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Une épître pour Azulynn
Par Ashley Funestelame le 24/8/2002 Ã 23:52:46 (#2021040)
Je me dirigeai lentement vers la sacoche de cuir que javais accrochée aux poutres de la charpente et que jespérais dissimulée aux regards trop curieux. Jy plongeai la main, tâtonnant à la recherche dun objet cher à mon cur. Mes doigts se posèrent sur un petit coffret que jextirpai précautionneusement de son abri, révélant au jour le boîtier de cèdre poli. Je le déposai sur le minuscule bureau, à côté de quelques feuilles de parchemin. Jen sortis la plume et lencrier enchantés que je navais plus employés depuis un long moment. Je nosais penser que la magie ait pu se dissiper ; je ne pouvais que men remettre aux talents du vieil ensorceleur.
Après avoir disposé méticuleusement lensemble, je mallongeai sur le matelas de paille, les mains croisées derrière la tête. Les cris sétaient tus en contrebas et sans doute la nuit était-elle déjà bien avancée. Je commençai à dicter la lettre aux instruments magiques.
« Très chère et estimée Dame Azulynn »
Le son de la plume grattant la surface du vélin me répondit, peuplant le silence de la chambre et me rassurant étrangement.
« Je souhaite que cette épître vous trouve bien-portante en tout point. Ces derniers jours ne mont guère permis de vous rencontrer, aussi me suis-je octroyer le droit de vous donner quelques nouvelles par la présente lettre.
Je me suis installé dans votre si jolie ville de Windhowl ; joccupe une petite chambre de lauberge. Le décor ne doit point être loin du miteux mais mon infirmité me préserve de ce spectacle et lair, bien quil nait pas la douceur de votre fragrance, y est sain. Je pense demeurer en ces lieux pour une longue période et je gage que jaurai encore le bonheur de vous croiser au détour dune rue paisible de la cité.
Les souvenirs de notre dernière conversation sont encore vifs dans mon esprit ; vous sembliez intriguée par mon éducation aux allures martiales. La nostalgie sétant de nouveau emparée de mon âme, je vais vous lexposer de façon plus détaillée et plus réfléchie. Je vous prie daccepter mes plus sincères excuses sil sagit dun sujet qui vous ennuie.
La tradition en vigueur à la cité de la Forteresse voulait que chaque membre de la gent masculine ait à subir un entraînement militaire dau moins trois ans.
Les plus riches, souvent nobles de haute naissance, passaient ces années dans une citadelle confortable et qui avait tout du palais, sauf le nom. Ils y entraient à quatorze ans en petits nobliaux indisciplinés et en ressortaient prêts à parader et à comploter en parfaits petits officiers de la cour.
Les moins fortunés, et les plus nombreux, rejoignaient les casernes en contrebas du plateau. Je ne sais trop ce qui se déroulait là -bas. Sans doute étaient-ils formés au métier de fantassin et préparés à lidée dêtre sacrifiés sur un quelconque champ de bataille. Tous les échos sur ces lieux saccordaient en un point : les conditions de vie y étaient rudes ; les prêtres de Soleil navaient que peu de considération pour leurs ouailles les plus démunies. La plupart des garçons y entraient vers lâge de quinze ou seize ans, plus jeunes ils nauraient eu aucune valeur au combat. Pour peu quils survivent, leur servage je pense le terme approprié prenait fin lorsquils étaient en mesure de racheter leur liberté ; la somme nécessaire représentait près de cinq années de solde, à condition de ne prendre quun seul frugal repas par jour, régime impossible à soutenir. Aussi ces malheureux passaient souvent une dizaine dannées dans larmée.
Il existait une troisième voie : une véritable école dofficiers. Cest elle que mon père choisit pour moi ; jallais tout comme lui suivre une carrière militaire. Peu après mon douzième anniversaire, je fus conduit vers des fortifications situées à lécart de la ville, en compagnie dautres gamins guère plus rassurés que moi par les visages sévères des officiers nous encadrant. Je navais pas idée de ce qui mattendait et mon principal soucis était de ne pas avoir pu dire au revoir à ma sur. Je découvris bien vite la discipline des lieux : il nous fallait savoir manier les armes tout aussi bien que nous devions connaître les versets du Codex : à la perfection. Nous nétions pas maltraités même si chaque incorrection était sanctionnée de coups de bâtons qui ne devaient pas nous arracher la moindre plainte ; geindre nétait pas une attitude correcte. Nous étions totalement isolés du reste du monde, seuls les instructeurs étaient habilités à entrer et sortir du fort. Aujourdhui je pense que ce séjour de quatre ans navait dautres buts que de faire de nous des soldats totalement obéissants, profitant de lépoque où nous étions les plus malléables.
Mais il ny eut quun bref répit après cet entraînement. Je me vis octroyer quelques jours de permission au cours desquels je constatais avec stupeur que Gillianne devenait de plus en plus femme. Ensuite je dus rejoindre une caserne au cur de la ville basse. Il nous fallait alors apprendre à commander et nous devions nous aguerrir sur le terrain. Nous étions avides de découvrir la cité qui nous avait été cachée si longtemps. Nous mettions à profit nos rares temps libres en épiant les rues avoisinantes au travers des meurtrières. La vue de jolies donzelles causait maints émois dans les rangs des futurs officiers ; je ris désormais quand je songe à nos réactions dalors. De folles rumeurs couraient parmi nous ; la plus farfelue et la plus populaire racontait que les prêtres avaient créé un lupanar non loin, dans le seul but déprouver la morale des candidats officiers. Le ragot sachevait sur une note inquiétante : tous ceux qui avaient fait le mur pour sy rendre avaient à jamais disparu. Même aujourdhui, je ne saurais dire si cette histoire contenait la moindre once de vérité.
