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Capitalisme décadent

Par Reis Tahlen le 2/9/2002 à 20:03:06 (#2082699)

Le soleil était déjà haut dans le ciel; une chaleur lourde et suffocante pesait sur les épaules des badauds aux alentours de la fontaine de Lighthaven, venus ici dans l'espoir de capter un peu de fraîcheur provenant du jet d'eau ininterrompu. Installé pesamment sur un des bancs de pierre, un homme de corpulence énorme, s'épongeant régulièrement de la sueur qui coulait abondamment sur son front, vêtu d'habit riches mais exotiques, voire excentriques, s'intéressait plus au paquet qu'il tenait sur ses genoux grassouillet qu'au spectacle de la foule. En face de lui, un jeune homme vêtu de façon austère et monastique le regardait silencieusement, les bras croisés, prêtant à peine attention au troisième compère, placé à côté du gros personnage, maigre, au visage anguleux et au regard perçant et empli de poison et de mesquinerie.

- Ainsi, ce sont les documents que votre père vous a légué? demanda l'homme assis d'un ton détaché.
- En effet, je les ai reçut il y a à peine une quinzaine, répondit le jeune homme.
Le troisième plissa les yeux et siffla:
- Ce n'était pas très malin de porter à sa Seigneurie des documents aussi confidentiels au vu et au su de tous!
Le gros homme agita mollement une main grasse aux doigts boudinés, lourdement chargés de bagues, en signe de silence.
- Tais-toi donc, Hans! Ne sais-tu pas que c'est souvent en plein jour qu'on peut faire les actes les plus secret?
- Le meilleur endroit pour cacher un arbre, c'est une forêt, appuya le jeune homme, fixant droit dans les yeux Hans, qui détourna son regard, trop couard pour supporter cette confrontation.
L'homme richement vêtu poursuivit sa conversation:
- Pourquoi donc, monsieur Mordred, êtes-vous tant intéressé à aider ma famille?
Il posa cette question sans sous-entendu, sans supicions, et pourtant Mordred savait qu'il avait affaire à forte partie. Il faudrait jouer serré.
- Disons que je n'ai aucun intérêt à poursuivre les plans déments de mon père. Par contre, les données consignées dans ces paquets vous seront certainement utiles... et, de plus, vous connaissez mes motivations plus... matérielles.
Les bajoues du riche s'élevèrent péniblement en un sourire, qui lui donnait l'air d'un gros bébé.
- Bien évidemment que je les connais... Tout à un prix en ce bas monde, même... SURTOUT, la vertu... Soit dit en passant, j'ai peine à croire que vous ayez vécut toutes ces années dans cet horrible monastère! Une éducation sans assouvissement de ses plaisirs les plus simples, les plus urgents, est terriblement malsain!
- Vous comprenez maintenant, dit Mordred d'un air plus sombre, que je tiens une certaine rancune à mon père pour m'avoir fait rater une partie de mon existence.
- Si vous le désirez, vous pouvez toujours venir me voir. je me ferai un plaisir de vous enseigner... certaines choses, dit le gros homme en hochant la tête et en regardant Mordred de façon obscène. Ce dernier frissona en se demandant ce que cette ordure pouvait bien imaginer.
- Bien. Si sa Seigneurie le permet, je vais me retirer... j'ai à faire, et de l'argent à dépenser.
- MON argent, Mordred... Mon argent, ne l'oubliez pas, lança le riche d'un ton las.
- Je ne l'oublierai pas de sitôt, Baron...
Et il s'éloigna.
J'espère que je n'ai pas commis une erreur en manipulant ce gros crétin, pensa Mordred en retirant un parchemin de Silversky de sous son armure. Il en va de la survie du Projet...

- Il ne nous dit pas tout, votre Seigneurie, persifla Hans.
- Je sais, sombre andouille, dit le Baron sans colère. Me prends-tu pour un novice?
- Non, Baron. Je...
- Et cesse de m'appeller baron. Mon nom et mon titre ont été dépossédés par ces fumiers de von Staussen! grimaça le Baron en serrant son gros poing.
- Mais votre vengeance ne les laissera pas s'en sortir.
- Certes non... mais celà va être délicat. Ce royaume barbare ne connaît rien aux subtilités du capitalisme. L'immense majorité des revenus provient du massacre des monstres envirronants. Aucune stabilité, aucune balance... Ils n'ont même pas de lettres de crédit! Les sauvages!
- Et pour ce Mordred? Que dois-je faire?
- Rien pour le moment, Hans. Les informations qu'il nous a donné sont déjà très utiles pour que je puisse établir une stratégie. Regarde ici: il semblerait que les autochtones ont un dieu pour leur commerce. Il serait bon que j'entretienne une conversation avec leur... dirigeant. Ensuite, nous verrons ce que ce Mordred a derrière la tête...avant de la lui couper.
- Je comprends, mon seigneur.
- Tu ne comprends rien du tout, âne bâté! grommela le gros homme. J'ai peine à croire que tu sois mon neveu, tant tu sembles indisposé aux intrigues et à la fine politique commerciale! Mais cessons de tergiverser: j'ai faim! Allons à cette auberge, en espérant que ces barbares mettent de la sauce dans leurs plats... BEAUCOUP de sauce!

