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Confrontation
Par Harfang Maugrin le 15/8/2002 à 22:08:01 (#1967361)
Jétais parti, sans même prendre le temps de laisser un mot, dès que la rumeur métait parvenue : une abomination avait vu le jour au cur des bois et il était du devoir des prédateurs den libérer la nature, à nimporte quel prix
Jétais parti dans la nuit, nemportant quun épieu à large lame. Jétais parti au devant de la mort
peut-être sans espoir de retour.
Notre première rencontre eut lieu trois jours plus tard. Lours qui avait été un animal majestueux nétait plus quune bête féroce au pelage luisant du sang sombre de ses victimes. Son regard brillait dune lueur malsaine et folle ; il paraissait voué une haine infinie à chaque être vivant. Même séparés par le fleuve, je pouvais sentir la rage qui lhabitait. Dun rugissement, il me défia à le suivre au plus profond de la forêt où il senfonça peu après. Il me fallut près dune heure pour traverser le cours rapide de leau sur un frêle esquif ; il est malaisé de ramer et décoper simultanément. Javais par trop dérivé et mon adversaire était déjà loin lorsque je revins au lieu de son défi. Mais il avait laissé derrière lui une piste impossible à manquer ; mon chemin allait être jonché darbres déracinés et de cadavres sanguinolents durant un long moment
Jeus besoin de deux jours pour le rattraper. Temporairement repu de massacres et contemplatif de son uvre macabre, il trônait au sommet dune colline à la boue sanglante. Il se rua sur moi dès quil maperçut. Saisissant lépieu à deux mains, je me préparai de mon mieux à limpact. Javais commis lerreur de sous-estimer sa vivacité. Malgré sa masse imposante, il me prit de vitesse et lacier de mon arme nentama que superficiellement son cuir. Il me faucha dun seul coup de patte. Je sentis la douleur me déchirer le flanc
Je dévalai la pente en tournoyant sur moi-même. Il me laissa là, inerte et le visage dans la boue, songeant sans doute quune mort lente serait sans doute plus appropriée pour moi. Et pourtant je survécus
Un hurlement bestial me tira de ma rêverie au sommet de la falaise. Le temps de la troisième confrontation approchait
et il ny en aurait pas de suivante, pour le meilleur ou pour le pire. En me relevant, jexaminai mon côté. A travers le cuir lacéré de mon armure, je pouvais distinguer la large plaie qui me barrait le flanc. La blessure aurait dû être recousue mais je nen avais pas eu lopportunité, aussi laisserait-elle une vilaine cicatrice. Empoignant mon épieu, je me mis en route dun pas alerte, prenant soin de ne pas révéler ma présence.
Il y eut un nouveau cri, humain cette fois. Linfâme gargouillis qui le conclut ne me laissa guère de doute sur le sort de lhomme qui en avait été lorigine. Une dizaine de minutes plus tard, je trouvai le cadavre, ou du moins ce qui en restait. A moitié dévoré, il ne subsistait de lui quun visage au faciès déformé par la terreur et un torse déversant divers organes sur le sol tapissé de feuilles. Sans accorder un regard de plus à la dépouille, je repris la traque. Il nétait plus très loin et je tâchais de me préparer à laffrontement si proche.
Je le retrouvai avançant lentement au milieu des hautes futaies. Il infligeait consciencieusement de profonds stigmates aux arbres les plus majestueux et abattait dun coup les plus petits. Jeus le cur au bord des lèvres en distinguant la forme quil avait prise. Lesprit avait abandonné laspect de lours, se redressant sur ses pattes arrières, les muscles des épaules sétaient déplacés sur le côté et lui conféraient une carrure de lutteur, bien quaucun homme nait jamais atteint une telle taille. Sa tête était toujours celle dun ours et ses doigts à lair pataud avaient conservés leurs redoutables griffes. Jétais dépité de constater que cet esprit autrefois si vaillant avait choisi de ne devenir quune caricature dhomme.
