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Comme d'hab, des longues phrases pour une petite histoire.

Par Darhtagnan-MdS le 2/9/2002 à 0:18:03 (#2077221)

A la Taverne, en début de soirée...quelques hommes regroupés autour d'un vieillard, lui même attablé devant une paire de chopes...les torches eclairent malicieusement les convives... la pièce est gorgée d'or sombre, de lueurs tremblottantes, d'ombres animées il y règne une douce chaleur, l'atmosphère douillette vous entoure d'un manteau apaisant...
Le vieux lève son verre...
-Sandieu! , compagnons ! ..laissez moi vous racontez, ce soir, une petite histoire... place au conte, mes amis, place au conte...
Le vieil homme se cale dans sa chaise, et tous l'imitent, pieds sur la table, dos aux murs, allongés par terre, tête reposée sur les mains, on bourre sa pipe et on rapproche la cruche la plus proche...
-Alors..ha oui!...HEHO! Geena, apporte du vin, l'histoire est longue et tortueuse, elle mérite qu'on lui facilite l'extraction, bon sang !..enfin....haaha ! bien ...laissez moi vous raconter la fabuleuse épopée d'une bande de Hors la Loi et du commun...


...Tout débuta avec la magistrale attaque du Convoi Alcoolique Royal: Constitué des millésimes les plus recherchés d'Althea, des vins les plus fins issus des meilleurs cépages, chargé de barriques remplies de liqueurs volatiles, de cervoise du cru, transbahutant les rares boissons orques et skraughs volées à l'ennemi pendant le pillage de leurs campements, la file de chevaux bien protégée par un détachement de Gardes et d'Archers Royaux partait du port de Lightaven pour rejoindre les caves Théodoriennes, ce sous les auras multicolores des protections magiques.

Chose etrange, on n'apercevait aucun représentant officiel de l'ordre des MdS, pourtant principaux dépositaires du multiséculaire Pouvoir Biérique, le jour du départ. Ho ! ce n'était pas les ivrognes qui manquaient, ce matin là, mais enfin ! leur capacité à défendre les divines icones mousseuses étaient largement mises en doute, et leurs ruses pour approcher des tonneaux, déguisés en guerriers, et singeant la fière attitude de la garnison s'étaient trouvées vite éventées par de rudes soldats las du comportement pathétique de ces pauvres hères.
"On ne refuse pas une pinte à un assoiffé", proclame une devise MdS.
Dans cette idée de partage et de générosité, trois hommes sentaient sourdement monter colère et rancoeur au spectacle des soiffards jetés sans ménagement mordre la poussière du mepris. Encapuchonnés, camouflés sous de lourdes capes sombres, dans l'ombre d'une ruelle ils examinaient les préparatifs.
-Malheur! on attente à la diversité maltée matinée de raisin des provinces Althéennes! Que la Secheresse emporte les coupables, grogna Landri, Saint Patron Mousquetaire de la taverne de Silversky, ville ceinte des remparts monarcaux et donc destination finale de tous, contenant comme contenus.
-Moins fort, idiot, intima Siretouanou, on va nous repérer. Darhtagnan, combien de barrals ?
-18, souffla, accroupi et la main en visière, le mousquetaire.
Le greffier griffona le chiffre sur un bout de parchemin.
-Tonneaux ?
-32, répondit sur le même ton Darhtagnan qui se relevait, l'air soucieux.
-Qu'est ce à dire, l'ami ? interrogea Siretouanou, surpris.
-Je compte douze foudres de trop grommela le paladin, les deux mains sur les hanches.
Ne laissant pas à Touanou le temps de parler, Landri accrocha tout à coup l'épaule de ses compagnons, en leur indiquant bras tendu l'arrivée sous bonne escorte d'une caisse d'où rayonnait un halo doré entouré d'une brume de bulles.
-Morbleu! les Saintes Reliques! haa ! Crébordel! ils ont osé, les etrons de skraugh... maudits soient ils, eux et leur Grott de descendance, s'ecria Darhtagnan, ocre de colère. Que leurs champs de houblon pourrissent sur pied les siècles des siècles... Que la mousse les etouffe!
*pteuh!*