Ils s'éloignèrent, et bien que le sujet fut officiellement clos, l'ex Baron pensait néanmoins à Mordred... Il était si délicieux, cet enfant, sa peau était si parfaite. Il faudrait vraiment qu'il lui apprenne les vrais plaisirs de la vie...

Par Elfus Wood le 2/9/2002 à 20:10:43 (#2082763)

*fouette Reis*
Juste pour me rappeler à tes bons souvenirs ;)

Par Cylia le 3/9/2002 à 8:37:58 (#2085217)

Toujours aussi bon Reis, c'est un vrai plaisir de te lire !

Par Noaly Izoku le 3/9/2002 à 16:06:56 (#2088125)

:lit: :lit:

Par Necroguigui le 3/9/2002 à 18:27:52 (#2089108)

Vraiment bien écrit mais à mon goût la fin n'a pas vraiment l'air d'une fin.
Le post est bien fait pour critiquer nan? :ange:

Par Joi Ubdi le 4/9/2002 à 15:21:11 (#2094724)

très sympathique a lire, comme toujours Reis.

Par ! Lyss Melonys ! le 4/9/2002 à 18:08:04 (#2096076)

j'ai bien aimé aussi, ca se lit tout seul, l'intrigue est bonne

Par Reis Tahlen le 4/9/2002 à 20:04:01 (#2096870)

L'ancien Baron Pieter von Bögenschloss regardait par la fenêtre de l'auberge de Lighthaven, une moue dégoûtée remontant légèrement sa grosse lèvre supérieure, encore luisante de son gargantuesque repas.

- Lighthaven, Lighthaven, soupira-t-il. Quel nom prétentieux pour une telle auge à cochons!
On frappa à la porte.
- Entre, Hans..., dit le gros homme en continuant de regarder au dehors.
Le neveu de Pieter entra en se coulant dans l'encadrement de la porte tel une vipère, et déposa sur le lit une pile de papiers reliés par une ficelle.
- Les informations que vous m'avez demandées, monseigneur.
- Combien? demanda Pieter en jouant avec une de ses bagues.
- Absolument rien! J'ai eut toutes les informations que je voulais rien qu'en questionnant quelques personnes entre ici et Windhowl.
Le baron se retourna, ses yeux porcins écarquillés.
- Que j'en tombe raide! Des informations... gratuites? Peste! Il me sera réellement difficile d'établir un réseau similaire à ma contrée...
Hans secoua la tête.
- En effet, monseigneur. En revenant vers l'auberge, j'ai remarqué que les autorités d'un des clergés de l'archipel ont des agents nommés "Samaritains", qui pourvoient aux besoins des plus pauvres.
A ces mots, le gros homme hurla de rire; sa graisse se secoua dans tout les sens au rythme de son hilarité. Puis, son visage hilare laissa place à un air féroce.
- Ces...goldmooniens sont décidément des andouilles! Comment cette société de sauvages peut tenir avec des infrastructures aussi peu pensées?!
- Aucune idée, votre seigneurerie. Quoi qu'il en soit, j'ai ici tout ce qu'il faut savoir sur le père défunt de Mordred. Il indiqua le tas de papier du menton. Si vous voulez mon avis, ce type était un dangereux cinglé. Il a fondé un groupement...
Pieter agita la main, indiquant qu'il n'avait pas envie d'un rapport pour le moment. Hans s'inclina, et sortit prestemment.

