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Une enfance [Part V]

Par Ombre Océane le 20/8/2002 à 18:21:45 (#1992423)

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Ses débuts:

Une apparition meurtrière.
Une nouvelle victime.
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A lire aussi:

L'aversaire maudit d'Ombre Océane.
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Alors que la nuit tombait sur HavreClair, une ombre furtive parcourait ses rues ténébreuses, à peine reflétée par la lumière diffuse des torches vacillantes au gré des courant d'air. Elle observait d'un oeil discret les séraphins et néphilims qui stationnaient devant le temple. Elle enviaient les ailes noires des derniers, elles auraient été du plus bel effet dans son dos. Mais elle ne pouvait pas se présenter à l'Oracle, par le simple fait qu'elle n'avait plus d'existence réelle. Plus qu'un fantôme, elle n'en était pas moins sans consistance. Passant d'un pas rapide devant eux, elle s'engouffra entre les bâtiments pour atteindre son but: la place de la fontaine, lieu de prédilection pour toutes les réunions entre groupes épars.

Téméraire? Elle l'était peut-être, mais elle voulait continuer son récit là, au milieu de la ville, et non plus près du Pont au Gobelins. Que faisait-elle de mal de toute façon, si ce n'est partager son histoire personnelle avec qui le voulait. Ceux que cela n'intéressait pas passeraient leur chemin, voilà tout. Une jeune fille au teint brunâtre et au cheveux aussi noir que le plumage d'un corbeau se présenta donc près du monument aqueux et déposa à ses pieds un sac. De celui-ci elle sortit deux chandelles, qu'elle alluma en claquant des doigts.

Sans se départir, elle s'assit sur le rebord, rendu glissant par l'humidité, et prit la parole dans la douceur de cette nuit sans lune.


- Bonsoir à tous, peuple d'Althéa. Venez écouter la suite de mon récit. Si vous n'en connaissez pas la teneur, écoutez et vous l'apprendrez. Il n'est nul besoin d'en connaître le début pour pouvoir le suivre, bien que j'eut été heureuse que, peut-être, certains d'entre vous auraient eu l'amabilité d'écouter au moins l'une de mes précédentes prestations. Ici, nul gain, si ce n'est entendre une histoire véridique, la mienne...

Elle s'installa aussi confortablement que possible, sa longue robe sombre révélant ses fines jambes presque juvéniles. Ses yeux brillèrent à la lueur des bougies.

- Voici que le temps avait filé depuis mes débuts...

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...et les cours se poursuivaient, toujours au même rythme, comme une horloge bien huilée et Océane, un temps sceptique quant à ses aptitudes à suivre un pareil entraînement, s'amusait maintenant et, accompagnée de Lilas, faisait les quatre cent coups au Lys. Jamais elle ne s'était senti plus libre, malgré son enfermement entre quatre murs du matin au soir. Même les cours lui paraissaient joyeux et gais. Elle ne les prenait plus à la légère et s'investissait dans toutes ses entreprises, quel qu'il fut.

De plus, elle dormait enfin du sommeil du juste, ses rêves embrumés ne venant plus la hanter chaque nuit. Interrogations sur interrogations, elle se demandait toujours qui pouvait être cette jumelle à l'aura maléfique qu'elle entrapercevait chaque fois, tandis qu'elle se réveillait pour une journée de plus à passer dans l'univers quotidien d'une Aspirante. Voilà trois mois qu'avaient débuté son apprentissage et elle avait déjà vu passer d'autres de ses compagnons à un statut supérieur dans la hiérarchie des Lys, celui de Novice. Mais Océane était trop imprévisible pour en faire partie, malgré ses progrès exceptionnels. A peine avait-elle été remerciée une fois, pas son professeur de magie, alors qu'elle parvenait enfin à maîtriser un sort d'ombre. Océane ne se croyait guère plus forte que les autres filles, mais il est vrai que le temps de la nouveauté lui manquait.

Fort heureusement, Lilas était là pour lui remonter le moral. Sans qu'aucun mot ne soit prononcé, les deux filles se comprenaient et agissaient dans l'intérêt de l'autre. Disparaître sans crier gare étaient leur jeu favori, d'autant qu'échapper à la vigilance de leurs tutrices se révélaient extrêmement difficile. Mais lorqu'elles y arrivaient le cache-cache pouvait durer des heures. Malgré tout, toutes deux s'éfforçaient de ne pas dépasser une limite qu'elles s'étaient elles-même fixée afin de ne pas encourir un renvoi. Pourtant, il était bien difficile de savoir jusqu'où aller lorsqu'on avait en face des personnes aussi imprévisibles que des Lys confirmées. Aussi, Océane et Lilas prenaient garde aux réactions de leurs professeurs et tutrices, les observant plus que de coutume.

Le soir même, elles se croisèrent au revenir de la douche, ce qui était bien souvent le cas, étant toutes les deux dans le même dortoir. S'observant, l'une s'essuyant les cheveux, l'autre revêtant une chemise de nuit rose pâle, elles ne prononcèrent nulle parole et allèrent se coucher. Une vieille femme, assise dans un des recoins du dortoir semblait surveiller l'ensemble des résidantes d'un oeil vif. Machinalement, elle notait chaque comportement suspect et ce qu'elle vit ne lui disait rien qui vaille. Ici, toutes connaissaient maintenant ces deux chipies et chacune savait qu'il fallait s'attendre à tout de leur part.