Il se tourna vers moi, bouillant de colère. A nouveau son hurlement retentit ; il était même trop avili pour employer le langage silencieux et étrange des esprits. Ce fut mon tour de lui lancer un défi.
« Ton chemin meurtrier sarrête ici, démon ! »
Je laissai mon instinct prendre le dessus, je sentis le sang saccélérer dans mes veines ; les détails de ma vision saffinèrent, crocs et griffes devinrent mes armes au même titre que lépieu.
Comme lautre fois, il se précipita sur moi. Jesquissai un sourire en constatant quil était un peu plus maladroit quauparavant, sans doute nétait-il pas encore acclimaté à son nouvel aspect. Je bondis par-dessus lui et enfonçai la large lame entre ses omoplates. Son cri fut plus dû à la colère quà la douleur. Dun geste presque négligeant, il arracha lépieu et le jeta au loin. Il fonça à nouveau et je mefforçai à nouveau déviter ses coups en autant de petits sauts. Nos griffes lacéraient lair et parfois la chair. Si mes serres mordaient profondément son cuir, il nen laissait rien paraître. Javais réussi jusque là à nécoper que de quelques coupures superficielles
Pourtant, il avait bel et bien le dessus, macculant jusquà mes dernières limites. Jesquivai ses griffes pour être cueilli par le revers de son bras. Je me sentis propulsé dans lair
latterrissage fut rude et un craquement sinistre retentit au moment où larbre céda sous limpact. Etourdi, je me relevai en vacillant et faillis glisser dans mon propre sang : la plaie sétait rouverte sous le coup. Jen vins à me demander si je pouvais encore envisager vaincre ce monstre. Je perdais trop de sang pour continuer à ne faire que me défendre.
Je mélançai rapidement vers lui, frappant au niveau du visage. Je sentis le sang jaillir sur moi, sans doute avais-je touché un il. Il balaya lair de ses bras robustes et son coude me cueillit à larrière du crâne. Je me relevai péniblement tout en crachant du sang. Par hasard mon regard se posa sur lépieu ; il gisait non loin, sa lame encore trempée de sang. Une idée germa dans mon esprit embrumé par la douleur
je ne pourrais jamais vaincre cet adversaire par la force.
Je restai courbé en deux, feignant dêtre trop faible pour poursuivre la lutte. La réaction de lours ne se fit pas attendre et je lentendis hurler tout en fonçant. Mes doigts se refermèrent sur la courte hampe. Le cri de rage paraissait emplir tout lunivers, il ne devait plus être loin. Je pivotai soudainement et pointai la lame vers sa gorge. Son élan lemporta et il sempala sur larme ; un jet de sang me couvrit du liquide poisseux de la tête au pied. Mais sa course ne sarrêta pas pour autant. Dans un dernier effort, il me souleva et mécrasa contre le tronc dun vénérable chêne. La souffrance devint telle que je perdis la raison. Je songeai non sans ironie quà présent je savais ce quéprouvait le fer martelé sur lenclume. Je demeurai ainsi, incapable de bouger, pendant de longues minutes.
Je finis par me relever. Mon adversaire sétait renversé sur le côté, némettant plus que quelques râles. Je saisis lépieu et lenfonçai de toutes mes forces restantes. Le corps fut agité de spasmes avant de simmobiliser définitivement
Je lui tranchai la tête par mesure de précaution. Je lavais vaincu, mais inexorablement le sang sécoulait de ma blessure.
Je méloignai en boitillant, chaque pas mévoquant une torture. Je finis par mécrouler plus que masseoir au pied dun orme centenaire. Mes jambes ne pouvaient plus me porter et je sentais la vie séchapper lentement de mon emprise. Je distinguai plus que je ne vis une silhouette familière : un vieux loup gris. Je lui parlai tout bas.