Plusieurs jurons fusèrent de sous les capuchons. Or, comme l'agitation gagnait les gardes en poste autour du trésor, les MdS battirent prudemment, quoique précipitemment en retraite, vers leur quartier général local : la Taverne.
Le petit groupe fit irruption d'une manière plutôt brutale dans le noble etablissement. Le claquement sec de la porte en chêne bordée de fer forgé reveilla Iroual qui sommeillait, avachi sur le comptoir deux ou trois cruchons renversés à ses cotés.
-Traitrise! fourberie! .. j'enrage, hurlait Portos, qui avait été informé de la gravité de la situation et qui moulinait furieusement des bras, le visage rougeaud et le souffle court. On nous a vendu ! ces trésors étaient cachés, enfouis, protégés! cette trahison ne restera pas impunie!
Darhtagnan et Siretouanou, maussades, s'installèrent à une table sans autre cérémonie.
-Ton meilleur vin, Iroual .... enfin.. la voix de Darhtagnan sombra dans le silence qui remplissait les murs de la taverne... le vide des étagères était éloquent... enfin, ce qui reste, alors, soupira-t-il, avant de se prendre la tête dans les mains et de se fendre d'un tragique gémissement.
-Ce qui me reste ? lanca, ironique, le tenancier, ce qui me reste ? *un crachat*, y m'reste de l'eau! foutredieu ! de l'eau! argl...
Et en effet, dans leur précipitation, les mousquetaires n'avaient remarqué que le linteau de la porte, jadis gravé d'un majestueux dragon terrassant une chope géante, était masqué par une affichette de bois sur laquelle se trouvait inscrit, en lettres noires: "rupture de stock". Une première, dans les annales de la ville.
-Cesse de nous entourlouper, vieux voleur, et ouvre donc le comptoir, qu'on se désaltère ! grogna Landri d'un ton qui n'admettait pas de réplique.

Dans un coin de la salle, étaient assis un vieil homme et un petit garcon. L'ancêtre, ridé et l'air fatigué, donnait manifestement une lecon au gamin qui l'écoutait distraitement, tout occupé qu'il était par le va et viens incessant d'un petit coléoptère évoluant dans les combles du plafond de la taverne. Brusquement, le vieux se redressa et, empli d'une austérité fremissante (on eut dit que l'instant était historique) il egréna d'une voix érintée mais etonnamment claire pour un cacochyme de son acabit son désir de voir Iroual ouvrir la reserve, car le petit avait soif, et que ça "c'est un cas de force majeur, par Artherk".
Un silence gêné suivit, Landri fusillant l'insolent du regard. Mais Iroual, après une quinte de toux sortit finalement de son trousseau le passe doré de la reserve. Un sourire naquit sur les lèvres dessechées du vieillard, en même temps qu'il se tassait ostensiblement sur sa chaise dans un soupir de soulagement. Puis il se tourna vers l'enfant qui suivait toujours du regard les circonvolutions un rien prétentieuses de l'insecte, et qui n'avait pipé mot depuis l'arrivée des MdS dans l'auberge.
-Ne bois pas trop vite, mon petit Arael, et n'oublie pas de respirer, AVEC LE NEZ.

Au même instant, on s'engagea quelques tables plus loin à être prêt à donner sa vie pour empecher que le chargement Sacré finisse dans les geôles souterraines du Roi.
De plus les oracles observés une semaine plus tôt n'étaient on ne peut plus clair : Les alcools en tonneaux ne devaient pas être mouvementés de toute la semaine suivante.
La mousse ne ment pas, et la lie non plus, disait Angus Coeur de Dragon, bienheureux defenseur des coteaux enchantés:
"Quand chopine on te retire
Et que le vin en tonneau s'est tari
Prend lame et couteau mon ami
Il se prépare le pire
Car il ne restera que de l'eau"

C'est par cette incantation mystique professée avec l'energie de la foi que les quatres amis achevèrent leur réunion. C'était décidé, l'ordre des MdS répondrait à l'affront Royal par la mobilisation immédiate de tous ses membres. Le conflit était declaré, la chope de guerre déterrée.

Le lendemain ayant été occupé à cuver le vin de la veille, on se retrouva le jour d'après, à l'aube et en tenue de combat.