Les chandelles qui baignaient la pièce dans une lueur qui suffisait tout juste à se repérer parmi le flot de lits, s'éteignèrent une à une, les filles responsables du couvre-feu décrété par l'ensemble des tutrices leur soufflant dessus. Le noir envahit la pièce, et répandit dans les coeurs des plus froussardes des relents de peur dont les plus gaillardes se moquaient sournoisement.

Océane et Lilas rièrent intérieurement de leur propre malice. Elles imaginaient sans peine la petite vieille sans nom aller prévenir leur tutrice, elle qui se faisait déjà un sang d'encre à chaque fois qu'un de leur prénom était prononcé dans une phrase, même anodine. Lui faire croire qu'elles préparaient quelque chose était encore mieux que de le faire réellement, et surtout plus amusant.Alors que leurs yeux s'habituaient enfin à l'obscurité et brillaient grace à la lumière diffuse, elles se regardèrent quelques instants, un sourire aux lèvres et s'endormir, heureuses de leur vie...


La brume...

L'endroit regorge de cette humidité qui fait qu'un voile opaque monte du sol pour cacher à la vue tout ce qui environne. Océane se trouvait devant un portail clos, cadenassé afin d'en empêcher l'ouverture. Océane le reconnut sans peine et sembla s'offusquer de le trouver encore sur sa route. Le silence avait envahi l'endroit, le rendant sinistre et n'offrant à la fillette qu'une seule alternative: avancer dans l'inconnu, se préaparer à affronter ce qui sortirait du brouillard. Elle prit une énième fois le chemin coillouteux qui menait au manoir... le décor ne changeait pas, seule la brume était venue s'ajouter. Les graviers crissèrent sous les semelles de cuir d'Océane et le son parut se répercuter au loin. Puis, un grincement lui répondit. La brume se leva légèrement et Océane distinga la balançoire accroché à l'un des arbres bordant l'allée. Contrairement à ses rêves précédents celle-ci était vide de toute occupation. Où était passé la fillette qui lui ressemblait trait pour trait?


- Hi hi hi... Hi hi hi...

Un rire aigu lui parvint aux oreilles. Il provenait de plus loin en avant là où se trouvait la maison. Laissant la balançoire au vent qui faisait tinter ses chaînes, Océane reprit sa marche vers la grande bâtisse. Elle n'y avait encore jamais mis les pieds, se contentant jusqu'à maintenant de rester aux côtes de se jumelle, l'écoutant dire qu'elle devrait prendre une décision dont découlerait toute son existence et celle de beaucoup d'autres.

- Pour le moment, apprends, lui avait-elle dit. Sur toi, sur ta conscience, sur tes amis, sur ta vie. Tu es aux portes d'un choix qu'il te faudra prendre. Sois à même d'en décider, toutes les cartes en main.

C'est ce qu'Océane avait pu retenir de la série de rêves qu'elle avait fait. Il était étrange, se remémorait-elle maintenant qu'en chacun, elle se rapprochait du manoir. il était indéniable qu'une personne lui envoyait des messages... cette même personne considérait-elle qu'elle était maintenant prête à franchir le cap? Estimait-elle qu'elle pouvait maintenant affronter ce qu renfermait la maison?

- Viens...

Alors qu'elle avançait, la voix de son alter ego phantasmagorique s'éleva et sembla danser devant son visage. Douce comme une mélodie, elle attira Océane comme une flamme attirait un papillon, inconscient du danger inhérent à une telle beauté. Arrivée à trois pas de l'ouverture, la porte s'ouvrit sans un bruit. Oceane jeta un oeil de l'entrée et aperçut un hall au moins aussi grand que son dortoir, ce qui n'était pas peu dire. Pavé de dalles sombres, le sol était froid. Craintive, elle se força à avancer dans l'enceinte du bâtiment tournant la tête de droite à gauche dans l'espoir secret d'apercevoir enfin une personne. Mais rien...

Le hall était bien plus impressionnant vu de près. De chaque côté les murs étaient perclus par trois portes doubles, taillées par des maîtres si on en jugeait par les scènes de combat qui opposaient des êtres ailées. En face, un escalier montait à l'étage, se séparant en deux pour y parvenir par la gauche ou par la droite, au choix. Il était recouvert d'un tapis de velours noir et sa rampe était ornée de fils d'or qui veinait le bois et lui donnait un aspect brillant sous la lumière émanant du lustre de cristal fixé au plafond. Deux statues étaient posées de part et d'autre des marches et la fixaient d'un oeil interdit, armées d'une longue épée qu'elles brandissaient devant elles. Quelques toiles d'araignées venaient émailler l'ensemble, mais la fine pellicule de poussière n'arrivait pas à rompre le charme immensément important de la pièce. Pas même l'odeur de renfermé qui inondait le décor.


