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Histoire d'une vie (I)
Par Dodgee MIP le 3/9/2002 à 16:19:23 (#2088216)
-Maman ?
La fillette sest approchée en silence, comme à son habitude. Elle a les même yeux que celle quelle vient dappeler sa mère, et à la voir évoluer avec grâce dans la pièce, la parenté ne fait aucun doute. Elle a une dizaine dannées tout au plus, la joie de vivre et linnocence pour elle, les soucis et les tracas restant enfermés dans ces yeux aux étendues si vastes. A sy noyer. Elle porte cette même longue robe de soie claire que sa mère lui a offerte pour son anniversaire, et quelle se plait à porter régulièrement. Il est des liens que lon tisse avec ses vêtements que lon ne sait expliquer. En entendant sa fille, la femme sest écartée de la fenêtre, se tournant vers cette silhouette enfantine avec douceur.
-Oui ma chérie ?
-Ils vont venir nest ce pas ? Cest pour cela que tu regardais par la fenêtre ?
La question la fait frissonner. Un instant, juste lespace dun soupir imperceptible, elle sarrête de passer sa main dans les longues mèches de la chevelure de son enfant, avant de se reprendre. Les mots résonnent encore dans son esprit alors quelle réalise leur sens. Le regard change. Il se charge de cette tristesse, de cette mélancolie, de tous ces sentiments quelle na pas voulu montrer, quelle aurait préféré cacher. Sa fille a senti, a deviné. Comme il a été vain de vouloir lui cacher tout cela.
-Oui. Ils nous ont retrouvés et ils vont revenir, comme les autres fois. Il va nous falloir partir, loin, ce sera dangereux, tu comprends ?
-Oui
Je veux rester avec toi.
La jeune fille a hoché la tête avec énergie, avant dentourer sa mère de ses bras menus. Serrées lune contre lautre, chacune espère que cet instant dure une éternité. Ce moment où plus rien dautre ne compte. Lentement, avec tristesse, la mère se dégage enfin. Elle se baisse pour ramener son visage à la hauteur de celui de sa fille, passant ses mains sur ses joues.
-Il va falloir te préparer. Il ne faut plus tarder. Allons rassembler tes affaires.
Pour seule réponse, lenfant baisse la tête, avant de plonger son regard dans celui de sa mère. La détermination nattend guère le nombre des années. Elle est prête à la suivre, quoi quil arrive. En hâte, la mère rassemble quelques affaires, des vêtements jetés dans un sac avec quelques affaires personnelles. Lhabitude aidant, il ne lui faut pas plus que quelques minutes pour être prête, ce nest pas la première fois quune telle situation se produit. Prenant la main de sa fille, la femme sort rapidement de lauberge, son lourd manteau sur les épaules. A lentrée de la ville, un groupe dindividus à lallure sombre passe devant les gardes en faction qui ne semblent pas les voir. Sans un mot, le groupe se sépare rapidement, efficacement, quelques-uns restant près de lentrée, alors que dautres senfoncent dans les ruelles de la ville.
-Maman ? Que se passe-t-il ?
-Shhhtt
La femme se raidit, instinctivement. Ecartant sa fille du bras, elle se place devant elle tout en sortant sa rapière. Devant elle, deux figures sortent des ombres, menaçantes. Le combat sengage instantanément
Par Lars Sylrus le 3/9/2002 à 16:58:50 (#2088468)
tatanne da post ;)
Larsouille *qui aime bien les silhouettes sombres*
Par Kehldarin Osten le 3/9/2002 à 17:37:53 (#2088741)
L'histoire devint une légende, la légende devint un mythe, et le mythe parvint aux oreilles des conteurs, puis des simples habitants de Goldmoon...
http://forums.jeuxonline.info/jo/icons/icon16.gif
15 po sur la rapière!