-Nous ne pouvons tenter que couic tant dans les cités qu'à découvert, braves et courageux compagnons, eructa lourdement Siretouanou, ensommeillé. Nous disposerons d'un seul essai. Ici. Le coutelas fendit l'air pour se planter en plein coeur des Monts de Jarko.
Touanou toussota légèremente en retirant la lame et en designant, penaud, un point à l'opposé sur la carte, le défilé d'Uther Mobile.
(Uther Mobile était un grand Seigneur vassal de Théodore III, à l'époque où les elfes inconscients du danger imminent pouvaient gaiement folâtrer dans les vertes vallées et organiser maints pique nique dans les hautes herbes. Il a fait de grandes choses, ce brave homme, et c'est pour rendre hommage à sa légendaire ténacité face à la racaille haruspicienne qu'on donna son nom à une curiosité géomorphique locale)
-brmmbl, bon bin c'est là. L'unique possibilité que Notre Seigneur dans Sa miséricordieuse bonté nous donne. Prions, mes frères, prions Celui qui nous aime, nous protège et nous donne à boire.
En silence, ils baissèrent la tête. Et une sourde litanie monta de leurs gorges, monocorde chapelet d'ancestrales prières psalmodiées d'un ton guttural.
"Bois ta bière, bois ta bière, bois ta bière, bière, bière [...]"

L'après midi fut consacrée à la mise en scène de l'attaque. Les mousquetaires au grand complet répétèrent méticuleusement chaque phase de l'opération, de l'assaut initial au banquet final.
Et quand l'astre diurne entama sa crépusculaire descente, l'invincible armada MdS bouillait d'impatience, massée aux porte de la ville.
L'un des guerriers, bardé de sa rutilante armure fondue dans du mithril sauvage et noblement sit sur son fier destrier, assumait son rôle de dernier paladin ivre d'Althéa, garant de la lumineuse sagesse des Anciens maîtres brasseurs.
-Bordel! Voyons voir ... j'ai donné une pièce et deux sols à Iroual, qui m'a rendu trois sols et un écu ... diable, j'ai encore été roulé, grogna Darhtagnan.

A coté, un mage, equipé d'une cape d'Archivresse rose brodée de tafta orange et ceinturée d'une lanière de mousseline jaune, titubait pour trois et proférait, la mine pâle et l'oeil glauque ET d'une voix caverneuse moultes malédictions contre l'ennemi et l'un de ses chefs de Guerre, le Maitre Kanter, filou de première.
-Burps ! hoqueta Landri, avachi sur son sceptre, imitant avec panache l'antique position méta-divine dite du "Repos du Guerrier" qui conférait force et honneur.

Le troisième, mirant plein sud dans l'espoir secret de voir enfin passer sa femme (qui a fui il y a fort longtemps la dictature conjuguale), stagnait mollement sur sa monture; et le léger roulis qui l'animait rejoignait dans le rythme le balancement hasardeux du landri comateux. Mais son armure de toile forgée brillait, et d'une fort belle manière. Les clous astiqués aveuglaient l'oeil et rapportaient de nombreux compliments à son possesseur, bien que ses pieds crottés ne fussent chaussés.
-Palsambleu ! j'irais bien me greffer une bière, nom d'un ptit dragon, soupira touanou, accoudé à l'echine de son mulet.
(il avait tantôt revendu cheval et equipement pour une chopine prétendument magique qui se remplissait toute seule. Malheureusement, le colporteur était un farceur, et avait omis de lui préciser que le sortilège n'opérait qu'en la présence simultanée d'un aubergiste et d'une pièce d'or.)

Enfin le dernier chevalier, car ils étaient quatre, vêtu du silence que confère la sagesse et les ans, était simplement armé d'une masse d'arme et d'une monumentale paire d'aile, véritable étendart de courage qui proclamait bien haut à la facon d'un drapeau que l'ordre des MdS à jamais vivrait (une dizaine de chopines avaient été accrochées aux nageoires du séraphin et, quand il s'interrogeait sur le titinnabulement persistant derrière lui, on répondait : boarf, ce sont les cloches qui sonnent). Ce personnage, donc, remplissait sa gourde de bière ambrée, seule apte à assurer la vigilance necessaire aux grands trajets.
-Hardi, chevaliers ! Triomphe ou perdition ! Il nous observe... gronda Portos le bien nommé.

Et ils partirent.
Au même instant, au Castel Royal, un ancien juge ricanait en se frottant les mains dans une sombre salle du palais. Un petit verre tremblait devant lui, rempli à moitié. Simultanément, c'est à dire toujours au même instant, mais pas au même endroit, Arael, ivre, se roulait par terre en insultant sa mère et sa marraine venues le chercher.

