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Un revenant [Part V]

Par Justine Jellers le 23/8/2002 à 19:39:47 (#2014470)

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Sa lame juchée entre les reins du marin, l'homme observait en silence le fluide vital qui s'échappaient de la blessure pour se répandre en une flaque pourpre à ses pieds. Un rugissement de bonheur venait se faire entendre au beau milieu de la cabine, voix d'une pureté de cristal qui s'insinuait dans les tympans à l'agonie de l'infortunée victime. L'homme à l'épée le regarda dans les yeux et vit ceux-ci se couvrir d'un voile opaque. La Mort faisait son office vite et bien et cela satisfaisait l'homme qui retira la lame en souriant.

Un de plus ou un de moins, cela ne changerait rien, les marins étaient encore assez nombreux pour manoeuvrer correctement le bateau, le capitaine Rignar le lui avait dit. Et puis il leur ferait oublier l'existence même de ce pauvre marin un peu trop curieux. Déjà, son compagnon furetait sur le cadavre encore chaud à la recherche d'une nourriture plus fraîche que les plats que les cuisiniers du 'Sans-Visage' s'évertuaient à leur offrir. Il ne lui avait pas donné de nom, car le faire aurait été synonyme de lui donenr une importance qu'un rat ne pouvait décemment pas avoir. L'homme communiquait avec lui et lui se bornait à effectuer quelques menues tâches en compensation desquelles il pouvait avoir des aliments et un toit sécurisé.

Sous des cris de désespoir, il rangea l'épée sous son manteau élimé d'avoir été trop utilisé, et sortit de la cabine sans jeter un oeil derrière lui. Il referma à double tour la porte et tourna sa tête de droite à gauche sans apercevoir de présence inopportune. Sobrement il avança le long de la coursive afin de gagner le pont. Un peu d'air ne pourrait que lui faire du bien et il avait besoin de garder contact avec le reste de l'équipage afin de ne pas encourir à nouveau ce qui venait de se passer. Il était rare qu'une personne résiste aux charmes de l'épée mais le marin qu'il venait d'occir était de ceux-là. Certains, après que l'épée ait embrumé leur esprit allait jusqu'à oublier que l'homme existait, tandis que d'autre se contentaient d'obéir docilement aux ordres. Ses pouvoirs paraissaient ne pas avoir la même influence selon le sujet sur lequel ils agissaient. Etait-ce du à leur résistance psychique? Il était certain que les esprits forts pouvaient y résister bien plus que les autres, l'homme en avait eu la preuve avec le marin dont la lame venait de retirer la vie.

Le vent s'engouffra dans ses cheveux, les faisant danser autour de son visage tel un halo doré aux reflets roux que le soleil achevait de rendre lumineux. L'homme passa rapidement d'un marin à l'autre, tous étant fidèles à leur poste, ils manipulaient avec aisance ce fier bâteau, mais cela ne l'émut pas plus que s'il s'était agi d'un spectacle sans vie. Dans ses yeux morts, un observateur attentif n'y aurait décelé aucune émotion, ne fut-ce qu'un bref instant, perdus dans la contemplation des gestes habituels de l'équipage. L'homme reprit sa marche et traversa le pont, maintenant indifférent aux mouvements et à l'agitation qui l'entouraient et se dirigea vers Rignar.


- Alors, capitaine, quand arriverons-nous à bon port?

- Ce n'serait qu'une question d'jours si seul'ment cet'tempête vouliat bien nous laisser tranquille.

L'homme regarda la direction vers laquelle le doigt de Rignar était tendu et distinga au loin de bien sinistres nuages noirs et bas, accompagnés de brefs éclairs.

- Si j'peux juger par l'vent, elle s'ra sur nous dans quelques heures. Deux, p't'être trois. Et à voir sa taille, elle va durer.

- Vous ne pouvez pas l'éviter?

- Je n'demanderais qu'ça. Mais c'la va nous d'mander un grand détour et je n'suis même pas sûr de pouvoir nous en écarter à temps.

- Faites-le!

- Dites-moi...

- Faites-le! C'est tout ce que je vous demande. Tant pis si cela doit nous prendre quelques temps de plus. Je voudrais éviter toute complication.

- C'qu'une tempête, v'savez...

- Je ne vous ai pas demandé votre avis, je crois.

Une seconde, les yeux de l'homme s'enflammèrent et le capitaine se tut.

- Vous contournerez la tempête et reviedrez à votre cap initial. Je me fiche du temps que cela prendra, je souhaite que vous le fassiez, c'est tout.

- Bon...

- Et épargnez-moi vos commentaires!

L'homme fut prêt à sortir son épée, mais hésita après une rapide réflexion. D'une part le capitaine était expert en manoeuvre d'un bâteau comme l'était le 'Sans-Visage' à contrario de lui; de plus, le pouvoir de l'épée ne serait pas assez grand pour pouvoir maintenir tout l'équipage sous le sceau du secret. Pour le moment il ne tenait à l'écart que les plus suspicieux mais il pensait que jamais il ne pourrait contenir l'ensemble des marins. La lame poussa son éternel soupir de désespoir, comme à chaque fois qu'il lui refusait une victime dont elle semblait si friande. Le capitaine s'écarta prestement pour donner ses ordres et l'homme alla se poster près de la barre afin de contempler l'horizon. Un si beau soleil bientôt caché par ses ennemis intimes... comment un astre aussi lumineux pouvait accepter un tel sort? L'homme ne le saurait certainement jamais, même s'il cherchait des siècles durant. De toute façon il n'avait pas tant d'années à vivre. Espérait-il secrètement le contraire? Non...

Alors que les nuages approchaient, il pensa encore et toujours à Justine... comment allait-il la retrouver? Il ne vivait que pour la revoir à nouveau. Lassé du spectacle, l'homme retourna dans sa cabine. Le pont quitté, les murmures reprirent entre les marins mais peu osaient lever la voix contre celui qui était devenu leur maître illégitime par la peur. Tous se dirent que ceux qui se révoltaient disparaissaient mytérieusement et qu'il valait maintenant mieux se tenir tranquille si on ne voulait pas finir sa vie ici, perdu en pleine mer.

L'homme arriva sur le palier et ouvrit la porte, offrant son regard sur des vêtements étalés, mais plus aucun signe de leur occupant. Son compagnon était lové sur le lit et leva la tête pour le regarder en silence puis retourna à son sommeil digestif.

L'homme pénétra dans la pièce, ramassa les affaires du marins et les jeta par le hublot, les offrant à la mer qui se chagerait de les avaler sans en laisser la moindre miette. Puis il s'installa près du rat et en caressa le poil, désormais serein quand à son avenir...

Par Khaelon Lloth le 24/8/2002 à 19:33:17 (#2019971)

Et celui ci??:confus:

Tres interressant aussi, bravo :)

*va lire les épisodes qu'il a raté*

Par Rendakith le 25/8/2002 à 3:56:16 (#2021777)

:lit: ;)

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