- Bienvenue chez moi, jeune Océane.

Océane se tourna vers le mur de droite d'où sortait une femme vêtue d'un fourreau rouge sang qui jurait avec son teint pâle.

- Qui... qui êtes vous?

D'elle s'échappait une indicible aura de terreur, un calme apparent qui cechait un véritable esprit torturé qui ne demandait qu'à s'exprimer. Même son fugace sourire ne pouvait empêcher Océane de trembler. Une voix de cristal enrobant des pensées de feu... voilà ce à quoi pensa Océane alors qu'elle regardait son interlocutrice.

- Qui je suis? La femme se départit d'un petit rire étouffé. Je suis simplement celle qui t'as donné la vie, jeune enfant.

Océane manqua de s'étrangler.

- Vous plaisantez, sans doute... ma mère est morte voilà bien deux ans. Et vous ne lui ressemblez guère.

- Je ne vous ai pas mise au monde, rassurez-vous. Mais sans mon consentement, vous n'auriez pas été de ce monde, petite Océane.

Elle accompagna ces paroles cinglantes d'une démarche souple et féline pour se diriger vers l'une des statues qu'elle observa, tournant le dox à la fillette.

- Connaissiez-vous mes parents?

- Cerron et Ghianna Esterni? Lui un bûcheron respectueux et elle une femme aimante et attachée à ses enfants... oui, bien sûr que je les connaissais. Je les ai même aimé, tous deux... Ne fut-ce que quelque mois, le temps de votre venue au monde.

- Ma... naissance?

- J'ai assisté à la naissance du plus beau bébé qu'il m'ait été donné de voir. Vous étiez alors ce qui m'était le plus cher en ce monde.

Hébétée, Océane ne put réagir. Cette femme l'aurait connue? Mais que faisait-elle ici?

La femme continua comme si de rien n'était, le flot de ses paroles achevant de combler les parties vides que l'existence d'Océane venait de se créer d'elle-même, par ces révélations.


- Tu aurais du ne pas survivre à ta naissance... c'était écrit. Mais jamais je n'aurais laissé s'échapper la moindre once de vie d'un si bel être. Malheureusement, ton sauvetage ne fut pas sans conséquence. On ne joue pas impunément avec certaines forces dont tu comprendras peut-être un jour la nature.

La femme semblait se parler à elle-même, ignorant jusqu'à la simple présence de la fillette.

- Que Feyd me pardonne, mais je t'ai sauvé de la non existence qui t'attendait. Et pour cela j'ai risqué ma propre vie. Pourtant, même après ce qu'Elle m'a fait subir, je n'ai pas abandonné ma Foi en Elle. J'espère qu'un jour Elle comprendra mon acte... en attendant cet instant, je La prie tous les jours et Lui offre une partie de moi-même. Comprends-tu que mon acte était héroïque?

Océane était perdue au milieu de la pièce, face à cette femme qui parlait toute seule, tout en s'adressant à elle à la fois. Et toujours ce sentiment qui enserrait le coeur et le pressait pour en faire sortir toutes les forces qui la maintenait encore debout. Vacillante, elle restait pourtant obstinément fixée au sol. Puis elle fut prise de vertiges et eu la vision d'une tache de sang sur un sol boueux. Celle-ci s'agrandissait tandis que, goutte à goutte, le précieux liquide tombait d'une source inconnue...


Puis sa vision redevint normale et Océane vit une tête penchée sur elle. Il s'agissait là de Lilas qui paraissait inquiète à son sujet.

- Océane? Tu vas bien?

Ruisselante, le front chaud comme si elle avait été prise d'une forte fièvre, elle était bien sagement couchée dans son lit, dans un dortoir en pleine effervescence car était revenu la lumière qui annonçait une nouvelle journée d'entraînement.

Le cerveau d'Océane était encore habité par les images de son rêve. Elle avit donc été mis au monde pour y mourir dès sa naissance, si elle croyait les paroles de la femme. Mais qui était-elle pour en savoir tant sur elle? Lilas la fixa d'un regard implorant et Océane consentit à lui parler enfin.


- Allons en cours... je te raconterais en chemin. Je vais bien, je t'assure...

Mais Lilas connaissait par coeur le caractère d'Océane et savait qu'elle était perturbée par ce qu'elle venait d'endurer. Le voile nocturne renfermait bien des secrets, lesquels n'étaient pas toujours du plus bel aspect...

Ensemble, les deux Aspirantes allèrent aux ablutions du matin, chacune le coeur un peu plus lourd que la veille...


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- Ainsi se termine ce chapitre de ma vie que vous connaissez enfin. Où cela s'est-il passé et qui était cette femme, je le découvris bien plus tard. Je vous en ferais profiter, si vous aimez mes dires. En attendant une prochaine fois, pensez à Feyd car Elle pensera à vous... soyez-en certains.

La jeune femme reprit chandelles et sac et, à la lueur d'une matinée au début de son existence, disparut, se fondant parmi les brumes que la mer se chargeait d'amener dans la ville de HavreClair, bientôt dissipées par les premiers rayons du soleil...

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