Les quelques détails relatifs au voyage vers le défilé d'Uther Mobile n'interesseront pas le lecteur, et la péripétie la plus marquante là voici: Touanou, lancant en l'air sa rapière pour voir si elle retomberait avant qu'il eut finit de se dévetir complètement, écopa d'une sevère bosse et d'une volée de quolibets raillant son ignorance (car la rapière est plus lourd qu'il n'en a l'air).
Nous passerons donc sur la narration de la semaine passée à trotter parmis champs et prés, forêts et chemins de terre. Nous eviteront également la pénible description des longues soirées de libations, copieusement arrosées de vin de messe. Et enfin, nous ne nous etendrons pas non plus sur l'etendue aride des conversations, parsemées de ci de là des interventions Landridiotes (remplies d'impasses), qui replongeaient immédiatement les chevaliers dans un marasme fort deplaisant pour les chevaux qui s'endormaient sec.

C'est ainsi qu'une fois le défilé atteint, on monta campement sur le flanc est, de manière à ne pas avoir le soleil dans les yeux lors de l'attaque. On édifia un temple à la bière, un enclos pour les bêtes et on monta les tentes. La cohorte MdS bénificierait grâce à son judicieux etablissement de l'inapréciable avantage : combattre vent dans le dos. Cette belliqueuse tactique, soigneusement élaboirée en même temps que la liqueur d'arbousier de Mithrand était de Darhtagnan, ce qui en assurait par avance le succès.
Au bout d'une huitaine de lunes, passées à aiguiser lances et couperêts, on vit au loin monter un nuage de poussière et de fumée.
-Voilà les tonneaux, sourit Portos, en se passant la langue sur les lèvres. Touanou calcula qu'au rythme d'une demi lieue par heure, l'ennemi devrait arriver à portée de crachat dans une trentaine d'heures. Ce qui laissait le temps aux MdS de paufiner les différentes methodes d'abordage.
(il s'avéra pourtant qu'on préféra sabrer les bouteilles plutot que les cibles.)
Quand le soleil se leva le lendemain matin, le ciel saignait dejà d'innombrables dechirures rougeâtres, qui se détachaient sur le fond blême de l'aurore comme un sinistre présage. Mais les MdS ne saignaient pas, eux. Il leur fallait plus qu'un fond blême et une aurore hésitante pour saigner.

En milieu de matinée, les troupes royales avaient franchi l'etroit goulet qui donnait accès au défilé. Le convoi s'étirait maintenant sur une demi douzaine de lieues, et les Gardes se trouvaient dans l'incapacité de réagir rapidement, bloqués par les chariots et les tonneaux qui débordaient sur les flancs.

Postés derrière de gros rochers, les mousquetaires attendaient le moment opportun pour lancer l'attaque. L'attente devenait insupportable, car l'une des caravanes avait faussé son essieu, immobilisant par la même occasion le reste de la file. Le soleil tapait, et les MdS s'étaient astreints à une bouteille pas plus, afin de conserver la clairvoyance d'esprit qui peut parfois faire défaut après quelque abus.
Landri jeta un regard lourd d'inquiétude en direction de Touanou. N'allaient ils pas tous mourir de soif sur place avant que l'assaut ne puisse être donné ? Il ne recut pas de réponse : Touanou ronflait
Alors ... mu par une irrésistible force, le tavernier se leva d'un bond. Il se placa, jambes légèrement ecartées, face au ciel, pour lever les bras, sceptre en main, vers l'horizon.
-HooO! Hoo mon Maitre, Ô toi Dieu Bière, Seigneur de l'ivresse, Commandeur des Passions ! Aide nous, je t'en supplie ! Nous te servons, frais, mais l'instant est critique, mon Maitre ! J'invoque en ton nom la Sainte Chopine, Saint Patron des pochtrons ! HAAAA! VIIIENS ! VIIIENZAAAMOUAA !

Dans sa transe chama-lcoolique, Landri avait plongé au sol, mimant le nouveau né plongeant dans la piscine originelle d'ambroisie, et en se cognant contre la caillasse il s'était assomé.