Kehldounet *qui aime pas les silhouettes sombres*
Par Dodgee MIP le 4/9/2002 à 10:44:14 (#2093003)
Elle se souvient. Oui ce nest pas la première fois que sa mère combat ces hommes en noir. Elle les a déjà vus, autrefois, ce quelle navait pris que pour un cauchemar, ces mêmes silhouettes sinistres portant ce parfum de mort. Les voyages constants, ces fuites impromptues au milieu de la nuit, ce masque de soucis qui parfois retombe sur le visage de sa mère, elle sait à présent. Pourquoi ? Comment ? Toutes les questions affluent dans son esprit, comme autant de mystères et de secrets cachés. Pourtant, là, rien ne semble avoir dimportance, rien, si ce nest ce combat, où une fois de plus sa mère joue sa vie pour la défendre. Serrant les poings, la fillette reste en retrait, ses yeux ne perdant pas une miette de laffrontement tandis quelle se laisse de temps à autre guider par la main rassurante qui la maintient hors de portée des agresseurs. Elle ne veut pas croire que sa mère puisse perdre, elle ne lenvisage même pas.
La femme est nerveuse. Sans perdre de vue ses adversaires immédiats, elle ne cesse de guetter la ruelle, les issues possibles, mais surtout larrivée probable dautres de ces assassins. Laffrontement séternise, elle peste contre sa propre faiblesse. A nouveau elle dévie une attaque, recule, prend de nouveaux appuis surs. Sa main libre cherche sa fille, sassurant quelle reste encore derrière elle. Le contact de la robe en soie la rassure, elle sautorise un bref soupir. Cest linstant que choisissent les deux hommes pour attaquer de nouveau, en vain. Déjà prête, elle anticipe le mouvement, et alors que lun deux se jette en avant, elle attrape son bras de sa main libre tout en senroulant dans le geste. Déséquilibré, le malheureux ne voit venir le coup que trop tard. Tournant sur son flanc, puis dans son dos, elle ne lui laisse aucune chance. La rapière vole droit en travers de son cou, avant de se retirer aussi vite, laissant le liquide vermeil sécouler par à-coups. Une nouvelle attaque. On ne lui laisse de répit, sans doute comptait-il la surprendre avant quelle ne se dégage du corps de son compagnon. Il nen est rien. Saplatissant au sol, la femme évite le coup, avant de plonger pour déséquilibrer son adversaire. Surpris, il se laisse emporter par la furie qui se jette sur lui, et les deux roulent sur le sol. Une fraction de seconde de trop, deux mains empoignent une dague, une seule a le temps de frapper. Lentement la femme se relève, abandonnant le corps inanimé sur le sol.
Le cri, la voix de sa fille, transperce les ténèbres. Déjà son regard fouille les lieux, constatant labsence de celle ci. Non ! Plus loin, la robe de soie séloigne, emmenée par une ombre. Son sang ne fait quun tour, déjà ses jambes sélancent à la poursuite du ravisseur. Tard, trop tard, elle le sait. Elle voudrait crier, hurler sa détresse, laisser parler cette humidité qui lui monte aux yeux, mais elle se contente de courir, aussi vite quelle le peut. Rien dautre ne compte pour cette mère blessée à qui lon voudrait arracher son enfant. Elle entend la voix de son enfant, ses protestations. Elle la voit séloigner, au détour dune rue. Elle voit, ces armes dressées, ces nouveaux adversaires sinterposant entre elle et le ravisseur de sa chair.
La rage et le désespoir sabreuvent de nouvelles victimes. Seule au milieu des cadavres, elle se laisse enfin tomber au sol. Les larmes coulent, chaudes, abondantes, comme retenues trop longtemps. Toutes ces années elle sest entraînée pour pouvoir défendre sa fille, en vain. A présent tout cela semble si inutile. Elle aurait peut-être du écouter les présages, peut-être dautres auraient-ils été plus efficace pour la protéger ? Peut-être. Et peut-être pas. Elle ne sapitoie pas sur son sort, elle sait quil est encore trop tôt pour pleurer lavenir. Seule compte sa fille. Elle ne les laissera pas faire, quoi quil lui en coûte. Jamais.
Par Corielle le 4/9/2002 à 11:24:54 (#2093299)
Je ne doute pas un instant que celle-ci trouvera en elle les ressources nécessaires pour retrouver la chair de sa chair et je plains ceux qui se trouveront sur son passage !
Par Ethel Tvar MIP le 4/9/2002 à 20:55:07 (#2097304)
Par Gabriel Thylin MSF le 5/9/2002 à 9:15:52 (#2099499)
Par Syndrael le 5/9/2002 à 12:05:40 (#2100511)
J'apprécie au moins la reprise pour une chose, rattrapper mon retard de posts comme celui ci
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