L'ancien aristocrate resta à la fenêtre un long moment, laissant errer son regard à l'occasion sur quelques jeunes filles ou quelques jeunes éphèbes bien fait. On toqua à nouveau à la porte.
- Quoi encore, Hans? dit-il d'un ton exaspéré.
- Hans est momentanément hors service, parvint une voix cassante comme des feuilles mortes.
Pieter se retourna aussi vite que sa corpulance lui permettait, et il vit un individu de haute taille, enfoncé dans un épais manteau grisâtre qui lui arrivait jusqu'aux mollets. L'arrivant écarta les pans de son manteau et jeta quelque chose au pieds de Pieter; ce dernier baissa les yeux, et vit, horrifé, que c'était une oreille attaché au nerf d'un oeil, encore ensanglantés. Fasciné, il n'entendit même pas l'individu approcher, et se mettre près de lui.
- ... mais j'ai trouvé un moyen pour qu'il jette un oeil, et nous prête l'oreille! HAAAAAAAAAW HAW HAW HAW HAW!
Le gros homme trnaspirait maintenant abondamment, et il tenta de voir le visage de l'indidvidu...en vain; il était plié en deux de rire et son capuchon ne permettait de rien voir.
- HAW HAW HAW! Un de ces jours, je vais me tuer à rire comme ça! HEP LA!
Pieter allait hurler à l'aide quand une lame froide rencontra son goître, et commença à le parcourir doucement.
- On évite tout acte inconsidéré qui pourrait porter atteinte à votre personne physique, si massive soit-elle, dit le personnage en retirant sa capuche.
Horreur...
Son visage était...était, tout simplement. Un vestige de faciès, qui faisait penser à Pieter à la punition infligée aux espions en son pays; on plongeait leur tête dans un bain d'acide. Et le pire de tout était cette peau qui manquait sur ses joues, lui donnant un sourire monstrueux qui allait jusqu'aux oreilles.
- Quoi? Qu'est ce que j'ai? s'inquiéta vivement l'horrible personnage. J'ai un bouton sur le nez?OH NON! c'est toujours pareil quand j'ai un rendez-vous galant!
Le monstre fut mine de pleurer comme un gamin; le ridicule de la scène, mêlé à l'horreur de son visage et des restes de Hans, plongeait l'ancien Baron dans le trouble le plus profond.
- Que... que me voulez-vous?!
L'individu cessa de rire soudainement, et sauta sur le lit comme un enfant, et feuilleta les pages.
- Oh, vous vous intéressez à moi?
- Pa..PARDON?
Le personnage prit un air exaspéré.
- Quelle partie de la phrase vous n'avez pas comprise? Vous vous intéressez à moi ou non?
- Vous devez faire erreur, ces papiers ne sont que des... informations. Je viens d'un pays étranger, et j'aimerais connaître...
- ...les criminels du pays? demanda l'homme d'un ton taquin.
- Je...je...
Le monstrueux personnage se redressa d'un bond, et passa son bras autour des épaules de Pieter, pinçant sa joue.
- Allooooooons, on se calme! Si j'avais voulu vous tuer, vous seriez mort depuis longtemps! Et puis, j'ai besoin de vous...
- De moi?
- De toi.
- Pour? demanda Pieter, inquiet.
- Hé bien, commença le personnage d'un ton mélodramatique, j'ai une entreprise à faire fonctionner, et disons qu'un apport de fonds serait une bonne chose, d'autant plus que je nourris de grands projets.
- Bon sang... Alors vous êtes...réellement...
L'individu haussa l'oreille.
- Oui?
- .... Reis? Reis Tahlen?
A ces mots, son interlocuteur sauta de joie et l'embrassa bruyamment.
- GAGNE!! Aaaah, vous êtes très très fort mon gros..heuu, pardon, je veux dire, mon bon!
Pieter essaya de se dégager de cette terrifiante emprise.
- Vous êtes complètement fou! Ce cinglé est mort! MORT! Je l'ai appris par la bouche même de son fils! Et j'ai eut la confirmation auprès des autorités compétentes!
- Alors, c'est qu'elles ne sont pas si compétentes que ça. Et je n'ai pas de fils.
Pieter tenta de récupérer toute sa dignité, et esquissa un sourire en coin.
- Ne me dites pas que vous croyez votre propre délire?
Le soit-disant reis le regarda fixement, avec cet horrible sourire fixe qui était le sien.
- Ais-je l'air de quelqu'un qui plaisante?
Non. De toutes évidences, non...Autant jouer le jeux...
- Bon... Combien, monsieur Tahlen?
- Oh oh oh! Comme il est mignon! Nous parlerons chiffre plus tard... Disons qu'à partir de maintenant, vous êtes mon coffre-fort. Et vous allez me rendre des services, oh oui! Beaucoup de services, et vous feriez mieux de lire ces dossiers me concernant, avant de tenter de me filer entre les pattes....

Mordred se tenait devant une petite motte de terre, une tombe de fortune, sans plaque, ni même un bout de bois pour indiquer qui se trouve là. Il se receuillait devant la tombe de son père, Reis Tahlen. Il sortit une lettre de sous sa chemise, une courte lettre, portant ces simples mots:

J'ai créé un monstre, un monstre qui me ressemble, qui porte mon nom, qui porte mon esprit, mon âme, ma folie. Retrouve le, et tue le avant qu'il ne devienne ce que je fut à la fin.

Mordred soupira. Parfait. La chasse au psychopate avait commencé. D'abord contacter les membres qu'il connaissait du Projet Chaos avant que le "clone" ne le fasse. En s'éloignant, il se souvint de l'horrible façon dont son père avait créé son image en corrompant une âme d'enfant...

Par Cylia le 5/9/2002 à 0:31:48 (#2098421)

Non la franchement......... J'adore !

Encore !

Par Olgir Liadon le 5/9/2002 à 9:47:37 (#2099602)

*sors du placard de la chambre de Reis* ;)
Je savais qu'il nous préparait quelque chose ! :doute:
*retourne dans le placard*

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