Alors que tous se précipitaient pour s'assurer que sa bière de destinée n'était point fêlée, on entendit tonner au loin... tous trois levèrent les yeux dans la direction indiquée par le grondement... et ils contemplèrent, bouche bée, la formation au nord d'une immense masse nuageuse; dont le gris sombre se trouvait auréolé par endroit d'une lumière dorée... En l'espace de quelques minutes, les nuages furent au dessus du défilé, et dans un formidable roulement de tonnerre, ils crevèrent tous pour se vider d'une tempête de bière, d'un merveilleux déluge alcoolique, tel que le plus ivre des poivrots d'Althéa n'en pourra jamais rêver. A ce torrent mousseux s'ajouta bientôt de gigantesques glacons, d'enormes blocs qui s'ecrasaient en ricochant sur les parois dégoulinantes du défilé, pour plonger ensuite dans le petit ruisseau naissant de bière.
L'ennemi, d'abord incrédule, se trouvait d'une part trop petrifié pour songer à courir, et d'autre part trop bloqué par les charriots et leur chargement; rares sont ceux qui parvinrent à fuir, les autres reçurent de plein fouet les nombreux raz de marées, et si certains gardes parvinrent à se maintenir hors des flots, ce fut pour périr ecrasé par l'un des glaçons géants qui matraquaient la roche.

Les MDS dansaient la guigue sur le plateau, sous l'averse de cervoise (le Dieu Bière, dans sa Bonté, faisait couler sur eux une cervoise montagnarde d'excellente qualité, assez rare à dégotter d'ordinaire), se moquant des noyés qui s'etouffaient dans les bulles.

Landri, en se reveillant, crut rêver encore lorsqu'il s'aperçut que la faille du défilé se trouvait remplie à ras bord de bière. Des icebergs bleutés flottaient au gré des vagues, heurtant parfois un tonneau... car, et c'était là tout le génie de la Sainte Chopine, les liens arrachés par la violence des vagues avaient relaché les barriques, qui avaient tout naturellement remonté à la surface...
Le magicien esquissa un sourire et bredouilla un vague merci à la divinité pour son écoute.
Mmh, certains esprits malins prétendent que l'invocation de Landri n'avait servi à rien, et soutiennent que le Dieu Bière avait tout simplement choisi cet endroit là à cet instant là pour prendre son apéritif.

Puis le niveau de bière descendit avec la brusque disparition de la Sainte Perturbation. Les Mousquetaires replièrent les tentes, déposèrent leurs offrandes dans l'urne consacrée à cet effet, detruisirent l'enclos et s'en furent par le même chemin qu'à l'aller, pour finalement atteindre le pied du défilé et ses montagnes de tonneaux, barrals et autres foudres.
Instant magique... ils étaient là, tous les quatre, face à ce spectacle incroyable, l'air empli des senteurs de houblons, saturé de malt en suspension... le soleil réaparu, faisait briller les flaques de bières.
-Mince, ca me donne soif, tout ça, murmura Portos, encore étourdi. Et il se laissa tomber à terre, genoux dans la mousse, et il bascula dans une mare...et tous l'imitèrent, heureux comme des enfants qui viennent de trouver une bière à peine entamée.

Pour les aider à redistribuer tout le vin, des villageois accoururent et l'affaire fut bouclée avant la tombée de la nuit. Les tonneaux en sécurité, les MdS pouvaient enfin souffler. Et boire. On bu beaucoup, ce soir là.
Pourtant flottait toujours dans les esprits un voile agaçant, qui amenait invariablement la même question : Qui donc était à l'origine de la trahison dont avaient été victime la Guilde des MdS ?

-Holâ! Deverse nous céans une tournée, aubergiste! s'ecria le vieux. Il avait l'oeil perçant, car dans la fumée et malgré la faible luminosité, il avait repéré les verres vides. Et personne ne s'en était rendu compte, tous étaient absorbés par l'histoire du vieillard. Alors que le tenancier apportait la bière, la porte s'ouvrit brusquement, en grincant, et un petit groupe entra rapidement, ruisselant et pestant contre le mauvais temps. Dehors il pleuvait averse, et les occupants pouvaient en tendant l'oreille deviner les gouttes s'ecraser sur le toit. Le feu crépite dans l'âtre, et les nouveaux arrivants commandent repas et boisson. Le vieux reprend la parole, pipe à la bouche...

