifiera bien des choses... Vous aurez à abandonner votre libre arbitre et à demeurer pieds et poings liés sur une voie unique. Les forces majeures ne sont point compréhensibles aux mortels, leurs buts propres nous sont inconnus. Si vous choisissez de vous servir de la magie, sans vous allier à aucune force majeure, vous serez moins puissante... mais vous demeurerez libre...
Il est tard, Tenessia, nous reprendrons cet entretien, demain. Que vos rêves vous soient cléments, mon enfant.

Tenessia, sort de leau et frissonne.

Lordre physique des choses... Depuis quelle a rejoint ses semblables, Tenessia a pu observer la débauche de magie à laquelle ils se livrent. Elle pense quelle-même, oublieuse parfois des conseils de son père, participe souvent à cette débauche. Tenessia soupire. Il faudra songer à cela... . Angel Darken lui a fait visiter lantichambre de la mort... oui... un fantôme... cest possible... dans ce monde bouleversé par une pratique immature de la magie...

La jeune fille cherche dans son sac un drap de toile. Elle se déshabille et se sèche rapidement, puis enfile une robe sèche. Elle roule les vêtements de toile dans le sac et repart vivement vers sa chambrette à lauberge. Ses cheveux frisottent autour de son pâle visage que la lune éclaire dune lueur dorée.

Par Alanis Lyn le 7/9/2002 à 12:32:47 (#2113649)

:lit:

Par Khaelon Lloth le 7/9/2002 à 12:36:53 (#2113673)

Vraiment sympathique, bravo :)

Par Hatonjan le 7/9/2002 à 14:44:06 (#2114438)

ca fait un bon debut de we ;) :amour:
semper eadem :)

Par Hôte des Songes le 7/9/2002 à 16:50:26 (#2115034)

:lit: :lit: *adore la série des "Tenessia et..." * :lit: :lit:

Par Tenessia le 7/9/2002 à 19:12:37 (#2115659)

Le lendemain Père pria Tenessia de le suivre dans sa chambre, cette chambre dans laquelle elle ne se permettait jamais dentrer sans invitation.
Semblable à la sienne, la chambre de Père était petite, éclairée dune minuscule fenêtre, meublée dun lit étroit et dun chevet de bois brut. Seule différence avec sa propre chambre, celle-ci abritait deux coffres, au lieu dun.
Père prit une clef dans le tiroir du chevet et ouvrit lun des coffres, le seul des deux quil fermât à clef. Tenessia vit des robes soigneusement pliées et un coffret dun métal brillant et doré, serti de petites pierres colorées qui semblaient capturer le lumière au point quelles devenaient lumière elle-même. La beauté de lobjet était telle quelle laissa échapper un soupir dadmiration.
Père sourit et le saisissant, il louvrit pour en sortir un anneau tout simple, dont toute la beauté résidait dans le métal dans lequel il était fait. Ce métal était comme une caresse pour le regard. Père tendit lanneau à Tenessia.

- Enfilez cet anneau, mon enfant.

Emerveillée par ce présent inattendu, Tenessia sempara de lanneau presque fébrilement tant sa joie était grande.
Mais lorsquelle voulut le placer à son doigt, une force étrange len empêcha. Le sentiment naquit en elle quelle navait point ni sagesse ni intelligence nécessaires au port du bijou.
Déçue, elle regarda son père. Il sourit à son regard, et répondit à son interrogation muette.

- Ceci est un anneau magique, Tenessia. Tous les bijoux que vous voyez dans ce coffret sont des objets magiques. Ils furent créés par des orfèvres-mages qui parvinrent à emprisonner une partie de leur savoir propre dans leurs créations, se privant ainsi, par-là même, dune partie de ce savoir pour loffrir...

Les orfèvres-mages vivaient, il y a fort longtemps, en une cité aujourdhui disparue et qui abritait les dix guildes du Chant Premier, dont la guilde des orfèvres-mages faisait partie.
Il est dit quau dixième jour de la dixième lune, les portes de la cité souvraient et que chacun, du plus pauvre au plus riche, pouvait obtenir un objet magique contre la résolution dune énigme mettant à lépreuve la sagesse, lintelligence ou autre qualité nécessaire au port de lobjet convoité.

Rares sont les mages qui aujourdhui se livrent au travail de lorfèvrerie, parce quà terme, lorfèvre, perdant peu à peu ses capacités intellectuelles, définitivement enfermées dans le bijou créé, devait se décider à mourir. Cétait loccasion dune grande cérémonie, dit-on, car nul jamais na pu assister à ce rituel. Au cours de la cérémonie, chaque orfèvre-mage rendait hommage à celui qui devait séteindre, après la longue offrande que fut sa vie. Il ny avait point de regret le soir ultime, car, pour atteindre à la maîtrise de son art, lorfèvre avait auparavant vécu une longue vie de mage que le métier dorfèvre venait en quelque sorte couronner.

Tenessia regardait le bijou quà présent Père tenait dans la paume de sa main ouverte. Un respect profond lenvahit. Ce simple anneau représentait le merveilleux pouvoir de lamour et du don de soi, cétait là magie bien plus grande que toutes celles quelle aurait pu imaginer.