Bien vite les patrouilles nous prirent lessentiel de notre temps ; les cérémonies religieuses accaparaient le reste. Ce furent trois longues années, aux exigences nombreuses. Nous nétions plus coupés physiquement de la ville et de son peuple, mais notre éducation nous en avait sans doute davantage éloignés que ne le feraient jamais des murs
Au sortir de cette période de ma vie, je rejoignis la garde mais il sagit là dune autre histoire et je crains de mêtre déjà trop longuement épanché sur mon passé.
Je regrette que mon handicap mempêche dentretenir une correspondance avec vous, je serais si ravi de pouvoir lire de vos nouvelles. Je ne retiens pas plus longtemps votre attention et vous souhaite maints bonheurs, belle et noble Dame.
Sincèrement et affectueusement,
Votre champion si vous le désirez,
Ashley Funestelame »
Je métirai paresseusement sur la paillasse ; un coq chantait dans le lointain, javais passé la seconde moitié de la nuit à conter la missive. Je ne cesserai de métonner de la capacité élastique du temps à sétirer lors des moments pénibles et de filer à dautres instants. Je rangeai soigneusement la plume et lencrier à la contenance apparemment infinie avant de rouler le parchemin et de le sceller à la cire.
Je descendis rapidement les escaliers aux marches grinçantes et trouvai le plus jeune fils de laubergiste déjà debout. Je lui remis le rouleau et une pièce dor.
« Porte ceci à Dame Azulynn, tu auras une autre pièce à ton retour Et cela reste entre nous, nest-ce pas ? » ajoutai-je avec un sourire.
Le gamin fila immédiatement, heureux de cet argent dont son père naurait jamais connaissance.
Quant à moi je minstallai sur un des bancs de pierre non loin de la fontaine pour profiter du calme de la ville qui séveillait à peine. La journée sannonçait belle
Par Ashley Funestelame le 24/8/2002 Ã 23:54:53 (#2021054)
Bisous ma Déesse :amour: :ange: :amour:
Par Conrad McLeod le 25/8/2002 Ã 0:07:49 (#2021104)
*Penser à acheter les CD d'Enya et Dead Can Dance, pour améliorer son style*
Par Isis le 25/8/2002 Ã 0:25:01 (#2021183)
mais quoi qu il en soit , je me present....Isis tvar mere *trés possessive* d'azulynn....hmmmmm lanceuse de couteau, empoisonneuse, et selenite......:doute: :doute:
*est de retour pour veiller sur sa fifille*
Par Rendakith le 25/8/2002 Ã 3:53:04 (#2021769)
Provient du message de Ashley Funestelame
Oh Ashley je t'aime :amour: t'as vraiment de bons gouts ! :D Toujours aussi bien écrit ! :)
Ecrit en écoutant Enya et Dead Can Dance
Par Ashley Funestelame le 25/8/2002 Ã 16:34:43 (#2023762)
N'ayez crainte de mes actions, la courtoisie guide toujours mes actes. Je ne saurais causer volontairement quelque mal à votre fille, je vous l'assure.Provient du message de Rendakith
Oh Ashley je t'aime :amour:
Beurk ! :eek: :p :eek:
Par Ysthar le 25/8/2002 Ã 22:24:07 (#2025945)
*Se dit qu'Ashley est quelqu'un de bien connu et le salue*
:p :p
Par Ashley Funestelame le 26/8/2002 Ã 1:44:20 (#2027045)
Provient du message de Ysthar
*Apprecie le texte*
*Se dit qu'Ashley est quelqu'un de bien connu et le salue*
:p :p
Non non... je ne suis pas quelqu'un de connu... d'ailleurs vous ne m'avez jamais vu ! :p
*se cache la tête dans un trou*
Hop voila, disparu !
Par Kyriane Feals le 26/8/2002 Ã 4:26:52 (#2027518)
Par Azulynn Tvar le 26/8/2002 Ã 23:09:20 (#2033789)
Azulynn commença sa lecture avec curiosité, une lueur amusée éclairant ses yeux pâles aux nombreuses formules de politesse. Son intérêt ne se démentit pas au fil des lignes, rapidement lues puis relues, afin de s'assurer de n'avoir rien manqué. Les méthodes d'éducation qu'il décrivait lui parurent quasiment barbares, et la laissèrent songeuses. La marque de confiance qu'il lui témoignait à travers ce long billet toucha la jeune femme, qui releva des yeux pétillants vers le messager.
Elle était sur le point de lui demander d'attendre le temps d'écrire une réponse, quand elle se mordit la lèvre ; Voilà qu'elle oubliait presque son infirmité. Qu'importait ! A la première occasion, elle le remercierait de vive voix. Et celle-ci n'allait sans doute pas tarder, s'ils habitaient la même ville... Et la même auberge.
La Gardienne glissa distraitement quelques pièces au gamin, qui partit sans tarder. Quant à elle, elle reste quelques minutes songeuse, avant de revenir avec une nuance de regret, rare chez elle, aux tâches qui lui incombaient.
Par Azulynn Tvar le 26/8/2002 Ã 23:11:01 (#2033806)
Par Leylia le 27/8/2002 Ã 15:25:35 (#2038110)
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