Les MdS étaient en exil. Le Roi n'avait pas vu d'un bon oeil le sauvetage des tonneaux. Ils avaient trouvé une île hors du controle royal. Ils se reposaient, heureux.

-GILTHANAS ! C'EST GILTHANAS ! s'ecria soudainement Portos, en se frappant le front de la paume de la main... crévindieu pourquoi donc ne m'en suis je pas souvenu plus avant, les amis ?!
Landri, allongé sur le sable, ronflait, tandis que Touanou essuyait sa lame sur un petit gobelin qu'il avait fait prisonnier la veille, et à qui il avait sectionné les tendons de telle sorte que le monstre ne pouvait guère ramper plus de quelques mètres avant de s'effondrer sous le joug de la douleur. Ainsi le greffier pouvait il s'entrainer sans trop se fatiguer.
Darhtagnan, lui, buvait une bouteille de vin face à la mer, ancré dans un trône qu'il avait trainé sur le sable. Tous étaient torse nu, seulement vêtus d'un ceinturon portant fourreau et gourde, d'un pagne grossièrement travaillé dans de la toile rude et du couvre chef reglementaire d'usage chez les Mousquetaires, chapeau de feutre à large bord fiché d'une plume de couroucou; quand à Portos, il avait conservé, en plus de ses ailes, une paire de bottines. La plage, deserte, suintait sous le soleil une espèce de halo huileux qui déformait à l'horizon les premiers contreforts des montagnes toutes proches et la forêt, une vingtaine de pas derrière eux, semblait onduler au rythme paresseux des sautes de vent.
Darhtagnan tourna la tête, les yeux à demi fermés.
-Ho ?
Et Portos de répondre:
-Je m'en souviens parfaitement, maintenant ! Lorsque Djoune, un soir, avait bu plus que de raison...et que Cixi, embuée par la bière, se ..brmmbl..enfin, je m'en souviens... je m'en souviens ...


-*toussotements*... heum... Le vieil homme faisait la moue.
-Hoo ! et alors, quoi ?! s'ecria l'assemblée.
-brmmbll.. trou de mémoire. Il s'en souvient peut être, le Sire Portos, mais moi non, grommela l'etourdi. AHaa ! si seulement on pouvait me rafraichir la mémoire...
Des insultes accueillirent la réponse du vieux, qui finit lynché par la vindicte un brin ivre des auditeurs mécontents. A coté, les quatres hommes, le gosier rassasié, repartaient, enjambant le corps pour sortir.
-Ma foi, les temps sont durs, pour les poètes, soupira Touanou. Des hochements de têtes saluèrent la remarque.
-Son histoire devait être pourrie, ajouta dans un ricanement Darhtagnan...




Darhtagnan mais alors là ca suffit, hein !

Par Bubuk la Blatte le 2/9/2002 à 0:22:30 (#2077243)

Purée c trop long
Je lirais ca plus tard :/

Par Etoile du berger le 2/9/2002 à 0:53:40 (#2077398)

Moi je dis comme Bubuk.
Pas mal, mais un peu trop long, si tu veux que ca plaise, fait des thread sur des irl, en ce moment c'est la classe.

Par Aribeth Heaven le 2/9/2002 à 0:55:52 (#2077407)

*prefere lire ses romans* :lit:

Vous m'en voulez pas j'espere :)

Par Oracle le 2/9/2002 à 1:25:57 (#2077534)

(C'est parfait, je sais quoi lire dans le train demain :p
*imprime* 6 pages ! Ok, demain matin ET demain soir :p)

Par Ezechiel-CD GR le 2/9/2002 à 10:17:46 (#2078763)

*béat d'admiration devant ce magnifique texte*

Par Landri MdS le 2/9/2002 à 11:19:24 (#2079090)

Ezechiel, une deuxieme compte de darhta..NAAN?!
on m'aurait menti d'une belle maniere?

le mec derriere qui fait l'evolution a l'envers.
merci ma soeur. *fait un signe de croix*

Par Este-Ban Isaeli le 2/9/2002 à 15:49:24 (#2080759)

*Tappe un grand coup de poing sur la table, faisant ainsi resonner et vibrer une bonne partie de la salle*

Hééééééééééééééééééééé MOI AUSSI J'VEUX BOIIREEEUUUUUUHHHHHHHHHH

*Hips*

Gnéé !