Père continua :

- Vous ne pouvez enfiler cet anneau, car vous nêtes pas prête à recevoir ce quil a à vous donner.
La cérémonie de lénigme disparut lorsque les orfèvres-mages, se voyant de moins en moins nombreux, comprirent que leur guilde allait séteindre.
Lors du Dernier Congrès des dix guildes du Chant Premier, il fut décidé par tous que les objets magiques obéiraient désormais à des lois propres et seraient donc protégés par une force distincte capable de juger à la seule mise en contact avec les forces engendrées par tout individu si cet individu était ou non digne de les recevoir.

Cétait il y a fort longtemps... et le seul orfèvre-mage quil mait été donné de connaître ma raconté que les objets magiques non protégés et obtenus sur la seule foi de lénigme tombaient en poussière à la mort de leur possesseur. Ainsi, vous ne trouverez dautres objets magiques que ceux du Cycle de lExtinction.

Et voilà pourquoi, jutilise si peu la magie, Tenessia... Par respect pour ce qui fut... par respect de lordonnance de lunivers et parce que cest dépraver un don que de lutiliser pour des choses triviales.

La nature est riche et abonde de toutes sortes de choses propres à satisfaire nos besoins. Vous avez besoin de force ? Une concoction peut vous la fournir... Vous êtes malade ? des plantes peuvent vous soigner...
Lors de vos maladies infantiles, jai rarement utilisé la magie et si, de ce fait, je ne vous ai pas soustrait à certaines douleurs, cest parce que je souhaitais que votre corps apprenne seul à se défendre. Voyez, en dépit de votre apparence fragile, combien votre constitution est solide, vos muscles alertes et prompts à vous répondre sil sagit déviter un danger, et votre esprit formé à accepter linévitable, dans la sage attente de moments meilleurs.

Père se tut et rangea lanneau dans son coffret. Il sortit ensuite un bracelet quil montra à Tenessia sans rien dire, puis un collier... Tenessia regardait, dans un silence respectueux. Enfin, il referma le coffret, le rangea et prit une robe dune somptueuse blancheur.

- Je vous ai parlé des orfèvres-mages, mais il y eut aussi les tisserands-mages, et les armuriers-mages... Toute cette communauté obéissait aux mêmes lois, toute cette communauté partageait la même vie au sein de la cité disparue, toute cette communauté, aujourdhui sest éteinte...

Père rangea finalement la robe dans le coffre quil referma à clef. Il replaça la clef dans le tiroir de son chevet. Tenessia comprit quelle nen saurait pas davantage aujourdhui. Elle quitta la chambre sur les pas de son père.

Par Tenessia le 13/9/2002 à 8:19:25 (#2148737)

Lautomne couvrait dor toute chose, les feuilles alourdies tombaient, tapissant le sol dun tapis mouvant sous les pas. Tenessia courait, faisant voler autour delle des gerbes dor. Cétait un des jeux de lautomne. Elle revint auprès de Père reprendre le pas paisible de leur promenade.

- Père, vous avez dit que plus tard vous pensiez que japprendrai la magie, pourquoi le pensez-vous ?

Père, sans interrompre sa marche, répondit :

- Une intuition sans doute... Votre constitution ne me semble pas propre au métier des armes, bien que jai connu des guerrières pas plus grandes que vous et de fine musculature comme vous. Cependant, elles possédaient une volonté de fer, et un goût inné du combat que jusquà présent rien ne ma révélé en vous. Quant à larcherie... en dehors de vos capacités évidentes desquive, vous nêtes guère adroite... Lorsque vous faites une simple omelette, il y a presque autant duf à coté du plat que dans le plat lui-même, sans parler bien entendu des bouts de coquille que vous oubliez dans le plat...

Bien que le ton du Père fut taquin, Tenessia rougit de confusion sans répondre. Elle savait que Père avait raison.
Elle préféra lentraîner sur le terrain de ses qualités plutôt que de ses défauts.

- De toute façon la magie mintéressera, je crois, dit-elle. Jespère devenir un grand mage, comme vous !

Mais une déception lattendait dans la réponse de Père :

- Vous ne serez jamais une grande magicienne, Tenessia...
- Pourquoi cela, Père ? sécria-t-elle, déçue
- Vous manquez de concentration, il en faut beaucoup pour la pratique de la magie. Combien de fois vous ai-je vu distraite par le chant dun oiseau ou par le vol dune mouche alors que vous auriez dû demeurer attentive sur létude dune leçon ! Quel résultat obtiendra un mage qui, au moment dinvoquer, lèvera le nez pour observer la course dun nuage ? Certes, vous ne manquez point dintelligence, mais cette intelligence ne vous sert pas à appréhender le monde qui vous entoure... Le mage a toujours un vif sens de la réalité objective puisque cest sur cette réalité quil agit. Tenessia, vous regardez les choses avec votre imagination et votre coeur mais point avec objectivité.