« Bonjour vieux loup
Une nouvelle fois je ne tai pas écouté
mais je me devais de le poursuivre
même toi ny serait peut-être pas arrivé
jespère juste ne pas tavoir déçu
»
Nul reproche ne vit le jour dans ses yeux topaze. Il vint se blottir contre moi mapportant quelque réconfort. Je caressai son pelage, y répandant de longues traînées de sang rouge vif. Un visage féminin simposa à mon esprit, les traits doux dune jeune fille.
« Tu avais raison sur toute la ligne
»
Je pensai à mes surs. Une fois de plus, je ne serais pas là pour les défendre. Je ne pouvais quespérer quelles mènent une vie heureuse. Je regretterais leurs rires et leurs taquineries, leurs mots gentils à mon égard. Je ne verrais plus leurs sourires
Un visage féminin simposa à mon esprit, la voix suave dune femme.
Je mappuyai doucement contre le tronc rugueux. Je naimerais plus. Jamais je ne pourrais lui dire ce que javais ressenti en la voyant. Je ne pourrais lui divulguer mes sentiments, lui avouer que je laimais
Un visage féminin simposa à mon esprit, un joli portrait qui sestompait lentement
cédant la place à lobscurité.
Du doigt, javais tracé un mot dans la terre : Calice.
Par Ceinwèn Maugrin le 15/8/2002 à 22:44:34 (#1967495)
La main s'ouvre libérant la flèche qui dans un lèger bruissement vient se planter au flanc de l'animal lui otant son fillet de vie. Ses pensées à cet instant sont pour son cousin.
Tous les opposes. Et pourtant si proches.
Une larme se meurt sur sa joue et un murmure se laisse porter par le vent.
Reviens vite chèr cousin. Ta prèsence me manque.
Par Calice Kerl le 15/8/2002 à 23:15:05 (#1967633)
J'ai de l'encre sur les doigts... Des parchemins éparpillés autours de moi.
L'herbe de la prairie proche de LightHaven ploie sous les assauts de la brise, se transformant en mer emeraude.
Un hurlement... Et un sinistre silence.
Mais pas là... Pas dans le bois environnant...
Loin... plus loin, bien plus loin dans mon coeur... qui se sert...
Par Ivan Maugrin le 15/8/2002 à 23:35:18 (#1967695)
A mesure que les souvenirs affluent
Images echapées d'un rêve
Symboles d'un passé à jamais révolu.
Sa poitrine avec reconnaissance s'affaise
Descente du rideau sur la scène de sa vie
Son souffle se confondant avec les braises
Qu'un rien pourrait ranimer puis...
Par Åalacã Maugrin le 16/8/2002 à 0:11:10 (#1967784)
Un vide qui reste vide...
Je crois en ses promesses.... il devait veiller sur nous.
*ne pas verser de larmes*
veiller sur nous...
*larme*
Nous!!!
Frère reviens avec nous!!! nous t'aimons tant!!
Par Cyran le 16/8/2002 à 20:08:07 (#1971785)
Un matin, une jeune femme aux traits doux et répondant au nom de Calice trouva déposé à côté delle une pierre dun jaune profond, une topaze à la pureté rare
elle évoquait étrangement léclat dun regard. Åalacã et Elianne trouvèrent chacune au pied de leur lit une petite chouette sculptée dans le bois, souvenir ancien dun jouet. Pourtant nulle silhouette navait été aperçue
Un homme était mort
Un esprit était né
HRP : voilà, c'est donc un adieu au jeu pour moi sur Harn... par contre vous continuerez à me subir sur le forum... :D
ljd Cyran/Harfang
Par A peine un murmure le 16/8/2002 à 20:17:02 (#1971847)
Elle prend sa place dans le coeur de ceux que nous avons cotoyé
Donnant a notre fin un petit gout d'eternité
Rejoins moi mon ami dans le néant des phrases... Triste..
Ne le soyez pas.. car au travers des mots nous seront toujours la
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