[[HRP] (wé ché pô faire la tite nimage)
Mouarf.. Chui arrivé à tout lire.
Dites, ch'peux avoir un bon point ? ou carrément là, ca mérite l'image hein? hein ? hein? [/HRP]

Par Maxy de IL-OdeC le 2/9/2002 à 16:25:10 (#2081012)

Commence à Lire puis regarde le nombre de page.......... a soudain une perte de courage et ferme Internet ;)

Dsl :)

Par Oracle le 3/9/2002 à 1:06:26 (#2084216)

Héhé quelle agréable lecture, j'aime beaucoup la récompense donnée au fossile pour avoir contée son histoire ! :D

Quand je pense qu'en Touanou se cache un greffier... *grand sourire*

Par Moiriotte le 3/9/2002 à 8:04:12 (#2085127)

Eh oui, au fil des posts, Touanou se découvre d'un fil.... Nous prenons ainsi connaissance d'une femme, Evergreen, de son ancien métier, greffier....

Mais quelle sera donc la prochaine révélation ?! *tadaaaaaam*

La Moiriotte,
Princesse MDS
qui remercie son MDS pour l'agréable moment passé....

Par Mabelle Ylis le 4/9/2002 à 5:10:14 (#2092239)

Provient du message de Moiriotte
Eh oui, au fil des posts, Touanou se découvre d'un fil.... Nous prenons ainsi connaissance d'une femme, Evergreen, de son ancien métier, greffier....

Mais quelle sera donc la prochaine révélation ?! *tadaaaaaam*

La Moiriotte,
Princesse MDS
qui remercie son MDS pour l'agréable moment passé....


Une relation cachée avec Félomes peut être ? :ange: :D :ange:

Par Fizou le fou le 4/9/2002 à 15:09:20 (#2094625)

Désolé, Mabelle, mais je crains que cette relation n'ait été un secret pour personne en vérité.

Fiz

Par Ao du scalp le 4/9/2002 à 17:40:50 (#2095801)

un plaisir a lire

Par Uma sysyphus le 4/9/2002 à 21:03:44 (#2097375)

Ceci etant un magnifique Texte' je pense qu'on devrait y porter plus d'attention et donc je le fais remonter :rolleyes:

Par Sister le 4/9/2002 à 21:44:13 (#2097637)

Un très très grand bravo pour cette ode à la bière ...
*espère d'autres contes bachiques pour bientôt* :bouffon:

Par Darhtagnan-MdS le 5/9/2002 à 1:26:05 (#2098606)

Provient du message de Landri MdS
darhta..NAAN?!


HAAaa ba enfin...

;)

... *fait au passage une profonde révérence à l'attention de sa Princesse ... et des pieds de nez, langue tirée, aux grincheux*

Par Gaelic le 5/9/2002 à 23:04:33 (#2105066)

Grand merci pour ce texte *c'est bien amusé*

Par Moiriotte le 6/9/2002 à 4:37:12 (#2105945)

*gromelle*

humpf ! Ca ne m'étonne pas de lui, ça ! Il m'envoie un pigeon imbibé de bière ! Comment voulez-vous qu'il retrouve la route de son bercail ? En plus, il en a bouché l'entrée d'un tonnelet. Je vais finir par croire qu'il ne veut plus que je rentre dans la salle des chopes !

Moiriotte,
Princesse MDS, qui en profite pour faire du remontage de post

Par Darhtagnan-MdS le 8/9/2002 à 4:02:33 (#2117487)

Haa ! que nenni, belle et douce princesse, je suis outré par tant de villénies dans votre jolie bouche !
*révérence*
Car mon pigeon n'était pas ivre. Mon pigeon ne boit pas pendant le service, sauf en cas de force majeure, lorsqu'il doit utiliser ses ailes, par exemples. (oui, les bulles lui servent enormément pour prendre l'air et s'envoler)
Quand au tonnelet, tendez l'oeil et vérifiez par vous même, votre Altesse, vous vous apercevrez tout compte fait que ce n'est que Portos qui étanche sa soif. Rien de grave, en somme.
Et puis, je vous rassure vous êtes, et serez toujours l'hôte d'eternité de la Salle des Chopes.

Darhtagnan, Gardien des Caves Sacrées, Bras ambré du Dieu Bière et serviteur de la couronne moirée.

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