Père sinterrompit un court instant et reprit dun ton taquin :
- Votre sens de lordre, par exemple... Pour ranger, vous prenez un objet et vous le placez ailleurs, sans vous interroger pour savoir si cette nouvelle est adéquate. Je nai pas à me plaindre de vous, vous êtes stricte sur les questions dhygiène et notre demeure est toujours nette mais jai souvent retrouvé des objets à des endroits... surprenants... dirons-nous...
- Ho ! Sil faut apprendre à bien ranger pour devenir magicienne, je le ferai, Père !

Père laissa échapper un petit rire :
- Non, Tenessia... Jai connu des mages très... désordonnés... mais il sagissait dun choix de vie... Cela ne les empêchait pas de voir la réalité, tandis que vous, lorsque vous déplacez un objet, vous êtes convaincue que cette nouvelle place est la bonne, vous vous leurrez parce que votre fantaisie naturelle vous amène à souhaiter le changement pour le changement et non par souci defficacité...

Tenessia fit une moue perplexe :
- Père, si je nai point de qualités comment pourrais-je exercer un métier ?
- Mais vous avez au contraire bien des qualités, mon enfant ! Vous possédez une sagesse native qui est une bonne base pour lavenir, la sagesse venant avec lâge, vous saurez tirer profit de vos expériences, car vous possédez ce qui ne sapprend point, lhumilité. Vous savez vous remettre en question, et ainsi vous progresserez. Par ailleurs, vous avez du courage, même sil nest point guerrier, et vous pourrez le mettre au service de votre sens de lhonneur et du devoir. Il nest pas nécessaire de devenir une grande magicienne, Tenessia... Devenez grande par ce que vous êtes, simplement... et même très loin de vous, je serai fier de vous...

Ils étaient arrivés sous larbre à feuilles roses du jardin, seul arbre à feuilles persistantes qui dressait imperturbablement sa chevelure dans lautomne. Tenessia saisit le râteau quelle avait rangé contre larbre ce matin même et, songeant que ce nétait pas une bonne place, alla le ranger dans le poulailler. Satisfaite, elle rejoignit son père qui lattendait à lintérieur de la maison pour une leçon, après leur promenade.

Par Alanis Lyn le 13/9/2002 à 9:02:55 (#2148822)

*adore* :amour:

Par Azulynn Tvar le 13/9/2002 à 11:14:27 (#2149314)

Toujours aussi agréable à lire, merci Tenessia :)

Par Tenessia le 17/9/2002 à 8:40:25 (#2171999)

Père lisait un livre. Installée dans lautre fauteuil paillé, Tenessia contemplait le feu. Dehors, le vent dans la nuit emportait le gémissement des arbres.
Père ferma son livre et contempla les flammes dans lâtre :
- Je vous ai promis le conte du premier mage, Tenessia...
Tenessia regarda son père et sourit de plaisir. Et Père, sans quitter du regard les flammes, commença :

- Il est dit, quen une éternité oubliée, le noir néant vomit la blanche étincelle. Il est dit que le noir et le blanc se heurtant créèrent une force innommée, il est dit que cette force se heurtant aux parois de lombre et de la lumière créa elle-même une force contraire, il est dit que du choc de ces deux forces naquirent dautres forces, il est dit que le néant semplit dinnommé.

En une éternité oubliée, lunivers nétait que forces tourbillonnantes, se heurtant en une guerre sans fin pour prendre possession du vide. Ainsi fut le Chaos, des millénaires durant. Toutes les forces en présence, de cette guerre stérile, conçurent une conscience. Certaines forces alors sallièrent à dautres, de cette alliance naquirent des masses solides, car il est dit que tout mouvement est créateur, et que son contraire, limmobile, est stérile. Et la guerre reprit, des millénaires durant. Il y eut de nouvelles alliances, dont naquirent les éléments, mais chaque chose créée entrant en combat, lunivers nétait quinstabilité. Et du Chaos naquit la conscience.

Avec la conscience, les forces sorganisèrent et déterminèrent un champs daction pour chacune delle. Ainsi naquit léquilibre. Et lunivers devint stabilité. Mais les forces ne renoncèrent pas au combat. Elles créèrent le monde et décidèrent quil serait le terrain du combat. Chaque force peupla ce monde de la conscience qui lui appartenait en propre.

Il est dit quà la création du monde présida la volonté du pouvoir. Il est dit que le monde est un champ de bataille. Toute chose y possédant son contraire lutte souterrainement pour la suprématie. Il est dit que le jour où léquilibre se défera, quelle que soit la nature de la force prenant le pouvoir, que ce soit la lumière ou lombre, le Chaos reprendra ses droits...

Père leva les yeux vers Tenessia et sourit en la voyant, les yeux brillants, suspendue à ses lèvres.

- Il est tard, Tenessia... Demain, je vous conterai la suite.

Tenessia se leva à regret et salua respectueusement son père. Cette nuit-là la vision du Chaos emplit ses rêves.

Par Millenia le 17/9/2002 à 9:21:50 (#2172096)

:lit:
*adore les rp de Tenessia* :)